Paroles twittĂŠes
Paroles twittĂŠes I
Clair Charpentier
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4 mars 2017 encore un matin où la grisaille l’emporte sans contestation clair soleil de mars — le printemps nonchalamment taquine l’hiver un éternuement en repoussant le volet — hiver ou pollen
5 mars 2017 je sais que j’arrive au quai du port décisif et je vois l’amer c’est un soir paisible les bornes du bord des routes se noient dans la brume
6 mars 2017 une nuit houleuse où les démons m’asticotent — il pleut ce matin un soleil sans force enveloppé de grisaille frise l’eau des flaques aujourd'hui demain jusqu'à la chute des temps je serai autiste les os de mon corps grincent — vieux volet rouillé qui bat dans le vent
ici l’hiver muse même les fleurs d’amandier restent mitouflées
7 mars 2017 frisson ce matin l’hiver revient sur ses pas d’un revers de main les nues fuient nerveuses au-delà de l’horizon — le journal m’échappe même entre les lignes le monde va sur la tête — de rage on le ferme je ne compte plus les minutes qui se perdent au milieu des heures un signe ce soir est venu plisser l’eau lisse de mon lac placide
8 mars 2017 j'ai un brin de chance la salle d'attente est vide je passe en premier frisson ce matin — à travers les branches nues le ciel est limpide une brise lente secoue les dernières feuilles mortes dans les chênes. les vols d’étourneaux au-dessus des villes grises sculptent les nuages les grains s’entrechoquent au milieu du sablier et le temps s’égare courbé sur mon ombre je sépare de la terre les miettes du soir
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9 mars 2017 le soir me présente le bagage à peine ouvert d’une nuit pesante — et je me réveille de son souffle chatouillant son nez sur mon front j’ai repris la plume qui me paraissait si lourde — mais l’encre est épaisse transpirant je rentre le jardin collé au front — journée lumineuse poser d’un soupir la mélancolie du soir sur la terre lasse incompris vos signes sont le fanal cependant d’un chemin étrange
10 mars 2017 cafard sur la neige — vous décrivez noir sur blanc l'ombre sans lumière clair matin à l’ombre le bol de café fumant embaume l’auvent une fleur de chêne est tombée entre les pages du livre entrouvert vapeurs de café — je me remets doucement d’une nuit sauvage au sommet du cèdre la tourterelle trépigne — quand va-t-il oser
… mais elle le sent du coup elle ne l’embrasse qu’un euro sur deux le chien du voisin m’a donné un coup de patte pour creuser les raies la mélancolie recouvre le crépuscule d’un foulard de soie
11 mars 2017 ciel plein de soleil — la lanterne sur le mur cisèle son ombre je bâille et m’étire une journée sans surprise franchit la fenêtre le soleil enfin s’est décider à hisser les couleurs des fleurs on n'oubliera pas Fukushima mon amour — un grand éclair blanc un éclair bleuté cligne entre les branches— un geai a changé de chêne sur le banc sans force d’une feuille qui s’envole j’admire l’aisance
12 mars 2017 l’ouate dans le ciel maintenant fait grise mine — le temps tergiverse le ciel prend parti — 3
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aujourd’hui il est chagrin et déjà il pleure
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mon ombre me semble bien plus vivace que moi — matin de printemps
l’ombre de mon chat d’une agilité féline joue avec mon ombre
un petit nuage perdu au sommet du cèdre — j’essuie mes lunettes
ombre sur le mur — la lanterne prend des airs de cygne inquiétant
la pluie d’aujourd’hui n’a laissé sur la terrasse pas la moindre trace
14 mars 2017
le rideau frissonne — au crépuscule les ombres ont l’air de fantômes une averse gifle férocement une affiche de sous-vêtements
le soleil se lève dans les replis froids de mars — partout de la brume puis l’ombre s’échauffe la buée sur le banc fume et je peux m’asseoir
13 mars 2017
aussi embrumé par le parfum du café sur mes verres sales
jardin indécent — des corsages de pétales frémissent dans l’herbe
mon chat n’aime pas le bruit des pages qu’on tourne pendant qu’il rêvasse
sans la moindre honte les petits pêchers fleurissent sous les chênes nus
je viens de finir un plat qui me mange froid — un second cancer
grasse matinée — même l’odeur du café tarde à se lever
grâce des nuages qui traversent l’océan — merci de me suivre
quelle bonne blague ! aujourd’hui c’est l’annuaire je cherche un dentiste
grace of clouds which cross ocean — thanks following me
matin de papier froissé l’encre à peine sèche — la corbeille est pleine
un grand corbeau noir d’un vol ample et élégant agace le ciel
du haut de mes ans sans plus d’espoir je contemple la mer et le Styx
au milieu des ronces un tout petit champignon a trouvé refuge
j’ai passé plus de temps à faire la vaisselle qu’à lécher mon assiette
dans les yeux du chat une grande indifférence pour ce que j’écris 5
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15 mars 2017 le jour s’est levé la rumeur de la vallée traverse mes tempes accrochée au cèdre la lune blafarde mime une perfusion la salle d’attente — quelques fantômes patients redoutent leur tour posée sur le banc une feuille attend patiente qu’un coup de vent passe hélas maintenant la nuit couvre la campagne et la lampe lasse peine sur la table étroite de cette froide mansarde
la nuit est tombée d’un soupir j’ouvre la boite et prends le cachet l’eau tremble un peu dans le verre quand je le porte à ma bouche la nuit m’a surpris je ne l’ai pas vue couvrir l’ombre de mes jours la nuit m’a surpris je ne l’ai pas vue couvrir l’ombre de mes jours lune funambule qui ondule sur le fil d’une confidence
17 mars 2017
16 mars 2017
filaments de brume — dans la fraicheur du matin le soleil respire
une tourterelle pleine d’enthousiasme enseigne le plain-chant aux pies
j’ouvre le volet et le jardin m’honore d’un vol de ramiers
le sommeil me pègue — hier soir je me suis couché à l’heure des brousses
un bruissement d’ailes — un ramier secoue les chênes c’est de bon augure
il lustre son poil — la terrasse même à l’ombre est son territoire
le vieil amandier surveille jalousement sa dernière fleur
sourire confus — dans le pot de confiture la trace d’un doigt
vague à l’âme — mon esprit vide glisse dans la glu des pensées
quand il ronge un os même le chien du voisin ne connaît personne
le chien du voisin qui courait après mon chat s’est cassé la patte
fleurs de grenadier votre couleur seule explose rouge cependant
brillant au soleil les fleurs du petit pêcher prennent de la graine 6
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18 mars 2017 la vallée se tait étouffée par un bâillon de brouillard épais des lambeaux de brume déguisent le Garlaban en zombie de pierre sur l’autre versant la Sainte-Baume s’estompe d’un pinceau humide mon chat qui ronronne adore que je lui parle comme à un enfant faux-pas au réveil — contre la vitre une mouche s’est trompée de porte comme un mot secret le soir glisse sous la porte — le cœur bat plus vite le chien du voisin a joué dans le jardin — mon chat fait la gueule la nuit même les chats gris ronronnent peau de shamisen — l’âme d’un chat défunt miaule sous des doigts de fée
19 mars 2017 soleil facétieux — il est entré dans la chambre par la fente étroite mon chat se réveille — devant son bol de croquettes je bâille et m’étire
le soleil dans l’œil il le cache sous sa patte — grasse matinée le papier résiste sous la plume qui s’accroche à la moindre fibre fatigué je rentre du jardin sans compassion — je range mon ombre yeux clos esprit vide je viens de pendre mon ombre au croc de l’oubli le chat circonspect se fond dans le crépuscule entre chien et loup
20 mars 2017 soleil déjà haut — encor plus haut sur le cèdre une tourterelle une tronçonneuse pour honorer le printemps au loin pétarade près de son coussin il surveille la fenêtre — un chien peut surgir il est rassuré il n’y a pas de danger mon ventre est douillet voilà la nuit tombe goutte de soir après l’autre sur de lents soupirs derrière l’écran tu peux bien la ramener — un jour je t’aurais devant le miroir le chat se mire —on admire ce sphinx de tiroir 7
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les pas dans le sable je regarde la rivière qui coule sans trace
soir mélancolique — la plainte d’une corneille déchire le ciel
21 mars 2017
tout s’est bien passé — le médecin est content de son exercice
sur le lit défait le chat d’un profond sommeil prend toute la place
tarente distraite — elle brille avidement dans les yeux du chat
pur arabica — un cri de sable précède l’odeur du café
d’une tempe à l’autre un train raye mes orbites et secoue ses rails
la vie reprend sève quand la nuit cède et se rompt quand le jour se lève
23 mars 2017
c’est un printemps terne — je me retourne souvent pour chercher mon ombre
sur touiteur si tu postes une photo de chat t’as cent followeurs
une voile grise conduit le soir jusqu’au bord du céladon vide
le printemps est revenu il va peut-être forcer les cerisiers à fleurir dans ton cœur de pierre
une tourterelle sur la route de mon chat y laissa ses plumes
l’averse est finie — une lumière d’or pâle brise les nuages
les plumes éparses sous les chênes délimitent la scène de crime
le matin prend force — sur les pierres des restanques les ombres s’aiguisent
22 mars 2017
ne vous fiez pas à ma gueule de métèque — je suis une pâte
dans le hall d’attente je suis le premier fantôme — pas de quoi crâner
fleurs de cerisiers blanches si tristement blanches sous le ciel d’orage
assis je patiente tandis que dehors le ciel rit sur les collines
surpris par l’averse mon chat est rentré trempé comme un chien mouillé
le soleil serein me tape entre les épaules quand je sors de l’ombre
drame après l’averse— pour la fourmi qui s’y noie la flaque est profonde 8
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24 mars 2017
le bruit de la pluie a chassé mon dernier rêve — palmiers dans la boue
matin de paresse — le front sur la vitre sale je compte les gouttes
forcé de rentrer l’auvent sert d’abri aux flaques — la pluie s’embourrasque
le chat est sorti malgré les flaques douteuses sermonner le ciel
dans la nuit mon chat s’est réfugié sur le lit recouvert d’orage
les tuiles qui glissent mon acrobate de chat sait bien les dompter il préfère cependant rester maitre de sa couette
c’était si bien imité qu’on aurait pu croire des larmes de joie
j’aime quand le réveil affiche 11:11 la journée est presque à son acmé pas le trouble 00:00 ou 22:22 Et surtout il n’affichera jamais 66:66 films scandinaves — de leur torpeur mon chat lent ne peut se passer
il n’y a plus d’encre dans le stylo que tu poses tu vois ta main tremble pour un shamisen la peau d’un chat ne suffit — il lui faut son âme
26 mars 2017
un spectre marmonne — on ne sait ce qu’il se trame sous l’ombre linceul
ce n’est pas du luxe dormir une heure de plus sans s’en rendre compte
j’ai su une langue que comprenaient les collines — j’étais un enfant
une heure volée dans les limbes envolée — je bâille et m’endors
poussière futile noyée dans le sablier le temps me dévore
l’averse a cessé les barrières de la nuit s’écartent enfin
sur le quadrillage un cercle dit au triangle : ”on prend la tangente ?“
toute la nuit j’ai traqué des moutons auxquels on n’en conte pas
le journal d’hier las des mauvaises nouvelles crisse sur le sol il va où le vent le pousse heureux comme un chat qui joue
choisir bleu ou gris le ciel ne sait pas encore — moi aussi j’hésite
25 mars 2017
l’herbe encore humide s’endimanche de couleurs et de chants d’oiseaux 9
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le soir s’éternise fourbu sur les fleurs fermées — un trop long soupir
assis sur le banc j’attends que passe le soir — il est en retard
l’étau sur les os se resserre et je grelotte comme une poulie
dans ma main je garde encore un peu de chaleur — je serre le poing
le soir me démange — vêtement trop ajusté de mauvaise laine
28 mars 2017
ces marches trop hautes la journée n’en manque pas — je suis essoufflé
j’ouvre la fenêtre — les fleurs de jasmin parfument le soleil du mur
sur la terre tiède erre la chanson de l’herbe et du vent moqueur
avec indulgence je souris aux craquements d’une pie revêche
le temps broie le monde comme le cancer pétrit l’ordre de mes tripes
assis sous l’auvent on échange des nouvelles le printemps et moi
dans la nuit patiente de pédants crapauds échangent leurs vains points de vue
fleurs échevelées dans le pré — les pissenlits du printemps prochain
27 mars 2017
après un hiver à invoquer le soleil mon chat dort à l’ombre
soleil ce matin — pour faire bonne figure j’ouvre les volets
papillon citron ce soir comme une rondelle au bord de mon verre
soleil insolent — je rabats les jalousies sur mon humeur sombre
la soirée fraichit je traverse le jardin en sifflant mon chat
des ombres tranchantes soleil d’automne à Pékin fendent les carreaux
sa patte remise le chien du voisin s’en prend encore à mon chat
à l’ombre des chênes deux papillons palpitants dessinent des cœurs
in the green garden cherry blossoms bless blue sky over growing grass
je lève la tête le ciel pâlit peu à peu — je baisse la tête
29 mars 2017 10
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je suis en retard — devant moi plusieurs fantômes attendent leur tour
d’une main nerveuse pendant que mon chat musarde j’écris des haïkus
dehors le soleil inonde la rue de joie — un néon clignote
mon voisin végan n'aime pas les chiens moi je n'aime pas les courges
il fait doux et clair le printemps me fait risette quand je sors du trou
mon autre voisin en face celui-là aime les chiens mais il déteste les chats j’aime pas les courges
je me pose enfin mais sur un fil chancelant ma chaise vacille puis j’ouvre les yeux — le ciel encore à sa place le chat sur le lit single malt sans glace — dans les branches d’olivier un petit nuage mes tympans débordent — un colloque de crapauds a loué la nuit la soirée me pèse — les cernes noirs sous mes yeux tombent sur les joues
30 mars 2017 soleil dans la brume — j’ouvre les yeux ce matin sur un nouveau monde soleil dans les yeux — à la vapeur du café se mêle mon souffle un escargot laisse un message sur la table — laissez-moi le temps sur touiteur si tu fais un méchant jeu de mots t’as cent followeurs
je rentre fourbu — une odeur d’herbe coupée m’annonce et me suit spectacle de guerre — la tondeuse impitoyable rase la luzerne
31 mars 2017 levé bien trop tard pour que je puisse surprendre l’aube à sa toilette le chien du voisin enfermé dans le chenil — mon chat se désole le chien libéré mon chat a trouvé refuge sous les couvertures lumière embrumée par la chute du pollen — mes yeux enrhumés un théâtre d’ombre — les collines se diluent dans la nuit sans lune au fond du jardin j’ai échangé ma sueur contre une odeur d’herbe le voisin déteste que je joue avec son chien — c’est un chien de garde 11
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01 avril 2017 un brouillard léger étire ses filaments entre les pins sombres grasse matinée — les collines embrumées émergent à peine la pluie cette nuit n’a laissé sur la terrasse aucun témoignage quelquefois les rêves tangentent les cauchemars — et en plus il pleut mon père est juif ma mère arabe je suis pédé j’ai de la chance j’aurais pu naître noir au fond il ne reste de cette journée de pluie que mes pieds mouillés le rideau de pluie est le seul rideau qui tombe — demain rien ne change le front sur la vitre tous les arbres sont des saules — pluie interminable la pluie suit l’éclair comme son ombre
02 avril 2017 ce matin d’avril la pluie a surpris la pie prise sur le faîte crachin matinal — ma tête embrumée réclame un café d’urgence
le soleil s’épuise à percer le ciel plombé — copeaux de lumière matin sans couleur le printemps pourtant promet l’odeur de ses pluies ombres sans contours sur la terre sans ardeur — flou de mes pensées sur le quai sans geste l’un s’en va mais l’autre reste — un mouchoir pour deux sur la vitre froide dans la buée de mon souffle j’évite les flaques captif de la pluie j’ai parlé avec moi-même du beau temps et d’elle de longs doigts glacés surprennent mon front brûlant et ce sont les miens sur les fleurs pliées le crépuscule déploie une aile de pluie dans la nuit un duc de je ne sais quelle taille questionne un crapaud
03 avril 2017 un si petit corps pour sa petite personne — mon chat me sourit ce matin je bâille d’avoir manqué les couleurs d’une aube invaincue il est tard pourtant — je me rends à la lumière les yeux pleins de nuit 12
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quelques perles brillent pendues aux feuilles nouvelles — présent de la pluie le soir se prépare à recouvrir de velours mon cœur fatigué la brouette est lourde dans la côte — en plus il faut trainer ses années je rentre à présent — mes mains sentent l’ail sauvage du vieux mur de pierres pas le moindre bruit les feuilles ne tremblent plus — la vallée respire dans la nuit bavarde les crapauds me recommandent de bien rester coi
04 avril 2017 fauchant la luzerne le chien du voisin s’en vient troubler mes andains de l’herbe coupée une fragrance envoutante farde ma sueur le miroir me ment — c’est à peine si je fais l’âge de mon ombre le verger prend forme les fleurs ont cédé la place à des billes vertes un voile de soie sur mes yeux au crépuscule ondoie lentement rassasié d’odeurs j’ai posé mes os rompus sur la balancelle le soleil fourbu
a glissé sous les collines — j’ai perdu mon ombre
05 avril 2017 j’enfile mon aube pour rejoindre les fantômes — le soleil se lève les mêmes visages toujours la même pâleur le même silence un son d’air pulsé m’engourdit de somnolence — une longue attente soleil dans les yeux je respire le matin — parfum de rosée des bruits de labeurs parviennent de la vallée — ah saine paresse en face de moi la Sainte-Baume s’embrume — prémices d’orage Garlaban derrière complote avec le vent d’est — sûr il va pleuvoir sur l’auvent la pluie claque des dents et des tuiles — dessous je frissonne la pluie a cessé — l’herbe hachée a une odeur de foin pourrissant
06 avril 2017 le soleil n’a pas la bonne température — retour au panier il faut bien le faire — 13
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lentement je me prépare à céder mes jours
d’un contraste acéré m’ont coupé la parole
soleil sur mes mains — un paysage pétri d’ombre et de lumière
il est de matins qu’on est très heureux enfin de voir se lever
les lilas en fleurs lilas blancs et lilas mauves troquent leur parfum
premières chaleurs — dans le parfum des lilas les premières mouches
que l’ordre règne je dois tailler le bonsaï il se prend pour un chêne
consciencieusement mon chat depuis la terrasse compte les brins d’herbe
d’un long bâillement je me glisse hors du sommeil qu’exigent mes ans
les cheveux hirsutes des pissenlits sans pétales attendent le vent
les chatons de chênes entre les pages du livre ont trouvé refuge
luisant de rosée le chat a conduit la nuit jusqu’à son panier
un bruit de tonnerre — les écailles de ma peau crissent sous mes ongles
08 avril 2017
ce soir sous lampe pour ne pas se répéter mon crayon hésite la lune escalade le chêne au bout du jardin — luisante d’effort la vieille tondeuse malodorante et vibrante me ressemble un peu
pendu desséché l’ombre du fanal rouillé grince sur le mur je bâille et m’ébroue renvoyant sur les murs sombres des éclats de nuit le soleil se lève — je suis fardé du visage d’un être vivant
07 avril 2017
le goût du café plutôt amer ce matin me racle les rêves
le trèfle scintille sur son étendue mouvante mon esprit patine
faudrait que j’arrête de retouitter tous les chats sautant sur ma ligne
la porte qui bâille laisse le soleil lustrer le museau du chat
du mur mitoyen il surveille la frontière avec indulgence
les ombres du mur
nous sommes rentrés 14
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de la promenade avec des odeurs de ciel
d’une œillade le soleil m’offre un arc-en-ciel
un loriot peut-être rompt le calme monotone du doux crépuscule
ferme la fenêtre il ne faut pas que tarisse mon désir de fuite
la lune gibbeuse ensemence la nuit sourde d’étoiles laiteuses
la lune se dresse luit et impassible inonde la nuit nostalgique
crapaud ou grenouille qu’importe ce que je crois la nuit me survole
10 avril 2017
09 avril 2017
des rêves rugueux ont laissé des ecchymoses sous l’arc de mes yeux
soleil dans les yeux c’est bon de se répéter vapeur de café
craintes du matin un café et son parfum seront mon armure
le printemps parait de plus en plus téméraire mais l’été vaincra
animal inquiet la caresse du soleil pour me rassurer
un loriot s’entraine — la tourterelle s’obstine et lui cloue le bec
le chant d’un oiseau a libéré ma poitrine je respire enfin
soudain le silence fige branches et oiseaux — mon chat fait ses griffes
des jours qu’on se croise on se tourne on se détourne sans se reconnaître
pause de midi — au fond du verre un glaçon attend qu’on l’abreuve
suivre ses suiveurs serait la moindre des choses mais pas de trop près
les langueurs du soir s’étirent d’un chêne à l’autre — moite est le silence
se dissimuler sans pourtant se travestir — un masque grotesque
nous sommes restés sur la terrasse ombragée promener nos songes
dans les bras du soir je regarde la journée — je soupire un peu
il est loin encore le crépuscule espéré des crapauds loquaces
d’un claquement brusque je referme ce vieux livre oubliant le signet
au bout du tuyau
contesté violemment 15
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un crapaud prend la parole — le soir tombe à peine
la tourterelle esseulée cherche compagnie
un pied dans la barque avant de franchir le Styx je teste la nuit
fin de la journée — les longues heures s’étirent loin vers l’horizon
11 avril 2017
fin de la journée — je respire lentement en fait je soupire
sauter à pieds joints sur le jour qui me devance avec le sourire contre le fil d’eau des filaments de pollen tentent de survivre un chien qui aboie des bruits de chêne froissé — la vallée s’éveille le soufflet s’embrase un marteau trouve son maître un cri de fer chaud comme un café tiède le temps passé n’a qu’un goût d’amère potion offert au sommeil sur ma table de chevet il rêve et sourit plonger dans le Styx pour ne pas payer Charon — Harpagon s’en tire sur un coup de vent plusieurs milliers de chatons couvrent la piscine fin d’après-midi — des rubans de soie dorés floutent les collines fin de la journée — entre les branches passives les chants se sont tus fin de la journée —
début de soirée — j’enfile un manteau de nuit boutonné d’étoiles photo barbouillée — dans mon vieil OM10 le film est périmé
12 avril 2017 pas de spectre en vue la salle d’attente est vide — je hante en premier que l’attente est longue — la salle est pleine soudain de linceuls troublants dernière séance mais la comédie n’a pas dit son dernier mot quand je sors de là le soleil surprend les rides de mon regard morne pour que le soleil ne me reconnaisse pas je mets des lunettes du jardin que je frôle une abeille me tend un parfum de lilas midi sous l’auvent le soleil chauffe mes pieds fondent les glaçons il est temps je crois 16
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d’adresser un grand merci aux cueilleurs de lune
une abeille prisonnière — ouvrir le velux
ni droite ni gauche deux ramiers volent vers moi — fluctuants augures
le long du chemin une chatte énamourée nous geint sa détresse
fin d’après-midi d’une indicible langueur — mon chat bâille encore
allons mon gros chat soyeux qu’est-ce que ça peut nous faire
ni thé ni café un grand verre d’eau gazeuse peut mettre ma tête en effervescence tout bien réfléchi ma pensée est aussi fade qu’un verre d’eau plate une guêpe hagarde cherche une tuile où mâcher son origami vient le crépuscule dans un silence sans ombre couvrir ma grisaille dans ma tête grince encore un vieux cafard qui radote
13 avril 2017
la clameur du vent tambourine dans les chênes — la sieste en fanfare mon esprit s’égare je ne peux le rattraper qu’en fermant les yeux la ligne de crête bleuit avant de noircir — la journée m’achève juché sur les tuiles d’une patience de chat il guette la lune entre les collines un luisant ballon d’enfant indolent et libre ne tardons plus trop dans la chambre ensommeillée un rêve m’attend
le café tiédit — une guêpe téméraire au bord de la tasse
14 avril 2017
les sons du matin enrobés de la lumière du soleil d’avril
la colline en face est barbouillée de trainées de sillons humides
l’ombre délicate sous l’arbre de Judée un peu rosée encore
sur le jour qui vient je dessille mon regard sur le jour passé
contre l’arrogance et les fausses certitudes sourire en silence
j’ai rêvé de sentes que je grimpais en souffrant — j’ai mal aux molaires
sous le haut plafond
je ne sens plus l’ombre 17
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du lumignon corrodé qui ronchonne en moi
inébranlable plastronne dans le vent frisquet
cette lanterne rouillée qui grince encore et encore
par-dessus la rampe un coup d’œil dans l’escalier — la pénombre suit
comme tu y vas — je fléchis sous le fardeau de vos compliments te voilà entré dans le siècle de l’obscur caché athée souhait la nuit je croisait des barges chargées d’étoiles qui fendaient le ciel le ciel sans soleil couleurs vertes sans contour un tableau sans ombre sur le banc je pose une journée de dialogue avec le jardin d’un saut d’écureuil il ne reste que la queue derrière une feuille
j’ai rangé la bêche — pour mes souvenirs futile de creuser profond boulanger sommaire le vent roule les nuages par dessus les pins quand le vent s’essouffle le silence circonspect et bruissant des feuilles couché sous la lampe il rêve à tous les haïkus qu’il pourrait écrire
16 avril 2017 d’une nuit à l’autre les rêves changent de langue — parfois ils bégaient
15 avril 2017
au fond de l’assiette mon chat a trouvé un œuf — on en glousse encore
en ouvrant la porte les poils s’en sont hérissés — j’ai remis ma laine
grasse matinée — pour lui un bol de croquettes un café pour moi
les ombres moins nettes des pensées qui vont et viennent — un second café
le soleil s’accroche à la cime du grand cèdre et chasse la pie
les rayons plus frais font bonne figure encore — ah le fil d’avril voilà une histoire anecdotique et ancienne — je l’ai oubliée une tourterelle
Jour de grève Nous cherchions du verre bleu et poli d'embruns, sous les galets la récolte fut d'infimes éclats tachetés. Heureusement, le vent qui écoutait ne le répétera pas. C'était hier, hélas aujourd'hui sur la grève les vagues effacent nos empreintes.
