AXXON exclusief SEPT20 FR

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SEPTEMBRE 2020

Association professionnelle pour tous les kinésithérapeutes

Exclusif

À LA UNE

La kinésithérapie neurologique Magazine réservé aux membres. Pour et par les kinésithérapeutes


SOMMAIRE

EXXTRA

EXXTRA

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Littérature spécialisée

AXXON EN ACTION

04 05

COVID-19 : quels enseignements ? L’application mobile AXXON est née !

EXXPERT

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Les différentes thérapies à disposition du thérapeute pour viser l’amélioration des fonctions du membre supérieur après un AVC

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Intérêts et limites de la Wheeleo en rééducation neurologique

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Participez au congrès 2020 de l’ER-WCPT en ligne!

Kinetic Control

The Management of Uncontrolled Movement This text is designed as clinical reference to develop knowledge of the examination, diagnosis and classification of motor control dysfunction and the management of movement dysfunction.

L’imagination mentale pour traiter les limitations fonctionnelles du membre supérieur chez l’adulte atteint d’hémiparésie après un accident vasculaire cérébral

AXXON EXCLUSIF PUBLICATION DE L’ASBL AXXON SEPTEMBRE 2020 TRIMESTRIEL – ANNÉE 12 – N° 47 – IMPERIASTRAAT 16 – 1930 ZAVENTEM BUREAU DE DÉPÔT: BRUXELLES X NUMÉRO D’AGRÉMENT: P910666 ÉDITEUR RESPONSABLE: PETER BRUYNOOGHE – IMPERIASTRAAT 16 – 1930 ZAVENTEM RÉDACTION & COPYWRITING: SÉBASTIEN KOSZULAP & SOPHIE JANS – REDACTION@ AXXON.BE TRADUCTION: PHILIPPE DE REUCK CONCEPT ET RÉALISATION: C3CREATIES IMPRESSION: SYMETA ADRESSE DE CORRESPONDANCE AXXON: IMPERIASTRAAT 16 – 1930 ZAVENTEM – TÉL : 02 709 70 80 – WWW.AXXON.BE NUMÉRO DE COMPTE POUR LES COTISATIONS: BE18 3631 0868 1365 Vous recevez cette revue en fonction du nom et de l’adresse qui se trouvent dans notre base de données. Suite à la mise en application de la loi du 8 décembre 1992 sur la protection de la vie privée, vous avez la possibilité et le droit de modifier vos données. Les articles/publicités paraissent sous la responsabilité des auteurs/firmes. AXXON se réserve le droit de refuser des textes et/ou publicités qui pourraient nuire à la profession. © Tout texte ou partie de texte ne peut être copié/photocopié sans l’autorisation écrite de l’éditeur, quelle qu’en soit l’utilisation.

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LITTÉRATURE SPÉCIALISÉE

SEPTEMBRE 2020

It will help the therapist: • Identify the real clinical priorities • Assess, diagnose and classify movement in terms of pain and dysfunction from a motor control and biomechanical perspective • Have available a large range of motor control and movement retraining strategies to establish optimal functional control • Use a clinical reasoning framework to prioritise clinical decision making • Develop an assessment framework that will provide a diagnosis of dysfunction, pain sensitive tissues and pain mechanisms • Use a clinical assessment tool to identify deficiencies and reassess improvements in motor control efficiency • Integrate non functional motor control back in functionally relevant movement. Auteurs : Mark Comerford & Sarah Mottram

10% DE RÉDUCTION ET FRAIS D’ENVOI OFFERTS POUR LES MEMBRES D’AXXON

Editeur : ACCO Nombre de pages : 600 ISBN: 9780729543262 Prix: 85,90 €

COMMANDEZ EN LIGNE SUR WWW.ACCO.BE AVEC LE CODE PROMOTIONNEL AXXON10GZ3720 RÉDUCTION VALABLE JUSQU’AU 31 DÉCEMBRE 2020


BERNARD LAPLANCHE PRÉSIDENT AXXON QUALITÉ EN KINÉSITHÉRAPIE

ÉDITO

AXXON est là pour vous, en tant de crise mais pas seulement L’été touche doucement à sa fin. Un été particulier, marqué par une conjoncture sans précédent. J’espère que vous avez pu traverser la crise COVID-19 sans trop de difficultés. Certains ont choisi d’arrêter momentanément leurs activités, d’autres ont opté pour une activité partielle, d’autres encore ont continué à assurer les soins malgré les risques bien connus. Les choix n’ont pas toujours été faciles. Je voudrais saluer particulièrement toutes celles et ceux qui ont été confrontés directement au virus, dans les hôpitaux, les maisons de repos ou d’autres lieux. Vous pouvez – et devez ! – être fiers du travail accompli.

Vous êtes nombreux, au vu de ce travail permanent, à avoir choisi de rejoindre l’association professionnelle et à être devenus membres d’AXXON  : vous avez constaté que nous avions la capacité de vous défendre avec professionnalisme et rigueur. Cela devrait certainement inciter tous les autres kinésithérapeutes à nous faire confiance eux aussi et à réunir nos forces afin d’être encore mieux entendus à l’avenir.

Dès 2021, pour peu que la situation nous le permette, nous reprendrons nos rencontres provinciales sur le terrain, persuadés que c’est en étant plus proches de vous que nous pourrons mieux travailler ensemble. N’hésitez jamais à contacter AXXON, par téléphone, par e-mail ou via vos représentants provinciaux, pour toute question relevant de notre profession : notre mission est de vous répondre au mieux et de vous aider dans vos activités respectives.

Vous avez constaté au travers de notre communication (sur notre site web, via nos newsletters ou encore les réseaux sociaux) que vos représentants ont été très actifs pendant toute cette période et qu’ils le sont encore aujourd’hui, afin d’améliorer sans cesse la valorisation de notre profession. Cela démontre, si c’est encore nécessaire, qu’AXXON est bien la seule et unique association officiellement représentative des kinésithérapeutes en Belgique, capable de se battre efficacement pour améliorer nos conditions de travail et faire reconnaître de mieux en mieux la réalité et la nécessité de soins de kinésithérapie de qualité.

Cette année, au vu des circonstances, nous avons décidé d’annuler notre symposium annuel prévu au mois d’octobre. Il devait, en principe, marquer le dixième anniversaire de cet événement que vous appréciez tant. Pour compenser cela au mieux, nous organiserons à la place un webinaire afin de garder malgré tout avec vous ce contact qui nous est cher. Ce symposium en ligne aura lieu le samedi 17 octobre et sera accessible gratuitement pour les membres d’AXXON. Vous trouverez plus d’informations à ce sujet dans l’AXXON Magazine de ce trimestre.

Vous avez constaté notre capacité à vous défendre avec professionnalisme.

Au nom de notre Conseil d’Administration, je vous souhaite une bonne reprise en ce mois de septembre et vous assure de notre soutien, de notre écoute et de notre travail en faveur des kinésithérapeutes et de notre belle profession.

