Guo Fengyi

guo fengyi

une rhapsodie chinoise

christian berst art brut klein & b e rst

ce catalogue a été publié à l’occasion de l’exposition « guo fengyi, une rhapsodie chinoise », à la galerie christian berst, paris, du 10 décembre 2010 au 15 janvier 2011. the catalogue has been published in conjunction with the exhibition "guo fengyi, a chinese rhapsody", at the christian berst, paris, from December 10 to January 15, 2011. édition revue et augmentée | revised and enlarged edition

christian berst art brut | paris - new york 3-5 passage des gravilliers 75003 paris 95 rivington street new york, ny 10002 www.christianberst.com photographie des œuvres : rurik dmitrienko réalisation : elisabeth berst traduction : susan pickford (anglais), rong zheng (chinois) © galerie christian berst, 2015

guo fengyi une rhapsodie chinoise a chinese rhapsody

avant-propos / foreword / 前言 christian berst texte / text / 前言 rong zheng

christian berst art brut klein & berst

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avant-propos foreword christian berst

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foreword

前言

As Art Brut extends its researches ever further afield, it became inevitable that China would prove a fertile hunting ground. In this context, Guo Fengyi represents an eloquent mid-point between permanence and renewal. Her work enshrines permanence in the traditional modes of representation and beliefs – Tao, I-Ching, and Qi Gong – that underlie and inspire her drawings, and renewal in the way she challenges them, appropriating them for her own ends only to then move beyond them to attain a truth of her own – or at least the truth of an artist who believes her works are powerful enough to provide the keys of essence and existence alike. Although the knowledge to which she aspired is largely inaccessible to a Western audience, her visions radiate with universal relevance. Beyond the unquestionable magnetism of her oeuvre, never before seen in the West, the exhibition confronts us with a vital question that underpins the very existence of Art Brut: can art exist independent of any cultural or religious context? Guo Fengyi does not provide easy answers, simply offering us her ineffable grace.

Guo Fengyi’s works have been shown to great acclaim at Art Basel in 2009 and the Museum of Everything (London) and the Pinacoteca Agnelli (Turin) in 2010. Lausanne organised a retrospective in 2012 and her works was showed at the Venice Biennale in 2013.

原生艺术世界一直在不断地探索之中，中国 成为原生艺术发展进程中的又一块新大陆是 一件不可抗拒的事件。郭凤怡就是一个介于 永恒和断裂之间很有说服力的例子 : 永恒 性在于她图画的调式以及其中的中国民间文 化记忆，殊不见，道家，易经和气功渗透在 她的一笔一划中 ; 断裂性在于她的图式与 众不同，她摆脱我们常人的看是为了看到她 认为的真实，至少她相信她的画给予了她打 开生命本质和存在的钥匙。即使她的图式内 容和世界我们常人难以理解，但至少她的视 野还是在宇宙范围内的。作为第一次郭凤怡 西方个展，这个展览给我们提出了这样一个 问题 :有一种既非文化又非祭祀性的艺术存 在吗 ? 郭女士不会回答了，但她却赐予了 我们读她的机会。 在2009年巴塞尔艺术博览会，2010年伦敦 Everything博物馆和都灵Agnelli美术馆受 到热烈喝彩后，在瑞士洛桑原生艺术博物馆 即将做她的回顾展之前，这位未来的 « 经 典 »原生艺术家现在登陆巴黎。

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avant-propos Le monde de l’art brut poussant toujours plus loin ses investigations, il était devenu inéluctable que la Chine lui offre un horizon à la mesure de ses attentes.

Guo Fengyi est, à cet égard, une synthèse éloquente entre permanence et rupture. Permanence, en ce sens que dans ses dessins, les modes de représentation et les croyances populaires – ici celles liées au tao, au yi king ou encore au qi gong – y sont lisibles en filigrane. Rupture, car Mme Guo transgressait ces modes, s’en pénétrait pour mieux s’en dégager et atteindre à sa vérité ; du moins celle d’une créatrice qui croit son œuvre assez forte pour lui livrer des clés sur son essence comme sur son existence. Même si la connaissance à laquelle elle aspirait nous est largement inaccessible, ses visions déploient un rayonnement qui confine à l’universel.

Au-delà du magnétisme souverain qui émane de cet ensemble d’œuvres montré pour la toute première fois en Occident, cette exposition nous confronte à la question consubstantielle à l’art brut : existe t-il un art qui ne soit ni culturel, ni cultuel ? Mme Guo n’y répond pas, mais nous offre sa grâce.

