Amazing Grace

Page 1


Bruce Hindmarsh & Craig Borlase

AMAZING GRACE

La vie de John Newton et la captivante histoire derrière le cantique

© 2025, éditions CLC France

BP 9 – F-26216 Montélimar Cedex

editions@clcfrance.com – www.clcfrance.com

ISBN : 978-2-7222-0484-3 (papier) / 978-2-7222-0485-0 (epub)

Titre original : Amazing Grace – The Life of John Newton and the Surprising Story Behind His Song, W Publishing, an imprint of Thomas Nelson. Published by arrangement with HarperCollins Christian Pusblishing, Inc.

Traduit de l’anglais par François Chaumont

Diffusé en Belgique par la Centrale Biblique

Diffusé au Canada par CLC Canada

Diffusé aux États-Unis par CLC USA

Diffusé en Suisse par les éditions Emmaüs

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés.

Dépôt légal : octobre 2025

Impression Rapidbook-Corlet (septembre 2025)

Mots clefs : esclavagisme; abolitionnisme, Évangile, témoignage, biographie, empire britannique

Bruce Hindmarsh & Craig Borlase

AMAZING GRACE

La vie de John Newton et la captivante histoire derrière le cantique

1.

2.

3.

4.

5.

Table des maTières

(1725–1732)

(1740–1743)

(1743–1745)

(1745–1746)

(1748–1749)

À

Charles Morris

Préface

Certains chants traversent le temps. Ils s’enracinent dans l’histoire, portés par une mélodie qui touche notre être tout entier et par des paroles qui nous édifient et nourrissent notre adoration. Amazing Grace en est l’un des plus beaux exemples. Composé en 1772 par John Newton, un ancien négrier devenu pasteur anglican, cet hymne ne peut pas se résumer à sa magnifique mélodie et à ses mots poignants. Amazing Grace, c’est d’abord le témoignage humble et repentant d’un homme arraché à une vie d’injustice par une grâce qu’il ne méritait pas. Dans ce livre, Bruce Hindmarsh et Craig Borlase nous ouvrent les portes de cette vie hors du commun, un récit où la profondeur du péché rencontre la lumière éclatante de la rédemption. Ce récit n’est cependant pas une simple biographie, mais la découverte de la puissance restauratrice d’un Dieu qui nous sauve malgré ce que nous sommes.

Peu de ses contemporains auraient pensé que John Newton deviendrait un symbole de la foi ou un acteur de l’abolition de l’esclavage. Né en 1725 dans un Londres vibrant de commerce maritime, il grandit entre un père capitaine de marine et une mère pieuse. Marin rebelle, blasphémateur, il s’enfonça dans le commerce triangulaire de la traite négrière, enchaînant des vies humaines pour le profit. Pourtant, c’est dans cette radicalité du péché que la grâce surabonda. On ne peut saisir sa profondeur sans regarder en face la profondeur de nos fautes. Hindmarsh, théologien et historien, professeur à Regent College et spécialiste de Newton, et Borlase, écrivain habitué des biographies, nous font revivre cette descente dans les ténèbres – les tempêtes de l’Atlantique, les cris des captifs – avant de nous mener à l’aube d’une conversion improbable.

Mais la grâce n’a pas tout changé d’un coup. Newton continua le trafic d’esclaves après sa première rencontre avec Dieu en 1748, aveuglé par l’habitude tragique de son époque. Cette tension révèle une vérité troublante : même pardonnés, nous pouvons rester hantés par le poids de notre culpabilité. Les chaînes brisées par Christ ne dissipent pas toujours instantanément les échos de nos fautes passées. Libres de vivre la grâce, nous nous rappelons encore de notre passé. Ce livre ne cache rien de cette lutte intérieure, nous invitant nous aussi à regarder honnêtement notre propre vie chrétienne. Car c’est là, dans l’ombre de nos failles, que la grâce brille avec le plus d’éclat.

L’héritage de Newton dépassa sa seule vie. Amazing Grace a résonné dans presque toutes les communautés chrétiennes, des chapelles d’Angleterre aux églises afro-américaines qui en firent un hymne de survie. Chanté lors des tragédies – Swissair 111 (1998), le 11 septembre 2001 – il a porté l’espérance quand les mots ne suffisaient pas, même si le Dieu de Newton, la raison de son espérance, est parfois oublié*. En 1788, avec Thoughts on the African Slave Trade (Réflexions sur la traite des esclaves africains), Newton a prêté sa voix à l’abolition de l’esclavage, influençant William Wilberforce et marquant ainsi l’histoire. Mais son vrai trésor, c’est ce message universel : la grâce de Dieu, gratuite et illimitée, est pour tous, surtout pour ceux qui ne pensent pas en être dignes.

