

INHOUDSOPGAVE - SOMMAIRE
Rechtspraak - Jurisprudence
1. Verkeersrecht en verkeerswetgeving – Circulation et Code de la route
2. Verzekeringsrecht – Droit des assurances
Pol. Hainaut (div. Mons), 16 mai 2023
Droit des assurances – Bureau de tarification – rôle du Fonds Commun de Garantie belge – gestion par une compagnie d’assurance – action récursoire – recours contre les héritiers du conducteur – ivresse 122
Verzekeringsrecht – tariferingsbureau – rol van het Belgisch Gemeenschappelijk Waarborgfonds – beheer door een verzekeringsmaatschappij – verhaalsrecht – verhaal tegen de erfgenamen van de bestuurder – dronkenschap 122
Pol. Antwerpen (afd. Antwerpen) 12 januari 2023
Verzekeringsrecht – draagwijdte subrogatierecht – rechtsbijstandsverzekering –vergoeding van de schade aan de eigen verzekerde – geen vergoedingsplicht – geen subrogatierecht
125
Droit des assurances – subrogation – portée – assurance protection juridique – dédommagement par l’assureur de son propre assuré – absence d’obligation d’indemnisation –absence de droit de subrogation 125
Pol. Antwerpen (afd. Antwerpen) 22 september 2021
Verzekeringsrecht – weigering dekking door verzekeraar – ontstaan van het contract – elektronische aanmelding van het voertuig
130
Droit des assurances – refus de couverture par l’assureur – naissance du contrat –enregistrement électronique du véhicule 130
3. Overheidsaansprakelijkheid – Responsabilité des pouvoirs publics
4. Lichamelijke schade en materiële schadevergoeding – Dommages et intérêts
Cass., 17 mai 2024
Dommages et intérêts – dommage ménager permanent – application de la méthode de capitalisation – appréciation 132
Schade en schadeloosstelling – lichamelijke schade – blijvende huishoudelijke schade –gebruik van de kapitalisatiemethode – beoordeling 132
Pol. Luxembourg (div. Neufchâteau), 22 février 2024
Dommages et intérêts – dommage moral – incapacité permanente – taux bas –capitalisation – montant journalier 133
Schade en schadeloosstelling – lichamelijke schade – morele schade – blijvende ongeschiktheid – laag percentage – kapitalisatie – dagbedrag 134
5. Strafrecht en strafprocesrecht – Droit pénal et droit de la procédure pénale
Cass. 18 juni 2024
Wegverkeerswet – art. 62 WPW – vaststelling met een automatisch werkend toestel – mededeling proces-verbaal aan de overtreder – aanvang van de termijn 142
Loi sur la police de la circulation routière – art. 62 LCR – infraction constatée par un appareil automatique – notification à l’auteur de l’infraction – début du délai 142
Cass. 16 april 2024
Wegverkeerswet – Europees rijbewijs categorie C – geldigheid – geen bewijs van onderzoek nodig 143
Loi sur la police de la circulation routière – permis de conduire européen catégorie C –validité – aucune preuve d’examen nécessaire 143
Pol. Brabant wallon (div. Wavre), 14 juin 2024 & 28 juin 2024
Loi sur la police de la circulation routière – recours contre un ordre de paiement –absence de signature – art. 32 du Titre préliminaire du Code de procédure pénale –appréciation
Wegverkeerswet – beroep tegen bevel tot betalen – ontbreken van handtekening – art. 32 V.T.Sv. – beoordeling
Pol. Oost-Vlaanderen (afd. Gent) 22 april 2024
Wegverkeerswet – overlading – Richtlijn 96/53/EG van 25 juli 1996 – de grenswaarden zijn laadvoorwaarden en geen productienormen – asoverlading – onachtzaamheidsmisdrijf
Loi sur la police de la circulation routière – surcharge – Directive 96/53/EG du 25 juillet 1996 – les limites sont des conditions de chargement et non des normes de production –surcharge des essieux – délit d’imprudence
Pol. Hainaut (div. Mons), 10 avril 2024
145
146
149
150
Loi sur la police de la circulation routière – art. 37bis, § 1, 1 LCR – produits hallucinatoires – usage sur prescription médicale – acquittement 152
Wegverkeerswet – art. 37bis, § 1, 1 WPW – verdovende middelen – gebruik op medisch voorschrift – vrijspraak
6. Varia – Divers
Pol. Brabant wallon (div. Nivelles), 28 mars 2024
152
Procédure pénale – signification réputée faite à personne – absence de signature –art. 509 C. jud. – authenticité de l’acte de huissier 155
Strafrechtspleging – dagvaarding geacht aan persoon gedaan – afwezigheid van handtekening – art. 509 Ger.W. – authenticiteit van deurwaardersexploot 155
Pol. Brabant wallon (div. Wavre), 24 mars 2023
Procédure pénale – compétence – magistrat retraité – membre de l’Ordre judiciaire –privilège de juridiction 156
Strafrechtspleging – bevoegdheid – gepensioneerd magistraat – lid van de rechterlijke orde – voorrang van rechtsmacht 156
Note 157
Jurisprudence Rechtspraak
RECHTSPRAAK - JURISPRUDENCE
2. Verzekeringsrecht – Droit des assurances
Pol. Hainaut (div. Mons), 16 mai 2023.
Juge: B. Jonard.
Greffier: C. Murovec
Avocats: P. urbain et J. cowez.
Droit des assurances – Bureau de tarification – rôle du Fonds Commun de Garantie belge – gestion par une compagnie d’assurance – action récursoire – recours contre les héritiers du conducteur – ivresse.
Le Bureau de tarification est intégré au Fonds Commun de Garantie belge, lequel est chargé du secrétariat et de la gestion journalière du Bureau de tarification. Dès qu’un candidat preneur d’assurance accepte une proposition du Bureau de tarification, la gestion des risques tarifés par le Bureau est confiée à une ou plusieurs entreprises d’assurances, y inclus l’action récursoire éventuelle. La compagnie d’assurance chargée de la gestion du risque a donc qualité et intérêt pour agir. Par le paiement de la prime imposée par le Bureau, le preneur d’assurance a nécessairement réceptionné la tarification et les conditions d’assurance. Par conséquent, la compagnie d’assurance dispose d’un droit de recours fondé sur les articles 24 et 25 du contrat-type contre les héritiers du conducteur qui a causé l’accident en état d’ébriété.
Verzekeringsrecht – tariferingsbureau – rol van het Belgisch Gemeenschappelijk Waarborgfonds – beheer door een verzekeringsmaatschappij – verhaalsrecht –verhaal tegen de erfgenamen van de bestuurder – dronkenschap.
Het tariferingsbureau maakt deel uit van het Belgische Gemeenschappelijk Waarborgfonds, dat belast is met het secretariaat en het dagelijks beheer van het tariferingsbureau. Zodra een kandidaat-verzekeringnemer een voorstel van het tariferingsbureau aanvaardt, wordt het beheer van het getarifieerde risico toevertrouwd aan één of meer verzekeringsmaatschappijen, met inbegrip van eventuele regresvorderingen. De verzekeringsmaatschappij die verantwoordelijk is voor het beheer van het risico heeft dus een procesbevoegdheid en -belang.
Door het betalen van de premie die door het tariferingsbureau wordt opgelegd, heeft de verzekeringsnemer noodzakelijkerwijze de tarifiëring en de verzekeringsvoorwaarden aanvaard. De verzekeringsmaatschappij beschikt bijgevolg over een verhaalsrecht op grond van de artikelen 24 en 25 van de modelpolis ten aanzien van de nabestaanden van de bestuurder, die het ongeval in staat van dronkenschap veroorzaakte.
(…)
1. Recevabilité de la demande - intérêt et qualité de la SA A.
Il n’est pas contesté que la couverture d’assurance du véhicule Dacia Duster résulte du recours par Mr Th. G. au Bureau de Tarification.
Le Bureau est intégré au Fonds Commun de Garantie Belge, ce dernier étant uniquement chargé du secrétariat et de la gestion journalière du Bureau de tarification (article 9bis, § 3
rechtspraak - jurisprudence
de la loi du 21.11.1989). Il «sert de structure d’accueil au Bureau» (A. Pire, «Commentaire des modifications de la loi du 21.11.1989 relative à l’assurance obligatoire de la responsabilité civile en matière de véhicules automoteurs, introduites par les lois des 2 et 22 août 2002», R.G.A.R., 2003/2, p. 13668). Le Bureau de Tarification n’a, quant à lui, pas de personnalité juridique propre et n’est pas considéré comme un intermédiaire d’assurance au sens de la loi du 04.04.2014.
Le «Bureau de tarification qui a pour mission d’établir la prime et les conditions auxquelles une entreprise d’assurances est tenue de couvrir une personne soumise à l’obligation de l’article 2 et qui se trouve dans les conditions fixées par ou en vertu du présent chapitre» (article 9bis, § 1er de la loi du 21.11.1989).
Dès que l’introduction de la demande d’un candidat preneur d’assurance respecte les conditions légales (au moins trois refus) et que le Bureau est en possession de tous les éléments utiles, celui-ci adresse une proposition de tarification au demandeur.
A partir du moment où le candidat preneur d’assurance accepte cette proposition, le Bureau de tarification «confie la gestion des risques tarifés par lui à une ou plusieurs entreprises d’assurances» (article 9quinquies, § 1er de la loi du 21.11.1989). Les travaux parlementaires précisent à cet égard: «on vise par-là: l’émission de la carte verte, l’encaissement de la prime pour le compte du marché et ta gestion des éventuels sinistres» (projet de loi modifiant la loi du 21.11.1989, Doc. parl., Ch. Repr., sess. Ord. 2001-2003, n° 1079/006, p. 18).
Si la loi prévoit que: «le résultat de la gestion des sinistres relatifs aux risques tarifés par le Bureau de tarification est intégré aux comptes du Fonds» (article 9quinquies, § 2 de la loi du 21.11.1989), les entreprises d’assurance chargées de la gestion des risques «pourraient être comparées à des apériteurs d’une immense coassurance à laquelle participeraient obligatoirement tous les assureurs exerçant la branche 10 en Belgique, le Fonds étant chargé de la répartition des charges tout en assurant la solidarité entre les assureurs» (A. Pire, op. cit., 13668).
En l’espèce, le Bureau de tarification a chargé la SA A. de gérer le risque, cette gestion comprenant celle des sinistres dans leur globalité, celle-ci incluant nécessairement l’action récursoire éventuelle.
Le Fonds Commun de Garantie Belge a uniquement vocation à servir de secrétariat avec une gestion journalière et à gérer la répartition de la charge des sinistres, mais également des bénéfices, générés par la couverture des risques tarifés entre les compagnies d’assurances. Sa mission n’englobe pas celle de gérer les sinistres.
Il en résulte que la SA A., chargée de la gestion du risque, incluant celle des sinistres, a qualité et intérêt pour agir.
2. Principe du recours récursoire - clauses du contrat
Les parties défenderesses soutiennent que la SA A. ne démontre pas qu’elle s’est réservée un droit de recours récursoire accepté par le preneur d’assurance.
La SA A. soutient que les conditions du contrat-type sont nécessairement et automatiquement d’application en l’espèce.
Les modalités de fonctionnement du Bureau de tarification impliquent que la tarification, ainsi que les conditions auxquelles une entreprise d’assurance est tenue de couvrir une personne soumise à l’obligation d’assurance auto relèvent de la mission du Bureau de tarification et non de la compagnie d’assurance à qui les conditions et la gestion du risque sont imposées.
Une des raisons d’être du Bureau de tarification est «de permettre rassurabilité de l’ensemble des usagers» (A. Pire, op. cit., 13668) et donc de permettre à une personne se voyant opposer plusieurs refus d’assurance ou des conditions trop onéreuses de se tourner vers un organisme indépendant chargé d’établir la prime et les conditions auxquelles une entreprise d’assurance est tenue de couvrir le candidat preneur d’assurance.
Le Bureau de tarification «fixe la prime en tenant compte du risque que le preneur d’assurance présente et de la solidarité entre l’ensemble des assurés. Il peut imposer des conditions propres à réduire le risque que le preneur d’assurance présente», à titre d’exemple: prendre en charge une franchise, passer un examen médical, suivre des cours de conduite, etc. (Doc. parl., Sénat, 1999-2000, amendements, n° 2-427/2).
D’un premier bilan, après six mois d’activité du Bureau, il apparaît notamment: «en ce qui concerne la sinistralité, on ne sera pas étonné d’apprendre qu’elle est mauvaise. On sait que l’immense majorité des assurés ont un degré «bonus-malus» inférieur à 5 (selon Assuralia, 57 % des assurés se situent au degré zéro). Le degré moyen de l’échelle du bonus-malus atteint par les clients du Bureau de tarification est de 14,14. Un grand nombre de candidats assurés se présentant au Bureau, ont à leur actif des infractions sympathiques comme le délit de fuite, l’alcoolémie, la fraude à l’assurance, la conduite sans assurance, etc.» (J.-L. Fagnart, «Le Bureau de tarification automobile et les autres mesures de lutte contre la non-assurance», D.C.C.R., 2004/3, n° 64, p. 17).
Par le paiement de la prime imposée par le Bureau, il se déduit que le preneur d’assurance a nécessairement réceptionné la tarification et les conditions d’assurance.
Dès lors que le Bureau doit, dans l’appréciation de la tarification, tenir compte, notamment, de la solidarité entre tous les assurés et en tenant compte de la ratio legis ayant conduit à la mise en place de ce Bureau, le droit de recours tel que prévu par le contrat-type est manifestement et nécessairement inclus dans les conditions d’assurance établies par le Bureau.
Au surplus, s’il est permis de déroger au contrat-type, applicable en l’espèce, en faveur du preneur d’assurance, par deux arrêts, la Cour de cassation a décidé que la charge de la preuve d’une telle dérogation incombait au preneur d’assurance:
- «En vertu de l’article premier de l’arrêté royal du 14 décembre 1992, les contrats relatifs à l’assurance responsabilité civile obligatoire en matière de véhicules automoteurs doivent correspondre au contrat-modèle annexé à cet arrêté. II ne peut y être dérogé qu’en faveur du preneur, de l’assuré ou de tout tiers impliqué dans l’exécution du contrat, sans cependant qu’il soit dérogé aux dispositions impératives de la loi sur les assurances terrestres. Il en résulte que l’assureur RC-auto dispose d’une action récursoire, sauf stipulation contraire. Il incombe au preneur ou à l’assureur qui invoque une dérogation aux articles 24 et 25 du contrat type en sa faveur, d’établir qu’une telle dérogation a été stipulée dans la police d’assurance» (Cass., 9 mars 2007, J.J.P., 2007, 148; Bull. ass., 2007, 319).
- «sous réserve d’une dérogation contractuelle prévu au profit du preneur d’assurance ou de l’assuré, l’assureur en assurance automobile obligatoire dispose du droit de recours prévu aux articles 24 et 25 du contrat-type. Dans la mesure où elles n’y ont pas dérogé contractuellement, les parties à un contrat d’assurance automobile obligatoire sont en effet présumées avoir accepté l’application à leur contrat des dispositions du contrat-type, et notamment de celles qui sont relatives au recours de l’assureur. L’assureur en assurance automobile obligatoire n’est dès lors pas tenu de prouver que le contrat d’assurance lui réserve un droit de recours dans les cas énumérés à l’article 25 du contrat-type. Conformément à l’article 870 du Code judiciaire, il appartient au preneur d’assurance ou à l’assuré de prouver l’existence dans le contrat d’une dérogation à son profit aux dispositions des articles 24 et 25 du contrat-type.» (Cass., 5 mars 2010, J.L.M.B., 2011, 2063).