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17 avril 2017 la couleur de mon ciel (sur la vermine des toits) frise l’insolence
la fenêtre ouverte claudiquant su ’ornière la température pen nsde sa voix ruisède
parler sans emphase d’une langue simple et droite qui sourit au cœur Jour de l'An Ici, les visages s'éclairent de fêtes ; lui cherche un sourire important et ses mains restent vides. Encore le vent dehors qui dit : "je sais !" mais à qui le confier ? Les routes qui s'évadent de ses yeux sont lacérées d'ornières.
le vent s’encanaille — il soulève le jupon des fleurs indignées de fils invisibles maniés dans l'ombre il dit qu'il nous a compris
Sur la table un bol de thé que sans cesse une main tourne s'éclaircit d'une larme La route n'est pas droite faut-il dire que ce n'est pas la bonne ? Referais-tu le monde si celui-là était parfait ?
un vif raoe sl s lai le soleil semblait seu ciel paminette s’insurge — coup de patte sur le nez du minet pressant statues sur un fil deux ramiers au regard grave a claqué qui joue entre grisaille d’octobre qui couvre même la brume automne sans tain moquent des étourn leuparfum s’évadle chant d oiseau couvre l de d’un d de duvethargéspar l’orage es lauriers se redressent larmoyants encore le ier la vallée brumeuse
je laisse entrer le soleil jusque sur mes os papillon de nuit — il se blottit sous ses ailes pour passer le jour
La nuit la ville est menaçante de ses impasses
rêvant sur le mur le lierre et le jasmin mêlent leur soif de soleil
le vent s’est couché mais d’un sommeil agité il grommelle encore
dormir dans l’armoire pour profiter du parfum de l’assouplissant 19
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vous remercier tous je ne le fais pas assez et je le regrette
j’ai versé ma tasse — ça ne va pas réveiller mon vieux téléphone
Au bout du monde y a-t-il une frontière ?
matin maladroit — je trébuche à chaque pas pour quitter mes rêves
la journée s’achève en dehors de mes chimères bilan pas fameux dire que je vis une molaire s’en charge depuis ce matin mon chat rêve assis sur le bord de la margelle d’un poisson énorme le vent s’est repris il n’avait pas terminé d’entasser les feuilles depuis si longtemps les soirs sont mélancoliques — les années me pèsent
Une odeur d'herbe coupée souligne le crépuscule la mélancolie sent bon ce soir L'air que tu respires libère des colombes
18 avril 2017 la surface du matin tangente la profondeur de mes rides le soleil se glisse doucement par effraction comme un rat d’hôtel je fais trop de bruit il est sorti sur le seuil pour s’en prendre au vent
à vous tous et toutes merci de votre indulgence envers mes mots niais fief de tous les vents la terrasse est en bataille — il rentre la tête soudain il se tourne — un brutal coup de vent l’a pris par surprise nous nous promenons mais je vois bien que mon chat est dans son assiette recru je m’assois — ma molaire me rappelle qu’elle est bien présente je me sens plus pâle en tout cas je l’imagine — j’ai fermé les yeux mon cœur se repose et moi sous la lampe lasse je bats la mesure je dupe mon monde je suis plus vieux que mon âge en réalité
Les mots chantent d'eux-mêmes pourquoi frapper encore d'un poing d'interrogation ? Deux cuisses longues se croisent infiniment
19 avril 2017 20
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un second café j’aurais l’impression ainsi d’être en équilibre fraicheur ce matin — le bol de café frissonne sur la table instable un loriot timide s’essaie au chant tyrolien — je crois qu’il grelotte l’une contre l’autre deux tourterelles sans zèle feignent la tendresse dans les herbes folles les premiers coquelicots se sont refermés
Il attend du gouffre le vertige de l'impatience soudain le silence — les maux effacent les mots et inversement homme sans mystère — un plat de nouilles trop cuites sans sauce et sans sel je marche sans ombre sans passé sans devenir présence éphémère des nuages roses chargés du vent de demain flirtent dans le ciel repos bien gagné — sur mes genoux il ronronne ses exploits du jour
L'histoire a commencé où commence le monde au bord des lèvres avec un sourire au bord de l'eau avec un galet Sur scène le clown s'use à cacher sous le fard les rides de son cœur
L'absence a des pudeurs qu'on maquille de rires
20 avril 2017 une nuit d’épines jusqu’au matin égratigne mes yeux écorcés réveil trop tardif — une gorgée de café remonte le temps la nuit fut bien longue — je ne sais combien de gouffres sans pont j’ai franchis des rêves sans lisse — j’ai glissé sur je ne sais combien de devers midi se rapproche et le soleil me rassure — la nuit est passée bruissant doucement à l’abri des pins les ombres ne me font plus peur …et la tourterelle jamais lasse de chanter fait du racolage enfer métallique — dressé sur ses rails un train encercle la ville hautain et distant un avion raille le ciel — fiente sur l’épaule soleil toujours haut pourtant le vent est chargé d’une odeur de neige
Tu t'élançais dans mes bras je m'élançais dans tes bras on ne s'est plus quitté dans ma tête 21
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Un papier qu'on écrit un papier qu'on chiffonne Un cœur qui se renverse La lampe s'allume dentelle cousue sur les caresses
21 avril 2017 à l’orée du matin comme à l’orée d’un bois je reste attentif j’écoute ma peau caressée par un soleil gorgé de silence le loriot aphone a retrouvé un ramage caché sous les feuilles une sauterelle intrépide et désinvolte goûte à mon café l’arrosoir percé abreuve de tout son cœur les pots ébréchés être sans passion je voudrais me dépouiller de ce monde en flamme le banc sous le chêne je m’assoie et j’ouvre un livre ”jardins de curés“ le soleil s’éloigne seule la cime du cèdre étincèle encore l’appareil photo sur les genoux je m’arrime à mes souvenirs ici l’heure est grise — les regards se désagrègent entre chien et loup
Il ne faut pas craindre
à force de temps passé que s'use le temps
22 avril 2017 le vent se recueille dans le silence des arbres — encensoir de feuilles un soleil sans joie s’éreinte entre les nuages à pétrir des ombres je tente une approche en grinçant de tous mes os vers la cafetière je frisonne un peu quand j’approche de mes lèvres la tasse fumante la tenue de schtroumpf pour humer les pâquerettes est indispensable mon chat a une vie intérieure très riche — surtout intérieure jour faste aujourd’hui j’a nettoyé le clavier — plus de mots grossiers une clarté sale comme un égout de lumière suinte de la lampe je laisse après moi les illusions innomées ma mémoire est vide dans le laurier-rose un papillon téméraire part en éclaireur mon chat bosse encore — comprendre il fait un bosse sur la chaise-longue
Tu contemples la mer étale qui brûle dans le mauve du soir 22
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la falaise veille sur toi
Les joues ridées, creusées, grêlées comme écumoire, Tiraient sur le collet ; le gosier tronçonnait Une peau distendue ; et d’une veine noire Pulsait un sang vibrant qui au front résonnait. Après un long moment, j’ouvre grand le tiroir Et y enferme enfin ce terrible miroir.
23 avril 2017 soufflant sur ma tasse je me balance en suivant le rythme des branches indécis le vent pousse à droite glisse à gauche la feuille docile
devoir conjugal rendu envers la nation qui c’est le baisé ? j’ai bien mérité de ma carte d’électeur — un premier tampon
vivement je me retourne j’ai cru reconnaître le pas de mon ombre la vallée se fige comme si elle espérait la fin du suspense
me voilà rentré — curieux mon chat me demande où j’étais passé
la fleur d’hibiscus que le vent a arrachée flétrit sur le sol
dernières nouvelles le ciel toujours à sa place — je suis rassuré Jour de visite
Les bruits se prolongent et se perdent ; Regard figé sur le néant sans issue, immobile, le corps se dépose. Le souffle est absent sous le drap trop tendu : immobile, le corps se repose. Subitement mais sans surprise, le corps las des fêtes s'est séparé de lui-même. un inconnu semble s’être glissé à ma place — ce miroir me glace
Le portrait de la nuit plastronne sur l’armoire. Souvent je le regarde et on m’y reconnaît : Les mêmes yeux fiévreux, fermés à la mémoire ; L’ orbite était profonde, un trou que façonnait Le sourcil en broussaille, extrait d’un vieux grimoire. La bouche était un trait qui jamais ne sonnait ; Le crane sans cheveux et cependant sans moire, Dominait un regard qui vous désarçonnait ;
fin gourmet mon chat s’est voté une seconde sardine Les doigts quêtent du vent le poids d'une caresse
24 avril 2017 le premier café n’est pas plus amer pourtant — oui mais jusqu’à quand malgré la lumière le ciel me parait plus pâle — pensées anémiques restrictions déjà — je me refuse le droit au moindre sourire puis je me raisonne — le cœur enfin plus léger d’un second café narquois le miroir 23
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me renvoie un teint de vieille carcasse graisseuse
un vieux ballon sans couleur fuit sur l’herbe lasse
cette nuit j’ai couru l’Érèbe j’en garde le souffle court
un marteau-piqueur insolent couvre le son du pic dans le bois
Nuit sans lune Pas de vent, pas d'orage, rien n'affleure à la conscience cette nuit. L'esprit se vide et se consomme : personne n'est venu changer la lampe et la lumière a fuit. Tendre la main n'est pas facile pourtant ce n'est qu'un geste futile et sans conséquence. fin d’après-midi je me repais du silence somptueux des arbres pigeon bec cloué j’oscille sur mon perchoir en lissant mes plumes l’estomac en vrac je balance sur le banc les yeux dans la vague j’ai ouvert un livre hélas je l’ai déjà lu ”la nausée“ de Sartre
les ombres s’inclinent devant la nue qui traverse mon regard perdu la vallée nerveuse n’en finit pas de trembler — le monde est trop vieux au prochain éon la terre aura effacé l’arrogance humaine boule de roulette tournant autour du néant — noir je perd et passe un œil dans le ciel — les nuages distendus pour jauger la terre de lourdes nuées grondent pour qu’avance l’heure du crépuscule je cale la joue dans la paume de ma main — le soir goutte à goutte
puis un autre s'ouvre autre ciel autre rivage la fête des mots
elle porte un masque — je ne me reconnais pas dans l’eau de ses yeux
le ciel est noir sans étoile un cœur désespéré dans la respiration des vagues
de nuits en nuits somnolentes qui se souviendra des vagues que le sable a subit ?
25 avril 2017
mon regard se remplit du sel et de l'odeur des pins qui se penchent sur toi
je reprends conscience secoué par l’amertume d’un café brûlant soleil sans lumière —
26 avril 2017 un rideau de pluie a englouti la lumière — 24
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le matin abdique
un reflux de la mémoire me fait frissonner
brume du café qui embue la vitre froide — l’attrait de la pluie le jardin sourit d’une odeur de foin mouillé — frisson dans la tasse la lumière mate qui sourd épaisse des nues — lumière pourtant
27 avril 2017
mon esprit cahote dans l’ornière du réveil — les ombres trébuchent
Dans la flaque d’eau j’ai sauté malgré mon âge avec mes pantoufles. Nuit de Noël Soudain le réveil au milieu de rien ; l'interrupteur se dérobe, refuse la lumière. La neige embrasée par le vent pare les vitres froides de grands cœurs impassibles. Plus de bruit, plus d'étoile, plus de pas sur la route : offrande de néant. jusqu’au bout du jour sur les murs ont ruisselé des plaques de nuit la lumière grise ourle l’ombre des collines — morne crépuscule
assis sous la lampe
La route s’égare et l’orage qui l’inonde ne va nulle part.
grisaille de l’aube — je me suis levé si tôt la nuit colle encore
Dans le vieux mur éboulé après l’orage j’ai retrouvé ma serpe
entre mes oreilles le frottement infatigable d’un tamis de sable
je quitte twitter je prends le temps de rêver j’entrouvre à twitter
dans le matin gris les tourterelles se taisent — un vibrant silence serrés sur la tasse je revigore mes doigts d’un souffle engourdi le matin effraie — les pissenlits décoiffés froncent tête basse l’esprit dans le vague j’ai traversé l’eau boueuse d’un jour sans escale les souvenirs las de remonter le courant glissent dans la vase mon ombre avait froid — elle craignait d’affronter une journée grise cailloux dispersés dans le lit de ma mémoire — stèles sans repère les ombres précèdent un crépuscule frileux — 25
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un rictus transi Jour de repos Posé sans équilibre sur un banc du jardin, le soleil pétrit ses mains ridées. Le vent qui a cessé garde pour les jours sombres ses confidences... C'est un matin d'hiver, clair pénétrant comme un matin d'hiver.
Quand tu veux parler, du sable sec et avide jaillit de ta gorge
Les minutes légères du bonheur partagé passent sur nos vies pesantes comme un torrent sur la roche le vent s’est calmé — soupir d’une feuille à l’autre le message passe le fauteuil boiteux aux bras lustrés par les ans m’accueille en grinçant l’âme bosselée je bascule mon humeur sur le siège informe crise identitaire — je ne sais pas qui me fixe là dans le miroir
28 avril 2017 le mistral en colère m’a claqué la porte au nez — colère rentrée battue par le vent même l’ombre des collines a courbé l’échine derrière la vitre j’entends la plainte assourdie des branches forcées harangue du vent plaintes du chêne étrillé silence des oiseaux Jour de Mistral Le vent se cabre dans les pins, les nuages torturés s'enfuient dans le vacarme et la fureur. Décidément l'hiver qui s'agrippe aux volets se moque des saisons. Mais qui es-tu, toi qu'une larme incommode pour te plaindre du froid ?
mon stylo usé à la plume obéissante n’a bientôt plus d’encre
Sous la lampe pale un ruban de mots musarde en quête de phrases. Sur ce monde noir il y a toujours un lieu où le jour se lève.
29 avril 2017 Le vent est tombé dans le murmure du soir ; les feuilles se posent. soleil dans les yeux je m’enivre d’un parfum de café fumant la tasse de café me convie au voyage — arabica du Brésil les vieux pissenlits 26
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et les luzernes en fleur flirtent dans le pré
de remonter le courant — je m’éveille en nage
courtoisie du vent — poliment il tient la porte aux rayons prudents
ce matin même le café a le goût d’une défaite
Dans les feuilles mortes au fond du jardin se cachent des bonsaïs sauvages
dans ce corps sans force je me sens comme en prison — la journée commence
dans les herbes hautes les craintes du papillon on trouvé refuge un chapeau de paille sur les yeux me dissimule l’ombre des orteils sur la chaise-longue j’ai tutoyé le soleil — douceur du printemps après mon envol j’ai rejoint la terre ferme — la sieste est finie
En me courbant souvent j'ai atteint l'âge d'homme il m'arrive encore de pleurer Quand les mots se pressent aux bords des lèvres vides leur sens se fendille.
Jour du Solstice La nuit est là si tôt, si vite ; Pourtant, les ténèbres livides vont s'ouvrir sur le rêve. Le vent qui ricane aujourd'hui sans doute un jour prochain murmurera de connivence. Mais les mains orphelines dans les poches se tendent vers un âtre transi. lové sur mes cuisses mon chat me tient chaud au cœur avec ses ronrons toute au long du jour il m’a aidé à chercher un soupçon de flamme
30 avril 2017
les coquelicots dans la lumière assombrie saignent sur le pré
derrière la vitre une compagnie de nues piaffe d’impatience
la lumière grise qui sourd dessous les nuages oppresse mon cœur
les ombres vaincues sur le mur de béton cru font pâle figure
les ombres s’effacent et le soir qui se précise ment au crépuscule
un bruit de moteur interroge la vallée — le silence hésite
au fond du verger la nuit glisse entre les troncs — un frémissement
j’ai rêvé si fort 27
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er
1 mai 2017 soleil et averses tendent des diamants aux feuilles que le vent détrousse une nuit d’averses a abreuvé le verger — le soleil l’embaume soleil pour arbitre le vent joue avec les nues — spectateur comblé les ombres sont vives dans le vent qui les taquine — j’en vois qui sourient merci mes pisteurs vous que la trace des mots ne rebute pas jardin sans muguet — il m’offre pourtant la joie des coquelicots la journée a fui comme coule un sablier — jusqu’au dernier grain loin dans un méandre de mon cerveau limoneux la plage de sable l’herbe encore humide d’une averse bienvenue émousse sa faux
la nuit vient quêter quelques miettes de lumière — j’entrouvre la porte sur la route lente le silence ponctué de fétus d’étoiles
02 mai 2017 des fils de brouillard s’étirant sous les nuages suturent mes yeux la nuit traine encore entre les branches des pins — matin de grisaille poussant le volet qui grince sous le ciel noir un frisson me prend le printemps abdique et va pleurer sa défaite sous le radiateur je sens une main se poser sur mon épaule — ce n’est que mon ombre je ris de mon ombre qui se dérobe la nuit et les jours d’orage je fâche le calendrier j’ai toujours des objections je suis un vrai moi de mais
Dernier jour Des contours se précisent, un regard s'illumine : sur des lèvres, invisible, un sourire. C'est demain qui s'approche, plus clair chaque seconde mais moins de temps pour rire. Des regrets pour quoi faire ? Les souvenirs sans ombre pèsent sur l'avenir.
ce soir l’esprit vide j’erre hagard sur des sentiers rongés de silence par moment le ciel se déleste d’un clin d’œil qui glisse et se perd je marche et je croise sur des corps sans consistance des masques livides 28
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soir mélancolique — des boules de coton sales maculent le ciel
c’est l’heure essentielle celle où le fauteuil soupire cette heure où j’oublie
comme un sable aride il s’écoule entre mes paume — le verbe s’épuise
à l’ombre du mur une ombre plus floue encore chuchote à l’oreille
plus de souvenirs — la mémoire a trébuché sur l’âpre aujourd’hui
sans se faire voir le soir glisse sous la porte — un peu froid aux pieds
03 mai 2017
ah le mois de mai le mois de ce qui leur plaît — les mains dans nos poches
dans un ciel malade le soleil revient sans force en convalescence mes poumons grinçants s’étourdissent d’un parfum de printemps chétif sous la molle brise les coquelicots froissés redressent la tête
Ferme le volet car l’hiver frappe à la porte en ce mai frileux. Le temps sur ma peau a tracé un paysage de vent et de sable.