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AXXON EN ACTION

PETER BRUYNOOGHE

COVID-19 : quels enseignements ? Alors que nous commençons à comprendre la pire catastrophe depuis la seconde guerre mondiale, il est temps de faire le point : quels enseignements et quelles conclusions tirer de la pandémie de COVID-19 ? Distribution du matériel de protection : nécessité d’un cadastre dynamique La distribution par les autorités publiques de l’indispensable matériel de protection s’est révélée être une mascarade. Après l’état des lieux dressé par le quatrième ministre en charge, il s’est avéré que les kinésithérapeutes de première ligne ne constituaient pas un groupe professionnel prioritaire pour la pré-distribution des réserves de stocks stratégiques ! « Nous devons faire des choix », justifiaient les autorités, mais le SPF Santé publique n’a rien voulu savoir d’une redistribution entre les différentes professions de soins de première ligne. Nos gouvernants ne semblent manifestement toujours pas considérer la kinésithérapie comme une profession médicale à part entière. Espérons que cette sous-évaluation systématique ne sera plus de mise à l’avenir, pour notre bien et celui de nos patients. Il est urgent que le SPF Santé publique travaille à un cadastre dynamique adéquat afin de savoir clairement qui travaille où, avec qui et selon quels horaires. Cela permettrait d’organiser une distribution correcte de tous les équipements de protection nécessaires en cas de résurgence de la pandémie.

Télé-revalidation : la solution à privilégier ? Faut-il conserver la télé et la vidéo-consultation dans la nomenclature de kinésithérapie ? Les enquêtes montrent que le terrain n’était manifestement pas préparé à traiter les patients de cette façon. Les centres de formation confirment également qu’ils n’ont peut-être pas été à la hauteur en la matière et ils envisagent d’inscrire la télérevalidation à leur programme. Travailler avec des applications numériques doit conduire à une situation win-win et ne doit en aucun cas être considéré comme un moyen de réduire les coûts.

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Il faut tenir compte de la vulnérabilité biopsychosociale du patient - qui doit donner son accord - et ce type de consultation doit être sûr et fiable. L’utilisation des applications numériques peut certainement être un outil complémentaire à la revalidation traditionnelle, mais ne remplacera en aucun cas la kinésithérapie «  physique  ». La télé-revalidation conduit à l’autonomisation (« empowerment ») du patient, qui se rend compte de l’importance de prendre lui-même les choses en main. Lors d’une télé/vidéo-consultation, le kinésithérapeute doit avoir les compétences requises en communication : il doit être capable de poser des questions claires et d’écouter attentivement les réponses du patient. Il faut en outre tenir compte du temps nécessaire à la transcription des différents exercices. Tout cela requiert un certain nombre de compétences intellectuelles qui doivent être valorisées. Les autorités publiques ne peuvent pas penser uniquement à la réduction des coûts : les moyens libérés grâce à l’utilisation d’applications numériques efficaces peuvent être réinvestis dans notre secteur, dans le cadre de la prévention secondaire notamment. L’INAMI lancera ce 1er octobre une étude comparative des bénéfices observés pour la revalidation via application mobile de patients avant/après une arthroplastie primaire du genou ou de la hanche, par rapport à un traitement classique (séances avec présence physique du kinésithérapeute). Nous sommes curieux d’en connaître les résultats !


PETER BRUYNOOGHE

AXXON EN ACTION

L’application mobile AXX N est née ! Après des mois de préparation, d’analyses, de développement et de tests, AXXON est particulièrement fière d’annoncer le lancement de sa toute nouvelle application mobile ! Découvrez-la dès à présent en la téléchargeant gratuitement sur Google Play ou via l’App Store d’Apple pour Android ou iOS. Dans cette première mouture, l’app AXXON 1.0 est, avant tout, un outil de communication directe. Elle compte deux parties  : la première est accessible au grand public, à tous les citoyens et à tous les dispensateurs de soins de santé ; la seconde est spécifiquement destinée aux membres d’AXXON et est conçue comme un outil utile à la pratique quotidienne. Dans le courant de l’année 2021, la seconde version – l’app AXXON 2.0 – sera axée sur le télémonitoring.

La partie destinée au grand public et aux dispensateurs de soins Une fois l’app téléchargée, l’utilisateur est invité à choisir une langue (français, néerlandais ou anglais), à remplir un formulaire d’accès et à créer un login personnel. Ces formalités lui permettent d’accéder à la partie publique de l’app, où il est possible de prendre rendez-vous en ligne avec un kinésithérapeute membre d’AXXON en fonction de différents critères : situation géographique, compétences particulières (spécialisations) et/ou nom du kinésithérapeute. Si le membre d’AXXON a rendu public son agenda personnel, l’utilisateur peut réserver une consultation à la date et à l’heure qui lui conviennent. Ici, le patient a le choix entre une consultation avec présence physique au cabinet ou une consultation vidéo. Après contrôle par le kinésithérapeute concerné, un message de confirmation du rendez-vous est envoyé. Pour avoir la certitude que celui-ci soit effectivement

honoré, le kinésithérapeute a la possibilité de faire payer en ligne la consultation à l’avance. Il a également la possibilité de créer sa bibliothèque personnelle de pratiques, de manière à envoyer à son patient des exercices spécifiques. L’application permet également à AXXON d’adresser des messages «  push  » publics ou exclusivement réservés à ses membres. Ces messages peuvent concerner des informations santé spécifiques (ex. : messages de prévention) ou des informations relatives à la pratique professionnelle. AXXON peut aussi envoyer des messages spécifiques aux prescripteurs ainsi qu’à d’autres dispensateurs de soins de première ligne, comme les infirmières, les dentistes, les psychologues, les podologues ou encore les diététiciens. Il est également possible d’envoyer des messages aux acteurs du secteur du bien-être et aux autorités locales, à l’aide d’une sélection via notre base de données.

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AXXON EN ACTION

N’hésitez pas à annoncer le lancement de l’app AXXON dans toutes les zones de première ligne du pays, afin qu’elle fasse tache d’huile dans l’ensemble du royaume. La pandémie de coronavirus nous a fait comprendre que l’association professionnelle devait être extrêmement réactive pour informer ses membres. Toutes les informations ne peuvent pas être chaque fois reprises dans les newsletters et il arrive que certaines d’entre elles « se perdent » sur les réseaux sociaux : grâce aux messages « push », nous pouvons informer rapidement et directement tous les membres d’AXXON.

La partie réservée exclusivement aux membres d’AXXON Sous l’onglet « Paramètres », les membres d’AXXON peuvent introduire et modifier leurs données personnelles pour accéder ensuite aux différents éléments du menu. Premier élément : la carte de membre AXXON digitale.

Elle peut être demandée lorsque le kinésithérapeute se présente à une formation continue. Grâce à celleci, notre secrétariat peut également vous envoyer des factures et votre attestation d’adhésion. Deuxième élément : la formation continue.

Un lien direct vers votre portfolio PE-online vous permet de le consulter et de le mettre à jour à tout moment. Troisième élément : les jeunes qui démarrent dans la profession.

Ils y trouveront toutes les informations importantes pour commencer leur activité en toute sérénité. Quatrième élément : la Cebam Digital Library for Health.

La CDLH vous donne accès en un seul clic à de l’information scientifique objective et indépendante en soins de santé : guides de pratique clinique, revues systématiques, traités EBM et bien d’autres choses encore. Cinquième élément  : MyInami et eHealthBox personnelle

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Vous y trouverez un lien direct vers ces deux plateformes incontournables.

