catalogue Jean perdrizet : deus ex machina

photo : D.R .

jean perdrizet deux ex machina

christian berst : avant-propos manuel anceau : souvenirs de la planète terre jean-gaël barbara : l’œuvre de Jean Perdrizet, entre invention scientifique et utopie marc décimo : de quelques considérations sur la Langue t josé argémi : ce merveilleux c’est de la confiture texts in english œuvres / works bio-bibliographie

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christian berst art brut

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jean perdrizet : deus ex machina

à la mémoire de josé argémi in memory of josé argémi

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christian berst

avant-propos

jean perdrizet : deus ex machina

L’histoire de la science du XXe siècle n’a pas retenu le nom de Jean Perdrizet. Cet adjoint des ponts et chaussées, né en 1907, que les troubles mentaux ont trop vite écarté de toute vie professionnelle, a pourtant fasciné tous les scientifiques rêveurs qui ont croisé sa route.

Se disant « inventeur », Perdrizet, sans relâche, a tenté d’éveiller les consciences en outrepassant, comme le font les grands chercheurs, les limites que leurs disciplines leur ont assigné.

Ainsi qu’il le confiait au chercheur du CNRS José Argémi, avec lequel il a entretenu une correspondance nourrie : « Le goût du merveilleux agite les mêmes neurones de notre cerveau que ce soient science ou religions, mais ce merveilleux c’est de la confiture, pas forcément de l’exactitude, mais l’encouragement de la recherche vers cette exactitude. » Opérant par subtils déplacements de la réalité, transgressant toutes fonctions utilitaires primaires, il vivait dans un univers occupé par sa mère aveugle et les machines célibataires qu’il chargeait d’enchanter notre univers.

Perdrizet est cousin, par bien des aspects, de Camille Flammarion – pour le dépassement du monde terrestre –, de Raymond Roussel – pour la poétique machinique – et de Marcel Duchamp – pour l’esthétique du mouvement. Les plans de ses inventions, qu’il adressait aux plus

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hautes instances scientifiques comme la NASA, le CNRS ou le comité Nobel, sont autant d’invitations à reconsidérer les limites de la physique, en nous donnant les codes d’un ailleurs. Des “robots adam sélénites” comme ambassadeurs cosmiques de l’humanité, des “machines pour communiquer avec les fantômes”, “l’esperanto sidéral” pour faciliter nos échanges avec les extraterrestres, tout ce merveilleux par lequel Perdrizet proclamait l’abolition de la mort, avant de disparaître, trois jours après sa mère, en 1975.

Nous lui avions déjà consacré la première et seule exposition en galerie en 2012, mais la découverte de cet ensemble exceptionnel de plus de 40 travaux est un véritable événement, tant en raison de l’extrême rareté de ceux-ci que parce qu’ils éclairent un peu mieux notre compréhension de cet inventeur génial opérant aux confins de la science, de l’occulte et de la linguistique.

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manuel anceau

souvenirs de la planète terre

« La machine sera un jour capable d’écrire des poèmes plus subtils, plus difficiles à comprendre que ceux des maîtres pontifiant dans les cafés.

Et rien ne s’oppose à ce qu’un jour la machine arrive à distinguer le bien du mal et à résoudre (après les problèmes d’arithmétique insolubles pour l’homme) les problèmes de la conscience et de la morale, plus insolubles encore. […]

Ce qui est faux, se disait encore Yves, c’est de considérer la machine comme quelque chose en dehors de la nature. La machine est au contraire l’épanouissement le plus complet de la nature. Les hommes se sont mal pris avec la machine. Mais un avenir merveilleux frappe aux portes. » Ilarie Voronca, Souvenirs de la planète terre, 1945. écrivain, professeur d’histoire et de géographie.

Il a écrit de nombreux essais, en particulier sur les créateurs de l’art brut.

L’on pourrait de même, d’un ton cuistre, évoquer successivement : Lichtenberg, pour le profond saisissement ressenti à la lecture de certaines expressions, à allure d’aphorismes [1] ; Charles Fourier, pour l’utopie d’une humanité qui, cessant de brutaliser la Nature, l’apprivoiserait, ainsi qu’on apprivoise une louve ; Jules Verne et Albert Robida, pour l’aspect suranné de bon nombre d’inventions, spécifiquement les moyens de transport, qui, loin d’être extravagants, semblent plutôt relever d’une plus ou moins aimable « rêverie » ; Camille Flammarion, pour l’humanisme du savant-prophète, dont l’oreille, tendue vers le bruit de fond des mondes extra-terrestres, dénie aux espaces infinis le droit d’être muets ; Conan Doyle, pour l’alliance, à première vue improbable, entre rationalisme exacerbé et spiritisme acharné ; Alphonse Allais et Pierre Dac, pour l’esprit d’enfance traversant, comme un rayon de lune, les descriptions tantôt limpides tantôt absconses [2] ; Raymond Roussel, pour l’irréductible solitude du savant-poète [3] ; enfin, seul contemporain des œuvres ici exposées : Carelman, pour le fil tendu entre texte et dessin, l’un éclairant l’autre, dans une sorte de surtension poétique, à la fois drôle et d’une intensité ne manquant pas de se révéler, à la réflexion, quelque peu inquiétante [4].

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Familièrement parlant, on serait tenté de dire : ça fume ; ça boulonne et déboulonne ; bref : ça déconne sec.

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Pour autant, Perdrizet demeure tel qu’en lui-même : un inventeur qui ne s’en laisse pas conter. Œuvre tendue, tout entière dédiée à l’explication. Les « topos » ici exposés sont autant de tableaux – pour nous, des tableaux de maître mais, dans l’esprit de l’inventeur, rien que des tableaux noirs ; est-ce à dire que la beauté de ces croquis échappait à notre inventeur ? Question vaine [5] ; mais il n’est pas anodin de noter que, tout en « imitant » l’écriture tapuscrite, Perdrizet écrit et trace ses « topos » à la main ; de fait, et c’est le moins que l’on puisse dire, Perdrizet ne se donne pas les moyens techniques de la lisibilité : ratures, répétitions, phrases jetées pêle-mêle, légendes ensablées dans les dunes du croquis qu’elles sont censées compléter, etc.

Ecart saisissant entre l’apparente vocation de ces « topos » [présenter, le plus clairement et précisément possible, une invention] – et le résultat, lequel est, disons-le, de ce seul point de vue, une catastrophe visuelle.

Et certes c’est bien cette « catastrophe visuelle » – qui nous requiert ici : ce pourquoi la poésie est dans cette œuvre comme une perle dans l’huître, à l’insu de l’huître, peut-être, mais certainement pas de l’amateur de perles.

Face à cette poésie à ressorts, devant ces spires oniriques où s’exhibe, mieux qu’une espérance, la certitude que la mort ne met pas la vie hors-circuit : quel lecteur

ne se prend pas à rêver d’une technique exempte de radiations mortifères ; d’une science s’entretenant avec le fruit de la connaissance, non plus comme un couteau avec une chair qu’il va fendre et découper mais tel que le font soleil et pluie : en mots mûrissants.

La façon d’opérer de Perdrizet est vraiment curieuse, comme si fabriquer en modèle réduit l’objet projeté, pour le détruire, constituait la démonstration, nécessaire, que l’objet peut être réalisé : et cela parce que l’objet, par cette destruction ne laissant derrière elle aucune trace, aucune empreinte, passe, de fait, sur le plan enviable des objets perdus, à jamais disparus. L’existence selon Perdrizet ne semble pouvoir être prouvée – que par la disparition : inventer voudrait dire ici démontrer, par l’équation posée puis raturée d’objets inutilisés-inutilisables, qu’il n’est pas d’existence humaine hors de cette faculté à poser, devant soi, comme qui dirait sur une table de dissection, l’inconnu de la mort.

Que nous dit l’inventeur – sinon que sa propre existence n’est rien, qu’elle ne prend épaisseur que par l’humus des rêves perdus, recommencés.

Les objets dont il est ici question, d’être systématiquement détruits, fût-ce à l’état de « maquette », semblent ainsi acquérir une sorte de nostalgie, pour ainsi dire native : sitôt faits, sitôt détruits. Le « topo » qui suivra, au prétexte de déclarer au monde entier, et d’abord à l’assemblée

Cependant que ce sourire n’est pas moqueur ; peut-être même, qu’une part du charme des écrits de Perdrizet résidet-elle dans cette enfance des machines qu’ils semblent ressusciter. Il y a là toute scientifique, qu’il y a là un désir de une pouponnière d’objets – et ces bamréalisation qui ne demande qu’à trouver bins mécaniques de téter le sein de la preneur : qu’est-ce, sinon, déjà, l’énoncé matière, avec leurs rotations incessantes, nostalgique de la perte irréparable de leurs oscillations perpétuelles : on croirait vraiment voir, dans la succession de l’objet rêvé ?

Il n’y a pas là qu’ingénuité, foi d’un inven- ces dessins la plupart tamponnés et dateur que rien ne semble détourner de sa tés [le cachet de la poste faisant foi], un route enchantée : ce que Perdrizet envoie, registre des naissances, tous enfants de aux plus hautes autorités scientifiques Jean Perdrizet, tous nés boulevard St-Jean du moment [CNRS, NASA…], c’est tout Chrysostome à Digne. autant sa propre espérance – qu’un penchant collectif, exemplairement incarné Notre inventeur n’aurait sans doute pas par Perdrizet, à ne pas reconnaître que l’ir- apprécié que l’on puisse comparer ses réparable est déjà là, à savoir que l’homme inventions à des « jouets » mais c’est ainsi programmé-reprogrammé ne pourra plus que nous les approchons ; ainsi que leur jamais effacer de sa mémoire les atteintes charme opère – du moins à première vue.

La pipe à eau a belle allure, d’être le cœur à sa propre dignité.

Ici, aucune place à l’anéantissement nu- battant d’un hélicoptère centrifuge ; quant cléaire, pas plus de napalm que de zyklon b ; à ce buître à pales variables [6], rien que comment ne pas sourire : voici un univers son intitulé semble la promesse de ronfle-

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mental dans lequel les robots sont les adams de la lune comme nous sommes, humains, les adams de la terre ; ainsi d’un orgue de barbarie dont les cartes musicales, adroitement perforées, ne feraient entendre que des airs de comptine, là où, durant tout le siècle dernier, cet orgue aura surtout réussi à nous faire entendre l’atroce litanie des docteurs folamours.

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ments formidables, de vrombissements splendides ; non ? Les machines perdriziennes bourdonnent d’être simplement nommées : les mots qui les nomment et les décrivent les font vibrantes, presque vivantes. Il n’est pas jusqu’à ces flèches, dont le maître d’œuvre assaisonne abondamment ses croquis, dont le sifflement ne finisse par se faire entendre. Les jouets sont dans la tête de l’adulte d’abord du bruit, roulement de la bille, frottement des roues, crissement de nos pouces sur le plastique…

Le robot ouvrier auto-reproducteur est si admirablement campé, que l’on croirait voir un homme-épouvantail, dressé dans le champ de la conscience humaine par des robots malicieux ; mais c’est aussi bien là, dans cette solitude de l’objet, dans cette suffisance mécanique, au double sens du terme, une sacrée part d’ombre, inattendue dans une œuvre par ailleurs toute de dynamisme, pareille au « soleil d’un feu d’artifice» [dixit J. Perdrizet, dans sa description du mouvement de rotation du tiroir octogonal mouvant l’une des chenilles de l’hélicoptère centrifuge] ; – je veux dire qu’il y a, dans cette œuvre, l’air de rien, comme un effacement prévu, assumé de l’espèce humaine [7] ; ode à la cybernétique, je veux bien mais cette bouche qui chante la conscience des ordinateurs, l’imaginative mobilité des bras mécaniques, quelle place réserve-

t-elle au juste à l’adam terrestre ? Il y a dans le seul tracé de ces machines, dans la nervosité de ce tracé comme l’expression d’une colère, dont on peine à qualifier les tenants et aboutissants : mais colère réelle ; comme la salive collant le timbre de la voix ; je ne parle pas de l’amertume de l’inventeur ne trouvant pas ou si peu de « reconnaissance » : la foi ne cherche pas, elle trouve – et la foi de l’inventeur est dans le cœur de cet homme chez elle ; je parle plutôt de ce sentiment très inconfortable de se sentir, de se savoir, comment dire : un exilé dans sa propre espèce – que « l’homme Perdrizet », une fois dépouillé de son habit de magicien-inventeur, n’a pu manquer de ressentir ; mais quoi : je n’y étais pas – et ce qu’un homme emporte dans sa tombe c’est bien d’abord ça. N’empêche qu’à poser son œil sur ces plans, comme le chef indien sur les rails du chemin de fer de la civilisation occidentale, on entend une voix trembler, qui n’est pas la voix du triomphateur, qui n’est pas même une voix humaine mais celle du robinson, lequel, devenu aphone à force de ne plus parler à personne, donne mission à ses « inventions » de dire, à sa place, qu’il ne faut pas désespérer, que l’heure viendra bien où l’on parlera à quelqu’un – homme ou bête ; ou ni homme ni bête : qui sait ?

Oui : qui sait ?

Le oui-ja électrique a beau parler la langue des signes de la surdité rationnelle, cette

quelle on le sait ne concerne pas que les beaux-arts mais aussi bien et peut-être surtout la science, au moins dans ses plus hautes spéculations.

Greffe, dans le corps poétique de l’inefficience pratique, d’objets définis, racontés comme s’ils appartenaient réellement au corps de prose de la technique : ainsi cette œuvre de nous faire entrer dans le cœur même de la métaphore, laquelle est bien « transfert », déplacement.

La bureaucratique expression « transfert de compétences » prend ici un sens étonnant. Le spiritisme dont Perdrizet était un adepte convaincu qu’est-ce déjà sinon une annexion de l’invisible, une colonisation de l’esprit par la matière, une territorialisation de l’au-delà : en matérialiste radical, Perdrizet pense matière, boit et respire Par la vitesse du calcul, du trait d’esprit matière [9]. Les fantômes perdriziens tiré comme on rature la pourriture, l’af- connaissent le morse, du moins certains freux néant des chairs mortes, Perdrizet d’entre eux : ce n’est jamais que supposer semble vouloir vivre et penser plus vite une persistance psychique – là où d’aucuns que son ombre. Œuvre « gothique » d’un parlent de persistance rétinienne. Notre inventeur-poète à la Edgar Poe : le monde inventeur fut moins un technicien obscur perdrizien est un château hanté – j’allais que le merveilleux, le justement célébré écrire : en T [8]. Ici le surnaturel est une préfet du monde des morts, administraforme comme une autre d’architecture teur de l’invisible, haut fonctionnaire du mentale. Miracle permanent de l’engre- rêve et des soupirs de l’homme seul, qui nage des mots. L’œuvre de Jean Perdrizet sait sa petitesse mais aussi l’invraisemest pour ainsi dire un château de sable mé- blable beauté de cette mission : habiter la canique. Il y a vraiment de quoi entendre planète terre. grincer le pont-levis de l’inspiration – la-

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langue n’en est pas moins remarquable autant par ses torsions théoriques et ses courbes impromptues – que par la désuétude de son accentuation ; ainsi qu’il y a, dans notre prose, des accents trémas, déjà bizarres par leur présence le plus souvent diaphane, inaudible : il y aurait ici utilisation concertée et délicieusement inattendue d’ « accents fantômes », qui ne seraient du reste pas utilisés seulement dans l’exemple du oui-ja, mais que l’on trouverait un peu partout dans l’œuvre – comme si cet « accent fantôme » permettait de tout dire, de tout décrire et de tout espérer, accent-fée, accent-étoile du combiné téléphonique de l’esprit humain.

La machine à écrire avec l’au-delà ressemble assez bien à ce combiné : touches de peau mentale, qu’effleure le souffle froid des morts.

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La Bible est la science-fiction d’une NASA spirite.

Les hommes se privent des yeux des robots en n’y croyant pas et préfèrent exploiter les yeux des autres hommes.

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Un triangle c’est le retour à l’ancre après deux changements de direction du bateau-âme.

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Dire qu’un fou perd le nord c’est dire que son âme-rapporteur perd vraiment le nord 90°, p/2.

Si Dieu n’existait pas il faudrait l’inventer comme roulement à billes entre les hommes.

[1] Cf. ces formules parmi beaucoup d’autres : Penser c’est broder le fil de nos idées, le fil trajectoire de l’avion-âme Les hommes se privent des yeux des robots en n’y croyant pas et préfèrent exploiter les yeux des autres hommes – Si Dieu n’existait pas il faudrait l’inventer comme roulement à billes entre les hommes – Les églises sont les maquettes des futures usines de résurrection.

[2] « […] une imagination poétique qui se situe entre celle de Zénon d’Elée et celle des enfants » : cette appréciation d’André Breton à propos d’Allais, dans son Anthologie de l’humour noir, pourrait s’appliquer à Perdrizet.