Guo Fengyi a été acclamée lors d’Art Basel en 2009, au Museum of Everything à Londres et à la Pinacoteca Agnelli à Turin en 2010, avant que Lausanne lui consacre une rétrospective en 2012 et qu’elle soit exposée à la biennale de Venise en 2013.

马图 Cheval, le 9 février 1990 9:20 - 9:48 l’après-midi encre sur papier, 78 x 54 cm Horse, February 9 1990 9:20 - 9:48 afternoon, ink on paper, 30.7 x 21.26 in

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guo fengyi, mythe ou réalité ? guo fengyi, myths or reality ? 走近郭凤怡的世界

rong zheng

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guo fengyi, mythe ou réalité ?

Guo Fengyi, est née en 1942 à Xi’an, la capitale des dynasties Qin, Han et Tang. Mme Guo n’a jamais appris à peindre. À l’âge de 45 ans, souffrant d’arthrite aigüe, elle est forcée de prendre sa retraite du laboratoire où elle travaillait. C’est alors, pour soulager ses douleurs, qu’elle a commencé à pratiquer le Qi Gong.

Ce travail approfondi et introspectif eut pour effet de déclencher de plus en plus régulièrement des visions qu’elle eut besoin de transcrire pour rétablir un équilibre entre corps et esprit. Elle se mit alors à peindre à l’encre sur des rouleaux de papier de riz parfois longs de 5 mètres. En 1989, ses visions lui dévoilent l’intérieur d’anciennes chambres de tombes impériales de sa région non encore mises au jour.

Plus tard ses dessins illustrèrent les théories de la médecine traditionnelle chinoise, des cosmologies ou des hexagrammes de Yi-King (Livre des Mutations).

Dans la dernière période de sa création, Guo Fengyi a surtout représenté des divinités, des empereurs légendaires et des figures historiques.

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En Occident, Guo Fengyi est depuis peu reconnue comme une artiste d’art brut, mais dans son pays, le milieu culturel moderne chinois ne lui a pas trouvé de véritable place dans l’art contemporain en dépit de ce qu’a pu écrire sur elle M. Lu, fondateur de l’Espace Long March, après l’avoir rencontrée en 2002 : « Guo Fengyi n’a jamais eu l’ambition de devenir une artiste, d’ailleurs ses dessins ne relèvent d’aucune tradition artistique, ce qui déconcerte les critiques chinois : ses dessins interrogent la création d’aujourd’hui et, plus particulièrement, le langage artistique chinois contemporain. » Dans son processus de création très personnel, Mme Guo transcrit ses visions pour poser des questions et tenter d’y répondre : « J’écris d’abord le sujet au milieu du papier, ensuite je le dessine trait par trait en utilisant le Qi (l’énergie vitale). Avant de commencer, je ne sais pas à quoi cela va ressembler ; c’est une fois achevé, que je découvre ce que c’est. Je dessine des choses que je ne connais pas ; je dessine pour savoir ». C’est ainsi que Guo Fengyi, après les avoir visualisé, représente la circulation de l’énergie vitale du corps à travers ses méridiens, des cartes de géomancie, des diagrammes cosmiques, des divinités, des apsaras (demi-dieux) ou s’attarde sur la représentation d’Avalokiteshvara (bodhisattva dont le nom signifie « seigneur qui observe »), ou le légendaire empereur jaune… Autant de chemins vers la quête d’une forme de vérité sur les mécanismes du corps humain, véritable philosophie de vie pour Guo Fengyi.

Sa vision est-elle (une) réalité ou (une) illusion ?

Face à son dessin, « Image de Luoshu » – l’un des diagrammes les plus mystiques à la source de la culture primitive chinoise – quel scientifique pourrait

prétendre décrypter la vision de Guo. Il est tout autant impossible d’utiliser les machines à démontrer les trajets des méridiens traversé par l’énergie vitale ni la balance à peser la beauté. Pour autant, le monde que Mme Guo visualise est bien authentique ; elle utilisait aussi sa médiumnité pour soigner des malades et prédire l’avenir. Ses dessins ne sont ni le fruit d’illusions, ni des productions nées dans un état de conscience modifiée, mais la restitution très personnelle de ses connaissances sur le monde réel.

Pour preuve, sa manière de signer. Elle inscrivait souvent avec précision le temps de réalisation de ses dessins. Sur « Une fleur s’épanouit seule », par exemple, elle ajoute la mention « le 12 août 1991 après midi 8:00 - 9:23 ».

Ses personnages, souvent plus grands que nature, n’ont ni bras, ni jambes, ni tronc, mais sont émotionnellement touchants. Leur structure, cohérente et consistante, les rend impressionnants.

