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>INTERVIEW:

> INTERVIEWS: Jérôme ATANGANA

«Mon métier de spécialiste de maintenance et de supervision des systèmes de Télédiffusion et Radiodiffusion»

Mundel Jean LUFITHA

«Amenons un sourire à nos familles restées en RDC et en Afrique»

Erika Duparc

«Fondatrice du Nihahsah Label Africain d’Accessoires de Luxe» 1 IntégrAction Magazine • Juin 2021

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Bay Street Toronto, ON M5H 2Y4 Téléphone : +1 437 240 1702 info@integractionmag.com www.integractionmag.com

ÉDITEUR Lawrence KITOKO-LUBULA

INDEX : 05 ÉDITORIAL Lawrence Kitoko L. INTERVIEWS 06 Annamie Paul «L’impact de la covid-19 sur le travail» 10 Jérôme ATANGANA « Mon métier de spécialiste de maintenance et de supervision des systèmes de Télédiffusion et Radiodiffusion » 16 Mundel Jean LUFITHA « Amenons un sourire à nos familles restées en RDC et en Afrique »

DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Bolundu- RISASI COORDONNATRICE DE LA RÉDACTION Charlotte UMBA MUTOMBO SECRETAIRE DE LA RÉDACTION Ashanti KITOKO DIRECTRICE DE LA PUBLICATION Fohony BAHATI DIRECTRICE DE VENTES Milolo KITOKO RÉDACTION Lawrence KITOKO-LUBULA Charlotte UMBA MUTOMBO Talent2Africa Malou NZUZI Nathaly MBANGA GRAPHISME Djane-Kate MINKABU IMPRESSION Yolo Communications DISTRIBUTION Yolo Communications

19 Erika Duparc «Fondatrice du Nihahsah Label Africain d’Accessoires de Luxe»

CREDITS PHOTOS Expat.com – Talents2Africa Shutterstock – Istockphoto Yolo-Images

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EDITORIAL

Bay Street Toronto, ON M5H 2Y4 Téléphone : +1 437 240 1702 info@integractionmag.com • www.integractionmag.com

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EDITORIAL

Guérir aujourd’hui pour demain

La covid19 s’est-elle adaptée à nous ou nous nous sommes adaptés à elle?

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uelqu’un a dit : «la raison humaine est jugement». Il n’a pas tort. Lorsqu’en mars 2020 la Covid-19 frappe à la porte du Canada, elle met à l’épreuve non seulement les systèmes de santé de chaque province mais également le vivre ensemble, la solidarité pour un devenir commun dans un avenir perçu incertain. Phrase pouvant être tenue comme une critique. Pourtant qui a été l’étincelle ayant poussé tout un chacun a donné un peu de lui pour survivre ou vivre. Une année après, sommes-nous, comme communauté, essoufflés ou la covid 19 a permis de se mettre en mode réflexions pour rechercher des solutions certaines et efficaces pour un quotidien devenant incertain et requérant des innovations sociales? Loin d’être en mode attentisme ou de survie, nous avons vu les entreprises rebondir pour offrir des services à la population. Elles se sont organisées, réinventées pour que la vie continue. Acheter, étudier, travailler,... même certains évènements sont de plus en plus virtuels. Nous nous demandons même si notre vocabulaire s’est enrichi ou est-ce que nous avons appris à utiliser des mots restés longtemps absents de notre vocabulaire quotidien.

communauté. Leur engagement comme ce qu’ils offrent fait évoluer la vie. En chaque domaine de la vie, la covid 19 va laisser un impact indélébile qui, quand bien même elle viendrait à disparaitre un jour de la surface de la terre, la mémoire collective retiendra que c’est de gestes simples de la vie qu’est venu la première barrière contre la maladie.