04 mai 2017
petit à petit en escaladant le ciel le soleil s’avive
je me suis levé avec des lambeaux de nuit plantés dans les yeux
le goût du café redevient ce qu’il était — le premier plaisir
pourtant cette nuit j’avais la joie d’un enfant mais c’était un rêve
de nouveau les ombres vives et acérées tranchent le mur de béton
bonjour à tous ceux que n’ennuient pas les sursauts de mon épiderme
pour les dessiller je râpe mes yeux pâteux jusqu’à la douleur
ciel sans compassion — les nues grises qui me narguent jouent de mon humeur
Une pensée perdue comme une hirondelle brusque abuse mes yeux.
des couleurs flétries dégoulinent du jardin — le soleil renonce
Sans la moindre angoisse je me souviens de ma mort en me réveillant.
j’ai trouvé refuge et un peu de réconfort au fond de ma tasse 29
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Le temps a passé ; on reste devant la porte sans savoir l’ouvrir.
des ombres sans forme crépitent sur le béton — étincelles noires
Journée d’examen. On redoute le verdict du laboratoire.
depuis qu’un chat rode la mésange a déserté son creux d’olivier
en se faufilant sous les nues la lumière y laisse des plumes
le soleil franchit le péage des nuages — mission cap au sud
sur les vitres sales elle brille sans vigueur — lumière du soir
un après-midi à remonter un courant gonflé d’arrogance
j’ai refait les comptes — je n’arriverai jamais au siècle prochain
du coup mon fauteuil complice semble un peu raide à mon dos fourbu
j’envie les rochers campés que les vagues seules érodent de sel
j’ai pagayé si longtemps — hélas le soleil ne m’a pas suivi
j’envie les rochers détachés de leur mémoire — vieux témoins mutiques
on distingue à peine sur le chemin sans lumière l’ombre de la haie
les arbres complices se murmurent des secrets — frôlement des feuilles
les petites fleurs des viornes-tins — un dessert servi aux abeilles
05 mai 2017
je rentre en boitant mes os crient miséricorde — torpeur languissante
encore un peu gris — les couleurs en embuscade affutent leurs charmes sans ambiguïté le printemps et le soleil se tirent la gueule je pose ma tasse sur la table de l’auvent — j’attends un miracle les nuages se lassent — ils entrouvrent la porte au soleil atone
ascenseur en panne il faudra monter à pieds au septième ciel
Prendre l’air du temps à la porte des saisons vivre à pleine dents. Qui m’en dira tant et m’en laissera conter sont demeurés cois. Plume suspendue ! Aux grands mots, les grands aèdes, personne ne souffle ! 30
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06 mai 2017 ce matin mon chat m’a offert une mésange palpitant encore un chat reste un chat malgré le prix des croquettes qu’on peut lui servir mon café avait une odeur de cendre froide dans le bol fumant une brusque averse ruisselant sur les carreaux disperse les plumes si l’herbe est ravie de la pluie prodigue la tondeuse fait la tête
la nuit va venir bientôt et aucun oiseau n’a besoin d’abri la colline au loin se dilue dans le mystère — légère aquarelle assis sous l’auvent je laisse mon esprit vide se remplir de nuit
Le soleil se couche par-dessus la frondaison comme un cœur guéri. On m’a dit un jour « tu prends le train pour l’enfer ! » J’ai déposé plainte parce que ce train, Monsieur, était en retard.
la pluie tambourine en colère sur le toit — tenez bon les tuiles
07 mai 2017
Sur la flaque flotte une brindille hasardeuse qui rêve d’un fleuve.
douceur du soleil le vent dans les herbes hautes — flux de souvenirs
Des mots dans la poche se heurtent dans le désordre en quête de point.
réveil matinal — le soleil m’a devancé sur le quai du jour
un sorcier espiègle a transformé les averses en mistral solaire
le premier café — il mêle sa vapeur à mon front embrumé
d’un coup de baguette les nuages ont glissé en vapeur étrange
les coquelicots à l’insistance du vent retroussent leur jupe
oubliant la pluie ils déploient enfin leurs branches — les arbres respirent
le roucoulement des tourterelles amoureuses prend toute la place
les peuples des arbres à présent louent le beau temps et leurs abreuvoirs
même sur les doigts je compte comme mes pieds parfois j’en rajoute 31
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vagues de verdure pré couvert d’herbe trop haute — mes pensées embarquent dans la rue déserte le mistral fait le ménage — mon bulletin m’échappe
09 mai 2017 un sommeil sans rêve — une escale languissante au bord du néant
08 mai 2017
la fenêtre ouverte l’ombre du rideau de perles bruit sur les carreaux
j’ouvre la fenêtre — le ciel sans tache répand la joie du loriot
le soleil frémit dans les rides de mon front — je ferme les yeux
bercées de musique par le vent subtil les branches battent la mesure
l’odeur du café ondule sur la terrasse — la journée commence
le café est tiède à force de somnoler — je m’en sers un autre
bourdonnant sans cesse une abeille s’étourdit autour de ma tasse
les ombres du mur que le vent lisse et enlace deviennent chinoises
une tourterelle haranguée par une pie — mégères sauvages
malgré mes yeux rouges du fond de la vallée bruisse un état d’espoir
la mésange bleue s’en retourne vers le ciel — on ne la voit plus
un ciel de velours ondule sur les collines — le soir s’épaissit
pas un seul nuage dans la tête n’est venu ternir mon périple
la lueur sans force qui s’échappe de mes mots bute sur les touches
pas de vent seulement l’odeur âpre de l’herbe coupée
je rentre essoufflé — des parcelles du verger collées aux souliers
les abeilles jouent au chat et à la souris dans les pyracanthes
Les phrases s’étirent comme les graviers qui coulent des dents du râteau.
sur le banc je pose un fardeau de souvenir — vol lourd d’un bourdon
Le sillon des mots s’enracine avec lenteur sur la page avide.
essoufflé d’avoir dompté les fruits du verger j’en garde l’odeur 32
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On peut conjuguer la vie qu’on a convoitée au futur décomposé.
j’ai pendu au crochet l’odeur du jardin humide et mon humeur terne
Un mot après l’autre comme un mur entre nos vies jusqu’au dernier mot.
un lueur lasse burine le ciel froissé — suivre le chemin
10 mai 2017 je jour prend son temps pour s’extirper de sa couette — j’en mets plus encore une fois tirées sur l’horizon les nues semblent un tas de draps sales un rayon enfin dans la vapeur du café gagne en importance douceur du matin — même ma dent douloureuse calme son ardeur du haut de leurs cimes à l’abri des convoitises les loriots conversent mon chat sur sa couette — enfin les mésanges peuvent déplisser leurs plumes quelques gouttes chaudes ont maculé la terrasse — mes yeux chiffonnés la faux a glissé sur les tiges trop humides — le jardin ronchonne une averse molle et chaude englue le verger — les arbres transpirent je me suis assis sur le banc au bord du soir — pantalon trempé
11 mai 2017 à rebrousse poil le vent étrille les arbres — mon front me démange sous l’auvent ouvert aux quatre vents — trop de bruit café sans arôme je me réfugie auprès de la cafetière — elle me comprend à travers la vitre les nuages malmenés me tirent des larmes je laisse à la porte le tumulte des rafales et ma dent dolente comme fond sonore il y a plus relaxant que les cris du vent
Les mots sont aveugles ils s’égarent sur la page et ils se croient libres. Armés jusqu’aux mots, les cris couvrent les murmures d’un bâillon féroce. les arrêts de jeu avant que vienne le soir — un grand verre d’eau douceur des senteurs — ce n’était pas le printemps attendu pourtant 33
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premier saint de glace — il a semblé très sensible au réchauffement
qu’ai-je pu leur faire — ils sont là qui me surveillent les pesants ramiers
tout l’après-midi sur l’échine du jardin — j’en transpire encore
un nuage en feu — il a frôlé de trop près l’ardent crépuscule
j’aime bien les rousses — la lune pourtant ne montre qu’un profil livide
je ne la sens plus — mille fois j’ai soulevé ma vieille carcasse
le vent pantelant se repose sur les feuilles avant de tomber
là un chien aboie ici un cheval hennit ailleurs je me tais
12 mai 2017
D’un battement d’ailes le sens des mots s’est enfui : le livre se ferme.
au gré des méandres d’un vieux rêve inachevé mon ombre s’égare second saint de glace — le soleil s’invite à table où elle a fondu le matin déchire le dernier voile de brume — les ombres s’affutent
Dans le soir de mai j’ai laissé la porte ouverte sans une objection. malgré l'apparence mon chat me prend pour un chat — parfois je ronronne
13 mai 2017
parfum bienveillant — dans la vapeur du café je ferme les yeux
une tourterelle sur les bienfaits du sommeil préside un colloque
sur ma peau encore et dans les sillons du drap l’empreinte d’un rêve
je compte mes membres — je n’en ai pas égarés en passant la nuit
mes mains impuissantes n’ont pas pu la retenir — moire du miroir
le soleil aussi dans le ciel indifférent est bien à sa place
parfois je me dis que je ne fais pas du tout mon âge mental
contre toute attente je n’ai perdu qu’un cheveu dans ce mauvais rêve
au fond du jardin j’oublie très facilement que j’ai mal aux dents
dans l’azur sans ride un petit nuage flotte et soutient mes yeux 34
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après un café et un loriot pour témoin je peux respirer
le loriot fredonne se satisfaisant de peu — lumière indolente
dernier saint de glace — j'en glisse un dans le pastis et j'attends qu'il fonde
le printemps et moi sur la terrasse odorante assis face à face
mon accent s’en mêle — diérèse et synérèse s’emmêlent les pieds
savourant l’instant un café pour compagnon de bonne fortune
je rentre harassé des ruades du jardin — odeur crue de l’herbe
parfois je m’étonne que l’on m’imagine en vie — remous sous la peau
collée sur mon front une feuille de laurier — rien qu’une seule
d’un pas incertain je foule l’herbe charnue — vivante elle aussi
contre ma sueur des senteurs ensoleillées — commerce équitable
en trainant la jambe j’ai traversé le verger — l’air était léger
les ombres s’émoussent contre le mur encor chaud — le soir goutte à goutte
boite à souvenance — l’appareil en bandoulière ne m’a pas servi
vallée silencieuse — la tourterelle amoureuse en couvre les bruits
ivres les abeilles glissent d’un pistil à l’autre — parfum de jasmin
Le péché d’orgueil a avalé l’hameçon, la ligne et la canne.
un chant d’oiseau couvre la clameur des tourterelles — fin de journée tiède
À la fin des taons, ils remâchent leur victoire, les bœufs fastueux.
je me suis assis — le banc était occupé par un souvenir
14 mai 2017
au dessus de moi les feuilles du chêne aussi ont de la mémoire
réveil laborieux — le soleil a tiré la couverture à lui des ombres fanées glissent sur le mur sans grâce jusqu’à l’herbe courbe
premières chaleurs émoustillées les cerises prennent des couleurs
Sans un mot, sans bruit, une feuille s’est posée morte sur le banc. 35
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Le vent a molli. C’est le soir, le rêve court dans le lit des mots.
ont regagné leur tanière pour passer la nuit
15 mai 2017
un maître crapaud à présent donne le la au chahut nocturne
merci à vous toutes et tous que rien ne rebute pas même mes mots
Sous le ciel avide j’ai parcouru le verger d’une sueur lente.
un chœur de loriots dans la robe du verger — offrande au soleil
Où vont ces pensées que l’on ne peut pas confier par peur d’un sourire.
symphonie des ombres sur la luzerne fleurie — parfum de rosée
16 mai 2017
soleil dans les yeux mon chat caresse la brosse — le café tiédit à l’abri du chêne un couple de tourterelles bât les draps du nid une plume flotte dans la vapeur du café — parfum si léger cheveux ou jardin par quoi vais-je commencer — il faut que je tonde journée envoutante — les odeurs du jardin collent encore à la peau douceur duveteuse — insensiblement le soir me prend par la main les bruits du silence qui arpente la colline apaisent mes nerfs dessus mon épaule le soleil dit au-revoir à la Sainte-Baume les ombres farouches
bonjour le matin un moment nous irons ensemble tu t’effaceras sous le poids des heures chaudes qui pèseront leurs midis quelques gouttelettes ont embué mon visage — une ombre espérée parfum du café — le loriot qui m’accompagne semble le goûter je ferme les yeux — curieux je suis les potins du loriot loquace j’ai posé mon livre pour mieux lire dans le marc du second café visite au jardin — vite je me travestis en schtroumpf à lunettes le chat s’interroge — des arcs-en-ciel improbables fusent du jet d’eau j’arrose les roses et glisse mille couleurs dans les yeux du chat 36
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transpirant mon ombre rentre plus vite que moi se mettre à l’abri seules quelques feuilles frissonnent dans l’air brûlant soupirs incandescents avec lassitude et regret le soir libère un peu de fraicheur par endroit l’herbe déjà sèche crépite comme mon cœur
J’arpente un jardin dont je connais chaque pierre ; infinie lenteur. C’est la fin du jour, un crépuscule doré voile mon sourire.
17 mai 2017 sirène sans charme le réveil secoue mes cils rêve au teint café mon voisin loriot a mis la radio à fond — j’ouvre la fenêtre
mon ombre partage le fardeau de la journée puis elle s’esquive sur mon front la sueur et la mémoire ont laissé de profonds sillons la terre s’effrite entre mes mains fatiguées — trop longtemps pétrie je me suis revu tout au début du chemin avant de me perdre le ciel clair encore — un voile de soie flottant sur mes joues brûlantes bruit de fer battu — un train contourne la ville d’un rail impatient
J’attends sur le quai, mon bagage presque vide, ni amer ni triste. Un soir sous la lampe, je raconte des histoires au papier prudent.
18 mai 2017
narguant le loriot deux tourterelles massacrent des chansons d’amour
levé tôt pourtant mais la journée qui trébuche prend le mors aux dents
les sons du printemps — je laisse la vitre ouverte pour les savourer
un marteau piqueur vibrant de rage exaltée mord dans le béton
le soleil déjà ondule sur les façades — les poumons s’échauffent
mains sur les oreilles il faut que je pousse un cri pour me libérer
à l’ombre des chênes le café prend tout son sens et flatte les miens
soleil paresseux — escamotées par les nues les ombres se fâchent 37
Paroles twittées
un café enfin — celui-là je le savoure d’un profond soupir tasse vaporeuse — l’arabica du Brésil sent bon la samba les mains dans les poches le soleil vient nonchalant prendre l’apéro l’air est si épais qu’il m’a rivé au fauteuil tout l’après midi le soir vient plus vite — lentement je me balance et le fauteuil grince le ventilateur dans un bourdonnement grave brasse un air salé une lumière ocre racle les murs de béton — grincements de dents quelques hirondelles ont entrepris de recoudre les nues déchirées voilà que vient l’heure où l’on ne s’aperçoit plus que le ciel est gris au fond du jardin le grincement des crapauds — la nuit se résigne
Un train dans la nuit a traversé l’espérance sans trouver de gare. le soir est venu pendre son manteau de vent au croc de mon crâne
19 mai 2017
une brève averse la nuit a brisé mon rêve de grève et de sable le soleil se cache derrière un loup de nuages — soudain il sourit les ombres aussi jouent à chat contre le mur — matin incertain puis mistral régnant les nuages s’escamotent vers la mer promise satisfait je hume dans la vapeur du café un air d’outremer pourtant je déteste l’idée même du voyage — mais parfois j’y songe un peu ébréché éméché par trop de vent je rentre en boitant j’ai trop attendu — dans le pré l’herbe trop haute noie les pâquerettes sur le cerisier une poignée de cerises — mauvaise saison je retiens à peine les pensées qui vagabondent sur mes souvenirs le silence glisse d’une ombre indécise à l’autre au gré de la brise poussière d’un souffle qui prend vie dans la lumière lente et fatiguée
L’instant est fugace, ma plume a tout oublié et reste en suspens. 38
Paroles twittées
Quelques pas dans l’herbe, nuée d’insectes fuyant le lent promeneur.
fin d’après-midi — à bout d’argument le vent déclare forfait
20 mai 2017
Dans la cheminée, pas de feu, pas de braise, le bruit du vent seul.
une odeur de nuit où le soleil n’ose aller harcèle la chambre sur la cheminée une tourterelle éprise déclare sa flamme
Perdues dans le pré les fleurs retiennent leur souffle, la nuit va tomber.
21 mai 2017
candeur des collines sous la caresse de l’aube — un voile de gaze
mon voisin loriot invisible mais présent m’attend sous l’auvent
des flèches dorées ricochent sur la façade — le soleil s’éveille
le chant du loriot aussi pointu que soyeux — matin de printemps
un peu masochiste je retarde le plaisir du premier café
mon regard s’embue envouté par le parfum du café fumant
enfin je me lance et saisis la cafetière pour un corps à corps
le vent a cessé — il ne reste qu’un frisson dans le cœur des arbres
mistral devenue la petite brise aboie et montre les dents
la vallée s’ébroue — le son étouffé d’un train agite la brume
le soleil s’en moque il tient tête au mistral d’un haussement d’épaule
bientôt six saisons auront jalonné mes ans — triste certitude
éperdues de vent et de soleil les avoines sont devenues folles
dodelinant vers les croquettes du chat un hérisson pansu
la faux rebutée par le rempart d’herbes hautes s’est donné raison
j’inspire le soir je respire sa douceur j’inspire et je vis
le linge étendu geint et claque sur le fil — fourbu il se rend
sur les hautes tiges de petites sauterelles font du trampoline 39
Paroles twittées
le chat des voisins à cinq heures tous les jours vient prendre le thé
il est tard j’ouvre enfin mon cœur le café a fait son œuvre
dans la haie d’épines les minuscules oiseaux restent sur leur garde
le parking bondé la salle d’attente aussi — je me sens vidé
odeur de fumée — les pins ont envie de prendre leur souche à leur cime
prendre un ticket attendre qu’on vous appelle comme au rayon fromages
silence du soir — en face un bout de colline encore grésille
salle surchauffée — par chance je vois le ciel à travers la vitre
J’ai dit au-revoir verger. Demain sans faute j’aurai les mains propres.
au
au fond du jardin un écureuil facétieux jouait à m’attendre
Le ciel est lavande, une odeur de vieille armoire teinte mon regard.
le soir est entré il a jeté sur le sol une brassée d’ombres
22 mai 2017
un ciel d’étain mat plombe les crêtes cuivrées — soirée métallique
la mine boudeuse d’un mois de mai versatile — ma mauvaise humeur entre ombre et lumière entre contrainte et sourire — le matin oscille butant sur mes rêves je n’ai pas le cœur à rire — les couleurs sont grises
La lune est perdue, les étoiles travesties ; le ciel semble lisse. L’instant attendu qu’on repousse infiniment pour en garder l’essence.
23 mai 2017
peu à peu le trille épanoui du loriot dessillent mes yeux
en fin géomètre mon chat sait très bien marquer le milieu du lit
le soleil repousse tout doucement les nuages — les ombres s’affirment
fragrances légères dans la fraicheur du matin — symphonie de mai
des cris de marteau palpitent dans la colline — le loriot s’est tu
la nuit traversée sans le moindre clapotis — une nuit de rêve 40
Paroles twittées
à celui du loriot un chant non identifié reprend l’harmonie la brume s’étiole et les ombres peu à peu tendent leur contour le premier café premier violon de l’orchestre dans la vapeur grave autre spécialiste salle d'attente identique le même fantôme ancienne musique — les nerfs vibrent sous le plectre de mes errements ardente moiteur— j’ai promené ma carcasse dans un four solaire même les odeurs des fleurs et l’herbe jaunissent broyées de chaleur j’ai laissé mon ombre finir seule la besogne — respirer fatigue à l’ombre des chênes les pensées peuvent souffler — j’ai la tête vide pesanteur du front dans la touffeur de la paume — la journée chancelle la vie continue — sur le fil deux tourterelles parlent d’avenir
Dans l’air surchauffé le bruit de la ville ondule sur mes nerfs tendus. Le ciel pommelé se raye de sillons pourpres, un cœur déchiré.
24 mai 2017 bilan d’une nuit passée à fuir l’insomnie — je compte les rêves bercées de soleil les feuilles de viornes-tins sourient veloutées quand j’ouvre au jardin je fait l’appel des oiseaux — tout le monde est là cadeau de mon chat — deux souris décapitées près de ses croquettes je m’assieds enfin — le soleil est déjà haut et le café tiède je retourne alors embrasser la cafetière qui me le rend bien matin lumineux — mon ombre animal docile se frotte à mes jambes l’ombre qui me suis a une odeur de cerise — verger sur la peau sous mon bonnet rouge les coquelicots me prennent pour une cerise les tracas les peines je les ai abandonnés dans les herbes hautes j’ai fait provision de fragrances printanières pour l’hiver prochain je claudique encore mais mon panier est rempli de cerises rondes 41
Paroles twittées
c’est un soir de soie qui glisse sur mes épaules léger et grisant
c’est un instant, la surprise fixée dans l’exclamation
25 mai 2017
dans l’arbre je croque une poignée de cerises — sucrée madeleine
ce matin le chat m’a entrainé hors du lit — il avait très faim
derrière la vitre mon chat attend patiemment — quand j’ouvre il m’engueule
debout dans l’alcôve je goûte au premier café tandis qu’il grignote
les ombres s’estompent — bientôt il n’y aura plus que l’ombre du soir
le soleil s’étire sur la terrasse odorante — un second café
Le soir installé dans le silence des feuilles lentement médite.
d’un humble silence je salue tous les oiseaux qui m’offrent leur chant
Le vent a molli. C’est le soir, le rêve court dans le lit des mots.
il fait déjà chaud si j’en crois le thermomètre — gouttes sur le front
26 mai 2017
émerveillé par l’harmonie du printemps je repends des forces
une main se tend il suffirait d’un regard pour pouvoir la prendre ma peau tourmentée vibre de toutes ses cordes — je respire à peine des avoines folles brulantes et frénétiques crissent sur mes joues la faux affutée couche le chaume docile — fière des andains un haïku ce n’est pas seulement dix-sept mores ni même un tercet
prendre le soleil comme une claque au matin bonheur du réveil j’ouvre le volet le soleil frappe en plein cœur les miettes de nuit le café attend que soit passée l’infirmière — ça le laisse froid enfin sous l’auvent dans les parfums du café — le son du silence brutale version d’un poème silencieux — un jour de colère cris des tourterelles — soupirs — le loriot et moi nous nous comprenons la chaleur déjà pesante — on a beau brasser la surface oblique 42
Paroles twittées
sur ma peau ricochent les dards d’un soleil rageur — cuirasse fragile
merci de cliquer pour échanger nos sourires et nos solitudes
odeur de figuier — quand on chiffonne ses feuilles on dirait le sud
aller tondre les dernier coquelicots — mon cœur saigne
entre les avoines deux papillons font la cour aux fleurs ombrageuses
les coquelicots ont échappé à leur sort — la tondeuse en panne
dans les cerisiers guêpes et frelons choisissent les fruit les plus surs
dans le ciel cobalt aucun oiseau ne se risque peur d’y laisser des plumes
en toute confiance mon ombre aveugle me suit sûre de mes pas
les feuilles transpirent sous l’épreuve méridienne une ombre sans force
assis sur le banc j’y dépose les sanglots de mes os rompus
la journée se traîne sur le chemin poussiéreux — le soir m’impatiente
menthe et marjolaine dans l’or du soleil couchant mêlent leur sueur
odeur d’herbe sèche de transpiration collée — mon chat se détourne
27 mai 2017
je ferme mon livre et tout doucement je rentre d’un claquement sec
éclats du soleil par les fentes du volet — mille éclats de rire
28 mai 2017
mon chat aux aguets — la mélodie des oiseaux aiguise ses griffes
le soleil disperse les derniers haillons de brume — la vallée s’étire
café de Colombie — je me laisse dériver sur l’Orénoque
de profil mon chat tient de la panthère rose la couleur en moins
au bord de la piscine j’imagine les mystères du fond d’un lac
il dort insensible à l’aubade du loriot — la panse remplie
les yeux qui se ferment seuls dans la vapeur troublante du dernier café
le soleil câline doucement mes joues l’arabica mes narines 43
Paroles twittées
tandis que s’enroule le rideau de la piscine les degrés s’envolent des gerbes ardentes brutalisent les collines — mon regard s’enflamme à l’ombre des arbres le retour du geai des chênes — un éclair bleuté dans la chaise-longue entre veille et somnolence — planning de l’été chapeau sur les yeux je me détends et je sonne la fin de la sieste sous l’œil des ramiers j’émiette du pain rassis pour leur collation dans le cerisier il reste assez de cerises pour la guêpe et moi lumière sans ombre le soleil passe au dessous des collines noires la brise candide qui maraude dans la nuit délaisse mon front la lune s’attarde morose sous l'horizon — j'ai des idées grises
l’esprit plein de nuit je me dirige au radar vers la cafetière le chat m’accompagne sous l’auvent de la terrasse — envie de caresses les yeux qui se ferment — nous faisons le plein d’odeurs et de chants d’oiseaux le geai qui sautille allègrement sous les chênes fait son numéro ma misanthropie grandit — aujourd’hui j’ai fait la gueule au jardin ma misanthropie grandit — aujourd’hui j’ai fait la gueule au jardin la tondeuse en panne j’ai voulu tondre à la faux — ce fut une erreur l’herbe haute se moque de moi je n’ai pas le geste auguste allongé dans l’herbe j’ai renoncé à la faux — les andains troublés le geai fait le guet depuis les branches du chêne — inquiet ou moqueur ?
