Dossier Marta 2018

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MARTA JONVILLE


Sort of Gaïa


Portraits de SPEAPIENS


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Publication Mondes Possible https://www.yumpu.com/s/qltsDHJ9WLRzyN4P




Sculptures



WE WERE ALLIENS Cette résidence s’est étalée sur plusieurs mois et plusieurs voyages. Nous y avons connu l’été à 49°, nous y avons connu l’hiver à -10°. Toujours dans une caravane que nous avons aménagé petit à petit pour nous, pour nos voisin et pour ceux qui devaient suivre. Située quelque part au milieu de nulle part dans le désert, nos voisins étaient aussi des biches, des dindons, des cailles, des mountains lions, des lézards, des écureuils, des souris, des rats, des serpents, des arbres vivants, des arbres morts, des plantes, des plantations de weed, des américains, des mexicains et des migrants du monde entiers pour la plupart illégaux. C’est avec ces derniers que nous avons passé le plus de temps que nous avons discuté et fait des aménagements. Ils venaient de toute la vallée pour se doucher dans notre SPA de recup’ et nous en avons profité pour collecter des histoires. Des histoires d’humains vivant en marges dans un monde qui donnent de moins en moins la possibilité de trouver sa place. https://www.lunik9.org/single-post/2018/08/04/We-Were-Alliens









L’ÉCOLE QUI MARCHE 2016-2020 POUR UNE ÉXPERIMENTATION PERFORMATIVE D’UN ESPACE PUBLIC DE TRANSMISSION “Il n’y a de canon académique, de curriculum établi, que pour une société qui n’éduque que pour assurer sa propre reproduction“ John Dewey



Comme l’ont montré de nombreux penseurs, l’espace public est « un des lieux où le pouvoir s’affirme et s’exerce, et sans doute sous la forme la plus subtile, celle de la violence symbolique, comme violence inaperçue» (Pierre Bourdieu). Il s’agit ici pour nous de travailler à contrecarrer ces mécanismes de domination. CONTEXTE Dans un monde où l’on est de plus en plus poussés à la spécialisation à outrance et au cloisonnement, nous réalisons que les possibilités de l’esprit critique sont dilués. Nous prônons la richesse de l’ouverture à l’autre inconnu, ou mal connu. Nous pensons que pour ce faire, la forme la plus adéquate est le déplacement sur toutes ses formes. Du coup, nous choisissons le mouvement, la marche, comme mode d’action. L’enjeu principal de ce désir artistique (projet) est de créer une situation de création artistique collective pluridisciplinaire (par le biais de la transmission des savoirs) en mouvement, en marchant ; en traversant des pays, des territoires, l’histoire et ses problématiques spécifiques. Pour ce faire, nous voulons concevoir un processus artistique à travers une pédagogie artistique non-formelle (parallèlement et en collaboration avec des pédagogies artistiques formelles, à savoir des écoles d’art et des universités) afin d’interroger l’individu en tant que citoyen et l’Art comme démarche émancipatrice ayant un impact sur son environnement, en vue d’une prise de conscience de l’espace public comme étant un support (canevas) de la chose politique. Il s’agit des marches performatives émancipatrices. Le cadre de ce projet est un ensemble de situations quasi insurrectionnelles qui ont abouti à des marches de foules créant un contexte d’émancipation civile. Ce sont des marches qu’ont eu lieu au 20ème siècle dans divers pays européens, comme la marche des paysans du Larzac de 1973 en France, les marches anti-nucléaires autour de Lemoiz de 1974 à 1980 au Pays Basque espagnol, la marche des Partisans de Yougoslavie en 1941, la marche des migrants syriens en Grèce actuellement… et d’autres dont nous sommes à la recherche à l’heure qu’il est. L’École qui marche aura lieu le long de ces parcours et traitera des enjeux mis en évidence à ces occasions-là. Nous croyons sincèrement à la nécessité de la connaissance des enjeux du passé pour mieux comprendre et agir sur les enjeux du présent. TERRITOIRE DE RECHERCHE Nous considérons la théorie éducative selon laquelle l’élève apprend autant du professeur que le professeur apprend de l’élève comme un auxiliaire de la démocratie. Dans cette expérience, l’éducation se doit d’être aussi loin que possible de l’instruction ou de toute forme d’enrôlement des élèves, du dressage au conditionnement. L’idée qu’apprendre est enseigner par soi-même à travers l’expérience se trouve au coeur de nos réflexions. Il s’agit d’une pédagogie centrée sur l’expérimentation, l’action, Apprendre est faire et vice versa. L’expérience est quelque chose qu’on fait, non qui nous advient. Cela consiste en l’établissement d’une connexion entre le fait de ressentir et le fait de s’engager consécutivement dans une activité. Sans l’orientation et la canalisation que lui procure le fait d’être affecté et d’y ré-agir, une action n’est qu’une agitation. Cette éducation repose sur l’implication du sujet dans l’objet de sa connaissance. En explorant son environnement, l’être s’explore lui-même.