Par Lawrence KITOKO Nous avons revalorisé et appris à juste titre ce qui est vraiment important dans l’existence : notre bien-être et le bien-être de l’autre. Certains ont pu définir leur essentiel de vie pendant cette période. Et la meilleure recommandation reste d’être à l’écoute de soi, de l’autre ou de ce que la nature veut dire à la communauté des humains. Certains ont trouvé quoi dire et offrir pour la croissance économique de la communauté. De là, la nécessité d’aller à la découverte pour trouver ce qu’il faut offrir dans chaque domaine de la vie et à la découverte de ceux qui s’expriment par ce qu’ils offrent à la

Et finalement, les vaccins sont là, les moins efficaces s’éliminant d’eux-mêmes de l’exigeante course en efficacité et performance sans regarder la liste d’effets secondaires acceptables. Ces vaccins permettront-ils à la société en santé de faire rebondir la croissance économique dans un futur proche ou devons-nous attendre les effets de la vaccination à l’échelle mondiale avant tout pronostique futuriste ? Nous savons qu’au-delà du génie personnel, chaque entreprise qui nait, chaque idée qui émerge d’une tête à la suite d’un regard attentif ou furtif sur, vers une feuille de papier pour un objectif entrepreneurial, est un pas vers la croissance économique dans une diversité d’options. Bien sûr, chaque jour nous pensons à comment vaincre la Covid 19 mais surtout nous cherchons comment croitre l’économie malgré la Covid 19. IntégrAction Magazine • Juin 2021

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INTERVIEWS

Nous recevons aujourd’hui madame Annamie Paul, la cheffe du Parti Vert du Canada depuis octobre 2020. Nous vous remercions pour l’honneur que vous nous faites en acceptant de répondre à cet entretien pour nos lecteurs. Rappelons que le parti Vert fonde son action sur six valeurs : le respect de la diversité, la démocratie participative, la sagesse écologique, le développement durable, la justice sociale et la non-violence.

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INTERVIEWS Madame Annamie Paul

La cheffe du Parti Vert du Canada

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La pandémie qui était loin des frontières canadiennes est entrée au Canada et depuis les efforts sont menés pour en venir à bout.

Qu’est-ce que la Covid-19 apporte comme impact positif et négatif sur votre travail ? 8

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alheureusement, c’est difficile de parler des aspects positifs de la COVID-19. J’ai hâte de sortir de cette pandémie. Cette crise globale a fait des ravages dans nos communautés. Une des principales raisons pour lesquelles je fais ce travail est mon dévouement à soutenir et à représenter la population canadienne. Les conversations sur Zoom ne remplaceront jamais les relations qui se développent quand on se rencontre en personne. Les seuls aspects soi-disant « positifs » de cette pandémie sont le temps passé en famille avec mon mari et mes fils et les leçons qui, je l’espère, resteront dans nos mémoires : trop de gens ont été laissés sans soutien, malgré les efforts héroïques de la population canadienne. Il est temps de faire preuve d’audace et de provoquer un vrai changement.


INTERVIEWS >> L’urgence climatique en peu de mots selon le Parti vert L’urgence climatique est là et est une dangereuse menace en matière de santé et de sécurité que la population doit affronter. Une action climatique ambitieuse est la seule voie à suivre... >> Quelles sont les paradigmes de l’urgence climatique selon le Parti vert ? L’urgence climatique ne concerne pas seulement le Canada, comment réagiriez-vous si on vous disait que les mesures à prendre pour préserver le climat préjudicient les pays pauvres principalement l’Afrique ? >> Le racisme systémique, ils ont conclu que cela existe, comment vous, vous faites face à cela ? J’ai dû décider tôt dans ma vie - est-ce que je vais laisser le racisme me rendre amère, ou est-ce que je vais privilégier l’approche éducative ? J’essaie toujours d’éduquer d’abord, sachant aussi que je peux toujours dénoncer et rejeter la haine si la personne n’est pas prête à écouter. La promotion de la diversité dans la politique canadienne est un de mes engagements de longue date et j’ai toujours trouvé les moyens de militer en ce sens. Je tiens très fort à diversifier notre représentation politique. Notre campagne nationale « Faites le saut » vise justement à recruter des leaders communautaires progressistes et diversifiés comme candidates et candidats pour les prochaines élections fédérales.

>> En peu de mots, pouvez-vous nous exposer le plan du parti vert pour éviter une catastrophe climatique ? Une relance verte constitue une opportunité unique de mettre le Canada sur la voie de la prospérité durable et de réduire considérablement nos émissions de gaz à effet de serre. Le plan du Parti vert comprend : • Un ajustement aux frontières concernant le carbone - un tarif sur les importations en provenance de juridictions ayant des politiques climatiques faibles. • Des objectifs climatiques ambitieux. Le Canada devrait s’engager à réduire de 60 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005 en se dotant de cibles et de mécanismes de responsabilisation. • Des investissements dans les énergies renouvelables et les technologies propres. • Une rénovation énergétique approfondie du bâtiment. • Des augmentations annuelles de la taxe sur le carbone. • Un corridor électrique national permettant à 100% d’énergie renouvelable de traverser les frontières provinciales et territoriales. • Interdire la fracturation hydraulique.

