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P A Méthot Toujours
Le Coeur Rire

La vie place tout plein de choses sur notre chemin : des gens, des événements, des obstacles, des pistes à suivre, des pièges à éviter. Il faut garder l’œil et l’esprit ouverts pour prendre de bonnes décisions, celles qui nous mèneront à la meilleure version de nous-mêmes. Je suis bien placé pour le savoir !

Heureux accident de parcours
On pourrait dire que je suis devenu humoriste « par hasard ». J’ai toujours aimé le jeu et l’humour, mais ce n’était qu’un passe-temps pour m’amuser. Pendant mes études à l’Université Laval, je faisais partie de la Fédération universitaire de l’humour. Nous présentions des petits spectacles ici et là, comme le spectacle de la rentrée, ou des sketchs humoristiques lors de conférences pour animer la foule. Je baignais donc dans l’humour, mais sans attache et sans attente. Une année, je me suis inscrit à un concours d’humour sur un coup de tête. Je n’ai pas gagné. Je ne me suis même pas classé dans les trois premiers. Cependant, un membre du jury m’a remarqué. Il m’a approché et m’a dit : « T’as une manière de raconter pas comme les autres ! ».
Cette simple phrase a allumé quelque chose en moi. Il m’a invité à présenter un numéro à une soirée d’humour au bar Le Dagobert. Les semaines ont passé, les spectacles se sont multipliés, les rires n’ont pas cessé. Depuis ce jour, je n’ai jamais arrêté de faire de l’humour.
Chaque humoriste a son créneau, sa façon bien à lui de faire rire son public. Pour moi, c’est l’autodérision. J’adore parler de moi, rire de ma personne, me moquer de mes défauts. Je préfère me concentrer sur moi plutôt que de viser les autres. J’aime raconter ma vie dans toutes ses forces et ses faiblesses. En gros, j’offre au public le plaisir non coupable de rire de moi.
De l’humour et beaucoup d’amour
Dans la vie, je veux faire rire le plus possible, parce que j’aime rendre les gens heureux. Cet amour de l’humain m’a incité à m’impliquer auprès d’organisations qui viennent en aide aux gens dans le besoin. Je voulais faire une différence à ma manière.
Je me suis engagé auprès du Centre de crise de Québec parce que c’est une ressource extraordinaire qui prend en charge rapidement et efficacement celles et ceux qui vivent des moments difficiles. Les gens qui appellent au Centre, que ce soit pour la maladie mentale, des problèmes conjugaux, la santé d’un proche, le deuil ou autres, sont aussitôt dirigés vers les bonnes ressources pour obtenir le soutien qui répond à leurs besoins. J’ai également été fier porte-parole de la Fondation CERVO, pour laquelle j’ai offert des conférences sur la santé mentale. Les recherches effectuées grâce aux dons amassés par la Fondation permettent de changer les perceptions face aux maladies mentales et soutenir les soins offerts aux patients.
Depuis l’an dernier, je suis porte-parole du Mois de la santé et du cœur pour la Fondation de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ)* et ambassadeur du défi Marche-ton-don. Cette implication est arrivée à la suite d’un point tournant très important dans ma vie.
Un simple examen de routine a révélé que j’avais de graves problèmes cardiaques. On m’a dit que j’avais une dizaine d’années à vivre si je refusais de subir une intervention chirurgicale. Dix ans, ça peut paraître long dans certaines circonstances, mais quand c’est le temps qu'il te reste à vivre, ça semble infiniment court.
J’ai été si bien accompagné par l’IUCPQ, que j’ai voulu partager mon expérience. En tant que figure publique, je me suis dit que je pouvais peut-être réussir à rejoindre les gens et à les sensibiliser à l’importance de s’occuper de leur santé, et ce, plus tôt que trop tard.
La vie en vaut le détour !
Je fais partie de ceux qui ont attendu un signal d’alarme. Je suis bien placé pour parler des gens qui se donnent des défaites et qui cherchent des excuses pour ne pas consulter. Ça va passer. Ce n’est rien. Je suis juste fatigué. Pendant ce temps-là, le problème demeure, il persiste et, bien souvent, il s’aggrave. Rien ne se règlera bien assis dans le confort de chez soi.
J’ai pesé le pour et le contre. J’avais peur, très peur de subir la chirurgie recommandée. C’est lorsque ma fille de 7 ans m’a dit qu’elle ne voulait pas « que je sois mort lorsqu’elle serait vieille » que ma décision s’est prise d’elle-même. Meilleure décision de ma vie !
Depuis, je profite davantage de tous les petits moments qui s’offrent à moi. Je ne prends plus ma santé, mon bienêtre pour acquis. J’ai perdu 115 livres. Je marche, je cours, je mange mieux, je dors mieux, je vis mieux.
Prendre soin de soi devrait être une philosophie de tous les jours, quelque chose qui vient naturellement. Il ne faut pas attendre que ce soit une obligation. Tous les gens à qui j’ai parlé qui ont eu des problèmes cardiaques m’ont dit la même chose : « Si je n’avais pas attendu si longtemps, je n’en serais pas là ».
Mon conseil : la vie, c’est maintenant. Ne la faites pas attendre, car elle pourrait vous filer entre les doigts !
— P-A Méthot
Un grand merci à P-A Méthot pour cette inspirante entrevue !
Anne Dauphinais Éditrice et conseillère en communication