Lorsque l’on examine ces figures, qu’elles soient fantomatiques et sinistres ou gracieuses et épanouies, on ressent intensément comme elles sont en mouvement, parcourues d’énergies.

Les « images » qu’elle capte, véritables pneumas (esprits aériens), sont tout à la fois troublants et émouvants. Comme une traduction inspirée de l’énergie vitale en un dessin figuratif. Un anthropologue audacieux pourrait étudier le spectre à travers lequel Guo Fengyi perçoit le cosmos, à l’image de ces insectes dont les yeux détectent l’ultraviolet ou la lumière polarisée.

Certes, les visions de Mme Guo sont hors du commun, mais leurs racines plongent dans la cosmologie traditionnelle et la culture populaire chinoise.

Divinités, mythes historiques, astrologie et médecine traditionnelle donnent à sa création une tonalité sophistiquée et mystérieuse, à l’image des croyances populaires résultant du dialogue entre le bouddhisme indien et le taoïsme indigène. Une approche plus généralisée et dynamique de la spiritualité, très différente de celle des élites chinoises.

Car, en effet, depuis que la Chine a entamé sa politique d’ouverture en 1978, elle est tiraillée dans tous les domaines entre ses traditions millénaires et la modernité incarnée par les pays les plus développés.

Si la fascination qu’ils opèrent est toujours bien vivante, on observe un retour aux traditions dont le confucianisme est sans doute la tendance la plus évidente. Mme Guo s’inscrit parfaitement dans cette conjoncture. Pourtant, les chinois contemporains en rupture avec les valeurs anciennes, ont tôt fait de reléguer les sujets ésotériques comme la cosmologie traditionnelle, la géomancie et les empereurs mythologiques, complexes et mystérieux, au rang de la superstition.

Conserver les œuvres de Mme Guo est une chance inespérée de garder la trace de visions vécues dans un état spirituel d’union entre l’être humain et la nature, une vision d’avant l’ère scientifique.

D’ailleurs, l’émergence de créateurs d’art brut comme Guo Fengyi est un phénomène culturel nouveau en Chine et son apparition sur le marché de l’art international pourrait être considéré comme un événement tant politique qu’historique. Grâce à elle, le monde a commencé à porter un regard attentif sur ces créateurs ignorés en Chine et il est désormais urgent de les découvrir et de les protéger, leurs productions faisant partie du patrimoine commun de l’humanité.

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guo fengyi, myths or reality ?

Guo Fengyi was born in 1942 in Xi’an, the historical capital of the Qin, Han, and Tang dynasties. She never studied art formally. Having developed severe arthritis, she was forced to retire from the laboratory where she worked at the age of fortyfive, and turned to Qi Gong as a way of alleviating the pain. This led to moments of deep introspection, triggering increasingly regular visions that she felt the need to transcribe to bring body and soul back into equilibrium. She used ink to paint her visions on rolls of rice paper up to five metres in length. In 1989, she had a vision of the as yet undiscovered interiors of ancient imperial tomb chambers in the region. Then came drawings based on the theories of traditional Chinese medicine, cosmologies, and hexagrams from the I-Ching, or Book of Changes.

Guo Fengyi’s late work mainly featured deities, legendary emperors, and historical figures.

Guo Fengyi’s work has recently earned recognition as outsider art in the West. Despite this, there is no real place for it in contemporary Chinese culture, although the founder of the Long March Space, Lu

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Jie, did meet with the artist in 2002, situating her in the contemporary art scene: “Guo Fengyi never had the ambition of becoming an artist, and her drawings are not part of any artistic tradition, which Chinese critics find disconcerting. Her drawings question contemporary creativity and, more specifically, the language of contemporary Chinese art”.

Guo Fengyi’s highly individual process of creation involved transcribing her visions as a means of asking herself questions, which she then strove to answer: “First of all I write the topic in the middle of the paper, then I draw it line by line, using Qi [vital energy]. I don’t know what it’ll look like before I start; I only find out what it is once I’ve finished. I draw something because I don’t know it; I draw it to find out”. She visualised and drew vital energy circulating around the body through its meridians, geomancy maps, cosmic diagrams, deities, and apsaras [demi-gods], or drew detailed representations of Avalokiteshvara [a bodhisattva whose name means “lord who looks down”] or the legendary Yellow Emperor. She took these paths to seek a form of truth about the mechanisms of the human body, shaping her entire philosophy of life.

