Paroles Suivantes
épaisse chaleur— le ventilateur poussif brasse de la poix
elle est cette larme qui serpente sur ma joue et puis s’évapore
ombre des barreaux — même le chant du loriot semble être encagé
après les orages les buissons de lauriers-roses trainent lamentables
une touffeur grasse sourd des murs et une mouche nage dans la glue
orage de grêle — répandues sur la terrasse les fleurs du laurier
cauchemars en miettes — l’aube traine les boulets des nausées nocturnes
désespérément la fourmi qui se noie tente de griffer la rive
Quel illusionniste a escamoté les mots qui parlent de doute ?
une larme qui s’égare et creuse la joue sous des yeux rougis
petite étincelle tu as rempli le néant de lumière
quand reviendra-t-elle s’abreuver dans le feuillage la frêle mésange
dans la nuit d’orage le grondement d’un éclair puis plus de lumière
la fin du printemps au milieu des rayons pâles prend des airs d’octobre
un profond silence accompagne la musique de la pluie de juin
un pesant silence puis un chien aboie au loin — le ciel s’enténèbre
la pluie sur l’auvent elle en aimait la musique — déjà le soir tombe
Que veut le loriot ? Tous les matins il serine la même menace.
d’un lent bâillement je bascule hors du sommeil — odeur de café
sur le sable le rond dans l’eau n’en finit pas de mourir
une ombre est venue avant que le soir s’installe — le ciel s’est couvert
matin en silence du soleil à la poussière tout reprend sa place
l’aube pointe à peine sa lumière vient d’entrer sur un chant d’oiseau
ses traits sur le sable les pensées vont et viennent — la journée s’attarde
de cet arrosoir ne coule qu’une eau amère pour me souvenir
la nuit sans couleur dans mon regard vague — ce matin les ans me pèsent 135