catalogue exposition Le Manque

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le man que

sophie calle introduction christian berst introduction #2 oeuvres works biographies

Christian Berst is celebrating the twentieth anniversary of his gallery. He came to see me with a proposal: to dig through the storage, make a selection, and curate the hanging. I wasn’t sure I’d be available on the anniversary date, and being an artist doesn’t necessarily make me an original curator. He insisted gently.

Our conversation drifted toward an exhibition I was preparing for Tokyo, titled Absence. Because in my work, one walks through cemeteries, encounters the disappeared, the blind, men who leave, a mother who dies.

Christian noticed that it’s the same in my own surroundings. I live among taxidermy animals. My walls display tombstones, mourning jewelry, vacant gazes, masked or erased faces. And in my display cases lie the hidden mothers — those 19th-century photographs of children, in which the mothers try to make themselves invisible.

So I turned the proposal around: I entrusted Christian Berst with a few of these absences, and asked him to select, from his own storage, works that were hiding something.

Christian Berst fête les vingt ans de sa galerie. Il est venu me voir pour me proposer de fouiller dans la réserve, faire un choix, réaliser l’accrochage.

Je n’étais pas certaine d’être disponible à la date anniversaire, et être artiste ne fait pas forcément de moi une commissaire d’exposition originale. Il a insisté en douceur.

Nous avons dérivé vers une exposition que je préparais pour Tokyo, intitulée L’Absence. Parce que dans mes œuvres, on traverse des cimetières, on croise des disparus, des aveugles, des hommes qui partent, une mère qui meurt.

Christian a remarqué que chez moi, c’est la même chose. Je vis entourée d’animaux naturalisés. Mes murs accueillent des pierres tombales, des bijoux de deuil, des regards absents, des visages masqués ou effacés. Et dans mes vitrines reposent des mères cachées, ces clichés d’enfants réalisés au XIXe siècle, sur lesquels figurent des mères qui tentent de se rendre invisibles.

Alors, j’ai retourné la proposition : j’ai confié à Christian Berst, quelques-unes de ces absences et je lui ai demandé de sélectionner lui-même dans sa réserve des œuvres qui cachaient quelque chose.

Sophie Calle

The exhibition Le manque (the lack) is the result of a dialogue built around works either created or collected by Sophie Calle, and pieces of art brut selected from the gallery’s collection.

All these works revolve around the same theme of absence: truncated bodies, figures fading into darkness, traces of disappearance, shadowy zones, crossedout or hidden texts, eloquent elisions...

For Sophie Calle, absence is a creative force—an impulse to repair, to rebuild through storytelling, to exist through the other by transforming ordinary objects into relics of incomplete narratives.

Facing her works, art brut outlines a mental world where the viewer must fill in the blanks, imagine a story. Each piece of art brut is a personal attempt at reconstruction, an intimate response to what has been lost—or never found

These missing parts reveal a paradoxical presence, a narrative greater than what is shown.

L'exposition Le manque est le fruit d’un dialogue construit à partir d’œuvres réalisées ou collectionnées par Sophie Calle et d’œuvres d’art brut sélectionnées au sein de la galerie.

Toutes ces œuvres opèrent sur le même registre de l'absence. Corps tronqués, silhouettes fondues au noir, vestiges de disparitions, zones d'ombres, textes biffés ou masqués, élisions éloquentes ...

Car, chez Sophie Calle, l’absence est un moteur de création, un appel à réparer, à reconstruire par le récit, à exister à travers l’autre en transformant des objets ordinaires en reliques d’histoires incomplètes.

Face à elle, l’art brut trace les contours d’un monde mental, où c’est le regardeur qui doit combler les vides, imaginer une narration. Chaque œuvre brute est une tentative de reconstruction, une réponse intime à ce qui a été perdu, ou jamais trouvé.

Ces parts manquantes nous révèlent une présence paradoxale, un récit plus grand que ce qui nous est donné à voir.

Christian Berst

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sophie calle

série noire, 20 x 14 cm

Le royaume des aveugles Maman Série noire Souci

Ici reposent des secrets Pas pu saisir la mort Les tombes Last seen

sophie calle

couple, 2013. tirage sur charbon carbon print, 26 x 38 cm

jorge alberto cadi
sans titre, c. 2019. encre, collage et couture sur photographie, 15 x 19 cm

tête de bélier, taxidermie. collection particulière sophie calle.

anonyme

vous qui ne voyez pas, "papillon surréaliste". collage, 15 x 19.5 cm

luboš plný

reconstruction, 2023. collage et couture sur tirage argentique sur papier photo mat, 59.2 x 41.8 cm

Mères cachées

Anonyme, fin XIXe siècle - début XXe

ensemble de tirages albuminés et ferrotypes anciens figurant des mères dissimulées par un voile tenant des enfants dans leur bras. Cadres anciens en bois sculpté, laiton ou metal doré ajouré.

collection particulière sophie calle.

jorge alberto cadi sans titre, c. 2015. encre et couture sur photographie, 18 x 25 cm