Were her visions reality or illusion? No scientist standing in front of her Image of the Lo Shu – one of the most mystical diagrams at the origins of primitive Chinese culture – could hope to decipher Guo’s visions. It is as unthinkable as using machines to demonstrate the trajectory of the meridians traversed by the Qi or a pair of scales to weigh beauty. Yet the world visualised by Guo Fengyi was truly authentic; she also used her visionary powers

to heal the sick and predict the future. Her drawings were neither the fruit of illusion, nor creations born from an altered state of consciousness, but rather highly individual depictions of her understanding of the real world. Her signature is proof of this: she often noted the exact time spent working on her drawings. On A Flower Blossoms Alone, for example, she noted “12 August 1991, afternoon, 8.00 - 9.23”.

Her characters were often more than life-size.

They have no arms, legs, or torso, yet are deeply touching. Their coherent, consistent structure makes them truly impressive. Some are ghostly and sinister, others graceful and smiling; yet all radiate an intense impression of movement, as if shot through with energy.

The “images” she captured are true pneumas [airy spirits], troubling and moving at the same time, like an inspired translation of vital energy into figurative art. A particularly bold anthropologist might study the spectrum through which Guo Fengyi saw the cosmos, like insects that can detect ultraviolet or polarised light.

Guo Fengyi’s visions were out of the ordinary, but their roots drew deep on traditional cosmology and Chinese popular culture. The presence of deities, historical myths, astrology, and traditional medicine give her works a mysterious, sophisticated tone, like the popular beliefs that have arisen from the dialogue between Indian Buddhism and the local Taoist tradition. This is a dynamic, grass-roots version of spirituality, far removed from that of the Chinese elite.

Ever since China began developing a policy of openness in 1978, every aspect of life has been torn between ancestral traditions and the modernity of developed nations. While they are still a considerable source of fascination, commentators have noted a return to Chinese traditions, with the rise in Confucianism being perhaps the clearest evidence of the trend. Guo Fengyi was a perfect illustration of this tendency. Yet those people in today’s China who have turned their backs on ageold values are all too ready to dismiss esoteric subjects such as traditional cosmology, geomancy, and legendary emperors as mere superstition.

Guo Fengyi’s works offer a precious opportunity to preserve a record of visions produced in a state of spiritual union between mankind and nature, reaching back to beyond the age of science. The emergence of outsider artists like Guo Fengyi is a striking new cultural phenomenon in China; her presence on the international art market can be seen as both politically and historically significant.

Her example indicates that the world has started to pay attention to such long-overlooked Chinese artists. It is now a matter of urgency to trace, record, and preserve their work, which is an important part of humanity’s common cultural heritage.

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走近郭凤怡的世界

第一次看到郭凤怡的画是在2008年末, 从此开始 了近乎两年的追寻探索。很遗憾，在她在世时未 能得一面之缘，如今只能在她的作品里和在与她 的家人的交流中一点一滴地解读她的世界。她只 是个普通的中国妇女，从未受过艺术教育，1987 年因为生病而被迫退休。为了治病她开始练习气 功，随着对生命的不断理解，她常常看到许多异 像，必须通过纸笔把他们释放出来，才能调整身 心平衡。1989年她开始在她孙儿的作业本和旧挂 历上画她家西安地区的灵墓地宫图，接着实现了 很多涉及传统医理和古老宇宙学内容的图式，最 后阶段则画神灵，历史与传奇人物。 从西方现代艺术的观点来看，郭女士是属于原生 艺术领域的，她的身份和创作形态显而易见是圈 外的，原生的。 但在中国，原生艺术还是个陌 生的词，所以像她这样的创作者只能被打入奇观 一类，跟创作和艺术哪搭得上界。2002年她与长 征空间创始人卢杰的邂逅改变了她的人生轨迹， 卢先生把她安插到了中国当代艺术里。 证据是