Or, les héritiers de Mr Th. G. ne démontrent pas, qu’il aurait été dérogé aux dispositions du contrat-type en matière d’action récursoire, ni n’apportent d’éléments sérieux permettant de soutenir l’existence d’une telle dérogation.
Dès lors, «les parties à un contrat d’assurance automobile obligatoire sont présumées avoir accepté, dans leur relation contractuelle, l’application des dispositions du contrat type, parmi lesquelles celles relatives au recours de l’assureur» (L. donnet, «L’action récursoire dans (presque) tous ses états (1re partie)», R.G.A.R., 2012, 14829, n° 30).
La SA A. dispose, en conséquence, d’un droit de recours récursoire fondé sur les articles 24 et 25 du contrat-type.
(…)
Pol. Antwerpen (afd. Antwerpen), 12 januari 2023.
Rechter: A. SiMonS.
Griffier: E. Karaca.
Advocaten: I. SoMMeriJnS en R. MertenS
Verzekeringsrecht – draagwijdte subrogatierecht – rechtsbijstandsverzekering – vergoeding van de schade aan de eigen verzekerde – geen vergoedingsplicht –geen subrogatierecht.
De rechtsbijstandsverzekeraar die de voertuigschade van zijn eigen verzekerde vergoedt, verricht een betaling buiten de grenzen van de dekking en beschikt daarvoor niet over het wettelijk subrogatierecht van artikel 95 Verz.W. De rechtsbijstandsverzekeraar beschikt evenmin over een eigen rechtsvordering op grond van de artikelen 1382 en 1383 van het oud BW.
Droit des assurances – subrogation – portée – assurance protection juridique –dédommagement par l’assureur de son propre assuré – absence d’obligation d’indemnisation – absence de droit de subrogation.
L’assureur protection juridique qui indemnise les dommages causés au véhicule de son propre assuré effectue un paiement en dehors des limites de la couverture et ne dispose pas à cet effet du droit de subrogation légal prévu à l’article 95 de la loi relative aux assurances. L’assureur de protection juridique ne dispose pas non plus d’un droit d’action propre en vertu des articles 1382 et 1383 de l’ancien Code civil.
(…)
III. Beoordeling
O. stelt dat bestuurder aansprakelijk is voor het ongeval wegens overtreding van art. 77.4 en 8.3 van de Wegcode, zodat B. voor de schadelijke gevolgen ervan dient in te staan op grond van art. 1382-1383 oud BW. Haar vordering wordt gegrond op het wettelijk subrogatierecht. Volgens B. kan O. zich ter zake niet beroepen op een wettelijk subrogatierecht en is bestuurder (…) alleszins zelf (mede-)aansprakelijk voor het ongeval wegens inbreuk op art. 12.3.1 a) en 12.5 van de Wegcode, zodat O. (minstens deels mee) voor de schadelijke
gevolgen ervan dient in te staan op grond van art. 1382-1383 oud BW. Haar vordering wordt gegrond op het wettelijk subrogatierecht.
1. Wat betreft de hoofdvordering
1. Het wordt niet betwist dat O. de (WAM- en) rechtsbijstandsverzekeraar van (…) is en niet de omniumverzekeraar van zijn voertuig. Het staat onbetwist vast dat O. haar eigen verzekerde, (…), heeft vergoed voor zijn voertuigschade t.b.v. 2.330,00 € op basis van een expertiseverslag. Thans vraagt O. de terugbetaling van de door haar uitgekeerde vergoeding lastens de (beweerdelijk) aansprakelijke derde, waarbij zij zich beroept op het wettelijk subrogatierecht voorzien in art. 95 W.Verz., dat bepaalt dat de verzekeraar die de schadevergoeding betaald heeft, ten belope van het bedrag van die vergoeding in de rechten en rechtsvorderingen van de verzekerde of de begunstigde treedt tegen de aansprakelijke derden.
Volgens B. kan O., als (WAM- en) rechtsbijstandsverzekeraar, zich evenwel niet op art. 95 W.Verz. beroepen, gezien de verzekeringsovereenkomst geen dekking voor eigen schade voorziet. O. is immers geen omniumverzekeraar.
2. De vraag die zich stelt, is of een verzekeraar die vergoedingen uitkeert buiten de grenzen van de dekking, beroep kan doen op een (wettelijk) subrogatierecht. De rechtsbijstandsverzekeraar is immers specifiek een (kosten)verzekeraar die zich op basis van art. 154 W.Verz. verbindt “diensten te verrichten en kosten op zich te nemen”. De rechtsbijstandsverzekeraar is dus een schadeverzekering, maar is niet in alle gevallen te aanzien als verzekering tot vergoeding van schade. Niet de aansprakelijkheidsschuld wordt gedekt, maar uit art. 154 W.Verz. blijkt dat het een specifieke verzekering is om diensten te verrichten en kosten op zich te nemen. De vergoeding van voertuigschade n.a.v. een verkeersongeval waarbij een motorvoertuig betrokken is, valt derhalve niet onder de dekking van de rechtsbijstandsverzekering.
Als schadeverzekering is de rechtsbijstandsverzekering onderworpen aan het indemniteitsbeginsel. De schade die de rechtsbijstandsverzekeraar dekt, is de schade die de verzekerde lijdt doordat hij naar aanleiding van een geschil met een derde en ten einde zijn rechten te vrijwaren en zijn aanspraken te doen gelden, kosten voor juridische en technische bijstand dient te maken. Wanneer de rechtsbijstandsverzekeraar van het slachtoffer bv. de kosten voor de bijstand van een technisch raadsman heeft ten laste genomen en deze kosten als onderdeel van de vergoedbare schade in aanmerking komen, kan deze rechtsbijstandsverzekeraar de door hem uitgekeerde bedragen, als gesubrogeerde op grond van art. 95 W.Verz., verhalen op de aansprakelijke derde.
Gezien de wettelijke indeplaatsstelling in de rechten en rechtsvorderingen van de verzekerde tegen de aansprakelijke derde op basis van artikel 95 W.Verz., een uitvloeisel is van het indemniteitsbeginsel, kan hierop evenwel geen beroep worden gedaan wanneer andere kosten betaald werden.
Wat betreft betalingen waartoe de verzekeraar niet verplicht was en die dus buiten het kader van de verzekeringsovereenkomst vallen, geniet de rechtsbijstandsverzekeraar niet van de wettelijke subrogatie conform artikel 95 W.Verz. lmmers, een verzekeraar die zijn verzekerde vergoedt buiten de grenzen van de dekking waartoe hij. gehouden is, handelt niet langer als een verzekeraar en kan zich niet beroepen “op artikel 95 W.Verz. (zie o.m. H. ulrichtS, “De rechtsbijstandverzekeraar en een “terugbetalingrecht” in de verhouding verzekerde bij aansprakelijkheid van een derde?”, T.Verz., 2014, afl. 4, 454-460).
rechtspraak - jurisprudence
Gezien het betalen van de eigen voertuigschade van haar verzekerde niet onder de dekking van de (WAM- en) rechtsbijstandsverzekering valt, kan O. geen beroep doen op art. 95 W.Verz. om deze kosten terug te vorderen.
3. Volgens O. valt de betaling aan haar verzekerde wel degelijk onder het kader van de afgesloten verzekeringsovereenkomst. Zij verwijst naar de algemene voorwaarden van haar overeenkomst “Rechtsbijstand motorvoertuigen”, waarin onder hoofdstuk 3 ”Waarborguitbreidingen’ wordt voorzien dat de verzekeringsmaatschappij een voorschot voertuigschade kan uitbetalen wanneer o.m. het schadegeval “veroorzaakt werd door een gekende en duidelijk aansprakelijke derde”, O. bewijst evenwel niet dat haar verzekerde, dhr. (…), op een dergelijke waarborguitbreiding beroep kon doen. Er wordt geen ondertekende polis voorgelegd ondanks de herhaalde vraag daartoe van B., waaruit blijkt dat de waarborguitbreidingen werden onderschreven door haar verzekerde en dus van toepassing zijn op onderhavig schadegeval.
O. draagt de bewijslast ter zake en dient, indien zij zich beroept op een wettelijk subrogatierecht, te bewijzen dat de door haar verrichte betaling wel degelijk werd verricht binnen het kader van de door haar afgesloten overeenkomst.
4. O. beschikt evenmin over een (rechtstreeks en eigen) vorderingsrecht op grond van art. 1382-1383 oud BW, gezien zij geen benadeelde partij is in de zin van vermelde artikels. Zij stelt immers geen vordering tot vergoeding van schade veroorzaakt door het ongeval, maar vordert de terugbetaling van het bedrag dat zij aan haar verzekerde uitbetaalde, zodat haar vordering niet berust op het misdrijf dat de schade heeft veroorzaakt (zie o.m. Cass., 19/02/1999, T.Verz., 1999, 398).
5. Gezien O. zich in casu niet kan beroepen op een wettelijk subrogatierecht, kan zij de rechten en rechtsvordering van haar verzekerde tegen de aansprakelijke derde niet uitoefenen en kan zij m.a.w. niet in de plaats van haar verzekerde, een vordering ex art. 1352-1383 oud BW tegen de aansprakelijke derde instellen.
Evenmin beschikt zij over een eigen vorderingsrecht op grond van art. 1382-1383 BW tegen deze derde, gezien alleen degene die persoonlijk de schade heeft geleden, er vergoeding voor kan vragen.
Het Hof van Cassatie heeft bevestigd dat de burgerlijke rechtsvordering tot herstel van de door een misdrijf veroorzaakte schade behoort aan degene die door dat misdrijf persoonlijk schade heeft geleden hetzij aan degene die in de rechten van de getroffene is getreden (zie o.m. Cass. 25/01/1995, Arr.Cass. 1995; Cass. 26/03/1997, Arr.Cass. 1997, 403; Cass. 13/09/2000, Arr.Cass. 2000, 1353). Deze regel beantwoordt aan artikel 17 Ger.W. waarin wordt bepaald dat een rechtsvordering niet kan worden toegelaten indien de eiser geen hoedanigheid en geen belang heeft om ze in te dienen.
De vordering van O. is derhalve onontvankelijk.
(…)
Noot
De vraag of een rechtsbijstandsverzekeraar, die zijn eigen verzekerde vergoedt, ten belope van die uitgaven al dan niet in de rechten van zijn verzekerde gesubrogeerd is in de zin van artikel 95 Verz.W., blijft voor controverse zorgen in de rechtspraak.
In bovenstaand vonnis wordt niet aanvaard dat dergelijke betalingen aan de eigen verzekerde een subrogatierecht doen ontstaan voor de rechtsbijstandsverzekeraar, omdat de verzekeraar daar contractueel niet toe verplicht was.
In tegengestelde zin kan verwezen worden naar een vonnis van de rechtbank van eerste aanleg te Turnhout van 21 oktober 2023 (T.Pol. 1/2024, p. 31 met noot). Daarin werd geoordeeld dat een rechtsbijstandsverzekeraar op grond van artikel 95 Verz.W. wél over een subrogatierecht beschikt, zelfs wanneer die rechtsbijstandsverzekeraar contractueel niet verplicht was om zijn verzekerde te vergoeden. Volgens de rechtbank volstond het loutere feit van de betaling om in toepassing van artikel 95 Verz.W. gesubrogeerd te zijn in de rechten van de eigen verzekerde.
Er kan hierbij verwezen worden naar de rechtsleerbijdrage en de rechtspraak aangegeven in de reeds geciteerde noot (T.Pol. 2024/1, p. 34).
Een rechtsbijstandsverzekeraar die de uitgaven, waartoe hij contractueel niet gehouden was, wenst te recupereren, dient zich in feite niet op enig subrogatierecht te beroepen.
In zijn arrest van 6 november 2001 stelde het Hof van Cassatie (P.99.1703.N, www.juportal.be) reeds dat de vrijwillige prestaties van grootouders voor hun door een ongeval wees geworden kleinkind niet noodzakelijk verhinderen dat die prestatie schade kan uitmaken in de zin van artikel 1382-1383 oud BW. Het Hof stelde dat wanneer de prestaties op redelijke gronden verricht werden ten behoeve van het slachtoffer om bij deze de schadelijke gevolgen van de door de derde begane fout te lenigen en wanneer het niet in de bedoeling van de verstrekker van de prestaties ligt om de last ervan definitief voor zijn rekening te nemen, de vrijwillig verrichte prestaties voor vergoeding in aanmerking komen.
Die oplossing werd gesuggereerd in een vonnis van Rb. Doornik, 31 mei 2011, T.Pol. 2012/1, 8.
Op 4 maart 2002 oordeelde het Hof van Cassatie (C.01.0284.N, www.juportal.be) dat de Belgische Staat de medische kosten, die zij op vrijwillige basis aan een beroepsmilitair terugbetaalde en voor zover zij deze uitgaven niet definitief ten laste nam, op grond van de artikels 1382-1383 oude BW terugbetaling van deze kosten kan bekomen van de verzekeraar van de derde-aansprakelijke.
Het Hof stelde toen:
“Overwegende dat de enkele omstandigheid dat een prestatie op vrijwillige basis wordt verricht, niet noodzakelijk verhindert dat die prestatie schade kan uitmaken in de zin van artikel 1382 van het Burgerlijk Wetboek;
Dat immers diegene die ingevolge de fout van een derde op vrijwillige basis prestaties verricht, gerechtigd is op schadevergoeding voor zover hij hierdoor schade lijdt; dat zulks onder meer het geval is wanneer deze prestaties op redelijke gronden worden verricht ten behoeve van het slachtoffer teneinde bij deze de schadelijke gevolgen van de door de derde begane fout te lenigen en wanneer het niet in de bedoeling van de verstrekker van de prestaties ligt om de last ervan definitief voor zijn rekening te nemen;
Overwegende dat het arrest aanneemt dat de Staat, op grond van een interne politiek, vrijwillig medische kosten heeft betaald ten behoeve van de bedoelde militair en oordeelt dat de loutere omstandigheid dat aan deze betalingen geen prestaties hebben beantwoord, niet meebrengt dat eiser schade heeft geleden;
Dat het arrest niet vaststelt dat de Staat de bedoeling had deze kosten definitief voor zijn rekening te nemen;
Dat het arrest aldus de artikelen 1382 en 1383 van het Burgerlijk Wetboek schendt;”
Hieruit kan afgeleid worden dat de rechtsbijstandsverzekeraar in het hierboven gepubliceerde vonnis - in navolging van het “grootouderarrest” - op grond van de artikels 1382-
1383 oud BW vergoeding van zijn uitgaven zou kunnen vragen ten aanzien van de derdeaansprakelijke of diens verzekeraar.
Observations
La question de savoir si un assureur protection juridique, qui indemnise son propre assuré, est subrogé ou non dans les droits de ce dernier au sens de l’article 95 de la loi relative aux assurances à l’égard de cette dépense continue de susciter la controverse dans la jurisprudence. Le jugement ci-dessus n’admet pas que de tels versements à l’assuré donnent naissance à un droit de subrogation pour l’assureur protection juridique, car l’assureur n’était pas contractuellement tenu de payer.