Mères cachées

Anonyme, fin XIXe siècle - début XXe

ensemble de tirages albuminés et ferrotypes anciens figurant des mères dissimulées par un voile tenant des enfants dans leur bras. Cadres anciens en bois sculpté, laiton ou metal doré ajouré.

collection particulière sophie calle.

jose manuel egea

sans titre, 2016. marqueur acrylique sur impression photographique, 60 x 42 cm

john kayser sans titre, 1976. photographie argentique, tirage vintage 1/1, 12.6 x 8.8 cm

sans titre, c. 1970. photographie (tirage unique original), 22 x 28 cm

miroslav tichý

Ensemble de ferrotypes et tirages photographiques anciens collection particulière sophie calle.

ferrotype et tirage photographique ancien collection particulière sophie calle.

Pierre Louis Pierson. Portrait de la comtesse Castiglione de dos tirage argentique postérieur. collection particulière sophie calle.
Ernest James Bellocq. sans titre (portrait de prostituée nue, série Storyville Potriats), 1911-1913. tirage vintage 40 x 55.6 cm
collection particulière sophie calle.

miroslav tichý sans titre, 1975. épreuve gélatino-argentique, 20.6 x 21 cm collection particulière sophie calle.

john kayser
sans titre, c. 1975. photographie argentique, tirage vintage 1/1, 17.5 x 12.7 cm
carlo zinelli
sans titre, recto verso, c. 1965. gouache et graphite sur papier, 70 x 50 cm
jorge alberto cadi sans titre, c. 2015. encre et collage sur étui à lunettes, 6 x 16 x 3 cm
jorge alberto cadi
sans titre, 2020. encre, collage et couture sur photographie, 25 x 20 cm

jose manuel egea

sans titre, 2020. marqueur acrylique sur impression photographique, 28 x 22 cm

graciela iturbide primera comunión, Chalma, 1984. tirage argentique, 35.5 x 28.5 cm collection particulière sophie calle.

marilena pelosi
sans titre, 2016. stylo à bille sur papier, 15 x 21 cm

48 ferrotypes et tirages photographiques anciens figurant divers portraits, certains masqués. collection particulière sophie calle

davood koochaki
sans titre, c. 2019. graphite sur papier, 70 x 50 cm

misleidys castillo pedroso

sans titre, 2016. gouache sur papier et scotch brun, 30 x 45 cm

varujan boghosian

anatomy lesson, 2015. tirage photographique altéré, 48 x 38 cm collection particulière sophie calle.

voyager, 2015. photographie poncée à la main, 48 x 38 cm collection particulière sophie calle

varujan boghosian

limberger dit max

sans titre, c. 1980. graphite et crayon de couleur sur papier, 29 x 21 cm

rudolf

photographie anonyme "l'homme qui voit est un homme heureux" collection particulière sophie calle

mélanie bilenker

bague portrait de sophie calle réalisé avec ses cheveux collection particulière sophie calle

anonyme, XXè siècle sans titre (vanité), c. 1940. huile sur toile à moitié dissimulée par un voile de pudeur en soie bleu, 64 x 54.5 cm collection particulière sophie calle

misleidys castillo pedroso sans titre, c.2019. gouache sur papier et scotch brun, 38 x 28 cm

jose manuel egea

sans titre, c. 2017. marqueur acrylique sur impression photographique, 29 x 20 cm

diane arbus
headless man N.YC, 1961. tirages argentiques postérieurs sur papier carteline, 39.5 x 31.5 cm
headless woman N.YC, 1961. tirages argentiques postérieurs sur papier carteline, 39.5 x 31.5 cm
collection particulière sophie calle.
harry gruyaert
Anvers, Belgique, 1988. tirage photographique en couleurs, 18 x 13 cm collection particulière sophie calle.

sans

josef hofer
titre, 2015. crayon de couleur et graphite sur papier, 42 x 29 cm
josef hofer
sans titre, 2010. crayon de couleur et graphite sur papier, 63 x 88 cm

le fétichiste (anonyme) sans titre, 2002. tirage photographique d'époque, 15 x 10 cm

le grand totem, 2024. encre de Chine, collage et négatifs photographiques sur radiographies médicales assemblées et agrafées, présentées en caisson lumineux, 169 x 89 cm

éric benetto
sophie calle
Gênes, 2013. tirage sur charbon 1/6 33 x 47 cm triptyque
sophie calle son regard, 2020. Technique mixte, 5F + 1AF, 36 x 24 x 10 cm
sophie calle
Tombe 01 Mamma, 1990. tirage charbon sur papier- tirage 3/7, 38 x 51 cm
sophie calle
Tombe 38 (Father + plaque vide), 1990. tirage charbon sur papier- tirage 1/7, 38 x 51 cm (x2)
harald stoffers sans titre, 2006. marqueur acrylique et encre de Chine sur papier, 29 x 21 cm
leopold strobl
sans titre, 2023. graphite et crayon de couleur sur papier, 9.3 x 12 cm

un

Anonyme, école du XXe siècle sans titre (portrait de famille), araignée en plastique collée sur
tirage photographique du XXe siècle collection particulière sophie calle.