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她的绘画与美术界没有关系，但艺术评论在她摄 人的作品前却无言失语 ;她本人也没有想成为艺 术家，但她的存在却对艺术创造力提出了疑问， 尤其是她的出现瓦解了中国当代艺术语言。(参 考自卢杰 « 谁是郭凤怡 ? ») 郭女士的绘画过程也是不同于常人，跟表达没有 关系，而是提出问题和自我回答问题的过程。 她说 « 我想画什么了我就在纸中间写下来，然 后运气一笔一笔地画，画之前不知道会出来个 什么，画完了才知道是什么。我因为不知道才 画，画是为了知道。»。她画人体经络图，画古 老宇宙观，画神灵，画飞天，画观音，画三皇五 帝……也许这正是她通向认识生命的途径。 这里，我们不禁要问，她的视觉世界是真实客观 的还只是她的幻觉呢 ? 譬如说她画的 « 洛书 » 图吧, 这个中国远古时代最著名的神秘数字组合 图之一，蕴含了宇宙变化之理，但哪个科学家有 本领检验她所看到的气场图表正确与否 ? 这就 如同用科学手段来检验中医里的气是否存在，用 天平来称美的重量，如何实现 ? 但对于郭女士 来说，她所看到的世界是真实的，因为她也经常 用这种显灵的方法来为他人算命看病。所以可以 推论她的绘画并不是幻想或心理异常的反映，而 是作为对她看到的客观世界的认识纪录，这可以 在她的画中得到证明，她经常在画上标上详细的 作画时间，例如在« 独花独放 »一图中,时间段 为1991年8月12日下午8点半到9点23。 在她的创作晚期，她的主题多涉及神灵和传奇人 物，她描绘的人物没有四肢和躯干，但创造风格 奇特，而且已形成了一套自己的线描手法和造型 规律。画中气流涌动，有的鬼魅阴森，有的灵动 妩媚。也许她捕捉到的是我们凡人所无法见到的

物质之中的气，所以作品才那么有震撼力。 气 这个抽象的东西，看不见，摸不着，而郭女士却 能够把那抽象物具象化，拟人化。这是何等超越 艺术的创造力 ? 宇宙很大很大，有些昆虫不能 看到绿色，有些昆虫不能看到红色，但人类能看 到。所以我们凡胎肉眼看不到的东西，并不是绝 对不存在。虽然郭女士的看超越了我们的看，但 她的视觉内容却是深深根植于中国民间传统文化 与古老传统宇宙观的。神灵，历史，天文，医理 等内容给她的神秘绘画又添了一层尖端文化的色 彩。 改革开放三十年来，中国一直在传统与现代化之 间纠缠，一部分人追求西化和现代化，把传统当 破烂抛弃，一部分人重新回归到传统里汲取养 分，特别是近年来的孔子回归和中医潮，同时也 牵动了佛学和道教的发展。郭女士所指涉的世界 如人体经络图，传说预言、河图洛书、帝葬和占 卜等，对于有过文化断层的新一代中国人来说是 既熟悉又陌生的。要知道往往越是深奥的学理越 是容易被人误解，这些东西和 « 迷信 »的边缘 很微妙，一切取决于人的智慧。所以很容易被冠 上“迷信”的帽子，由此帮她在艺术界创造一个 位置，也是一种保护郭女士作品的方法，让我们 还有机会通过她的画窥见如张颂仁先生在 « 天 外有天-思考郭凤怡的绘画 »一文中所说的«科学 时代以前的人天互通»。 像郭凤怡女士这样的创造者的曝光，可以说是中 国的一个新文化现象，她被推向国际艺术市场更 是一个具有历史性的事件，通过她，世界开始关 注中国圈外创作群。在中国这些人都还是被忽 视，被误解的，我们要做的是去发现他们，但同 时又要保护他们，太纯粹的东西往往是非常脆弱 的。 郑蓉 2010年11月13日于巴黎

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œuvres works 作品

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sans titre | untitled | 无题, circa 1990 encre rouge sur papier de riz, 135 x 69,8 cm red ink on rice paper, 52.65 x 27.2 in

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sans titre | untitled | 无题, circa 1991 encre rouge sur papier de riz, 134 x 70 cm red ink on rice paper, 52.7 x 27.6 in

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sans titre | untitled | 无题, le 26 septembre 1991 2:00 - 4:37 encre rouge sur papier de riz, 132 x 70 cm September 26 1991 2:00 - 4:37, red ink on rice paper, 55.9 x 20.67 in

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无私 désintéressement, 6 août 1991 après-midi 1:00 - 4:00 encre de couleur sur toile, 144 x 42 cm disinterestedness, August 6, 1991, afternoon, 1.00 - 4.00, colored ink on canevas, 56.16 x 16.4 in

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独花独放 une fleur s’épanouit, 12 août 1991 après-midi 8:30 - 9:23 encre de couleur sur toile, 142 x 41,5 cm a flower blossoms, August 12, 1991, afternoon, 8.30 - 9.23, colored ink on canevas, 55.38 x 16.18 in

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意象艺术 一九九一研讨会以后作画 l’art en image dessiné après le séminaire, 1991, l’après-midi 1:50 - 0:40 encre de couleur sur toile, 150 x 40 cm 1991, afternoon, 1.50 - 0.40, colored ink on rice paper, 59 x 15.7 in.