Dans le sens inverse, il peut être fait référence à un jugement du tribunal de première instance de Turnhout du 21 octobre 2023 (T.Pol. 1/2024, p. 31 avec note). Dans cette affaire, il avait été jugé qu’un assureur protection juridique disposait sur la base de l’article 95 de la loi relative aux assurances d’un droit de subrogation, même si cet assureur protection juridique n’était pas contractuellement tenu d’indemniser son assuré. Selon le tribunal, le simple fait du paiement suffisait pour appliquer l’article 95 de la loi relative aux assurances et d’être subrogé dans les droits de son propre assuré.
On peut se référer à la contribution doctrinale et à la jurisprudence mentionnées dans l’annotation déjà citée (J.J.Pol., 2024/1, p. 34).
Toutefois, pour qu’un assureur protection juridique puisse recouvrer les sommes qu’il n’était pas contractuellement tenu de décaisser, ce n’est pas sur la base d’un droit de subrogation.
Par son arrêt du 6 novembre 2001, la Cour de cassation (P.99.1703.N, www.juportal.be) avait déjà précisé que les prestations volontaires des grands-parents pour leur petit- enfant devenu orphelin à la suite d’un accident n’empêchaient pas nécessairement que ces prestations puissent constituer un dommage au sens des articles 1382 et 1383 de l’ancien Code civil. La Cour a décidé que lorsque les prestations ont été raisonnablement fournies au bénéfice de la victime afin d’atténuer chez elle les conséquences dommageables de la faute commise par le tiers et qu’il n’est pas dans l’intention du prestataire d’en assumer la charge de manière définitive, les prestations fournies volontairement peuvent faire l’objet d’une indemnisation.
Cette solution fut déjà suggérée dans un jugement du tribunal de Tournai du 31 mai 2011, J.J.Pol. 2012/1, 8.
Le 4 mars 2002, la Cour de cassation a décidé (C.01.0284.N, www.juportal.be) que l’Etat belge peut obtenir le remboursement des frais médicaux qu’il a volontairement remboursés à un militaire de carrière dans la mesure où il n’a pas définitivement pris en charge ces frais, auprès du tiers responsable ou de son assureur en vertu des articles 1382-1383 de l’ancien Code civil.
La Cour a statué comme suit:
«Attendu que la seule circonstance qu’une prestation est exécutée sur une base volontaire n’empêche pas nécessairement qu’elle puisse constituer un dommage au sens de l’article 1382 du Code civil;
Qu’en effet, celui qui effectue des prestations sur une base volontaire à la suite de la faute d’un tiers, a droit à une indemnisation dans la mesure où il subit ainsi un dommage; que c’est notamment le cas lorsque ces prestations sont effectuées pour des motifs raisonnables en faveur de la victime afin d’atténuer chez celle-ci les conséquences dommageables de la faute
commise par le tiers et lorsqu’il n’est pas dans l’intention de celui qui effectue les prestations d’en assumer définitivement la charge;
Attendu que l’arrêt admet que, sur la base sa politique interne, l’Etat a payé sur une base volontaire des frais médicaux en faveur du militaire concerné et considère qu’il ne résulte pas de la simple circonstance que ces paiements n’ont pas eu de prestations en contrepartie que le demandeur a subi un dommage;
Que l’arrêt ne constate pas que l’Etat avait l’intention d’assumer définitivement ces frais;
Que l’arrêt viole ainsi les articles 1382 et 1383 du Code civil;»
On peut en déduire que dans le jugement publié ci-dessus, l’assureur protection juridique – à la suite de l’arrêt «grands-parents» – aurait pu demander le remboursement de ses frais au responsable ou à son assureur sur le fondement des articles 1382-1383 de l’ancien Code civil.
Pol. Antwerpen (afd. Antwerpen), 22 september 2021.
Rechter: D. verbiSt.
Griffier: M.J. wauterS
Advocaten: J. de wit, E. MertenS en b.J. Saeyvoet.
Verzekeringsrecht – weigering dekking door verzekeraar – ontstaan van het contract – elektronische aanmelding van het voertuig.
Een voertuig kan enkel via een makelaar of een verzekeringsmaatschappij elektronisch ingeschreven worden. Een voertuig dat via een verzekeringsmakelaar elektronisch is ingeschreven via WebDIV, is bijgevolg gedekt in burgerlijke aansprakelijkheid. De verzekeraar dient de derde-benadeelden te vergoeden, zelfs indien de makelaar misbruik gemaakt zou hebben van het mandaat dat hij van de verzekeraar bekwam.
Droit des assurances – refus de couverture par l’assureur – naissance du contrat –enregistrement électronique du véhicule.
Un véhicule ne peut être enregistré électroniquement que par l’intermédiaire d’un courtier ou d’une compagnie d’assurance. Un véhicule enregistré électroniquement par l’intermédiaire d’un courtier d’assurance via WebDIV est donc couvert en responsabilité civile. L’assureur doit indemniser les tiers lésés, même si le courtier a abusé du mandat qu’il a obtenu de l’assureur.
(…)
Beoordeling:
In het strafdossier dat werd opgesteld naar aanleiding van voormeld ongeval werden volgende gegevens vermeld:
Voertuig : personenauto
Nummerplaat: (…)
Merk: Opel Astra
Datum inschrijving: 6/11/2018
Chassisnummer: (…)
Verzekering: F. V.
Polisnr.: (…)
Geldig van 2/10/2018 tot 02/12/2018
Ook uit de gegevens van het BMIC blijkt dat het voertuig Opel Astra met voormeld chassisnummer werd ingeschreven op 6 november 2018 waarbij de NV F. als verzekeraar werd vermeld.
Uit de voorgelegde briefwisseling blijkt dat de NV B. B. (voorheen F.) stelt dat er nooit een verzekering werd afgesloten voor een voertuig Opel Astra wel voor een BMW doch deze polis werd geschorst wegens niet betaling van premies.
Vast staat dat uit de stukken blijkt dat het voertuig Opel Astra werd ingeschreven op 6 november 2018.
Sedert 1 januari 2014 is het gebruik van de applicatie WebDIV echter verplicht. Nazicht van deze applicatie leert:
“Particulier
U verandert van voertuig? Voor uw inschrijving, volg deze 3 stappen:
1. Vervolledig het formulier: ‘’aanvraag tot inschrijving’’.
2. Breng dit naar uw makelaar of verzekeraar die uw voertuig onmiddellijk kan inschrijven via internet.
3. Vanaf de volgende dag ontvangt u uw kentekenbewijs en kentekenplaat in uw brievenbus
Zijn deze 3 stappen van toepassing op nieuwe en gebruikte voertuigen?
Ja. Naar aanleiding van de aankoop van een nieuw of gebruikt, niet-ingevoerd voertuig, overhandigt de verkoper u altijd een aanvraagformulier tot inschrijving.
Is het bezoek aan mijn makelaar of verzekeraar verplicht?
Ja, omdat uw makelaar of uw verzekeraar bij de Directe Inschrijvingen Voertuigen (DIV) bevestigt dat uw voertuig gedekt is voor burgerlijke aansprakelijkheid. Enkel hij kan uw voertuig via internet inschrijven.
Hieruit blijkt dus dat de inschrijving van een voertuig verplicht via een makelaar of verzekeringsmaatschappij dient te gebeuren.
Het kan dan ook niet anders dan dat het betreffende voertuig ofwel via F. zelf ofwel via een makelaar (gemandateerde van F.) werd ingeschreven.
In de WAM-verzekering heeft de inschrijvingsaanvraag waarin het attest met zegel en handtekening van de verzekeraar is opgenomen ten aanzien van derden een bijzondere bewijswaarde en wordt aangenomen dat de plaatsing van het zegel op het aanvraagformulier het bewijs oplevert dat de verzekeraar dekking verleent ten aanzien van derden.
De NV B. B. stelt dat dit echter achterhaald is daar er gelet op de digitalisering geen zegel en handtekening meer wordt aangebracht.
Deze stelling wordt door de rechtbank niet bijgetreden.
Uit de conclusies opgesteld door (…) blijkt dat de aanvraag tot inschrijving is verlopen via een makelaar, waarbij de makelaar verschillende concrete gegevens dienen te worden ingegeven via de applicatie WebDlV.
Ook in dit geval is de verzekeraar vanaf het verzenden van de aanvraag tot inschrijving van het voertuig evenzeer verplicht de derde benadeelde te vergoeden, en dit geldt zelfs indien bijvoorbeeld de makelaar misbruik zou hebben gemaakt van het mandaat dat hij van de verzekeraar heeft bekomen.
(zie ook Corr. West-Vlaanderen (afd. Kortrijk). -24 maart 2017, VA 2017, 26, waar uitdrukkelijk werd gesteld dat dit eveneens geldt voor een elektronische aanvraag tot inschrijving van een voertuig).
De rechtbank meent dan ook dat de NV B. B. (voorheen F.) op grond van deze electronische inschrijving van het betreffende voertuig Opel Astra als zijnde bij haar verzekerd tot dekking gehouden is.
De NV B. B. formuleert ondergeschikt een vrijwaringsvordering lastens (…) stellende dat hij bij zijn aanvraag tot inschrijving haar ten onrechte als WAM-verzekeraar opgaf.
Ook deze stelling wordt niet bijgetreden omdat men als particulier zelf geen inschrijving van het voertuig meer kan doen en dit steeds via de maatschappij of een makelaar dient te verlopen, zodat (…) hier niets te verwijten valt.
Indien er fouten zouden zijn gebeurd door de makelaar, waaromtrent er geen gegevens voorhanden zijn, en die niet inzake is, dient de nv B. B. zich tot hem te richten doch dit ontslaat haar niet van haar verantwoordelijkheid tegenover derden.
(…)
4. Lichamelijke schade en materiële schadevergoeding – Dommages et intérêts
Cass.,
17 mai 2024.
Président: M. leMal.
Conseillers: M.-C. ernotte, A. JacqueMin, M. MoriS et S. claiSSe
Avocat général: B. inghelS.
Greffier: P. de wadriPont
Avocat: B. MaeS.
Dommages et intérêts – dommage ménager permanent – application de la méthode de capitalisation – appréciation.
Le juge peut recourir à une évaluation en équité du dommage à la condition qu’il indique les motifs pour lesquels il ne peut admettre le mode de calcul proposé par la victime et qu’il constate l’impossibilité de déterminer autrement le dommage. La circonstance que les éléments produits ne permettent pas de déterminer l’évolution de la sphère familiale de la victime n’exclut pas en soi l’évaluation de son dommage par la méthode de la capitalisation.
Schade en schadeloosstelling – lichamelijke schade – blijvende huishoudelijke schade – gebruik van de kapitalisatiemethode – beoordeling.
De rechter kan de schade naar billijkheid begroten op voorwaarde dat hij de redenen uiteenzet waarom hij de door het slachtoffer voorgestelde berekeningsmethode niet kan aanvaarden en dat hij aantoont dat het onmogelijk is de schade op een andere manier te begroten. Het
feit dat het op basis van de voorgelegde stukken niet mogelijk is om de evolutie van het gezin van het slachtoffer te bepalen, sluit op zich niet uit dat zijn schade wordt geraamd aan de hand van de kapitalisatiemethode.
(…)
III. Décision de la Cour
(…)
Quant à la seconde branche:
Dans la mesure où il fait grief au jugement attaqué de refuser à tort de répondre aux moyens de la demanderesse et de décider à tort d’appliquer la méthode de la capitalisation pour calculer l’indemnité due en réparation du dommage ménager permanent du défendeur, le moyen, qui, en cette branche, dénonce une illégalité étrangère à la règle de forme de l’article 149 de la Constitution, est irrecevable.
Pour le surplus, celui qui, par sa faute, a causé un dommage à autrui est tenu de le réparer et la victime a droit à la réparation intégrale du préjudice qu’elle a subi.
Le juge évalue in concreto le préjudice causé par un fait illicite.
Il peut recourir à une évaluation en équité du dommage à la condition qu’il indique les motifs pour lesquels il ne peut admettre le mode de calcul proposé par la victime et qu’il constate l’impossibilité de déterminer autrement le dommage.
Le juge, qui considère que la valeur journalière de l’activité ménagère de la victime est susceptible de varier dans le temps en raison de modifications dans sa sphère familiale, apprécie si ces variations permettent une évaluation du dommage par unité de temps.
La circonstance que les éléments produits ne permettent pas de déterminer l’évolution de la sphère familiale de la victime n’exclut pas en soi l’évaluation de son dommage par la méthode de la capitalisation.
Dans la mesure où il est recevable, le moyen, qui, en cette branche, repose tout entier sur le soutènement contraire, manque en droit.
(…)
Pol. Luxembourg (div. Neufchâteau), 22 février 2024.
Juge: L. goret.
Greffier: P. willeM.
Avocats: P. lenelle et A. charlier
Dommages et intérêts – dommage moral – incapacité permanente – taux bas –capitalisation – montant journalier.
Il est toujours possible d’appliquer la méthode de la capitalisation, et ce quel que soit le taux de l’incapacité personnelle, en d’autres mots, il n’existe aucun seuil à atteindre. A défaut d’accord des parties sur la méthode d’indemnisation, le juge dispose, dans le strict respect
du principe du contradictoire et de l’obligation de motivation, d’une liberté d’appréciation pour opérer ce choix. Il évalue in concreto le préjudice causé par un fait illicite. Le juge qui entend avoir recours à la méthode forfaitaire doit motiver sa décision et l’impossibilité qu’il a de déterminer le dommage par le biais de la capitalisation. Capitaliser sur une base forfaitaire ne pose pas de difficulté de principe, la capitalisation n’étant qu’une méthode de calcul d’un dommage futur périodique. L’intensité du dommage se traduit justement dans le taux. La réduction du forfait induirait une «double» atténuation de l’incapacité personnelle.
Schade en schadeloosstelling – lichamelijke schade – morele schade – blijvende ongeschiktheid – laag percentage – kapitalisatie – dagbedrag.
De kapitalisatiemethode kan altijd worden toegepast, ongeacht de mate van persoonlijke ongeschiktheid. Er hoeft met andere woorden geen drempel te worden bereikt. Bij gebrek aan akkoord tussen partijen over de wijze van schadeloosstelling, kan de rechter deze zelf vrij bepalen, mits naleving van het beginsel van tegenspraak en de motiveringsplicht. Hij beoordeelt de schade veroorzaakt door een onrechtmatige daad in concreto. De rechter die de forfaitaire methode wil toepassen, moet zijn beslissing en de onmogelijkheid om de schade door middel van kapitalisatie te bepalen, motiveren. Kapitalisatie op basis van een forfaitair bedrag levert geen principiële problemen op, aangezien kapitalisatie enkel een methode is om toekomstige periodieke schade te berekenen. De intensiteit van de schade komt precies tot uitdrukking in het percentage. Een verlaging van het forfaitaire bedrag leidt tot een “dubbele” herleiding van de persoonlijke ongeschiktheid.
