Denis Bonzy #SurLeTerrain
17 août 2018
http://grenobleagglo.tumblr.com/
Lettre 44
Que signifie véritablement la notion d’agglomération grenobloise ? L'agglomération grenobloise vit un été meurtrier. Un de plus. Depuis 2010, c'est presque ... routinier. Une "routine" qui exaspère de plus en plus quand l'un des slogans officiels est "la métropole apaisée". Une crise de plus de violences urbaines qui est peut-être la crise de trop pour une agglomération déjà très décrédibilisée. Ces dernières années, les territoires locaux ont beaucoup gagné en segmentations pour évoluer vers des profils très diversifiés. Pour de multiples raisons profondes, ces profils ont de moins en moins de points communs et sont de moins en moins disposés à cohabiter. Un exemple concret parmi beaucoup d’autres : quel peut être le point commun entre l’enseignant du centre-citadin qui descend de son immeuble pour 10 minutes de vélo pour joindre son lieu de travail et l’artisan péri-urbain qui doit obligatoirement prendre sa voiture pour se rendre à sa TPE en traversant toute l’agglomération ? Aucun. Et pourtant, le premier va passer son temps à expliquer au second pourquoi il ne faut plus prendre sa voiture ... Aujourd’hui, 5 sociologies doivent cohabiter alors même que tout les sépare de plus en plus. 1) Le Bas Grésivaudan (Meylan, Corenc, St Ismier …), c’est la géographie supposée accélératrice de ... particules. Les habitants se veulent les “aristocrates locaux” parce qu’ils habitent des lieux perçus historiquement comme ceux des privilégiés. D’ailleurs quand ils se présentent lors de réunions, ils s’énoncent facilement “Mme Untel de Meylan …”. Mais c’est l’aristocratie finissante, en déclin. Ils ne sont même plus à l’écart des délits les plus graves dans l’agglomération : la fin d’un “sanctuaire géographique”. 2) Les centres-citadins ou les habitants bobos de Grenoble, la ville centre. La sociologie qui a fait la victoire d’Eric Piolle en 2014 et peut-être sa ré-élection en 2020 ? Jeunes (forte proportion de 30 à 40 ans), souvent fonctionnaires ou cadres dans le privé, ils rêvent d’une ville écolo mais ils peinent à lui donner un visage séduisant dans la vie quotidienne. 3) Les délaissés ou la première couronne ouvrière (Echirolles, Fontaine, St Martin d’Hères