école du XXe siècle. sans titre (portrait de femme), coquillage collé sur un tirage photographique. collection particulière sophie calle

leopold strobl

sans titre, 2000. graphite et crayon de couleur sur papier, 9.5 x 11 cm

technique mixte (cage, épingles à cheveux...), 30 x 28 cm

lindsay caldicott sans titre, c. 2000.
john devlin sans titre, 1988. technique mixte sur sur papier, 22 x 28 cm

pascal tassini

sans titre, 2012. assemblage textile noué, 29 x 20 x 45 cm

pascal tassini

sans titre, 2011. acrylique et marqueur sur carton, 30 x 28 cm

melvin way black diamond, c. 2012. stylo à bille sur papier et ruban adhésif, 7 x 21 cm

biographies

sophie calle

artiste plasticienne, photographe, femme de lettres et réalisatrice française

Sophie Calle fait l’objet de nombreuses expositions à travers le monde depuis la fin des années 1970. Tour à tour décrite comme artiste conceptuelle, photographe, vidéaste et même détective, elle a développé une pratique immédiatement reconnaissable, alliant le texte à la photographie pour nourrir une narration qui lui est propre. Ses travaux forment un vaste système d’échos et de références internes, connectés entre eux comme les chapitres d’une œuvre globale dans laquelle Sophie Calle brouille quelquefois les frontières entre l’intime et le public, la réalité et la fiction, l’art et la vie. Son travail orchestre méticuleusement une réalité sous-jacente — la sienne ou celle des autres — tout en laissant la place au hasard. Dernièrement, Sophie Calle a investi le musée Picasso avec l’exposition À toi de faire ma mignonne, célébrant à sa manière les 50 ans de la mort du peintre. En 2024, elle remporte au Japon le prix Praemium Imperiale dans la catégorie peinture.

Sophie Calle has been the subject of numerous exhibitions around the world since the late 1970s. Alternately described as a conceptual artist, photographer, video artist, and even a detective, she has developed an immediately recognizable practice, combining text and photography to create a unique form of narrative. Her work forms a vast system of echoes and internal references, interconnected like chapters in a larger body of work in which she often blurs the boundaries between the intimate and the public, reality and fiction, art and life. Her practice meticulously orchestrates an underlying reality—her own or that of others—while leaving room for chance. Most recently, Sophie Calle took over the Picasso Museum with the exhibition À toi de faire ma mignonne, celebrating in her own way the 50th anniversary of the painter’s death. In 2024, she was awarded the Praemium Imperiale in the painting category in Japan.

© Marilu Parisi

artistes de la galerie

Éric Benetto

France 1972

Profondément marqué par la découverte d’Augustin Lesage, Éric Benetto arpente les voies spirituelles les plus ardues : vie monastique et pratiques ascétiques de l’hésychasme orthodoxe. Ses dessins, à l’encre de Chine ou au crayon, sur papier, radiographies et autres clichés d’IRM sont empreints d’un mysticisme syncrétique pétri de modernité.

Avant sa première exposition personnelle à la galerie en 2019, et un solo show à Paris+ par Art Basel en 2022, son travail avait déjà été remarqué lors de l’exposition Brut Now : l’art brut au temps des technologies, aux musées de Belfort. Il a, depuis, rejoint des collections aussi prestigieuses que celles de Laurent Dumas (France), Treger-Saint Silvestre (Portugal) ou la Pinacothèque (Luxembourg).

Deeply impacted by his discovery of Augustin Lesage, Éric Benetto explores the most arduous spiritual paths: monastic life and ascetic practices of the Orthodox hesychasm. His Chinese ink or pencil drawings, on paper, radiographs and other MRI scans are imbued with syncretic mysticism as well as an exceptional modernity.

Before his first solo exhibition organized by the gallery in 2019 and a solo show at Paris + by Art Basel in 2022, his work had already been noticed at the exhibition Brut Now: art brut in the time of technologies, at the Belfort museums. Since then, he has joined prestigious collections such as those of Laurent Dumas (France) or Treger-Saint Silvestre (Portugal).

Jorge Alberto Cadi

Cuba 1963

Dans les rues de La Havane, Jorge Alberto Cadi n’est connu que comme « El Buzo » - le plongeur-, constamment à la recherche de matériel pour ses œuvres, dans les objets délaissés de la ville. Boltanskien dans son usage mémoriel de la photographie, warholien lorsqu’il coud des greffons d’images entre eux, Cadi cherche avant tout à révéler ce que les images cachent. Exposé pour la toute première fois en 2019 par la galerie, puis en 2022 à Paris Photo, il a été présenté la même année dans le 2e volet de Photo brut qui, après les Rencontres de la photographie d’Arles, a été accueilli à la Centrale et au Botanique, à Bruxelles.