(…)
3. LES INCAPACITES PERMANENTES DE 3 %
A. conteste la méthode de capitalisation réclamée par Monsieur E. L.
3.1. RAPPEL DES PRINCIPES
Celui qui, par sa faute, a causé un dommage à autrui est tenu de le réparer. La victime a droit, en règle, à la réparation intégrale du préjudice qu’elle a subi (articles 1382 et 1383 du Code civil); il appartient au juge du fond d’apprécier en fait l’étendue du dommage et le montant de l’indemnité.
Il existe trois modes d’indemnisation d’un dommage futur : la rente indexée, la méthode de la capitalisation et le forfait.
Contrairement à la méthode forfaitaire, la méthode de capitalisation d’un forfait permet de: (Thierry PaPart , «FORFAIT: n.m. Crime audacieux ...», R.G.A.R., 2010, 14603)
1. prendre en compte la survie probable de la victime, en distinguant le sexe de la victime, via le recours aux tables de mortalité;
2. distinguer le préjudice passé et le préjudice futur en permettant de n’allouer des intérêts que sur le seul préjudice passé, sans se heurter aux polémiques crispantes affectant le splisting des intérêts en cas d’évaluation forfaitaire;
3. assurer une meilleure cohérence dans le mode d’indemnisation du préjudice temporaire et du préjudice permanent passé ou futur dès lors qu’il s’agit d’une même réalité, le fait que le dommage soit devenu permanent signifie qu’il n’est plus susceptible de modification prévisible, mais n’exerce aucune incidence sur sa nature intrinsèque, que la consolidation soit intervenue ne justifie pas un changement de la méthode d’indemnisation pour ce qui concerne le préjudice passé.
rechtspraak - jurisprudence
Il est toujours possible d’appliquer la méthode de la capitalisation, et ce quel que soit le taux de l’incapacité personnelle, en d’autres mots, il n’existe aucun seuil à atteindre.
En effet, la capitalisation n’est pas une technique d’évaluation du dommage, mais un simple mode de calcul de l’indemnité (C. Melotte, «La capitalisation de l’incapacité personnelle permanente : le jugement dernier ?», Forum de l’assurance, Anthémis, n° 187, octobre 2018, p. 168 et suivantes qui cite (J.-L. Fagnart, «La capitalisation d’indemnités forfaitaires», For. ass., 2007, no 74, p. 83. Voy. également J.-L. Fagnart, «Actualités en droit de la réparation du dommage corporel», in J. rogge (coord.), Droit des assurances, Bruxelles, Bruylant, UB3, 2013, pp. 203 et s.).
A défaut d’accord des parties sur la méthode d’indemnisation, le juge dispose, dans le strict respect du principe du contradictoire et de l’obligation de motivation, d’une liberté d’appréciation pour opérer ce choix. Il évalue in concreto le préjudice causé par un fait illicite.
La Cour de cassation a toujours consacré le caractère subsidiaire de l’évaluation forfaitaire: «le juge peut recourir à une évaluation ex æquo et bono à la condition qu’il indique les motifs pour lesquels il ne peut admettre le mode de calcul proposé par la victime et qu’il constate en outre l’impossibilité de déterminer autrement le dommage» (Cass., 21 avril 1999, Pas., 1999, p. 556; Cass., 20 février 2004, Pas., 2004, p. 297 ; Cass., 17 février 2012, J.L.M.B., 2012, p. 683; Cass., 18 avril 2012, J.L.M.B., 2012, p. 1289; Cass., 2 mai 2012, J.L.M.B., 2012, p. 1290; Cass., 20 novembre 2012, J.J.P., 2013, p. 144; Cass., 18 septembre 2013, J.T., 2013, p. 629).
Par conséquent, le juge qui entend avoir recours à la méthode forfaitaire doit motiver sa décision et l’impossibilité qu’il a de déterminer le dommage par le biais de la capitalisation. La Cour de cassation précise qu’une motivation abstraite est insuffisante. C’est ainsi que le juge ne peut donc se borner à lister des considérations théoriques et/ou hypothétiques purement formelles pour justifier le recours au forfait.
Dès lors à défaut d’une démonstration concrète, la théorie de l’accoutumance pour le dommage moral relève de la pétition de principe (Valérie nicaiSe et Nicolas eStienne, «Actualités en matière de réparation du dommage», Actualités du tribunal de police, Anthémis, 2019, p. 178 et 181 – par référence à l’arrêt de la Cour de cassation du 17 février 2012). En effet, «Il nous semble que la Cour de cassation, au fil des ans, a censuré de manière constante tous les arguments qui avaient pour but de tenter de démontrer la non-permanence d’un dommage reconnu auparavant comme tel. C’est dans ce sens que les arguments liés à la prétendue nécessaire accoutumance par la victime de ses lésions, pour justifier la méthode du forfait, n’a pu recevoir l’adhésion de la Cour de cassation. En sus du fait que cet argument consistait en une simple affirmation tirée du prétendu bon sens qui devait nécessairement être rejetée en l’absence de données» (C. Mélotte, «La capitalisation de l’incapacité personnelle permanente : le jugement dernier ?», Forum de l’assurance, Anthémis, n° 187, octobre 2018, p. 168 et suivantes qui cite Cass., 17 février 2012, For. ass., 2012, livr. 124, p. 93, note C. Mélotte, http://www.cass. be (14 mars 2012), concl. T. werquin; J.L.M.B., 2012, livr. 15, p. 683, note T. PaPart; Pas., 2012, livr. 2, p. 374, concl. T. werquin; R.G.A.R., 2013, livr. 1, n° 14938, note D. de callataÿ; R.W., 20142015, livr. 11, p. 437; J.J.Pol., 2012, livr. 2, p. 75, note. Voy. dans le même sens: Civ. Bruxelles, 22 mars 2013, R.G.A.R., 2014, livr. 8, no 15118. Pour la doctrine, voy. I. lutte, «La victime face à son dommage : accoutumance ou adaptation ?», in I. lutte (dir.), Etats généraux de droit médical et du dommage corporel, Anthemis, 2016, pp. 109 et s.; T. PaPart, «La méthode de la capitalisation consacrée comme mode principal d’indemnisation du préjudice futur résultant d’incapacités permanentes», J.L.M.B., 2012, livr. 15, pp. 688- 690; J.-L. Fagnart, «Les paradoxes de l’évaluation du dommage corporel», et plus particulièrement «Les paradoxes de la permanence», in Actualités en droit de la responsabilité, Bruylant, 2015, coll. UB3, pp. 123-133).
En toute hypothèse, l’allocation d’un forfait n’apparaît pas mieux à même de tenir compte de cette accoutumance, déjà reflétée dans le taux reconnu par l’expert.
La Cour de cassation considère que capitaliser sur une base forfaitaire ne pose pas de difficulté de principe, la capitalisation n’étant qu’une méthode de calcul d’un dommage futur périodique, permettant à la victime de dégager les fruits du capital de façon à bénéficier de l’indemnisation de son préjudice au fur et à mesure qu’elle le subit; dès lors la capitalisation ne concerne pas que le dommage économique (Cass., 22 avril 2009, Pas., p. 986; Cass., 15 septembre 2010, R.G.A.R., 2010, 14717; Cass., 17 février 2012, J.L.M.B., 2012/R.G.A.R., 2013, no 14938, p. 683; Cass., 2 mai 2012, J.L.M.B., 2012, p. 1290/R.G.A.R., 2013, no 14937; Cass., 2e ch., 19 novembre 2014, R.G. no P.14.1121.F, www.cass.be).
S’il peut réparer un dommage, en utilisant la méthode de la capitalisation, compte tenu des circonstances concrètes de la cause, il est loisible au juge du fond de préférer un autre mode d’indemnisation pour autant que celui-ci soit susceptible d’aboutir à une réparation intégrale et que le juge indique les motifs, pour lesquels il ne peut admettre les autres méthodes de calculs proposées (voy. dans ce sens Cass., 2e ch., 20 novembre 2012, 2013/20, p. 1056; Cass., 2e ch., 18 septembre 2013, R.G.A.R., 2014, no 15089; voy. encore Cass., 1re ch., 16 avril 2015, R.G. no C.13.0305.F, www.cass.be; Cass., 1re ch., 8 janvier 2016, R.G. no C.15.0271.F, www.cass.be).
Il résultait de ces considérations que, si un dommage qui variera dans le temps dans une mesure actuellement non quantifiable ou mesurable ne justifie pas, pour son évaluation, le recours à cette méthode, un préjudice dont les variations futures sont actuellement prévisibles et quantifiables peut par contre, a contrario, être évalué par le biais d’un calcul de capitalisation (Daniel de callataÿ, «En route vers un réel devoir de motivation du recours à l’évaluation forfaitaire», note sous Cass. 17/02/2012, R.G.A.R., 2013, 14938).
Par un arrêt du 27/5/2016, la Cour de cassation rappelle qu’en matière de preuve «s’il incombe à la victime d’un fait illicite de démontrer son dommage, il ne lui appartient pas, lorsqu’elle propose de calculer l’indemnisation de son dommage moral (ménager) permanent par la capitalisation d’une base journalière forfaitaire, d’établir que ce dommage restera constant dans le futur» (Cass.,1re ch., 27 mai 2016, n° C.15.0509 F, Bull. Ass. 2017/4 - n° 401).
Ainsi, la constance n’est pas une condition dont la victime aurait à rapporter la preuve pour obtenir l’indemnisation de ses dommages permanents au moyen de la capitalisation. Par conséquent, dès lors que la victime établit la réalité d’une préjudice permanent, c’est à la partie adverse qu’il appartient de rapporter la preuve contraire et ce sur base d’éléments concrets propres au cas de la victime.
Enfin, par son arrêt du 25/4/2019, la Cour de cassation casse un jugement qui applique la méthode forfaitaire après avoir considéré qu’«il ressort du rapport d’expertise que les plaintes subjectives du patient sont reprises en ces termes: «douleurs d’épaule droite de façon diffuse. Impression de raideur de l’épaule. Fatigue. Les douleurs, la fatigue, la raideur peuvent être variables. Il peut y avoir au niveau de l’épaule des réveils nocturnes. Il n’y a pas de raideur matinale de mise en route. Au niveau du genou gauche, il y a également une douleur diffuse. Il n’y a pas de gonflement, pas de dérobement ni de blocage. Persistance d’une douleur qui peut être variable. Il n’y a pas de réveil nocturne ni de réveil matinal», que «le rapport précise en outre que [le demandeur] a adapté ses activités» et que «le rapport mentionne expressément que les plaintes formulées par [le demandeur] (douleur, fatigue, réveil nocturne, …) sont variables dans le temps, sans qu’il soit possible de déterminer le moment et l’intensité de ces variations». Il en déduit que «le dommage moral du [demandeur], même s’il est permanent, ne
rechtspraak - jurisprudence
présente ni la constance ni la périodicité qu’implique la capitalisation» et qu’«il apparaît dès lors impossible, compte tenu de ces caractéristiques propres au cas d’espèce, de déterminer le dommage autrement que par le recours à une méthode forfaitaire».
La Cour de cassation considère que «par ces motifs, relatifs à l’existence et à la nature du dommage mais étrangers à son mode d’évaluation, le jugement attaqué, qui admet que ce dommage est permanent, ne justifie pas légalement sa décision d’indemniser ce dommage de manière forfaitaire» (Cass., (1re ch.), 25 avril 2019, C.R.A., 2019/4, p. 47). Donc, selon cette jurisprudence récente de la Cour de cassation, dès l’instant où un préjudice permanent a été retenu par l’expert médecin, le juge devrait préférer la méthode de capitalisation indemniser même s’il est démontré que ce préjudice évoluera dans le temps (note de Frédéric carPentier sous Cass., (1re ch.), 25 avril 2019, C.R.A., 2019/4, p. 49).
Dans un arrêt du 19/2/2020 (J.J.Pol., 2020/2, p. 95; For. ass., 2020, p. 14), la 2e chambre de la Cour de cassation a validé le recours à la méthode forfaitaire au motif que «En se fondant sur le rapport d’expertise, l’arrêt considère … qu’il n’est dès lors pas possible d’effectuer un calcul par voie de capitalisation du dommage moral permanent subi par la victime. Ayant indiqué ainsi les circonstances propres à la cause qui justifient la variation dans le temps de la base forfaitaire, le juge d’appel a donné la raison pour laquelle l’évaluation dudit dommage ne peut se faire qu’en équité».
Par contre, 8 jours plus tard, dans un arrêt du 28/2/2020 (For. ass., 2020, p. 15), la 1re chambre de la Cour de cassation a jugé que: «l’arrêt, qui, pour fonder sa décision de réparer le dommage précité de manière forfaitaire, tient compte d’une évolution hypothétique de ce dommage, méconnaît l’obligation d’évaluer le dommage en se plaçant au moment où le juge statue».
De ces deux arrêts du 19/2/2020 et 28/2/2020, il ressort qu’il importe de distinguer la permanence du dommage avec la constance de son intensité. «La permanence d’un dommage ne signifie pas que ce dernier sera ressenti par la victime avec la même intensité, à chaque instant, jusqu’à son dernier souffle. Elle implique seulement que ce dommage n’est plus susceptible d’évolution (favorable ou péjorative) significative à l’avenir, ce constat s’accommodant parfaitement de variations dans son intensité. Dès l’instant où un préjudice est permanent, il peut faire l’objet d’une évaluation forfaitaire par unité de temps, même si son intensité n’est pas constante. Pour s’en convaincre, il suffit de considérer un exemple issu de la pratique. Prenons l’hypothèse d’un cycliste victime d’un accident de la circulation, provoquant une fracture de la clavicule. Le médecin expert chargé d’évaluer les lésions et de donner un avis sur le dommage lui reconnaît une incapacité personnelle permanente, résultant notamment du fait que le préjudicié éprouve des difficultés lorsqu’il porte des charges et qu’il ressent des douleurs à l’épaule quand il est équipé d’un sac au dos. Il est certain que la victime ne portera pas des charges (ni un sac à dos) à tout moment. L’intensité de son préjudice sera donc variable, et dépendra notamment de ses activités
Il n’en demeure pas moins que dès qu’il portera des charges ou un sac à dos, il ressentira les conséquences préjudiciables de l’accident. Son préjudice est donc permanent, même si son intensité sera variable en fonction des circonstances de la vie future. Cette dernière circonstance ne fait aucunement obstacle à l’évaluation de son dommage au moyen d’une base forfaitaire constante, et ne constitue dès lors pas un motif pertinent pour exclure la capitalisation du dommage résultant de son incapacité personnelle permanente (Valéry de wulF, Note d’observations des arrêts du 19 arrêts du 19/2/2020 et 28/2/2020, «La capitalisation des indemnités réparant un préjudice corporel : une jurisprudence « périodique et constante ?», Forum de l’assurance, n° 206, septembre 2020, pages 16 et suivantes).
Ensuite, dans un arrêt du 7/1/2021 (J.L.M.B., 2021, p. 974), dans le même sens que l’arrêt du 25/4/2019, la 1re chambre de la Cour de cassation, cassant un jugement rendu le 10/1/2020 par le tribunal de première instance du Luxembourg/division Neufchâteau, a estimé que: «Le jugement attaqué considère que la défenderesse «démontre à suffisance que le dommage ménager permanent ne réunit pas les caractéristiques de constance, de récurrence pour justifier le recours à la méthode forfaitaire car il n’est pas possible de savoir quand ses deux enfants quitteront le foyer familial… Par ces motifs relatifs à l’existence du dommage mais étrangers à son évaluation, le jugement attaqué… ne justifie pas légalement sa décision d’indemniser ce dommage de manière forfaitaire».