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sans titre | untitled | 无题, le 19 mai 1992 15:14 - 15:29 encre de Chine sur toile, 153 x 53 cm May 19 15.14 - 15.29, Indian ink on canevas, 59.7 x 20.7 in.

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吻 Le Baiser, le 1er juillet 1991 3:00 - 4:20 l’après-midi encre de Chine sur toile, 145 x 42 cm The kiss, July 1 3:00 - 4:20 afternoon, Indian ink on canevas, 57 x 16.5 in.

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无络 Wuluo, le 4 janvier 1991 1:15 - 2:15 l’après-midi encre de Chine sur toile, 144 x 43 cm Wuluo, January 4 1:15 - 2:15 afternoon, Indian ink on canevas, 56.16 x 16.77 in.

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金龙 Dragon d’or, le 13 avril 1990 10:35 - 11:05 le matin encre de Chine sur toile, 150 x 55 cm Gold dragon, April 13 10:35 - 11:05 morning, Indian ink on canevas, 58.5 x 21.45 in.

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容变 Transfiguration, le 5 janvier 1991 2:25 - 3:55 l’après-midi encre de Chine sur toile, 141 x 42 cm Transfiguration, January 5 2:25 - 3:55 afternoon, Indian ink on canevas, 55.5 x 16.55 in.

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sans titre | untitled | 无题, le 21 septembre 1990 7:55 - 8:25 encre de Chine sur toile, 150 x 55 cm.

September 21 7:55 - 8:25, Indian ink on canevas, 59 x 21.65 in.

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sans titre | untitled | 无题, le 1 er décembre 1991 2:00 - 4:00 l’après-midi encre de Chine sur toile, 155 x 47 cm.

December 1 2:00 - 4:00 afternoon, Indian ink on canevas, 61 x 18.5 in.

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牛王马王 Roi des bovins et des chevaux, circa 1991 encre de couleur sur papier de riz, 150 x 46 cm King of the cattle and horses, undated, colored ink on rice paper, 59 x 18.11 in.

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太上老君 Dieu Lao-tseu, 1994 1:30-5:07 l’après-midi encre de couleur sur papier de riz, 165 x 46 cm Lao-tseu God, 1994 1:30-5:07 afternoon, colored ink on rice paper, 65 x 18.11 in

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比干 Dieu Bigan, le 23 septembre 1996 encre de Chine sur papier de riz, 196 x 55 cm Bigan God, September 23 1996, Indian ink on rice paper, 77.17 x 21.65 in

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百合花 Lis, le 8 janvier 1997 1:50-2:52 l’après-midi encre de Chine sur papier de riz, 122 x 46 cm Lis, January 8 1997 1:50-2:52 afternoon, Indian ink on rice paper, 48 x 18.11 in

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sans titre | untitled | 无题 le 23 mai 1990 4:55 - 5:40 l’après-midi encre de Chine sur papier artisanal, 142 x 52,5 cm May 23 1990 4:55 - 5:40 afternoon, Indian ink on paper, 55.9 x 20.67 in

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有天人道吗 le monde des demi-dieux existe-t-il ?, sans date encre de couleur sur papier de riz, 359 x 69,5 cm does the world of demi-gods exist? colored ink on rice paper, 140 x 27.1 in

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洛图 image du livre Luoshu, 4 septembre 2003 encre de couleur sur papier de riz, 376 x 70 cm image of the Lo Shu, September 4, 2003, colored ink on rice paper, 146.6 x 27.3 in

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敦煌飞天 Apsara volante de Dunhuang, 12 janvier 1994 après-midi 1:30 - 5:02 encre de couleur sur papier de riz, 208 x 45,5 cm flying Apsara of Dunhuang, January 12, 1994, afternoon, 1.30 - 5.02, colored ink on rice paper, 81 x 17.75 in

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天女散花 Apsaras dispersant des fleurs, 4 juillet 1999 encre de couleur sur papier de riz, 178 x 45,5 cm Apsaras scattering flowers, July 4, 1999, colored ink on rice paper, 69.4 x 17.75 in

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天女散花 Apsara dispersant des fleurs, 21 janvier 2006 encre de couleur sur papier de riz, 135 x 46 cm Apsaras scattering flowers, January 21, 2006, colored ink on rice paper, 52.65 x 17.94 in

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天女散花 Apsaras dispersant des fleurs, 8 décembre 2006 encre de couleur sur papier de riz, 136 x 45,7 cm Apsaras scattering flowers, December 8, 2006, colored ink on rice paper, 53 x 17.8 in

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sans titre, 5 décembre 2006 . encre de couleur sur papier de riz, 135 x 46 cm untitled, December 5, 2006, colored ink on rice paper, 52.65 x 17.94 in