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Comme déjà indiqué, le kinésithérapeute peut également envoyer des messages à son patient, effectuer une consultation en ligne par vidéo (si le patient dispose lui aussi de l’app AXXON) et constituer une bibliothèque personnelle d’exercices à partager avec ses patients. Les sponsors d’AXXON peuvent quant à eux diffuser de la publicité pour leurs produits sur l’app.

L’avenir : l’app AXXON 2.0 L’objectif de la seconde phase, au printemps 2021, sera de relier l’app AXXON au logiciel de kinésithérapie et au dossier kinésithérapie informatisé (DKI). Le télémonitoring permettra de recueillir les données biomédicales (pression artérielle, fréquence cardiaque, activité exercée, etc.) du patient via des technologies portables et des capteurs et de les enregistrer directement dans son dossier patient. Grâce aux questionnaires remplis par les patients, les PROM (Patient Reported Outcome Measures) et les PREM (Patient Reported Experience Measures) pourront mesurer de manière structurée la qualité des soins telle qu’elle est vécue par les patients. Dans le cadre de la prévention secondaire, l’app sera également utilisée pour le suivi et l’encadrement de patients atteints de diabète de type II, de prédiabète ou encore d’adolescents et d’enfants atteints d’obésité, etc. En outre, l’app et la plateforme qui la sous-tend pourront être utilisées pour le suivi de la revalidation cardiaque et oncologique. Toutes les données collectées, les programmes d’accompagnement et les commentaires des patients seront stockés dans le DKI. Si le kinésithérapeute y contribue, le DKI pourra être envoyé de manière anonymisée sur la plateforme de data d’AXXON. Ces data feront ensuite l’objet d’une analyse approfondie, en coopération avec les instituts de formation, afin d’optimiser la revalidation, l’accompagnement et l’encadrement du patient. Nous arrivons ainsi à une « data driven rehabilitation » (réeducation axée sur les données) et non plus à une « machine learning » (reproduction des traitements telle une machine). AXXON fera le nécessaire pour que son app 2.0 réponde aux critères de mHealth Belgium, la plateforme belge pour les applications mobiles bénéficiant d’un marquage CE en tant que dispositifs médicaux. L’objectif est de passer les deux premiers niveaux de la pyramide de validation dans le courant de 2021. Au premier niveau (M1), l’app doit répondre à 3 critères de base :


• Il faut disposer d’un certificat CE indiquant qu’il s’agit d’un dispositif médical. • L’application mobile doit être déclarée à l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS), ce qui permet de confirmer et de contrôler le marquage CE et le respect de la réglementation relative aux dispositifs médicaux. • Enfin, l’app doit être conforme au règlement général européen sur la protection des données (RGPD).

Le deuxième niveau (M2) concerne l’interopérabilité avec d’autres applications mobiles et des applications ICT (le progiciel kineso et le DKI) du domaine des soins de santé ainsi que la connexion aux services de base de la plateforme eHealth. Il faudra attendre quelques mois pour savoir si AXXON pourra prétendre au troisième niveau de la pyramide de validité, pour lequel la valeur socio-économique ajoutée de l’app doit être démontrée. Après cela, un groupe de travail « soins numériques » récemment créé, composé de représentants du Comité de l’assurance (INAMI), donnera un avis positif pour le remboursement des patients.

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EXXPERT

F. LACOUR, Y. BLEYENHEUFT, C. JOURET, A. KLÖCKER

Les différentes thérapies à disposition du thérapeute pour viser l’amélioration des fonctions du membre supérieur après un AVC Quelle est la meilleure pratique dans la réadaptation du membre supérieur chez le patient ayant subi un AVC ? Cet article se base sur une revue systématique multiple afin de faire un état des lieux des techniques de rééducation permettant d’induire une récupération du membre supérieur après AVC (Hatem et al., 2016). L’ Accident Vasculaire Cérébral (AVC) est la deuxième cause de décès la plus courante dans le monde. Bien que l’incidence des AVC ait diminué au fil du temps grâce aux progrès médicaux et techniques, le nombre absolu de personnes touchées ou handicapées par ceuxci a quant à lui augmenté à l’échelle mondiale. En effet, la World Health Organisation (WHO) estime que les AVC vont probablement augmenter dans les Etats Membres de l’Union Européenne de 30 % entre 2000 et 2025. La récupération post-AVC suit une évolution non logarithmique (Figure 1). La plus grande partie de la récupération survient durant les 3 premiers mois suivant l’AVC. Néanmoins, la récupération neurologique ne se limite pas à cette période, mais peut survenir plusieurs années après l’AVC. Bien souvent, les déficits de fonction motrice dus à un AVC affectent la mobilité de nos patients, leurs activités de la vie quotidienne, leur participation à la société et leurs chances de reprendre une activité professionnelle.

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Figure 1 : Récupération spontanée neurologique post-AVC. Kwakkel et al. 2006 ; Langhorne et al. 2011.

Par ailleurs, les déficits du membre supérieur (MS), qu’ils soient au niveau du bras, de la main ou des doigts, sont persistants chez plus de 50% de nos patients plusieurs années après leur accident. Ceci est d’autant plus grave que l’utilisation de leur MS est fortement corrélée avec leur qualité de vie (ex. : s’alimenter, s’habiller, faire sa toilette…) et leur perception subjective de bien-être. Avec le temps, on peut observer que nos patients ont une tendance à la sous-utilisation du membre déficient au profit du membre

sain. Ce phénomène de «  nonutilisation acquise » sur le bras déficient et de « sur-utilisation » sur le membre opposé leur permet de faire face aux difficultés quotidiennes. Néanmoins, d’un point de vue rééducatif, ceci est particulièrement délétère car cela réduit les fonctions du membre atteint et impacte le niveau d’incapacité à long terme. Un cercle vicieux s’installe et le membre est de plus en plus délaissé. L’amélioration de la fonction du MS est donc un élément essentiel de la réadaptation de nos patients.


La rééducation post-AVC vise à offrir tous les moyens possibles permettant de récupérer les fonctions perdues et d’augmenter l’autonomie des patients tout en tenant compte des déficiences motrices existantes. Mais quelles sont les techniques de neuro-réhabilitation qui permettent de promouvoir la récupération motrice du MS ? C’est l’objectif de la revue systématique multiple de Hatem et al. (2016) sur laquelle le présent article se base. En effet, cette revue systématique a permis de recenser l’ensemble des thérapies utilisées dans la réhabilitation fonctionnelle du MS et de mettre en avant celles dont l’efficacité a été démontrée scientifiquement. Cette revue extrêmement rigoureuse est menée sur plus de 5.712 publications (parues entre 1971 et 2015) portant sur la réadaptation motrice post-AVC des membres supérieurs. Ses auteurs proposent une classification de nos pratiques professionnelles en six catégories, selon les modalités de traitement utilisées :

1. Les

approches neurofacilitatrices  : le concept Bobath, la méthode Perfetti, la méthode Picard.

2. Les

concepts isolés : le renforcement musculaire, l’isocinétisme, le stretching, l’entraînement bilatéral.