Son œuvre fait notamment partie des collections du Musée national d’Art moderne (Pompidou). En 2023, il a été exposé par Sophie Calle au Musée Picasso.

In the streets of Havana, everyone knows Jorge Alberto Cadi as « El Buzo » - the diver - because he’s constantly searching material for his works in the city’s abandoned objects. Boltanskian by his memorial use of photography, Warholian by his taste for stitching images together, Cadi always seeks to reveal what these photographs are hiding.

Exhibited for the very first time in 2019 by the gallery, then in 2022 at Paris Photo, he was presented the same year in the 2nd part of Photo brut which, after the Rencontres de la photographie d’Arles, was hosted at the Centrale and the Botanique, in Brussels. His work is included in the collections of the Musée national d’Art moderne (Pompidou). In 2023, he was exhibited by Sophie Calle at the Musée Picasso.

Lindsay Caldicott

Angleterre 1954-2014

Radiographe de profession, c’est durant son internement psychiatrique que Lindsay Caldicott s’est mise à produire ses collages faits d’une myriade de fragments dupliqués, ouvragés au scalpel et assemblés avec une précision toute chirurgicale. Son univers fractal est d’une harmonie chromatique s’étendant des gris aux sanguines et des nuances mordorées à la couleur chair.

Présenté pour la première fois en 2018 par la galerie, alors que l’artiste s’est éteinte quatre ans plus tôt, son œuvre - salué d’emblée par la critique - fait aujourd’hui partie du musée français de la photographie, des collections de la Fondation Francès, abcd/Bruno Decharme (France) et Amr Shaker (Suisse), entre autres.

A radiographer by profession, it was during her psychiatric internment that Lindsay Caldicott began to produce her collages of a myriad of duplicated fragments, carved with a scalpel and assembled with surgical precision. Her fractal universe is of a chromatic harmony ranging from grey to blood colors and from golden brown nuances to flesh color.

Shown for the first time in 2018 by the gallery, four years after her death, the artist’s work is now part of the musée français de la photographie and several collections: the Fondation Francès, abcd/Bruno Decharme (France), and Treger-Saint Silvestre (Portugal).

Misleidys Castillo Pedroso

Cuba 1985

Cette artiste cubaine n’a d’autre moyen d’expression que sa création : des personnages aux corps bodybuildés, auréolés de scotch brun. Véritable communauté constituée d’hommes, de femmes, d’hermaphrodites et de faunes à travers laquelle Misleidys construit sa socialité. Découverte par la galerie en 2014, elle a été présentée dans plus de 10 expositions internationales depuis 2018 dont New Images of Man à Los Angeles, Flying High à Vienne, Independent à New York... Plébiscitée par Matthew Higgs et Karen Wong (New Museum, NYC), elle a fait l’objet de récentes recensions dans le New York Times et Art in America

Son œuvre fait notamment partie des collections du Musée national d’Art moderne (Pompidou).

This Cuban artist has no other means of expression than that of her creation. The walls of her home, where she lives with her mother, are covered with drawings of bodybuilders, brown tape scattered along the outlines. A true community of men, women, hermaphrodites and wildlife, Misleidys has built her sociality through her work.

Discovered by the gallery in 2014, she has been featured in more than 10 international exhibitions since 2018, including New Images of Man in Los Angeles, Flying High in Vienna, and Independent in New York. Acclaimed by Matthew Higgs and Karen Wong (New Museum, NYC), the artist has been the subject of recent reviews in the New York Times and Art in America

A significant number of his works was donated to the Centre Pompidou collection in 2021.

John Devlin

Nouvelle Écosse 1954

Lorsque John Devlin quitte le Canada pour étudier la théologie à Cambridge il n’a que 25 ans et se destine à la prêtrise. En adoration devant Cambridge il doit cependant rentrer et abandonner ses rêves ecclésiastiques en raison de troubles psychotiques. Il consacre alors sa vie à concevoir des plans de sa propre Nova Cantabrigiensis, soit une Cambridge idéalisée qui devient à la fois une projection symbolique et un protocole curatif. Après que son grand oeuvre - élaboré dans le secret - fut découvert à la fin des années 1980, il a fait l’objet de nombreuses expositions et publications dont, en 2019, les Rencontres de la Photographie d’Arles pour l’exposition iconique Photo Brut.