Ce livre est une fenêtre ouverte sur l’âme humaine, la mienne et la vôtre, autant que sur celle de Newton. Ce livre est pour ceux qui sont hantés par leurs fautes et leurs trahisons, leurs violences et leurs injustices. La grâce est pour ceux qui sont convaincus qu’ils n’ont plus de deuxième chance et que le temps du changement est définitivement derrière eux. Newton a découvert que la grâce dépasse nos pires échecs. Ces pages proclament une promesse : Dieu est à l’œuvre, en Christ, afin de pardonner. Dieu

*Les fans de foot remarqueront que le LOSC, le club de Lille, s’est inspiré de Amazing Grace pour son hymne officiel.

désire ardemment que nous vivions tous cette grâce que Newton a un jour découverte au pied de la croix de Jésus-Christ.

Newton a bien mis cela en mots, dans le poème J’ai longtemps pris plaisir au mal, qui résonne comme un écho de son hymne :

Longtemps, j’ai pris plaisir au mal,

Sans être troublé par honte ou peur,

Mais un jour une nouvelle vision

Arrêta ma course folle.

Je vis quelqu’un pendu à un arbre,

En agonie et couvert de sang,

Qui posa sur moi ses yeux languissants,

Alors que je me tenais près de sa croix.

Sûrement, jamais jusqu’à mon dernier souffle

Je ne pourrai oublier ce regard ;

Lui qui fut chargé de ma mort,

Sans avoir dit un mot*.

Ces mots résument l’histoire de Newton, sa foi, et la grâce qui est offerte à tous.

Yannick Imbert

*John Newton et William Cowper, « In Evil Long I Took Delight », dans Olney Hymns In Three Parts, Londres, Edimbourg et New York, T. Nelson, 1855, p. 205-206. Traduction personnelle.

Levol 111 de Swissair était en route de New York à Genève dans la soirée du 2 septembre 1998 lorsque l’avion chuta brusquement dans l’Atlantique, au large de la côte de NouvelleÉcosse, causant la mort des 229 passagers. Le petit village touristique de Peggy’s Cove se transforma immédiatement en centre opérationnel pour la police, les garde-côtes et autres responsables des secours. Des proches, sous le choc, se rendirent sur place et ne purent que regarder fixement, effarés, l’océan où avaient disparu leurs bien-aimés. Un aumônier de l’armée arriva et proposa de prier avec la famille endeuillée d’une étudiante californienne de 19 ans. Après qu’il les eut guidés dans la prière, les membres de cette famille se mirent à chanter une magnifique harmonie à quatre voix, suivie de Amazing Grace. L’aumônier remarqua que les secouristes et toutes les personnes présentes étaient captivés par la scène. Tous cessèrent leurs activités jusqu’à la fin du chant. L’aumônier ajouta : « Ces scènes étonnantes se sont reproduites tout au long de la journée ; une grâce merveilleuse régnait au sein d’une douleur indicible. »

C’est dans ces mêmes eaux de l’Atlantique Nord que, deuxcent-cinquante ans plus tôt, John Newton, l’auteur d’Amazing Grace, avait invoqué pour la première fois la miséricorde de Dieu en plein cœur d’une tempête qui menaçait d’envoyer par le fond tous ceux qui se trouvaient à bord de leur navire en perdition. Newton écrivit Amazing Grace quelques années plus tard, une fois devenu pasteur anglican d’une paroisse du centre de l’Angleterre. Or, cet hymne est devenu, deux siècles et demi plus tard, un symbole puissant d’espoir face à la tragédie.

Ce chant a joué un rôle particulier lors de moments de deuil national intense en Amérique. Après l’explosion de la navette spatiale Challenger en 1986, retransmise en direct à la télévision, le peuple américain a entendu Amazing Grace joué lors de la cérémonie commémorative pour les astronautes. Lorsqu’une bombe a explosé dans un bâtiment fédéral à Oklahoma City en 1995, tuant 168 personnes, Amazing Grace fut à nouveau diffusé par les médias depuis les services religieux dans tout le pays. Lors de la messe commémorative pour John Kennedy en juillet 1999, Amazing Grace clôtura la cérémonie.

En 2001, aussitôt après les attaques terroristes du 11 septembre, une veillée spontanée aux chandelles débuta à Union Square, à New York, et les gens entonnèrent là aussi Amazing Grace. Et partout, aux États-Unis, on chanta Amazing Grace lors de commémorations officielles ou improvisées. Cet hymne continue d’être entonné lors de commémorations de cette tragédie et d’autres moments de douleur, en public ou en privé. Les exemples abondent. Comme l’a noté un critique, Amazing Grace est devenu l’ « hymne national spirituel » de l’Amérique.