• soit à cause d’un nombre insuffisant de données scientifiques permettant de soutenir leur supériorité par rapport à d’autres moyens thérapeutiques dans la rééducation de la fonction motrice du MS (ex.: le concept Perfetti ou Picard). • soit à cause d’un nombre suffisant de données scientifiques ne permettant pas de soutenir leur supériorité par rapport à d’autres moyens thérapeutiques dans la rééducation de la fonction motrice du MS (ex.: la thérapie Bobath ou le stretching musculaire).

1. Le renforcement musculaire Contrairement à ce qui a été longtemps pensé, le renforcement musculaire n’induit/n’augmente pas la spasticité. Par contre, nous savons à ce stade qu’il constitue une partie essentielle de la rééducation de patients cérébrolésés (Patten et al., 2004 ; Daly et al., 2005). Il permet d’augmenter ou d’entretenir la force musculaire, dans le but d’améliorer la trophicité et la performance musculaire (NICE, KNGF et HAS). Le renforcement musculaire peut être proposé aux patients étant aux stades aigu, subaigu et chronique de l’AVC.

3. Les

thérapies basées sur les théories de l’apprentissage moteur : la thérapie par contrainte induite (CIMT) et les thérapies intensives.

4.

Pour être efficace, les exercices de renforcement doivent être actifs, fonctionnels et progressifs. Ces exercices peuvent être effectués contre une résistance manuelle (exercée par le thérapeute), une résistance par des objets Les interventions basées sur l’hypothèse des ou une résistance par des appareils dits « porteurs » : neurones miroirs et de l’imagerie motrice  : isocinétisme, robotique et stimulation électrique l’observation motrice, l’imagerie mentale, la fonctionnelle. Aucune supériorité de l’isocinétisme thérapie miroir. manuelle n’a toutefois pu être mise en évidence.

5. Les

thérapies adjuvantes : il s’agit des thérapies combinées à un autre traitement de réadaptation, comme la stimulation cérébrale non invasive et invasive, la stimulation électrique fonctionnelle ou la pharmacologie (toxine botulique, antidépresseur).

6. Les

thérapies basées sur la technologie  : la robotique, la réalité virtuelle et les serious games.

Parmi toutes ces thérapies et suite aux évidences des données scientifiques, les techniques de rééducation permettant de favoriser la récupération de la fonction motrice du MS sont le renforcement musculaire (preuves d’un niveau modéré), la CIMT (preuves d’un niveau modéré), la thérapie miroir (preuves d’un niveau modéré), l’imagerie mentale (preuves d’un niveau modéré) et certaines thérapies adjuvantes. Les moyens thérapeutiques qui ne sont pas repris ci-dessous ont dû être exclus :

2. La thérapie par contrainte induite (CIMT) La CIMT peut être proposée aux patients étant aux stades aigu, subaigu et chronique de l’AVC. La CIMT est une approche thérapeutique se basant sur les théories de l’apprentissage moteur. Il s’agit d’une approche rééducative orientée sur la tâche. C’est un moyen thérapeutique qui permet d’induire un apprentissage moteur et une plasticité cérébrale. Contrairement à l’usage forcé (qui se base sur l’idée d’immobiliser le MS non parétique, sans intervention spécifique), la CIMT nécessite à la fois un entraînement fonctionnel du MS atteint tout en augmentant progressivement le niveau de difficulté ainsi qu’une immobilisation du MS non atteint.

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EXXPERT STADE Aigu

Moins qu’un mois post AVC

Subaigu

Patient AVC

Entre 1 mois et 6 mois post AVC

Chronique

Plus que 6 mois post AVC

LÉGENDE AVC : Accident Vasculaire Cérébral

MOUVEMENTS SPASTICITÉ DE LA MAIN

MOYEN THÉRAPEUTIQUE

Présent

CIMT (1 à 3h / jour), Renforcement musculaire, Thérapie miroir

Absent

Thérapie miroir

Présent

Absent

Présent

Absent

Elevée

Toxine botulique, CIMT, Renforcement musculaire

Faible

CIMT, Renforcement musculaire

Elevée

Toxine botulique, Thérapie miroir, mCIMT

Faible

Thérapie miroir, mCIMT

Elevée

Toxine botulique, CIMT, Renforcement musculaire

Faible

CIMT, Renforcement musculaire

Elevée

Toxine botulique, Thérapie miroir, mCIMT

Faible

Thérapie miroir, mCIMT

CIMT : Thérapie par contrainte induite

mCIMT : Thérapie par contrainte induite modifiée

Figure 2 : Arbre décisionnel (adapté de Hatem et al. 2016).

Au départ, le protocole de la CIMT était le suivant : s’exercer d’une manière répétitive et orientée sur une tâche 6h/jour durant 10 jours consécutifs, intégrer dans la vie de tous les jours les habilités nouvellement acquises (suite à la thérapie), contraindre le MS non atteint durant 90% des phases éveillées du patient (waking hour) (Morris et al., 2006) et augmenter graduellement la difficulté des tâches (Taub et al., 2005, 2006). Des formes « modifiées » de CIMT ont été proposées (mCIMT). Cellesci consistent à appliquer les mêmes principes thérapeutiques avec des temps de travail adaptés (entre 0,5 à 6 h/jour) et sur une durée (nombre de jours consécutifs) plus longue.

3. La thérapie miroir La thérapie miroir peut être proposée aux patients étant aux stades aigu, subaigu et chronique de l’AVC. Il s’agit d’un traitement durant lequel un miroir est placé dans le plan sagittal médian du patient, de sorte que le côté non parétique puisse se refléter comme s’il s’agissait du MS atteint (Ramachandran et al., 1995). Dès lors, le mouvement du membre non parétique crée l’illusion du mouvement du MS parétique. Parmi les avantages de la thérapie miroir, on peut retenir

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la facilité avec laquelle la thérapie est applicable, la possibilité de l’appliquer d’une manière autonome et de pouvoir l’appliquer chez des patients qui sont sévèrement atteints. Toutefois, il faut veiller à ce que la difficulté de l’exercice soit bien calibrée, stimulante mais atteignable. Le patient ne doit pas s’ennuyer et être très concentré sur ce qu’il fait et voit. Sans oublier la quantité de travail, qui doit être importante si l’on veut tirer un bénéfice de la thérapie.

4. L’imagerie mentale L’imagerie mentale peut être proposée aux patients étant aux stades subaigu et chronique de l’AVC. L’imagerie mentale consiste à répéter cognitivement des activités afin de les améliorer. Le mouvement n’est pas réellement produit mais, à l’inverse, imaginé par le patient (Jackson et al., 2001 ; Page et al., 2001). Cette visualisation peut se produire du point de vue de la première ou de la troisième personne et le protocole définit le nombre de répétitions imaginées ou le temps que la personne investit dans la procédure d’imagination. L’imagerie mentale peut être combinée avec un entraînement physique de l’activité imaginée ou utilisée seule.

5. Les thérapies adjuvantes Les thérapies adjuvantes qui se révèlent comme étant efficaces sont les suivantes : l’imagerie mentale, la réalité virtuelle, la stimulation électrique neuromusculaire passive, la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS), la stimulation transcrânienne par courant continu (tDCS), certains antidépresseurs et la toxine botulique.