John Devlin was only 25 years old when he left Canada to study theology at Cambridge and set himself on the path to priesthood. Although he adored Cambridge, he had to return and abandon his ecclesiastical dreams because of a psychotic disorder. He thus devoted his life to drawing his own Nova Cantabrigiensis, an idealized Cambridge that became both a symbolic projection and a healing protocol. Once his great work - developed in secret - was discovered in the late 1980s, he was the subject of numerous exhibitions and publications including the Rencontres de la Photographie d’Arles for the iconic exhibition Photo Brut

José Manuel Egea

Espagne 1988

Ce jeune artiste madrilène, convaincu de sa lycanthropie, se plaît à faire surgir la part d’animalité qui réside en chaque être en affublant au crayon d’attributs monstrueux les personnes des p. de magazines, parfois annotées de mots ou de phrases. Ici, une œuvre rare tant par son format que par l’omniprésence du texte. José Manuel Egea s’adonne à un jeu libérateur puisque, tout en malmenant notre humanité, en s’émancipant de la norme, il nous révèle les grandeurs de l’altérité dans un geste artistique pur et sans retenue. Défendu par la galerie depuis 2016 il a fait l’objet, la même année, d’une vaste présentation lors de la Biennale de l’Image possible, à Liège. Il est désormais présent dans de grandes collections européennes comme celles d’Antoine de Galbert ou de Laurent Dumas (France).

Convinced of his magical ability to become a wolf, this young artist from Madrid is fascinated by the Kafkaesque metamorphosis found in the world of comics and mythology. As polymorphic as he is, his work consists of drawings, sculptures and performances, and urges us to accept our own repressed gifts for shape-shifting. Promoted by the gallery since 2016, he had a major show that same year by the Biennale de l’image possible in Liège, Belgium. His work is now part of several major European collections of contemporary art such as those of Antoine de Galbert, or Laurent Dumas.

Le fétichiste (anonyme)

France

C’est l’histoire d’un ensemble photographique anonyme surgi du secret auquel il semblait voué. Soit des centaines de tirages amateurs courant sur une décennie, entre 1996 et 2006, et témoignant du fétichisme de son auteur. Celui-ci se manifeste au travers de clichés de jambes gainées de collants, prises indifféremment dans la rue ou à la télévision. Sa pratique évoque celle de Miroslav Tichý, à la différence que notre auteur devient parfois luimême acteur.

Dans les deux cas — comme fréquemment dans l’art brut — se posent les questions brûlantes de l’artification auquel procède notre regard et de la part d’imaginaire collectif qui infuserait dans pareille mythologie individuelle.

This is the story of an anonymous photographic collection that surfaced from the secret depths to which it seemed doomed. Hundreds of amateur prints created over the course of a decade, between 1996 and 2006, that bear witness to the fetishistic habits of its author, manifested through pictures of legs covered with tights, taken either in the street or from a television screen. His practice evokes that of Miroslav Tichý, with the principal difference that our photographer sometimes becomes a subject himself.

In both cases—as is often true with art brut—are the burning questions of the construction to which our gaze proceeds and of the collective imagination’s role in this individual mythology.

Josef Hofer

Autriche 1945

Pensionnaire depuis 1992 d’une institution autrichienne, Josef Hofer ne parle pas, il dessine. Inlassablement. Dans le miroir qu’il se tend et qu’il nous tend, les personnages tentent de prendre leur essor dans le carcan du cadre avec une grâce érotisée, indomptée. Ses productions - auxquelles Michel Thévoz a consacré plusieurs essais - mettent en images une dualité fondatrice entre le corps et la psyché.

Il est notamment présent dans le Musée national d’Art moderne (France), et dans des collections privées dont celles d'Antoine de Galbert et d’Arnulf Rainer (Autriche) qui le considère comme « l’un des plus grands artistes d’art brut contemporains ».

A resident of an Austrian institution since 1992, Josef Hofer does not speak—he draws. Tirelessly.

In the mirror he holds up to himself and to us, his figures strive to break free from the confines of the frame with a raw, erotic grace. His works—on which Michel Thévoz has written extensively—visually express a fundamental duality between the body and the psyche.

Hofer's art is featured in the Musée National d’Art Moderne (France) and in private collections, including those of Antoine de Galbert and Arnulf Rainer (Austria), who considers him “one of the greatest contemporary outsider artists.”

John Kayser États-Unis 1922-2007

John Kayser a vécu une bonne partie de sa vie en Californie. Il servit dans l’armée un court moment durant la Seconde guerre mondiale comme armurier, et fut ensuite employé dans une entreprise d’aéronautique à Los Angeles.

À partir des années 60, John Kayser a réalisé des photographies et des films, qui n’ont été découverts qu’après sa mort en 2007. Sa maison et les rues de Los Angeles étaient le théâtre de rituels privés qui témoignaient de sa fascination pour les corps les plus graciles au contact des matières les plus diverses, et parfois les plus incongrues. Comme si le poids écrasant que ces corps pouvaient alors exercer les rendait plus vivants, donc plus désirables.

Son travail a été exposé chez Delmes & Zander à Berlin, à la galerie Christian Berst à New York, à FARAGO à Los Angeles et à la Journal Gallery à Brooklyn.

John Kayser spent much of his life in California. He served briefly in the army during World War II as an armorer, and later worked for an aerospace company in Los Angeles. Beginning in the 1960s, Kayser produced photographs and films that remained undiscovered until after his death in 2007. His home and the streets of Los Angeles became the setting for private rituals reflecting his fascination with the most delicate bodies in contact with a variety of materials—sometimes unexpected, even incongruous. It was as though the crushing weight these bodies could exert made them more alive, and therefore more desirable. His work has been exhibited at Delmes & Zander in Berlin, at Christian Berst Gallery in New York, at FARAGO in Los Angeles, and at the Journal Gallery in Brooklyn.