Dans un dernier arrêt du 13/1/2021 (P.20.1094.F; www.jura.be; J.L.M.B., 2021/22, p. 976), la 2e chambre de la Cour de cassation a par contre, 6 jours plus tard, validé le recours à la méthode forfaitaire en estimant que: «En tant que méthode d’indemnisation d’un préjudice futur, la capitalisation se définit comme un calcul actuariel consistant à convertir en une somme l’ensemble des indemnités à échoir. Cette méthode suppose donc un minimum d’équivalence entre les échéances de la rente due et le préjudice annuel se manifestant jusqu’à la fin de la durée déterminée par le calcul. … Ayant indiqué ainsi les circonstances propres à la cause qui justifient l’ampleur de la variation dans le temps de la base forfaitaire, les juges d’appel se sont bornés à expliquer pourquoi l’évaluation dudit dommage ne pouvait se faire qu’en équité, sans imposer au demandeur le fardeau d’une preuve qui ne lui incomberait pas».
En résumé, «pour la 2e chambre de la Cour de cassation, la variation du dommage dans le temps justifie le recours à la méthode forfaitaire alors que pour la 1re chambre ce motif revient à méconnaître l’obligation d’évaluer le dommage au moment où le juge statue et est étranger à l’évaluation du dommage!» (Frédéric carPentier, note sous l’arrêt du 13 janvier 2021, «La notion de constance d’un préjudice futur», C.R.A., 2021/5, p. 35).
A la lecture des derniers arrêts de la Cour de cassation, il faut bien constater que le schisme perdure…
Sous peine d’être redondant, il résulte de ces considérations que la capitalisation du préjudice futur est possible pour un dommage linéaire comme elle est possible pour un dommage périodique/(récurrent). Il faut mais il suffit pour capitaliser qu’on puisse être convaincu du caractère constant du préjudice ou que, à défaut, ses variations futures puissent être estimées, en durée et en intensité. Il est parfaitement possible de capitaliser un dommage futur épisodique, pourvu que la fréquence des épisodes soit déterminable (Daniel de callataÿ: Sous la direction de Bernard dubuiSSon et Patrice Jourdain, «Le dommage et sa réparation dans la responsabilité contractuelle et extracontractuelle, Etudes de droit comparé», Bruylant, 2016, Daniel de callataÿ, «Choix des modes de réparation», p. 678).
En d’autres mots encore, «ces critères constituent donc tout au plus des indications que le dommage de la victime doit rester linéaire dans sa globalité et affecter durablement ses conditions d’existence à l’avenir, sans qu’il ne soit pour autant requis, pour qu’une capitalisation puisse être appliquée, que la victime doive subir toutes les facettes de ce dommage à l’identique, jour après jour» (Valérie nicaiSe et Nicolas eStienne, «Actualités en matière de réparation du dommage», Actualités du tribunal de police, Anthémis, 2019, p.174).
3.2. CHOIX DE LA METHODE
(…)
A. expose:
- la permanence des lésions n’entraine pas la permanence du dommage qui en découle
- la victime ne souffre pas de limitations fonctionnelles
- l’accoutumance n’engendre pas de préjudice linéaire - la constance du dommage n’est pas établie.
Monsieur E.L. ne développe aucune argumentation si ce n’est qu’il s’en remet, sans péril et sans gloire, à la jurisprudence du tribunal.
Certes, les considérations d’A. relèvent du sophisme juridique.
Ainsi, il n’est pas contesté que la victime subit un dommage personnel à compter de la consolidation ni que celui-ci est permanent. A. offre d’ailleurs de le réparer sur la base du forfait proposé par le tableau indicatif pour l’indemnisation des dommages permanents.
Dans la mesure où le taux d’incapacité constitue pour les experts médicaux le quantum du dommage au moment de la consolidation, c’est-à-dire à un moment où aucune évolution favorable ou péjorative ne semble raisonnablement pouvoir être prévue, il est censé être une moyenne de l’intensité des séquelles ressenties sans qu’il ne soit pour autant requis, pour qu’une capitalisation puisse être appliquée, que la victime doive subir toutes les facettes de ce dommage à l’identique, jour après jour.
Les considérations de A. relèvent de l’existence et de la nature des séquelles, elles sont étrangères à son mode d’évaluation et partant ne peuvent valider le refus d’appliquer la méthode de capitalisation (Cass., 25/4/2019, C.R.A., 2019/4, p. 49; 28/2/2020, For. ass., 2020, p. 15; 7/1/2021, J.L.M.B., 2021, p. 974).
Pour autant, elle n’avance aucun argument propre au cas d’espèce démontrant que le dommage subi par la victime ne remplit pas les conditions de constance et d’intensité justifiant sa capitalisation pour la période future.
L’accoutumance n’a jamais été un motif admissible pour la Cour de cassation pour refuser la méthode de capitalisation (cfr. supra).
La méthode de la capitalisation permet d’éviter un illogisme maintes fois relevé et inexpliqué (car inexplicable) entre l’indemnisation d’un dommage passé et l’indemnisation d’un dommage futur lorsque l’on utilise la méthode forfaitaire. Ainsi, comment expliquer à la victime que le 30/9/2028, à taux égal de 3 %, le dommage «vaut» 0,84 € (28 € x 3 %) mais que le lendemain il ne vaudrait plus que 5,25 x moins soit, 0,16 € si l’on applique la méthode forfaitaire ( 720 € de forfait par point pour une victime âge de 48 ans à la date de consolidation x 3 (point de pourcentage): 36,43 ans (espérance de vie https://www. christian-jaumain.be/esperance-de-vie/calcul/1-tete.php): 365,25 jours). Suivant la formule consacrée, «Poser la question c’est y répondre» (Fr. carPentier, «L’indemnisation du dommage futur : rente, capitalisation, forfait», Le Tableau indicatif 2020, la Charte, 2021, p. 96). Si l’expert judiciaire a pu conclure, 4 ans après l’accident, en consolidant le cas au 1/10/2018, soit plus de 2 ans après l’accident, on peut légitimement considérer qu’il n’y aura plus d’évolution avec un taux de 3 %.
Il résulte de l’ensemble de ces considérations que la méthode de capitalisation est admise.
3.3. INCAPACITE PERSONNELLE
3.3.1. La base forfaitaire de 28 €
A. réduit le forfait de 28 € à 20 € sur base de l’accoutumance et de la nature du préjudice après consolidation.
3.3.1.1. l’accoutumance
Il ne suffit pas d’alléguer que le préjudice moral diminuera avec le temps, c’est-à-dire qu’il ne serait donc plus constant voir permanent, et l’effet d’accoutumance par la nécessaire adaptation de la victime à ses souffrances et à leurs conséquences quand celles-ci se stabilisent au fil du temps, pour écarter la capitalisation du préjudice moral, mais il faut indiquer les circonstances propres à la cause qui justifient la variation dans le temps de la base forfaitaire. La simple référence à l’effet d’accoutumance ne suffit pas. (Cass., 17 février 2012, J.J.Pol., 2012, 75; J.L.M.B., 2012, p. 683; Cass., 2 mai 2012, J.L.M.B., 2012, p. 1290).
La consolidation n’emporte en aucun cas, par elle-même, un quelconque estompement de la souffrance morale ressentie par la victime (Th. PaPart, «Forfait : nm, crime audacieux», R.G.A.R., 2010, n° 14603-6); à cet égard, la cessation ou la diminution des craintes liées aux incertitudes de l’évolution de l’état de santé sont parfaitement théoriques et, au contraire, il est bien davantage certain que la fin de la période d’invalidité temporaire emporte une douleur morale supplémentaire, dès lors qu’avec cette consolidation, la victime perd tout espoir d’une résorption de son handicap et d’une amélioration de sa situation. Si l’accoutumance est envisagée d’un point de vue médical, cela revient à soutenir que l’invalidité sera moindre dans les années à venir; en l’absence de réserves exprimées en ce sens par le rapport d’expertise, la consolidation exclut une telle évolution (voy. C. Melotte, note sous Cass., 17 février 2012, Forum de l’assurance, 2012, p. 96; J.-L. Fagnart, «Actualités en droit de la réparation», in Droit des assurances, 2013, p. 228, n° 52; Tribunal de 1re instance de Liège, 21/4/2020, R.G.A.R., 2020, 15703).
3.3.1.2. le ressenti
Les Tableaux indicatifs des Juges de police 2016 et 2020 définissent l’incapacité personnelle ainsi: «L’incapacité personnelle concerne les conséquences non économiquement quantifiables de l’atteinte à l’intégrité physique et psychique de la victime dans sa vie quotidienne à l’exclusion des activités ménagères. Elle comprend notamment: - les limitations et atteintes dans les comportements et/ou actes et/ou gestes de la vie quotidienne, causées par la lésion; - les douleurs habituellement liées à la lésion; - les limitations et inconvénients courants liés à la lésion; - les frustrations et angoisses engendrées par celle-ci; - l’influence sur les activités personnelles telles que les loisirs, le sport et les hobbys ainsi que sur les relations sociales, amicales et familiales» (souligné par le tribunal).
Certes, le tribunal peut diminuer ou augmenter la base forfaitaire dans des cas exceptionnels.
Mais à partir de quel taux faudrait-il considérer que la base de 28 € doit être augmentée ou diminuée: 5 %, 10 % 25 % , 35 %, 50 %, 75 % ???? et surtout dans quelle proportion ????
Dans la méthode forfaitaire, pourquoi la valeur du point ne varie-t-elle pas également ?
Le tribunal estime qu’il s’agit d’une méthode de plus pour diminuer l’indemnité allouée qui repose sur une conception juridique erronée: L’intensité du dommage se traduit justement dans le taux. La réduction du forfait induirait une «double» atténuation de l’incapacité personnelle telle qu’elle est définie par le Tableau indicatif qui, faut-il le rappeler, n’est contesté par aucun auteur de doctrine ni par la jurisprudence.
Le Tribunal estime qu’il s’agit d’une méthode de plus pour diminuer l’indemnité allouée qui repose sur une conception pseudo médico-juridiquo-scientifique erronée:
rechtspraak - jurisprudence
1. S’il faut appréhender la problématique sous l’angle de l’intensité du ressenti, le Tribunal n’aperçoit guère de quel autre facteur il pourrait être question, c’est justement le taux qui traduit le degré du ressenti et il saurait difficilement en être autrement: ainsi, on peut difficilement se départir du raisonnement suivant, sauf à se départir de toute logique, au taux de 24 % le ressenti est 8 x plus important qu’au taux de 3 % comme en l’espèce.
2. La réduction du forfait induirait donc une «deuxième» atténuation du ressenti/de l’incapacité personnelle. Si à 3 %, on admet le forfait de 28 € = 0,84 € ; et que pour un taux de 3 % le forfait est réduit à 20 € = 0,6 €.
3. Le ressenti devrait donc être de 71 % au taux arbitré: 0,84 € x 71 %= 0,6 €.
4. Ainsi, le taux de 3 % équivaudrait à un taux d’incapacité de 2,13% ( 3 x 71 %).
5. Est-ce la clé de lecture de l’expert judiciaire? certainement pas, sauf à considérer que les composantes du préjudice personnel temporaire ne correspondent au taux permanent.
6. Or, toutes les palettes de l’incapacité personnelle sont envisagées par la définition du/ des Tableaux indicatifs des Juges de police 2016 et 2020: «L’incapacité personnelle concerne les conséquences non économiquement quantifiables de l’atteinte à l’intégrité physique et psychique de la victime dans sa vie quotidienne à l’exclusion des activités ménagères. Elle comprend notamment: - les limitations et atteintes dans les comportements et/ou actes et/ou gestes de la vie quotidienne, causées par la lésion; - les douleurs habituellement liées à la lésion; - les limitations et inconvénients courants liés à la lésion; - les frustrations et angoisses engendrées par celle-ci; - l’influence sur les activités personnelles telles que les loisirs, le sport et les hobbys ainsi que sur les relations sociales, amicales et familiales» (souligné par le tribunal).
7. De la même manière, le tribunal se rapporte à l’ouvrage de référence en matière d’évaluation du dommage corporel, le BOBI (pour Barème Officiel Belge des Invalidités) qui reste la «bible» pour tout expert en la matière. A sa lecture, RIEN ne permet de soutenir les allégations d’A.! (https://www.expertisemedicale.be/upload/documents/documentation/bobi.pdf. Cfr l’introduction / notions générales)
8. Cette démonstration permet de constater le manque de cohérence de la conception soutenue par la A. qui repose en définitive sur un raisonnement «hors sol», pseudo médico-juridiquo-scientifique qui ne peut s’appuyer sur aucune doctrine médicale de l’évaluation du dommage corporel.
9. Ceteris paribus sic stantibus, qui signifie littéralement «toutes choses étant égales d’ailleurs».
10. Pour le traduire en l’espèce, à taux équivalent on ne peut modifier les composantes de la situation selon que l’on envisage le préjudice à titre temporaire ou à titre permanent.
11. CQFD (ce qu’il fallait démontrer).
(…)
5. Strafrecht en strafprocesrecht – Droit pénal et droit de la procédure pénale
Cass., 18 juni 2024.
Voorzitter: F. van volSeM.
Raadsheren: E. FranciS, E. van dooren, S. van overbeKe en B. lietaert
Advocaat-generaal: B. de SMet.
Griffier: A. birant.
Advocaat: C. yurt
Wegverkeerswet – art. 62 WPW – vaststelling met een automatisch werkend toestel – mededeling proces-verbaal aan de overtreder – aanvang van de termijn.
De termijn van veertien dagen, waarbinnen het proces-verbaal van overtreding vastgesteld met een automatisch werkend toestel toegezonden moet zijn, neemt een aanvang op de datum van de vaststelling van de overtreding door dit toestel en dus niet vanaf de datum waarop een verbalisant op basis van de met het toestel gedane vaststelling proces-verbaal opstelt.
Loi sur la police de la circulation routière – art. 62 LCR – infraction constatée par un appareil automatique – notification à l’auteur de l’infraction – point de départ du délai.
Le délai de quatorze jours dans lequel doit être envoyé le procès-verbal d’une infraction constatée par un appareil à fonctionnement automatique commence à courir à la date à laquelle l’infraction est constatée par cet appareil et non à la date à laquelle un fonctionnaire dresse un procès-verbal sur la base de la constatation faite par l’appareil.
(…)
II. BESLISSING VAN HET HOF
(…)
Middel
2. Het middel voert schending aan van artikel 62 Wegverkeerswet: het bestreden vonnis oordeelt ten onrechte dat bij de vaststelling van een overtreding door middel van een onbemand automatisch werkend toestel de termijn van veertien dagen waarbinnen het procesverbaal van overtreding moet zijn toegezonden opdat het een bijzondere bewijswaarde zou hebben, niet aanvangt op de datum van de vaststelling van de overtreding door dit toestel maar slechts vanaf het ogenblik dat de verbalisant daarover proces-verbaal opstelt; uit de tekst van artikel 62, derde lid, Wegverkeerswet maar ook uit de geest van de wet volgt dat bepalend is het ogenblik van de vaststelling van de overtreding door het toestel.
