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Editorial

L’Editorial du Président

Des Jeux disparus et mal connus mais non oubliés

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“J’aperçois dans la diffusion préalable de la culture, et principalement des études historiques, l’unique garantie du progrès général» nous dit Pierre de Coubertin. Une institution est toujours marquée par son origine et par ses buts. L’origine ne varie pas, encore faut-il la connaître. En 394, Théodose abolit les fêtes païennes, dont les J.O. Ils n’auraient de toute façon pas survécu aux invasions barbares qui marquent la fin de l’Empire romain d’Occident, donc la perte d’une unité de langage et de culture. Dans l’Empire romain d’Orient le sport perdure à l’hippodrome de Byzance. En Arménie des jeux survivent à l’idéologie chrétienne etc... Nos Jeux olympiques et paralympiques sont les héritiers de tous ces Jeux qui naissent, renaissent ou disparaissent. Ces Jeux disparus ne sont pas oubliés, mais ils sont mal connus. Pourtant nous portons leur empreinte et nous serions avisés d’en tirer les leçons. Il faudrait même aller plus loin à l’invitation de Michel Serres : « Ecoutez donc la marée humaine hurler. Voici l’écho ou la reprise du plus enfoui des archaïsmes. Cette cérémonie est religieuse, j’entends par religion des choses oubliées depuis toujours, des choses barbares, sauvages, qui n’ont peut-être jamais eu de mots dans aucune langue, et qui nous viennent de nos commencements, sans texte.» Bernard Jeu définissait le sport contemporain comme du « tribal au cœur de l’industriel». Il faisait référence aux “rémanences anthropologiques” qui sont enfouies dans l’homme et qui proviennent de

Jeux disparus: nous portons leur empreinte

sa tribalité antérieure. On en devine la trace en analysant les Jeux olympiques antiques. Anthropologie et histoire se conjuguent dans notre mémoire collective, de manière consciente ou inconsciente. Les buts évoluent. La Coupe du monde féminine de football 2019 en France nous offre une belle illustration de cette évolution avec un regard neuf sur la place de la femme dans le sport. A cette occasion, j’ai repensé au film Femmes et Sport que nous (CNOSF/ MJS) avons réalisé avec l’INSEP en 2000 pour dénoncer les stéréotypes patriarcaux. Bien des interviewés auraient honte aujourd’hui de ce qu’ils ont dit alors…. Le sport, les Jeux olympiques et paralympiques sont devenus un formidable atout pour sortir de l’obscurantisme patriarcal ! Pour le Comité français Pierre de Coubertin, l’année 2019 a été particulièrement riche en raison d’activités exceptionnelles. La Gazette vous permet de retrouver deux évènements internationaux d’envergure : le 12ème Forum international de la jeunesse des écoles Pierre de Coubertin organisé à Mâcon en août par le CDOS Saône-et-Loire et le Congrès international Pierre de Coubertin organisé par l’Ileps à Cergy-Pontoise, au sein de l’Université de Paris-Seine, en octobre sur le thème : L’olympisme: un miroir et un aiguillon pour des sociétés en mutations! A

cela s’ajoutent la publication de notre livre Le sport français sous la III° République, la parution des Actes du Colloque Pierre de Coubertin 2017, la création d’un Prix Pierre de Coubertin aux Iris de l’Association pour un sport sans violence et pour le fair-play (AFSVFP). … Nous ferons le bilan à l’assemblée générale du jeudi 19 mars 2020. 2020 sera l’année des 70 ans du Comité Français Pierre de Coubertin. Il sera intéressant de marquer spécifiquement l’évènement, mais surtout de continuer à s’implanter dans les territoires pour impliquer les acteurs locaux dans des projets concrets assurant la promotion de l’olympisme.

Paris 2024 est un héritage et il aura lui-même un héritage durable s’il imprègne chaque village, chaque quartier, chaque ville.

André Leclercq Prés. du Comité Français Pierre de Coubertin

Le Fondateur de l’Olympisme moderne

Les origines du Comité Français Pierre de Coubertin

L’Association nationale pour la défense et le développement du sport, des activités physiques et du plein air est créée le 3 août 1950 par Alfred Rosier, ex-chef de cabinet de Jean Zay au min. de l’Éducation nationale, par Jean-François Brisson et Pierre Rostini, tous deux journalistes au Figaro. Déclarée le 16 août 1950, le professeur Paul Chailley-Bert premier président, elle est enregistrée au JO du 24 et domiciliée au 15 rue de Clichy.

Deux ans plus tard, Henri Bourdeau de Fontenay, premier directeur de l’ÉNA lui succède avant de céder la place en 1954 à Louis Bontemps, président de la FF d’Escrime. Elle comprend 78 membres issus des milieux sportif, médical, administratif et militaire. En 1956 Louis Bontemps intervient vigoureusement auprès des pouvoirs publics pour «défendre l’éducation physique et sportive du pays». La même année il se propose, en accord avec la baronne Pierre de Coubertin, «de maintenir l’œuvre intellectuelle de Pierre de Coubertin dans son ensemble» et intervient en ce sens auprès d’Avery Brundage. En 1961 parait la revue Défense du sport, organe de l’association. En 1973, année qui suit la création du Comité national olympique et sportif français, l’association devient enfin officiellement Comité français Pierre-de-Coubertin (CFPC) avec l’assentiment d’Yvonne de Coubertin, nièce du rénovateur des Jeux olympiques.

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