Au Canada, le 20 novembre 1998, lors de la cérémonie commémorative pour Michel Trudeau, le fils de l’ancien Premier ministre Pierre Trudeau, mort dans un accident de ski, Amazing Grace fut joué à la cornemuse. Deux ans plus tard, alors que les États-Unis commémoraient la fusillade du lycée de Columbine, un drame similaire se produisit au Canada : un étudiant d’un lycée d’Orléans, près d’Ottawa, poignarda quatre condisciples et un enseignant avant de se rendre aux autorités. Dans le chaos et le choc qui suivirent, un groupe d’étudiants pentecôtistes se rassembla devant le lycée, en se tenant les mains pour prier. D’autres étudiants, chrétiens ou non, les rejoignirent spontanément, et tous entonnèrent Amazing Grace. Ce moment-là fut filmé par les médias qui braquèrent leurs caméras sur cette quarantaine de jeunes. Et l’événement fut diffusé dans les journaux télévisés nationaux le soir même.

Plus étonnant encore, cet hymne écrit par un ancien négrier a été repris par des congrégations afro-américaines et fait désormais

partie de leur patrimoine – et cela, dès avant l’émancipation aux États-Unis. Amazing Grace est devenu un chant de témoignage personnel. Des artistes emblématiques du gospel, comme Mahalia Jackson, ont présenté cet hymne à un public plus large. Elle enregistra Amazing Grace pour Apollo Records le 10 décembre 1947. Son interprétation bouleversante de l’hymne, diffusée à la radio aussitôt après-guerre, contribua à inscrire Amazing Grace dans la conscience populaire une fois pour toutes. On l’entendit pendant le mouvement des droits civiques, durant les années de la guerre du vietnam, et à tout moment où une prière pour la grâce était nécessaire face à une douleur et une misère insoutenables.

Après qu’un suprémaciste blanc eut abattu neuf AfroAméricains à Charleston, en Caroline du Sud, lors d’une étude biblique le soir du 17 juin 2015 – dont le politicien et pasteur principal de l’église Emanuel Ame, le révérend Clementa Pinckney – le président Barack Obama prononça l’éloge funèbre du pasteur assassiné. En plein milieu de son discours, il fit une pause et hésita. Mais finalement, le président Obama se mit à chanter Amazing Grace. Il savait que la congrégation le suivrait immédiatement, et ce fut le cas. Ce fut un moment très fort.

Où trouver aujourd’hui de l’espoir face aux profondes divisions de la société et aux violents conflits ? Où trouver de l’espoir pour l’humanité ? Où trouver de l’espoir face aux douleurs et aux chagrins qui menacent de détruire nos vies ? Peut-être devrions-nous revisiter le message intemporel d’Amazing Grace. Peut-être y trouverons-nous un renouvellement d’espérance : aussi difficiles que soient nos épreuves, aussi profondes nos hontes et nos regrets, aussi sombre que soit le mal qui rôde sur la terre, il existe une miséricorde plus profonde encore, un pardon qui fait toute la différence et une puissance de réconciliation qui dépasse nos forces.

Le 250e anniversaire de la composition de cet hymne par John Newton est une occasion adéquate pour découvrir l’histoire remarquable de ce chant et en apprendre davantage sur la vie bouleversante de son auteur. Ce récit porte un message de grâce pour

chacun d’entre nous, un message dont nous avons besoin plus que jamais.

Lorsque John Newton écrivit son autobiographie en 1764, à presque quarante ans, il la publia anonymement sous un titre à sensation : Un récit authentique de certains faits remarquables et intéressants dans la vie de *********. Ce titre promettait une narration fidèle d’expériences extraordinaires. Il ne déçut point.

Le livre que vous tenez entre les mains raconte l’histoire de Newton à l’usage d’une nouvelle génération. Tout comme son autobiographie, il se veut « récit authentique » : à partir des indices qu’il nous a laissés et de sources historiques, nous avons pu reconstituer la trame véritable de sa vie. Par exemple, dans le premier chapitre, nous combinons les faits recueillis à propos du quartier de Wapping au xviiie siècle, où Newton a grandi, avec ses propres souvenirs afin de rendre son enfance aussi vivante qu’elle l’a été pour lui (il y figure même un cadavre). Nous voulons vous faire asseoir au premier rang pour assister à sa biographie, telle qu’elle se déroule en temps réel.

Cependant, notre imagination n’a pas seulement servi à ajouter des couleurs ou embellir une vieille histoire, mais aussi à pénétrer autant que possible dans l’esprit de John Newton et son monde, à chaque étape. Ces scènes imaginées s’appuient sur les nombreuses sources qu’il a laissées, y compris son autobiographie, ses journaux intimes, ses journaux de bord, ses lettres et la publication de ses écrits. À cela s’ajoutent des recherches dans d’autres sources contemporaines et les études considérables disponibles sur Newton et son époque. Son monde était aussi réel que le nôtre – tout aussi tangible, visuel et sonore – et nous voulons vous le faire ressentir.