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INTERVIEWS Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs, qui est Jérôme Atangana ?

J’y ai entrepris des études en électronique, puis en Télédiffusion et Radiodiffusion.

e suis né en France en 1961, de père Ewondo (Cameroun) et de mère Normande (France) Je suis le père de 2 extraordinaires enfants : un garçon de 23 ans et une fille de 21 ans Parlez-nous de votre parcours, vous venez d’où, que faites-vous ? C’est au Cameroun où j’ai passé mon enfance jusqu’à la fin de mon adolescence, où j’ai été initié à la peinture et au dessin vers l’âge de dix ans et où j’ai, notamment, fréquenté le collège Sacré-cœur de Makak créé en 1946 par les frères québécois du Sacré-cœur. Par la suite, je suis retourné à Paris, où j’ai vécu pendant 26 ans.

J’ai fait carrière pendant 20 ans sur des cars régie de production pour les tournages d’émissions et la couverture d’événements télévisées. Dès mon arrivée à Toronto en 2007, j’ai travaillé à TFO, puis jusqu’à ce jour, à CBC/Radio-Canada en tant que spécialiste de systèmes de Télédiffusion et Radiodiffusion.

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Qu’est ce qui a pesé dans la balance pour choisir le Canada pour poser vos valises ? Les circonstances et choix familiaux m’ont amené à m’établir à Toronto

Pouvez-vous nous parler de votre métier, ses prérequis et ses projections dans l’avenir ? Mon métier de spécialiste de maintenance et de supervision des systèmes de Télédiffusion et Radiodiffusion consiste à s’assurer que toutes les émissions se déroulent sans anicroche, de trouver des solutions opportunes et créatives à des problèmes techniques urgents comme il peut y en avoir avec les systèmes d’interphonie, l’audio, les systèmes de gréements et d’automation. C’est un métier essentiel. Depuis le début de la pandémie, j’ai été en première ligne, travaillant sur place, à CBC/Radio-Canada, la majorité du temps pour veiller à ce qu’en toutes circonstances, CBC/Radio-Canada reste en ondes. Pour se faire, de solides compétences et


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Jérôme Atangana

Artiste et spécialiste de maintenance et de supervision des systèmes de Télédiffusion et Radiodiffusion

connaissances avancées des technologies courantes et émergentes en électronique, électricité, audio, vidéo, robotique, réseautique des systèmes de Télédiffusion et Radiodiffusion sont nécessaires, afin de trouver et appliquer des solutions novatrices à une grande variété de problèmes complexes notamment dans le cadre de l’intégration des composantes de systèmes conformément aux normes reconnues par CBC/Radio-Canada et l’industrie. C’est un métier toujours en prise avec le réel et tourne vers le futur en mouvement Les nouvelles technologies ont profondément transformé l’industrie de la Télédiffusion et Radiodiffusion, le degré élevé actuel de

concentration et d’intégration des technologies et solutions numériques IP demandera des spécialistes aptes à prendre en charge et gérer cette évolution technologique. Qu’est-ce qui a fait le déclic pour vous professionnaliser et en faire un métier ? Ma passion pour les Arts ainsi que l’arrivée, le développement et la massification des nouvelles technologies de l’information au sein des médias et de la culture dans les années 80. On attend souvent parler de l’expérience canadienne dans le milieu du travail. D’après vous, que devrait faire un nouvel arrivant pour avoir cette expérience dans votre domaine ?

Parler « expérience canadienne » est très étonnant !!! Quelle expérience internationale ont celles ou ceux qui parlent de la sorte ? Dans quasiment tous les pays du monde, dans l’industrie de la Télédiffusion et Radiodiffusion, les technologies et matériels utilisés, mis en place, années après années, sont les mêmes. Lors de grands événements mondiaux comme les jeux olympiques, la coupe du monde du football, etc.… les compétences et l’expérience professionnelle des spécialistes en systèmes de Télédiffusion et Radiodiffusion venus du monde entier sont les mêmes.