[3] On pense évidemment à Locus Solus – et à son maître d’œuvre Martial Canterel, du reste plus ou moins démarqué de C. Flammarion, que Roussel admirait fort ; mais n’oublions pas les Impressions d’Afrique. Il suffit du reste d’ouvrir l’admirable Afrique des Impressions de Jean Ferry, pour découvrir des croquis que n’aurait pas renié, peutêtre, un Jean Perdrizet.

[4] Cf. Le Catalogue des objets introuvables, bien sûr ; cependant que, là où Jacques Carelman, pastichant avec superbe le catalogue Manufrance, nous propose d’emblée des objets magiques « introuvables » [magiques d’échapper précisément à la captation technicienne et commerciale], Perdrizet, lui, fabrique des objets trouvés / trouvables, dotés, par la magie du verbe, d’un « lieu et d’une formule » [cf. la fin du poème Vagabonds d’Arthur Rimbaud : « moi pressé de trouver le lieu et la formule »].

[5] Une citation tendrait à montrer que Perdrizet était loin d’être insensible à la « beauté » de ses dessins ; non pas qu’il semblait en être le spectateur ébahi –mais on devine la satisfaction de l’ingénieur, fier de ses plans, qu’il ne peut que juger supérieurs à toute réalisation, y compris celle provenant du technicien qu’il était par ailleurs : « Moi, je fais d’abord une affreuse maquette, un horrible prototype qui marche mal, mais marche, puis un assez beau dessin […] » [cité par J. Argémi]

[6] Ce véhicule improbable est un clin d’œil à son correspondant, mathématicien et poète José Argémi, créateur du néologisme buître (n.m.), der. buîtrerie, utilisé au quotidien pour désigner objets ou situations incongrus aux allures d’épiphanie nonsensique. Les lettres qu’adressait Argémi à ses amis surréalistes, ornées de merveilleux faux-timbres, portent la mention d’expéditeur Jim Argeros, impasse des logarithmes, Buître sur Nage.

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notes

[7] Le robot-cosmonaute auto-reproducteur ou la table traçante d’ordinateur imaginatif en seraient des exemples significatifs ; mais cet effacement de l’humain concerne aussi les machines « spirites », tels le oui-ja enregistreur [« Je cherche même à obtenir cette variation de potentiel sur une sorte de main artificielle donc sans main de médium. » dixit Perdrizet] ou la machine à écrire avec l’au-delà [« Ce piège à messages de l’AU DELA fonctionne sans médium. » dixit le même Perdrizet]. C’est moi qui souligne.

[8] Jean Perdrizet a inventé une langue qu’il voulait universelle et qu’il a nommée : La Langue T ou « espéranto sidéral » ou encore « optimal-minimal ». La forme des lettres y est source de sens. Perdrizet a rédigé plusieurs ouvrages sur cette invention et n’hésitait pas à en vendre des exemplaires ronéotypés dans une librairie dignoise.

Sur la langue T, voir dans ce même catalogue l’article de Marc Décimo : De quelques considérations sur La Langue T, « espéranto sidéral », « optimal-minimal ».

[9] La célèbre formule d’Eluard : « Il y a un autre monde mais il est dans celui-ci » me semble ici particulièrement appropriée. Perdrizet quant à lui écrivait, au détour d’un de ses plans : «télégramme du monde parallèle terme préférable à l’Au-delà ».

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jean-gaël barbara

l’œuvre de jean perdrizet, entre invention scientifique et utopie

chargé de recherche, université Pierre et Marie Curie, CNRS UMR 7102. université Paris Diderot, CNRS UMR 7219

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La métaphysique naïve de Perdrizet est un bricolage de robots dans l’esprit de la cybernétique. Sa psychologie fragile sur le plan affectif lui donne une énergie, une imagination et une foi qu’aurait pu lui envier tout scientifique ou tout artiste. La dimension délirante de sa production est en réalité peu de chose en marge de cette dimension créatrice en avance d’une certaine façon sur son temps.

Car la représentation originale du robot façonnée par la pensée de Perdrizet dès le début des années 1950 intéressa les scientifiques.

Jacques Paillard, jeune chercheur à cette époque, assiste fasciné au colloque international du CNRS sur « Les machines à calculer et la pensée humaine ». Aussi, lorsqu’il reçoit les dessins de Perdrizet, plus de dix années plus tard, il place sûrement Perdrizet parmi les avant-gardistes fous et imaginatifs de cette première période de la cybernétique.

Perdrizet ne conçoit pas le robot comme certains cybernéticiens de manière simpliste. Un robot n’est pas pour lui un ordinateur programmé. Un dessin de Perdrizet décrit un robot constructeur présenté au colloque international sur l’intelligence artificielle de Londres (1971).

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lité sous-jacente à une œuvre qui se présente à elle-même et à ses interlocuteurs comme un travail d’ingénieur. Perdrizet, arrivé au terme de sa construction mythologique, redevient l’ingénieur de son propre monde. Puisque sa métaphysique lui a permis de regagner sérénité et consiOr, quel serait pour Perdrizet l’intérêt de dération, il essaie ses soucoupes volantes créer un robot ? Son système métaphy- en leur injectant de l’air comprimé. Il fait sique fait de cette machine l’interlocuteur des démonstrations qui donnent lieu à des idéal des extra-terrestres et des morts. Car articles de presse. Perdrizet croit en lui. Le le robot est un sujet sensible aux moindres plan de sa soucoupe volante est affiché au vibrations, qu’il est capable de démulti- lycée de Digne-les-Bains. Cette invention plier et de transcrire en langage humain. lui permet d’écrire à la NASA, au CNES et Dès lors le robot se transforme en « robot au comité Nobel. L’utopie semble parfaite. cosmonaute », avec des « moteurs selsyns Perdrizet a créé son univers. Sa mère étant à électrodifférentiel » ; il devient un « décédée, partie dans cet « ailleurs » dont il semblait si certain, Perdrizet ne survécut Adam sélénite » , avec un « à eau ».

Le monde que crée Perdrizet est une pas à cette nouvelle séparation et mourut utopie cybernétique de communication trois jours plus tard. Son œuvre l’avait guéavec les morts. Ne manque alors plus ri d’une première mort, celle de son père, que l’engin qui permettra aux robots de mais la seconde le tua. gagner l’espace où s’élaborent les signaux cosmiques des morts qu’un robot peut piéger. Aussi Perdrizet envisage-t-il un « hélicoptère-centrifuge », une « pipe volante », une « fusée-palan », une « soucoupe volante », une « rétrofusée rotative ». Le robot devient l’ange céleste qui permet d’unifier le royaume des vivants et des morts. Inversement, Perdrizet croit un radioélectricien de l’époque qui pense que « les morts cherchent à construire des machines pour communiquer avec nous ».

Cette mythologie cybernétique est en réa-

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C’est pour lui un « non-robot », car le sien est déjà un individu réceptif aux signaux, capable d’imagination, qui génère un langage. Il a une « ame », où l’accent circonflexe est ôté pour la distinguer de l’âme humaine.

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vue de l’exposition | view of the exhibition jean perdrizet : deus ex machina #2, christian berst art brut, 2018

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marc décimo

de quelques considérations sur la langue t

maître de conférences et régent du Collège de Pataphysique, a publié nombre d’articles et de livres sur les fous littéraires, dont Jean-Pierre Brisset et Paul Tisseyre Ananké-Hel !, sur l’art brut, sur Marcel Duchamp, l’histoire et l’épistémologie de la linguistique et divers à-côtés.

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Par « langue universelle », on entend généralement une langue construite, dont le but philadelphe avoué est de faciliter la communication entre des personnes de langues différentes et (sur fonds de mystique judéochrétienne) de relier ce qui n’a pas forcément besoin de l’être.

Jean Perdrizet élargit le cercle jusqu’aux confins de l’univers et il ajoute aux multiples langues universelles déjà existantes la sienne, cette fois à l’intention des extraterrestres. La limitation aux seuls humains avait déjà frappé certains auteurs, lesquels s’inquiétaient à juste titre de l’exclusion, par exemple, de nos amis les bêtes, ouistitis (Pierquin de Gembloux, 1844), chiens (Le Quen d’Entremeuse, 1852), grenouilles (Jean-Pierre Brisset, de 1883 à 1913), bêtes préhistoriques (Paul Tisseyre Ananké-Hel !, de 1902 aux années 1930)... Ce n’est pourtant pas la perdrix que choisit Perdrizet, comme l’étymologie de son nom aurait pu le lui suggérer.

Perdrizet a conscience de situer sa tentative dans une tradition et aussi de l’aspect « fantasque », dit-il, de sa tentative. A la quête d’une langue philosophique parfaite, aux rêves de volapuk (1879), de langue bleue (1899), d’esperanto (1887) – il se réclame de cette dernière qu’il affirme pratiquer –, Perdrizet présente en 1973 la Langue T.

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28 marc dĂŠcimo : de quelques considĂŠrations sur la Langue t

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Pour décrire son système, Perdrizet propose ici 120 mots sur 30 000 estimés et quelques règles minimales. Dans l’esprit, l’ambition de ce projet (il n’a jamais été publié, ce sont donc des « écrits bruts ») rappelle de loin l’ouvrage de deux professeurs à Cambridge University C.K. Ogden et I.A. Richards, The Meaning of Meaning. A Study of The Influence of Language

upon Thought ans The Science of Symbolism (1923 pour l’édition princeps), dans lequel, pour pallier le défaut des langues et faciliter l’intercompréhension, est soumise une base de 850 mots anglais (basic-english) nécessaires pour la communication et, pour les mettre en oeuvre, cinq ou six règles simples. A cet « anglais facile », compté, coïncideraient ces éléments de première nécessité de la Langue T, à l’usage des humains curieux d’un autre radicalement autre puisque extraterrestre, ici une dizaine de feuillets tapuscrits et manuscrits par intermittence. Mais il en est d’autres et bien plus volumineux.

Perdrizet ne peut y jouer qu’un rôle central puisqu’il informe les caractères alphabétiques romains d’une prétention figurative qu’on ne leur trouve généralement pas. Là encore, Perdrizet n’est cependant pas le seul et, très sûrement, pas le dernier. Poètes et cohortes de « fous littéraires » sont en effet francs partisans de cratylisme et de motivations variées. Elles sont parfois stupéfiantes. Rémy Amand de Vertus (1868) n’hésite pas à voir l’origine des lettres dans les phases de la lune, par quartier C, de moitié D, pleine O, i (la lune comme un point sur un i), etc. Et l’on pourrait par érudition multiplier les trouvailles et les références (Morgan Cavanagh, 1844 ; A. M. Clairefond, 1878 ; Marsillac, 1900 ; Sigrist, 1907-1909 ; Ch. Callet, 1926 ; L. Etienne, 1932 ; R. Palaysi, 1956…).

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Elle participe d’un fantasme ambiant, qui l’inscrit dans son temps entre Star Trek (années 1960) et Rencontres du 3e type (Close Incounters of the Third Kind, 1978 en France et l’année précédente aux USA).

Des humanoïdes ne parlent-ils pas le klingon sur la planète Kronos (Qo’noS en klingon) ? Et Claude Lacombe (interprété par François Truffaut dans le film de Spielberg et qui prend pour modèle l’ufologue français Jacques Vallée), n’entre-t-il pas en contact avec Eux sur le site de Devil’s Tower, Wyoming, en utilisant une langue musicale : sol (4e octave), la (4), fa (4), fa (3), do (4) (langue fictive qui n’est pas sans rappeler le solrésol de Jean-François Sudre (1787-1862) ? Or, Perdrizet cite le nom de Vallée. On ne s’étonnera donc pas de voir la Langue T qualifiée de « langue cinéma ». Il est nourri de cette littérature populaire (il lit notamment la revue Planète) et, probablement, certains de ces livres qui se vendent parfois à plus de cent mille exemplaires et concernent la pluralité des mondes habités.

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On se souviendra volontiers encore que Rimbaud perçoit des couleurs dans les voyelles, A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu. L’universalité désirée s’appuierait donc, ô paradoxe de la démonstration, sur une subjectivité de la vision, ô exception, ô pataphysique, ô spéculation, ce en désaccord absolu avec ce qu’avance la science concernée, à savoir la linguistique.

l’alphabet…). Est-il utile de rappeler qu’un alphabet est une transcription plus ou moins bien adaptée de la langue orale ?

De dire qu’à l’origine des graphies de l’alphabet romain archéologie et épigraphie ont échoué ? Ne peut-on faire pour cette Langue T l’hypothèse d’un traumatisme plus fondateur ? Lorsqu’en Langue T « + bb + » se lit bébé, par quelle angoisse de mort commente-t-il les deux signes « plus » qui Perdrizet n’œuvre pas en savant, non, et encadrent l’énoncé comme « deux croix c’est pourquoi sa tentative ne saurait être sur une tombe » ? appréciée que par poésie. Certes il cite Chomsky dont c’est certainement le fa- Perdrizet trouve dans le dessin des lettres meux Language Acquisition Device (LAD) de l’alphabet romain comme une pictograqui l’intéresse, l’hypothèse innéiste d’une phie, qu’il commente. Son (méta)discours faculté de langage et de structures lin- sur le signifiant graphique construit sa guistiques universelles. Mais il ne s’étend langue universelle. Ce travail de vraisempas. Pour décrire la Langue T, Perdrizet se blablalisation par rétro-motivation fait la contente de donner quelques éléments Langue T. de prononciation (la majuscule, comme en français, se prononce comme la mi- Son désir s’exprime sur le ronéotype litnuscule ; l’allongement du « e » est noté, téralement, noir sur blanc, pragmatiquecomme en français, par une graphie sou- ment. Il rend possible ce qui paraît pour tenue en « eu » ; et, surtout, en Langue T, l’heure ne l’être toujours pas : le contact comme avec l’hébreu archaïque, seules avec cet être autre introuvable. Dans les consonnes sont notées : par exemple, l’esprit de Perdrizet, tour à tour la fabrien Langue T, « + bb + » se lit bébé) ; la syn- cation d’une soucoupe volante et d’une taxe enfin est très succincte ; il qualifie langue universelle paraît tout aussi utile de « belle » cette langue (selon quels cri- pour établir une relation de nature impostères viser l’esthétique d’une langue ?) ; il sible ou improbable. Or, quelle relation, paraît ignorer à peu près tout du fonction- comme frappée d’un tabou, peut-elle être nement des hiéroglyphes, dont il agite le déclarée impossible ou improbable ? mot, et des langues qu’il évoque (tchèque, Perdrizet prend à la lettre certaines simihongrois, sanscrit, grec dont il glose aussi litudes. L’apparence visuelle de la lettre

Le principe de la Langue T est simple : « chaque lettre est déjà un nom, celui de l’objet dont le dessin lui ressemble le plus ». De la connaissance de l’idéographie chinoise par Perdrizet, on peut douter. En l’occurrence, l’idéogramme 大, qui renvoie à l’adjectif « grand/e » (et non pas « homme » comme l’affirme vite Perdrizet), et, comme image, représente le corps d’un homme avec les bras bien allongés et les jambes s’écartant, initie sa démonstration (l’idéogramme n’est effectivement pas arbitraire). Ça fait déclic et l’anecdote paraît croiser un souvenir d’enfance, la pédagogie de l’institutrice qui, pour expliquer le tracé des lettres, figure et figurait encore en 1973 (il a dû s’informer) le «m » comme les arches d’un pont, le « l » comme une cheminée, etc. Ainsi de la lettre « t » s’extirpe la glose : « t » représente le corps d’un homme, qui, une fois morcelé, se décompose : le buste +, les bras – –, ‘ la tête, et L son pied.

Revenons sur la tête, « sa tête entre et audessus des deux tirets, ses bras ». Perdrizet qualifie d’« apostrophe » le pseudo-signe « ‘ » censé représenter la tête. Est-ce également à prendre à la lettre ? La tête estelle donc ce qui sert précisément pour interpeller cet autre si hermétique, mère ou martien ? Quand Perdrizet se donne enfin pour tâche de traduire l’hymne espérantiste en Langue T et que le voilà confronté au mot « famille », la solution très concise

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alphabétique prend pour lui tournure autre, affiche un dessin figuratif stylisé qui fait fonction de signe. La lettre n’est plus seulement ce qu’elle est, c’est-à-dire privée de sens. Elle est ici autre. Perdrizet entretient avec elle une relation privilégiée, exclusive, scientifiquement taboue : lui seul voit ce qu’il voit. C’est bien parce qu’il ne supporte pas que la lettre ne fasse pas sens qu’il lui insuffle une surinterprétation paranoïaque. C’est parce qu’elle ne fait pas sens, parce qu’elle ne dit rien, parce que le silence lui est insupportable, que Perdrizet en vient à s’inventer un lien ombilical avec l’alphabet d’où, par un lent travail, il extrait la Langue T, ce rejeton. Dans ce dispositif, on peut supposer que, confronté à des parents hermétiques, notamment dans sa relation à la mère – ce que paraît confirmer une biographie même succincte de Perdrizet – Perdrizet doit inventer pour l’atteindre un improbable moyen de transport (des soucoupes volantes) et une langue particulière : – la lettre « t » – désigne aussi l’enfant dans la pictographie de Perdrizet. La mère, à la fois désirée et taboue, est inatteignable tel un extraterrestre. Elle est extra-t, au-delà de l’enfant « t », l’enfanté. Le père est… mort.