3. Artikel 62, derde lid, eerste zin, Wegverkeerswet bepaalt dat de vaststellingen gesteund op materiële bewijsmiddelen die door onbemande automatisch werkende toestellen worden opgeleverd, bewijswaarde hebben zolang het tegendeel niet is bewezen.
4. Artikel 62, zesde lid, eerste zin, Wegverkeerswet bepaalt dat een afschrift van dit procesverbaal aan de overtreder wordt toegezonden binnen een termijn van veertien dagen, te rekenen van de datum van de vaststelling van het misdrijf.
5. Indien het proces-verbaal van overtreding niet binnen die termijn aan de overtreder is toegestuurd, verliest het zijn bijzondere bewijswaarde en kan het enkel als een gewone inlichting in aanmerking worden genomen.
6. Die regeling en de beperking van de bijzondere bewijswaarde in de tijd hebben als doel de persoon tegen wie het proces-verbaal is opgesteld, op nuttige wijze in staat te stellen het tegenbewijs van de vaststelling te leveren.
7. Uit de tekst van artikel 62, derde lid, eerste zin, en zesde lid, eerste zin, Wegverkeerswet en het doel van de regeling volgt dat ingeval de overtreding werd vastgesteld met een onbemand automatisch werkend toestel, de termijn van veertien dagen waarbinnen het proces-verbaal van overtreding moet zijn toegezonden een aanvang neemt op de datum van de vaststelling van de overtreding door dit toestel en dus niet vanaf de datum waarop een verbalisant op basis van de met het toestel gedane vaststelling proces-verbaal opstelt.
8. Het bestreden vonnis dat anders oordeelt en op die grond de eiser schuldig verklaart aan het hem ten laste gelegde feit, schendt de vermelde bepaling.
(…) Cass., 16 april 2024.
Voorzitter: F. van volSeM.
Raadsheren: P. hoet, E. FranciS, S. van overbeKe en J. decoKer
Advocaat-generaal: B. de SMet.
Griffier: W. vanderPutten.
Advocaat: C. yurt
Wegverkeerswet – Europees rijbewijs categorie C – geldigheid – geen bewijs van onderzoek nodig.
Wie houder is van een geldig Europees rijbewijs voor categorie C, mag een voertuig van die categorie besturen op de openbare weg, zonder tevens het bewijs te moeten leveren dat hij zich aan het onderzoek als bedoeld in artikel 23, § 1, 3°, Wegverkeerswet juncto artikel 42, eerste lid, KB Rijbewijs heeft onderworpen.
Loi sur la police de la circulation routière – permis de conduire européen catégorie C – validité – aucune preuve d’examen nécessaire.
Toute personne titulaire d’un permis de conduire européen valable pour la catégorie C peut conduire un véhicule de cette catégorie sur la voie publique sans devoir également apporter la preuve qu’elle s’est soumise à l’examen visé à l’article 23, § 1, 3°, de la loi relative à la police de la circulation routière, ainsi qu’à l’article 42, premier alinéa, de l’arrêté royal du 23 mars 1998 relatif au permis de conduire.
II. BESLISSING VAN HET HOF
Beoordeling
(…)
Eerste middel
2. Het middel voert schending aan van artikel 149 Grondwet, de artikelen 23, § 1, 3° en 23, § 2, 1°, Wegverkeerswet en de artikelen 21, § 1, derde lid en 42 van het koninklijk besluit van 23 maart 1998 betreffende het rijbewijs (hierna KB Rijbewijs): de appelrechters hebben ten onrechte geen rekening gehouden met de door de eisers in hun appelconclusie aangehaalde regelgeving van de Wegverkeerswet en het KB Rijbewijs of passen de wet minstens verkeerd toe (eerste onderdeel); de motivering van de appelrechters is zo summier en laconiek dat ze neerkomt op een motiveringsgebrek (tweede onderdeel).
3. Volgens artikel 21, eerste lid, Wegverkeerswet mag niemand op de openbare weg een motorvoertuig besturen, tenzij hij houder is van, en tevens bij zich heeft, een in België regelmatig afgegeven rijbewijs, of een buitenlands nationaal of internationaal rijbewijs onder de voorwaarden vastgesteld door de bepalingen die inzake internationaal wegverkeer van toepassing zijn. Het rijbewijs moet geldig zijn voor de categorie waartoe het voertuig behoort.
4. Volgens artikel 3, § 1, 1°, KB Rijbewijs kunnen de personen die ingeschreven zijn in het bevolkingsregister, in het vreemdelingenregister of het wachtregister van een Belgische gemeente en die in België hun gewone verblijfplaats hebben, een Belgisch rijbewijs verkrijgen. Volgens artikel 3, § 2, KB Rijbewijs mogen de personen bedoeld in § 1, 1° van dat artikel slechts een motorvoertuig besturen op basis van een Belgisch rijbewijs of op basis van een Europees rijbewijs, geldig voor de categorie of de subcategorie waartoe het voertuig behoort.
Artikel 1, 13°, KB Rijbewijs definieert een “Europees rijbewijs” als “elk rijbewijs bedoeld bij artikel 23, § 2, 1° van de wet, afgegeven door een Lid-Staat van de Europese Unie of van de Europese Economische Ruimte”. Volgens artikel 21, § 1, derde lid, KB Rijbewijs is het Europese rijbewijs afgegeven voor het besturen van voertuigen van de categorieën C1, C, C1+E, C+E, D1, D, D1+E en D+E of voor gelijkwaardige categorieën geldig voor een periode van vijf jaar, te rekenen vanaf de inschrijvingsdatum in een Belgische gemeente of bij het Ministerie van Buitenlandse Zaken. Evenwel, als er op het rijbewijs een kortere geldigheidsduur is vermeld dan deze in dit lid, is die kortere duur van toepassing.
5. Artikel 23, § 1, Wegverkeerswet bepaalt de voorwaarden waaronder een Belgisch rijbewijs wordt afgegeven. Zo moet volgens artikel 23, § 1, 3°, Wegverkeerswet de verzoeker een verklaring hebben ondertekend waarin wordt bevestigd dat hij niet lijdt aan een van de lichaamsgebreken en aandoeningen bepaald door de Koning. De Koning kan deze verklaring aanvullen met of vervangen door de verplichting om zich aan een geneeskundig onderzoek te onderwerpen.
Volgens artikel 42, eerste lid, KB Rijbewijs moet de kandidaat voor een rijbewijs geldig voor de categorie C1, C1+E, C, C+E, D1, D1+E, D of D+E een onderzoek ondergaan dat vaststelt of hij voldoet aan de normen voorgeschreven in bijlage 6 van het KB Rijbewijs voor de groep 2.
Volgens artikel 23, § 2, 1°, Wegverkeerswet is vrijgesteld van de examens, bedoeld in onder meer artikel 23, § 1, 3°, Wegverkeerswet de verzoeker die ofwel een geldig natio-
naal buitenlands rijbewijs overlegt dat is afgegeven overeenkomstig de voorwaarden die inzake internationaal wegverkeer van toepassing zijn of waarvan de geldigheid is erkend krachtens door de Koning afgesloten akkoorden. De Koning kan deze vrijstelling afhankelijk maken van voorwaarden inzake het verblijf van de verzoeker in de Staat die het rijbewijs heeft afgegeven.
6. Artikel 32 Wegverkeerswet stelt strafbaar hij die wetens een motorvoertuig toevertrouwt aan een persoon, die niet voorzien is van het rijbewijs of het als zodanig geldend bewijs vereist voor het besturen van dit voertuig.
7. Uit de samenlezing van deze bepalingen volgt dat wie houder is van een geldig Europees rijbewijs voor categorie C, een voertuig van die categorie mag besturen op de openbare weg, zonder tevens het bewijs te moeten leveren dat hij zich aan het onderzoek als bedoeld in artikel 23, § 1, 3°, Wegverkeerswet juncto artikel 42, eerste lid, KB Rijbewijs heeft onderworpen.
8. De appelrechters kunnen de schuldigverklaring van de eiser 1 voor de telastleggingen A, B en C en van de eiseres 2 aan de telastlegging G derhalve niet steunen op de overwegingen dat de eiser 1 geen enkel bewijs van medische geschiktheid, vereist om een voertuig van categorie C te besturen, kon voorleggen en dat de eiseres 2 op de hoogte diende te zijn van dergelijke wettelijke verplichting inzake het rijbewijs. Het middel is gegrond.
Tweede middel
9. Het middel voert schending aan van artikel 195, tweede lid, Wetboek van Strafvordering, zoals hier toepasselijk: de appelrechters bevestigen de door de eerste rechter aan de eiseres 2 opgelegde twee geldboetes, maar motiveren door gebruik van het enkelvoud slechts één van de geldboetes, hoewel het niet duidelijk is dewelke.
10. Uit artikel 195, tweede en zevende lid, Wetboek van Strafvordering, zoals hier toepasselijk, volgt dat de bijzondere motiveringsplicht voor de keuze van de straf en de maat ervan voor de correctionele rechtbank die uitspraak doet in hoger beroep enkel geldt voor het verval van het recht een voertuig te besturen en dus niet voor de geldboete.
Het middel dat uitgaat van een andere rechtsopvatting, faalt naar recht.
(…)
Pol. Brabant wallon (div. Wavre), 14 juin 2024 & 28 juin 2024.
Juge: C. baudenelle
Ministère public: C. cauchy.
Greffier: N. leMaitre.
Avocat: B. gySelS
Loi sur la police de la circulation routière – recours contre un ordre de paiement – recevabilité – absence de signature – art. 32 du Titre préliminaire du Code de procédure pénale – appréciation.
L’absence de signature manuscrite originale ne peut pas entraîner la nullité de l’ordre de paiement, car l’apposition d’une signature manuscrite ou d’une griffe n’est pas reprise à
l’article 65/1, § 1 de la loi relative à la police de la circulation routière. L’omission devra le cas échéant être examinée par le juge sous l’angle de l’article 32 du Titre préliminaire du Code de procédure pénale. Le juge réouvre les débats pour faire déposer la preuve que la griffe reprise sur l’ODP émane du procureur du Roi ou du responsable de la section roulage. Après la réouverture des débats l’auteur de la griffe est identifié.
Wegverkeerswet – beroep tegen bevel tot betalen – ontbreken van handtekening –art. 32 V.T.Sv. – beoordeling.
Het ontbreken van een originele handtekening maakt het betalingsbevel niet ongeldig, aangezien het aanbrengen van een handtekening of een stempel niet voorzien is in artikel 65/1, § 1 WPW. Het ontbreken hiervan zal desgevallend door de rechter onderzocht moeten worden in het licht van artikel 32 V.T.Sv. De rechter heropende het debat om het bewijs te verkrijgen dat de stempel op het bevel tot betalen uitgaat van de procureur des Konings of van de verantwoordelijke van de verkeerssectie. Na de heropening van het debat werd de persoon die de stempel plaatste, geïdentificeerd.
Pol. Brabant wallon (div. Wavre) du 14 juin 2024 (…)
Dans sa requête et lors des débats d’audience, P. C. invoque:
A titre principal:
La nullité de l’ordre de paiement: considérant que la «griffe» apposée au bas de la mention «Procureur du Roi» n’est pas une signature mais semble correspondre à une copie de la signature d’un membre du Ministère Public. Par conséquent, rien n’établit que l’ordre de paiement émane du Procureur du Roi et répond au prescrit de l’article 65/1, § 1er de la loi du 16 mars 1968.
A titre subsidiaire:
Son acquittement.
3. En créant l’ordre de paiement (ODP), le législateur a introduit un mécanisme d’inversion du contentieux: si le contrevenant conteste l’ordre de paiement, il lui incombe d’introduire un recours devant le tribunal de police. Il ne s’agit donc pas d’un acte de poursuite du parquet mais il constitue le prolongement de la perception immédiate et de la transaction proposées par le système automatisé dit «Crossborder».
Bien que BPOST soit chargé de l’impression des ODP, ces infractions sont traitées par le parquet national de la sécurité routière en synergie avec la plateforme Crossborder.
A l’expiration du délai de recours, les ODP exigibles sont déclarés exécutoires par le parquet qui les transmets ensuite pour recouvrement au SPF FINANCES.
4. L’article 65/1, § 1 de la loi relative à la police de la circulation routière dispose que:
«Lorsque la somme d’argent visée à l’article 216bis, § 1er, du code d’instruction criminelle n’a pas été payée dans le délai fixé, le Procureur du Roi peut donner ordre au contrevenant de payer la somme prévue pour cette infraction, majorée de 35 %, et le cas échéant de la contribution au Fonds spécial d’aide aux victimes d’actes intentionnels de violence et aux sauveteurs occasionnels. (…)
Le paiement doit être effectué dans un délai de 30 jours suivant le jour de la réception de l’ordre.
Cet ordre est transmis au contrevenant (par envoi recommandé, par pli judiciaire ou conformément à l’article 32 ter du code judiciaire) et comporte au moins:
- la date;
- les faits incriminés et les dispositions légales violées;
- la date, l’heure et le lieu de l’infraction;
- l’identité du contrevenant;
- le numéro de procès-verbal;
- le montant de la somme à payer;
- le jour où la somme doit être payée au plus tard;
- la manière et le délai endéans lequel le recours peut être introduit».
Le tribunal relève que l’apposition d’une signature manuscrite ou d’une griffe n’est pas reprise dans ces 8 mentions.
En vertu du principe «pas de nullité sans texte», l’absence de signature manuscrite originale ne peut donc pas entraîner la nullité de l’ordre de paiement.
Ce n’est qu’à un stade ultérieur que cette signature est requise. En effet, l’article 65/1, § 3 précise que les ordres de paiements impayés contre lesquels aucun recours n’a été interjeté et qui sont donc exigibles sont déclarés exécutoires par le Procureur du Roi.
Par conséquent, cette mention n’étant pas prescrite à peine de nullité, son omission devra le cas échéant être examinée par le juge sous l’angle de l’article 32 du Titre préliminaire du code de procédure pénale qui entérine la jurisprudence Antigone.
Il appartient donc au juge d’apprécier la valeur probante de la signature électronique ou de la griffe et de vérifier si l’absence de signature manuscrite et l’utilisation d’une signature scannée ou encore d’une simple griffe peut constituer une irrégularité qui entache la fiabilité de la preuve ou encore que l’usage de la preuve serait contraire au droit au procès équitable.
Cette question concerne non pas la recevabilité du recours mais son fondement.
5. Pour apprécier cette valeur probante, le tribunal aura égard aux éléments suivants:
- L’arrêt de la cour de cassation du 6 avril 1970 invoqué par monsieur C. P. à l’appui de sa défense précise que la griffe n’établit pas avec certitude la réalité de l’intervention de l’autorité qualifiée pour ordonner l’acte d’instruction ou de poursuite interrompant la prescription de l’action publique. Cette question est étrangère au cas d’espèce. En outre, cet arrêt ne précise pas que l’apostille signée au moyen d’une griffe est nulle mais qu’elle n’a aucun effet interruptif de prescription;
- L’arrêt de la cour de Cassation du 19 février 2019 précise que:
«Lorsqu’un ordre de citer porte la mention «Le Procureur du Roi», suivie d’une signature illisible, cette signature est supposée, jusqu’à preuve du contraire, être celle d’un agent habilité du Ministère Public. Le seul fait qu’il ressorte d’autres pièces de la procédure que cette signature n’est pas celle du Procureur du Roi en personne, ne suffit pas à accréditer la thèse selon laquelle l’ordre de citer est signé par une personne non habilitée.