29 mai 2017
bien avant le soir je revois mes ambitions — un verre d’eau fraiche
le chant du loriot sur un rayon de soleil — réveil illuminé
30 mai 2017
je regarde faire le soleil — il est à l’œuvre — ombres affutées
fraicheur matinale — un pépiement anonyme répond au loriot le soleil s’étire 44
Paroles twittées
dans un ciel sans enthousiasme — réveil nébuleux
un ciel de zinc pommelé — retour sous la couette
derrière les troncs la chaleur en embuscade complote déjà
le ciel a raison des nuages qui s’éloignent — sourire timide
une pie criarde au milieu des tourterelles — oreilles en feu
la pluie a cessé mais reste la pesanteur moite de mon front
voyagé si loin par le parfum du café — j’oublie de penser
soleil d’opérette qui ne parvient même pas à faire danser les ombres
une guêpe harassée tournaille autour de la tasse — la vallée bourdonne
devant un café sur la terrasse j’attends l’éveil du loriot
jusqu’au bout des cils la lassitude me suit — je rentre en rampant
fin d’après-midi — le son du ventilateur berce son sommeil
très bien repassée la lame de la faux serre la menthe de près
chassés les nuages — finalement le soleil retrouve sa place
un verre à la main je regarde le voisin qui sue sur sa faux
sur le mur en face l’ombre du toit se fait pagode — saveur d’orient
pas fait grand-chose mais demain est un autre jour — je m’en veux à peine
j’ai fui le verger je n’avais pas de panier — la pêche encor moins
sous la lampe basse l’ombre lasse de ma main cherche un point d’appui
lumière du soir — un tintement de cascade abreuve les yeux
mon stylo hésite — serait-ce donc le stylo ou bien la cervelle
les ombres se touchent se superposent se fondent — amours cannibales
31 mai 2017
la nuit se glisse dans les roseaux de mes rives — vieux fleuve de vase
quelques gouttes lourdes s’écrasent sur les carreaux — pluie désenchantée le volet découvre
poussière des routes qui broie ma voute d’étoiles — je suis le ciel noir
45
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01 juin 2017 la couleur du ciel quand je pousse le volet ne m’importe guère matin un peu frais — voilà le temps idéal pour la marche à pieds le soleil sourit timidement malgré tout — je souris aussi je savoure le seul café auquel j’ai droit — brûlant et sans sucre rendez-vous pour une opération de routine — j’ai le cœur qui bat faut me dépêcher — l’anesthésiste s’endort derrière son masque salle immaculée le soleil joue l'artifice — réveil évasé la cervelle en vrac mes tempes d'airain résonnent de couleurs stridentes il est toujours là le jardin n’a pas bougé — l’herbe s’est tendue peu à peu je rentre dans ma peau de revenant — malgré tout j’hésite j’escorte le soir jusqu’au bord du crépuscule — peur de m’y noyer je ne parle plus — sur ma langue un goût de cendre buvarde les mots
momifié dans mon inconscient j’ai trouvé un mot d’amour tenon bien scié attend mortaise au bédane pour le rendre raide je digère mal les anesthésies fréquentes — je n’ai pas sommeil et je dis n’importe quoi pour colorer la nuit blanche la nuit ment le plus petit rêve jamais ne se réalise
02 juin 2017 soirée de délires une nuit cent cauchemars la coupe déborde le soleil s’impose — je me lève émerveillé il m’aurait manqué en trainant la patte j’arrive sur la terrasse — café plein d’entrain insoucieux je goûte les boniments du loriot — ils me font sourire fin de matinée — sur la vitre l’araignée attend une mouche aveu dérisoire : la femme qui est en moi est homosexuelle ! son du shamisen — sous les fleurs de sakura les plaintes du chat 46
Paroles twittées
le jardin sourit — il se met à ronronner après deux caresses toute la journée même sur la chaise longue j’ai trainé mes os j’offre à mon chat un arc-en-ciel éphémère en arrosant les pots la journée s’achève et la colline s’embrume — elle aussi transpire entre chien et loup — le soir par petites touches glisse de mes yeux les parfums du soir ricochent sur la piscine — cœur éclaboussé
puis la nuit s’étale comme une caresse lente sur le corps du monde Croissant dans le ciel, acérée comme une lame, lune énigmatique.
03 juin 2017 comme un cri de joie pour accueillir le soleil — clameurs matinales pendant que je souffle quelques gouttes sur mon front — vapeur du café clapotis dans l’eau — le silence des oiseaux berce mon regard les petits plaisirs d’une vie loin du chaos — les pieds sur la table
qui s’enfuit dans le salon — un vase brisé
Odeurs des matins, l’étroite langue de ciel lèche mon écorce. une clarté fraîche court entre les pins prudents — midi se rapproche
mois de juin féroce les derniers coquelicots saignent dans le pré comme on manque un bus j’ai raté ma vie — tant pis je prends la suivante dans un air visqueux péniblement je m’éveille d’une sieste moite mes mains harassées chassent de devant mes cils un rêve adhérant spectre sans substance le fauteuil ne grince pas quand je m’y enfonce je vois tout en sombre — pourtant le ciel est limpide le soleil solide fin d’après-midi pourtant déjà je redoute la nuit et ses ombres comme dans du sable je me terre dans les mots que mon front émiette un train passe au loin — j’entends qu’il geint sur ses rails : ”je reviens-reviens“
Sur la page floue les lettres qui s’entrelacent raillent mon histoire.
cadeau de mon chat 47
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04 juin 2017 un réveil sans zèle après une nuit rugueuse — mais le soleil luit un animal sombre me suit et plante ses crocs dans ma nuque à nue enfin je parviens au bord de la cafetière — contrée bienaimée je reprends vigueur dans les vapeurs veloutées d’un café complice le vent sous l’auvent évacue les derniers miasmes — gorgées de plaisir maintenant je peux regarder le jour en face — eh bonjour, le jour ! pour vous je dessine d’une pointe malhabile le chant du loriot le mistral balaie les poussières du chemin — un grain dans l’œil poser ses pensées et un instant son bagage -reprendre son souffle j’avais dessiné sur les plumes du loriot l’ombre d’un sourire un pas encore un et je la vois qui approche — la dernière borne une douceur moite s’écoule sur les collines figées dans le soir
ondule au bord de mes cils — ce n’est qu’une larme assis sous l’auvent un sanglot plie le gosier — pourtant je vais bien malgré la pluie d’hier l’herbe a une odeur de foin — j’ai la gorge sèche attentif j’écoute le message de mon corps — acouphène en morse
crépuscule — le vol bas et sans espoir d’un ramier blessé le volet proteste la certitude du jour hésite un instant
05 juin 2017 volet repoussé — la lueur d’un autre monde fige le matin museau dans les pattes mon chat prolonge sa nuit — sommeil équivoque ciel ni gris ni bleu — il ne dévoue sa lumière qu’aux rêves perdus ce juin ambigu — il roule sur le matin des flocons de nuit sur le mur les ombres qui désignent l’horizon sont vides de sens le loriot et moi on se passe de lumière — on ferme les yeux
la frange des heures 48
Paroles twittées
dans mes mains la tasse aux odeurs pensives ranime mon cœur le ciel s’est fendu d’un sourire versatile — mes yeux le lui rendent dans l’ombre du buis deux papillons se racontent des rêves tremblants tout au fond je garde l’âme de mes dix-sept ans — hélas mes os grognent une ombre de soie auréole le jardin — le soir se maquille depuis l’herbe sèche mon chat en est revenu couvert de jardin le ventilateur s’époumone à brasser l’air sans le rafraichir sous la peau je garde de mes frissons juvéniles une ancienne trace silence du soir déchiré par les hoquets d’un chien mécontent je ferme un volet sur la journée claire encore — la nuit prend patience
le jour se termine je ramène le volet sur l’ombre et le vide sous la lampe tu écoutes le silence qui chuchote ses confidences d’un soir à un moucheron l’ombre de la lampe qui balance sur le mur menace la nuit
un crapaud enroué tousse sous la pluie d’étoiles les pattes dans l’eau
06 juin 2017 mon chat dort encore — je me lève doucement mais je le réveille vers nos appétits nous tendons — lui ses croquettes moi la cafetière avec le temps et quelques cafés on frôle la sérénité soleil vif et frais premier sourire du jour — le café pétille pas un froissement — même le loriot l’écoute l’éclatant silence parfois un nuage aiguillonne le soleil et ils jouent à chat mon chat est tout smouale — il a fait un mauvais rêve qu’il ne sait narrer derrière les nues le soleil est renfrogné — il cache sa joie
deux pies polyglottes brisant la paix du matin ne s’entendent plus
matin sans souci — sur le pré quelques ramiers prennent de la graine nouvelle tondeuse — 49
Paroles twittées
dès à présent le jardin va bien se tenir
les pins affrontent leurs ombres dans le vent limpide
d’un grain minuscule je fais tout un monument — j’en fais souvent trop
des bruits de moteurs tournent autour des collines — la moindre étincelle…
je rentre rompu — j’ai taillé une bavette avec le verger
craquements de branche claquements froissés des feuilles — la plainte des arbres
les perles de bois s’entrechoquent dans le vent — son mat et sinistre
midi sous l’auvent le vent en face de moi — on prend l’apéro
des fleurs d’olivier sont tombées sur mes épaules — le vent les disperse
sur la méridienne le vent entre les orteils me lave la tête
il s’accroche au vent de ses ailes tremblotantes le vieux papillon
les pierres des murs geignent insensiblement — le vent se renforce
oiseau sur l’antenne — un programme animalier passe à la télé
oint de citronnelle les moustiques n’en ont cure — assaisonnement ?
au fond de ma poche j’ai conservé un caillou pour ne pas me perdre
sur ma peau aride le temps a laissé des dunes que le vent modèle
qu’il a de la chance le coquelicot flétri entre deux poèmes
sur le sol je glane les abricots que le vent a giflé — trop verts
07 juin 2017
colère du vent — toute la journée passée sans un chant d’oiseau
le mistral trop froid me force à raccompagner mon café à table soleil violent — ce matin je ne le vois qu’à travers les vitres le ciel dégagé des cauchemars de la nuit — il semble infini duel au soleil —
soir et lassitude — peu à peu je prends la forme d’un tronc vermoulu
Ma tête rouillée tourne et grince dans le vent, vieille girouette. le vent qui soulève fripon le jupon des filles a cassé un pot la lampe s’essouffle 50
Paroles twittées
et sous le vent la nuit rampe — les étoiles fuient
pour sécher ses ailes l’abeille cligne des yeux
08 juin 2017
par la porte ouverte se glissent le cris des pies et un vent coulis
le vent laisse enfin les pins méditer en paix — bruissement d’aiguilles fraicheur et soleil tendent ma peau chiffonnée — le jour devient lisse elle monte droite dans l’évidence du ciel — vapeur du café le voilà il chante — enfin nous pouvons sourire le loriot et moi carreau de soleil sur le parasol qui s’ouvre — il devient losange il monte au grenier pour donner à réfléchir aux souris — le chat des marteaux résonnent sur l’écorce des collines — soleil de midi entre argent et vert les oliviers font de l’ombre aux dieux des dollars brin de basilic froissé — sur mes doigts l’odeur de soupe au pistou le soleil sourit entre les branches de chêne — je souris aussi la paresse gagne l’épaisseur de mes paupières — elles sont si lourdes quand je souffle
sur le thym en fleur une abeille s’est posée — un subtil mélange parmi les ramiers une pie chicane et glane — soirée besogneuse je m’assoie je souffle et j’attends que se dilue le poids du soleil le petit tas de sable tout au fond du sablier est infranchissable j’enfourche le soir je lui retrousse les ailes j’attends du néant qui palpite dans ma nuit un signe une incantation
09 juin 2017 dans un ciel maussade une corneille muette me fait un clin d’œil quelques rayons pâles rebondissent mollement sur les tuiles sales commence un colloque avec le premier café — chaos des corps fluides des étirements — mon chat qui n’en perd pas une dort sur son coussin j’oublie quelquefois combien de calendriers m’ont couvert feuilles 51
Paroles twittées
un autre café me fourni des arguments — soleil dans ma tasse
oiseau dans vos yeux — le sourire qui s’y pose nargue le soleil
même sans sucre j’éprouve le besoin de le tourner
seul il se prolonge dans le frôlement des feuilles — silence de soie
mollets douloureux — j’ai marché tellement loin dans ce rêve inouï
je pose ma tasse — je regarde le parfum flottant du café
je guette mon chat qui lui épie une pie qui elle essuie ses ailes
l’ombre de la lampe — une potence où la nuit se pend chaque soir
la tête en bataille je ne sais où j’ai rangé mon indifférence
une tourterelle sur le fil téléphonique se tient au courant
papillon sur l’herbe — à chaque battement d’aile le monde se cabre
on ne gagne rien à mieux me connaître — je ne suis qu’une défaite
dans la vieille armoire poussiéreux j’ai trouvé un battement de cœur
doucement je sors la tête du thermomètre — chaleur par surprise
je cède à l’envie et je me verse un grand verre de rêves sans nuit
j’offre ma peau nue en sacrifice aux moustiques — tant pis j’ai trop chaud
10 juin 2017
transpirant je rentre des miettes de canicule collées sur les os
au loriot se mêle le parfum du chèvrefeuille — fraicheur matinale quand je me rapproche c'est à peine s'il frémit — confiance émouvante dans le ciel nouveau le soleil retient son souffle — vestiges de brume ceux qui me subissent — du fond de mon encrier je vous remercie
le chat et moi nous rentrons de promenade — suer et sourire ensemble les parfums du soir frôlent mes paupières — odeur de l’heure sans ombre
11 juin 2017 miasmes de la nuit vite chassés de la chambre — brassée de soleil 52
Paroles twittées
j’ouvre les volets pendant que le café passe — la maison sourit ombre sous l’auvent — j’en profite avant l’assaut des hordes brûlantes d’un coup d’aille alerte il saute d’un arbre à l’autre — le loriot aigu le débat s’engage entre un loriot volubile et l’inconnu bavard le front sur la tasse je me noie de chants d’oiseaux parfum de café à l’ombre des chênes je brosse les poils du chat — il ronronne d’aise c’est l’heure où l’on croise les volets et où l’on rentre pour jouir de l’ombre une épaisse couche de vieille mélancolie sous mes yeux de clown encore un soir où je rentre avec le jardin rivé sur les os des larmes dorées pendues aux abricotiers — on en mangerait soyeuse la brise chargées d’incertains parfums caresse le soir des graviers qui crissent — violemment la nuit ratisse le cri des crapauds dans la haie profonde le ciel sème ses étoiles — écho des lucioles
12 juin 2017 une vie d’homme — la Sainte-Baume en face au soleil levant sans bruit je regarde sur le lit dormir mon chat — sommeil rassurant le sourire au lèvres je prépare mon café — je mouds de plaisir je sais me défendre du soleil qui mord déjà — café sous l’auvent le loriot s’éloigne — il est vrai que ce matin je n’ai rien à dire l’abeille perdue essaie d’atteindre la feuille — vite l’épuisette le ventilateur disperse au loin mes pensées — il en fait des songes le soleil s’embroche sur la pointe de midi — un four de lumière crevant l’interface réveil en pleine chaleur — le rêve en fusion le soleil traverse la chair même du feuillage — ombre incandescente le chemin hésite — entre mes bras il n’y a rien qu’un peu d’amertume le chant des oiseaux bâillonné par la chaleur — craquements de l’herbe sur les murs fiévreux 53
Paroles twittées
les ombres nues s’évaporent — spectres ondulants
j’ai laissé tiédir ma tasse — le vol des mésanges
entre mes mains je pétris le vide et l’absence — golem sans parole
larsen dans les pins acouphènes du jardin — je rentre à l’abri
assis sans un geste j’accompagne sans substance la fuite des jours
olivier d’argent — tes fleurs d’un blanc si peu blanc coulent sans un bruit
photo surannée — même l’ombre des sourires lentement s’efface
retrouver ses marques après une longue sieste — mission difficile
deux perruches vertes évadées de leur volière chantent sur la grille
tête incandescente — je brule par tous les pores de mots calcinés
la gorge nouée et les doigts tremblants je cherche le sens de ma nuit
le regard se brouille et les ombres s’effilochent — silence accablé
au bord de la nuit entre le bleu et le noir une étoile brille
le nez dans le verre je respire les glaçons — respiration lente
de longs fils d’argent cousent le ciel à la terre — mille trous d’aiguille
des pensées flottantes des rêves mal assouvis mais des couleurs vives
13 juin 2017
un frémissement l’impatience entre les branches — la fraicheur du soir
quelques gouttes d’eau pour l’odeur du chèvrefeuille — j’y gagne un sourire pas de bruit — le jardin retient son souffle avant l’assaut de l’été esprit attentif — le vent du nord-ouest remue le cœur des vieux chênes premières cigales — inlassablement elles strient l’écorce des pins
le soir se prolonge d’un souffle d’air sur la joue — ancienne caresse ruminer ma vie — je suis de ces bœufs qu’on mène calmer les taureaux dans la soirée grise un vieux souvenir me roule dans les illusions
14 juin 2017
malgré la chaleur 54
Paroles twittées
d’un sommeil d’argent il dort encore au milieu du chant des oiseaux
le ciel s’empoussière — le soleil fouette les corps de lanières sales
le loriot de l'est dit merde au loriot du nord — concours d'insolence
sur la vitre sale une mouche trace un cœur tout égratigné
avant le café pour les fleurs de grenadiers deux arrosoirs d’eau
la drôle d’idée — tout à coup mon chat devient un olivier nain
sous le parasol je médite mon café — songes vaporeux
fin de la journée — tristement dort l’étendue de tiges brûlées
qui peut affirmer avoir vu pleurer un homme — lui seul peut le dire
c'est un soir d'étain un soir de lumière grise — les ombres ricochent
regard arrière il n’y a rien de magique plongée dans le ciel — dans la mélasse et le miel je laisse un doigt nostalgique
peau de shamisen mon cœur ne bat plus il vibre sous ses mots d'écailles
dans l’air frais encore sur la fleur à peine ouverte un papillon rêve signal des cigales — il est grand temps de rabattre les volets sur l’ombre
fraîcheur sous l'auvent — je fixe droit dans les yeux ma nuit intérieure mois de juin féroce -ses crocs déchirent ma peau même quand il dort
15 juin 2017
un après-midi dans un courant de sourires — clapotis de l’eau
réveil en sursaut — c'est une douleur ancienne comme une molaire
moments merveilleux traversés si près de vous et si loin de vous
avec l'âge les sentiments évoluent si vite -ils n'ont plus le temps
le ventilateur me prend à retrousse-poils — je lui en veux pas
les heures ont passé dans des vapeurs de café parfumées et douces
vous êtes si loin que je ne peux vous toucher que du bout des yeux
mon cœur garde encore la fraîcheur de cette nuit au fond de ses rides 55
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sur le guéridon j’ai laissé la tasse vide se remplir d’été
petite rainette sur la margelle du soir — bruissement de feuilles
le sable s’écoule entre mes doigts sans vigueur — sablier figé
sur la terrasse la fraîcheur se fait attendre -je vous sais rêveuse
rêver oui rêver dans le va-et-vient des feuilles les yeux grand ouverts
nuit de bure rêche — pas un souffle ne viendra soulager mes pores
imaginez un esquif si petit que vous rêveriez lune contre lui
échos des souvenirs — ils martèlent sans répit les murs de mon crâne
du bout de mes doigts étincelles de soleil j’allume ta joie déjà — sur l’écorce rainurée une cigale a laissé sa peau Sur le chemin du nord sur le Hokkaido dans le port d'Otaru il débarque Il vient pour retrouver une fille une fille aux seins blancs comme la neige à Sapporo une fille au cœur dur comme un vase Jomon ne plus respirer ne plus pleurer ne plus rire — pierre en plein soleil belles nuits de juin quand les lunes bienveillantes dansent dans ses yeux une couverture de laine sur la torpeur — le ciel se voile mon chat mélomane — sous les chênes il se délecte du chant des loriots
16 juin 2017 la lune souligne les contours fantomatiques d'une plume d'ombre plus fort que l'appel de la vallée qui s'éveille le chant du coq le premier café tôt sur la terrasse — dans le pins les pies m'espionnent j’ai plongé mes songes dans la nuit profonde et noire — j’ai touché le fond vapeur de café — je repose la sous-tasse pour la voir sourire sept heur’ au soleil — et les cigales déjà lustrent leurs archers je marche au soleil — des rouleaux de barbelés me frottent le dos il lui décrivait pléthore de métaphores — elle prit le large 56
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j’en tombe mon verre — heureusement les glaçons vite disparaissent il attend sa muse à l’abri des balles perdues qui l’auront par ruse il ne rit jamais — en fidèle samouraï il trahit son maitre triste sire attend à la porte de Rashô l’emprise des sens le soir calciné promène sur la terrasse un regard brûlant trainées dans le ciel les cigales se sont tues — odeurs de fumée voici l'heure d'ambre où nos cœurs battent ensemble la même mesure sur la table mise il rêve de tout son long à des souris grises et puis l'heure grise où ton pas trébuche et glisse s'éloigne du mien enfin l'heure noire où les yeux ne peuvent plus nos mains se séparent mais l'heure profonde l'heure sans nom ni couleur vainc le sortilège
17 juin 2017 matin de cristal — les mauvais rêves chassés d’un battement d’elle
nous rêvions ensemble dans le satin d’un drap d’été — mon chat et moi le soleil souligne l’ombre posée de la tasse que mes lèvres frôlent j’écoute le murmure de son cœur électrique — la piscine rêver de lumière ou de la fin des ténèbres c’est très différent la belle violette à son cou une améthyste fuit une âme triste le détroit passé il peut enfin souffler et sourire à sa plus jeune épouse Vasco le portugais sage tire à boulets rouges sur ses souvenirs je suis un homme enfin ce qu'il en reste -la soif de caresses l'avocat en pot se flétrit de canicule -qu'il ôte sa robe mais comment mon chat supporte-t-il la chaleur coincé sous la clim mille kilomètres elle a mille fois le temps de changer d'avis à travers la vitre je vois frissonner les feuilles dans la chaleur moite il faut que j'arrose les plantes en pots -- amour d'été... 57
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six heures du soir Trente quatre degrés à l'ombre ”je suis en nage je vais rouiller“ seulement attendre que la chaleur passe attendre que le rêve cesse épaisse chaleur recrus les crapauds y coupent des copeaux de nuit silence du soir les cigales ont annulé le concert nocturne ivres de lumière les papillons de nuit roulent sur le papier j'ai voulu garder sur mes lèvres son parfum son sourire aussi j'ai voulu apprivoiser son cœur de granit sauvage lâcher lâcher prise lâcher sa main qui palpite prendre son envol