Il faut donc à Perdrizet trouver le moyen spirite d’établir coûte que coûte le contact.

Quand elle meurt, il déclare qu’elle est partie ailleurs et il ne lui survit que trois jours, comme pour aller la rejoindre.

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32 marc dĂŠcimo : de quelques considĂŠrations sur la Langue t

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des humanoïdes ; elle compense un déficit de qualités « humaines », le fait qu’auparavant, on n’avait même pas la possibilité de se parler, faute de langue commune.

Chez les Perdrizet, les relations familiales devaient être indigentes, très lointaines.

La conséquence, c’est que la lettre « t » est mise en pièces. Son corps graphique, qui représente le corps de l’homme et l’enfant, est morcelé. Il inscrit aussi dans sa morphologie une part féminine.

Perdrizet remarque : « Le bas du t ressemble à un L à un pied ».

L’« L » fait entendre – dit Perdrizet – l’« Elle », l’« aile », sachant que la soucoupe s’écrit en langue T : lllll.

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qu’il élabore pour la représenter a de quoi étonner. La lettre « i » (petit homme) et la lettre « t » (enfant) s’opposent à « o », testicule du père, ou à « % » (nul besoin de commenter !), et à B, la poitrine de la mère « car c’est bombé en haut au-dessus du ventre ».

C’est peu de dire que cette représentation de la famille – ainsi métonymiquement désignée – ne laisse aucune place aux sentiments et à la parole. On peut comprendre qu’il leur fasse aussi un dessin et qu’il tente de trouver un code d’accès.

Perdrizet n’avait donc d’autre solution que « d’optimiser ». Peut-être n’est-ce pas tout à fait par hasard si, à Digne, Perdrizet habitait boulevard Saint Jean Chrysostome, le patron des éloquents et de l’altruisme.

Idéogramme 大 et lettre « t » sont encore iconographiquement reliés à l’homme de Léonard de Vinci et au svastika présenté comme symbole de vie. Voilà le processus d’« optimisation » à l’oeuvre : « une lettre optimisée doit différer le moins possible de la forme de l’objet qu’elle désigne ». Relier des éléments disparates qui – de fait – n’ont en réalité rien à faire ensemble même s’ils paraissent partager une ressemblance, c’est tenter de les rapprocher, d’établir une relation qui n’est pas ni ne peut être.

La double détermination pour le moins curieuse de « langue t d’homme de l’humanité » n’est certainement pas banalement pléonastique. La Langue T comble un vide, l’absence de relations parmi la communauté des hommes élargie à l’ensemble

Pour aller vite, Perdrizet se transforme littéralement en soucoupe, comme le marquis de Camarasa en brouette et Brisset en homme-grenouille. C’est le moyen fabuleux qu’en fait se donne le grand Autre, le refoulé quelque part aux confins de son univers, pour faire retour et faire des histoires. Cette part d’apparence féminine dans l’homme, ce transformisme s’impose à Perdrizet par la construction d’une langue altruiste, le dessin du graphème « t » et le mot même de soucoupe volante en Langue T. C’est ainsi, qu’à sa façon, il vole vers sa part féminine, cet autre inatteignable qu’il incorpore.

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josé argémi (1933 - 1985)

ce merveilleux c’est de la confiture

chercheur en mathématique au CNRS de Marseille.

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Jean P., né en 1907, a commencé à exécuter les plans de ses inventions dès l’âge de 24 ans. C’est dans le sous-sol d’un modeste immeuble qu’il échafaudait ses plus fantastiques projets.

Mis à l’essai, divers brouillons oniriques terminaient leur vie dans un petit réduit où s’entassaient les pièces les plus importantes de chaque invention : ficelles, boîtes de conserves prévues comme réservoirs d’une « fusée sélénite ››, caisses-supports, fils électriques, interrupteurs, lampes de radio, tubulures de bicyclette ayant servi d’ossature à un « hélicoptère à pédales », etc., etc. Un immense bricà-brac s’amoncelait ainsi au fil des ans. Cependant, chaque invention était soigneusement conservée sous la forme de grands plans, reproduits par héliogravure et ensuite magnifiquement coloriés. « Moi je fais d’abord une affreuse maquette, un horrible prototype qui marche mal, mais marche, puis un assez beau dessin » ... « Mon patron électricien m’a dit avoir vu à la télévision des dessins comme les miens, sans doute les miens, j’en ai expédié 2 tonnes en 40 ans ».

Ces plans, agrémentés, le plus souvent au verso, d’observations complémentaires destinées à soulever des problèmes insoupçonnables, étaient expédiés dans les directions les plus diverses : NASA, Vatican, CNRS, Facultés des Sciences, Académie Suédoise (pour l’obtention d’un éventuel prix Nobel), particuliers susceptibles d’y prêter quelque attention ou de répondre à l’une de ses préoccupations. « J’ai donc écrit en Amérique pour avoir le dessin

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36 jean perdrizet : deus ex machina

mise au point d’appareils assez perfectionnés pour recevoir les messages ou les empreintes de fantômes. Ainsi, le « Oui-ja électrique » permet d’utiliser divers alphabets pour la réception automatique de tels messages, tandis que le « Filet thermoélectronique à fantômes » enregistre directement l’image de l’être immatériel. « Les fantômes sont-ils toujours des revenants ou bien des êtres immatériels, demandezvous ? D’abord l’archange Gabriel était Jésus avant d’être incarné en Jésus, donc il était un être immatériel, avant même Adam, pas un revenant ; donc il a été un revenant, si vous voulez, à sa résurrection, à Pâques. L’homme est un ange déchu qui se souvient des cieux mais il peut y avoir des êtres immatériels dans le monde, ou en ondes puisque la matière est une aiguille d’onde du continent parallèle au nôtre, qui n’ont jamais été sur le nôtre et sont tout surpris quand nos morts leur arrivent. Ce problème ne semble pas être utile à l’intelligence artificielle mécanique, l’âme et sa survivance seraient un corollaire de l’intelligence de l’homme et des animaux mais non sa condition nécessaire.

Un athée m’a dit : pour penser il faut une étincelle divine ; il n’y a donc pas d’athées L’au-delà hante aussi de nombreuses in- totaux. Un abbé m’a dit : construire une ventions qui, par le biais d’ingénieux dispo- âme, vous pouvez toujours y aller ! Un juif sitifs électriques ou de langues nouvelles savant m’a dit : tout pense. comme la « langue t », le « machinois » On a d’ailleurs un catholique docteur en ou « l’espéranto sidéral », permettent la philosophie et radiesthésiste qui a d’ail-

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des nerfs de l’œil de grenouille qui a servi à faire des caméras sur les terrains d’aviation pour des vols anti-atomiques d’avions, les reconnaître, ne plus les confondre avec des vols de canards ».

Assez fréquemment, les dessins sont accompagnés de formules mathématiques et d’affirmations spectaculaires qui confèrent, par exemple, un charme indicible à la rencontre presque fortuite d’une nouvelle physique théorique et d’une « hélice protidique désoxyribonucléique ». « Je rappelle que la toute dernière conception de la matière est le parton constitutif du proton, du neutron et même de l’électron qui serait une aiguille apparaissant de temps en temps sur une onde porteuse, donc la matière serait une onde immatérielle au même titre que la pensée, ce qui explique que Katie King ait pu réapparaître en chair et en os et qu’on ait pu lui couper les cheveux et ce qui explique la résurrection de la chair à laquelle la religion n’osait même plus croire. On a retrouvé dans les momies égyptiennes de l’A.D.N. parfaitement conservé capable de reproduire un fils de pharaon, de même qu’on a trouvé dans les météorites, des acides nucléiques d’A.D.N. d’animaux d’autres planètes ».

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photo : D.R .

josé argémi : ce merveilleux c’est de la confiture

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leurs détecté au pendule que ce juif avait été tué par les nazis en traversant l’Allemagne pour se rendre en son pays natal Riga Estonie. » … « Un radioélectricien m’a dit : les morts cherchent à construire des machines pour communiquer avec nous. »

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Il y a aussi le « Cabestan pour piloter l’âme », la « Machine à lire et à voir à résistances liquide et comparaisons simultanées, pour robot cosmonaute autoreproducteur ». « Pour en revenir à ma machine à lire et à voir, avez-vous remarqué que les oiseaux, quand ils marchent, ce que font surtout les gallinacés, gardent leur tête immobile pendant qu’ils avancent le corps et les pattes, puis avancent la tête sans bouger les pattes et le corps ; c’est pour sculpter le paysage dans leur cerveau en faisant une station comme les géomètres avec leur théodolite sur trépied, les neurones étant les briques de cette sculpture du paysage. C’est l’espace qui est dans la tête non la tête qui est dans l’espace. Cet oiseau fait une statue de son corps au milieu de cette statue du paysage; il fait un problème de balistique (avant d’avancer) comme un ordinateur. Mes chats font de même quand ils sautent sur un meuble. » De temps à autre, des considérations d’ordre métaphysique et linguistique viennent rompre le discours scientifique. « Pourquoi Dieu n’aurait-il pas fait des êtres voyant par l’hologramme, avant que

Jean P. est mort en 1975, quelques mois après sa mère. Il avait écrit, au dos du plan qui est reproduit ici : « Le goût du merveilleux agite les mêmes neurones de notre cerveau que ce soient science ou religions, mais ce merveilleux c’est de la confiture pas forcément de l’exactitude mais l’encouragement de la recherche vers cette exactitude. »

« … tous les mots en l veulent dire altitude en hébreu (aile, aigle, soleil). » … « Nous sommes aussi des serviteurs inutiles de Dieu ou du démon Maxwell cet homme microscopique qui vit entre les atomes. » Une dizaine de chats et une mère aveugle âgée de 98 ans furent sans doute les derniers confidents de ce génial constructeur de « Machines célibataires ». « Notre chatte siamoise est morte à 3 ans on ne l’a pas dit à ma mère, cette chatte avait les yeux bleus de sa race royale. On devait la reporter au vétérinaire pour un accouchement « césarien » qui l’étouffait, je l’ai bien vu tousser mais n’ai pas renvoyé des collégiens venus voir mes appareils, elle a fait ses eaux sans que je la voie : on devait alors la piquer au Buscopan dilatateur de sphincter pour faciliter ses couches ; quand je l’ai regardée à nouveau elle était bonne à revenir dans la table spirite comme a fait un autre chat de ma connaissance en l’agitant mais sans alphabet + ou – morse. »

texte initialement publié dans Discours, ouvrage collectif sous la direction de Jean-Michel Goutier, Paris, Plasma, 1979.

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l’homme ne l’invente cet hologramme ?

Toute la théologie est à refondre en 1972.

Combien de théologiens ignorent l’hologramme du laser et l’A.D.N., les échelles A.D.N. et A.R.N. qui font les enzymes catalyseurs de nos protéines ! La linguistique est à refondre aussi, mieux que par ma langue t ; Chomsky s’y emploie mieux que moi. »

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christian berst

foreword

Perdrizet was originally a deputy civil engineer with the Bridges and Highways department before mental health issues forced him out of his career. He proved a fascinating figure for the many speculative thinkers and scientists he met, describing himself as an inventor and tirelessly striving to awaken human consciousness. Like all great thinkers, he did so by exploring beyond the limits laid down by fields of research.

jean perdrizet : deus ex machina

Historians of twentieth-century science have not recorded the name of Jean Perdrizet (1907-1975) for posterity.

Just as he would tell the CNRS researcher José Argémi, with whom he maintained a rich correspondence: “The taste for the marvelous rouses the same neurons in our brain, whether it be science or religions, but this marvelous is a hodgepodge, not necessarily a source of precision, but an encouragement to search for this precision.”

Perdrizet worked with subtle shifts of reality, transgressing primary utilitarian functionality and living in a mental realm devoted to his blind mother and the unmarried machines he tasked with enchanting the world. In many ways, his work is reminiscent of Camille Flammarion for the way it reaches beyond the earthly realm, Raymond Roussel, for embracing the poetry of machinery, and Marcel Duchamp for exploring the aesthetics of movement. He submitted his designs to leading scientific institutions such as NASA, the French National Centre for Scientific Research, and the Nobel Prize committee, each

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invention an invitation to rethink the limits of physics by providing the code to another world. Inventions such as the “Selenite Adam robots” – humanity’s ambassadors to the cosmos – and his “machines for communicating with ghosts” and “sidereal esperanto”, designed to facilitate communication with extra-terrestrials, all proclaimed the abolition of death. Perdrizet died in 1975, three days after his mother.

We had already devoted the first and only gallery exhibition to him in 2012, but the discovery of this exceptional group of over 40 works is a veritable event, as much for their extreme rareness as because they help to better our understanding of this wonderful inventor working at the limits of science, the occult and linguistics.

manuel anceau

memories of planet earth

« Machines will one day be capable of writing the subtlest of poetry – harder to understand than that of the masters who pontificate in cafés. And there is nothing to exclude the possibility that machines might one day be able to tell apart good and evil and that, having solved the mathematical problems that have proved intractable for humans, they may crack the even more insoluble problems of conscience and morality. […] As Yves was still telling himself, what was wrong was thinking of machines as something outside of nature. On the contrary, machines are nature’s most fruitful blossoming. Men had »enir merveilleux frappe aux portes. » Ilarie Voronca, Memories of Planet Earth, 1945. writer, professor of history and geography.

He has written numerous essays, especially on the creators of Art Brut.

You might think of a succession of somewhat unflattering comparisons: Lichtenberg, for the deep shock you feel when you read certain expressions that could stand as aphorisms in their own right [1]; Jules Verne and Albert Robida, for the old-fashioned appearance of many of his inventions, particularly the modes of transport, which, far from being wildly imaginative, rather seem to be the fruit of some more or less amiable daydream; Camille Flammarion, for the humanism of the scholar and prophet, whose ear, straining to catch the background noise from extraterrestrial worlds, denies those infinite spaces the right to be silent; Conan Doyle, for what at first appears to be an unlikely alliance between an exacerbated form of rationalism and ardent spiritualism; Alphonse Allais and Pierre Dac, for the child-like spirit that shimmers like a moonbeam in descriptions that are in turn limpid and obscure [2]; Raymond Roussel, for the solitude of the scholar-poet [3] – for the prodigious soliloquy that leaves the reader shaken and filled with wonder; and (the only reference contemporary to these works); Carelman, for the thread connecting text and drawing, each shedding light on the other, forming a sort of poetic high voltage power line that is witty and at the same time of such intensity that, on reflection, it cannot help but become rather worrying [4].

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Speaking familiarly, you might be tempted to think what he is on – he’s got a screw loose – he’s a loony.

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logy free from deadly radiation, of science debating with the fruits of knowledge, not like a knife slicing into and dicing flesh, but like the sun and the rain, gently ripening words.

Perdrizet’s working practice is very strange, as if making a scale model of the planned object, then destroying it, were a necessary demonstration that the object is capable of being made, and since the destruction leaves no trace, no print, behind, the object attains, de facto, the enviable status of objects that are lost and gone forever. Perdrizet seems to hold that existence can only be proven by disappearance: inventing here means positing, then crossing out, the equation of unused-unusable objects to demonstrate that there is no human existence outside of this faculty of laying out the unknown aspect of death, on a dissecting table, as it were.

What is the inventor telling us, if not that his own existence is nothing, that it only owes its substance to the humus of dreams lost and begun again ?

Being systematically destroyed, albeit in scale model form, seems to lend the objects in question a sort of nostalgia that is innate, as it were – they are destroyed as soon as they are made. The “topos” that follows (on the pretext of a declaration to the whole world, and above all the scientific community, that here is a desire to create that simply needs to find a home)

jean perdrizet : deus ex machina

Yet Perdrizet is nothing if not true to himself: an inventor who is sceptical of tall tales. His work is entirely devoted to the art of explanation. The “topoi” on display are all pictures in their own right – masterpieces in our eyes, but in his, nothing but black boards. Does this mean that the beauty of these sketches went unrecognised by their inventor? The question is futile [5], but it is by no means insignificant that Perdrizet wrote and drew his “topoi” by hand, “imitating” typewriting. It is something of an understatement to say that Perdrizet does not embrace legibility: his work features crossings-out, repetitions, sentences thrown down any old how onto the roneo, captions buried in the sand of the dunes of the sketch they are intended to complete, and so on, forming a striking dichotomy between the apparent intention behind the “topoi” (presenting an invention as clearly and succinctly as possible) and the result, which is, to be frank, a visual disaster from this point of view. Admittedly, it is this “visual disaster” that grabs us, which is why poetry forms in Perdrizet’s work like a pearl in an oyster.