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Un nouvel arrivant qui a une solide expérience professionnelle dans ce domaine ou qui a pris le temps d’étudier au Canada dans le domaine de systèmes de Télédiffusion, Radiodiffusion et Réseautique doit avoir la chance de faire ses preuves, et cela, sans aucune discrimination. Avec votre regard d’artiste, comment pouvez-vous, à votre niveau concilier le taux de chômage chez les immigrants et le choix des métiers ? Inciter, par ma démarche artistique, les nouveaux arrivants à rester créatifs et à garder le cap en toutes circonstances. Inciter, par ma démarche artistique, ceux qui sont établis à ne pas fermer la porte derrière eux. Inciter, par ma démarche artistique, ceux qui sont établis à toujours élargir le cercle inclusif, à accueillir celle ou celui qui vient de loin, tel un rendez-vous enrichissant du donner et du recevoir, comme l’on fait les peuples autochtones qui nous accueillent tous, sans distinction, sur la terre de leurs Ancêtres. En tant qu’artiste immigrant, que répondrez-vous à celui qui pense que l’immigrant ne contribue pas à l’économie du Canada ? Et comment l’immigrant peut s’y prendre pour démontrer son apport ? L’histoire montre que le Canada est une terre d’accueil qui, en tout temps, s’est enrichie grâce aux apports venus de l’extérieur. Un nouvel arrivant se doit connaitre son histoire, de porter fièrement son héritage, ses multiples appartenances et identités afin de faire pays, d ‘apporter sa contribution au Canada, son pays d’adoption et pour continuer de le bâtir. Quand vous dites que vous utilisez votre créativité pour explorer le changement et que votre travail artistique est une passerelle qui relie vos expériences, vos héritages et défis traversés au fil des ans, est-ce pour affirmer que sans créativité la vie ne vaut pas la peine d’être vécu ou que la vie est triste sans créativité ? Il me semble que la vie n’est que changement. La créativité est la clé pour relever les défis que l’on traverse au fil des ans. La créativité est une manière d’apprendre, de s’améliorer, d’éviter des concessions médiocres, de construire les désaccords et l’avenir, d’élargir le cercle inclusif sans que la paix et la concorde ne soient contaminées. Qu’aimeriez-vous que la postérité retienne de vous ? Jérôme Atangana a été un Être Humain Ordinaire, donc extraordinaire. propos recueillis par Lawrence Kitoko

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AMENONS UN SOURIRE

image non-contractuelle : https://pxhere.com/fr/photo/788214

à nos familles restées en RDC et en Afrique

Canada Congo Transit Inc., est une société internationale de Fret Maritime qui fournit des services prépayés (tous frais compris) de transport et douane des colis de porte à porte entre le Canada et la République Démocratique du Congo précisément à Kinshasa, Bukavu ou Lubumbashi et les autres ports Africains. NOUS EXPÉDIONS : • Colis familiaux (habits, chaussures et autres biens personnels • Voitures, véhicules utilitaires, camions, équipements électroménagers, matelas • Équipements industriels, containers privés, et autres…

Canada Congo Transit Inc.: 5963 Luke Road • Mississauga, Ontario • Canada, L4W 1T2 Tél (Whatsapp): +12263444681 | Email:mundel.lufitha@gmail.com | www.canadacongotransit.ca


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>> Pouvez-vous dire à nos lecteurs qui est Mundel Jean Lufitha? undel Jean Lufitha est un Congolais. J’ai quitté le Zaïre pour aller étudier en Allemagne fédérale à l’époque. J’ai étudié le génie mécanique à l’université technique d’Aix la Chapelle (Aachen), RWTH Aachen en Allemagne fédérale, à 30 km de la ville Liège (Belgique).

Après avoir obtenu mon diplôme d’ingénieur en Génie mécanique, Master en technique automobile et moteur à combustion, j’ai immigré au Canada en 1993. Au Canada j’ai fait une Maîtrise en génie mécanique et gestion des projets techniques à l’Université de Toronto (U of T). Juste avant ma graduation en 2000, je suis parti aux USA travailler dans l’industrie automobile, dans la recherche et développement des moteurs diesel que j’ai quitté en 2011 comme Directeur des projets des moteurs diesel chez Chrysler pour rentrer travailler au Congo-Kinshasa.