18 juin 2017 frissons sur la peau — la lune tient la chandelle quand la nuit m'embrasse tintement d'étoiles contre le mur de la nuit — cristal qui se brise mon plus bel haïku — il est entré dans mon cœur sans effraction un sourire qui passe — on se remet à écrire des niaiseries
le soleil s'élève dessus les noires collines odeurs du matin ensemble à ma table une odeur de chèvrefeuille le chant du loriot somnolent encore j’enlace ma cafetière — valse vaporeuse le banc sous les chênes attend patiemment un rêve pour entrer dans l’ombre malgré la chaleur vaguement mélancolique je reprends un café la lave en fusion que le ciel verse sans trêve coule dans mes veines la force de rire je la puise dans des tripes déchirées et mortes repas dominical -penser un kôan zen face à sa belle-mère vous les innombrables amusés de mes paroles merci je vous aime ronron de la clim l'occident baisse la tête -dehors grognent les hordes feuille de figuier déchirée en plein soleil -mordre dans le fruit un creux dans le cœur encore plus grand que l'absence là dans les entrailles n'avoir que dix doigts pour compter tes paysages raconter tes pores 58
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je lève mon verre à la santé — à la santé c’est tout dompteur de mots comme je voudrais l’être ils m’obéiraient au pied de la lettre le clavier se tord l’écran me saute au visage — je ferme les yeux jonque de papier contre vaisseaux d'acier il s'en remet aux vents divins seppuku ! seppuku ! hurle l’équipage — décidemment on n’a rien sans rien geint le capitaine
soirée veloutée qu'un léger vent tempère -une feuille tombe poussière dans l'œil ou le cœur qui se reverse -larme sur ma joue le ciel s'engrisaille pas de promesse de pluie c'est la nuit qui vient bruits dans la vallée la ville rentre chez elle -je n'ai pas bougé à quoi les chats rêvent-ils le mien en tout cas garde son secret
19 juin 2017
le chant du loriot ce matin plus que jamais un chant dans le cœur nuit brève et hachée une nuit propice aux rêves — j’en ai choisi un viens ma dame viens les cordes du shamisen tremblent sur ton cou sa peau de chat se hérisse déjà le matin pâlit dans les herbes sèches la mante tricote un tour pas piqué des vers mâcher des amandes un casque sur les oreilles — broyer du gravier le soleil enfin s’ébroue et chasse la brume autour de son cœur il se replie sous la voile espérant échapper aux dards des rônins geiko est bien jeune le souvenir du vieux samouraï brûlera avec l’encens dans la chambre torride les shoji crépitent des baisers de feu un peu de fraîcheur un courant d'air sur la peau baiser dans le cou
même sans torture l'aveu lui brûlait la gorge -il aurait parlé
il rêve d'une jonque aux seins accueillants et doux qui les conduirait tous les deux vers la caverne d'Amaterasu la divine
un ciel de coton est en train de grimer l'aube -soleil sous la couette
ils tairaient aux hommes l'existence du soleil -59
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ils feraient l'amour l'amour d'une mouche est un amour qui perdure bien après la mort trente-et-un à l'ombre -le bon vieux temps qui revient et j'ai presque froid mon torrent tardif -assis au bord de ses rives et boire son eau je l'avais si bien enrobée de paroles que j'ai cru pouvoir la caresser Elle sourit et puis s'envole la mésange apprivoisée les vieux pins se courbent — quelquefois ils espèrent le feu rédempteur la cendre des pins dévalera la colline dans l’eau du torrent dans la nuit craintive une chouette peu farouche en quête d'amour un courant d'air frais frôle ma peau dénudée -une nuit de soie au temple d'Isé dans un bras de la rivière les nonnes se baignent souvent elles vont par deux les doigts anxieux de caresses il fut un temps où l'impératrice vêtait ses dames d'argent gardant l'or pour elle seule l'empereur aimait l'argent petit baiser vole apaise le front soucieux de la bien-aimée
au fronton des temples de cette contrée sans prince "tu n'existes pas"
20 juin 2017 la lune attend l'heure complice où les amants s'enlacent pour en témoigner le dernier amour celui dont on se souvient le moins longtemps au creux des collines la nuit lentement dénude l'épaule de l'aube tendresse infinie -il dépose sur ses yeux l'idée de ses lèvres fraicheur du matin -l'odeur des fleurs de troène force la fenêtre la nuit je respire un parfum de mille kilomètres d’envergure assis le soleil me pince pendant que je twitte — je baisse les yeux pour rester à l’ombre je repousse un peu la table — taches de café je n’ai plus de doigts usés de compter les ans — je compte mes larmes je ne me vois plus — le miroir m’a traversé sans laisser de traces ciel couleur lavande -les dents de scie des cigales mordent dans l'été 60
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fuyant la tempête solaire la jonque geint de tous ses bambous tout amour dispersé -entre les anneaux de jade sa coque tente le sort la pêcheuse de perle rêve des bras de la grande pieuvre le kraken aux ventouses brûlantes au fond de l'auberge près de l'âtre sans chaleur pour un bol de riz elle monte réchauffer des couches de paille froides les yeux vides et patients elle attend le marchand riche et son aumône de sel je n’ai pas grand-chose à dire alors j’écris des haïkus sa main dans la mienne je peux franchir l’horizon d’un coup d’elle pour sa jonque encalminée à présent il acheta mille roses d’un bleu vif à une femme trop fière pour son kimono ouvert entre les étoiles qui lui montrent son destin il navigue à vue fier de sa jonque il entreprend un périple aux sources du feu le jour finissant apporte avec lui son lot d’émotions sincères
la lampe sous l'auvent libère des bouts de nuit
à chaque remous la nuit dans mon cœur ne connaît pas les étoiles je m'y perds souvent je regarde les minutes des gouttes de temps salées des larmes figées hors du nuage de Magellan point de salut se dit la jonque perspicace -d'un coup de rein habille elle libère son capitaine des anneaux de jade et tranche dans la brume un denier pour la route mais déjà la route avait disparu
21 juin 2017 la fenêtre ouverte sur le frisson des étoiles -la nuit d'été nue à vous qui avez posé un pas sur ma piste j'offre ce matin six heures j'hésite -je me retourne et savoure l'éveil des oiseaux mon chat noctambule -il rentre potron-minet la queue éméchée les poètes ne devraient pas vieillir le ventre sans forme les os grinçants d’un fantôme l’âme incandescente ? l’âme se dilue 61
Paroles twittées
dans le gouffre des années le désir s’érode
la jeune étoile filante s’est trompée de route
un brin téméraire j’ouvre la porte et je sors face aux dards solaires
silence profond -pas même un crapaud pour fêter la musique
je l’ai sur la langue ce goût d’un baiser rêvé — bruissement des vagues
loin un âne brait -le saxo mélancolique est resté sans voix
les ombres titubent bouillonnantes du désir de quitter les murs
22 juin 2017
les oiseaux se taisent — midi l’heure où les cigales écorcent les pins tout en haut du col il la rencontra enfin il leva son sabre mais pour Chiyo-shikibu le ronin rendit les armes d’une plume fluide il ourle les douces courbes de son chant grisant d’un regard sans équivoque elle l’invite à la suivre
La nuit je porte un gyrophare un gilet fluo pour éviter que les rêves ne m'envoient en l'air sous le ciel sans borne la nuit sème sur ma peau une pluie d'étoiles il voudrait avoir chaud vous respirer par les pores se blottir de vous le chant du loriot dans un monde rédimé -prémices de l'aube
trouvé le lézard que chassait mon chat noyé dans la piscine
ô ma petite sœur pour revoir tes sourires pour frôler à nouveau ta couronne de fleurs pour apaiser ton cœur et calmer tes délires je t’offre les joyaux d’une triste âme en pleurs
petit à petit le ciel se couvre de laine — ce ciel me démange
sentir sa présence flottant dans l'air frais encore d'un matin d'été
à l’ombre des chênes sur le vieux banc sans peinture un vieillard sans teint
avant les cigales les moineaux et les mésanges partagent le pin
solstice d’été — un saxo mélancolique geint sur summertime
matinée fragile où les papillons volettent dans les lauriers-roses
les oiseaux fébriles s’agitent dans le branchage — silence de buse
dans le ciel d’été 62
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de parfums d'oriflamme ma raison fragile lâche la bride au désir — je m’essouffle au cœur
nuit incorrigible qui lâche ses chiens d’airain laper mon sommeil
l’accordéoniste aveuglé par son parfum la prend dans ses bras dépose un sol sur ses lèvres dont seul il détient la clé
une pie grivoise s'en prend à deux tourterelles et leur cloue le bec
le désir m’envole m’écorche et m’époumone — j’ai le cœur salé une mer grise et creusée bat la rage dans mes tripes le soir se dépose sur les derniers chants d’oiseaux — gaze tiède et lente ma nuit infidèle traine en bas dans les impasses aux odeurs d’ennui ma nuit est rentrée sans faire un bruit un peu grise — la porte a grincé silence pesant -même le chœur des étoiles en est bâillonnée je lève ma coupe à demain s'il parvient à franchir le Rubicon de lave mon chat me surveille -la nuit pour lui est un jeu réservé aux rêve
d'un vol lent il raye le ciel de ses idées noires -corbeau cafardeux un filet perdu la transforma en sirène aux cuisses sans voix depuis toutes les perles pleurent sur ses os dissous seul un chien lointain se risque à les affronter — les dents des cigales usées par les mots j’ai fini par devenir cet homme sans lèvres contraction des feuilles agitées par la fournaise — mon cerveau vacille toute la journée dans l’œil du ventilateur — je me suis enrhumé la nuit se faufile profondément dans mon ventre — il fait noir dedans j'ai posé ma nuit douce et ronronnant encore au bord de mes lèvres
23 juin 2017 il vous veut madame il vous veut libre de rire de sa maladresse je vous écoute et vous luis vous qui zébrez mes nuits
24 juin 2017 votre visage madame se disperse si souvent de vos yeux à votre bouche 63
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que mes mains vacillent j'écoute ma nuit me balbutier ses charades -je crois qu'elle est ivre bagage égaré le vieil homme terne attend dans le hall de gare désert un train vers les autres un illusoire convoi je ne sais pas vous mais j'ai un petit problème de regrets pèse oh oui mon cœur sur les fléaux sans souplesse d'un passé renié ma nuit ma rebelle vos yeux dans mon encrier rires de diamant une aube violette étire sa chevelure sur ma nuit rêveuse je ferme les yeux une association d'idées me frôle les lèvres première gorgée — le soleil qui entre en moi passe sur ma langue le loriot du chêne entame un chant d’espérance — il prend soin de moi les muscles sans force je ne peux pas résister — tropisme du café elle s’écartait de la balise des hommes — la route dans le crâne quelques gouttelettes salées brillent sur mon front — bien assaisonné
rayé de cigales un silence opaque fige les heures torrides fin d’après-midi — sur ma vieille peau je rêve d’un froid de banquise une odeur de sel flotte dans mes souvenirs — que la mer est loin sur ma langue inerte le goût âcre de la cendre dans un âtre éteint mon vieux cœur s’échappe — je n’ai que deux vieilles mains pour le retenir
25 juin 2017 mon ventre écorché de pensées trop vagabondes me rappelle à l'ordre étoile filante le ciel noir est ton tremplin la nuit ton domaine folle ambiguïté -dans la distance des vous leurs peaux se tutoient un feu d'artifice soudain déchire la nuit -mon chat sous le lit il a lâché prise -il est trop tard il le sait mais le nie d'un sourire ma nuit vient de rentrer elle se colle à mon cuir et vide mes yeux ô ma nuit la belle les étoiles de tes yeux donnent le frisson 64
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sur le bord de l'aube nostalgique ma nuit m'offre sa dernière étreinte au signal du coq un vol de corneille regagne l'abri de leurs ruines le soleil hésite à quitter ses draps froissés — le loriot insiste dans le ciel sans force de vieux rêves rayés suivent les nuages lumière perlée — les ombres bâillent encore sur le mur gercé des clochettes tintent dans ses yeux et sur ses lèvres scintille un serment regard dans les nues sans âge ses larmes coulent vers le ciel nuages chaque battement me vide d'un poing de sang -siphon sans espoir Vous qui me portez sur ce fleuve dérisoire je vous remercie il parlait sans cesse elle l’ignorait de toute incompréhension d’un vol souple et ample son esprit rejoint la mer — il compte son sel entre les lauriers les oreilles de mon chat — le soir délibère regard dans les nues sans âge ses larmes coulent vers le ciel nuages
chaque battement me vide d'un poing de sang -siphon sans espoir sur le quai j'attends un minuscule bonhomme aux yeux d'espérance l'ironie se cache dans ses yeux de diamant bleu -profonde détresse son rire m'a ému quand j'ai serré son corsage et ne l'ai plus revue le rire s'est brisé quand il serra le corsage et le corps trop prude de celle qui maintenant git pudiquement inerte ma nuit enveloppe ses frôlements impudiques d'un manteau d'étoiles hallucination non ce sombre champignon ravage le ciel
26 juin 2017 dans la nuit lasse erre un parfum de chèvrefeuille -haleine de l'aube le matin approche -mélancolie d'un frisson quand ma nuit me quitte que jamais ne cessent les miettes d'éternité du dernier amour l'oiseau dans la viorne une mésange je crois pépie de bonheur la femme infidèle 65
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le regard hautain traverse la porte de Rashō dix-mille étincelles brillent dans ses yeux — je sais je les ai comptées fin de matinée le soleil c’est assoupi — levé bien trop tôt quand elle sourit ses yeux délient des mésanges — je ferme les miens je m’entrainais enfant à sauter dans les flaques — je riais alors les ombres se lassent de couler sur les façades — le soleil se cache triangle amoureux — Jules et Jim à ses pieds Catherine tombe j’aime bien écrire quand j’écris on n’entend pas mon accent à l’ail et à l’huile d’olive ma tête vide ouverte au vent et au doute est pourtant bien lourde je fixe le mur à travers la vitre sale — trace de mon front le cerveau collé englué dans ses pensées — soirée marshmallow il met ses lunettes la prend dans ses yeux la berce pose ses lunettes
27 juin 2017 il a changé l’eau a remis des graines
mais l’oiseau s’est envolé dark sky of the night no more stars for leading me my dried tears refluing un bon vieux silence -seul un bon vieil acouphène me tient compagnie Il la laisse entrer titubant riant sans joie sa nuit déjà grise il ferme le livre et lui raconte une vie de mémoire musique torture peau de chat de shamisen plectre entre les yeux j'ai traversé la rue comme on traverse la vie -sans regarder ma nuit sur la peau je recueille de ses yeux un bouquet d'étoiles ivre d'insomnie las je voudrais de ma nuit qu'elle m'abandonne premières lueurs déjà un loriot s'ébroue -je n'ai pas sommeil au bord de l'éveil une foule le renverse sous les roues du train qui n'arrivera jamais -son cœur bout de détresse ah ma cafetière mon étoile matutine cœur qui bout d'amour les ombres enfin se pavanent sur le mur — travaux de peinture prendre le train en marche 66
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chapeau quelle acrobatie — on n’a plus qu’à s’taire bruits de la vallée incommodants aujourd’hui — le temps change il pèse sous le tas de cendre les papillons de nuit gardent l’âme des feuilles mortes un soir de limace de glu ou de beurre rance qui colle à la peau elle repoussera les flammes des fontaines brûlantes de l'ennui fera le vide en toi elle te donnera la force de l'émoi tu voulais être roi elle sera ta reine
un courant d’air le rideau de perles tremble — mes pensées tressautent la confiance ne dissipe pas le manque elle le potentialise assis somnolent sur la terrasse encor tiède c'est déjà demain je n'ai pas sommeil -ma nuit me prend par l'épaule -elle a pris les clés ma nuit le tracasse et l'intrigue elle n'a pas l'odeur de sa nuit encore un bourbon -mare de la vieille Europe la mer me traverse l'épaisse fatigue qui englue pensées et gestes me noie sans sommeil mon corps me fait chier je ne sais pas quoi en faire -il ne sert à rien
ma nuit s'impatiente je lui ai fermé la porte -chacun son tour averse attendue dans ses yeux l'orage éclate -il est fou de vous il fait nuit ici un orage d'été gronde -clair à Montréal l'orage me parle il me conte sa détresse -nous pleurons ensemble ma nuit m'échappe son désir de jour me fouette-je ne vois plus clair Spectre et mari jouent au foot avec la lune -Rashomon prends un but mon chat et ma nuit sont de connivence -je ne dois pas voir le jour
28 juin 2017 aussi gris que moi le soleil se frotte aux nues — mes yeux se décillent un loriot encore m’a conté par le menu ses prises de bec boire un café tiède c’est pas ma tasse de thé — n’es’pas micro-onde ? il a pris la route celle qui fuit les impasses le Tōkaidō route de la mer de l’Est les bras chargés de baisers rue de Rome une Geisha déambule au milieu des patineurs 67
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tremblements de l’aube — la fièvre méthémérine du manque de toi plonger sans scaphandre dans l’immensité d’un rêve — havre du sommeil la lampe allumée — mes yeux de vieille bourrique chutent sur les mots encore un regard perdu au loin vers le ciel — le même rêveur son cœur ne bat plus — un vieil appareil photo sans sa pellicule sur le seuil j’attends que vienne dans ma maison un oiseau magique les fenêtres volent en éclats de rire — maintenant on peut voir le ciel profond
parfum de sourires seul je m'endormais dans la fraicheur de la nuit sur la nappe sale réveil dans le noir je cherche l'interrupteur -ouf je l'ai trouvé un oiseau me pique et lentement je m'éveille pour mieux lui sourire au rythme des mots le matin lentement brûle sans laisser de cendre plus de points d’étoiles — le vieux chien mélancolique se gratte les puces clavier sous la lampe — une jeune coccinelle se pose sur « X » amis sans visage mon cœur de papier froissé vous dit grand merci
jambes en coton j’ai trop marché dans ma tête — je suis si lourdaud
retour du marché — dans le panier les melons s'époumonent
je viens de croiser un cortège d’idées noires avec un nez rouge
journée d’été fraiche je délaisse le Ricard pour un Caol Ila
rage de l’orage qui fouette l’herbe séchée — une odeur de foin
neiges du Fuji ce miroir des âmes tristes glissez vers le ciel
29 juin 2017
le charpentier sombre sait accueillir la lumière que vos yeux lui tende
ma nuit silencieuse je n'ouvrirai pas la trappe à tes bouderies fraicheur du sous-bois après l'averse d'été --
malgré sa fatigue le chapelier réussit à rater son train mâchant sa laitue fade un escargot espère 68
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la peau d’une épaule vol plané du soir dans le vent et les claquettes des huis mal fermés
30 juin 2017 regard au plafond -une araignée entre les poutres se froisse une mouche la nuit est profonde -c'est à peine si l'on sent la lune vibrer j'étais endormi sous l'œil indifférent de vieilles étoiles sur l'oreiller tiède une pensée le réchauffe demain n'est pas froid nuit deuxième arrêt dans ce train où ne médite qu'un seul passager où ont donc glissé les yeux d'Amélie la sage -la nuit m'ennéonne
la tigresse feule son amour intransigeant sauvage et féline exit le lexique — la houle foule déboule le gosier gazé attraction lunaire — une âcre marée submerge mon gosier noué les mots me submergent ils sont le souffle et la perche — vol des papillons des mots sans tabou libérés des mots sans masque — une love story elle était je ne sait ce qu’elle était mais je ne suis plus la nuit se referme sur leurs bouches entrouvertes — les serments scellés la douleur s’estompe l’épaisseur de l’océan défie le regard
un bouquet de mots attend que l’arrêt de bus enlève son masque
01 juillet 2017
mur de béton gris que le soleil vient frôler — vague sur le sable
les loriots se moquent de mon teint de vase terne — ils y mettent des fleurs
avec nonchalance j’interpelle le matin — je hèle les heures
un peu de nuit brouille mon visage encore — j’essuie le miroir
la fleur de patience a hérité les épines de l’impatience
dans le vent plus frais les cigales persévèrent — suivre l’agenda
leurs deux mains liées par l’impossible lumière d’un baiser offert
cœur de papillon virevoltant sur la vitre — éclair dans mes yeux 69
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les nuages courent -le ciel ivre de lavande glisse sur leurs joues le vent s'encolère -des brassées de feuilles mortes jouent dans la piscine elle avait pour lui des attentions d'odalisque -elle était son cristal elle était son katana tranchant la mélancolie rebrousser chemin au milieu de gué — pourtant la berge était proche rebrousser chemin c’est sans doute nécessaire si c’est une impasse l’océan d’alcool remonte jusqu’au gosier malaxe ses yeux recru je m’assois sur l’avant-dernière borne — sourire ironique la valise est lourde tous les coins sont abîmés — il faut la poser le cœur apaisé l’âme et l’esprit silencieux — que ma joie revienne la langue brûlée de mots rugueux et d’alcool — devenir aphone Offrir son âme Sublimer les mots, les sons - Essais poétiques
le soir épuisé glu d'un fleuve incandescent ronge ma cervelle
la soirée s'achève dans le vacarme crissant de mes acouphènes freinée par le vent la nuit me parait plus lente -les heures me broient une lame noire surgie de l'enfer que j'abrite m'a coupé la langue la nuit me submerge d'une vague d'horizons aux aubes violettes . le vent a cessé dans ma tête maintenant l'espoir d'un ruisseau
02 juillet 2017 parfum de café dans l’euphorie des oiseaux — mon corps se déplie journal déplié — d’une main gauchie je lisse mon cœur chiffonné se laisser bercer d’une vague somnolence après la nuit brève le jeune soleil me regarde dans les yeux clair et charitable tinte sur le ciel bondit rebondit mon cœur luit dans ses étoiles les ombres s’affirment — elles entament un dialogue avec le béton dans ses mains l’immensité de sa peau devient minuscule mon cœur glisse et tombe 70
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dans la débâcle du sang — de glace il se fige
03 juillet 2017
les chênes le bercent leur respiration le pose sur un chant d’oiseau
le gouffre des nuits s’entrouvre un instant et prend sa part de lumière