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长翅膀的天使 ange ailé, 9 février 2006 encre de couleur sur papier de riz, 136 x 46 cm winged angel, February 9, 2006, colored ink on rice paper, 53 x 17.94 in

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春天 printemps, vers 2006 encre de couleur sur papier de riz, 127 x 45,5 cm spring, circa 2006, colored ink on rice paper, 49.5 x 17.75 in

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敦煌飞天 Apsara volante de Dunhuang, 29 août 2000 encre de couleur sur papier de riz, 170 x 45,5 cm flying Apsara of Dunhuang, August 29, 2000, colored ink on rice paper, 66.3 x 17.75 in

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sans titre | untitled | 无题, circa 2002 encre de couleur sur papier de riz, 213 x 69 cm colored ink on rice paper, 83 x 26.9 in

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观音 Avalokiteshvara (Boddhisattva Guan-yin), 9 février encre de couleur sur papier de riz, 145 x 46 cm Avalokiteshvara, February 9, colored ink on rice paper, 56.55 x 17.94 in

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观音菩萨 Avalokitésvara (Boddhisattva Guan-yin), 15 août 2001 encre de couleur sur papier de riz, 157 x 46 cm Avalokitesvara, August 15, 2001, colored ink on rice paper, 61.23 x 17.94 in

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凤凰 phénix, 4 avril 2001 encre de couleur sur papier de riz, 158,5 x 46 cm phoenix, April 4, 2001, colored ink on rice paper, 61.8 x 17.94 in

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神仙保佑史强 SHI Qiang protégé par des dieux, 6 juin 2001 encre de couleur sur papier de riz, 131 x 45,5 cm SHI Qiang protected by the gods, June 6, 2001, colored ink on rice paper, 51 x 17.75 in

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苦海无边 la mer de misère sans fin, 23 juin 2004 encre de couleur sur papier de riz, 321 x 69 cm endless sea of poverty, June 23, 2004, colored ink on rice paper, 125.2 x 26.9 in

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史强 SHI Qiang, dieu de richesse, arrive, grande joie, sans date encre de couleur sur papier de riz, 182 x 45 cm SHI Qiang, god of wealth, arrives, great joy, colored ink on rice paper, 71 x 17.55 in

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山西解州关云长 divinité Guanyunchang de Xie-zhou de la province de San-xi, 9 février 1999 après-midi 2:10 - 4:35 encre de couleur sur papier de riz, 248 x 69 cm Guanyunchang, deity of Xie-zhou in San-xi province, colored ink on rice paper, February 9, 1999, afternoon, 2.10 - 4.35, 96.7 x 26.9 in

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文武老爷 divinité des lettrés athlètes et des arts martiaux, sans date encre de couleur sur papier de riz, 169 x 70 cm god of scholars, athletes, and martial arts, undated, colored ink on rice paper, 65.9 x 27.3 in

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有恶鬼道吗 existe-il un enfer pour les diables gloutons ? 24 mai 2004 encre de Chine sur papier de riz, 244 x 97,5 cm is there a hell for gluttonous devils?, May 24, 2004, Indian ink on rice paper, 95.16 x 38 in

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关公 divinité Guan Gong, 26 février 2001 encre de Chine sur papier de riz, 278 x 66 cm Guan Gong divinity, February 26, 2001, Indian ink on rice paper, 108.4 x 25.75 in

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sans titre | untitled | 无题, circa 2002 encre de Chine sur papier de riz, 158 x 69,5 cm Indian ink on rice paper, 61.6 x 27.1 in

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西藏 Tibet, sans date encre de Chine sur papier de riz, 219 x 68 cm Tibet, undated, Indian ink on rice paper, 85.4 x 26.5 in

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韩国 Corée, 25 mai 2003 encre de Chine sur papier de riz, 128 x 46 cm Korea, May 25, 2003, Indian ink on rice paper, 49.9 x 17.9 in

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西藏风水图 plan de Feng sui (géomancie) du Tibet encre de Chine sur papier de riz, 185 x 45,5 cm Feng shui (geomancy) map of Tibet, Indian ink on rice paper, 72.15 x 17.75 in

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牡丹花 pivoine, 25 février 2000 encre de Chine sur papier de riz, 144 x 46 cm peony, February 25, 2000, Indian ink on rice paper, 56.16 x 17.94 in

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龟书图 image du livre de la tortue, 9 décembre 1996, après-midi 1:05 - 4:59 encre de Chine sur papier de riz, 221 x 69 cm image from the Book of the Tortoise, December 9, 1996, afternoon, 1.05 - 4.59, Indian ink on rice paper, 86.2 x 26.9 in