L’arbre décisionnel Les auteurs ont été plus loin en proposant un arbre décisionnel (Figure 2) pour la réadaptation des membres supérieurs après un AVC. Cet arbre décisionnel est un outil clinique mis à notre disposition afin de nous permettre de choisir au cœur de notre processus clinique l’intervention la plus adéquate et efficace pour notre patient. Il se base sur le stade de l’AVC (aigu, subaigu ou chronique) (Figure 1), la présence de mouvements de la main et la présence d’hypertonie neurogène (type spasticité ; co-contraction ; dystonie spastique) (Gracies, JM. et al., 2010). En fonction des caractéristiques du patient décrites ci-dessus, des approches de rééducation spécifiques ainsi que des recommandations adjuvantes sont alors proposées (Figure 2).


Références On peut dès lors observer que selon le stade de l’AVC, certains concepts de réadaptation peuvent être plus appropriés que d’autres. Pour certaines approches de réadaptation, le degré de gravité initial du déficit de notre patient va avoir un impact majeur sur la faisabilité et l’efficacité de l’intervention, ce qui nécessitera une ou des adaptations. Sur base des preuves actuelles, les approches de réadaptation recommandées en tant qu’intervention de réadaptation principale pour améliorer les résultats moteurs du MS sont (Figure 2) : • Chez le patient étant en phase aiguë de l’AVC : les exercices de renforcement musculaire, la thérapie par mouvement induit par des contraintes (avec un schéma posologique plus faible), la thérapie miroir, la stimulation électrique neuromusculaire passive, la rTMS, la tDCS, certains antidépresseurs et la toxine botulique. • Chez les patients étant en phase subaiguë de l’AVC : les mêmes approches de réadaptation qu’au stade aigu sont recommandées, mais nous retrouvons en plus la pratique mentale avec imagerie motrice et la stimulation nerveuse électrique transcutanée à haute fréquence, qui offrent des résultats convaincants. • Chez les patients étant en phase chronique de l’AVC  : la thérapie miroir, les exercices de renforcement musculaire, la CIMT et la toxine botulique. Nous retrouvons également comme thérapies adjuvantes : la pratique mentale avec imagerie motrice, la rTMS, la tDCS et la réalité virtuelle. Cette revue nous apporte la confirmation que certaines des approches démontrées efficaces sur le résultat moteur du MS ne présentent pas d’impact sur le degré d’hypertonie neurogène. Nous pouvons ainsi citer les exercices de renforcement musculaire, la stimulation électrique neuromusculaire passive, la thérapie miroir, la thérapie par contrainte induite et la réalité virtuelle. Nous ne pourrions conclure notre partage des avancées du monde scientifique sans vous sensibiliser à la notion d’ « engagement moteur » réel de nos patients lors des séances de soins. En effet, pouvoir proposer des stratégies adéquates de réadaptation en fonction du stade et de l’évolution de notre patient est une chose, mais pouvoir améliorer nos connaissances sur la quantité de pratique nécessaire pour atteindre des résultats spécifiques seraient une belle avancée à laquelle le monde scientifique s’attelle (Dorsch & Elkins, 2020). Augmenter l’«  engagement moteur » dans la pratique et la motivation à pratiquer de nos patients est un nouveau défi pour les thérapeutes, mais nous sommes persuadés que cela améliorerait grandement notre capacité à aider les personnes ayant subi un AVC à atteindre une pratique efficace.

Daly, J. J., Hogan, N., Perepezko, E. M., Krebs, H. I., Rogers, J. M., Goyal, K. S., Dohring, M. E., et al. (2005). Response to upperlimb robotics and functional neuromuscular stimulation following stroke. J. Rehabil. Res. Dev. 42, 723–736. doi: 10.1682/ JRRD.2005.02.0048. Dorsch, S. and Elkins, M (2020). Repetitions and dose in stroke rehabilitation. Journal of physiotherapy, doi: 10.1016/j. jphys.2020.04.001. Gracies, J-M., Bayle, N., Vinti, M., Alkandari, S., Vu, P., Loche, C.M., and Colas, C. (2010). Five-step clinical assessment in spastis paresis. Eur. J. Phys. Rehabil. Med. 46, 411-21 Haute autorité de santé. Recommandation de bonne pratique : Accident vasculaire cérébral : méthodes de rééducation de la fonction motrice chez l’adulte. (2012). https://www.has-sante.fr/ upload/docs/application/pdf/201211/11irp01_reco_avc_ methodes_de_reeducation.pdf. Consulté le 01/07/2020 Hatem SM, Saussez G, Della Faille M, et al. (2016). Rehabilitation of Motor Function after Stroke: A Multiple Systematic Review Focused on Techniques to Stimulate Upper Extremity Recovery. Front Hum Neurosci. 10, 442. doi:10.3389/fnhum.2016.00442. Jackson, P. L., Lafleur, M. F., Malouin, F., Richards, C., and Doyon, J. (2001). Potential role of mental practice using motor imagery in neurologic rehabilitation. Arch. Phys. Med. Rehabil. 82, 1133– 1141. doi: 10.1053/apmr.2001.24286. KNGF Clinical Practice Guideline for Physical Therapy in patients with stroke. (2014). https://www.dsnr.nl/wp-content/ uploads/2012/03/stroke_practice_guidelines_2014.pdf. Consulté le 01/07/2020. Morris, D. M., Taub, E., and Mark, V. W. (2006). Constraintinduced movement therapy: characterizing the intervention protocol. Eura. Medicophys 42, 257–268. National Institute for Health and Care Excellence. Clinical guidelines : Stroke rehabilitation in adults. (2013). https://www.nice.org. uk/guidance/cg162/chapter/1-Recommendations#movement. Consulté le 01/07/2020 Page, S. J., Levine, P., Sisto, S. A., and Johnston, M. V. (2001). Mental practice combined with physical practice for upper-limb motor deficit in subacute stroke. Phys. Ther. 81, 1455–1462 Patten, C., Lexell, J., and Brown, H. E. (2004). Weakness and strength training in persons with poststroke hemiplegia: rationale, method, and efficacy. J. Rehabil. Res. Dev. 41, 293–312. doi: 10.1682/JRRD.2004.03.0293 Taub, E., Uswatte, G., King, D. K., Morris, D., Crago, J. E., and Chatterjee, A. (2006). A placebo-controlled trial of constraintinduced movement therapy for upper extremity after stroke. Stroke 37, 1045–1049. doi: 10.1161/01.STR.0000206463.66461.97.