fin de journée lente même l’ardeur des moustiques semble s’assoupir
la colline gronde — des chenilles métalliques écorcent son cuir
les vieilles cigales ont commencé à mourir — leur été fut bien court
l’heure est dépassée mais je remonte le temps d’un café-loriot
soleil indolent je marche sur le chemin cris des feuilles sèches
soleil et cigales se brouillent dans mon cerveau — l’ombre et le silence
histoire d’amour — dans le ciel les hirondelles posent les virgules
atteindre la cible émouvante dans la nuit j’y arriverai
Ah que n'ai-je de bons yeux pour bien écouter le chant de la lune
elle aimait ma voix moi je n’aimais que sa voix — un malentendu
de la vallée monte la rumeur des gens qui vivent -ici c'est silence
tant triste Tristan nautonier désespéré sur la mer brumeuse
ma nuit j'abandonne conduisez-moi sur la rive des rêves secrets
partir revenir le pendule raie le sable jusqu'au verre froid
pensée agaçante entre le sommeil et moi -le vol d'un moustique papillon de nuit vrombissant dans mon oreille -la joie d'un poème le rêve s'échappe -les ailes d'un papillon glissées sous la porte quel étrange chat il m'éveille pour que je le pose sur le lavabo
amis sans visage amis au cœur mélodieux amis que le vent a rassemblés à ma porte j’ose dire je vous aime il cherche fiévreux dans les épaisses fougères un indice infime qui lui donnerait la clé de son cœur de dur ébène le néant traverse le torii dressé du vide — une mer sans dieux 71
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04 juillet 2017 ma nuit me surprend à dérober à mes rêves leurs chandeliers d'or la nuit m'emporte entre des sommeils sans force -un souffle les tue couvert de nuit lourde du bout des yeux je m'endors sans faire le point emportez-moi dans vos bras de lave tendre je baisse les armes sur le lac épais ricochent de lourds galets -des mots sans leur peau une seule fleur dans ce jardin d'herbes sèches garde sa fraîcheur fraicheur du matin -l'été dans le cœur des pierres trépigne impatient un premier baiser posé au bord de mes lèvres -le premier café le parfum des fleurs du vieux troène ridé grise les oiseaux lentement je lisse mes ailes — cigale je vais chanter mon été une marée coule depuis mes viandes liquides vers ma bouche d’algue tombent sur mon dos les hallebardes du ciel — aiguës et ardentes
les chaines brisées mais le cœur pulvérisé — les ombres s’enchainent dessus le jasmin un songe épand son parfum — ce n’est qu’une abeille le mai est passé la pierre inerte est restée sur le cœur glacé mois de doute mois des mais est passé le temps d’aimer la lune impassible ne bouge pas même un cil quand un avion passe collines de l'est éclaboussées d'un soleil crépusculaire sur le couvre-lit raide de trop de lavages j'attends le sommeil la nuit me secoue de son rire d'euménide -moi l'arbre sans feuilles j'aurais tant donné pour effacer les années qui rayent ma peau la nuit s'accommode ne pouvant les effacer -taches de sommeil la fenêtre ouverte sur d'implacables rumeurs -la fin de la nuit dans la chambre sombre l'illumination d'un sourire rêvé mon téléphone vibre de joie… 72
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05 juillet 2017
la soir — seules des cigales font des heures sup’
je ne pense à rien — seul importe le café sur lequel je souffle
lune confidente garde toi mes secrets pas même à la nuit
c’était le temps où on fumait des gaulois’ bleues — un temps de partage —— maintenant on reste assis sur des souvenirs jaunis
un léger halo de lumière grise et perle masque mes pensées
pour ne plus l’entendre je suis entré avec lui dans l’arbre effeuillé les ombres répondent de signes imperceptibles au marc de café le léger rayon d’un soleil en pleine forme me la communique
ma nuit viens à moi dévoile-moi les mystères des lieux intérieurs entier il s'exhibe mais qui s'en soucie vraiment -la clé s'est rouillée sur le quai désert un falot oscille et grince -odeur de pourri
midi sur la peau — mais une étrange chaleur vient me rafraichir
entrailles meurtries par un crabe incandescent mort l'envie du large ———— c'est tout juste si sa nuit lui permet de ricaner
pas un autre son que la scie des cigales — c’est vraiment sciant
la nuit s'est glissée au fond des vieilles armoires -vieux parfum lavande
au bout de la langue un mot leste prend le large — ce mot me moleste
06 juillet 2017
la peau en fusion — une façon comme une autre de briser la glace rêve de pénombre — l’intransigeance du soir bannit la lumière plaisir émérite — faire comme si jeudi tombait un dimanche
lire quelques mots sourire parfois aimer -twitter au café jouir de cet air avant l’érosion sableuse des cigales écorce des pins les cigales y engravent leurs cris d’agonie dernière gorgée —
parfum du silence 73
Paroles twittées
le café soudain pétille de lèvres rêvées l’ombre me suivait — j’ai pris le soleil marche j’en n’ai plus besoin alcôve de branches — rêver blotti sous les chênes que la vie bégaie le mur rajeunit — le lierre a tout envahi, même les fenêtres mon vieux banc fidèle — il connaît tous mes secrets et surtout mon cul le soleil dans l’œil — il me montre les glaçons l’eau et pastis son vol ample et lent vigoureux parfois m’emporte au-dessus des houles mille kilomètres — dans l’étendue la durée soyons face à face ô ma fleur de sang je te sais et je te sens salissant mon sel ma peau se résigne à n’être plus que ma peau — pur déchirement la lune sauvage cachée dans l'ombre des pins -la lune complice sous les dalles de la plage du sable de chantier de la ferraille et un rêve contre le sommeil résister -- les affronter les yeux grand ouverts
elle a transformé mes rêves en cauchemars -ou bien est-ce moi qui rêvait trop haut trop grand avec des bouchons de cire rêver de passer les déserts dans les bagages d'une femme-fontaine le sommeil décroche perte de vitesse il plonge -un sommeil sans elle
07 juillet 2017 soleil déjà haut -il y a longtemps que l'aube a perdu la sienne de tous ses parfums le vieux troène me parle de l'amour des fleurs fleurs des lauriers-roses impassibles dans la haie -couleur du poison rempli de doute le café devient amer et la tasse tremble deux loriot traversent prestement d’un arbre à l’autre — éclats d’éclairs verts pas de vent un pas le chemin et la poussière retombe la journée se passe encombrée de somnolences — des hauts et des bas la chaleur intense fait vibrer les oliviers — mon cerveau grésille le sommeil me fuit je lui cours après parfois — il m’attend et rit 74
Paroles twittées
me vient sur les lèvres un étrange goût de sel — je ne pleure pas le soir un alcool qui grise les murs déjà sombres qui me grise chaude nuit d'été -elle aiguise sur ma peau ses ongles de fée un crapaud sans force meugle dans la nuit lointaine -l'amour rend aveugle un souffle léger un souvenir égaré traverse ma peau sous l'auvent la nuit je vous ai rejointe d'un sommeil sauvage escale de nuit -le fuyard s'étire et bâille et reprend son train escale de nuit -le dormeur bâille et s'étire puis reprend son rêve un nouvel arrêt -cette traversée est pleine de doux imprévus
08 juillet 2017 un soleil peu amène traîne une lumière grise -laisse de nuages pot de basilic arrosé près du vieux buis -odeurs doigts mêlés vapeur de café -un parfum qu'on imagine effacer la nuit je claque un moustique --
subtile trainée de sang tout près de mon cœur entre les sourires mon cœur s’en va bondissant d’un café à l’autre tu aimais l’un et les autres t’ont meurtries mêle un goût de miel refaire surface après la plongée démon cerveau en surchauffe le ciel s’ennuage — l’épaisseur du soir promet l’orage d’été la nuit enveloppe le silence des cigales brusque et inquiétant entre mes bras - rien dans mes mains dans mes yeux – rien cachée sur la page la nuit est fébrile -la pluie a pris du retard pour l'herbe trop sèche sous l'auvent -- les rides creusées dans mon corps pesant espèrent l'orage
09 juillet 2017 le cri des cigales pèse sur l'aube brûlante -copeaux de mon cœur promesse de pluie foulée aux pieds déchirée dans la nuit torride vous êtes si loin -mon rêve immense pourtant ne peut vous rejoindre un goût de goudron 75
Paroles twittées
froid en travers de la gorge -haleine de souffre quelques gouttes se diluent dans le café — la pluie lente et sale soudain le soleil transperce le coton sale — un éclat de rire maître loriot sur le fil se balance et compte les gouttes de pluie entre les collines ours entravé il grommelle — l’orage espéré je crispe les doigts mais je sais elle s’échappe la fontaine vive ne plus m’endormir pour ne plus rêver de vous — enfin lâchez prise ta main dans la mienne chaque doigt une couleur au revers du monde pudique il cache un sourire émerveillé de sa main tremblante par dessus l’orage tire d’aile et fendant l’air mon oiseau nuage sur sa peau elle a l’odeur de mes paysages — du sel et des rêves dans le ciel ce soir les nues glissent deux par deux dans le même rêve c’est un ciel satin un ciel qui au bout des doigts craque une étincelle
dans leur nuit tangible ils avancent côte à côte les doigts emmêlés la lune a roulé entre les branches du pin sans toucher les quilles notre amour est plus grand que tous les grands domaines où l'amour est roi oú tu seras reine merci mes amis que la nuit tisse vos rêves dans du fil d'Ariane halte sur une île au milieu de la nuit -une île habitée
10 juillet 2017 le fauteuil humide — mais le café me console de mon cul mouillé rosée sublimée dans la colère solaire — les murs s’embrasent un éclair ardent — dans ma tête les cigales se sont affolées boule de bowling mon cœur roule l’escalier meurtrissant les marches petit’ fille en pleurs je n’ai que des mains ridées pour te faire rire lueurs dans les yeux — un cri retenu au bord des lèvres mordues sur ma peau humide le soir ose une caresse — les yeux dans le vague les yeux ensablés 76
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il tète une bière tiède mâche un hot-dog rance chaque jour il rembobine longue route soixant’ six frapper à la porte les yeux remplis d’espérance le cœur palpitant un instant mon cœur pendu au bout de son fil a cessé de battre sur la dune danse danse les elfes de sel aux yeux de lunaires son jupon de gaze ourlé sous ses seins la lune coquette un bruit de moteur peine à trancher l'épaisseur de la nuit aveugle enfin le silence que narguent insolemment plusieurs acouphènes souvent je rêvasse sous les étoiles en guise d'attrape sommeil - "peux pas dormir - "compte les boutons dit cal'çon à la chemise -"terre capitaine -"non petit mousse pas elle "continue ton rêve
11 juillet 2017 de la nuit je garde les étoiles sur la peau -le jour se lève la nuit arc-en-ciel
éclipsée par le matin -insomnie fébrile le café m’aime bien — il m’a fait la courte échelle pour sortir du lit j’aime bien le café — le bout de ma langue avide fait rire sa mousse oxyde de plomb — gouache étalée trop épaisse le ciel est trop blanc la cervelle en vrac je l’étale sur la table et pioche dedans géant vert les marches de ton palais d’émeraude grouillent de fourmis la lune interroge les augures de la nuit -un hibou hésite elle aurait bien voulu te griffer la joue d’un trait-étoile filante de l'autre côté loin du calme des jours fades le ciel est tempête où êtes vous vous dont le cœur me ressemble où bruissez vous voici l'heure éteinte l'heure où des cendres inertes reviennent les ombres
12 juillet 2017 les premiers oiseaux -leurs chants tendus sur l'aurore soulèvent le monde troisième café 77
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toujours aussi somnolent — mon cœur bringuebale
montent le bruit de chenilles rongeant le bitume
contre ce malaise j’essaierais bien la tisane mais les tilleuls mentent
le premier café goûté au chant des cigales -Qui se lève tôt ?
lourde somnolence — ma tête une fleur fanée ployant sur sa tige
soleil sur ma peau — cette peau vieille et ridée mais qui rêve encore
journée sans ombre et la chaleur ne sais plus où donner de la tête
sur le ciel limpide une démangeaison l'ombre de mon attente
mes épaules nues — les moustiq’ ont décidé d’y pique-niquer
aux feuilles conquises le vent décrit le désert — brûlure et nuit froide
du vécu qui gratte qui démange qui déborde — un vécu pur soi
écrasée sans force la terre n’a plus de cri — langue calcinée
une soirée lisse —
14 juillet 2017
déjà glisse sous la porte de la nuit pilée par la vitre ouverte un grand courant d’amitié balaie la poussière
13 juillet 2017 lenteur de la nuit -vent venu du fond des ères chaud des vieilles laves gonflé de tropique un vieux vent chargé de sable raye ma mémoire les yeux refermés sur un monde de contraintes je paie de mots lents de mes doigts rongés sur ton mur j'écris je t'aime en lettres de sang
une nuit cuisante chevauche un vent sans merci -Insomnie de sable le ventilateur halète dans la mélasse collée sur les murs j'allume une lampe fanal sous l'auvent -la lune boude ce soir. palpitants encore mon doux minou fait offrande de deux oisillons ma nuit qui s'enroule dans les effluves du vent me claque la porte ma nuit et le vent jouent tant et si bien ensemble que je laisse faire-part le café et moi --
de la vallée grise 78
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le mistral n'arrête pas de nous interrompre
pouvez-vous me la prêter -je me sens si nu.
silence la page désespérément futile — et mon cœur se gerce
je voudrais courir vers vous délesté surtout du regard des autres
midi se faufile — il franchit les heures fraiches en jouant des coudes
vos mains sur mes seins -oh ressentez-vous ma Dame ce frémissement
l’oisillon est mort bercé dans son pot de fleurs sur les crocs du chat
le cours de mes rêves Interrompu par mon chat -manque de croquettes
Un jour le néant fit la rencontre du vide. Et alors quoi ? Rien !
le vent est tombé –– une seule mouche nage au fond de la tasse
au bout du sourire un rien seulement le zeste du signe infini
pas de chant d’oiseau ce matin – veillée funèbre pour l’oisillon mort
je voudrais passer mon cœur au mixer et puis en filtrer la haine
encor les cigales pour un oui ou pour un mort qui jouent de la scie
bande de Moebius — l’infini a trop fumé et se tord de rire
Sentez vous ma Dame le rêve de vos parfums perler de mes pores ?
bulle de désir — affolées les mains troublées ont perdu la tête
à l’aune des amies vous pesez bien plus encore qu’un clair papillon
15 juillet 2017
odeur de fumée de pins calcinés le ciel embrasé s'essouffle
un drap noir se glisse sur les collines recrues — pénombres sournoises soixant'sept hivers rien n'a changé dans ma poche -toujours poing serré l'encre de la nuit se craquelle dans mon cœur -trop sèche trop sec votre peau madame
je baisse les yeux votre regard me subjugue je lève les yeux la nuit abyssale m'ouvre grandes ses ténèbres sans poisson pilote il monte l'érèbe croyant chevaucher la nuit -désordre et chaos savez-vous ma Dame 79
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mes grains de sable s'affolent de vous voir marcher
à grandir -- j'ai dix-sept ans et mon corps se meurt
je suis une plage que la mer lisse et soumet Indéfiniment
écrire des haïkus je n'ai pas besoin de ça pour vivre mais j'ai besoin de ça pour vivre
je rêve ma Dame de rivières de sourires pendues à mon cou
je n'ai pas besoin de spectateur à ma mort -je me suffirai
horizon en feu -toutes les îles du monde brûlent dans la nuit
une nuit sauvage s'est emparé de mes tempes -un feu d'artifice
16 juillet 2017
ô ma Dame mon âme de vos dagues de vos lames coupez tous les ponts
le matin soupire au-dessus de l'horizon -aube frémissante
17 juillet 2017
la nuit granuleuse ouverte et close à la fois crisse sur mes dents têtue une abeille vole au-dessus de ma tasse -un café pour deux un éclair de jade -un loriot change d'abri à toute vitesse déboire un matin ce n’est pas l’amer à boire — une absence noire l’une contre l’autre je frotte mes mains rugueuses — seulement le vide bandit malandrin j’ai volé une âme pure pour mon âme noire puzzle en désordre — je tente d’un cerveau lent de soigner ma tête
échos dans la nuit mon cœur se prolonge et frappe les cordes du vide rumeurs indistinctes des routes et de l'asphalte -la vallée bougonne parfois par surprise la nuit me prend à la gorge et veut m'embrasser contournant les ombres le rêve de vous s'installe en pleine lumière la vallée rugit de mille fauves lâchés -lundi matin souvent je reste l’esprit vacant de besoin — ma plume est épaisse glisse sur mon cœur un copeau du vieil hiver vite évaporé ô ma Dame, ma lame,
j'ai mis cinquante ans 80
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tranchons d’un éclat de rire l’écume des jours
18 juillet 2017
j'étais prof hélas -mais de travail manuel ! ce qui change tout
levé tard malade le café a mauvais goût — un autre pour comparer
hagard égaré il te regarde oublier que tu fus ses yeux
mon chat me comprend — il me regarde, il s’étire bâille et se rendort
il ne dira pas que l'émotion le perfore de son regard bleu que déjà enseveli son cœur tendu tambourine
vos yeux dans mes yeux ma Dame et enfin je peux voir le bout du monde
sur la page vide il essaie un regard morne – eh non, les mots filent un chaton peureux — la nuit m’a pris dans sa gueule de bave gluante ma Dame ma lame tranchez ces liens d’un coup bref sauvez moi les mains je sens votre souffle qui lancine sur mon cou — que le temps s’arrête ! contre le cynisme le vieil âge ne peut rien si ce n’est sourire des pas dans la nuit le gravier crisse complice — je vous attendais le silence éphémère du cri votre main la mienne votre rêve dans mon rêve — chasse l’amertume vos yeux madame ils me clouent ils me dépècent rangez vos couteaux
après les collines le ciel ondule et se fend — j’essuie mes lunettes je comprends mon chat — je le regarde je bâille et il se rendort papillon citron au bord blanc d’une tulipe — Perrier rondelle journée somnolente trainer l’ombre de son ombre — infinie lenteur
19 juillet 2017 une nuit épaisse a plaqué sur mon visage un masque de cire secouer la nuit pour qu’enfin soient réunis la glace et le feu bientôt réunis soleil neuf et lune éteinte témoins de Vénus breuvage sournois — le premier café appelle un second café
81
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ciel de peine ce matin les nuages transpirent l’été se fatigue il lance ses javelots avec négligence ma Dame venez accourez de votre dague trancher dans les doutes sa peau a le goût du sel et d’iode du large la tiédeur d’un nid elle a les saveurs aigres-douces de son fruit que mes doigt patinent soir sans habit noir — la paresse cette ogresse me lèche la joue l’air devient épais — la colline au loin ressemble à du pain grillé tu voudrais lui dire la couleur de ta tendresse de tes yeux limpides elle aura pour toi du tangage et des tempêtes — tu crieras de vertige elle aura pour toi des mouvements de maitresse un nid de ses bras des chemins de sel s’échapperont de vos pores la nuit sera mauve assis sur son lit très lentement il referme le livre sans page
20 juillet 2017 une nuit sans heurt
une nuit lisse et polie une nuit de rêves silence bruissant la nuit jalouse conserve les rumeurs pour elle viens plus près approche sur mon front ose ton front mêlons nos humeurs aube martelée de nuages sans promesse -le jour prend conscience trois gouttes d’eau sale sur la poussière des toits — tout espoir tari sa peau te crie viens coule-toi fonds-toi en moi explore mes pores dans ses yeux tu pêches des huîtres de perles brunes aux filins d’argent entre ses doigts coule une eau de baptême impie qu’avide tu gouttes vos lèvres s’accouplent vous parlez la même langue de cristal brillant au creux de ton ventre de lourds papillons s’affolent et te plient le cœur le ciel vous protège du regard jaloux des foules — vous vous en moquez dans le flux des mots tu t’abreuves des paroles qu’elle te chuchote il ne devrait pas faire saigner la blessure en rouvrant le livre où chaque page souligne au fer vos éloignements 82
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ton cœur est une étoile qui vient de naître dans le ciel l’étoile filante revient et revient sans cesse une brusque averse — le jardin s’est défendu avec ses odeurs parfois ça fait mal — j’ai des cailloux dans le cœur pour ne pas me perdre une chaleur moite gluante chaude étouffante se colle à ma peau auréole sale déjà sèche et poussiéreuse — pluie parcimonieuse la nuit est muette — même le vent qui l’agite n’entends pas un bruit
la vieille cigale qui se tourne vers la mer n'attend que la mort une pluie d’été pleine d’odeurs à la fois fortes et subtiles le sommeil m’agrippe broie mes yeux me met à terre ! et fond dans mon crâne rêvant de moisson j’avais le cœur en jachère — j’ai piqué sa faux devant son amant Briséis tombe à genoux et brise un talon le soir est venu nonchalamment et sans bruit — un chat dans la nuit
22 juillet 2017
21 juillet 2017
Silence ! La nuit poursuit un rêve de braises jusqu’au point du jour
la nuit s'enveloppe dans son parfum d'eau limpide-tintent les étoiles
elle ouvre son sac — sur le sol elle piétine de vieux souvenirs
sous l'auvent la lampe dresse l'ombre à se défendre contre le béton
pendant ce temps-là il entend le vent qui hurle — vieux buvard froissé
à bout de souffle sublime et pathétique Jean Seeberg trébuche et mange du sable où êtes vous donc ma Dame au regard de fée -vos lames me fendent
sur un banc ils serrent leurs mains et un pont surgit vers l’imaginable le premier café est loin maintenant — son goût cependant perdure au bord des nuages un vieux rêve illuminé un chant de silence 83
Paroles twittées
sur la table humide la tasse fumante glisse — café en danger
le front appuyé sur le frigidaire j’inhale le café qui passe
sur le banc de bois je pose un livre fermé et ma lassitude
déjà le soleil grésille sur les carreaux — mes pensées en feu
sur le banc sans forme il panse son cœur meurtri et à ses beaux yeux
sur mon front des gouttes de sueurs salées subtiles effacent mes ans
chaussée je serai pour la sortir de l'ornière -route sans virage
parfum de lavande une mèche de cheveux — tiroir qu’on referme
un pont arc-en-ciel bien au delà des nausées et des meurtrissures
des gouttes de nuit se glissent le long des plaintes jusqu’à son absence
funambules nous traverserons ce pont de nos bras emmêlés sans la crainte des distractions des opprobres et des huées
soleil dans les yeux les directions s’abolissent — seul le pont demeure
elle ouvre son sac — sur le sol elle piétine de vieux souvenirs
au-dessus du vide seul un rêve te soutient — jouir du vertige
Peau de l'air ?