The oyster might not know it is there, but the pearl fisher certainly does.

Faced with this spring-mounted poetry, these dreaming spires displaying the hope – no, the certainty – that death does not break the circuit of life, readers find themselves dreaming of a form of techno-

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« It may even be that part of the charm of Perdrizet’s writings lies in the childhood of machines that he seems to bring back to life. »

oscillations. It is as if the succession of stamped drawings [dated as per the postmark] were showing the viewer a register of the births of Jean Perdrizet’s children, This is more than a matter of simple inge- all born on Boulevard Saint-Jean Chrysosnuousness and the faith of an inventor tome in Digne-les-Bains. that nothing seems to turn away from his magical path. What Perdrizet sent to Perdrizet would doubtless not appreciated the highest scientific authorities of his his inventions being compared to toys, but day – the CNRS, NASA – was as much his that is how we look at them, and how their own hope for a collective urge (perfectly charm works – at least at first glance. The embodied in Perdrizet himself) not to ac- splendid-looking water pipe could be the knowledge that the irreparable is already beating heart of a centrifugal helicopter, among us – in other words, that man, once while the buître with variable blades programmed and reprogrammed, can ne- [6] seems to hold out the promise of a ver again wipe affronts to his own dignity marvellous droning roar. The very names from his memory. of Perdrizet’s machines buzz: the words There is no place here for nuclear apo- that name and describe them make them calypse, napalm, or Zyklon B. How can it vibrate and almost quiver with life. Even fail to raise a smile – an imaginary realm the arrows that the draughtsman scatters in which robots are Adams on the moon, abundantly around his sketches seem to just as we humans are Adams on earth. whistle past. Toys first take shape in adult His barrel organ, with its adroitly pierced heads as noise – ball bearings, squeaky music cards, only plays lullabies: over the wheels, and thumbs skidding across whole of the last century, its main achie- plastic. vement was making us hear the terrible The self-reproducing worker robot is litany of Dr Strangeloves.

The smile is not in mockery, however. It so well drawn that he could be a human may even be that part of the charm of scarecrow, planted in the field of human Perdrizet’s writings lies in the childhood conscience by mischievous robots – but of machines that he seems to bring back the object’s solitude, its mechanical comto life. He presents a whole nursery of placency, also hints at a considerable dark objects, filled with mechanical infants side to a work which is otherwise characsuckling on the breasts of matter, with terised by its dynamism, like the “sun of their incessant rotations and perpetual a firework” (as Perdrizet wrote in his des-

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is nothing if not a nostalgic statement of the irreparable loss of the dreamed-of object.

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his stead, telling his fellow men not to lose heart, that the time will come to speak to someone – man or beast, or neither man nor beast – who knows? Yes, who knows?

The electric ouija may have used the sign language of rational deafness, but the language still remains remarkable, as much for its theoretical twists and its impromptu curves as for its old-fashioned accents. So just as French uses tréma accents, which are already odd because they mark a diaphanous, almost inaudible presence in speech, Perdrizet’s prose makes concerted, deliciously unexpected use of “ghost accents”, not only in the case of the electric ouija, but throughout his work, as if such “ghost accents” made it possible to say, describe, and hope everything, like a fairy accent, like the star on the telephone dial of the human spirit.

The machine for writing to the beyond looks rather like such a dial, with buttons of imaginary skin caressed by the cold breath of the dead.

Perdrizet seems to want to live and think faster than his shadow, as evidenced by the speed of his calculations, the witty asides meant to root out rot and the terrible nothingness of dead flesh. Perdrizet’s world is a Gothic oeuvre by an inventorpoet dreamed up by Edgar Allan Poe – a haunted castle in which the supernatural is a form of imaginary architecture like any

jean perdrizet : deus ex machina

cription of the rotating octagonal drawer which propelled one of the centrifugal helicopter’s tracks). By this I mean that the work hints at the foretold, assumed eradication of the human race [7]. It may well be an ode to cybernetics, but what future does the poet who sings of the computer’s consciousness and the imaginative mobility of mechanical arms reserve for earthly Adams ? The very lines of the machines – their edginess – seem to externalise an anger whose ins and outs are difficult to express, but which is nonetheless very real, like the spit sticking down the timbre [8] of the voice. I do not mean by this the bitterness of an inventor failing to enjoy due acknowledgement: faith does not seek, it finds, and the faith of the inventor is at home in Perdrizet’s heart. Rather, I mean the highly discomforting emotion of feeling oneself – knowing oneself – to be an exile within one’s own species – something that Perdrizet cannot have failed to feel, once divested of his inventor-magician’s garb. But what do I know ? I wasn’t there – and that really is something that a man takes to his grave with him. Still, casting an eye over his designs, like an Indian chief studying the train tracks of Western civilisation, you can hear a trembling voice that is not the voice of a man triumphant, or even that of a human, but rather that of Robinson Crusoe, his voice a hoarse whisper from lack of use, entrusting his inventions with the mission to speak in

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« f d M l

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other. It is a permanent miracle of words of the unbelievable beauty of his mission: turning together like cogs. Jean Perdrizet’s to inhabit planet earth. oeuvre is like a clockwork sandcastle. You can almost hear the creaking as he raises the drawbridge of inspiration – which, as everybody knows, is not just about art, but also, maybe even especially, science, at least in its highest, most purely speculative form.

Definite objects are implanted into the poetical body of practical inefficiency, where they are narrated as if they truly belonged to the body of technical writing.

The work takes us straight to the heart of metaphor, transfer, displacement.

The bureaucratic expression “skills transfer” takes on an astonishing new meaning in this context. What is the spiritualism which Perdrizet embraced so keenly, if not an annexation of the invisible, a colonisation of spirit by matter, and a territorialisation of the beyond? As a radical materialist, Perdrizet ate, thought, and breathed matter [9]. Perdrizet’s ghosts, or at least some of them, know Morse code: he simply imagined a form of psychic persistence, like other people talk about retinal persistence. As an inventor, he was less an obscure technician than the marvellous, justly celebrated prefect of the world of the dead, the administrator of the invisible, the top-ranking official of the dream world and of the sighs of the solitary man, who is aware of his own insignificance, but also

[1] Such as the following pithy sayings, among many others: Thinking means embroidering the thread of our ideas, the thread-as-trajectory of our aeroplane-soul – Men go without the eyes of robots by not believing in them and prefer to exploit other men’s eyes – If God didn’t exist, he would have to be invented as ball-bearings between men – Churches are scale models for future resurrection factories.

[2] André Breton’s description of Allais in his Anthologie de l’humour noir, “A poetical imagination that lies between Zeno of Elea and a child”, could equally apply to Perdrizet.

[3] I am thinking of Locus Solus, of course, and of its overseer Martial Canterel, more or less set apart from Camille Flammarion, whom Roussel admired immensely, but Impressions d’Afrique is also of relevance here. Flicking through Jean Ferry’s admirable Afrique des Impressions, the reader discovers sketches that Jean Perdrizet might have recognised as his own.

[4] I am thinking of the Catalogue of impossible-to-comeby objects, of course. However, where Jacques Carelman’s splendid pastiche of the Manufrance catalogue offers “impossible-to-come-by” items whose magic consists in escaping the grasping reach of technology and commerce, Perdrizet produces objects that can be – or have already been – come by, with the magic of words granting them “a place and wording” (as in the end of Arthur Rimbaud’s poem Vagabonds : “moi pressé de trouver le lieu et la formule” / “I, impatient to find the place and the wording”).

[6] This unlikely-sounding vehicle is a nod to his correspondent the mathematician and poet José Argémi, who coined the masculine noun buître and its feminine derivative buîtrerie to refer to incongruous objects and situations with an air of nonsensical epiphany. Argémi’s letters to his Surrealist friends, decorated with magnificent fake stamps, give the sender’s name and address as Jim Argeros, Impasse des Logarithmes, Buître sur Nage.

[7] The self-reproducing cosmonaut robot and the tracing table on the imaginative computer are typical examples of this. The eradication of the human is also evident in the “spirit” machines like the recording ouija (“I am even trying to achieve this variation in potential with a sort of artificial hand, without the need for the medium’s hand”) and the machine for writing to the beyond (“This trap for messages from the beyond works without a medium”).

jean perdrizet : deus ex machina

notes

[8] translator’s note : untranslatable pun on the two meanings of “timbre”: a timbre of voice and a stamp.

[9] The poet Paul Eluard’s famous aphorism “there is another world, but it is within this one” seems particularly apposite here. As Perdrizet wrote on one of his designs, “telegram from the parallel world term to be preferred to the Beyond”.

[5] One quotation indicates that Perdrizet was far from insensitive to the beauty of his drawings – not that he was an amazed onlooker, but it is easy to sense the satisfaction of the engineer who is proud of his designs and who cannot help judging them to be superior to any actual production, including his own: “I begin with a horrid scale model, a horrible prototype that works badly – but that does work – then I move on to a rather lovely drawing” (quoted

by J. Argémi).

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vue de l’exposition | view of the exhibition jean perdrizet : deus ex machina #2, christian berst art brut, 2018

jean perdrizet : deus ex machina 57

jean-gaĂŤl barbara

scientific invention and utopia in the work of jean perdrizet

researchers, university Pierre et Marie Curie, CNRS UMR 7102. university Paris Diderot, CNRS UMR 7219

jean perdrizet : deus ex machina

Perdrizet’s naïve metaphysics is a roughand-ready construction of robots inspired by cybernetics. The fragility of his affective psychology lends him a degree of energy, imagination, and faith that would be the envy of any scientist or artist. The frenzied aspect of his production is, in fact, insignificant when compared to the creative dimension that is, in a way, ahead of its time.

Perdrizet’s original depictions of robots, shaped as early as the beginning of the 1950s, were to prove of interest to scientists. Jacques Paillard, then a young researcher, was fascinated by what he learned at the international conference Calculating Machines and Human Thought, hosted by the French National Centre for Scientific Research.

When Perdrizet’s drawings landed on his desk over ten years later, he was confident in ranking him among the insane, imaginative avantgarde of the early years of cybernetics.

Perdrizet did not have a simplistic conception of robots, like some cyberneticians. He did not think of robots as programmed computers.

One of his drawings describes a builder-robot, presented at an international conference on artificial intelligence held in London in

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ÂŤ the dead are trying to build machines to communicate with us Âť jean perdrizet

But what did Perdrizet think was the point in creating robots? His metaphysical system saw such machines as the ideal interlocutors for extra-terrestrials and the dead.

This was because robots are sensitive to the slightest vibrations, which they are able to amplify and translate into human language. They thus transform into “cosmonaut robots” with “electro-differential selsyn motors”, becoming self-reproducing “selenite Adams” with “water brains”.

Perdrizet’s world is a cybernetic utopia for communicating with the dead. All that was missing was the motor that would take the robots to space, where they could capture the cosmic signals emitted by the dead. Perdrizet thus dreamed up a “centrifugal helicopter”, a “flying pipe”, a “hoistrocket”, a “flying saucer”, and a “rotating retro-rocket”. Robots became the celestial angels that were to unite the realms of the living and the dead. Similarly, he admired a radio engineer of his day who argued that “the dead are trying to build machines to communicate with us”.

This is the cybernetic mythology underpinning a body of work that thinks of itself, and presewnts itself to others, as the work of an engineer. Once Perdrizet came to the end of his mythological construction, he once again became the engineer of his own world. Once he had won back serenity and respect through his metaphysics, he tried out his flying saucers by injecting them with compressed air. He held demonstrations that were reported in the press.

Perdrizet believed in his work. The design for his flying saucer was displayed in the high school in his home town of Digne-lesBains. His invention gave him grounds for writing to NASA and its French equivalent, the Centre National d’Etudes Spatiales, and the Nobel Prize committee. The utopia appeared perfect. Perdrizet created his own universe. When his mother died and left for the “elsewhere” whose existence he seemed so sure of, he could not overcome the loss and died three days later.

His work had cured him of the first death – that of his father – but this second death proved fatal.

jean perdrizet : deus ex machina

1971. He thought of it as a “non-robot”, since it was already an individual receptive to signs, able to imagine things and generate language. It had an “ame”, or soul: he removed the circumflex accent to distinguish the term from the human soul, “âme”.

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marc dĂŠcimo

some considerations on t Language

lecturer and regent of the College of Pataphysics, has published numerous articles and books on literary lunatics, including Jean-Pierre Brisset and Paul Tisseyre Ananke-Hel! On Art Brut on Marcel Duchamp, the history and epistemology of linguistics and other perks.

jean perdrizet : deus ex machina

The expression “universal language” is usually used to refer to languages constructed with the express philanthropic aim of promoting communications between speakers of different languages and, in a context of Judeo-Christian mysticism, of bringing together that which does not necessarily require such intervention.

Jean Perdrizet expands the horizons to the edges of the universe, adding his own universal language to the many already in existence with the aim of facilitating communication with alien life forms. A number of authors had already been struck by the fact that such languages were restricted to human communication and had voiced their preoccupation at the exclusion of such creatures as marmosets (Pierquin de Gembloux, 1844), dogs (Le Quen d’Entremeuse, 1852), frogs (Jean-Pierre Brisset, from 1883 to 1913), and prehistoric creatures (Paul Tisseyre, better know as Ananké-Hel!, from 1902 to the 1930s).

Perdrizet’s name might suggest an interest in partridges – perdrix in French – but this was not the case.

Perdrizet was aware both that his language was part of a wider tradition and that it had what he described as a “whimsical” side. Joining a long list of attempts to create a perfect philosophical language, from volapük in 1879 and esperanto in 1887 to the Blue Language in 1899,

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jean perdrizet : deus ex machina marc décimo : some considerations on t Language 64

Perdrizet presented T Language in 1973.

The project was part of a broader zeitgeist from Star Trek in the 1960s to Close Encounters of the Third Kind in 1977. Humanoids speak Klingon on the planet Kronos, or Qo’noS, as they call it. Claude Lacombe – a character based on the French ufologist Jacques Vallée, played by François Truffaut in Spielberg’s film – contacted Them at Devil’s Tower, Wyoming, through musical language based on so, la, and fa on the fourth octave, then fa on the third octave, then do on the fourth again. This fictional language has some echoes of the language Solresol invented by Jean-François Sudre (1787-1862). Perdrizet in fact refers to Vallée. It is therefore hardly surprising that he described T language as “cinema language”, particularly since he read copious amounts of pulp literature such as the magazine Planète and, doubtless, some of those books on the presence of other inhabited planets that sell in the hundreds of thousands.

Perdrizet puts forward 120 out of an estimated total of 30,000 words to describe his system, laying out a few basic rules. The ambitious scale of the project – which was never published, and can thus be categorised as outsider literature – is somewhat reminiscent of a work first published in 1923 by two Cambridge professors, C.K. Ogden and I.A. Richards, entitled The Meaning of Meaning. A

Study ofThe Influence of Language upon Thought and The Science of Symbolism, which suggests overcoming flaws in languages and to encourage inter-language understanding by providing a basis of 850 words of Basic English necessary for communication and five or six simple rules for using them. Standardised, simplified Basic English finds an echo in the basic linguistic tool kit provided by T Language for use by humans curious about radically different, alien life forms. In this instance, the work covers some ten sheets, mostly typed, with some handwritten passages. Other similar, much more voluminous works also exist.

Perdrizet’s role must be central, since he imbues the letters of the Roman alphabet with a figurative dimension that they are not usually held to possess. Again, Perdrizet is not the first language inventor to do so, and will likely not be the last. Poets and authors of outsider literature are often keen adepts of Cratylism and its variants, and are often stupefyingly inventive.

Rémy Amand de Vertus (1868) identified the origin of letters in the phases of the moon, C being a quarter moon, D a halfmoon, O a full moon, the dot on the i being a moon in miniature, and so on. There are many such references: Morgan Cavanagh, 1844; A.M. Clairefond, 1878; Marsillac, 1900; Sigrist, 1907-1909; Ch. Callet, 1926; L. Etienne, 1932; R. Palaysi, 1956, and so

Perdrizet does not approach his task as a scholar, which means that his work is best read as poetry. He does quote Chomsky, certainly due to his Language Acquisition Device or LAD, the innateness hypothesis of a faculty for language learning and universal linguistic structures. But Perdrizet does not go into any detail. His description of T Language simply gives a few indications of pronunciation: capitals and lower case letters are pronounced the same, as in French; the long E sound is written out as EU, as in French ; and, as in ancient Hebrew, only the consonants are written down. For example, “+ bb +” is pronounced bébé. The syntax of T Language is highly succinct: he refers to it as a “beautiful” language (what criteria should be used to judge the aesthetics of a language?). He appears to know next to nothing about how hieroglyphs work, though he refers to them repeatedly, or about the other languages he mentions – Czech, Hungarian, Sanskrit, and Greek, though he comments on the Greek alpha-

bet. Is there any need to remind readers that alphabets are more or less adapted transcriptions of spoken language ? Or that archaeology and epigraphy alike have failed to uncover the origins of the letters in the Roman alphabet? Might we put forward the hypothesis of a deep-rooted trauma underlying T Language ? If “+ bb + ” is pronounced “bébé”, what fear of death prompts Perdrizet to describe the two plus signs framing the utterance as “two crosses on a grave” ? He reads the shape of the letters of the Roman alphabet like a series of pictograms, commenting on them. His (meta-)discourse on graphic signifiers constructs his universal language.