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GEOFFROY DELLICOUR KINÉSITHÉRAPEUTE AU CHN WILLIAM LENNOX, CONSEILLER TECHNIQUE À L’UCL ET CONCEPTEUR DE LA WHEELEO

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Intérêts et limites de la Wheeleo en rééducation neurologique Passons sous la loupe la Wheeleo, une aide à la mobilité innovante manipulable à une main et ne devant pas être soulevée pour être déplacée. Introduction Un des objectifs principaux de la rééducation neurologique est de maximiser l’indépendance fonctionnelle par la récupération de la marche. La marche d’une personne hémiplégique est habituellement caractérisée par une diminution de la vitesse, un pattern asymétrique (longueur, mise en charge, durée d’appui, statique, …), ainsi qu’un risque de chute augmenté. L’objectif de la revalidation est de mener son patient à une autonomie fonctionnelle la plus grande possible dans un laps de temps le plus court (les durées de séjour sont de plus en plus réduites). Le kinésithérapeute veille à proposer des exercices d’intensité élevée avec un nombre important de répétitions. Afin de ne pas induire une plasticité négative (apprentissage d’un mauvais mouvement), il est important de mettre tout en œuvre pour que le patient adopte spontanément et au plus vite une marche la plus proche de la normale, avec le moins de compensations possible. L’utilisation d’orthèses, capables de compenser un déficit de force ou de limiter l’effet négatif d’une spasticité, permettra d’atteindre cet objectif. Le kinésithérapeute devra également proposer une aide à la mobilité adaptée aux capacités du patient et aux conditions de marche. Cette aide devra évoluer parallèlement à l’évolution des capacités du patient.

Deux caractéristiques principales peuvent être mises en évidence parmi les aides à la mobilité :

1. Le

nombre de mains nécessaires pour manipuler l’aide à la mobilité (une ou deux mains)

2. La

continuité ou non de l’appui au sol (l’aide à la mobilité doit être soulevée ou non)

En considérant ces caractéristiques, il y a 4 possibilités de dispositif : • Aide à la mobilité manipulable à deux mains qui doit être soulevée pour être déplacée : cadre de marche (rollator à 2 roues), tribune, gadot. • Aide à la mobilité manipulable à deux mains qui ne doit pas être soulevée pour être déplacée: rollator à 4 roues, déambulateur, Kaye Walker, rollator avec balles de tennis. • Aide à la mobilité manipulable à une main qui doit être soulevée pour être déplacée : canne béquille, canne simple, canne tripode/quadripode. • Aide à la mobilité manipulable à une main qui ne doit pas être soulevée pour être déplacée : Wheeleo. Jusqu’il y a peu, cette quatrième catégorie d’aide à la mobilité n’existait pas. Aucun dispositif ne correspondait à ces caractéristiques et la Wheeleo a été conçue pour combler ce manque.

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À plus long terme : la Wheeleo est utilisée en rééducation neurologique afin que les changements directs sur la qualité de la marche améliorent les capacités du patient à long terme. La répétition d’un mouvement de meilleure qualité a un impact positif sur la récupération de la marche à long terme (plasticité cérébrale positive). Un parallélisme peut être fait avec la robotique, les orthèses, les systèmes d’allègement du poids corporel ou encore la SEF. Ils ont tous pour but de permettre au patient d’adopter un meilleur schéma de marche, de manière précoce, afin de favoriser la récupération à long terme. L’hypothèse émise est que la rééducation peut être optimisée au niveau de la vitesse de rééducation et de la qualité à long terme. Cette hypothèse ne pourra être vérifiée que par une étude clinique adéquate. Passons en revue les différents impacts observés.

Effets et sensations d’un rollator La Wheeleo fait donc partie de ces aides à la mobilité pouvant être utilisées par une personne présentant une paralysie d’un membre supérieur. Elle combine l’effet du rollator permettant un appui constant au sol avec la possibilité d’être manipulée d’une main. L’évolution de la canne quadripode vers la Wheeleo est comparable à celle de la tribune vers le rollator à 4 roues.

Marche en deux temps

Le but de cet article est de faire le point sur les intérêts et les limites de cette nouvelle aide à la mobilité, après deux ans d’utilisation dans les services de rééducation neurologique de Wallonie.

1.

Déplacement de la canne

Intérêts de la Wheeleo en neurologie

2.

Déplacement du pied controlatéral (parétique)

La Wheeleo induit deux types d’effet :

3.

Déplacement du pied homolatéral (non-parétique)

Direct : l’effet sur les paramètres de marche est direct, comparable à l’effet des orthèses. Ces changements sont présents tant que l’aide technique est utilisée. Ces effets sont utilisés en rééducation pour permettre à un patient de marcher précocement avec moins de compensations (moins de « défauts »), au départ de la rééducation et dans la phase séquellaire. Ces effets directs sont observables et objectivables facilement.

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L’appui constant au sol de la Wheeleo permet de profiter de cette aide de manière continue, à l’inverse d’une canne quadripode qui doit être soulevée à chaque cycle, ce qui pourrait provoquer un temps de déséquilibre chez les plus déficitaires. Ceux-ci augmentent ainsi la phase de double appui (pause) durant le déplacement de la canne quadripode, qui induit une marche plus saccadée, dite « en trois temps » :

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1. Etc. 2. … 3. ... La marche en trois temps est une compensation permettant au patient de toujours maintenir deux appuis au sol, lui assurant un meilleur équilibre.


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L’appui constant au sol de la Wheeleo permet à son utilisateur de marcher en deux temps tout en maintenant deux appuis au sol. Il adopte donc une marche en deux temps, plus proche de la « normale », de manière plus précoce (effet direct). Le passage d’une marche en trois temps vers une marche en deux temps est sans doute l’élément principal qui donne la sensation de fluidité à la marche. La marche en trois temps est considérée comme un défaut que la Wheeleo permet d’éviter à la majorité. Avec l’amélioration de ses capacités motrices et de son équilibre, le patient est finalement capable d’adopter une marche en deux temps avec une canne simple/béquille, spontanément. La Wheeleo est une étape qui accélère cette transition. Une canne quadripode classique n’est pas adaptée à une marche en deux temps (trop lourde + trop d’inertie). Son utilisation est de moins en moins fréquente en rééducation: soit le patient est capable de marcher en deux temps spontanément, il utilise alors une canne simple ou une béquille, soit il adopte une marche en trois temps avec une canne quadripode et c’est ici que la Wheeleo rencontre tout son intérêt.

Vitesse de marche La marche en deux temps, contrairement à la marche en trois temps, présente d’autres effets positifs. La suppression de ce temps d’arrêt augmente spontanément la vitesse de marche. Les résultats de l’étude de Deltombe et Coll. (2020) montrent une augmentation moyenne de 50% de la vitesse spontanée chez la personne hémiparétique lorsqu’on effectue un test de 6 minutes avec une Wheeleo, en comparaison

avec ce même test réalisé avec une canne quadripode classique. Notons qu’il s’agit bien d’une augmentation de la vitesse spontanée. Celle-ci est considérée comme la vitesse choisie spontanément par le patient pour optimiser au maximum son équilibre et sa dépense énergétique. Si le patient se sent moins stable, il diminuera sa vitesse et inversement. Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer cette amélioration de la vitesse : • Passage de la marche en trois temps à la marche en deux temps • Augmentation de la cadence • Amélioration de la symétrie de longueur du pas • Amélioration de la longueur des pas • Amélioration de la stabilité (le patient peut se permettre de marcher plus vite…) L’utilisation de la Wheeleo autorise, de façon plus précoce, une marche plus rapide et de meilleure qualité. Dans l’étude de Deltombe et coll. (2020), le test de 10m à vitesse spontanée avec une Wheeleo est aussi rapide que le test de 10m réalisé avec une canne quadripode à vitesse rapide (forcée).