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敦煌罗汉图 emplacement des Luohan de Dunhuang, 26 février 1993 encre de Chine sur papier de riz, 157 x 45 cm places of the Luohan of Dunhuang, February 26, 1993, Indian ink on rice paper, 61.2 x 17.5 in

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有畜牲道吗 existe-t-il un enfer pour les animaux ?, 26 mai 2004 encre de Chine sur papier de riz, 233 x 97 cm is there a hell for animals ?, May 26, 2004, Indian ink on rice paper, 90.9 x 37.8 in

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bio-bibliographie bio-bibliographie

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biographie biography Guo Fengyi was born in Xi’an, central China, in 1942.

She obtained her high school diploma in 1962 and found work in a rubber factory. However, severe bouts of arthritis forced her to give up her career at the age of thirty-nine. She turned to alternative medicine in the hope of alleviating her symptoms, and found a new spiritual path in Qi Gong. She started experiencing visions in 1989, as a result of which she produced large numbers of drawings, first on the backs of pages from calendars, then later on rice paper.

Née en 1942 à Xi’an (centre Chine), Guo Fengyi obtient son baccalauréat en 1962 puis devient technicienne dans une usine de caoutchouc.

Néanmoins, souffrant de terribles crises d’arthrite, elle est contrainte de cesser toute activité professionnelle à trente-neuf ans. Pour soulager ses crises, Guo s’initie au Qi-Gong, médecine qui lui ouvre de nouvelles portes, notamment spirituelles.

A partir de 1989, en prise à des visions, elle produit de nombreux dessins, d’abord sur les versos de pages de calendriers, ensuite sur du papier de riz.

She worked with Indian ink and brushes, producing works up to five metres long, drawn with no initial plan in mind, discovering her own creation as she worked. The multitude of delicate lines form ghostly figures, dragons, phoenixes, and faces, sometimes interwoven, smiling and serene or terrifying and monstrous.

Ces productions, à l’encre de chine et au pinceau, parfois longues de plus de 5 mètres, sont élaborées sans idée préalable, Guo découvre sa création au fur et à mesure qu’elle la dessine. A travers une multitude de traits délicats, se dessinent des formes spectrales, dragons, phenix, visages parfois entremêlés, souriants et sereins, ou au contraire, terriblement inquiétants et monstrueux.

Guo’s fascinating and highly original work has the power to take the viewer to an imaginary land where serenity is calm to the point of becoming disquieting and where monstrosity is strangely familiar.

Fascinante, l’œuvre de Guo a cette force : elle nous emmène sur des territoires où la sérénité, trop calme, en devient inquiétante et où le monstreux, étrangement, nous est familier.

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bibliographie (sélective) bibliography (selective) La folie de l’art brut, Roxana Azimi, Éditions Séguier, 2014 « Guo Fengyi » in Colecção, Treger-Saint Silvestre collection, exhibition’s catalog, Paris, christian berst, art brut, 2014.

Hayward Publishing, The alternative guide to the universe, Ralph Rugolf, London, 2013.

Lucienne Peiry, Collection de l’Art Brut. Lausanne, co-édition Collection de l’Art Brut et Skira-Flammarion, Paris, 2012.

Lucienne Peiry, « Guo Fenguy » in L’Art Brut n°23, Gollion, Infolio, Lausanne, Collection de l’Art Brut, 2011.

Rentrée Hors-les-normes 2010 découvertes et nouvelles acquisitions, catalogue d’exposition (16 sept. – 16 oct.

2010, galerie christian berst), Paris, lelivredart, galerie christian berst, 2010. « L’Art Brut aujourd’hui », Artension, Hors Série n°4, septembre 2010.

The Museum of Everything, catalogue d’exposition (1er avril – 29 août 2010, Pinacoteca Agnelli - Turin - Italie ), Milan, Electa, 2010 Lu Jie, Who is Guo Fengyi, A long march project, Beijing, 25000 Cultural Transmission Center & New York, the Long March Fondation, 2005 « Guo Fengyi et les rouleaux magiques » in Blackstock - Guo Fengyi, (Ph. Lespinasse A.Alvarez, Lausanne/Le Tourne, Collection de l’Art Brut/Lokomotiv Films, 2011).

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remerciements special thanks milarépa bacot, hélène barré, elisa et lou berst, benedetta grazioli, guo haiping, carmen et daniel klein, myriam lefraire, aiwen lu, rong zheng, shi qiang.

achevé d’imprimer en juin 2015.