T language consists of producing plausibility by providing retroactive motivation for the shape of letters.

His desire is literally, pragmatically, expressed on roneo in black and white. He creates the possibility of something that for the moment remains impossible: contact with the undiscoverable Other.

For Perdrizet, building a flying saucer and designing a universal language are both equally useful in establishing what is an impossible, or at least highly unlikely, relationship. But what relationship can be declared impossible or improbable, as if affected by a taboo ? Perdrizet takes some similarities literally – or letterally.

The visual appearance of the letters of the alphabet take on a different meaning,

jean perdrizet : deus ex machina

on. Arthur Rimbaud saw colours in vowels – A black, E white, I red, U green, O blue.

The much sought-after universality is thus held to be based – and such is the paradox of demonstration – on subjective vision (O exception! O ‘pataphysics! O speculation!) in complete disagreement with the position espoused by the science in question: linguistics.

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displaying a figurative, albeit stylised, drawing that acts as a sign. Letters are no longer simply what they are, i.e. devoid of meaning. They become other. He has a preferential, exclusive, scientifically taboo relationship with them: he alone sees what he sees. And since he cannot stand letters not bearing meaning, he imbues them with paranoid over-interpretation.

It is because they don’t bear meaning, or say anything, and because he finds silence unbearable, that Perdrizet ends up inventing an umbilically close bond with the alphabet, gradually extracting its offspring, T Language, through his labour. It may be supposed that given the hermetically distant relationship Perdrizet had with his parents, particularly his mother – something that even the briefest of biographies tends to confirm – he had recourse to invention as a means of attaining an unlikely means of transport (flying saucers) and his own language, the letter T, which stands for “child” in his private system of pictograms.

The mother – desired, yet taboo – is unattainable, like an alien being. She is extraT, beyond the child T, l’enfant T/l’enfanté, the child born of her womb. The father is… dead. Perdrizet must thus seek out a means of entering into contact with the spirit world, come what may. When his mother died, he stated that she had gone elsewhere; he only outlived her by three days, as if leaving to join her.

The principle of T Language is simple: “each letter is already the noun of the object whose drawing most closely resembles it”. Perdrizet’s knowledge of Chinese ideograms is to be doubted. The ideogram 大 represents the adjective “large” (and not “man”, as Perdrizet overhastily states); as an image, it represents the body of a man with outspread arms and legs akimbo. This is what he uses to start his demonstration, as ideograms are indeed not arbitrary. This seems to have triggered something for Perdrizet, evoking childhood memories of primary school mistresses explaining how to draw letters as late as 1973 (he must have looked up the date) by describing m as the spans of a bridge, l as a chimney, and so on. The letter T is explained as follows: “t represents the body of a man which, once dismembered, consists of a trunk +, arms --, ‘ the head, and L the foot”.

Let’s go back to the head, “his head between and above the two dashes, his arms”. Perdrizet refers to the pseudosign ‘, representing the head, as an apostrophe. Should this also be taken letterally? Is the head what is used to call out to the hermetic Other, whether mother or Martian? When Perdrizet then sets out to translate the Esperanto anthem into T Language and finds himself confronted with the word “family”, the solution he comes up with to represent the term is

up for a shortfall in “human” qualities and the fact that previously, in the absence of a common language, we didn’t even have the possibility of speaking to each other. Family relationships in the Perdrizet household must have been very impoverished and distant. As a consequence, the letter t is dismantled. Its written body, representing the body of man and child, is dismembered. Its morphology is also inscribed with a female aspect.Perdrizet notes “The bottom of the t resembles an L a foot”.

The L contains an echo – Perdrizet writes – of elle (she), aile (wing): in T Language, a The ideogram 大 and the letter t are ico- flying saucer is lllll. nographically related to Leonardo da Vinci’s Vitruvian Man and the swastika In short, Perdrizet literally turns himself as a symbol of life. This is the process of into a flying saucer, like the Marquis of optimisation at work: “an optimised let- Camarasa becoming a wheelbarrow or ter must differ as little as possible from Brisset a frog-man. This is the marvellous the form of the object that it designates”. means employed by the great Other, the Connecting disparate elements which – de repressed being somewhere on the edges facto – have nothing to do with each other of his universe, to return and create a in reality, even if they do share a passing rumpus. The feminine-looking aspect in resemblance, means trying to bring them man and the transformism it implies were closer together and establish a relation- imposed on Perdrizet by the construction ship which does not and cannot exist. The of an altruistic language, the shape of the curious (to say the least) twofold determi- grapheme, and the very word for flying nation of “T language of man of mankind” saucer in T Language. Thus, in his own is certainly not a banal instance of pleo- way, he flies towards his own feminine nasm. T Language fills a void – the absence dimension, the unattainable Other that he of relationships among the community of incorporates. men, extended to all humanoids; it makes

jean perdrizet : deus ex machina

astonishingly concise. The letter i (little man) and the letter t (child) are set against o (the father’s testicles) or % (no need of explanation there!) and B, the mother’s breasts, “since it curves out over the belly”. It is hardly overstating the case to note that this metonymic representation of the family leaves little room for emotions and speech. It can be read that he is providing them a drawing and is striving to find an access code. Perdrizet had no other option than to “optimise”. It may be no coincidence that he lived on Boulevard Saint-Jean-Chrysostome, the patron saint of eloquence and altruism.

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josĂŠ argĂŠmi (1933 - 1985)

this marvellous is jam

researcher in mathematics at the National Centre for Scientific Research of Marseille.

jean perdrizet : deus ex machina

Jean P. was born in 1907 and began to build inventions to his own designs at the age of twenty-four, putting his most fantastical creations together in the basement of a humble apartment block.

Several rough-and-ready models of his dream-like inventions ended up in a small cubbyhole where he stored the parts he needed for each invention – bits of string, tin cans intended as tanks for a “selenite rocket”, boxes for use as bases, electric wire, switches, radio valves, bicycle frames used to build “pedal helicopters”, and the like.

A vast pile of bric a brac built up over the years. Yet each invention was carefully kept in the form of a large, magnificently coloured heliogravure blueprint.

“I begin with a horrid scale model, a horrible prototype that works badly – but that does the job – then I move on to a rather lovely drawing”.… “my boss, an electrician, told me he had seen drawings like mine on TV. They probably were mine – I’ve sent out two tonnes of them over forty years”.

The blueprints, together with additional notes, usually on the back, addressing difficulties that would not otherwise have been thought of, were sent to a wide range of organisations, from NASA to the Vatican, the French National Centre for Scientific Research, university science departments, the Swedish Academy (in the hope of winning the Nobel Prize), and private individuals thought to be liable to take an interest or to answer one of his questions. “So I wrote to America

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jean perdrizet : deus ex machina josé argémi : this marvellous is jam 72

to get the drawing of the nerves in a frog’s eye, which was used to design the video cameras on airstrips for anti-atomic flights, to recognise aeroplanes and stop mistaking them for flights of ducks”.

The drawings are fairly regularly accompanied by mathematical formulae and spectacular affirmations, giving an indefinable charm to the almost haphazard encounter between a new branch of theoretical physics and a “deoxyribonucleic protein propeller”. “I must point out that the very latest understanding of matter is that the parton is constitutive of the proton, the neutron, and even the electron, which is thought to be a kind of needle appearing from time to time on a carrier wave, so matter is held to be an immaterial wave in the same way as thought, which explains why Katie King was able to reappear in flesh and blood and that her hair was able to be cut and which explains the resurrection of the flesh in which religion no longer even dared to believe. DNA has been found in Egyptian mummies which is in perfect condition and which is capable of producing a pharaoh’s son, just as nucleic acids from the DNA of animals on other planets have been found in meteorites”.

The Beyond also haunts numerous inventions which use ingenious electric devices or new languages such as T language, machinois , or “sidereal esperanto” to develop equipment that is sophisticated

enough to receive messages or detect the presence of ghosts. The “electric ouija board” uses various alphabets to receive any such messages automatically, while the “thermo-electronic ghost net” records direct images of immaterial beings.

“Are phantoms always ghosts, or might they be immaterial beings, you ask. The archangel Gabriel was first of all Jesus before he was made flesh as Jesus, so he was an immaterial being, even before Adam, not a ghost; so he became a ghost, if you like, at the Resurrection, at Easter.

Man is a fallen angel who remembers the heavens but there may be immaterial beings in the world (or in waves, since matter is a needle on a wave from the continent parallel to our own) which have never been on ours and are all surprised when our dead arrive there. The problem does not seem to be of use to mechanical artificial intelligence; the soul and its vestigial survival are perhaps a corollary to human and animal intelligence, but not a necessary condition. An atheist once said to me that it takes a divine spark to think, so there are no total atheists. An abbot once told me to build a soul, you can always go there! A Jewish scholar told me that everything thinks. In fact, there is a Catholic doctor of philosophy and dowser who used a pendulum to detect that the Jew in question was killed by Nazis as he was crossing Germany to get to his homeland, Riga, Estonia”. “A radio engineer told me that the dead try to build

guage does it; Chomsky is making more headway than I am”.

“All words with an l sound mean altitude in Hebrew (aile [wing], aigle [eagle], soleil [sun])”. “We are also useless servants of God or the devil Maxwell, the microscopic man who lives between atoms”.

The last companions of the genius behind “singleton machines” were doubtless some ten cats and his blind mother, aged ninety-eight. “Our Siamese cat died when she was three we didn’t tell my mother, the cat had the blue eyes of its royal race.

We were supposed to take it back to the vet for a ‘Caesarean’ that choked her; I did see her coughing but I didn’t send any schoolchildren back to check on my equipment; her waters broke without me seeing. We were then supposed to inject her with Buscopan to dilate her sphincter to ease her labour; when I looked at her again she was fit to come back to the spirit table, like another cat I once knew did, shaking it but without any + or – Metaphysical and linguistic consider- Morse alphabet”. ations interrupt the scientific discourse Jean P. died in 1975, outliving his mother from time to time. Why wouldn’t God by a few months. On the back of the bluehave created beings seeing in holograms print shown here, he had written: “The before Man invented holograms ? All of taste of the marvellous twitches the same theology had to be rethought in 1972. neurones in our brain, whether science How many theologians know nothing of or religion, but the marvellous is jam, not laser holograms and DNA – the DNA and necessarily accuracy, but encouraging reRNA ladders that make the enzymes that search towards accuracy”. catalyse our proteins ! Linguistics also text originally published in Discours, collective work under needs rethinking, better than my T lan- the direction of Jean-Michel Goutier, Paris, Plasma, 1979.

jean perdrizet : deus ex machina

machines to communicate with us”. Then there are the “soul-piloting capstan”, the “liquid resistance and simultaneous comparison machine for reading and seeing, for self-reproducing cosmonaut robots”.

“To come back to my reading and seeing machine, have you noticed that birds that walk, which are mainly species of chicken, keep their heads still and move their bodies and feet forwards, then move their heads forward without moving their heads and bodies. This is a way of sculpting the surrounding landscape in their brains, creating trig points like surveyors with theodolites on tripods, their neurones acting as the building blocks in the sculpture of the landscape. It is space that is in their heads, not their heads that are in space. The birds turn their bodies into statues in the midst of the landscape and turn them into a ballistics problem (before stepping forward) like a computer. My cats do the same thing when they leap onto a piece of furniture.

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photo : D.R .

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œuvres / works

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

Espace à 5 dimensions Les images flotteraient à la manière des atomes d’Épicure dans un espace intérieur, se rapprochant, s’accrochant entre elles (théorie associationiste) cf Bergson.

Dans l’amnésie retrograde, les souvenirs qui disparaissent de la conscience sont conservés sur les plans extrême de la mémoire...

sans titre | untitled (un véritable cerveau photo électrique), recto verso, 1972.

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stylo à bille et crayon de couleur sur ronéotype, 31.5 x 167.4 cm. ball pen and coloured pencil on roneo, 12.4 x 66 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

sans titre | untitled (oscillogramme à friction), 1965.

80

crayon de couleur sur ronéotype, 56.5 x 143.5 cm. coloured pencil on roneo, 22.24 x 56.5 in.

Oscillographe à friction qui imagine des dessins et ensuite les lit grâce à sa couronne de doigts. (...) L’interrupteur coupe le courant qui le poussait à droite, attend qu’une bille de hasard le ramène à gauche.

82 œuvres / works

jean perdrizet : deus ex machina

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

sans titre | untitled (oscillogramme à friction), 1965.

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crayon de couleur sur ronéotype, 55.5 x 134 cm. coloured pencil on roneo, 21.85 x 52.76 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Cordon ectoplasmique partant du pilier du medium pour soulever la table sur l’ordre de l’esprit-guide du fantôme photographié au magnésium éclaire qui détruit mais n’a pas le temps de détruire l’ectoplasme...

sans titre | untitled (table spirite télégraphique sur ressorts), 1972.

86

feutre sur ronéotype, 50.6 x 65.7 cm. felt-tip on roneo, 20 x 26 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

verso

sans titre | untitled (oui-ja électrique de 1 cm de manipulation), recto verso, 1972.

88

ronéotype, stylo à bille, crayon de couleur et feutre sur ronéotype, 49,5 x 66 cm. roneotype, ball pen, coloured pencil and felt-tip on roneo, 19.3 x 26 in.

(...) La main du medium peut être remplacée par une bouteille en plastique suspendue à un fil que le fantôme fait tourner à gauche ou à droite !

90 œuvres / works

jean perdrizet : deus ex machina

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Les martiens n’ont pas de retenue à 10.(...)

Je viens de donner le même dessin à l’infirmière de ma mère pour son mari ingénieur.

sans titre | untitled (le mathématicien de l’au-delà), 1972.

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ronéotype, stylo à bille, crayon de couleur et marqueur sur ronéotype, 54.7 x 75.4 cm. roneotype, ball pen, coloured pencil and felt-tip on roneo, 21.54 x 29.7 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

verso

sans titre | untitled (les esprits voient par holographie), 1972.

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stylo à bille, feutre et papier aluminium sur papier, 30.8 x 22.5 cm. ballpoint, felt tip and silver foil on paper, 12.13 x 8.86 in.

Les esprits ne voient bien les dessins à l’encre et au crayon et l’écriture que si la feuille est appliquée sur une lame métallique (...) Leur distance de vision minimum est de 2 m. Il sont presbytes.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Le fantôme pousse un pendule qui vient toucher son anneau et établit un contact électrique qui excite un électro aimant attirant une aiguille porteuse d’un stylo (…)

Les lettres sous les pendules sont en fil de maillechort fin zigzaguant pour épouser la forme de ces lettres (…) car le fantôme voit par contact sans yeux dans l’obscurité la lumière détruisant l’ectoplasme nuageux et empêchant l’oscillation des pendules. Le tambour peut ne se mettre à tourner qu’après avoir attendu des heures que le fantôme de passage ou de maison hantée se manifeste...

sans titre | untitled (machine à écrire avec l’au-delà), 1971.

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ronéotype, stylo à bille et crayon de couleur sur ronéotype envoyé par la poste, 54 x 65,7 cm. roneotype, ball pen and coloured pencil on roneo sent by mail, 21.26 x 26 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Les lettres pourront être dessinées en fils de maillechort fins chauffés par un courant électrique donc sensibles au fantôme même dans l’obscurité.

sans titre | untitled (oui-ja enregistreur ou planchette spirite), recto verso, 1970.

98

ronéotype, stylo à bille, crayon de couleur et feutre sur ronéotype, 52,2 x 65,5 cm. roneotype, ball pen, coloured pencil and felt-tip on roneo, 20.47 x 25.6 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

sans titre | untitled (Filet thermo-électronique à fantôme), recto verso, 1964.

100

crayon de couleur, stylo à bille et encre sur papier ronéotypé, 49.5 x 63.7 cm. coloured pencil, ballpoint and ink on paper, 19.5 x 25 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) avec un esprit connaissant le morse il n’y aurait même pas besoin de cet alphabet.

102

(...) On sent un fourmillement dans les doigts vers la gauche ou vers la droite dû à une variation de potentiel électrique des nerfs moteurs, variation produite pas l’esprit fantôme...

Je cherche même à obtenir cette variation de potentiel sur une sorte de main artificielle donc sans main de medium.

verso p.93

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works 104

photographie d’une machine oui-ja électrique enregistreuse fabriquée par jean perdrizet. photo : dr

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

sans titre | untitled (traceur électromécanique pour dessin automatique), circa 1970.