Pour cela, nous avons créé des dialogues fictifs mais plausibles et des épisodes concevables pour étoffer les faits biographiques, et représenter la vie intérieure de Newton et de ses contemporains aussi fidèlement que possible. Parfois, les dialogues sont

tirés directement de ses lettres et autres écrits, et d’autres fois, ils sont imaginés. Mais ce livre n’est pas un roman. Il s’agit d’une biographie dramatisée évoquant l’atmosphère d’un film ou d’une pièce de théâtre en direct. Les lecteurs doivent savoir que le récit principal, la chronologie, ainsi que tous les noms propres (personnes, lieux, navires) et documents (hymnes, lettres, livres, procès-verbaux, etc.) découlent exactement des sources. En fait, à plusieurs endroits, nous avons discrètement corrigé des détails erronés de biographies antérieures. Nous avons inclus des notes sur les sources à la fin de chaque chapitre et une courte bibliographie pour ceux qui souhaitent approfondir les archives historiques. En nous appuyant sur des sources et manuscrits originaux, nous avons modernisé l’orthographe et la ponctuation, lorsque cela risquait de déconcentrer le lecteur.

En fin de compte, nous espérons que le lecteur trouvera ici un récit vivant qui capture la vérité profonde de la vie de John Newton, une vérité qui vous place au cœur même du drame. Si vous ressentez ce qu’il a ressenti – si vous le voyez marcher fièrement le long de la Tamise dans son manteau marin, si vous sentez la gifle des embruns salés sur ses joues dans l’Atlantique Nord, ou si vous entendez le claquement des sabots de chevaux sur les pavés des rues du xviiie siècle – alors vous vous serez un peu rapproché de Newton. Nous espérons vous apporter un autre « récit authentique » de certains « faits remarquables et intéressants » dans la vie de John Newton.

En lisant la vie pleine de rebondissements de Newton et en vous y immergeant, vous vous surprendrez inévitablement à comparer son expérience à la vôtre. Il a pris des décisions très stupides. Nous aussi. Il a fait des choses honteuses. Nous détestons l’admettre, mais nous aussi. Jeune homme, il est tombé éperdument amoureux et s’est souvent comporté de manière insensée –oh combien nous nous souvenons de moments semblables dans nos propres vies ! Et ainsi de suite.

Et puis, alors que Newton descendait dans des ténèbres encore plus profondes, prêt même à se tuer et à tuer, nous nous

retrouvons à méditer sur les épisodes où, nous aussi, avons été désespérés et avons senti que tout espoir était perdu. Et quand il s’enfonce plus profondément encore au point de participer à la traite des esclaves, inconscient à l’époque de la perversité que cela représente, nous devons peut-être nous demander si nous pourrions être capables d’une chose pareille.

Mais par-dessus tout, lorsque Newton trouve la miséricorde et le pardon, et qu’il fait preuve de remords en grandissant en sagesse et en amour, nous pouvons être inspirés à penser : S’il y a eu de la grâce pour lui, peut-être y en aura-t-il pour moi aussi. Une histoire comme celle de Newton nous invite à être honnêtes sur nos échecs, notre misère, et sur les choses que nous ne voyions pas autrefois. Si Amazing Grace signifie quelque chose, c’est bien cela.

Dans l’histoire de Newton, nous voyons clairement que personne ne vient au Christ sans douleur ou d’un seul coup – et que, si le don de la grâce est gratuit, nul d’entre nous ne reçoit l’Évangile sans devoir aller plus loin, bien au-delà de la conversion initiale. Plus nous devenons conscients de l’étendue de notre besoin de grâce, plus nous réalisons la valeur de ce don.

Ainsi, l’histoire de Newton est un voyage de découverte –un voyage que nous devons tous entreprendre. Sa vie est pour nous une parabole nous montrant que nous avons besoin de la grâce bien plus que nous ne le pensions au départ. Nous prenons conscience que nous avons été impliqués dans des choses qui ont profondément causé du tort à autrui. Nous découvrons que plus nous avançons en âge, plus nous avons besoin de la grâce ; oui, nous le voyons de plus en plus clairement, car plus nous nous rapprochons de la lumière, plus nos impuretés se dévoilent. La maturité consiste à réaliser de plus en plus notre dépendance de la grâce de Dieu et, sachant cela, à marcher avec humilité et douceur, tout comme l’a fait Newton. Mais à chaque étape, Dieu est à l’œuvre et nous appelle à lui. Il reste encore assez de place pour nous tous dans cette grande histoire…

Première ParTie

C’est la grâce qui m’a amené jusqu’ici

CHAPITRE 1

la morT (1725–1732)

John Newton se réveilla dans une obscurité totale, les paupières à moitié collées à cause du sommeil. Il éprouvait une parfaite tranquillité. La maison était plongée dans un profond silence. Personne ne bougeait. Ni le vieux couple qui dormait dans la chambre à côté. Ni la servante dans l’arrière-cuisine, en bas. Pourtant, il sentait comme un appel, quelque chose qui le propulsa hors de la rugueuse couverture de coton rapportée par son père de l’un de ses nombreux voyages. Alexandrie ? venise ? Il ne s’en souvenait pas et ça n’avait pas d’importance. Rejetant la couverture, il rampa dans l’obscurité. Quand même, ce n’était pas tous les jours qu’un jeune garçon avait l’occasion de voir un mort !