Davood Koochaki

Iran 1939 - 2020

Ancien mécanicien devenu dessinateur tardif, Davood Koochaki peuple ses compositions de figures énigmatiques et hybrides, témoins d’un passé hanté et d’une imagination foisonnante. Ses dessins, marqués par une technique de hachure croisée, oscillent entre dévoilement et mystère, révélant une œuvre brute, viscérale et profondément habitée.

Cet artiste à l’univers troublant et fascinant a vu son œuvre rejoindre en 2021 les collections du Musée national d’art moderne (Centre Pompidou), consacrant ainsi un parcours aussi singulier qu’émouvant. Il a été exposé en 2025 à la Halle

Saint Pierre dans l'Art Brut d'Iran.

A former mechanic turned late-blooming draftsman, Davood Koochaki fills his compositions with enigmatic, hybrid figures—witnesses to a haunted past and a teeming imagination. His drawings, characterized by a technique of cross-hatching, oscillate between revelation and mystery, unveiling a raw, visceral, and deeply inhabited body of work.

This artist, with a troubling and fascinating universe, saw his work enter the collection of the Musée National d’Art Moderne (Centre Pompidou) in 2021, marking the recognition of a path as singular as it is moving. In 2025, he was exhibited at Halle Saint Pierre in the Art Brut from Iran exhibition.

Rudolf Limberger

Autriche 1937-1988

Rudolf Limberger utilisait occasionnellement le pseudonyme “Max”. Il se comportait souvent comme un enfant, et se montrait parfois totalement renfermé. Pour dessiner, il avait besoin de la présence de Leo Navratil, son psychiatre ; il ne présentait aucun intérêt à travailler seul.

Les représentations figuratives qui ont émergé dans son oeuvre ne sont apparues que pour disparaître à nouveau sous une pléthore de lignes crayonnées. Au fil des ans, ces séances de dessins ont fait jaillir des lignes comme coupées qui pénétraient le papier. Des œuvres puissantes et impressionnantes, dont la technique a étonné nombre de ses homologues artistes.

Rudolf Limberger occasionally used the pseudonym “Max”. He often behaved rather childlike, at other times he was totally withdrawn. In order to draw, he needed his psychiatrist Leo Navratil to be present. He had no interest in working on his own. Figures emerged only to disappear again under a plethora of pencil lines. Over years, those sessions produced virtually chopped-off lines that penetrated the paper. Powerful, impressive works – the technique amazed many artistic colleagues.

Marilena Pelosi

Brésil 1957

Très jeune, Marilena Pelosi commence à produire des dessins, dans lesquels le catholicisme exubérant et la macumba fiévreuse de son Brésil natal, tournoient jusqu’au délire. La réminiscence de transes, de processions eucharistiques et de carnavals sont inextricablement mêlés à des évocations bien plus intimes. Installée en France depuis plusieurs décennies, elle continue à produire ces mêmes dessins troublants, faits au stylo à bille, dans lesquels des femmes-poupées sont à la fois bourreaux et victimes.

Figurant dans les collections du CNAP, elle entre en 2019 dans celle de BIC (France), et intégre en 2021 les collections du Musée d’art moderne (Pompidou, France), ainsi que celles du LaM - Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut en 2025 (France).

At a very young age, Marilena Pelosi began to make drawings in which exuberant Catholicism and feverish Macumba, from her native Brazil, swirled to the point of delirium. The reminiscence of trance, eucharistic processions and carnivals are inextricably combined with much more intimate evocations. Established in France for several decades, she continues these same troubling drawings, made with ballpoint pens, in which doll-women are both executioners and victims. Now part of the CNAP collection, in 2019 she will join BIC (France), and in 2021 the Musée d’art moderne (Pompidou, France) and was recently included in the collections of LaM - Lille Métropole Musée d’Art Moderne, Art Contemporain, and Art Brut in 2025 (France).

Luboš Plný

République Tchèque 1961

La reconnaissance internationale de Luboš Plný fut confirmée dès 2017 par sa sélection à la 57e Biennale de Venise intitulée Viva Arte Viva (commissaire: Christine Macel). Premier artiste brut acquis par le MNAM en 2013, il a bénéficié d’expositions dans les musées d’art contemporain de Kobe et d’Hiroshima, au Japon, aux Rencontres de la Photographie d’Arles, à la Kunsthalle de Dresde, et dans sa ville d’origine, à Prague, où le Dox Art Center lui a consacré, en 2017, une grande exposition monographique et le Rudolfinum l’a fait dialoguer, en 2022, avec des artistes tels que Louise Bourgeois ou William Kentridge. En septembre 2023, nous lui avons consacré un solo show dans nos deux espaces, une monographie ainsi qu’une performance aux beaux-arts de Paris.