Symétrie de longueur du pas Lorsque le patient s’arrête en double appui pour déplacer sa canne (marche en trois temps), il cherche la position la plus stable, c’est-à-dire avec les deux pieds relativement à la même hauteur. Cela crée une asymétrie de longueur de pas. Le passage en deux temps atténue ce besoin et diminue donc potentiellement l’asymétrie. Cette diminution de l’asymétrie accentue également la vitesse.

Notez que l’asymétrie de longueur du pas peut avoir de nombreuses causes. Toutes ne seront pas impactées positivement par la Wheeleo et le passage à une marche en deux temps (ex : équin, douleur des orteils, flexum de hanche, …).

Qualité de vie /satisfaction L’étude de Deltombe et coll. (2020) montre une satisfaction plus importante (en matière de facilité d’utilisation et de sensation de sécurité) pour la Wheeleo, comparée à une canne quadripode. Quand la Wheeleo est bien indiquée, celle-ci apporte une réelle plus-value au niveau de l’autonomie, de la mobilité et du confort.

Statique du corps La Wheeleo est donc une aide à la mobilité, manipulée à une main. Elle risque donc de créer ou de maintenir une asymétrie du corps déjà existante si le patient s’y appuie trop. Afin de limiter ce risque, la poignée de la Wheeleo est réglée en position haute, coude fléchi. Cette position haute permettra l’appui pour s’équilibrer sans surcharger celui-ci. Dans certains cas de latéropulsion, l’effet négatif d’une canne sur la statique sera retourné à notre avantage : le réglage en position basse induira une inclinaison du corps vers la canne. Cette inclinaison du côté «  sain  » compensera l’inclinaison vers le côté pathologique. Dès que le membre supérieur atteint aura suffisamment récupéré, l’utilisation d’un rollator peut être proposée pour favoriser une plus grande symétrie du corps grâce à l’utilisation bimanuelle des membres supérieurs sur l’aide à la mobilité.

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Stabilité

Maniabilité

Limites de la Wheeleo

L’appui constant au sol permet d’améliorer la stabilité du patient. La Wheeleo sera spontanément placée à l’endroit nécessaire pour diminuer les déséquilibres. La Wheeleo se place dans la majorité des cas en avant et sur le côté. Elle gardera cette place, peu importe le moment du cycle de marche et les déplacements. Contrairement à la Wheeleo, une canne classique se retrouvera à côté voire derrière le patient en fin de phase d’appui. Cette position n’est pas propice à un bon équilibre.

Le rollator est une aide à la mobilité améliorant significativement le confort et la qualité de marche (appui symétrique). Malheureusement, son utilisation à l’intérieur peut être impossible, faute de place pour manœuvrer. La Wheeleo permet dès lors de maintenir les mêmes sensations (appui constant au sol) tout en augmentant la maniabilité et en diminuant l’encombrement de l’aide à la mobilité. La Wheeleo peut alors être un complément intéressant au rollator.

La Wheeleo est limitée à une utilisation sur une surface relativement lisse. Son utilisateur devra veiller à se déplacer sur un sol permettant un roulement fluide des roulettes.

L’expérience montre que de nombreux patients atteignent plus rapidement l’autonomie à la marche avec la Wheeleo qu’avec une autre canne, car ils peuvent continuer à marcher en dehors de leurs séances de kinésithérapie et participer de manière autonome à leur rééducation.

Charge cognitive/coordination

La Wheeleo n’est pas une canne de décharge à proprement parler contrairement à une canne béquille. Elle n’est pas indiquée pour la marche avec un membre inférieur qui ne peut pas être mis en charge (plâtre).

Lors d’un déséquilibre, il est souvent très difficile pour un patient de soulever la canne sur laquelle il est en appui pour la déplacer et s’équilibrer. La Wheeleo permettra, dans une certaine mesure, le déplacement de l’appui vers un endroit permettant de récupérer l’équilibre. En pratique, la Wheeleo sera souvent déjà au bon endroit pour anticiper un déséquilibre. Lors du retour à domicile, la stabilité est, avec le confort, l’élément le plus bénéfique pour le patient.

Motivation Le patient perçoit les changements induits par la Wheeleo : il se sent marcher de manière plus fluide, se sent plus stable et, de ce fait, est davantage satisfait. Il adopte une marche plus proche de la normale de manière plus précoce. De plus, il marche sur de plus longues distances avec une meilleure qualité. Le passage à l’autonomie, objectif prioritaire, est un coup de boost pour la rééducation : + de marche, + de qualité et + de motivation (renforcement positif).

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La manipulation d’une aide à la mobilité peut nécessiter une charge cognitive importante. Il est difficile de trouver la coordination (marche en trois temps), de placer la canne au bon endroit, etc. Le patient attribue une part importante de son attention dans la gestion de l’aide à la mobilité (double tâche). Il attribue donc moins d’attention aux éléments essentiels de la marche (avancement du pied parétique, obstacles, redressement, …). Ce problème est majoré dans le cas d’une héminégligence avec le phénomène d’extinction. La Wheeleo nécessite très peu d’attention et de coordination pour être manipulée. Elle va être placée spontanément dans la majorité des cas à l’endroit où le patient en a le plus besoin. Cette facilité de manipulation est d’autant plus flagrante durant les manœuvres (demi-tour, marche arrière, pas latéraux, …) qui font partie intégrante des déplacements fonctionnels dans une habitation.

Confort de marche Le feedback des utilisateurs indique une sensation de plus grand confort de marche. Cette sensation peut être expliquée par la sécurité accrue, une plus grande fluidité et une charge cognitive nécessaire plus faible.

La deuxième limite est l’appréhension générée par la Wheeleo. Elle disparait très rapidement dès les premiers pas. Néanmoins, si l’appréhension perdure, la Wheeleo va avoir l’effet inverse de celui escompté. Il s’avère alors inutile de forcer le patient.

Comme toute aide à la mobilité, elle ne peut convenir à toutes les situations, ni à tous les patients. C’est au thérapeute d’évaluer l’intérêt de la Wheeleo pour atteindre ses objectifs de rééducation.

Conclusions La Wheeleo fait désormais partie du panel d’aides à la mobilité qui peuvent apporter une plus-value à une personne à mobilité réduite. Elle est à mi-chemin entre les cannes et les rollators. Elle peut être utilisée comme un outil de transition permettant de faire progresser le patient durant sa rééducation, à un moment donné de celle-ci (après la rampe/barres parallèles, avant la canne simple). Pour les personnes gardant malheureusement des séquelles importantes, elle pourra également être l’aide à la mobilité de choix pour le retour à la maison ou en maison de repos. Conçue au départ pour la neurologie, il s’avère aujourd’hui que cette aide à la mobilité peut avoir un intérêt dans d’autres pathologies. De nombreuses personnes éprouvent des difficultés croissantes pour marcher (vieillesse, arthrose, …).