La pièce ne lui était pas familière, mais il n’alluma pas de chandelle. Sa sortie avait été bien planifiée ; il avait préparé ses vêtements la veille au soir : les bas de laine jaunes, la culotte de velours sombre avec des boucles aux genoux et le long manteau qui, au dire des gens, faisait de lui une version miniature de son père. Il s’habilla en silence pour ne réveiller personne dans la maison. Il ne savait pas comment ces gens réagiraient s’ils le voyaient sortir de si bon matin. C’étaient de bonnes personnes, des amis de sa mère. Peut-être n’auraient-ils pas émis d’objection à ce qu’un garçon de six ans sorte tout seul comme ça, dans les rues de Londres, mais il valait mieux ne pas prendre ce risque. En tout cas, cette aventure en valait la peine. On disait que le cadavre qui se balançait à la potence était celui d’un des pirates les plus tristement célèbres de son époque.

Il descendit l’escalier à tâtons et sortit dans la rue ; le ciel passait de noir d’encre à gris bleu. John connaissait beaucoup mieux les rues de Wapping que la maison qui était devenue son foyer depuis que la santé de sa mère avait commencé à se dégrader. Il marcha d’un pas rapide, suivant des ruelles étroites, passant le long de maisons silencieuses ; il savait qu’elles appartenaient à des menuisiers, des charpentiers, ou tonneliers, calfats et fabricants de bateaux – tous des hommes avec qui son père était en affaires quand il était à la maison. John prit soin de ne pas marcher dans les eaux d’égout qui coulaient dans les rues jusqu’à la Tamise ; il savait que cette odeur nauséabonde deviendrait pestilentielle au cours de cette journée d’été. Les gens la nommaient puanteur, et c’était l’une des raisons pour lesquelles il avait choisi de sortir dès l’aube, pendant la fraîcheur. Une autre raison était qu’à une heure aussi matinale, il n’y aurait pas encore foule. Ainsi il pourrait s’approcher assez près du corps pour le voir dans toute sa « gloire suppliciée ». Et s’il en était besoin, il n’aurait aucune difficulté à s’éclipser.

Quelques minutes plus tard, au détour d’une rue, il se retrouva devant la Tamise et s’arrêta. Le fleuve était tout encombré, comme d’habitude, mais quoiqu’il l’eût déjà souvent regardé, il lui était impossible de ne pas faire une pause pour contempler « l’empire flottant » déployé sous ses yeux. Il y avait des centaines de bateaux de toutes les tailles et tous les styles. Des brigantins, des chaloupes à un mât et des goélettes à deux mâts, tous conçus et modifiés en vue de leur usage particulier. Chacun de ces navires marchands était environné de quatre ou cinq chalands. Certains amenaient à bord des agents de la douane qui venaient s’assurer du paiement des taxes, tandis que d’autres convoyaient des marchandises sur les bateaux en partance. La puissance du commerce maritime britannique était illimitée.

John parcourait du regard toute cette activité, remarquant chaque changement depuis la veille. Il connaissait le nom de plusieurs bateaux et lisait facilement ceux qu’il ne connaissait pas. Ayant grandi sous la férule d’un père capitaine, il distinguait

aisément les navires qui faisaient du commerce dans la mer du Nord ou la Méditerranée de ceux qui naviguaient jusqu’aux Indes orientales et en rapportaient de la soie et des épices. Les bateaux les plus faciles à repérer étaient ceux qui se dirigeaient au sud vers la côte guinéenne de l’Afrique pour y prendre livraison de leur cargaison humaine et l’acheminer à travers l’Atlantique vers les Antilles, d’où ils revenaient en Angleterre, poussés par les alizés, chargés de sucre, de rhum et de tabac. Avec leurs espaces clôturés sur le pont et leurs filets pour empêcher que les captifs ne sautent par-dessus bord, ces bateaux négriers avaient vraiment une allure de prisons flottantes.

John resta en contemplation sur le quai tandis que le soleil montait dans le ciel. Quand il sentit sa chaleur sur son visage, il partit. En amont du fleuve se trouvaient le Parlement et de luxueux palaces, mais ça ne l’intéressait pas. C’était vers l’aval qu’il désirait porter ses pas. Beaucoup plus tard, il s’en irait naviguer avec son père vers l’océan et le reste du monde. Mais pour le moment, il se dirigeait vers le lieu qui n’avait pas quitté sa pensée, la veille : le quai des Exécutions.