Luboš Plný whose international recognition was confirmed by his selection in the 57th Venice Biennale titled Viva Arte Viva (curated by Christine Macel) in 2017. As the first outsider artist acquired by the MNAM in 2013, he has enjoyed numerous institutional exhibitions in recent years. These include exhibitions at contemporary art museums in Kobe and Hiroshima, Japan, at the Rencontres de la Photographie in Arles, at the Kunsthalle in Dresden, and in his hometown of Prague. In 2017, the Dox Art Center dedicated a solo exhibition to him, and in 2022, the Rudolfinum facilitated a dialogue between him and artists such as Louise Bourgeois and William Kentridge. In September 2023, we dedicated a solo show to him in our two spaces, a monography and a performance at the Beaux-Arts de Paris.

Harald Stoffers

Allemagne 1961

Il y a plus de vingt ans, Harald Stoffers commence un échange épistolaire fictif avec sa mère dans lequel toutes ses lettres commencent par « Liebe Mutti ». Interné très jeune, c’est à l’hôpital qu’il s’initie à cet exercice, et distribue d’abord de courts billets déchirés aux autres patients. Plus tard, les lettres de Stoffers se densifient, tandis qu’elles atteignent parfois plusieurs mètres de long. Présentée dans un film de Youssef Tabti au Grand Palais en 2009, son œuvre a été montrée dans des institutions aussi prestigieuses que le Mona (Australie), la Hamburger Kunsthalle (Berlin), l’Oliva Creative Factory (Portugal), le Dox Art Center (Prague) ou la Maison rouge (Paris). En 2021, il intègre les collections du Musée national d’Art moderne (France).

More than twenty years ago, Harald Stoffers began a fictional correspondence with his mother, in which all the letters started with « Liebe Mutti ». He began this exercise at a workshop for people with disabilities at which he worked. He started by distributing them amongst his fellow workers in the form of small torn notes. Stoffers’ letters later thickened, some even reaching ten meters long.

Presented in a film by Youssef Tabti at the Grand Palais in 2009, his work was included in such prestigious institutions as the Mona (Australia), the Hamburger Kunsthalle (Berlin), the Oliva Creative Factory (Portugal), the Dox Art Center (Prague) and the Maison rouge (Paris). A significant number of his works was donated to the Centre Pompidou collection in 2021.

Leopold Strobl

Autriche 1960

Leopold fréquente la maison des artistes de la Clinique psychiatrique de Gugging (Autriche) depuis une dizaine d’années, trouvant dans la création un réconfort et une rédemption, une manière de tenir à distance ses démons mentaux. Ses dessins au crayon de couleur, de petit format, sont autant de portails magnétiques réalisés sur des photographies de paysages tirées de journaux. Le graphite contamine le décor, comme pour en révéler l’étrangeté.

Présent dans les collections du MoMA (New York) depuis 2018, son travail a été présenté l’année suivante dans l’exposition Photo | Brut aux Rencontres de la Photographie d’Arles. En 2024, ses œuvres sont présentées à la Biennale de Venise sous le commissariat d’Adriano Pedrosa.

Leopold Strobl has been part of Gugging (Austria) for the last ten years, finding comfort and redemption in art, a way of holding his mental demons off. He draws with colored pencil on small-format. Crafted on landscape photographs found in newspapers, his drawings are similar to magnetic portals.

Strobl is part of the Museum Of Modern Art (New York) collections since 2018, his work was presented the following year in the exhibition Photo | Brut at the Rencontres d’Arles.

Au sein de l’atelier du Créahm (Belgique) qu'il fréquente depuis plus de trente ans, Pascal Tassini s’y est fabriqué sa propre maison, faite d’objets liés les uns aux autres par des chapelets de nœuds en tissu. Comme chez Schwitters, le Merzbau de Tassini est protéiforme et évolutif. Ce « mari caché d’Annette Messager » (Léa Chauvel-Lévy) produit, avec un processus similaire, les différents éléments nécessaires à la noce somptueuse dont il rêve, de la robe de mariée aux boutonnières en passant bien sûr par la déclaration de demande en mariage ici reproduite.

Présenté, en 2019, dans l’exposition extravaganza de la collection Treger Saint Silvestre, Pascal Tassini fait notamment partie des collections du Madmusée (Belgique) et de la Pinacothèque Hervé Lancelin (Luxembourg).

For more than thirty years, Pascal Tassini has been frequenting the Workshop of Créahm (Belgium), where he created his own house of objects attached to each other by rosaries of cloth knots. As with Schwitters, Tassini’s Merzbau is protean and evolutionary. This “hidden husband of Annette Messenger” (says Léa Chauvel-Lévy) produces, with a similar process, the various elements necessary for the sumptuous wedding he dreams of, from the wedding dress to the buttonholes.

Presented in 2019 in the exhibition “Extravaganza” of the Treger Saint Silvestre collection, Pascal Tassini is also part of the collections of the Madmusée (Belgium) and the Hervé Lancelin Pinacotheque (Luxembourg).

