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LA SYNAPTOPATHIE COCHLÉAIRE : UNE PERTE AUDITIVE CACHÉE

LA SYNAPTOPATHIE COCHLÉAIRE : une perte auditive cachée

Pour entendre le chant des oiseaux ou notre musique favorite, il est primordial que les différentes structures de l’oreille, du pavillon aux aires auditives du cerveau, fonctionnent adéquatement. Au quotidien, certains facteurs contribuent toutefois à la détérioration de certaines structures de l’oreille. En effet, des dommages aux cellules ciliées (cellules sensorielles) peuvent survenir à la suite d’une exposition prolongée au bruit en milieu de travail ou dans le cadre d’activités de loisir. Jusqu’à tout récemment, on croyait que le vieillissement et l’exposition au bruit avaient pour principale conséquence une perte auditive en lien avec l’atteinte des cellules ciliées. Toutefois, de récentes recherches démontrent qu’il ne s’agit pas de l’unique dommage possible. En fait, certaines atteintes auditives causées par le bruit ou le vieillissement, mais qui ne sont pas mesurables lors d’une évaluation audiologique standard, peuvent aussi avoir un impact réel sur la vie quotidienne. Il est alors question de la perte auditive cachée, aussi connue sous le nom de synaptopathie cochléaire.

Qu’est-ce que la synaptopathie cochléaire ?

Pour bien entendre les sons, il faut d’abord que ceux-ci puissent bien traverser les différentes structures de l’oreille afin d’atteindre les cellules ciliées. Une fois arrivé aux cellules ciliées, le son est traduit en signal électrique (influx nerveux) et sera alors transmis au nerf auditif à travers les connexions nerveuses (synapses). Il faut savoir que les cellules ciliées permettent d’entendre les sons de faible volume et qu’un dommage à ces cellules occasionne une perte auditive mesurable lors d’une évaluation auditive. De son côté, la synaptopathie cochléaire est plutôt un phénomène attribuable à des dommages dans les connexions qui relient les cellules ciliées au nerf auditif. Lorsque les cellules ciliées sont relativement en bonne santé, mais que les connexions entre celles-ci et le nerf auditif sont endommagées, le patient peut tout de même être en proie à des difficultés auditives. L’exposition au bruit et le vieillissement endommageraient un type de connexions en particulier : celles qui sont responsables de transmettre les sons de volume moyen à élevé. C’est pourquoi les personnes présentant une synaptopathie cochléaire vont rapporter des difficultés à suivre une conversation de groupe lors d’un souper en famille, par exemple. Elles auront aussi de la difficulté à comprendre la parole dans un environnement bruyant (ex. restaurant). Certains individus noteront également la présence d’un acouphène (un sifflement ou un bourdonnement dans une ou deux oreilles, en l’absence de stimuli sonores extérieurs). Toutefois, la synaptopathie cochléaire ne peut pas être mesurée lors d’une évaluation auditive standard. L’acuité auditive mesurée est alors globalement normale, malgré la perte auditive rapportée par le patient.

Que faire en cas d’une synaptopathie cochléaire ?

Malheureusement, il n’existe pas de remède permettant de régénérer les connexions nerveuses endommagées. La prévention demeure donc la meilleure stratégie à ce jour. C’est pourquoi il est important de protéger nos oreilles adéquatement lors d’exposition à des bruits de forte intensité. Par ailleurs, si vous croyez présenter une synaptopathie cochléaire, la première étape est de consulter un audiologiste. Il pourra alors émettre des recommandations qui prendront en considération votre situation.

Maryam Afandi

Audiologiste exerçant aux cliniques Lobe d’Aylmer et de Hull

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