(...)
Dès lors que le Procureur du Roi, les substituts et les stagiaires judiciaires du parquet dûment habilités n’interviennent jamais en leur nom propre, les nom et prénom de la personne ayant émis et signé l’ordre de paiement ne doivent pas être mentionnés;
Le caractère illisible de la signature sur l’ordre de citer et le fait qu’elle ne corresponde pas à celle apposée sur les autres pièces de la procédure n’a pas de répercussion sur la légalité de la citation, dès lors que tous les magistrats du Ministère Public près d’une juridiction forment, collégialement et de manière indivisible, le Ministère Public de cette juridiction; La signature illisible sur l’ordre de citer sous la mention «Procureur du Roi» est supposée, jusqu’à preuve du contraire, avoir été apposée par un agent habilité du Ministère Public».
- L’arrêt du 26 avril 2023 (P23.0545.F/1) précise que la signature au bas du réquisitoire saisissant le juge d’instruction doit pouvoir être identifiée, sans quoi il n’est pas possible de vérifier si l’auteur de la réquisition a qualité pour agir. L’identité du signataire peut ressortir tant de la réquisition elle-même que d’autres pièces de la procédure. Le cas échéant, il appartient à la juridiction d’instruction de faire procéder aux vérifications nécessaires pour établir cette identité.
En se bornant à considérer que la signature du réquisitoire est identifiable sans l’identifier, la Cour a considéré que la chambre des mises en accusations n’a pas légalement rejeté l’exception soulevée par l’inculpé. Elle a déclaré le moyen fondé.
- Même si l’ordre de paiement n’est pas considéré comme un acte de poursuite du parquet ou un acte d’instruction, il entraîne des conséquences importantes pour le justiciable. Par conséquent, le tribunal estime que cette jurisprudence peut s’appliquer à l’ordre de paiement.
- En l’espèce, les documents (perception immédiate, transaction et ordre de paiement) reprennent l’entête du parquet local soit le parquet du Procureur du Roi du Brabant wallon, section parquet de police, de sorte que l’auteur de la griffe est identifiable, même à défaut de nom et prénom apposés au bas de la griffe. Afin d’identifier l’auteur de la griffe, le tribunal invite le Ministère Public à déposer la preuve que la griffe reprise sur l’ODP émane du Procureur du Roi ou du responsable de la section roulage et ordonne la réouverture des débats quant à ce.
(…)
Pol. Brabant wallon (div. Wavre) du 28 juin 2024
(...)
Le tribunal déclare le recours recevable et ordonne la réouverture des débats.
B. Réouverture des débats
4. Par jugement du 14 juin 2024, le tribunal a ordonné une réouverture des débats à l’audience publique du 21 juin 2014 afin que le ministère public dépose la preuve que la griffe reprise sur l’ODP émane du Procureur du Roi.
5. Lors d’audience du 21 juin 2024, Monsieur le Procureur du Roi dépose un courrier signé précisant que la griffe reprise sur l’ODP ainsi que sur les autres documents du parquet du Brabant wallon émane de lui-même. Une analyse comparative établit que ces deux griffes sont identiques. Son auteur est ainsi identifié.
Les observations du conseil de monsieur C. P. sont étrangères au motif de la réouverture des débats et ne sont, par ailleurs, pas de nature à modifier le raisonnement du tribunal.
Par conséquent, la procédure est régulière et aucun élément n’est de nature à entacher la fiabilité de la preuve ou de porter atteinte au droit au procès équitable.
C. La prévention reprochée
6. Concernant les faits, il est reproché à monsieur C. P. d’avoir le 24/08/2023 mis à l’arrêt son véhicule dans le rond-point sur la bande externe, entre la sortie Avenue Albert 1er et la sortie Avenue des Combattants à Ottignies-Louvain-la-Neuve, obligeant tous les autres usagers à le contourner, ce qui constitue un danger et une gêne pour les autres usagers.
La défense de monsieur C. P. a notamment relevé que la copie du procès-verbal initial envoyée au contrevenant n’était pas identique au procès-verbal original.
Le tribunal constate en effet que la copie du procès-verbal envoyée au contrevenant est libellée comme suit «Ce jour, le 25-08-2023 à 16h17, j’ai, Benjamin Willem, inspecteur constaté que le système a procédé à l’enregistrement suivant: ...» alors que l’original ne fait pas état d’un enregistrement mais relate que cet inspecteur a constaté le 25 août 2023 une infraction qui s’est déroulée le 24 août 2023.
Un devoir complémentaire réalisé par le ministère public établit qu’il n’y a pas eu d’enregistrement et que l’inspecteur a constaté l’infraction de ses propres yeux le jour de sa survenance soit le 24 août 2023.
Ces erreurs matérielles combinées aux éléments apportés par C. P. permettent de douter du bien-fondé des constatations.
C. P. explique qu’à la date des faits un cycliste a percuté l’arrière de son véhicule alors qu’il se trouvait dans le rond-point. Surpris par la violence du choc, il est sorti de son véhicule afin de porter secours au cycliste qui se trouvait au sol et qui avait perdu son casque. Ce dernier s’est relevé et les parties ont rédigé un constat amiable qui est joint au dossier. C’est dans ce contexte qu’il a garé son véhicule à cet endroit.
Au vu de ces éléments, le tribunal estime que les constatations du policier manquent de rigueur et ne relatent pas ce qu’il s’est réellement passé ce jour-là.
Par conséquent, la prévention reprochée n’est pas établie et le tribunal acquitte monsieur C. P.
(…)
Pol. Oost-Vlaanderen (afd. Gent), 22 april 2024.
Rechter: S. de vrieze
Openbaar ministerie: G. beKe.
Griffier: A. baete.
Advocaat: F. vanden bogaerde
Wegverkeerswet – overlading – Richtlijn 96/53/EG van 25 juli 1996 – de grenswaarden zijn laadvoorwaarden en geen productienormen – asoverlading – onachtzaamheidsmisdrijf.
De grenswaarden die in de bijlage bij de Richtlijn worden vermeld, zijn de minimale laadvoorwaarden. Het buitenlands voertuig van de beklaagde met een laadcapaciteit van meer dan 40 ton is op zich toegelaten in België, maar het mag slechts ten belope van een bepaalde
massa geladen worden wanneer het wenst deel te nemen aan het verkeer in België. Door te stellen dat de asoverlading visueel niet zichtbaar was en dat hij niet over de technische middelen beschikte om de massa op de assen te controleren, handelde de beklaagde niet als een normaal, voorzichtig en redelijk persoon in dezelfde feitelijke omstandigheden.
Loi sur la police de la circulation routière – surcharge – Directive 96/53/EG du 25 juillet 1996 – les limites sont des conditions de chargement et non des normes de production – surcharge des essieux – délit d’imprudence.
Les limites énumérées dans l’annexe de la directive sont les conditions minimales de chargement. Le véhicule étranger du défendeur ayant une capacité de charge de plus de 40 tonnes est en soi autorisé en Belgique, mais il ne peut être chargé qu’à une certaine masse lorsqu’il souhaite participer à la circulation en Belgique. En prétendant que la surcharge des essieux n’était pas visible à l’œil nu et qu’il ne disposait pas des moyens techniques pour vérifier la masse sur les essieux, le défendeur n’a pas agi comme l’aurait fait une personne normale, prudente et raisonnable dans les mêmes circonstances.
(…)
1. Beklaagde is van mening dat artikel 32bis van het koninklijk besluit van 15 maart 1968 houdende algemeen reglement op de technische eisen waaraan de auto’s, hun aanhangwagens en hun veiligheidstoebehoren moeten voldoen (hierna “KB Technische eisen”) geen grondslag voor controle of strafrechtelijke vervolging kan vormen. Hij verwijst daartoe naar een artikel van K. vanSchoren. Beklaagde werd evenwel geverbaliseerd, en wordt thans vervolgd, voor inbreuken op het Decreet van 3 mei 2013 en niet voor een ‘inbreuk’ op artikel 32bis voornoemd, zodat zijn uiteenzetting grondslag mist.
Artikel 32bis KB Technische eisen bevat de norm zelf inzake afmetingen en massa’s. Deze moet uiteraard wel nageleefd worden. Het artikel uit de rechtsleer waar beklaagde naar verwijst, spreekt dit overigens niet tegen, doch zegt enkel dat er geen sprake kan zijn van een vervolging wegens ‘inbreuk op artikel 32bis’, hetgeen evident is, maar in casu ook helemaal niet aan de orde is.
In toepassing van artikel 2, § 4 van het KB Technische eisen moeten ook de in het buitenland ingeschreven motorvoertuigen, om in België tot het verkeer op de openbare weg te worden toegelaten, op het gebied van massa’s en afmetingen voldoen aan de bepalingen van artikel 32bis. Indien zij aan deze norm inzake massa niet voldoen is er sprake van een overlading, in strijd met het Decreet van 3 mei 2013. Het Decreet bepaalt de strafbaarstelling. 2. Vervolgens verzoekt beklaagde om een ‘grondwettigheidsonderzoek’ te doen, nu er naar zijn mening een “discriminatie is tussen enerzijds de toestand van concluant S., die met een Belgisch ingeschreven voertuig rijdt, en anderzijds de in het buitenland ingeschreven voertuigen”.
Ter terechtzitting heeft de rechtbank aan de verdediging om verduidelijking ter zake gevraagd, nu het voertuig van beklaagde helemaal niet in België is ingeschreven (laat staan dat blijkt wie concluant S. is), en heeft de rechtbank verzocht om te verduidelijken waaruit de discriminatie naar mening van beklaagde dan wel bestaat? Hierop werd enkel gerepliceerd dat men volhardt in het in de besluiten gevraagde grondwettigheidsonderzoek. De rechtbank ziet dan ook niet in welk ‘grondwettigheidsonderzoek’ nu precies van haar gevraagd wordt, nu beklaagde kennelijk meent dat de in het buitenland ingeschreven voertuigen gunstiger bejegend worden dan… de in het buitenland ingeschreven voertuigen.
De vraag mist dan ook grondslag.
3. Beklaagde citeert artikel 3 van de Richtlijn 96/53/EG van 25 juli 1996 houdende vaststelling, voor bepaalde aan het verkeer binnen de Gemeenschap deelnemende wegvoertuigen, van de in het nationale en het internationale verkeer maximaal toegestane afmetingen, en van de in het internationale verkeer maximaal toegestane gewichten, en meent dat op basis van deze Richtlijn en de bijlage I waarnaar wordt verwezen, er geen regel kan worden toegepast die het maximale gewicht van een sleep bepaalt op basis van een rekenformule die de afstand tussen de eerste as van de trekker en het middelpunt van de achteras berekent.
Deze lezing van de Richtlijn en de bijlage I mist grondslag.
Het artikel luidt als volgt:
“1 . De Lid-Staten mogen het gebruik op hun grondgebied niet verbieden of weigeren, - in het internationaal verkeer, van voertuigen die in een Lid-Staat zijn ingeschreven of in het verkeer zijn gebracht, om redenen die verband houden met het gewicht en de afmetingen, - in het nationaal verkeer, van voertuigen die in een Lid-Staat zijn ingeschreven of in het verkeer zijn gebracht, om redenen die verband houden met de afmetingen, indien deze voertuigen voldoen aan de in bijlage I aangegeven grenswaarden. (...)”
Met andere woorden moeten de voertuigen voldoen aan de grenswaarden die in de bijlage bij de Richtlijn zijn vermeld. Belangrijk hierbij op te merken is dat deze grenswaarden gelden als verkeersnormen en derhalve laadvoorwaarden betreffen en niet de productienormen (zie ook art. 1 van de Richtlijn). Anders dan beklaagde kennelijk meent, gaat het er dus niet om dat zijn voertuig (met zijn MTM van 43 ton cf. het conformiteitsattest) op zich niet wordt toegelaten in België, maar dat het slechts ten belope van een bepaalde massa mag laden wanneer het wenst deel te nemen aan het verkeer in België. Eenvoudig gezegd: beklaagde mag zijn voertuig zeker gebruiken op het Belgisch grondgebied, maar moet daarbij opletten hoeveel hij erin laadt. En daarvoor moet hij naar de Belgische regelgeving kijken, in samenlezing met de Europese.
De grenswaarden die in de bijlage bij de Richtlijn worden vermeld, zijn de minimale laadvoorwaarden. Lager dan dat mag een lidstaat geen voertuig weigeren, hoger dus uiteraard wel. De in de bijlage I bepaalde grenswaarde is 40 ton; 40.000 kg. Wanneer een voertuig dus zwaarder geladen is dan 40.000 kg, mag een lidstaat dit weigeren. In casu was er een overlading op de sleep na correctie van 44.440 kg, hoger dus dan toegelaten.
De vaststellingen van de verbalisanten zijn aldus correct en er is wel degelijk sprake van een overlading.
4. Wat tenlastelegging B betreft, wordt de overlading op zich niet betwist. Beklaagde meent evenwel dat het morele element niet bewezen is, nu hij de oplegger niet zelf geladen heeft, en het over een ‘uiterst beperkte asoverlading’ zou gaan.
Zoals beklaagde zelf al in besluiten aangeeft, betreft het in casu een onachtzaamheidsmisdrijf, hetgeen een foutief handelen of een verzuim betreft en waarbij de lichtste fout volstaat. De rechtbank wijst erop dat eenieder die een voertuig gebruikt, zich ervan moet vergewissen dat het gewicht in beladen toestand ervan niet meer bedraagt dan het hoogst toegelaten gewicht, ook al heeft hij zelf het voertuig niet geladen. Het verzuim daaraan te voldoen kan het opzet of de schuldige nalatigheid uitmaken opdat het morele bestanddeel van het misdrijf zou bestaan. (vgl. Cass. P.040767.N, 2 november 2004, www.juportal.be).
Om in concreto te kijken of het verzuim de opzet of de schuldige nalatigheid uitmaakt, moet het gedrag van de overtreder getoetst worden aan dat van een normaal, voorzichtig en redelijk persoon in dezelfde feitelijke omstandigheden. Beklaagde beperkt er zich toe vast te stellen dat de asoverlading visueel niet zichtbaar was, en dat hij niet over technische middelen beschikte om de massa onder de assen te controleren.
Het enige wat de rechtbank uit dit verweer kan besluiten, is dat beklaagde geen enkele inspanning heeft geleverd om zich ervan te vergewissen of de vrachtwagen correct geladen was. Hij toont op geen enkele wijze aan welke handeling hij heeft gesteld om als een normaal voorzichtig persoon zich ervan te vergewissen of zijn voertuig al dan niet overladen was.
Het enkele gegeven dat het verweer van beklaagde zich beperkt tot ‘ik wist het niet’, zonder meer, duidt aan dat er sprake is van een schuldige nalatigheid, een verzuim dat het moreel element van het misdrijf uitmaakt. Een normaal voorzichtig persoon onderneemt toch minstens iéts om zijn conformiteit met de wetgeving te verifiëren.
5. De schuld van beklaagde aan de beide tenlasteleggingen, staat vast.
(…)
Pol. Hainaut (div. Mons), 10 avril 2024.