Vous avez un parcours international dans l’industrie minière, que pouvez-vous nous dire en peu de mots sur ce parcours? Je dirai que l’industrie minière est un accident de parcours. Mais, au plus profond de moi est que je suis travailleur, rigoureux, très ambitieux et entrepreneur. J’aime bien me lancer les défis et je suis très content de les réaliser ! Ainsi, à un moment donné de ma carrière dans l’industrie automobile, un peu nostalgique, j’ai souhaité rentrer travailler au Congo. Je ne me considérais pas prendre ma retraite sans travailler au Congo, mère patrie qui m’a offert cette première chance d’aller à l’école. C’est ainsi que j’ai commencé vers les années 2009 à chercher des opportunités d’aller travailler en RDC. Et comme il n’y a pas d’industrie d’automobile, je devrais faire la transition dans d’autres domaines. C’est ainsi que j’ai pu obtenir le poste de Directeur des achats et du magasin chez Orgaman en 2011 à Kinshasa. Après avoir travaillé trois ans à Orgaman, j’ai rejoint Banro Corporation, une compagnie minière Canadienne avec des opérations dans le Maniema et le sud Kivu à l’Est de la RDC où je suis resté jusqu’ en 2020 comme Directeur de la maintenance des équipements miniers. C’était une expérience enrichissante avec beaucoup de défis. Cela m’a permis d’apprendre l’industrie minière et de mieux comprendre les défis de notre pays dans ce secteur et celui de l’industrie en général ! >> Vous êtes le propriétaire de la société Canada Congo Transit Inc. (CCT Inc.). Comment s’est faite la transition ? Qu’est-ce qui a motivé votre changement de carrière ? En réalité, j’ai passé ces 10 dernières années entre le Congo et le Canada. Pendant que je travaillais à temps plein pour des compagnies, j’ai aussi essayé de faire à côté mes propres affaires. Par exemple,

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en 2011, j’avais créé une compagnie de collecte de poubelle à Kinshasa, la COGEDEC, Corporation pour la gestion des déchets au Congo. Mais pour des raisons de tracasseries politiques, j’ai dû arrêter les opérations en 2013. Puis, j’avais une entreprise agricole de maïs et de manioc dans le Kwango. J’ai vécu à l’Ouest et à l’Est de la RDC, à part nos différences des langues et de visions politiques, il y a une seule chose qui unit tous les congolais de la RDC :la pauvreté selon mon constat actuel de la situation.

Puis, je me suis rendu compte que nous, au Canada, vivons dans une société de consommation. Nous achetons beaucoup d’habits, des chaussures pour nous et les enfants que nous ne voulons plus porter après une ou deux saisons ou que les enfants grandissent très vite et que ces habits ne leur vont plus. Nous changeons les meubles ou les électroménagers et nous gardons les vieux dans nos basements, ou donnons l’armée du salut, ou au Villages des Valeurs pendant que nos familles en RDC souffrent et devraient acheter les mêmes items à des prix exorbitants. Alors, je me suis dit que je pouvais créer une


Ma motivation est d’amener le sourire à nos familles restées en RDC en transportant leurs colis en RDC, et en créant des opportunités d’emploi pour les Congolais de la RDC et du Canada, de continuer à partager mon expérience avec les compatriotes congolais de la RDC et du Canada avec qui je travaille et surtout d’inspirer d’autres Congolais du Canada d’aller dans l’entreprenariat ici ou au Congo.

Nous expédions : • Colis familiaux (habits, chaussures et autres biens personnels), • Voitures, véhicules utilitaires, camions etc… • Équipements électro-ménagers, matelas • Équipements industriels, • Containers privés, • Et autres… Les services de la société CCT Inc. s’adressent premièrement aux Congolais et Africains du Canada, aussi aux entrepreneurs Congolais et aux entreprises Canadiennes qui ont des activités en RDC ou en Afrique.

>> Qu’offre CCT Inc. ? A qui s’adressent les services de la société CCT Inc.?

>> Quels sont les défis et les enjeux auxquels la société fait face ?

Canada Congo Transit Inc. est une société internationale de Fret Maritime (Agence) qui fournit des services prépayés (tous frais compris) de transport et douane des colis de porte-à-porte entre le Canada et la République Démocratique du Congo précisément à Kinshasa, Bukavu ou Lubumbashi et les autres ports Africains.