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ronéotype, stylo à bille et crayon de couleur sur ronéotype, 54,4 x 192 cm. roneotype, ball pen and coloured pencil on roneo, 21.26 x 75.59 in.

(...) Oscillographe à friction qui imagine des dessins et ensuite les lit avec ses doigts grâce à sa couronne de doigts.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) L’imagination est un odographe – nous sommes à son volant.

sans titre | untitled (table traçante d’ordinateur imaginatif),1972.

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ronéotype, stylo à bille et stylo-feutre sur ronéotype plié, timbré et envoyé par courrier, 71 x 53 cm. roneotype, ball pen and felt-tip on roneo sent by post mail, 27.95 x 20.87 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Cette chevelure est de fils électriques fins tombant du damier inférieur fixe se rendant à des plots disséminés sur un disque en caoutchouc que des ficelles périphériques rayonnantes dilattent ou laissent se contracter suivant que leur treuil tourne dans un sens ou l’autre.

sans titre | untitled (machine à lire pour ordinateur),1968.

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encre sur papier ronéotypé, 54.5 x 75.2 cm. encre on roneo paper, 21.5 x 29.6 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

sans titre | untitled (machine à lire pour ordinateur),1968.

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crayon de couleur sur papier ronéotypé, 56.7 x 64.5 cm. encre on roneo paper, 22.32 x 25.39 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Agrandissement instantané de l’image ou diminution à la dimension standard du hérisson de la cuve lectrice à fils zig zag mémoire...

sans titre | untitled (machine à lire),1971.

114

encre sur papier ronéotypé, 56 x 75.5 cm. encre on roneo paper, 22 x 30 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

vue de l’exposition | view of the exhibition jean perdrizet : deus ex machina, christian berst art brut, 2012 116

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

verso

sans titre | untitled, (flemme de la machine à penser à résistance liquide), recto verso, 1975.

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ronéotype, stylo à bille et feutre sur ronéotype, 32,5 x 71 cm. roneotype, ball pen and felt-tip on roneo, 12.6 x 28 in.

(...) oeil cérébral des images imaginées et non vues...

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) retour de Digne. Mon professeur ingénieur au laboratoire EDF de Marseille ira voir Robot VI au labo électro-acoustique hôte du CNRS de Marseille centre d’hébergement de M. l’Administrateur ? et visiteur

verso

sans titre | untitled (Tops moteurs Selsyns à électro-différentiel pour robot astronaute), 1963.

120

ronéotype, stylo à bille et crayon de couleur sur ronéotype plié, timbré et envoyé par courrier, 60 x 75 cm. roneotype, ball pen and coloured pencil on roneo sent by post mail, 23.62 x 29.5 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

l’un des rares dessins originaux conservés, à l’encre de Chine sur calque.

Machine a lire (robot lecture), 1963.

122

encre et graphite sur papier calque, 37.3 x 64.4 cm. ink and graphite on tracing paper, 14.69 x 25.35 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

l’un des rares dessins originaux conservés, à l’encre de Chine sur calque.

Centre cérébral de l’écriture (robot écrivain), 1958.

124

encre et graphite sur papier calque, 38.8 x 64.5 cm. ink and graphite on tracing paper, 15.25 x 25.4 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

Ces rayons colorés serpents se creusent des zig-zag-galeries dans le gelatino bromure d’argent en donnant une forme allotropique soluble dans l’hydroquinone fixatrice...

l’un des rares dessins originaux conservés, à l’encre de Chine sur calque.

Machine a lire optique instantanée, circa 1965.

126

encre et graphite sur papier calque, 26.1 x 64.2 cm. ink and graphite on tracing paper, 10.28 x 25.28 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

Ils placèrent un magnétophone enregistreur au pied d’un arbre pour capter les chants d’oiseau. Or ils découvrir qu’outre ces chants, la bande magnétique avait enregistré des phrases humaines...

l’un des rares dessins originaux conservés, à l’encre de Chine sur calque.

magnétophone enregistrant les voix des morts, circa 1975.

128

encre sur papier calque, 32 x 23.6 cm. ink on tracing paper, 12.6 x 9.29 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Le soulèvement d’une palette déclenche la rotation d’une bague d’un disque magnétophonique de la lettre lue pour l’aveugle...

sans titre | untitled (machine à lire et à voir pour robots cosmonautes auto reproducteurs), 1968.

130

ronéotype, stylo à bille et crayon de couleur sur ronéotype, 58 x 64 cm. roneotype, ball pen and coloured pencil on roneo, 22.83 x 25.2 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

verso

sans titre | untitled (machine à lire au laser holographique), 1971.

132

stylo à bille et loupe sur papier, 29.7 x 21 cm. ballpoint and magnifying glass on paper, 11.69 x 8.27 in.

(...) Ci-joint une loupe plate que m’a donné mon opticien pour vous...

ÂŤ the supernatural is here a form of imaginary architecture like any other. It is a permanent miracle of words turning together like cogs. Âť manuel anceau

« ici le surnaturel est une forme comme une autre d’architecture mentale.

Miracle permanent de l’engrenage des mots. » manuel anceau

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) ce seront de simples antennes des balais électriques si le crayon émettait une étincelle qui perfore le papier sur une tôle-table en vue d’imaginer des dessins et de les lire.

l’un des rares dessins originaux conservés, à l’encre de Chine sur calque.

sans titre | untitled (machine à dessiner automatique), 1967.

136

encre et graphite sur papier calque, 49.5 x 64.4 cm. ink and graphite on tracing paper, 19.5 x 25.35 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) chaque fois que le sujet aperçoit la lampe il appuie sur un interrupteur qui actionne une sonnerie et un électro-aimant creux (...)

l’un des rares dessins originaux conservés, à l’encre de Chine sur calque.

sans titre | untitled (machine à dessiner automatique), 1967.

138

encre et graphite sur papier calque, 49.5 x 64.4 cm. ink and graphite on tracing paper, 19.5 x 25.35 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Un crayon est au bas d’un double parallèlogramme en 8 cloué en son milieu sur une planche bâtie...

sans titre | untitled (machine à dessiner et à écrire en cursive), 1967.

140

crayon de couleur sur papier ronéotypé, 53.2 x 73.2 cm. coloured pencil on roneo paper, 21 x 29 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) machine à lire pour tri postal, pour ordinateur, aveugles et robot cosmonaute en dessinant objets par lettres : û = maison - = ruban ...

sans titre | untitled (machine à lire et à voir), circa 1970.

142

crayon de couleur sur papier ronéotypé, 56 x 25.5 cm. coloured pencil on roneo paper, 22 x 10 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) électro-aimant avaleur de son noyau, qui, soulevé, débauche le petit tube par où s’échappe l’hydrogène d’électrolyse...

sans titre | untitled (machine à lire à résistance liquide), 1974.

144

crayon de couleur sur papier ronéotypé, 52 x 48.5 cm. coloured pencil on roneo paper, 20.5 x 19 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works 146

vue de l’exposition | view of the exhibition jean perdrizet : deus ex machina #2, christian berst art brut, 2018

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

Sentez votre âme crayon. la vitesse de l’âme humaine et animale ne dépasse pas 3 changements de direction à la seconde

l’un des rares dessins originaux conservés, à l’encre de Chine sur calque.

Ancre de l’âme robot astronaute, circa 1960.

148

encre et graphite sur papier calque, 38.8 x 64.4 cm. ink and graphite on tracing paper, 15.28 x 25.35 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Pour la distinguer de la nôtre, nous écrirons ame du robot sans accent circonflexe...

sans titre | untitled (ancre de l’âme), 1971.

150

stylo à bille, crayon de couleur et fil de cuivre ur papier ronéotypé, 50 x 172.5 cm. ballpoint, coloured pencil and copper wire on roneo paper, 19.69 x 68 in.

(...) Le crayon ame a pour but de construire des robots doués d’imagination auto reproducteurs qui en construiront d’autres sur Terre, sur la lune et sur Mars sans l’aide des hommes et sans que les hommes puissent les arrêter.

Mais c’est de la science fiction me disait mon prof au stage de télévision à Grenoble..

152 œuvres / works

jean perdrizet : deus ex machina

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

sans titre | untitled (intérieur de Lumandar), 1974.

154

crayon de couleur sur papier ronéotypé, 34.8 x 71.8 cm. coloured pencil on roneo paper, 13.7 x 28.27 in.

(...) Rappelons que l’on a trouvé le centre de gravité d’une France en carton en la suspendant 2 fois à un fil par deux points frontières différents et en prolongeant au crayon ce fil vertical l’intersection des 2 traits de crayon a donné le village centre de gravité.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) On lit les paroles de ce robot muet sur ses lèvres.

Une étincelle jaillit sous une dent porteuse de telle lettre. (...) Les caractères géométriques trouvés par l’étoile exploratrice sont reliés par un fil électrique, chacun à une spire.

sans titre | untitled (un robot ouvrier qui voit les formes par coupes de vecteurs en étoile), circa 1970.

156

ronéotype, stylo à bille, crayon de couleur et feutre sur ronéotype, 64 x 40 cm. roneotype, ball pen, coloured pencil and felt-tip on roneo, 25.2 x 15.75 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

sans titre | untitled (robot sélénite), 1971.

158

crayon de couleur sur papier ronéotypé, 64.5 x 36.6 cm. coloured pencil on roneo paper, 25.4 x 14.4 in.

(...) Au bas Ă gauche on distingue aussi le tambour des vitesses vernis en triangle et passant devant des balais vitesses soudĂŠs Ă des barres omnibus verticales...

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Le premier contact avec les créatures douées de raison n’appartenant pas à l’espèce humaine aura lieu non dans le cosmos mais sur notre planète.

Nous ferons connaissance avec les créatures pensantes artificielles.

sans titre | untitled (robot cosmonaute), recto verso, 1971.

160

stylo à bille, crayon de couleur et feutre sur ronéotype, 50,5 x 65 cm. ball pen, coloured pencil and felt-tip on roneo, 19.7 x 25.6 in.

162

verso p. 136

œuvres / works

jean perdrizet : deus ex machina

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) envoyé au CNRS de Marseille recherches physiques le 6/2/1972 pour N° de classement mais dessiné et construit le 6 avril 1958 donné à mon dossier de cet hôpital, Electricien à l’Hôpital Psychiâtrique Perdrizet

sans titre | untitled,(robot Adam sélénite), 1958.

164

stylo à bille, crayon de couleur et feutre sur ronéotype, 41 x 65,5 cm. ball pen, coloured pencil and felt-tip on roneo, 16.14 x 25.6 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works 166

« Perdrizet worked with subtle shifts of reality, transgressing primary utilitarian functionality and living in a mental realm devoted to his blind mother and the unmarried machines he tasked with enchanting the world. » christian berst

« Opérant par subtils déplacements de la réalité, transgressant toutes fonctions utilitaires primaires, il vivait dans un univers occupé par sa mère aveugle et les machines célibataires qu’il chargeait d’enchanter notre univers. » christian berst

verso p.40

168 œuvres / works

jean perdrizet : deus ex machina

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) C’est un robot qui n’en est pas un – c’est un NON-ROBOT : l’ouvrier gratuit de l’avenir en reconstruisant lui même d’autres...

verso

sans titre | untitled, (un robot qui construit un pont ou une maison), recto verso, 1971.

170

ronéotype, stylo à bille, feutre et crayon de couleur sur ronéotype plié, timbré et envoyé par courrier, 49,6 x 65 cm. roneotype, ball pen, felt-tip and coloured pencil on roneo sent by post mail, 19.3 x 25.6 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

RECONNAISSANCE D’UN AVION allié ou ennemi par caméra électronique et ordinateur sous un angle quelconque.

verso

sans titre | untitled (reconnaissance d’un avion), recto verso, 1971.

172

stylo à bille, feutre et crayon de couleur sur ronéotype plié, timbré et envoyé par courrier, 53.5 x 65.5 cm. ball pen, felt-tip and coloured pencil on roneo sent by post mail, 21 x 25.75 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Tourniquet hydraulique sans réaction réalisé souvent toujours avec succès...

sans titre | untitled (hélicoptère à dissymétrie centrifuge), 1968.

174

crayon de couleur sur papier ronéotypé, 54.7 x 74.6 cm. coloured pencil on roneo paper, 21.5 x 29.4 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works 176

vue de l’exposition | view of the exhibition jean perdrizet : deus ex machina #2, christian berst art brut, 2018

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

Hélicoptère centrifuge sans appui sur l’air ni sur des gaz de fusée... (...) moteur à essence fixé au plancher de cette soucoupe volante soutenue par un tir de mitrailleuse centrifuge contre sonaille cônique supérieure...

sans titre | untitled (hélicoptère centrifuge), 1965.

178

stylo à bille sur papier ronéotypé, 56 x 75.5 cm. ball point on roneo paper, 22 x 29.7 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) plus économique qu’un hélicoptère ordinaire et plus fiable et commode, les ailes étant enfermées seuls des trous dans le plancher permettent l’évacuation de l’air décomprimé des pipes tournantes...

verso

sans titre | untitled (hélicoptère centrifuge), recto verso, 1973.

180

ronéotype, stylo à bille, crayon de couleur et feutre sur ronéotype, 61 x 76 cm. roneotype, ball pen, coloured pencil and felt-tip on roneo, 24 x 29.2 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

sans titre | untitled, (balance spatiale pour hélicoptère puis astronef - treuil), 1975.

182

ronéotype, stylo à bille et crayon de couleur sur ronéotype envoyé par courrier, 32 x 72,5 cm. roneotype, ball pen and coloured pencil on roneo sent by post mail, 12.6 x 28.35 in.

(...) INVENTION AMERICAINE contre la crise de l’énergie donc vraie car elle n’est pas de moi.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) L’énergie d’un système ne peut être modifiée que dans un temps fini mais jamais dans un temps zéro. C’est une lubie mais il y a quelque chose à gratter.

sans titre | untitled, (pipe volante hélicoptère à eau), 1963.

184

stylo à bille et crayon de couleur sur ronéotype plié, timbré et envoyé par courrier, 53,8 x 68,3 cm. ball pen and coloured pencil on roneo sent by post mail, 20.87 x 26.77 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

sans titre | untitled (machine à calculer toute électrique), circa 1970.

186

crayon de couleur sur papier ronéotypé, 54.9 x 73.6 cm. coloured pencil on roneo paper, 21.5 x 29 in.

œuvres / works

jean perdrizet : deus ex machina

« The blueprints, together with additional notes, usually on the back, addressing difficulties that would not otherwise have been thought of, were sent to a wide range of organisations, from NASA to the Vatican, the CNRS... » 188

josé argemi

« Ces plans, agrémentés, le plus souvent au verso, d’observations complémentaires destinées à soulever des problèmes insoupçonnables, étaient expédiés dans les directions les plus diverses : NASA, Vatican, CNRS... » josé argémi

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

sans titre | untitled, (buître à pales variables), 1971.

190

stylo à bille et feutre sur ronéotype, 55,4 x 71 cm. ball pen and felt-tip on roneo, 10.24 x 21.26 in.

(...) la lumière meurt à l’ombre car le laser est ici électronique...

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

DEPARTMENT OF THE AIR FORCE AIR FORCE ROCKET PROPULSION LABORATORY (AFSC) EDWARDS, CALIFORNIA 93523 24 MARS 1972 (...) A copy of your unsolicited proposal is being retained in our file should future references be warranted.

THOMAS A. Mc CREERY Colonel, USAF

sans titre | untitled, (voici même à quoi se résume tout cet hélicoptère centrifuge), avec réponse du Departement of Air Force, 1972.

192

ronéotype, stylo à bille et feutre sur ronéotype, 51 x 45,5 cm. roneotype, ball pen and felt-tip on roneo sent by post mail, 20 x 17.7 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

sans titre | untitled, (la tour logarithmique), recto verso, 1972.

194

stylo à bille, feutre et crayon de couleur sur ronéotype plié, timbré et envoyé par courrier, 49 x 102,5 cm. ball pen, felt-tip and coloured pencil on roneo sent by post mail, 19.3 x 40 in.

verso

196 œuvres / works

jean perdrizet : deus ex machina

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

sans titre | untitled, (machine à calculer), recto verso, 1940.

198

stylo à bille, crayon de couleur et feutre sur ronéotype, 28,9 x 82 cm. ball pen, coloured pencil and felt-tip on roneo, 11 x 32.28 in.

(...) Dans la machine chinoise ce doigt est remplacĂŠ par une pointe crayon stylo sec tenu Ă la main. verso

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

vue de l’exposition | view of the exhibition art brut : a story of individual mythologies, oeuvres de la collection treger saint silvestre, curator christian berst, oliva creative factory, são joão da madeira, portugal, 2017.

200

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

verso

sans titre | untitled (soucoupe volante dissymétrie centrifuge), 1972.