Juge: N. dePetriS.
Ministère public: L. verhille
Greffier: I. léotard.
Avocat: H. Molnar.
Loi sur la police de la circulation routière – art. 37bis, § 1, 1 LCR – produits hallucinatoires – usage sur prescription médicale – acquittement.
L’utilisation d’un médicament délivré sur prescription médicale sous la forme de solution pour vaporisation buccale contenant un mélange de THC et de CBD a provoqué une analyse salivaire positive. Lors du contrôle, les policiers n’ont pas relevé de signes révélant un état de somnolence/d’étourdissement dans le chef du prévenu. Il n’est pas démontré que la capacité de conduite du prévenu est influencée par sa médication. Le prévenu est acquitté.
Wegverkeerswet – art. 37bis, § 1, 1 WPW – verdovende middelen – gebruik op medisch voorschrift – vrijspraak.
Het gebruik van een voorgeschreven medicijn in de vorm van een mondspray met een mengsel van THC en CBD resulteerde in een positieve speekseltest. Op het ogenblik van de controle stelde de politie geen tekenen van slaperigheid of duizeligheid vast bij de beklaagde. Het is niet aangetoond dat de rijvaardigheid van de beklaagde door zijn medicatie beïnvloed werd. De beklaagde wordt vrijgesproken.
(…)
Le prévenu conteste les faits qui lui sont reprochés et sollicite son acquittement. Il explique souffrir de la sclérose en plaques, maladie qui le contraint à suivre un traitement médical par SATIVEX qui est un dérivé cannabinoïde, expurgé des éléments hallucinatoires. Ce traitement explique le taux de THC constaté suite au contrôle auquel il a été soumis le 21 janvier 2022. Il dépose notamment à l’appui de ses affirmations des pièces médicales émanant du Docteur B. qui assure son suivi médical.
2. Le 21 janvier 2022 à 18 heures, le prévenu fait l’objet d’un contrôle dans le cadre de la campagne BOB à 7340 COLFONTAINE, Rue du Grand Passage.
La check-list standardisée mentionne que l’intéressé a les yeux brillants, la dentition abîmée et est apathique.
Il est soumis à un test salivaire qui donne un résultat valide positif au THC.
Il indique aux policiers suivre un traitement médical et détaille sa médication en lien avec la maladie dont il souffre. L’analyse salivaire révèle un taux de 74,4 ng/ml.
3. Au vu des explications données par le prévenu, le tribunal a souhaité obtenir un avis d’expert afin de vérifier si le traitement médical prescrit par SATIVEX pouvait expliquer les résultats de l’analyse salivaire.
L’expert judiciaire V. D. F. a été sollicité par le Ministère public pour avis motivé.
Celui-ci a ainsi précisé que:
- Le SATIVEX est un médicament délivré sur prescription médicale sous la forme de solution pour vaporisation buccale contenant un mélange de 27 mg /ml de delta-9-tétrahydrocannabinol (THC) et de 25 mg/ml de cannabidiol (CBD). Il est indiqué comme traitement d’appoint pour le soulagement des symptômes de spasticité chez les patients atteints de sclérose en plaques qui n’ont pas bien répondu à d’autres traitements et chez qui un essai initial du traitement a entraîné une amélioration appréciable. Le SATIVEX contient du THC, la prise de ce médicament peut être à l’origine du taux de THC de 74,4 ng/ml de THC mesuré dans la salive de Mr S. V.
- La posologie du SATIVEX est en règle générale adaptée en fonction des besoins et de la tolérance. On estime la dose habituelle à 4 à 8 vaporisations par jour. Une vaporisation correspond à 100 µl de la solution de SATIVEX, ce qui correspond à une dose consommée de 2,7 mg de THC et de 2,5 mg de CBD. Selon Molnar et al., après utilisation de SATIVEX, le THC et le CBD sont détectables dans la salive au moins 4 heures après usage. Donc, le suivi d’une posologie habituelle en sativex peut expliquer l’obtention d’un taux salivaire de 74,4 ng/ml de THC le 21 janvier 2022 à 18h15.
- En l’absence d’un traitement au Sativex, un taux de THC salivaire inférieur à 10 ng/ml aurait pu être obtenu.
4. Après avis d’expert, il apparaît que les explications du prévenu sont cohérentes et en lien avec le traitement médical prescrit par le Docteur B., neurologue qui justifie celui-ci au vu des douleurs importantes provoquées par la maladie.
Ce médecin confirme que les éléments hallucinatoires ont été expurgés et qu’il n’y a pas de contre-indication neurologique à la conduite d’un véhicule automobile.
La notice du SATIVEX ne recommande pas la conduite au début du traitement, soit jusque l’établissement d’une dose journalière stable.
La conduite est tout à fait déconseillée si des symptômes de somnolence ou des étourdissements sont constatés.
Lors du contrôle intervenu le 21 janvier 2022, les policiers n’ont pas commenté la conduite du prévenu et n’ont pas coché les cases relatives à la fatigue et/ou la confusion reprises à la check-list standardisée.
5. Dans le cas présent, il n’est pas discutable que le taux de THC constaté dans le chef du prévenu est en lien direct avec la prescription d’un traitement médical par un médecin neurologue.
Ce traitement est nécessaire pour lui permettre de supporter les douleurs importantes provoquées par sa maladie et lui permettre de mener une vie normale.
L’expert judiciaire V. D. F. a confirmé que le taux salivaire de 74,4 ng/ml de THC pouvait correspondre au suivi d’une posologie habituelle en Sativex.
Lors du contrôle, les policiers n’ont pas relevé de signes révélant un état de somnolence/d’étourdissement dans le chef du prévenu. Ces constatations sont de nature à démontrer que ce dernier respecte la posologie prescrite, la maîtrise et n’en abuse pas. Selon le médecin neurologue, il n’y a pas de contre-indication neurologique à la conduite d’un véhicule automobile.
Il n’est pas démontré ici que la capacité de conduite du prévenu est influencée par sa médication.
Compte-tenu de ces éléments, le Tribunal estime que la prévention reprochée au prévenu n’est pas établie dans la mesure où celui-ci a suivi un traitement médical prescrit légalement et pour lequel il lui a été dit qu’il n’y avait pas de contre-indication neurologique à la conduite d’un véhicule automobile.
Son comportement est exempt de tout élément intentionnel/moral justifiant son acquittement.
(…)
Observations
Voy. a contrario: Cass., 5 février 2019 (P.18.1032.N), www.juportal.be; Cass., 12 octobre 2021 (P.21.0765.N), www.juportal.be.
Noot
Zie in tegengestelde zin: Cass. 5 februari 2019 (P.18.1032.N), www.juportal.be; Cass. 12 oktober 2021 (P.21.0765.N), www.juportal.be
6. Varia – Divers
Pol. Brabant wallon (div. Nivelles), 28 mars 2024.
Juge: F. van den noortgaete.
Ministère public: C. cauchy
Greffier: J. Jourdain.
Avocat: G. rouSSeau.
Procédure pénale – signification réputée faite à personne – absence de signature –art. 509 C. jud. – authenticité de l’acte de huissier.
Lorsque l’exploit de citation a été signifié par un huissier de justice et qu’il y est indiqué que l’huissier de justice a parlé au défendeur, mais que celui-ci a refusé de signer l’original pour réception, la signification a été faite à personne. Les actes des huissiers de justice sont, en effet, des actes authentiques.
Strafrechtspleging – dagvaarding geacht aan persoon gedaan – afwezigheid van handtekening – art. 509 Ger.W. – authenticiteit van deurwaardersexploot.
Wanneer de dagvaarding door een gerechtsdeurwaarder betekend wordt en daarop vermeld wordt dat de gerechtsdeurwaarder met de beklaagde heeft gesproken, maar dat deze het origineel voor ontvangst weigerde te tekenen, dan gebeurde de betekening aan persoon. De akten van gerechtsdeurwaarders zijn immers authentieke akten.
(…)
QUANT AU CARACTERE AVENU DE L’OPPOSITION
Monsieur C. conteste avoir reçu la citation à comparaître qui lui a été signifiée à personne en date du 1er août 2023.
Il fait valoir à cet égard que sa signature n’est pas apposée sur l’original de l’acte de signification figurant au dossier de la procédure.
Il invoque un jugement du tribunal de police de Wavre du 14 avril 2023 qui a, en ce cas, déclaré l’opposition recevable, au motif qu’ «il résulte de l’instruction que l’huissier de justice indique que la signification du jugement par défaut a été faite à la personne de (…) en date du 26 décembre 2022. Que cependant, aucune signature de l’acte n’atteste de sa prise de connaissance personnelle. Que le Tribunal considérera dès lors que l’opposition a été faite dans les termes et délais requis par la loi et qu’elle est recevable».
L’exploit de citation signifié à Monsieur C. en date du 1er août 2023 mentionne que l’huissier de justice V. l’a cité «où étant, j’ai parlé à: lui-même, ainsi déclaré qui (ne) signe (pas) mon original pour réception de la copie».
Le tribunal rappelle qu’en vertu de l’article 509 du Code judiciaire, les huissiers de justice sont des fonctionnaires publics et des officiers ministériels dans l’exercice des fonctions qui leur sont assignées ou réservées par une loi, un décret, une ordonnance ou un arrêté royal. Ils confèrent l’authenticité à leurs actes, conformément à l’article 8.1, 5° du Code civil.
Cette disposition stipule qu’on entend par acte authentique, un écrit reçu avec les solennités requises, par un officier public ou ministériel ayant compétence et qualité pour instrumenter.
Par ailleurs, en vertu de l’article 33 du Code judiciaire, la signification est faite à personne lorsque la copie de l’acte est remise en mains propres du destinataire.
Si le destinataire refuse de recevoir la copie de l’acte, l’huissier de justice constate ce refus à l’original et la signification est réputée faite à personne.
Dès lors, le fait que la signature de Monsieur C. ne figure pas sur l’original de l’exploit de citation ne signifie nullement que la signification de cet acte n’a pas été fait à personne.
Monsieur C. ne s’étant pas inscrit en faux contre cette citation faite par un officier ministériel garant de l’authenticité de cet acte, le Tribunal considère que l’opposant a eu connaissance de la citation.
Il ne fait valoir aucune cause d’excuse légitime ou d’un cas de force majeure à son absence lors de l’audience du 5 octobre 2023.
En conséquence, l’opposition doit être déclarée non avenue.
(…)
Pol. Brabant wallon (div. Wavre), 24 mars 2023.
Juge: C. baudenelle.
Ministère public: C. cauchy
Greffier: N. leMaitre.
Procédure pénale – compétence – magistrat retraité – membre de l’Ordre judiciaire – privilège de juridiction.
Le privilège de juridiction s’applique également pour un magistrat qui n’est plus en fonction. Il y a lieu de distinguer la situation du magistrat dont la carrière a pris fin parce qu’il a atteint la limite d’âge et celui qui arrête de travailler pour toute autre raison. Dans le premier cas, le magistrat reste membre de l’Ordre judiciaire et conserve son privilège de juridiction. Dans le second cas, l’ancien magistrat est traité comme un justiciable ordinaire même s’il est autorisé à porter le titre honorifique de ses fonctions.
Strafrechtspleging – bevoegdheid – gepensioneerd magistraat – lid van de rechterlijke orde – voorrang van rechtsmacht.
De voorrang van rechtsmacht geldt ook voor een magistraat die niet langer in functie is. Er moet een onderscheid worden gemaakt tussen magistraten van wie de loopbaan is beëindigd omdat ze de leeftijdsgrens hebben bereikt en diegenen die om een andere reden stoppen met werken. In het eerste geval blijft de magistraat lid van de rechterlijke orde en behoudt hij zijn voorrang van rechtsmacht. In het tweede geval wordt de voormalige magistraat behandeld als een gewone procespartij, ook al mag hij of zij de eretitel van zijn of haar ambt dragen.
(…)
Attendu qu’il résulte de l’instruction que le recours a été fait dans les formes et délais légaux; qu’il est recevable de sorte que l’ordre de paiement est réputé non avenu.
Il est reproché à monsieur H. J. d’avoir, en date du 15 août 2022, circulé sur la RN29 vers Charleroi, bk 52 à une vitesse corrigée de 68 km/h au lieu de 50 km/h.
Lors de l’audience, H. J. comparaît et sollicite du tribunal qu’il se déclare incompétent compte tenu du privilège de juridiction dont il bénéficie en sa qualité de magistrat. Monsieur H. J. explique qu’il a été juge de paix du canton de L.-A. jusqu’à sa retraite.
L’article 479 du code d’instruction criminelle dispose que: «Lorsqu’un juge de paix, un juge au tribunal de police, un juge au tribunal de première instance, au tribunal du travail ou au tribunal de l’entreprise, un conseiller à la cour d’appel ou à la cour du travail, un conseiller à la Cour de cassation, un magistrat du parquet près un tribunal ou une cour, un référendaire près la Cour de cassation, un membre de la Cour des comptes, un membre du Conseil d’Etat [de l’auditorat ou du bureau de coordination] près le Conseil d’Etat, un membre de la Cour constitutionnelle, un référendaire près cette Cour, les membres du Conseil du Contentieux des étrangers, un gouverneur de province est prévenu d’avoir commis, hors de ses fonctions, un délit emportant une peine correctionnelle, le procureur général près la cour d’appel le fait citer devant cette cour, qui prononce sans qu’il puisse y avoir appel».
Il ressort d’un article de monsieur Jean de codt, «Titre 4 Poursuites contre les magistrats », pages 143 et suivantes que le privilège de juridiction s’applique tant aux magistrats effectifs qu’aux magistrats suppléants.
La question qui est posée est de savoir si ce privilège s’applique également pour un magistrat qui n’est plus en fonction.
A cet égard, il y a lieu de distinguer la situation du magistrat dont la carrière a pris fin parce qu’il a atteint la limite d’âge et celui qui arrête de travailler pour toute autre raison.
Dans le premier cas, le magistrat reste membre de l’Ordre judiciaire et conserve son privilège de juridiction. Dans le second cas, l’ancien magistrat est traité comme un justiciable ordinaire même s’il est autorisé à porter le titre honorifique de ses fonctions.
En l’espèce, par arrêté royal du 13 mai 2009 publié au moniteur belge du 3 novembre 2009, monsieur H. J. , juge de paix du canton Limbourg-Aubel a été admis à la retraite.
Monsieur H. J. reste membre de l’Ordre judiciaire et continue de bénéficier du privilège de juridiction.
Par conséquent, le tribunal de police est incompétent.
(…)
Note
L’article 43 de la loi du 15 mai 2024 (M.B., 28 mai 2024) modifiant l’article 479 C.i.cr., exclut explicitement les juges et conseillers suppléants, les juges et conseillers en matière sociale et les juges consulaires du privilège de juridiction à partir du 28 novembre 2024 (soit 6 mois après la publication de la loi au Moniteur belge).
In artikel 43 van de wet van 15 mei 2024 (BS 28 mei 2024) tot wijziging van artikel 479 Sv. worden plaatsvervangende rechters en raadsheren, rechters en raadsheren in sociale zaken en rechters in ondernemingszaken vanaf 28 november 2024 (d.i. 6 maanden na de bekendmaking van de wet in het Belgisch Staatsblad) expliciet uitgesloten van de voorrang van rechtsmacht.