eaux pluviales. Cependant, ce système qui répond à des impératifs écologiques et des exigences en matière de gestion des eaux a des limites: ces limites sont les grandes inondations, accentuées selon si on se trouve à proximité d’un fleuve qui est soumis aux phénomènes de mascarets, ainsi que les discontinuités dans les réseaux. Les exigences de la conception nécessitent d’équilibrer l’écologie avec la gestion des risques, voire avec la navigation si on se trouve sur un aménagement de berges (source: River Space Design: Planning Strategies, Methods and Projects for Urban Rivers , revue, 2012, by Martin Prominski and Antje Stokman), ce qui ne concerne pas les cours d’eau secondaires. Conclusion Les villes ont repensé leur manière de vivre leur fleuve et de l’aménager à cause d’évènements traumatiques et de risques de crues. De ce fait, des aménagements de protection ont été construits pour mettre l’eau urbaine à distance. Cependant, les dispositifs mis en place comme l’imperméabilisation, les digues ou la canalisation n’ont pas résolu ces problèmes et ont parfois aggravé les phénomènes de crues (Marchand Reymond, 2015). Aujourd’hui, il y a donc un changement de paradigme et les projets urbains révèlent le réseau hydrographique de leur ville. Cela passe par des actions de renaturation et de désimperméabilisation, où le réseau hydrographique est intégré au fonctionnement du projet urbain et paysager. Ces projets prennent place dans des métropoles en perpétuelle dynamiques d’aménagements, et ils répondent à des politiques publiques métropolitaines spécifiques. En effet, un cadre règlementaire accompagne ces projets urbains, grâce à des documents de planification à l’échelle métropolitaine. On verra dans quelle mesure les politiques publiques encadrent ces projets urbains et leur rapport aux cours d’eau à l’échelle de l’agglomération et de la métropole, puis à l’échelle locale, c’est-à-dire à l’échelle de la ZAC. Les définitions de la renaturation et la restauration sont très proches, et une confusion apparait. Cependant, la notion de reconquête a mis de coté cette difficulté sémantique car elle englobe à la fois la dimension morphologique, biologique et les ambitions urbanistiques. Dans le sens commun et dans le contexte de reconquête des ruisseaux en milieu urbain, on pourra qualifier un ruisseau de « renaturé », « remis à ciel ouvert », « réouvert » ou « restauré ». On va maintenant s’intéresser à deux projets urbains de ZAC comprenant chacun un ruisseau qui a été remis à ciel ouvert après avoir été requalibré.
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