son rêve a des ailes cousues de fils solides et de peau vibrantes
plantée dans le sable du bois flotté une épave rongée par le sel elle dresse à marée basse l’énigme des souvenirs
car le temps figé sur un éternel été se rit des saisons
le joug et les clous la colline et la croix lourde — il n’oubliera pas
au bord de la sente un rêve sans bras ni jambes — seulement deux larmes
23 juillet 2017
à la nuit tombante les cigales fatiguées déposent les armes
la nuit colle aux yeux de ce corps que je supporte et qui me débecte un moment je lâche prise d’avec le réel — le rêve me noie
et la nuit tombée l’angoisse et son souffle rauque prennent position ils serrent ma gorge les imbéciles béats aux piètres soucis 84
Paroles twittées
24 juillet 2017
tu resteras immobile et elle rira
dans la nuit silence loin très loin un chien aboie — j'entends mon cœur battre
mistral en colère il hurle et geint dans ma tête — il me glace l’âme
la nuit m'enveloppe elle me prend dans ses orbes excite mes rêves
un tambour tendu se déchaîne dans mon crâne — le soleil m’effraie
donner un baiser à la tasse encor brûlante — journée qui commence
je poursuis les ombres pour acquérir leur sagesse — rester transparent
la vapeur serpente dans l’air léger jusqu’à mes narines conquises
manque de sommeil — ce n’est pas la mer à boire l’air à respirer
plus fine que claire ma reine ne laisserai mordre un crabe hideux
troisième café les deux premiers sans effet envie de vomir
mistral en colère vent à décoiffer un chauve les arbres gémissent
tu lui tends ton cœur brûlant d’angoisse et de fièvre — les mains dans les braises
J’aime fort Alisse plus qu’Alice ou A d’ailles. Dans ses bras je glisse
elle prend ton cœur les cicatrices l’effraient le prend tout de même
le mistral renverse les pots de fleurs et me met la tête à l’envers
la pierre de lune qui palpite dans mon cœur brille de vos yeux
mon chat est rentré ébouriffé en tonnant fort contre le vent
aiguilles de pin — l’ombre que je traine au sol peut se recoiffer
sous leurs oripeaux malmenés et déchirés les vieux chênes geignent
à chaque seconde le peu d’avenir qui reste remis en question
elle ne sais pas qu’elle vient de s’essuyer les pieds sur mon cœur
sur le vieux banc de bois j’écoute la lumière qui traverse les chênes
25 juillet 2017
bouquet de secondes enveloppé d’espérance abreuvé de larmes
tu ne diras rien
85
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du 26 au 31 juillet 2017
nuit intemporelle -la lumière des villes s'y casse les dents
une nuit opaque malmenée par un mistral hurlant de fureur
quand l'enfant se rend compte qu'il a déjà mille ans
soufflant la lanterne le mistral éteint même une étoile filante
la nuit s'achève les routes reprennent leur souffle
la jeune nuit geint sous les caresses d'un vent aux ronrons de chat
on replie les rêves dans le grand livre des songes -la nuit s'évapore
amie à ma table le soleil ne survient pas forcément du Sud
derrière les toits le ciel pâlit sans angoisse -l'aube en papillote
un haïku c'est dire je t'aime à un courant d'air
mourir un peu plus chaque matin un peu plus et croire en demain
le dernier café pris sous la jupe des pins -saveur des cigales sous l'auvent de tuiles des myriades de lucioles dans les yeux amis à nouveau cette heure aux couleurs sans espérance qui me mord le cœur une nuit sans fin revient vague de sel noir glacer tous les soirs un regard de fauve -la nuit me frappe en plein cœur d'une dague sombre perdue un étoile attend de la nuit un signe qui ne viendra pas mille fleurs rubis tissés dans l'ourlet secret du vent de l'espoir
j'ai vu se rosir l'aube d'été frémissante -le vent à mes pieds loin la vieille route soigne son bitume gras d'un long chuintement brûler les étapes s'élancer à perdre haleine tout perdre à l'instant les rêves et l'infini ne font guère bon ménage l'orage est passé -au soleil les tuiles tintent de mille couleurs le vent dans la sauge -son parfum virevoltant entre mes lavandes le soleil joue du xylophone à la cime des pins les aigreurs d'égout font d'haineuses flatulences -salir pour salir 86
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le chant des cigales -des hachures de crayons sur le front des arbres dans le vent léger les branches de pins soudoient l'ombre et la lumière Café crêm' café lame café sang noie les larmes un café slam le chant des cigales -des hachures de crayons sur le tronc des arbres "mon alouette "j'ai brisé tous les miroirs "contemple-toi
le ciel devient noir -les étoiles rient pourtant des mauvais présages sur le quai leurs mains qui se tendent esquissent un blanc sourire dans le ciel éteint des routes qui se séparent déroutes croisées mille tours de roues mille blessures d’une langue avide je découvre un grain de riz aux saveurs magiques
01 août 2017
fleurs rouges fleurs blanches tout au bout de leurs élans les œillets hésitent
j'ai fermé la porte elles ne peuvent entrer les goules hurlantes
langoureux le soir sous son masque bienveillant tremble de terreur
la nuit est jalouse de notre folle lumière -la nuit je l'emmerde
dans mon ventre cave les papillons s'interrogent du sens de la vie
comprenne qui voudra comprenne qui pourra le rite est sans faille
j'ai fermé la porte -dans la nuit les ombres glissent sur un Styx sans fin
hors du virtuel l'actuel s'est délecté d'un présent qui chante
a moving star flies from the beginning of words to the end of love
chaude est la nuit -avant que je ne m'envole le vent me pourlèche
ses feuilles d'argent vibrent au soleil on n'a jamais fait d'armes en bois d'olivier
triste incertitude que le vent du nord rassure d’une haleine fraîche
un peu de tu beaucoup de vous nos peaux polyglottent
terrasse en colère — l’air plus chaud que le café me brûle la gorge les jours de lumière remémorés et le rêve 87
Paroles twittées
te suis en plein jour le ciel s’est voilé dans l’hésitation du vent — odeur de fumée le rideau de perles a giflé si fort la vitre — vent incandescent les ombres fuient jaunes sur le grain du béton mauve — un regard perplexe d’une rive à l’autre enjambant le clair ruisseau pont pour les oiseaux foutu sirocco — la peau râpée par un sable qui n’existe pas
02 août 2017 ils n'ont pas osé passer la porte béante de mes souvenirs spectres de mes nuits restez à la porte inertes -ne me rêvez pas j'ai claqué la porte et mon ventre vide seul souffre leurs morsures elle était si belle -elle seule était capable d'un vol plein d'élan au fond de ses yeux j'ai égaré mon regard -je m'y perd encore de ses cris de louve elle arrachait de ma peau des désirs d'envol
devenue case prison -j'en mords les barreaux. je me sens si vieux alors que mon cœur plissé n'a jamais vieilli elle est mon amie cette amie et cette peau qui ressent le monde ne déborde pas haïku reste dans tes rails retiens bien tes larmes la nuit sans étoiles comme la vie sans repère -aveugle souffrance fraicheur du matin -elle m'a lavé des sueurs de la nuit rugueuse pause de la nuit enjambe la méridienne broyée de chaleur deviner l'enfoui éclipsé par la surface -geyser de lumière croire au jours heureux — laisser le ciment du rêve prendre consistance un soleil son rire illumine mon visage — heureux je la suis les yeux pleins de fête elle danse sur les tables sans briser un verre
03 août 2017 dans la nuit de l'août une dernière cigale un dernier concert
la case départ 88
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de la terre aride monte en volutes nerveuses le chant du soleil
le sommeil me gagne ô ma nuit incandescente ouvre moi la porte
flottant sur le ciel comme un ange évaporé trainée du retour
j'arpente ses creux de mes doigts reconnaissants je ressens ses courbes
elle avait les yeux les plus liquides du monde -leurs mains orphelines
sans tabou ni gêne je parcours ses paysages curieux de sa peau
le vent m’a promis demain j’aurai dix sept ans — le vent fanfaronne
venez revenez vers la source de nos langues partageons nos sels
un ciel toujours jaune — toutes les ombres diluées dans l’enfer solaire
délier délire le grand livre où se chuchotent de moites secrets
ciel sans ambition — un verre rayé de sable crisse sur mes dents
la nuit me secoue elle chasse mon sommeil vous fait de la place
la pierre irradie — le mur est tellement sec qu’il bave le sel
ah vos yeux ma Dame plonger dans leur océan est le vrai baptême
ne pas mélanger le vous de souffrance avec le tu de douleur
les cerveaux brûlés de vagues ultra violettes — violence solaire
sur le bord du rêve les énigmes d’une chouette agacent la nuit
la larme a séché à peine sortie de l’œil —
clignant lentement sur le bord de la fenêtre une étoile songe tigresse ma fée feule-moi de cris de joie fais rugir mon sang subtil équilibre deux clowns dansent sur un fil dans la nuit d'été
04 août 2017
du sel sur les cils la chaleur me gifle pénètre dans mes poumons et blanchit mon sang embroché je roussis dans la rôtissoire ardente — dards caniculaires tu la sais lointaine mais dans ton cœur le lacet qui vous lie résiste elle joue à chat et sourit des battements dans mon cœur soumis 89
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la tendresse allège le poids lugubre des ans par tant de sourires
un matin torride arrache la peau des arbres — j’ai les os à nu
05 août 2017
brûlées de lumière les ombres crient de douleur la gorge tranchée
ô ma dague ma Dame libérez vous de vos liens les miens qu'importe elle danse seule sur la musique lugubre de l'ennui sans fond elle sait pourtant que de mes doigts sans violence je récrit l'histoire ma belle féline ma chair pour vos crocs sera votre quotidien l'herbe a besoin d'eau le ciel a besoin d'étoiles j'ai besoin de vous la nuit chaude encore joue sur ma peau résignée un air incolore où vous cachez vous orbe incandescente et fière ma blanche hyperbole
mes yeux vous décrivent et dans l’air brûlant mes mains soulignent vos traits souffle de dragon — du ciel tombent des boulets d’uranium liquide ciel de feu liquide — l’oiseau tombe entre les arbres les ailes brûlées le ciel brûle encore ici même les sourires sont carbonisés rêver d’un soleil patinant sur la banquise — tongs et bermuda pattes de velours — sa main était dans la mienne et nous ronronnions ma main sur sa joue du bout des doigts un désir à peine effleuré
j'ai tendu les doigts la peau la langue et l'espoir sur l'arc de vos rêves
06 août 2017
oh tant que ma bouche s'épuise à mordre vos mots vous manquez ma Dame
un bal dans la nuit -l'orchestre très inspiré massacre sweet dreams
le premier café dans la confusion des sens — amère douceur
une nuit torride -l'air à couper au couteau s'alourdit de larmes
un parfum s’y mêle un parfum de souvenirs et de fleurs d’iris
ma Dame féline je prendrai soin de ton coeur comme un grain de rire 90
Paroles twittées
toute lame tue-la votre dague insoumise caresse mes soifs
matin sans entrain je tourne, tourne sans cesse un café sans sucre
j'irai jusqu'au bout des mondes infranchissables pour lécher vos larmes
l’air s’est rafraichit aussi vite que mon cœur palpite d’absence
l'orchestre s'est tu -un saxo mélancolique pleure summertime
il fait gris et lourd — dans ma tête les bagages pèsent de tristesse
petit grain de riz qui se love entre mes doigts ma langue est habile
le soleil timide jette des regards troublés dans les flaques d’eau
quelques gouttes tapent sur les tuiles surchauffées -avant-goût sans goût
trois gouttes à peine — le verger bénit la pluie de senteurs sauvages
tonnerres lointains ils contournent la vallée sans blesser personne
prends ma main ma Dame laisse-moi t’accompagner dans ton fier jardin
la valise est prête -serrés dedans s'entrechoquent des envols sublimes
du bout de mes doigts je préserverai pour vous vos saveurs de mures
deux heures du mat' -avec ses trente degrés rit le thermomètre
Dame aux yeux d’étoiles ton regard m’a adopté — je baise tes cils
elle part bientôt et toi tu vas rester là le cœur en écharde
le prix de l’espoir en parler devient souffrance — oublier le prix mais ne pas y renoncer quitte à le voler alors
il viendra tigresse plonger dans votre calice sa langue assoiffée éveillé il rêve de vos ravins des collines aux senteurs de lys j'ai ouvert la porte -le peuple des papillons vrombit de chaleur une aube sans joie a déchiré les nuages -mon cœur en dé route
de ses yeux point une cascade d’eau pâle jusque dans mes yeux toujours pas de signe l’impatience me consume — mon ciel s’est couvert le vent m’a porté des nouvelles rassurantes — presque rassurantes
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Paroles twittées
je suis un brigand un vieux voleur de chevaux qui nie les clôtures
café sous l’attente — la vapeur brûle mes yeux coin de l’œil humide
la jeune tigresse qui court la plaine avec moi se rit de mes rides
matinée frisson — d’agréables souvenirs bloqués dans ma gorge
elle se sens libre — pourtant elle porte au cou la marque d’un maitre
le soleil profite d’un thermomètre clément — ne provoquons pas
par des mots sorciers elle a cousu nos deux cœurs et tranché sa laisse
l’été redevient ce qu’il devrait toujours être l’ombre du printemps
je suis un brigand un vieux voleur de tigresse je ris dans ma tête
mon cœur s’est vrillé une vieille serpillière transpirant des larmes
ma Dame soucieuse là votre joue sur mon cœur entendez l’écho
une robe bleue couleur de mon cœur blessé couleur de vos larmes
je rejoins la nuit pour tournoyer avec elle d’improbables danses
serre moi ma Dame contre ton cœur apeuré que je le rassure
07 août 2017
pour vos yeux ma Dame j’aurais les égards graciles du sel pour le sable
elle tourne autour de ma vieille peau de clown la nuit nostalgique ma douleur s'apaise quand je sens frôler vos lèvres au sourire humide prisonniers des heures nous manquons ma douce Dame à nos doigts qui tremblent je souris ma Dame et survis aussi à l'ombre de nos souvenances la nuit s'effiloche les rêves mentent encore nous sommes trop loin
mon pas devient lourd je perds ma légèreté sans votre regard J’ai été à Borely. J’ai misé sur des tocards, j’ai tout perdu. Par vengeance, je me suis grillé un steak de cheval. ô ma douce dague restez plantée dans mon cœur restez-y paisible voleur de chevaux il ne résistera pas au vol des baisers au premier regard la tigresse lui arrache un cœur enflammé 92
Paroles twittées
et d’un coup de langue le laissant fumant encore elle l’éteignit elle le calma et le caressa si bien qu’il se mit à battre lune confidente écoute mes os grincer d’un rictus de spectre j’ai eu beau chercher je suis le seul mort vivant que j’ai rencontré ma Dame ma lame vos yeux sont des armes pour plier le monde ma dague ma Dame ne me laissez pas trembler face à mes démons je fermerai la porte aucun ne pourra entrer — nous ferons l’amour le monde a pris vie quand le rêve s’est blotti serré dans mes bras
08 août 2017 un train dans la nuit chancelle entre les traverses les rails des ornières un profond silence plein de cris et de murmures crève mes tympans
au bord du ciel pommelé-elle me fait signe lenteur d'escargot de mes doigts sans impatience ma langue docile la nuit me dévore un ogre cruel et sombre lamelle mon cœur vos parfums le hantent ils labourent dans ses nuits d'un soc de désir mais la nuit m'apaise et je trouve sur ses grèves le désir de durer sable au sel tentant mes mains pétrissent ta chair heureuse du geste café arrosé d’une pluie soudaine et brève — café allongé le soleil parfois s’amuse aux ombres chinoises avec les nuages l’ombre sur le mur soudain prend toute la place — le soleil se cache une nuit prodigue d’un rêve sans épaisseur — mais quelle musique !
ma Dame vous êtes si profondément ancrée ma chair vous surligne
une averse encore — la terrasse surchauffée n’en garde pas trace un navire errant crachant ses rivets malades comme des carries
il garde de vous parfum au bout de ses doigts désir sur sa peau
un très vieux navire le bastingage et les ponts rongés par la rouille
la lune s'apprête 93
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contre toute attente il flotte encore bien droit même par gros temps Tu vas voir, si ça continue avé leur paquet à la con, il font nous faire fumer du hareng ! ça me saurre des yeux ! d’un instinct féroce entre Charybde et Scylla il n’hésite pas il est de son corps mon navire ma mémoire il est mon squelette de la quille au mat ensemble nous pourrissons d’un ardent naufrage ma Dame ô ma Dame rapprochez vous de vous-même tranchez dans le temps un air me revient un air qu’elle nous chantait quand nous nous aimions c’était un fado extrait des pores de l’âme par un cœur en miette elle chantait j’écoutais tandis que mes mains suivaient sa mesure je laissais sa peau vibrante et sa gorge rauque défier la nuit or je l’ai quittée— mais toujours quelques iris restent sur ma tombe je ne devrais pas laisser la nuit pénétrer au cœur de mes rêves
09 août 2017 un vent s'est levé --
il a parcouru la lune et sa chevelure je me souviens bien d'un tout petit grain de riz au goût de noisette un téton meurtri d'une colère jalouse -enfance boiteuse les cheveux des arbres décoiffés par un vent leste -la nuit qui respire au fond la vallée a calmé ses autoroutes-minuit de silence je ferme le livre la journée s'achève encore par un vide immense j'ouvre grand mes bras pour vous accueillir amis que n'effraie ma porte un café tardif — le soleil déjà haut mais la magie demeure douces caresses vos caresses souvenues — papillons complotent toujours la même ombre qui s’accroche à la même heure au fanal rouillé l’été est en ordre aube fraîche et journée chaude — mon cœur apaisé lumière changeante — vieilles collines brûlées prenant des tons fauves je laisse glisser le soleil sur mon visage — caresse et ivresse 94
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la journée patine négocie mal la soirée et enfin s’ensable les mains dans les poches je suis le maître des heures quand je pense à toi
les mésanges dorment douillettes et protégées par les papillons le vent dans la nuit me murmure des chansons de souvenirs bleus
J’ai voulu voir le Vieux-Port par en dessous. Je prends le tunnel, les condés me refoulent. J’avais pas de casque à vélo.
frissons ce matin temps d’automne en plein été — un café m’apaise
voila les mésanges les deux coches qui pépient défroissent mon cœur
le ciel devient blanc — une feuille de zinc couvre les tuiles noircies
l’envol des mésanges un cri dans le ciel relie les amants lointains
des ombres sans corps parues même sans lumière glissent sur les murs
mésanges – mésanges par quatre mains et quatre ailes le monde s’allège
sous un ciel d’automne deux mésanges sont venues offrir un sourire
une soirée calme seule la brise murmure son amour des chênes
jour mélancolique même la vallée s’enclot d’un profond silence
la nuit d’août m’appelle de son silence apaisant — je me laisse faire
j’ai laissé tiédir sans même y poser les lèvres la dernière tasse
10 août 2017
une pie hésite et finalement se pose sans plus s’inquiéter
à travers les branches la lune illumine et rit aux mésanges bleues pas d'étoile encore pour adoucir le regard triste de la lune dans la nuit profonde ton sur ton l'ombre des arbres effraie le ciel noir papillon de nuit de tes ailes si fragiles tu nargues le jour
je garde de vous les souvenirs les plus clairs les plus lumineux souvenirs de soie dans des draps de coton fluide nos peau de velours de vos lèvres libres sur ma vieille peau ridée mes doigts se souviennent souviens-toi dit-il alors elle se souvient qu’ils ne sont plus qu’un 95
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le geai s’est posé en face sur l’olivier — nous parlons mésanges ta mésange amour se hâte de taquiner ma mésange aimée j’arrose la haie pendant que mon chat regarde l’or des arcs-en-ciel trébuchant j’effraie un volée de moineaux — mon chat ébahi pour la rencontrer il ira au bout du monde et même au-delà elle l’attendra au pays du bout du monde sûre qu’il viendra Sûr, j’ai touché un peu devant un peu derrière ! C’était pas une raison pour m’en coller un et arracher l’antenne mésanges perchées sur le fil du téléphone appeler son cœur le soir me surprend il me prend par l’épaule et me dit ”il est l’heure“ temps de replier les ailes de mon cœur — et d’un dernier verre
11 août 2017 lune au rendez-vous elle roule entre les branches elle me sourit loin sur les collines le ciel un terrain de jeu pour jeunes étoiles
l'arbre frappe dans la lune il la prend pour un ballon un petit vent aigre entraine des feuilles sèches crissant de douleur la lune a pâli quand elle a vu son sourire refléter le mien un train en partance vers un incertain rivage -au loin les rails geignent et je m'abandonne du fond de mon âme seule à penser à elle mille étoiles dans ses yeux scintillent tous mes sens sont en éveil l’odeur du café arrachée comme une peau — tellement de vent le ciel est si bleu qu’on semble entendre les vagues caresser le sable des ombres se battent pour une place au soleil — le vent pour témoin il mugit il siffle ce vieux mistral ancestral entre mes oreilles le long de ses rives poussent des brassées d’iris — je rêve son fleuve ils ne sont plus seuls — leurs empreintes sur le sable ne s’effacent pas heure méridienne midi heure médiatrice heure où tout se lie 96
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air de paradis — elle est coiffé d’un chapeau au goût de sourire courent les nuages pourchassés par le mistral vers un ciel plus sage la mort l’insidieuse ne laisse que peu de temps pour choisir sa vie ce désir de sel qui s’enroule sur la langue — mon gosier trébuche nous sommes si loin — mains en manque de peau et peau de demain un profil de pierre ses diamants sont si tranchants -mon âme s'apeure j’avais l’âme en peine et le cœur meurtri d’attente longue et incertaine sont venues les tourterelles deux oiseaux du paradis
monte sur ses grands chevaux et me désarçonne le vent me secoue -je me souviens d'un patio d’aromes charnus mon âme ma dague mon rêve devenu chair mon espoir tangible je suis sans défense -votre peau nue me menace des pires caresses rabbit on the moon jump and run around the sky black clouds are your weed le ciel s'ennuage -la lune s'est diluée le long de vos rives elle me regarde je la regarde elle rit nous ce n'est que nous un café tardif — parfum plus fort que le vent vapeur lumineuse
la journée s’achève il me semble que je porte tout le poids du monde
au fond de la tasse le visage de l’absente — un parfum d’iris
le vent sans faiblir gifle griffe les collines et ride mon cœur
les ombres se calment et sur le béton rugueux elles se caressent
à travers la vitre j’ai vu la nuit s’approcher toutes dents dehors
plus jamais personne ne s’assiéra sur mon banc — place réservée
sombre et si brillant un éclat de nuit sauvage nargue la lumière
un air de fado mélancolie et espoir trotte dans ma tête
12 août 2017
un éclair bleuté — une mésange traverse d’un arbre à l’autre
la lune se cabre
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des éclairs bleutés mille pensées pulvérisent distance et frontières comme des nuages ils sont deux en plein soleil à rêver de ciel soleil au plus haut mon cœur bat entre vos seins — le ciel est lavande profondeur du ciel aux senteurs ultramarines — je vole vers vous j’ai compté les heures — hélas combien de cailloux restent dans ma poche plus de vent les feuilles ont cessé de frissonner — la paix revenue
source de nos joies le train couvre un temps les chants lointains de la fête -pour qui part ce train la lune s'attarde sous la colline elle rêve d'un passé de cendre quand elle saura la profondeur de l'abîme je ne crierai pas j'ai pour vous ma Dame des égards de femme aimante -je lisse vos grains mes mains de vieil homme sur votre peau de gazelle -Est-ce un sacrilège ils ont pris un verre un seul verre mes fantômes et ils sont partis
le soir s’est posé à la lisère des sons tout près du silence
ranger la vaisselle une recherche inutile café refroidi
par l’imposte ouverte l’avant-garde de la nuit roule sur mon cœur
mais la cafetière est bonne et compatissante mon cœur réchauffé
glissant sous la porte comme une lettre anonyme mes souvenirs froids
les mésanges passent au dessus des pages vides — désert refleuri
dans la nuit des chants se glissent entre les troncs — curieux fantômes
dimanche tranquille — les tondeuses sont muettes chez tous mes voisins
la nuit pour complice tous deux nous tirons les cartes aux étoiles naïves
dans leur nid douillet les mésanges endormies près de votre cœur
13 août 2017
dans le ciel flottant à tire d’ailes deux coches — le gris passe au bleu
vivons cette vie d'un amour intarissable
le ciel s’enhardit plus fort plus bleu plus profond 98
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que la mer prédite le ciel s’enhardit plus fort plus bleu plus profond que la mer prédite soleil caressant il scintille dans les plumes azur des mésanges un simple frisson quand votre pensée capture mon âme soumise tu es arrimé -le courant vous emporte et rien ne vous sépare les branches balancent doucement au vent d'été -je rêve vos mains je sens sous mes doigts les grains de vos tremblements l'élan de vos cris le jardin m’a suivi je rentre avec un odeur de foin transpirant douceur du silence surtout ne vous taisez pas deux doigts sur vos lèvres Babel on s’en fiche — nous avons découvert seuls la langue commune le soir vient plus vite — on dirait qu’il apprécie l’odeur de ma cave masqués ils avancent les fantômes vers mon cœur qu’ils vont piétiner j’ai fermé la porte que le diable les balaie mes spectres fanés un soir de velours
s’est accoudé au comptoir — un Nikka sans glace ! puis le soir s’assoie en face de moi et entre deux nuages sombres d’une poche il sort un vieux jeu de cartes grasses et il distribue il ne me tend qu’une carte et c’est la dame de pique je sors je trébuche l’air frais me saute au visage mais je me rattrape un feu d’artifice camouflé dans les collines déchire la nuit un bal populaire dans un village alentour — jusqu’à la lie, boire !