Miroslav Tichý

République Tchèque 1926-2011

Formé à la peinture académique, Tichý ne s’adonne secrètement à la photographie qu’à partir de 1970. Obsessionnel, pour ne pas dire fétichiste, il photographie des femmes à la dérobée avec l’appareil qu’il s’est fabriqué. Ses clichés flous, parfois rehaussés d’une bordure au stylo, font partie d’un processus immuable, auquel il s’astreint jusque dans les années 1990. Découvert par Roman Buxbaum, il est très vite soutenu par Harald Szeemann. En 2005, il reçoit le prix de la découverte aux Rencontres d’Arles et se voit consacrer, 3 ans avant sa mort, une grande rétrospective au Centre Pompidou. En 2019, il est de nouveau présenté à Arles dans l’exposition évènement, Photo brut.

Trained in academic painting, Tichý secretly engaged in photography only in 1970. Obsessive, if not fetishistic, he photographs women surreptitiously with the camera he built. His blurry photographs, sometimes enhanced with a pen border, are part of an immutable process, to which he adhered until the 1990s. Discovered by Roman Buxbaum, he was soon supported by Harald Szeemann. In 2005, he received the discovery prize at the Rencontres d’Arles and was given a major retrospective at the Centre Pompidou three years before his death. In 2019, he is again presented in Arles for the exhibition event, Photo brut.

Melvin Way

États-Unis 1954-2024

Découvert aux débuts des années 80 dans un centre pour sans-abris, à New York, Melvin Way est aujourd’hui une figure incontournable de l’art brut contemporain. Ayant interrompu ses études scientifiques en raison de sa schizophrénie, il ne cessait de recouvrir des fragments de papiers de formules mathématiques, chimiques, de croquis sibyllins… Ces denses billets talismaniques, qu’il gardait précieusement dans ses poches, exhalent un magnétisme rare. Le prix Pulitzer 2018 de la critique, Jerry Saltz, le considère comme « un génie mystique visionnaire, l’un des plus grands artistes américains vivants », il fait partie des collections du MoMA (New York) et du Smithsonian (Washington).

Discovered in the early 1980s at a homeless center in New York City, Melvin Way is now a key figure in contemporary art brut. Having interrupted his scientific studies because of his schizophrenia, he relentlessly covered fragments of papers of mathematical and chemical formulas, sibylline sketches… These dense talismanic notes, which he treasured in his pockets, exhaled a rare magnetism. The 2018 Pulitzer Prize for Critics, Jerry Saltz, considers him “a mystic visionary genius, one of the greatest living American artists.” The artist’s works are now in the collections of the MoMA (New York) and the Smithsonian (Washington).

Carlo Zinelli Italie 1916-1974

Interné définitivement à l’âge de 31 ans après avoir participé à la guerre d’Espagne avec le contingent italien, Carlo Zinelli est aujourd’hui considéré comme une figure phare de l’art brut. Sortes de contes illustrant des épisodes ayant précédé son internement, ses dessins itératifs et disloqués dans lesquels la perspective est abolie au profit d’écritures interstitielles, semblent annoncer le concept de « modernité ».

Mis à l’honneur dans nombre d’expositions internationales, Carlo Zinelli a été exposé au Giardini lors de la Biennale de Venise de 2013 et nous avons le plaisir de présenter ses œuvres à l’occasion d’Art Basel Paris 2024. Un ensemble important de ses œuvres a rejoint en 2021 les collections du Centre Pompidou.

Committed at 31 years old after participating in the Spanish Civil War, Carlo Zinelli is now seen as a major figure of art brut. Like tales illustrating episodes of his life before his internment, his iterative and dislocated drawings in which perspective is abandoned and replaced by interstitial writings aligned with the concept of “modernity”.

Honored in many international exhibitions, Carlo Zinelli was exhibited in the Giardini at the 2013 Venice Biennale and we are pleased to present his work at Art Basel Paris 2024. Many of his works were donated to the Centre Pompidou in 2021.

remerciements acknowledgements

sophie calle

manuel anceau, camille aubry, élisa berst, sylvain berst, adriana bustamante, catherine et jérôme clermont, juliette daveau, antoine frérot, arnaud jung, carmen et daniel klein, alejandro labrador, juliette lefebvre, jeanne rouxhet.

christian berst art brut

Ce catalogue a été publié à l’occcasion de l’exposition le manque : commissaires sophie calle & christian berst à christian berst art brut, du 13 mai au 21 juin 2025.

This catalog has been published to mark the exhibition the lack : curators sophie calle & christian berst at christian berst art brut from May 13 to June 21, 2025.

design graphique et réalisation

élisa berst

scénographie de l'exposition sophie calle, catherine et jérôme clermont (atelier obermant), christian berst

vues de l'exposition gregory copitet paris, 2025.

3-5 passage des gravilliers 75003 paris contact@ christianberst.com

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catalogue exposition Le Manque by Galerie Christian Berst - Issuu