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COVID-19 : quels enseignements
Alors que nous commençons à comprendre la pire catastrophe depuis la seconde guerre mondiale, il est temps de faire le point : quels enseignements et quelles conclusions tirer de la pandémie de COVID-19 ?
Distribution du matériel de protection : nécessité d’un cadastre dynamique La distribution par les autorités publiques de l’indispensable matériel de protection s’est révélée être une mascarade. Après l’état des lieux dressé par le quatrième ministre en charge, il s’est avéré que les kinésithérapeutes de première ligne ne constituaient pas un groupe professionnel prioritaire pour la pré-distribution des réserves de stocks stratégiques ! « Nous devons faire des choix », justifiaient les autorités, mais le SPF Santé publique n’a rien voulu savoir d’une redistribution entre les différentes professions de soins de première ligne. Nos gouvernants ne semblent manifestement toujours pas considérer la kinésithérapie comme une profession médicale à part entière. Espérons que cette sous-évaluation systématique ne sera plus de mise à l’avenir, pour notre bien et celui de nos patients.
Il est urgent que le SPF Santé publique travaille à un cadastre dynamique adéquat afin de savoir clairement qui travaille où, avec qui et selon quels horaires. Cela permettrait d’organiser une distribution correcte de tous les équipements de protection nécessaires en cas de résurgence de la pandémie. Télé-revalidation : la solution à privilégier ? Faut-il conserver la télé et la vidéo-consultation dans la nomenclature de kinésithérapie ? Les enquêtes montrent que le terrain n’était manifestement pas préparé à traiter les patients de cette façon. Les centres de formation confirment également qu’ils n’ont peut-être pas été à la hauteur en la matière et ils envisagent d’inscrire la télérevalidation à leur programme.
Travailler avec des applications numériques doit conduire à une situation win-win et ne doit en aucun cas être considéré comme un moyen de réduire les coûts. Il faut tenir compte de la vulnérabilité biopsychosociale du patient - qui doit donner son accord - et ce type de consultation doit être sûr et fiable. L’utilisation des applications numériques peut certainement être un outil complémentaire à la revalidation traditionnelle, mais ne remplacera en aucun cas la kinésithérapie « physique ». La télé-revalidation conduit à l’autonomisation (« empowerment ») du patient, qui se rend compte de l’importance de prendre lui-même les choses en main.
Lors d’une télé/vidéo-consultation, le kinésithérapeute doit avoir les compétences requises en communication : il doit être capable de poser des questions claires et d’écouter attentivement les réponses du patient. Il faut en outre tenir compte du temps nécessaire à la transcription des différents exercices. Tout cela requiert un certain nombre de compétences intellectuelles qui doivent être valorisées.
Les autorités publiques ne peuvent pas penser uniquement à la réduction des coûts : les moyens libérés grâce à l’utilisation d’applications numériques efficaces peuvent être réinvestis dans notre secteur, dans le cadre de la prévention secondaire notamment.
L’INAMI lancera ce 1 er octobre une étude comparative des bénéfices observés pour la revalidation via application mobile de patients avant/après une arthroplastie primaire du genou ou de la hanche, par rapport à un traitement classique (séances avec présence physique du kinésithérapeute). Nous sommes curieux d’en connaître les résultats !