L’indication est évaluée en fonction du déficit et pas seulement de la pathologie. La Wheeleo est un nouveau dispositif médical. De par son caractère innovant, elle n’entre à ce jour dans aucune nomenclature existante (ni une canne, ni un rollator). Elle ne bénéficie donc pas d’un remboursement de la sécurité sociale comme les rollators. Attention, les utilisateurs potentiels sont des personnes fragiles (pathologie, risque de chute, …). Le choix d’une aide à la mobilité ne se décide pas n’importe comment. Toutes les aides à la mobilité ne conviennent pas à tout le monde. Il est indispensable que le patient se fasse conseiller. Il est utile également de se faire accompagner lors des premières utilisations. Il est important que les prescripteurs (kinés, ergos, médecins, …) connaissent bien les avantages et désavantages de chaque aide à la mobilité afin d’éviter au patient de prendre des risques trop importants. Le choix définitif sera confirmé par un test en situation réelle.

La majorité des effets décrits dans cet article sont actuellement des observations cliniques. Deux études cliniques ont déjà été réalisées sur le sujet (Deltombe 2020 et Devos 2019, en cours de publication). Afin de vérifier ces observations cliniques, il est important que de nouvelles études soient menées autant en situation aiguë qu’en situation chronique. Elles permettront d’une part de mieux comprendre les mécanismes qui sous-tendent ces effets et de mieux définir les indications d’utilisation. D’autre part, elles permettront de valider l’intérêt de la Wheeleo pour une rééducation plus rapide et de meilleure qualité.

L’AUTEUR TIENT À REMERCIER LE SERVICE KINÉ DU CHN WILLIAM LENNOX ET FLORENT EVRARD (DELTA) POUR LEUR RELECTURE ATTENTIVE.

Pour plus d’informations www.wheeleo.be

Références Thierry Deltombe, MD, Mie Leeuwerck, PT, Jacques Jamart, MD, Anne Frederick, MD, and Geoffroy Dellicour, PT - J Rehabil Med 2020: 52: jrm00078 Devos, Elise  ; Paquet, Sarah. Effets de l’utilisation d’une canne quadripode à roulettes Wheeleo® sur les résultats aux tests « Timed Up and Go » et « Figure-of-8 Walk » chez le patient hémiparétique, marchant avec canne. FSM, UCLouvain, 2019. Prom. : Dellicour, Geoffroy ; Deltombe, Thierry. (Article en cours de publication)

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TRUDY BEKKERING1 SIMONS EMMANUEL1,2 MARTINE GOOSSENS1

L’imagination mentale pour traiter les limitations fonctionnelles du membre supérieur chez l’adulte atteint d’hémiparésie après un accident vasculaire cérébral L’imagination mentale permet-elle d’améliorer les résultats de la rééducation du membre supérieur après un accident vasculaire cérébral (AVC) ? C’est la question développée dans cette revue. Contexte Un AVC se produit lorsque l’apport sanguin au cerveau est interrompu ou lorsqu’un vaisseau sanguin dans le cerveau est endommagé. Cette situation peut entraîner une altération de la perception, de la cognition, de l’humeur, de la parole, de la qualité de vie liée à la santé et avoir un impact sur la fonction physique comme la marche ou l’utilisation du bras. Les personnes victimes d’un AVC souffrent souvent d’un handicap d’un des membres supérieurs. L’imagination mentale est une méthode d’entraînement qui consiste à imaginer l’exécution de mouvements ou d’activités, c’est-à-dire qu’on évoque le fait de les faire dans le but d’en améliorer l’accomplissement.

Critères de sélection des études Cette revue systématique réalisée par Cochrane inclut des études contrôlées randomisées (RCT) sur l’imagination mentale dans une

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population de patients adultes avec un handicap d’un membre supérieur suite à un AVC. Les critères de jugement les plus importants étaient les activités et les limitations fonctionnelles du membre supérieur, les activités de la vie quotidienne (AVQ), la qualité de vie liée à la santé, les coûts et les effets secondaires. La dernière recherche documentaire date de septembre 2019.

Résumé des résultats Cette revue comprend 25 études avec au total 676 participants de 9 pays. Dans 10 études, l’AVC avait eu lieu moins de 6 mois auparavant, dans 12 études plus de 6 mois auparavant, tandis que les autres études n’ont pas fait mention d’un intervalle. La plupart des études ont comparé l’effet de l’imagination

mentale associée à un traitement conventionnel par rapport à un traitement conventionnel seul. Les études ont mis en évidence que les groupes ayant reçu l’imagination mentale comme intervention avaient de meilleurs résultats au niveau des activités du membre supérieur (DMS 0,66; IC à 95% 0,39-0,94, 15 études, 397 participants, certitude de preuve modérée) ainsi que de sa fonction (DMS 0,59; IC à 95% 0,300,87, 15 études, 397 participants, certitude de preuve modérée). Il n’y avait pas de différence en ce qui concerne les AVQ entre les deux groupes (DMS 0,08; IC 95% -0,240,39, 4 études, 157 participants, certitude de preuve faible). Seules 3 études (50 participants) ont comparé l’effet de l’imagination mentale à un traitement conventionnel et font part d’une mesure de résultats commune. Aucune différence nette


n’a pu être identifiée quant à la fonction du membre supérieur (DMS 0,34; IC à 95% -0,33-1,00, certitude de preuve faible).

Références

Une seule étude a évalué la qualité de vie liée à la santé. Aucune des études n’a évalué les coûts ni les effets secondaires éventuels. Les analyses de sousgroupe basées sur l’intervalle après l’AVC, la dose d’imagination mentale ou la comparaison (imagination mentale seule ou associée à un traitement conventionnel) n’ont montré aucune différence.

2. UVC-Brugmann

Conclusion L’imagination mentale associée au traitement conventionnel est susceptible d’améliorer les activités et la fonction du membre supérieur après un AVC, mais n’a peut être aucun effet sur les AVQ. L’imagination mentale par rapport au traitement conventionnel peut ne pas avoir d’effet sur la fonction du membre supérieur après un AVC.

1. Centre Belge pour l’Evidence Based Medicine (Cebam), Cochrane Belgique

Barclay RE, Stevenson TJ, Poluha W, Semenko B, Schubert J. Mental practice for treating upper extremity deficits in individuals with hemiparesis after stroke. Cochrane Database of Systematic Reviews 2020, Issue 5. Art. No.: CD005950. DOI: 10.1002/14651858. CD005950.pub5. Consultez le texte intégral de cette synthèse Cochrane via la Cebam Digital Library for Health (www.cebam. be/fr/cdlh) Cochrane Corner En collaboration avec CEBAM, Cochrane Belgique (www.cebam.be)

Implications pour la pratique L’imagination mentale associée au traitement conventionnel peut être utile aux patients post-AVC pour améliorer la fonction du membre supérieur.

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24 UFC

5th European Congress on Physiotherapy Education Le congrès 2020 de l'ER-WCPT prévu à Louvain aura finalement entièrement lieu en ligne : il sera accessible partout dans le monde à partir du 11 septembre 2020 et vous pourrez visionner chaque exposé de chez vous quand vous le voudrez et autant de fois que vous le souhaiterez. Vous pourrez également interroger les différents intervenants via une session de questions/réponses.

DATES

du 11 septembre 2020 au 31 janvier 2021

Inscrivez-vous dès à présent à cet évènement de renommée internationale! www.kuleuvencongres.be/er-wcpt2020

CONTACT

er-wcpt2020@kuleuven.be


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