14 août 2017 dans la nuit épaisse la vallée monte au gosier comme une nausée musique trop forte -le vent léger la transporte jusqu'à ma fatigue il vous aime dague comme l'amour peut creuser des rivières d'or la musique va vient et s'estompe au loin -le vent a tourné
l'horizon rougit la lune se lève et bâille dans le ciel sans fin cette nuit m'échappe 99
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la vallée s'est révoltée -le sommeil s'évade
il allume tes étoiles votre ciel s’embrase
vapeur dans les cils parfum amer sur mes lèvres— café de survie
un petit enfant d’un coup de crayon magique dessine l’amour
les pies se disputent un vieux bout de pain moisi — engueulade aux caisses
moment du départ ils se sont tenus la main entre deux sanglots
soleil sur la peau — je rêve d’autres caresses dans un autre lieu
je ne sais pas où déposer mon désarroi non, je le garde !
des bruits de journées courent entre les collines — ronde quotidienne
surtout ne rien dire remettre le cœur en route et fermer les yeux
les arbres se frôlent ils se caressent l’un l’autre — le vent est complice
15 août 2017
une feuille tombe — deux arbres écartelés échangent un mot on ne pourra pas changer la face du monde alors aimons-nous bien avant les vôtres les miennes seront closes -vos doigts sur mes yeux mésanges gardiennes de mes plus beaux souvenirs raturez le ciel présence éphémère -quelques instants dérobés à l'éternité pensée fugitive qui met mon cœur à l’envers — buée dans les yeux il était un temps de ciel bleu et de rivières — reviendra ce temps du bout de ses doigts
le cœur en déroute je fuis devant la nuit sombre elle me rattrape bruits de la vallée ivre de routes amères -cœur au bord des lèvres le ciel est trop noir les mésanges restent grises et mon âme aussi un train mord ses rails au loin ils crient la douleur de l'acier froissé attablés ensemble nous nous enivrons de nuit nous brisons nos verres voilà ils s'en vont pleins de nuit dans leur repaire je vide mon verre sur l'autre versant la nuit est d'une douceur de chat qu'on caresse tout autour de moi j'imagine la présence d'amis bienveillants 100
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sur la plage leurs doigts se sont emmêlés de caresses souvenues
parfois je me moque des alarmes dont moi-même attise les braises
café sauvetage — enfin je peux me remettre de la nuit sauvage
le soir s’est assis près de la fenêtre ouverte — on attend la nuit
devant moi la tasse fumante qui m’ensorcelle — mes lèvres soumises
je vois les mésanges vite elles volent vers moi — mon cœur les accueille
je vous vois sourire vous tournez dans mes pensées — l’abeille et la fleur
ma Dame ô ma Dame dans un ciel d’éternité lancez vos oiseaux
silence profond seul le murmure de l’air — routes suspendues
16 août 2017
le soleil caresse ma peau de vieillard ridé — la cime des arbres… aucun vent ne souffle — la poussière effacera la trace des heures au-dessus de l’eau deux libellules s’embrassent en vol stationnaire un chien qui aboie au loin dans la somnolence de l’après-midi depuis l'ombre douce il pose un regard ému dans tes yeux aimants journée sans secousse c’est à peine si la tasse en a frissonné déchiffrer les signes à cela je suis expert — toujours vers la gauche mésanges figées dans l’absence de couleur pas un seul coup d’aile
un frelon hagard brûle autour du lampadaire -une âme égarée la tarente avide le guette avec convoitise -frelon pour dessert m'inondant de nuit je médite sous l'auvent -racines amères ô ma si belle âme devenez mon avenir ma route éternelle le frelon mangé les deux tarentes repues boudent les lucioles le train est passé un voyage halluciné dans la nuit aride je vois vos sourires d'enfance fracassée votre âme limpide au loin les étoiles refusent toute lumière -la ville est féroce 101
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j'ai aimé ces instants où ensemble nous étions si près des étoiles
vide et vague à l’âme — les larmes posent leur sel sur la peau du temps
tant que je pourrai encore ramper sans geindre je vous aimerai
jeu de dupes peu à peu le soir grignote les pieds du jour
un café zélé apaise ma gorge sèche et ma tête en vrac
dans la douceur moite d’un ciel tendu de nuages la journée s’essouffle
patient je patiente parmi les mêmes fantômes aux mines figées
dans un grand silence mon esprit s’est séparé de toute pensée
toujours immobile planté comme un bananier sous sa serre tiède
mes mains tremblent elles ne savent où trouver le Graal de sa peau
de vos yeux profonds je vous vois me regarder dans le fond des yeux
vous montez ensemble des papillons pleins les yeux la même licorne
fraicheur du matin — elle a vite laissé place aux claques solaires
il ne pleuvra pas trop loin gronde le tonnerre dans le cœur du ciel
café du Brésil — je ne peux pas résister au chant des sirènes
17 août 2017
mon ventre s’éveille de mille fourmillements — pensées papillons ma Dame ma dague je voudrais vous retrouver sur un pont de liane au bord du vertige jusqu’à ce que nos cœurs volent nous balancerions sous un ciel de gaze les minutes de coton effrangent le jour désir nostalgique de retrouver ses racines — désir de retour
la nuit fait silence je peux donc me consacrer à mes acouphènes un fanal d'argent dans la lueur de la lampe l'olivier s'embrase debout sur ses rails le train sans destination fouette ses wagons dans la glaise épaisse il ira chercher pour vous des cristaux d'amour fontaine des vents y nait un souffle si clair qu'on sait de cristal 102
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vous vous ressemblez de nuances si subtiles qui est il où est elle ma dame ô mon âme servez-vous de votre dague ne vous trompez pas l'ordre surviendra -avant d'y laisser le souffle ne regrettez rien souffler sur la tasse s’imprégner de son arôme louange au café de menus travaux m’éloignent de l’essentiel le second café douceur matinale — les crissements de la nuit deviennent murmures lumière timide — le soleil pourtant ardent se tient sur ses gardes des coups de marteau au loin suis-je donc le seul à chérir silence que faire de mes mains tous les livres que j’ouvre me parlent de vous assis sur la rive à la surface du temps quelques feuilles mortes vous êtes venue de loin boire à la fontaine ma maison la vôtre dans mes mains offertes il n’y a rien que le désir de milles caresses le col est passé je descends vers la vallée
enivré de ciel le jardin prostré dans la chaleur implacable rêve d’eau féconde leurs feuilles penaudes à bout de sève les arbres ont baissé les bras la nuit sans étoile -et toi le doux dingue amant d'un astre invisible elle me murmure l'histoire de nos caresses -la vallée s'enflamme il est loin de tout son plein carquois l'indiffère seul' compte une flèche où va-t-il ce train exigeant envers ses rails où me conduit-t-il il vous sent si proche et cependant si lointaine -il en perd ses nords êtes-vous paisible dans votre vie de coton-sa laine l'irrite mon âme éloignée je voudrais qu’un lien d’or vif nous couse çà jamais recrue de fatigue vous fendez mon vague à l’âme ma Dame ma dague le soir s’est assis à ma table après manger — nous faisons silence autour de la lampe ailes éblouies broyées papillon de nuit le liquide ambré tourne encore dans mon verre — 103
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ivresse illusoire
18 août 2017 buée sur l’écran les mots que j’écris adorent le café brûlant le soleil se lève — aujourd’hui il a fait la grasse matinée quel soulagement j’avais cru l’avoir perdue ma dague d’argent tremblements sonores — mon cœur retrouve son calme le torrent son lit galaxies noyées dans l’écume des marées — mon étoile en larmes où vont les étoiles après avoir disparues au fond des ténèbres un an qu’est-ce un an trois-cent-soixante-cinq nuits au fond de l’abyme le soir se rapproche il me prend par les épaules et je le console mon cœur est tombé dans les escaliers — il est tout contusionné
une seule étoile dans le linceul noir du ciel elle l'illumine aucune lumière que la lampe dans mon dos -je suis contre-jour elle a pris tous mes pores je respire sa peau son haleine rêver d'un bateau où nous serions tous deux le mat et la voile vous les conduiriez aux confins des galaxies -larmes d'une étoile la cuisine embaume de l’odeur de chaude ivresse — un café qui passe soleil capricieux dans un ciel qui fait la moue — un été boudeur matinée languide tous les sons sont assourdis dans l’ouate du temps le bal des tondeuses vient enfin de prendre fin — midi apéro à rebrousse poil le vent surprend mon chapeau — air de liberté
19 août 2017
bien seul sur le banc pas même une feuille morte pour causer du temps
nuit aveugle commence son long périple d'un pas assuré
20 août 2017
la vallée enrouée tousse de vapeurs funestes retours de vacances
le vent se déchaîne sur les portes de la nuit -il vomit son fiel 104
Paroles twittées
le ciel effrayé d'un coup de vent a éteint toutes les étoiles
le soleil s’étire en longs filaments brunâtres — le ciel tousse encore
entre deux rafales un calme inquiétant se pose -la gifle promise
le vent s’est calmé mais ils bourdonnent toujours les gros frelons jaunes
un coup de rasoir a coupé toutes les phrases au milieu du mot
tête pleine encore des soubresauts de la nuit j’huile mes paupières
je suis seul la nuit me tient compagnie mais reste muette
le monde est en ordre il n’y a guère que moi qui perds ma substance
rire il faut sourire et le sable qui s'écoule rit du sablier
un baptême tardif une oblation au verger — corvée d’arrosage
un frelon fourbu s'obstine contre la lampe-Sisyphe jubile
Il la faut bénite cette eau que le ciel refuse
la nuit me pardonne la lumière qui en moi chasse les ténèbres
les racines seules pourront savourer l’essence et le goût suave
fuient les feuilles mortes sur la terrasse grinçante -le vent lui ricane
21 août 2017
la tarente dort -obstinément le frelon heurte la lumière nuit ma douce nuit allons tous les deux ensemble au bord de l'oubli odeur de fumée — inquiet le premier café retient son arôme les feuilles frémissent — le vent semble si léger pourquoi s’inquiéter pendue au gibet l’ombre crue de la lanterne sur le mur de pierre
la vallée fulmine -la chenille gigantesque d'asphalte brûlant j'ai posé mon âme au beau milieu du chemin sur lequel tu marches papillon de nuit pour sauver tes obsessions j'éteins la lumière échange en six lettres l’amitié s’invite à table — café mots croisés au bord de la crique nu dans le miroir de l’eau il se fond au sable 105
Paroles twittées
après s’être tu tout l’été l’ami loriot pendant le café
je surprends le cœur meurtri d’un couple de tourterelles
mémoire infidèle des délires du passé il ne reste rien
j’ai rangé mon sabre au râtelier où l’on pend les vieux souvenirs je n’ai pas pu me défendre de votre regard ardent
je quitte la table les poches vidées des mises économisées
au soleil je sens sur le mur une ombre froide qui surprend la mienne
nuit évanescente je ne sais pas de quelle ombre détourner les yeux
au bord de midi dans la torpeur de l’été mes yeux s’ensommeillent
vous étiez mirage et vous voilà paysage de quelle forêt vais-je pouvoir recouvrir l'oasis de nos débats
les sons écrasés par les ombres de midi — pesanteur du temps
toujours la même heure le même train bruyamment se gausse des rails dans la nuit épaisse de son aile blanche un ange se fraie un chemin le jardin s'apprête à veiller dans la nuit sombre j'éteins la lumière
22 août 2017 volutes suaves qu’un parfum incomparable arrime à mon âme
au bord du ruisseau son cœur bat si fort pour lui que tremblent ses mains le plectre du shamisen garde une goutte de sang je fais des progrès — je n’ai plus pensé à vous pendant cinq secondes soirée d'arrosage corvée qui fait convoiter des années de pluie elle reste assise elle l’attend immobile sur l’ultime borne — prête à lever son visage elle a affûté sa faux
fleur de laurier-rose virginale ou empourprée — un poison mortel
pour votre coiffure j’ai cueilli cent fleurs des champs je vous les ai tendues vous avez chéri la rose qui m’a déchiré le cœur
une branche craque sous mon pas mal assuré de vieux promeneur
là sans équilibre sur le bord de la fenêtre le soir le désert sans limite 106
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filtre du soleil l’ardeur fiévreuse qui consume mes pensées — étendus sur le sable mes os en comptent les grains
la hauteur infinie des monts sous la coupe du soleil tranche dans mes pensées enchainé au rocher mes bras usent la pierre une soirée d'encre en aurais-je jamais assez de rayer mes nuits dans la nuit profonde je cherche un chemin aveugle aux bruissements d'ailes un frisson ce soir -les nuits d'été s'effilochent septembre aux aguets moi qui n'ai connu que la peur de l'inconnu je connais la joie
le soleil voilé compatit à la lourdeur de mon front dolent dans le ciel les nues ont entrepris un concours de déguisement la réalité — l’autre versant de l’espoir c’est le désespoir je l’ai prise la main dans le sang mon cœur au bout du couteau Elle disait Je ne sais plus si je t’aime Je reste pour nous désunis Pour le temps qui reste à souffrir Je reste pour celui qui s'éteint
j'ai pour vous ma Dame une tendresse infinie une vraie lumière
tout autour de vous des hippocampes aux ailes bleues de transparence pareraient vos chevelures d’algues diaphanes et brunes
la nuit porte encore les stigmates du soleil -des millions d'étoiles
la lampe s’endort dans le silence du soir — écho d’un soupir
il manque des mots pour décrire le désir dans les dictionnaires
plume silencieuse le soir s’est posé sans heurt entre mes épaules
23 août 2017
la nuit me précède elle m’attend sous l’auvent pour battre les cartes
midi est passé je bois un dernier café avant le pastis des coups de marteaux mon cher voisin pourrait bien taper sur sa tête
j'ai des idées grises grises pas vraiment foncées comme un éléphant la nuit distribue -la chance vient de sourire j'ai quatre as de pique 107
Paroles twittées
la tête hors de l'eau mes pieds battent follement -je respire encore
j’ai cassé un pot — la plante qui y vivait exige plus grand
amis qui savez que twitter est un remède signez l'ordonnance
je ferme mes yeux et tout doucement le livre se referme aussi
là ça bringuebale j'ai des boulons plein la tête mon corps se déglingue
le soir a cédé la nuit a forcé la porte — je ressors les verres
je me rattrape je m'enchaine à la montagne j'attends les vautours
Elle disait Tu m'as tout donné le calme la richesse de ta force contre mes errements Ce n'est rien contre le regard de celui qui s'éteint
puis la nuit s'approche pose une main sur mon front et dit "t'es vivant" et puisque je vis je sépare de la cendre des éclats de rire promeneur qui cueille dans les prés en fin d'été bouquet pour l'aimée n'arrache pas la colchique une fleur empoisonnée
24 août 2017 je l’ai fait tourné tout doux autour de la tasse le premier café un soleil falot paresse sur les murs sales — le café est tiède assis à la table j’ai repoussé les crayons pour bercer mon âme quand les yeux s’embuent que le cœur bat la chamade — heure du Xanax après-midi lente — compter les gouttes de sueurs et les essuyer
sur la table il pose une bouteille de scotch dont la nuit s’empare elle boit un verre sur sa langue le scotch a des sueurs froides la nuit fait silence pour que prenne conscience des cris intérieurs la nuit me contourne elle veut prendre à revers toutes mes impasses tous deux nous souffrons d'une route dont l'asphalte nous coupe la gorge un fantôme approche -je lui arrache les dents d'un coup de ma Dague seuls quelques éclats sont tombés dans la piscine un ciel d'obsidienne
25 août 2017 108
Paroles twittées
vapeur de lumière l’arôme autour du soleil café ambitieux vieil homme prodigue j’ai laissé passer les heures sans en garder une le ciel se défend comme il peut contre les nues — sol d’ombre et lumière
berce-moi de cauchemars dont je sors vainqueur mille nuits sans rêve -je déroule ma cervelle le cœur s'en repaît vous ne l'aimez plus madame et votre ironie sent déjà l'oubli
septembre bientôt et toujours pas une goutte sur le sol aride
un parfum d'iris a embrasé ma mémoire mauve un iris mauve la source du souvenir a disparu dans le sable
sur mon cuir brûlé le soleil a buriné des ravins de sel
la nuit silencieuse revient sur ces pas la nuit d'esprits égarés
l’été dans ma tête grésille comme des braises saturées de graisse
cent nuits mille bruits de pas dans cette prison où le rêve meurt
les ombres ont fui le soleil était trop âpre et les murs rugueux
il n'aura été qu'une petite virgule dans votre poème
assis à la table le soir et la nuit attendent pour prendre verre
je voudrais plonger dans une mer de café et la boire entière
Elle disait Je reste car tu me veux belle pour tes amis Notre amour a le goût du potage que je ne goûterai jamais avec celui qui s'éteint
la tasse a tinté pendant que je tournais un café déjà tiède
le soir vide un verre la nuit l’imite et sourit jusqu’au dernier verre à la fin désespéré le soir roule sous la table
”de plus en plus haute la montagne“ dit l’insecte à ses vieilles pattes
26 août 2017 nuit ! à ta santé !
la tondeuse au loin poursuit son labeur stérile dans l’herbe brulée
je prends ma besace en retire quelques mots — j’écris un haïku mon front embrasé sous un ciel âprement pâle — été ruisselant 109
Paroles twittées
je sens ton regard briser mon âme étoilée me crever les yeux Elle disait Nous resterons ensemble dans nos solitudes Nous ne regarderons plus la même direction J'ai choisi celle de celui qui s'éteint
elle me caresse et panse mon cœur fissuré il s'en est fallu de peu pour que je ne rate le désir de vivre Je suis un fleuve lent Qu'aucun galet ne ride Un lit doux et aimant Pour ma Dame intrépide
le soir nonchalant se penche sur mon oreille il me dit bonsoir
Même les jours je mens De mes mots insipides Sans la perdre vraiment D'amour son cœur se vide
la nuit vient enfin— d’un repli dissimulé elle sort trois dés
vallée silencieuse -de ses méandres remontent l'envie de sourire
je ressors la piste elle projette les dés et tombent trois six
remontant le cours j'atteins la source première de la souvenance
je les prends je souffle et quatre-cent-vingt et un roulent sur les dés
ciel de lait bouillant— des nuages bruns collés sur la casserole
nous nous regardons — hélas nous ne jouons pas la même partie
du nez au menton une goutte de sueur frôle le vertige
27 août 2017
il fait lourd — c’est à peine si le vent soulève une feuille morte
il lance son âme à l'assaut des galaxies dévorant leurs flammes son corps se consume dans un tourbillon d'étoiles -reste un cœur de braise il retombe enfin en plein cœur de la nuit noire -suffocant encore elle est bien paisible et elle le réconforte dans le vrai silence la nuit me rassure
à l’ombre des chênes sur le banc je me balance — je n’ai pas moins chaud chaude nuit d’été — sous l’auvent elle me prend sous son aille noire
28 août 2017 un hennissement -dans la nuit sombre un cheval fait des cauchemars 110
Paroles twittées
l'olivier a soif -feuilles recroquevillées il ne brille plus souffrir à quoi bon vos émois seront ma Dame toujours des sourires — ils viendront toutes les nuits bercer mon cœur affligé nuit de goudron chaud -elle court dans la vallée comme du sang lourd la vallée s’agite elle s’ébroue et vrombit l’un lundi matin par le sang donné que vienne vite un café après l’infirmière ! le sommeil me manque — j’aimerai qu’il me rattrape même en plein jour ouvrant ses volets elle laisse deviner la douceur d’un sein le mien serait aussi doux si vous y posiez vos lèvres le ventilateur est soudain pris de vertige — il vomit ses pâles septembre bientôt l’été à rebrousse temps retour des cigales une feuille morte c’est l’âme d’un papillon que le vent console le soir parfois amertume et vague à l’âme tournent dans mon verre un trait a rayé
la surface de la lune — mouche sur la lampe sur la vitre sale le vieux papillon de nuit s’inquiète de l’aube Elle disait Vois-tu le corps a des exigences l'âme les siennes si divergentes des tiennes Lui comblent les miennes lui celui qui s'éteint
29 août 2017 ce sont des insectes de monstrueuses cigales mes cris intérieurs
pas de vent de bruit ce son ce sont seulement les feuilles craintives mon miroir renvoie le visage énigmatique d'un agonisant mon jardin secret n'est un secret pour personne — pour moi il le reste une nuit fébrile enserre les haies dans ses poings — tous les nids frissonnent je frotte ma joue la barbe naissante crisse — demain n'est pas loin patiente elle attend que je lui donne un baiser — tasse de café vacarme brûlant — tout près une tronçonneuse creuse mon écorce 111
Paroles twittées
le silence enfin et le soleil moins cruel — je rejoins mon banc
du vent dans les drisses j’ai traversé l’océan — café sur le port
je rince ma tasse — ah si je pouvais de même là rincer mon cœur que d’une eau claire et riante il en renaisse écarlate
du cœur du poème j’irai où le vent le porte — vers ton cœur peut-être
tremblant je relis les quelques mots du message — toujours pas de pluie sur la nappe sale avec la main je rassemble des miettes de pain au rebord de la fenêtre je les pose avec mon cœur
brusque somnolence — sur la table un crayon roule au bord de l’abîme je vous regardais vous dénouiez vos cheveux au parfum grisant — la cascade au bout du fleuve n’a qu’une odeur d’algue humide un nid sur le sol — hélas il ne contient plus qu’un bec desséché
30 août 2017 ma nuit consolante sers moi ton nectar subtil au goût de ténèbres des sons étouffés parviennent de la vallée -les cris de la terre un train sans dessein claque sur ses rails mal joints -la nuit le dévore la lune est passée sur des rives insouciantes -âme illuminée une pluie d'étoiles a labouré mes paupières -tu vois je t'espère Il disait quand on écrit un poème on ne simule jamais vraiment on brode les fils de l'aube sur la trame du crépuscule
sur votre chemin j'ai ramassé un mouchoir à vos initiales — hélas y était aussi roulé le parfum d'une autre des papillons roux — nuage de feuilles sèches fuyant le souffleur autour de la lampe rode un papillon de nuit — voler de lumière la nuit s’est assise près de moi sur la margelle me cachant mon ombre
31 août 2017 une nuit torride -au ciel même les étoiles rêvent de banquise silence obsédant -112
Paroles twittées
les feuilles ne bruissent plus seul mon cœur tressaille tombé quelques gouttes -le temps se moque de nous d'une ironie sèche
mon verre déborde — comme le temps il ne fait que troubler l’espace
on accepte tout de celle ou celui qu'on aime surtout ses erreurs quand vous reviendrez la table sera dressée -tinteront nos rires Il disait laisse brûler ton âme laisse ton cœur saigner sur la feuille encore blanche le poème est déjà écrit il voudrait garder de vous cette image claire rire dans vos yeux toujours espéré quand le matin nous englue le premier café
l’air semble figé — je creuse dans mon sommeil comme on broie la gangue
tuiles maculées souillures sur les voitures ah oui ! il a plu !
parfois une averse pas de quoi mouiller un chat — herbe à l’agonie
ah votre visage éclipsé par l’éventail pâle et insondable — que diriez-vous si soudain la lune se dérobait
coudes sur la table il ne fait ni frais ni tiède — soirée en coton
au fond de ma tasse la carte d’un continent aux rives certaines le dernier café c’est le dernier argument pour ne rien faire elle s’en retourne piètre aumône de la pluie — le verger défait
mon esprit opaque repousse la lourde porte tu es en avance croasse le vautour chauve mais bienvenue en enfer il disait d’un claquement de langue il faut allumer les étoiles elle plongeront alors dans le poème et l’embraseront sur la route abrupte 113
Paroles twittĂŠes
et comme tout un chacun je roule un rocher
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