EXXTRA
NICOLAS DE PAPE SOURCE : LE JOURNAL DU MÉDECIN – 08/01/20
Vers un plan d’action belge de littératie en santé Le niveau de littératie en santé, soit la capacité d’une personne à comprendre les informations relatives à sa santé et d’en tirer les enseignements pour améliorer sa santé, semble problématique, selon le KCE qui a mené des comparaisons internationales. Ce “niveau de littératie” poserait problème pour 30 à 45% de la population belge. D’où la nécessité de poser les premiers pas d’un véritable plan d’action belge d’amélioration de cette littératie. Le terme “littératie en santé” a fait son apparition dans la presse à la fin du 20e siècle et est aujourd’hui bien connu des médecins mais pas forcément de la population. Il définit “la capacité d’une personne à comprendre et à assimiler les informations relatives à la santé, de manière à pouvoir ensuite poser des choix appropriés pour maintenir ou améliorer sa santé et sa qualité de vie”. Dans le contexte de “l’empowerment” des patients et de l’auto-prise en charge de la maladie, notamment chronique, par le patient lui-même, cette littératie est fondamentale. Dans le cas contraire, on parle même d’”analphabétisme en santé”. Il peut provoquer un moindre recours à la prévention, une qualité de vie moindre et une espérance de vie plus courte également.
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MARS 2020
“Analphabètes sanitaires” Les “analphabètes sanitaires” ont en effet plus de mal que les autres à entrer en contact avec les professionnels de soins ou à les comprendre. Ils ont plus de mal aussi à respecter les traitements qui leur sont donnés. Selon le KCE, ces personnes seraient entre 35 et 40% de la population, légèrement au-dessus de la moyenne européenne. Le niveau d’éducation du citoyen-patient est lié au degré de littératie. Or le concept a évolué. À la “simple” compréhension de l’information en santé, s’est ajoutée la compréhension de l’organisation du système des soins de santé et de l’information y afférente. “Un tournant s’est alors opéré dans les esprits”, explique le KCE, “la littératie en santé devenant une responsabilité partagée entre les individus et le système de santé dans lequel ils évoluent.”