202

stylo à bille et marqueur sur papier, 20.9 x 13.5 cm. ball point and marqueur on paper, 8.23 x 5.3 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

J’ai donné hier ce dessin au Directeur de l’Équipement de Digne et l’avais envoyé au Ministre de l’Équipement M. Galley qui m’avait fait répondre par ses ingénieurs qu’il en admettait le principe mais y trouvait trop de frottements lesquels j’ai supprimés...

sans titre | untitled (soucoupe volante OVNI), 1975.

204

stylo à bille et crayon de couleur sur papier ronéotypé, 37.8 x 70.5 cm. ball point and coloured pencil on roneo paper, 14.88 x 27.75 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Les 2 pales de l’hélice sont 2 chaînes de vélo sur 3 poulies A, B et C disposées en triangles rectangles. Si ces chaînes de vélo ne comportaient que quelques maillons le reste de la chaîne étant une ficelle : ...

sans titre | untitled (soucoupe volante centrifuge), 1972.

206

stylo à bille et marqueur sur papier ronéotypé, 55.6 x 92.5 cm. ball point and marqueur on roneo paper, 21.89 x 36.42 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

sans titre | untitled (l’imagination artificielle), 1974.

208

stylo à bille et marqueur sur papier ronéotypé, 37.5 x 145.7 cm. ball point and marqueur on roneo paper, 14.75 x 57.5 in.

(...) Cette image précédente était formée par les trous du vernis d’un fil zig zag immergé et non plus d’une image à lire émergée formée par les relais émergés reliés aux sommets émergés de certains clous verticaux de la herse renversée dans la cuve. Ces relais venaient d’une caméra genre télévision...

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

HÉLICE PLEINE D’EAU À DISSYMÉTRIE CENTRIFUGE pas plus lubie que DEAN usa avec ses excentriques.

Plus besoin d’autoroutes, d’aéroports, ni de fusées spatiales.

sans titre | untitled (hélice pleine d’eau), 1963.

210

crayon de couleur sur papier ronéotypé, 53 x 75 cm. colored pencil on roneo paper, 20.9 x 29.5 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) but what is the threshold of taking off in strenght ?

Please to NASA to calculate it by ½ mv².

sans titre | untitled, (turning pipes in gammed cross), avec réponse de la NASA, 1971.

212

stylo à bille et crayon de couleur sur ronéotype, 48,2 x 84,5 cm. ball pen and coloured pencil on roneo, 19 x 33 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) C’est un triangle de vernis oude papier roulé au bout d’un arbre cylindrique en cuivre qui tourne en permanence sous 36 balais...

sans titre | untitled (tambour traçant), 1972.

214

stylo à bille et marqueur sur papier ronéotypé, 53.5 x 72 cm. ball point and marqueur on roneo paper, 21 x 28.4 in.

216 œuvres / works

jean perdrizet : deus ex machina

vue de l’exposition | view of the exhibition jean perdrizet : deus ex machina #2, christian berst art brut, 2018

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Jusqu’à maintenant 1971 les fusées spatiales (Apollo) avaient une force de réaction égale au moins à leur poids et n’avaient de rendement qu’en montant à grande vitesse avec une flamme géante.

Mais si maintenant 1971 nous attachons une longue ficelle comme à un cerf volant à une fusée de 1kg de pression montée à 1km et que nous enroulions cette ficelle sur un treuil à moteur...

sans titre | untitled, sans titre (fusée Palan d’Apollo XX ou hélicoptère lunaire ou terrestre), 1971.

218

stylo à bille et crayon de couleur sur ronéotype plié, timbré et envoyé par courrier, 55,4 x 71 cm. ball pen and coloured pencil on roneo sent by post mail, 21.65 x 27.95 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Si toute la matière se dépelotonne en lumière on a un choc possible...

sans titre | untitled, sans titre (rocket tackle - fusée Palan), 1970.

220

stylo à bille et crayon de couleur sur ronéotype, 53 x 210 cm. ball pen and coloured pencil on roneo, 20.87 x 82.68 in.

verso

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) C’est un ventilateur centrifuge formé par des pipes fusées en croix gammée, par 4 cubes en bois dans 1 cylindre ou par 4 bidons en parallèlipipèdes rectangles ouverts en pipe dont la cheminée se ferme à la montée et s’ouvre à la descente...

sans titre | untitled (coussin d’air volant), 1970.

222

encre sur papier ronéotypé, 37 x 23 cm. ink on roneo paper, 14.5 x 9 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

« But what did Perdrizet think was the point in creating robots?

His metaphysical system saw such machines as the ideal interlocutors for extra-terrestrials and the dead. » jean-gaël barbara

224

« Or, quel serait pour Perdrizet l’intérêt de créer un robot ?

Son système métaphysique fait de cette machine l’interlocuteur idéal des extra-terrestres et des morts. » jean-gaël barbara

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

verso

sans titre | untitled (un des 100 ampèremètres), 1975.

226

stylo à bille et crayon de couleur sur papier ronéotypé, 37 x 49.5 cm. ball pen and coloured pencil on roneoon roneo paper, 14.5 x 19.5 in.

Je vous croyais fâché n’ayant pas eu de réponse à mon Cerveau à eau Cuve lisante dont d’ailleurs vous ne me parlez quand même pas dans votre lettre du 4 où vous ne me parlez que de ma fusée à petite flamme, repartie à la NASA...

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

verso

sans titre | untitled (intégraphe lecteur de la courbe à intégrer), 1971.

228

stylo à bille et crayon de couleur sur papier ronéotypé, 31.2 x 39.7 cm. ball pen and coloured pencil on roneoon roneo paper, 12.3 x 15.63 in.

(...) Une courroie transmet la rotation de la tige filetĂŠe y Ă une poulie folle de la tige du troboscope...

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

verso

sans titre | untitled (intégraphe automatique), 1971.

230

stylo à bille et crayon de couleur sur papier ronéotypé, 40.5 x 69 cm. ball pen and coloured pencil on roneoon roneo paper, 16 x 27.2 in.

Un 2e saphir gouvernail G légèrement excentré par rapport à un axe suit les déplacements de T à la manière du train arrière d’un charriot...

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

On imprimera des cerveaux d’ingénieurs et de docteurs comme des livres... (...) 92 fils de chaînes horizontaux correspondent aux 92 lettres majuscules et minuscules anglaises et grecques de l’esperanto logistique, ils sont en cuivre nu...

sans titre | untitled (toile métallique), 1971.

232

stylo à bille et crayon de couleur sur papier ronéotypé, 40.3 x 70.5 cm. ball pen and coloured pencil on roneoon roneo paper, 15.87 x 27.76 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works 234

vue de l’exposition | view of the exhibition the alternative guide to the universe, hayward gallery, london, 2013.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Ainsi éternellement en prenant différents points des profondeurs du monde, Ravaillac lève son couteau sur Henri IV, un tourbillon de fumée entoure Jeanne d’Arc sur la place du marché à Rouen.

La crucifixion du GOLGOTHA est visible aujourd’hui pour les étoiles à 2000 années lumières proches mais encore loin des limites de notre galaxie voie lactée ...

sans titre | untitled (machine à photographier le passé), circa 1970.

236

ronéotype, 47.5 x 41.5 cm. roneo, 18.7 x 16.34 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Les âmes désincarnées nous ont dit qu’elles cherchent de leur côté à construire un appareil de ce genre mais avec d’autres éléments...

l’un des rares dessins originaux conservés, à l’encre de Chine sur calque.

sans titre | untitled (Vaucanson-Androïde), circa 1935.

238

encre et graphite sur papier calque, 37.2 x 24.3 cm. ink and graphite on tracing paper, 14.65 x 10 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Sur les montagnes japonaises, des feux entretenus montrent aux âmes volantes le chemin de leur paradis...

l’un des rares dessins originaux conservés, à l’encre de Chine sur calque.

sans titre | untitled, circa 1935.

240

graphite et encre sur papier calque, 37.3 x 35.8 cm. graphite and ink on tracing paper, 14.69 x 14 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

sans titre | untitled (Vaucanson-Androïde), 1971.

242

crayon de couleur sur papier ronéotypé, 37 x 59.5 cm. coloured pencil on roneoon roneo paper, 14.5 x 23.5 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

Le cancer est du à un virus, à un morceau d’ADN furieux de n’avoir pas construit d’organes à distance dans l’espace temps.

l’un des rares dessins originaux conservés, à l’encre de Chine sur calque.

L’influx métaphysique d’origine cosmique, circa 1960.

244

encre et graphite sur papier calque, 37 x 39.4 cm. ink and graphite on tracing paper, 14.57 x 15.5 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

verso

sans titre | untitled (théodolite à quatre photopiles), 1975.

246

crayon de couleur sur papier ronéotypé, 32 x 72 cm. coloured pencil on roneoon roneo paper, 12.6 x 28.3 in.

(...) C’est un théodolite à quatre cellules photo-électriques en oculaire de 4 lunettes jumelles -x +x -y +y.

Le limbe vertical tourne tiré par une ficelle qui descend dans le tube axial vertical du théodolite et va s’enrouler sur un tambour poulie en fer...

248 œuvres / works

jean perdrizet : deus ex machina

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

verso

sans titre | untitled (lecture de lettres-chiffres), 1975.

250

crayon de couleur et stylo à bille sur papier ronéotypé, 36.7 x 27 cm. coloured pencil and ballpoint on roneo paper, 14.5 x 10.6 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

verso

sans titre | untitled (la clothoïde), 1971.

252

stylo à bille sur papier ronéotypé, 40 x 22.4 cm. ballpoint on roneo paper, 15.75 x 8.8 in.

les autos tournant sur la neige y dessinent des clothoĂŻdes...

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

verso

sans titre | untitled (formule de la clothoïde), 1971.

254

stylo à bille sur papier ronéotypé, 30.5 x 19.2 cm. ballpoint on roneo paper, 12 x 7.5 in.

(...) en dehors de ce tracé de route pour revenir à nos moutons, puisque la clothoide continuée devient une spirale escargot : je vous rappelle que dans mon OPTIMAL, 6 veut dire spirale donc 6 représente un escargot...

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

verso

sans titre | untitled (rotation), 1971.

256

ronéotype, 35 x 124 cm. roneo, 13.78 x 48.8 in.

(...) dans notre esprit renversons un u il devient un c puis un n sans maths, comme des grains accrochés entre eux tournant dans l’égout...

258 œuvres / works

jean perdrizet : deus ex machina

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

verso

sans titre | untitled (traité de géométrie), 1974.

260

marqueur sur papier ronéotypé, 37.2 x 64.6 cm. marker on roneo paper, 14.65 x 25.4 in.

TRAITÉ DE GÉOMÉTRIE ANALYTHIQUE ÉLECTRIQUE CHAPITRE 1 : TRIEDRE ÉLECTRO MÉCANIQUE, un des organes de l’usine cerveau des robots clairvoyants...

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

verso

sans titre | untitled (myographe), 1963.

262

crayon de couleur et stylo à bille sur papier ronéotypé, 36 x 68 cm. coloured pencil and ballpoint on roneo paper, 14 x 26.7 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

Les 4 volts du « peigne vertical y » s’en vont dans les fils cheveux horizontaux à 3 volts et à 2 volts et à 1 v...

sans titre | untitled (téléviseur électrolytique), circa 1970.

264

crayon de couleur sur papier ronéotypé, 54.4 x 75 cm. coloured pencil on roneo paper, 21.42 x 29.5 in.

œuvres / works

jean perdrizet : deus ex machina

« If God did not exist, it would need to be invented as a ball bearings between men. »

266

jean perdrizet

« si Dieu n’existait pas il faudrait l’inventer comme roulement à bille entre les hommes. » jean perdrizet

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Par contre le pendule P3 vertical voit sa branche supérieure entre ses 2 clous butés sans les toucher donc ne ferme pas le courant de son électro supérieur...

sans titre | untitled (pendule lecteur), circa 1969.

268

crayon de couleur sur papier ronéotypé, 53 x 74.7 cm. coloured pencil on roneo paper, 21 x 29.4 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) L’âme ponctiforme : le crayon âme ou la pensée du robot jette l’ancre aux points d’intersection médians puis vogue en donnant 1 coup de gouvernail à chaque angle...

sans titre | untitled (cabestan de l’âme sémaphore), 1971.

270

ronéotype, 45.4 x 75 cm. roneo, 17.8 x 29.5 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

sans titre | untitled (radio âme), 1971.

272

ronéotype, 38.2 x 105 cm. roneo, 15 x 41.3 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Le psychotéléphone permettra de parler avec les morts.

274

(...) Grâce aux récentes découvertes de la physique nucléaire, le mystère de l’âme et de l’après mort va-t-il être résolu scientifiquement ? (...) L’onde radiesthésique des défunts viendra se poser sur leur sosie-robot v. loi des semblables...

verso p. 271

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

sans titre | untitled (esperanto sidéral), 1962.

276

ronéotype, 52 x 215 cm. roneo, 20.5 x 84.75 in.

(...) Les martiens seraient des nuages de virus de mésans. (...) Mieux qu’une langue, c’est un cinéma ! un Mickey sans belle phonétique il est vrai.

Ce sera la langue des physiciens-astronautes.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works 278

vue de l’exposition | view of the exhibition jean perdrizet : deus ex machina #2, christian berst art brut, 2018

280 œuvres / works

jean perdrizet : deus ex machina

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

sans titre | untitled (l’optimal - minimal), 1971.

282

ronéotype, 56.3 x 196.5 cm. roneo, 22.17 x 77.36 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) esperanto dessiné mieux que Zamenhof car basé sur les fondements de la pensée. chaque lettre est déjà un nom !

l’un des rares dessins originaux conservés, à l’encre de Chine sur calque.

sans titre | untitled (espéranto logistique sidéral), 1967.

284

encre et graphite sur papier calque, 37 x 63.5 cm. ink and graphite on tracing paper, 14.5 x 25 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

amyotrophie sxji anchois x=ci asile )’ astragale !L atmosphère i(,) cet alphabet genre braille explique comment avec 9 cellules le ROBOT peut lire et voir nos lettres dessinant des objets.

l’un des rares dessins originaux conservés, à l’encre de Chine sur calque.

sans titre | untitled (dictionnaire français esperanto psi), 1964.

286

encre de Chine sur papier calque, 49.3 x 64.4 cm.

Indian ink on tracing paper, 19.4 x 25.35 in.

288 œuvres / works

jean perdrizet : deus ex machina

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

Maître renard dt le baton du d est le but | le chef t t=homme, personnifie le renard n^v v museau pointu

sans titre | untitled, (le corbeau et le renard en langue t), circa 1970.

290

ronéotype, 25 x 64.5 cm. roneotype, 9.84 x 25.39 in.

292 œuvres / works

jean perdrizet : deus ex machina

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Le code de la route traduit en esperanto imagé où chaque lettre est le dessin squelettique d’un objet comme les hyéroglyphes.

sans titre | untitled (les signaux du code de la route), 1964.

294

ronéotype, 56 x 70 cm. roneo, 22 x 27.5 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

Le yo-yo spatial, 1964.

296

crayon de couleur et stylo à bille sur papier ronéotypé, 56.7 x 65.6 cm. colored pencil and ballpoint on roneo, 22.32 x 25.83 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Le lecteur appréciera de voir combien il est agréable de voir sous les mots français leur dessin comme celui-ci se forme dans notre esprit pour la compréhension du texte. Ce qui nous évite de faire cet effort d’imagination...

sans titre | untitled (livre traduit en esperanto), 1971.

298

ronéotype, 54.5 x 67 cm. roneo, 21.5 x 26.4 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

3 luce lumière car c'est une onde qui descend du ciel E bene bien car c'est une lettre symétrique donc belle, bien faite

sans titre | untitled, (espéranto sidéral), circa 1963.

300

ronéotype et stylo à bille sur ronéotype, 60 x 75 cm roneotype and ball-pen on roneo, 23.62 x 29.53 in.

302 œuvres / works

jean perdrizet : deus ex machina

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

(...) Si les 10 ans d'études du latin et du grec ne servent qu'à former l'esprit à l'étymologie, il serait avantageux de les remplacer par ces quelques heures d'Espéranto imagé dont l'étymologie est bien plus détaillée...

sans titre | untitled, (espéranto sidéral), 1965.

304

ronéotype et stylo à bille sur ronéotype, 55.5 x 75.5 cm. roneotype and ball-pen on roneo, 21.85 x 29.72 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

j time, date because it is a point, a date on a line, the time 8 gear, engrenage two tangent wheels

sans titre | untitled, (celestial language for robots on moon - sideral esperanto - logical esperanto), 1961.

306

ronéotype et stylo à bille sur ronéotype, 44 x 74 cm roneotype and ball-pen on roneo, 17.32 x 29.13 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

Cette hirondelle commence cette table de multiplication sans larmes, elle est perchée sur la canne à pêche formant le 7 du 8 x 7 = 72.

sans titre | untitled, (tables en images de multiplication et d’addition), 1967.