John marcha aussi loin qu’il put le long de la Tamise avant que la route ne s’écarte pour longer des boutiques et des cours ; ces lieux lui étaient aussi familiers que la chaleur des étreintes de sa mère. Lorsque l’air fut empreint d’une odeur de sueur, de tabac, de rhum et de sucre, il pressa le pas. Même s’il savait que son père naviguait au loin en Méditerranée et qu’il ne reviendrait pas avant des mois, John n’avait aucune envie de s’attarder près du café favori du Capitaine Newton. Son instinct lui avait appris à éviter autant que possible les hommes forts en gueule et à l’œil mauvais qui le fréquentaient.

Les gros durs à la voix forte et à la langue grossière abondaient dans le commerce maritime. John n’avait connu que cela depuis sa naissance. Il avait appris qu’un homme qui commandait des équipages de marins mutins et affrontait le danger des pirates

et des corsaires, exigeait d’être traité avec déférence et respect. Y compris dans son foyer. Et tout spécialement par son fils unique. Aussi, John avait grandi en sachant qu’il ne devait appeler son père que « Monsieur », marcher toujours dix pas derrière lui en public, et baisser promptement les yeux lorsque éclatait sa colère. La crainte était le seul don que son père ne lui eût jamais accordé. Avec, en plus, la grossière couverture en coton qui était à peu près aussi confortable pour dormir qu’une toile de voile.

John s’approcha du quai des Exécutions pour la seconde fois. Mais maintenant, tôt en cette matinée de dimanche, l’endroit paraissait complètement différent de ce qu’il avait été la veille après-midi. Le samedi, des milliers de personnes s’étaient rassemblées – une foule immense de joyeux badauds qui avait envahi le quai tout entier et débordait sur les escaliers qui y menaient et jusqu’aux rives du fleuve, afin de mieux voir l’exécution. John avait tenté de se frayer un chemin à travers cette populace, mais en vain. Il s’était bientôt trouvé écrasé de toutes parts comme un navire prisonnier dans les glaces du grand nord. Il avait été obligé de se retirer plus loin le long du fleuve et de suivre les événements à distance.

La procession ressemblait davantage à un carnaval qu’à une marche mortuaire ; partout les gens riaient et se réjouissaient tandis que l’on progressait depuis la Tour de Londres vers le pont de Londres. John n’avait fait qu’apercevoir le juge de la cour suprême qui marchait en tête en portant une rame d’argent comme symbole de son autorité. Derrière lui, il devinait qu’il devait y avoir la charrette transportant le condamné ainsi que l’aumônier, pour le cas où l’homme eût souhaité confesser ses péchés. Il n’avait pas pu voir cet homme s’approcher de la potence et ne savait pas s’il avait pu s’adresser à la foule. Mais il avait entendu les cris de joie qui s’élevèrent de la foule quand la corde s’était tendue et que le nœud coulant avait accompli sa fonction. Maintenant que ces réjouissances de la veille avaient pris fin, John était presque seul en s’approchant du quai. La marée basse découvrait une vaste étendue de boue noire, de rochers, et de

déchets humains, qui s’étendait jusqu’au bord de l’eau. Plus haut sur le rivage, mais assez proche pour être presque entièrement recouverte par le fleuve à marée haute, se trouvait la potence. John passait devant presque tous les jours et il avait souvent regardé les algues huileuses s’accrochant aux poteaux, qui semblaient faire partie d’une épave de navire abandonnée depuis longtemps. Il avait posé à sa mère de nombreuses questions : pourquoi la potence avait-elle été construite si près de l’eau, ou bien quelle sorte de crimes avaient commis les hommes qui subissaient là leur châtiment ? Elle avait toujours répondu très brièvement tandis qu’elle se hâtait de l’emmener loin de ce lieu.

Aujourd’hui, sa mère n’était pas là pour l’éloigner. Il n’y avait pas non plus de foules qui puissent lui cacher la vue, ni risquer de le faire tomber de l’escalier qui menait de la rue au rivage. Il n’y avait plus que la potence et quelques rares personnes s’attardant sur les marches, ainsi qu’un cadavre se balançant lentement au bout de la corde – où il allait rester jusqu’à ce que trois marées successives l’aient submergé.

John s’approcha. Une seule marée était passée depuis que l’homme avait été pendu, mais les heures passées sous l’eau avaient déjà marqué le corps. Ses cheveux s’étalaient comme des vers sur sa face pâle et boursouflée. Ses yeux étaient grand ouverts, fixant le ciel. Il régnait une puanteur croissante, faite d’eau de mer, d’égouts et de pourriture, et les vêtements sales et mouillés de l’homme cuisaient à la vapeur sous le soleil matinal. Il sembla un moment qu’il était lentement brûlé à mort.

— Seigneur, prends pitié de ce pauvre pécheur, murmura une voix douce à côté de John.

En se retournant, il vit un homme qui regardait fixement la corde en hochant lentement la tête. Derrière lui, une femme aux petits yeux rapprochés, l’air aigri, répliqua :

— Il n’y a pas de pitié pour des gens comme lui, et il ne doit pas y en avoir. Les pécheurs reçoivent leur dû.