En observant la nature, il développe ses sens et par eux toutes ses facultés : « Exercer les sens n’est pas seulement en faire usage, c’est apprendre à bien juger par eux, c’est apprendre, pour ainsi dire, à sentir ; car nous ne savons ni toucher, ni voir, ni entendre, que comme nous avons appris à le faire. » (Jean-Jacques Rousseau). Notre proposition est une expérimentation de l’enjeu apprendre à apprendre : devenir autonome à travers une création artistique pluridisciplinaire. Il ne s’agira pas d’un espace de sublimation de l’individualité mais de la mise en place de mécanismes collectifs afin d’aboutir à une prise de conscience de la chose commune et de l’être politique de chacun par le biais de diverses expérimentations tant artistiques que de transmission des savoirs. Nous avons comme objectif de développer l’esprit critique individuel en vue d’une analyse profonde de la chose commune par le biais des arts. Nous considérons l’esprit critique comme étant une approche objectivante visant à réduire les erreurs de jugement. C’est pour nous une discipline d’honnêteté intellectuelle permettant de lutter contre les mystifications, de prendre du recul par rapport à ses convictions. Il s’agit de préférer la réalité, même difficile ou complexe, à des illusions confortables ou à des simplifications abusives. De ne pas se précipiter d’interpréter les faits avant de s’être assuré de leur réalité. L’esprit critique n’est pas le scepticisme et encore moins une forme de relativisme. Les états psychologiques et les démarches d’esprit caractérisant l’esprit critique sont l’analyse, le doute, l’appréciation, le discernement, l’évaluation, le jugement et la réflexion. Les antonymes de l’esprit critique sont la confusion, les textes ou idées abscons, la contradiction, la crédulité, la superstition, le dogmatisme, le sectarisme, l’idéologie, le scientisme, la discontinuité et l’incohérence. La qualité première de la personne douée d’esprit critique est la lucidité. Il s’agit d’une disposition acquise qui s’appuie non sur une psychologie particulière (doute maladif ou sentiment de persécution) mais sur des impératifs logiques et épistémologiques. ACTION Ce projet se situe dans une continuité directe et logique de notre projet précédent « Mécanismes pour une Entente ». Il s’agit maintenant pour nous de continuer la recherche commencée alors, et d’approfondir les enjeux de démocratie dans la création. Cette fois-ci nous voulons –en construisant une sculpture sociale vivante, performative- aborder la pédagogie directement en tant que forme de citoyenneté et de dessiner les rapports entre les dynamiques de pensées individualisées et dynamiques de pensées structurelles, collectivisées, afin de créer de manière co-construite les conditions d’émergence de l’espace critique. Nous voulons produire une série de workshops de deux mois (chaque workshop sera situé dans les régions spécifiques d’Europe où chaque marche eut lieu), où dans une démarche de déplacement par la marche nous créerons un processus créatif collectif et pluridisciplinaire. Lors de chaque workshop nous aborderons un ensemble d’enjeux liés à la réalité historique de sa région spécifique. À cette fin, nous avons l’intention d’inviter des artistes et chercheurs dans divers domaines (anthropologues, sociologues, politologues, historiens, philosophes, géographes et d’autres) à participer dans ces marches en travaillant dans leurs domaines respectifs pour nourrir l’objectif commun : la réalisation d’un processus de création et de transmission collective et multiforme. Nous avons la volonté de faire que ce processus soit durable, qu’il continue d’exister au-delà de nous-mêmes.


MÉCANISMES POUR UNE ENTENTE — Une Sculpture Sociale 2010-2014 www.mecanismespourentente.eu




Mécanismes pour une Entente est une démarche expérimentale de production artistique collective, interdisciplinaire et transnationale, basée sur des conditions de recherche exceptionnelles autour des enjeux de l’histoire politique de l’Europe du Centre-Est depuis le démantèlement de l’empire austro-hongrois à nos jours. L’enjeu principal de ce projet est la production d’une oeuvre d’art collective et multiforme, afin de promouvoir une profonde réflexion esthétique, philosophique et politique, questionnant ainsi la notion de la condition européenne. L’objet de ce désir artistique est une ligne de train qui n’existe plus. Mécanismes pour une Entente analyse l’évolution du contexte politique qui a provoqué la naissance, au sein de la période diplomatique nommée «La Petite Entente», de la ligne de train «Silesia Cracoviana Karpathy» reliant Varsovie à Bucarest via Cracovie, Košice et Budapest pendant presque cent ans, et sa disparition, due à une lente restructuration économique de l’ensemble du réseau ferroviaire, une vingtaine d’années après l’effondrement du bloc soviétique. Depuis octobre 2012 jusqu’à juin 2013 ont eu lieu une série de résidences de recherche d’un mois chacune au sein desquelles des artistes et chercheurs français, polonais, slovaques, hongrois et roumains ont été invités à se confronter aux enjeux du projet. Ces résidences étaient en interrelation avec un atelier ouvert, extension du programme pédagogique de l’Académie des Beaux Arts de Cracovie, électron libre, espace de réflexion hors les murs. Suite à cette période de recherche, le premier juillet 2013 nous sommes partis à Bucarest afin de refaire le parcours de la ligne de train, étape par étape, ville par ville, lors d’un workshop performé de deux mois. Après être passé par Bucarest, Cluj, Budapest, Košice, Plaveč et Cracovie, ce voyage de deux mois s’est terminé le 31 août 2013 à Varsovie. Il a été conçu comme un parcours initiatique où chaque participant était invité à partager sa recherche, sa sensibilité, mais aussi à confronter sa vision du monde à celles des autres pour faire de l’art ensemble en se focalisant sur ce qui lie les individus (Res Communis). Cette expérience se clôture par trois expositions organisées respectivement à Cracovie, à Košice et à Budapest en automne 2013, puis deux autres expositions à Bordeaux en mars 2014.






























FEEDBACK — Une exploration, une préparation, des rencontres, un début 2008-2010





























CRÉDITS PHOTO POUR LES PERFORMANCES: Mimi Adamec Julie Chovin Frédéric Desmesure Arnaud Figel Seydou Grépinet Marta Jonville Tomas Matauko Lubos Micek Geren Tarasqeuese Boris Vaitovic


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