308

ronéotype et stylo à bille sur ronéotype, 56 x 75,2 cm. roneotype and ball-pen on roneo, 22 x 29.6 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

89 les pêcheurs 8 et 9 tiennent la canne à pêche 7 dont l'hameçon 2 accroche un poisson

sans titre | untitled, (tables en images de multiplication et d’addition), 1967.

310

ronéotype et stylo à bille sur ronéotype, 55.7 x 75 cm. roneotype and ball-pen on roneo, 21.93 x 29.53 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works 312

vue de l’exposition | view of the exhibition the alternative guide to the universe, hayward gallery, london, 2013.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

M. Poincaré disait : on a calculé de grandes choses comme le diamètre du soleil, mais on ne s'est pas intéressé au processus intellectuel qui fait que 7+5 = 12...

sans titre | untitled, (tables en images de multiplication et d’addition), 1967.

314

ronéotype et stylo à bille sur ronéotype, 57 x 74.5 cm. roneotype and ball-pen on roneo, 22.44 x 29.33 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

jakj never 0jx begining xjö end xj.ö provisional jx project xjx entreprise jxj.x programme bjx preparation böjaz improvisation

sans titre | untitled, (mechanics toils recipients), sans date | undated.

316

ronéotype et stylo à bille sur ronéotype, 56 x 75 cm. roneotype and ball-pen on roneo, 22 x 29.53 in.

« what fear of death prompts Perdrizet to describe the two plus signs framing the utterance as “two crosses on a grave” ? » marc décimo

« par quelle angoisse de mort commente-t-il les deux signes « plus » qui encadrent l’énoncé comme « deux croix sur une tombe » ? marc décimo

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

0&% spouse 0j% bride %&0 marriage %j father 0j mother j0 daughter j% son it child 0j9 foetus

sans titre | untitled, (alfabet of roots) sans date | undated.

320

ronéotype et stylo à bille sur ronéotype, 56 x 74.8 cm. roneotype and ball-pen on roneo, 22 x 29.45 in.

jean perdrizet : deus ex machina œuvres / works

verso

sans titre | untitled (coupe du cerveau), circa 1962.

322

ronéotype et stylo à bille sur papier, 44 x 50.5 cm. roneo and ballpoint on paper, 17.5 x 20 in.

bio-bibliographie / bio-bibliography

biographie Jean Perdrizet, fils d’instituteurs, naît en 1907 à Villers-la-Faye ; bachelier il obtient en 1931 un diplôme d’adjoint technique dans les ponts et chaussées. Mis en disponibilité en 1939 pour raison de santé, il exerce épisodiquement quelques travaux d’électricité et de dessin industriel. Célibataire, il vit chez ses parents installés à Digne en 1955. « L’Inventeur », comme il se dénomme, fabrique ses machines dans sa cave, montre ses plans à des professeurs, diffuse ses inventions : CNRS, Faculté des sciences, NASA, Vatican, Académie Suédoise, dans l’espoir d’un prix Nobel.

Ses plans révèlent, intimement liés, d’ingénieux dispositifs électriques avec formules mathé-matiques, explications linguistiques, méta-physiques, le tout dans une rage de matérialisation et de concrétisation à l’imagination débordante.

Il cherche à « percer les mystères de l’Après-mort », avec des machines pour « explorer l’Au-delà » ; pour entrer en contact et communiquer avec les « ames » des défunts, « ames » désincarnées qui deviennent des fantômes.

Il créé un homme machine « le robot astronaute auto-reproducteur », porteur de pensée avec une « ame », « à ces Robots dans le cosmos, sur d’autres astres, il faut une soucoupe volante à fusée à treuil volant »

Pour Perdrizet « la pensée naît dans l’œil, les atomes de la pensée sont des lettres pictographiques » ; nombre de ses machines sont des machines à lire, à voir, à percer. Il créé une langue universelle, l’Espéranto sidéral ; « machine à voir les objets de la terre à la lune », « qui est la langue des robots astronautes ». Cette langue est aussi dénommée : langue T, l’Optimal, qu’il définit comme « une langue où chaque lettre est optimisée, diffère le moins possible de la forme de l’objet qu’elle désigne » (H = échelle). Il propose « une étymologie visible qui utilise les 92 signes typographiques d’une machine à écrire, le clavier de la pensée » La machine à écrire est la matrice contenant le monde, elle est aussi la clé de son déchiffrement.

Jean Perdrizet est décédé en 1975, trois jours après sa mère. Les machines qu’il a construites ne lui ont pas survécu, contrairement à ses plans, véritables trésors, réservoir inépuisable de son imaginaire, qui constituent un œuvre majeur d’art brut.

Docteur Christian Costard, médecin psychiatre.

Jean Perdrizet, the son of schoolteachers, is born in 1907 in Villers-la-Faye. In 1931 he obtains a bachelor’s degree in Civil Engineering. Laid off in 1939 for health reasons, he engages in odd jobs in electrical work and industrial design. Single, he lives with his parents who settle in Digne in 1955.

«The Inventor» as he is named, manufactures machines in his basement, shows plans to teachers, distributes his inventions : CNRS, Faculty of Science, NASA, the Vatican, Swedish Academy, in the hope of a Nobel prize.

His plans reveal, ingenious electrical devices with mathematical formulas, linguistic explanations, the metaphysical; all in a rage of materialization and concretion within the imagination.

He attempts to «unravel the mysteries of life after death», with machines to «explore the Hereafter» ; to make contact and communicate with «souls» of the deceased; «souls» that become disembodied ghosts.

He created a man-machine «the self-reproducing robot astronaut,» capable of thought and with a «soul», «these robots in the cosmos, on other planets, are flying saucers to rocket wheel-winch».

For Perdrizet, «thought arises in the eye, the atoms of thought are pictographic letters» a number of these machines are

machines to read, see, to be drilled. He created a universal language, Esperanto sidereal, «a machine to see objects in the Moon from the Earth,» «which is the language of robotic astronauts.» This language is also known as: language T, the Optimal, which he defines as «a language where each letter is optimized, and differs minimally from the shape of the object it is designated» (H = scale). It offers «an etymology which uses 92 visible signs of a typographical typewriter, the keyboard of thought».

The typewriter is the matrix containing the world, it is also the key to its deciphering.

Jean Perdrizet dies in 1975, three days after his mother. The machines he built did not survive, contrary to his plans, treasures, inexhaustible reservoir of imagination, which are major works of art brut.

jean perdrizet : deus ex machina

biography

Docteur Christian Costard, doctor, psychiatrist

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jean perdrizet : deus ex machina

bibliographie catalogue d’exposition do the write thing : read between the lines #2, éd.christian berst art brut, 2018. revue multitudes, n°69, hiver, 2017.

wahnsinn sammeln. outsider art aus der sammlung dammann. band II, monika jagfeld, gerhard dammann (hrsg./ed.), st. gallen, 2013. catalogue d’exposition the alternative guide to the universe, hayward gallery publishing ralph rugolf, london, 2013.

« le numérique est-il compatible avec le solidaire », visions solidaires pour demain catalogue d’exposition s.f. [art, science & n°2, 2017/2018, fondation cognacq-jay, fiction], musée des arts contemporains au grand-hornu, mac’s, 2012. décembre 2017, p.120. catalogue d’exposition brut now: l’art brut au temps des technologies, ed. les presses du réel, musées de belfort, belfort, 2017. alla chernetska, « jean perdrizet beyond the imaginable », in raw vision #93, mars 2017.

christian costard, « jean perdrizet, la création viscérale », in verdons, n° 38, 2012. catalogue d’exposition arte bruta, terra incognita, (collection treger-saint silvestre), fondation arpad-szenses – viera da silva, lisbonne, 2012.

catalogue d’exposition le bord des mondes, françoise monnin, l’art brut, nouvelles édipalais de tokyo, 18 février au 17 mai 2015. tions scala, paris, 2012. catalogue d’exposition, le mur, oeuvres de la collection antoine de galbert, la maison rouge, paris, editions fage, 2014.

« l’art brut aujourd’hui », artension, hors série n°4, septembre 2010.

l’amour de l’espace, sous la direction de gérard azoulay, Paris, observatoire de l’escatalogue d’exposition, collection tregersaint silvestre, oliva creative factory, sao pace - cnes, 2009. joao da madeira, ed. galerie christian berst catalogue d’exposition l’aracine & l’art brut, art brut, paris, 2014. les chemins de l’art brut (8), galerie colbert, catalogue d’exposition, josé argémi, das inha, paris, 2010.

330

wundersame ist konfitüre - jean perdrizet,

« grâce à la CC3V le lègs jean perdrizet à l’hôpital », in la marseillaise, 11 mai 2006.

« au royaume de l’invention : la machine à percer les plafonds créée par un dignois » in le méridional, 26 juin 1971. catalogue de la collection de l’art brut, publications de la collection de l’art brut, paris, 1971. « les prochains voyageurs sur la lune seront peut-être dignois ? » in le méridional, 24 octobre 1969.

jean perdrizet : deus ex machina

catalogue d’exposition trait d’union, les chemins de l’art brut 6, saint-alban-sur-limagnole, 2007, château de saint-alban, saint-alban-sur-limagnole / conseil général de lozère, association culturelle du personnel du centre hospitalier françois tosquelles, villeneuve d’ascq, musée d’art moderne de lille, 2007.

madeleine lommel, l’aracine et l’art brut, neuilly-sur-marne, l’aracine, 2004. savine faupin, « fiat lux ou de l’existence de l’électricité dans l’art brut », in techne n° 12, 2000. catalogue d’exposition art brut, collection de l’aracine, (musée d’art moderne, communauté urbaine de lille - villeneuve d’ascq, 1997 ; château de villeneuve, fondation e.hugues, vence, 14 novembre 1997 au 28 fevrier 1998), sous la direction de joëlle pijaudier-cabot et de savine faupin, villeneuve d’ascq, musée d’art moderne, communauté urbaine de lille, 1997. josé argémi, « ce merveilleux c’est de la confiture », in discours, ouvrage collectif sous la direction de jean-michel goutier, paris, plasma, 1979.

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catalogues publiĂŠs par christian berst art brut catalogues published by christian berst art brut

anton hirschfeld : soul weaving texte de nancy huston et jonathan hirschfeld, édition bilingue (FR/EN), 300 p., 2018 lindsay caldicott : x ray memories texte de marc lenot, édition bilingue (FR/EN), 300 p., 2018 misleidys castillo pedroso : fuerza cubana #2 texte de karen wong, édition bilingue (FR/EN), 300 p., 2018

jean perdrizet : deus ex machina

éric benetto : in excelsis texte de christian berst, édition bilingue (FR/EN), 212 p., 2019

jean perdrizet : deus ex machina textes de j.-g. barbara, m. anceau, j. argémi, m. décimo, édition (FR/EN), 300 p., 2018 do the write thing, read between the lines #2 texte de éric dussert, édition bilingue (FR/EN), 220 p., 2018 giovanni bosco : dottore di tutto #2 textes de eva di sefano et jean-louis lanoux, édition bilingue (FR/EN), 270 p., 2018 john ricardo cunningham : otro mundo édition bilingue (FR/EN), 180 p., 2017 hétérotopies : architectures habitées texte de matali crasset, édition bilingue (FR/EN), 200 p., 2017 pascal tassini : nexus texte de léa chauvel-lévy, édition bilingue (FR/EN), 200 p., 2017 gugging : the crazed in the hot zone édition bilingue (FR/EN), 204 p., 2017 in abstracto texte de raphaël koenig, édition bilingue (FR/EN), 204 p., 2017 dominique théate : in the mood for love texte de barnabé mons, édition bilingue (FR/EN), 200 p., 2017 michel nedjar texte de philippe godin édition, bilingue (FR/EN), 300 p., 2017 marilena pelosi : catharsis texte laurent quénehen, entretien laurent danchin, édition bilingue (FR/EN), 230 p., 2017 alexandro garcía : no estamos solos II texte de pablo thiago rocca, édition bilingue (FR/EN), 220 p., 2016 prophet royal robertson : space gospel textes de pierre muylle, édition bilingue (FR/EN), 200 p., 2016 josé manuel egea : lycanthropos textes de graciela garcia et bruno dubreuil, édition bilingue (FR/EN), 232 p., 2016

333

melvin way : a vortex symphony textes de laurent derobert, jay gorney et andrew castrucci, édition (FR/EN), 268 p. 2016 sur le fil par jean-hubert martin texte de jean-hubert martin, édition bilingue (FR/EN), 196 p., 2016 josef hofer : transmutations textes de elisabeth telsnig et philippe dagen, édition bilingue (FR/EN), 192 p., 2016 franco bellucci : beau comme... texte de gustavo giacosa, édition bilingue (FR/EN), 150 p., 2016 soit 10 ans : états intérieurs textes de stéphane corréard, édition bilingue (FR/EN), 231 p., 2015 john urho kemp : un triangle des bermudes textes de gaël charbau et daniel baumann, édition bilingue (FR/EN), 234 p., 2015 august walla : ecce walla textes de johann feilacher, édition bilingue (FR/EN), 190 p., 2015 sauvées du désastre : œuvres de deux collections de psychiatres espagnols (1916-1965) textes de graciela garcia et béatrice chemama-steiner, édition bilingue (FR/EN), 296 p., 2015 beverly baker : palimpseste texte de philippe godin, édition bilingue (FR/EN), 148 p., 2015 peter kapeller : l'œuvre au noir texte de claire margat, édition bilingue (FR/EN), 108 p., 2015 art brut masterpieces et découvertes : carte blanche à bruno decharme entretien entre bruno decharme et christian berst, édition bilingue (FR/EN), 174 p., 2014 pepe gaitan : epiphany texte de johanna calle gregg & julio perez navarrete, édition bilingue (FR/EN), 209 p., 2014 do the write thing : read between the lines textes de phillip march jones et lilly lampe, édition bilingue (FR/EN), 2014 dan miller : graphein I & II textes de tom di maria et richard leeman, édition bilingue (FR/EN), 2014 le lointain : on the horizon édition bilingue (FR/EN), 122 p., 2014 james deeds : the electric pencil texte de philippe piguet, édition bilingue (FR/EN), 114 p., 2013 eugene von bruenchenhein : american beauty texte de adrian dannatt, édition bilingue (FR/EN), 170 p., 2013

anna zemankova : hortus deliciarum texte de terezie zemankova, édition bilingue (FR/EN), 146 p., 2013 john devlin : nova cantabrigiensis texte de sandra adam-couralet, édition bilingue (FR/EN), 300 p., 2013 davood koochaki : un conte persan texte de jacques bral, édition bilingue (FR/EN), 121 p., 2013 mary t. smith : mississippi shouting textes de daniel soutif et william arnett, édition bilingue (FR/EN), 121 p., 2013 albert moser : life as a panoramic textes de phillip march jones, andré rouille et christian caujolle, édition (FR/EN), 208 p., 2012 josef hofer : alter ego textes de elisabeth telsnig et philippe dagen, tédition bilingue (FR/EN), 2012 rentrée hors les normes 2012 : découvertes et nouvelles acquisitions édition bilingue (FR/EN), 2012 pietro ghizzardi : charbons ardents texte de dino menozzi, trilingue (FR/EN/IT), 2011 guo fengyi : une rhapsodie chinoise texte de rong zheng, trilingue (FR/ EN/CH), 115 p., 2011 carlo zinelli : une beauté convulsive texte par daniela rosi, édition trilingue (FR/EN/IT), 72 p., 2011 joseph barbiero : au-dessus du volcan texte de jean-louis lanoux, édition bilingue (FR/EN), 158 p., 2011 henriette zéphir : une femme sous influence texte de alain bouillet, édition bilingue (FR/EN), 2011 alexandro garcia : no estamos solos texte de thiago rocca, édition trilingue (FR/EN/ES), 2010 back in the U.S.S.R : figures de l’art brut russe 2 texte de vladimir gavrilov, édition bilingue (FR/EN), 2010 harald stoffers : liebe mutti texte de michel thévoz, édition bilingue (FR/EN), 132 p., 2009 made in holland : l’art brut néerlandais texte de nico van der endt, édition bilingue (FR/EN), 2009 american outsiders : the black south texte de phillip march jones, édition bilingue (FR/EN), 2009

remerciements / acknowledgments

nous remercions tout particulièrement newton adouaka, manuel anceau, bernard autrand, jean gaël barbara, elisa berst, camille boury, marlene camilleri, suzanne chouquet, jérôme clermont, christian costard, simone dax, marc décimo, carmen et daniel klein, roger roques, guy reymond, isabelle roux, paul varcin, zoé zachariasen, ainsi que la mairie de digne-les-bains a special thank newton adouaka, manuel anceau, bernard autrand, jean gaël barbara, elisa berst, camille boury, marlene camilleri, suzanne chouquet, jérôme clermont, christian costard, simone dax, marc décimo, carmen et daniel klein, roger roques, guy reymond, isabelle roux, paul varcin, zoé zachariasen as well as the mayor of digne-les-bains

Photo : D.R. Jean Perdrizet en compagnie de sa mère

photo : ŠTeresa Isasi.