L’homme ouvrit la bouche pour répondre, mais le son des cloches d’une église voisine lui coupa la parole. Ce fut pour John

le signal du départ ; il regarda une dernière fois le corps puis, se tournant vers l’homme à ses côtés, lui posa la question qu’il avait retournée dans son esprit toute la matinée :

— Était-il vraiment un pirate ?

— Non, répondit l’homme, ce n’était pas un pirate. C’était un capitaine.

— Un capitaine qui était devenu un voleur, ajouta la femme. Peu importe qui vous êtes, vos péchés vous rattraperont. Ceux qui le méritent finissent toujours par se balancer au bout d’une corde.

John s’en retourna en passant par la scierie et Gravel Lane. Les rues n’étaient plus désertes, surtout devant les églises où des groupes de personnes bien habillées se retrouvaient et se saluaient poliment les unes les autres. Il dépassa rapidement ceux qui attendaient devant la paroisse, fréquentée par son père quand il revenait à la maison. John n’avait jamais beaucoup aimé cette église. Il lui était impossible de rester assis aussi longtemps tandis que l’assemblée égrenait avec lenteur psaume après psaume. Son attention vagabondait ; ses yeux se promenaient sur les statues sculptées dans le marbre et les tableaux dans leur cadre doré. Plus encore que le chant, elles lui donnaient envie de quitter son banc et de s’évader.

Mais l’église de sa mère était tout autre. Le bâtiment lui-même avait une autre apparence : là, point de peintures ni de statues, juste des murs nus et une simple chaire au fond. Sa maman avait tenté de lui expliquer pourquoi son église était si différente de celle de son père – en parlant de Jésus qui pardonnait à ceux qui se repentaient sincèrement de leurs péchés – mais John, lui, n’était réellement touché que par les chants. Au lieu du bourdonnement monotone des psaumes qui lui donnait envie de dormir, dans l’église de sa mère – la « chapelle dissidente », comme elle l’appelait – les chants le faisaient se sentir vivant. Les gens chantaient avec leur cœur, les mots prenaient vraiment du sens. Et la musique ! Il avait entendu un vieil homme de la congrégation

dire que lorsque ces chants étaient apparus pour la première fois, la reine Élisabeth elle-même les avait dénommés « gigues genevoises ». Ce genre de mélodies lui donnait envie de se lever en souriant, de rejeter sa tête en arrière et de crier les paroles aussi fort que s’il appelait le rivage depuis le pont d’un bateau.

Alors que le culte allait bientôt commencer, John salua amicalement le vieux couple chez qui il habitait depuis quelques semaines. Il se glissa sur le banc qu’il partageait d’habitude avec sa mère. Cinq dimanches avaient passé depuis leur dernière rencontre. Cinq semaines au cours desquelles il avait essayé de ne pas penser à son apparence lorsqu’elle avait quitté la ville pour aller chez des amis à la campagne, où l’air pourrait, disait-on, la vivifier. Mais ici, en ce dimanche à la chapelle, avec cet espace vide à côté de lui, il était impuissant à contenir ces pensées. Il éprouvait un sentiment doux-amer.

Lorsque l’assemblée se leva pour chanter, il sourit. C’était l’un des chants que sa mère et lui préféraient.

Ô Dieu, notre appui dans les temps passés.

Les paroles s’élevaient en lui, avec force et chaleur. Il n’était pas difficile d’imaginer sa mère debout juste à côté de lui, ses jupes amples qui ondulaient quand elle chantait, ses yeux qui souriaient et sa voix haute et claire qui le guidait dans la mélodie. Notre espérance pour les années à venir.

Cette façon, aussi, qu’elle avait de poser la main sur son épaule en l’attirant plus près de lui, et comme elle le pressait plus fort quand arrivaient ses paroles favorites :

Notre refuge contre la tempête Et notre foyer éternel.

Après ce chant, l’assemblée se rassit sur les bancs pour écouter le sermon. Les premiers mots du pasteur n’étaient pas ce qu’aurait attendu John.

— Il y a un corps qui se balance au bord du fleuve aujourd’hui, dit-il avec lenteur de sa voix écossaise de baryton qui résonnait à travers la chapelle. Beaucoup l’ont vu mourir. Beaucoup se sont même réjouis de sa mort ; mais je vous dis ceci : aucun d’entre nous n’est vraiment différent de ce pécheur, pendu sur le quai. Nous sommes tous déchus de l’alliance avec Dieu. Nous avons tous rompu son alliance et transgressé ses lois. Aucun de nous ne possède de quoi couvrir notre nudité, tant nous sommes misérables.

Le pasteur s’arrêta et un silence glacé tomba sur la salle. John, la tête courbée, eut l’impression que l’homme mort le fixait droit dans les yeux.

