TPER - LA RECONQUÊTE DES COURS D’EAU EN MILIEU URBAIN

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pour favoriser la biodiversité urbaine dans le cadre du processus de métropolisation, 2019, paragraphe 37). Pour y remédier, une des solutions selon les auteurs serait de sensibiliser les Directeurs Généraux des Services, et de créer un réseau d’acteurs spécialisés entre les métropoles, ce qui créerait une émulation autour du thème de la biodiversité en ville, en restant à l’échelle métropolitaine. Ce nouveau cadre juridique du début des années 2000 a impacté la gestion des cours d’eau en France, notamment avec la préconisation relative à la restauration des continuités écologiques (Loi LEMA, 2006). Cette préconisation a parfois été la source de « résistances sur le terrain » Germaine et Barraud, 2013). Cette incompréhension est due au fait que cette préconisation ne va pas dans le sens des travaux du passé, comme le recalibrage et la rectification des cours d’eau. Cependant, de nombreuses actions ont été effectuées sur le terrain comme la plantation de haies ou le reméandrage de lits de ruisseaux qui correspondent à des amélioration physiques des cours d’eau. De plus, l’objectif du « bon état écologique » de la DCE a des limites. (Les trajectoires paysagères des hydrosystèmes secondaires de l’ouest de la France, des paysages ordinaires, des objets originaux. Etude de cas de l’Aubance et du Couasnon dans le bassin de la Loire (1950-2016), G.Paysant, S.Caillault, N.Carcaud et S.Dufour, 2019, p. 41 à 66). Cette idée renvoie à la notion idéale anglaise « the pristine nature », c’est-à-dire une restauration qui exclue totalement l’Homme. Rappelons que selon Christian Levêque, « Cet état naturel n’existe plus car l’Homme ayant de tout temps aménagé son environnement et l’ayant fait évoluer dans un sens qu’il a jugé, à chaque époque désirable. » (Christian Levêque, 2016, page 10, ligne 15). De plus, l’état des milieux naturels n’est pas stable au long terme, car les milieux naturels et anthropisés obéissent à de longues dynamiques d’évolutions (climatiques par exemple) et de ce fait, la nature pristine qui est synonyme de stabilité et d’invariabilité n’est pas applicable. (Christian Levêque, 2016, page 53, lignes 8-10) C) Réconcilier l’eau et la ville grâce à l’échelle du quartier: le label éco-quartier et les ZAC Le label écoquartier et le cadre règlementaire des ZAC, dicté par le PLU et le SCoT, sont des outils de la construction des projets urbains et paysagers. Le label écoquartier a été créé en 2012 et répond aux exigences du Grenelle de l’environnement (article 7, 2009). Ce label repose sur 20 engagements divisés en 4 axes majeurs, et il s’applique à la ZAC Bottière-Chenaie à Nantes. Ici, le dernier engagement de l’axe « Environnement et climat » entre dans le cahier des charges et impose la restauration du ruisseau des Gohards. Il s’agit du point numéro 20 intitulé « Préserver, restaurer et valoriser la biodiversité, les sols et les milieux naturels ». Ce label contribue à l’élaboration de la démarche pour un urbanisme résilient, ainsi qu’à la gestion du risque de crues. De plus, l’échelle du quartier est idéale pour implémenter des principes novateurs des années comme l’étaient ceux des écoquartiers dans les années 2010, comme l’explique l’étude « Le quartier, échelle de réconciliation de l’eau et de la ville ? Première analyse de projets d’écoquartiers en France » (N. Le Nouveau, B. Moriceau, Mai 2011, Certu). Les écoquartiers font l’objets d’initiatives dans les années 2010 et sont soutenus par les pouvoirs publics et médiatiques. Historiquement, ils sont apparus en Europe du Nord il y a une quinzaine d’années et symbolisent un urbanisme 37


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