— Et cependant, chacun d’entre nous a l’espérance de la vie éternelle. Chacun peut être racheté. Le plus vil des pécheurs peut accourir vers Christ pour recevoir le pardon.

Le pasteur parla ensuite de la loi qui est un pédagogue pour nous amener à Christ. John comprenait peu mais ressentait beaucoup. Son estomac se crispait, sa respiration devenait difficile comme s’il manquait soudain d’air. Mais il se sentit, sans aucun doute, soulagé lorsque le sermon prit fin et que l’on recommença à chanter. Et quand il se leva, ouvrit la bouche et laissa sortir sa voix, ce fut comme si sa mère était là, juste à côté de lui.

La semaine suivante, John se réveilla plus tard qu’à l’ordinaire. Il faisait jour et il entendait des voix à l’étage inférieur. Il reconnaissait le vieux couple, mais il y avait une autre voix qui ne lui était pas familière. Il essayait de comprendre ce qui se disait, mais les voix étaient comme étouffées. Il ressentait de l’excitation. Il allait avoir sept ans dans quinze jours et s’attendait à ce que sa mère soit suffisamment rétablie pour le recevoir. Allongé dans son lit, il anticipait la joie de monter dans la diligence et de voyager vers les prairies du Kent, à l’est. Avec quel zèle il allait polir les boucles de sa culotte et ses chaussures, et brosser jusqu’à la plus petite poussière sur son manteau. Il lui rapporterait toutes les nouvelles

de Londres, lui transmettrait au mieux les sermons qu’elle avait manqués le dimanche. Il évoquerait, peut-être même, les grandes foules qui étaient venues voir l’homme pendu ; mais il en parlerait comme d’une rumeur et non d’une expérience vécue.

Aussitôt habillé, John descendit et entra dans le salon, encore un peu perdu dans ses pensées. Le vieux couple était assis là comme d’habitude, mais ce fut la présence d’un inconnu qui lui fit reprendre ses esprits. Il était plus jeune que son père mais paraissait tout aussi sombre.

— Maître John, dit la vieille dame sans regarder personne en particulier. voici M. Catlett. C’est avec sa famille que ta mère a habité ces dernières semaines, dans le Kent…

Sa voix s’estompa. Personne ne dit mot.

John, pour cacher sa confusion, fit une petite révérence, comme il avait vu son père en faire quand il rencontrait un riche marchand sur les quais.

— Je suis heureux de vous rencontrer, M. Catlett. vais-je voyager avec vous aujourd’hui pour aller voir ma mère ? Est-elle déjà rétablie ?

Il n’y eut pas de réponse. John scruta le visage de ceux qu’il connaissait ; mais ils ne lui répondirent pas non plus. Tous les regards étaient fixés sur l’homme assis près de la cheminée qui, lui, regardait par terre.

— Ta mère, dit M. Catlett d’une voix étranglée. Elle est décédée.

Amazing Grace raconte la véritable et émouvante histoire de John Newton, marin anglais devenu négrier avant de se transformer en fervent chrétien et auteur de l’un des chants les plus célèbres au monde. Cette biographie, écrite comme un roman, dévoile son parcours marqué par la douleur, le rejet de Dieu et l’horreur de la traite des esclaves, avant de basculer vers la repentance et la découverte d’une grâce bouleversante. Newton, autrefois acteur de l’oppression, finira par s’élever publiquement contre l’esclavage et témoigner de la puissance du pardon.

Fruit d’années de recherches, le récit met en lumière un fils prodigue qui retrouve le chemin de la maison, un amour persistant qui surmonte les obstacles, mais aussi un homme brisé par les épreuves et la cruauté de ses semblables. Sa descente dans la souffrance la plus sombre révèle l’universalité du besoin de miséricorde et la possibilité d’une rédemption, même pour les fautes les plus graves.

L’histoire de Newton n’est pas seulement un témoignage personnel : elle nous interpelle aujourd’hui encore. Elle invite à reconnaître nos blessures et nos hontes, à chercher la grâce même quand la vie déçoit nos attentes, et à croire que nos fautes peuvent être rachetées. Depuis près de deux cent cinquante ans, l’hymne Amazing Grace fait vibrer chaque génération, rappelant le désespoir de la condition humaine sans le secours de l’amour intarissable de Dieu et la promesse du pardon.

Bruce Hindmarsh, docteur en philosophie (Oxford), enseigne la théologie spirituelle et l’histoire du christianisme au Regent College (Vancouver). Il est l’auteur d’une thèse sur John Newton et a édité ses écrits spirituels. Conférencier et auteur reconnu, il intervient dans le monde entier sur les domaines de l’histoire, de la théologie et de la vie chrétienne.

Craig Borlase est un journaliste-écrivain à succès pour le New York Times, le Sunday Times et à l’international, collaborant avec d’autres pour créer des biographies saisissantes et engageantes. Il est le co-auteur de Braver le Djihad aux Éditions CLC France.

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.