La CCT Inc est une nouvelle compagnie. Ainsi notre grand défi est de vendre nos services, c’est-à-dire trouver des clients pour nous permettre d’assurer nos opérations. Ainsi nous faisons un marketing agressif en ligne et de bouche à bouche pour présenter et vendre nos services auprès de la Communauté Congolaise du Canada, précisément de l’Ontario et du Québec.

Canada Congo Transit Inc. dessert quels pays ? Canada Congo Transit Inc. dessert principalement le Canada vers la République Démocratique du Congo et les autres pays africains. >> Qui sont vos concurrents directs? Avez-vous des projets d’internationaliser votre société ? En Ontario, nous ne sommes pas au courant d’une compagnie qui offre les mêmes services que nous. Mais nous savons qu’il y a des membres de la communauté congolaise qui font des containers pour envoyer leurs propres colis familiaux et ceux des amis dans l’informel de temps autres. Ainsi ceux-ci constituent nos concurrents directs.

Comme projet d’internationalisation, dans 8 mois, la CCT Inc. va pénétrer le marché américain en desservant la communauté congolaise de l’Est des USA à partir de Baltimore in Maryland et s’étendre petit à petit dans tous les États des USA >> La pandémie que nous vivons touche l’économie mondiale. Le Canada a mis en place plusieurs mesures pour soutenir son économie. En tant que patron, quel impact la pandémie a-t-elle eu sur votre société ? La pandémie a eu un impact très négatif sur notre société. Il a retardé nos opérations presque d’une année à cause des confinements et des restrictions au niveau du mouvement des bateaux et des vols aériens.

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compagnie ou les congolais pouvaient avoir l’occasion d’envoyer leur colis de ces items à leurs familles et que ce geste pouvait amener le sourire à leurs familles restées en RDC ou Afrique.

>> Desquelles des mesures mis en place par le Canada vous avez eu à recourir ? Nous avons eu recours au service de Digital Main Street – ShopHERE, offert par le gouvernement de l’Ontario pour avoir une présence online avec un site web and a shopify store. Ce projet est en cours, notre site web et notre Shopstore avec Shopify devraient être opérationnels la semaine prochaine. >> Comment voyez-vous l’avenir du Canada Congo Transit Inc. dans ce contexte de pandémie ? Avec l’arrivée de vaccin, cela va permettre une reprise des activités économiques dans la province petit à petit, nous permettant de reprendre nos opérations et aussi de grandir. IntégrAction Magazine • Juin 2021

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Erika Duparc Fondatrice du Nihahsah

Label Africain d’Accessoires de Luxe

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En 2004, je quitte la Côte-d’Ivoire à cause des problèmes sociaux politiques que rencontre le pays et je m’installe à Paris avec ma fille pendant 2 ans. Deux années qui me permettront de faire une mise au point sur le style de carrière que je souhaite construire. En 2006, de retour à Abidjan, je me lance dans l’entreprenariat : De l’immobilier de luxe à l’événementiel institutionnel et même à l’achat d’une franchise de bijoux pour représenter l’Afrique de l’Ouest. Je décide en 2014, après une bonne expérience en tant que leader, de créer ma propre marque d’accessoires africains de luxe. >> Comment est née la marque Nihahsah ? Depuis mon enfance, j’ai toujours été intéressée par les histoires de l’Afrique et des personnages qui ont marqué ce continent de par leur combat et leur détermination. Très inspirée par le Swahili, langue subsaharienne, j’avais décidé de nommer ma société « Nihahsah » en honneur aux reines et princesses Africaines. Addicte des foulards et des paréos, je m’étais dit : Pourquoi ne pas créer le mien ? Un carré de soie aux mêmes standards que ceux des grandes marques internationales mais qui raconterait une histoire, celle de mon Afrique et de mon héritage culturel, Un carré de soie qui allait permettre de dévoiler au monde entier la richesse des peuples d’Afrique en passant par la royauté.

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>> Qui est Erika Duparc et pouvez-vous nous parler de votre parcours ? rika Duparc est une femme d’affaires, mère de 2 enfants et fondatrice du label Africain d’accessoires de Luxe Nihahsah. Erika que l’on désigne affectueusement “Princesse Peul du Fouta” est d’origine Franco-Guinéenne Indou, née en Côte d’Ivoire. Elle est diplômée d’un BTS en commerce International et d’un Bachelor en International Business.

À la fin de mon cycle d’étude aux États-Unis vers les années 2000, je suis rentrée en Côte d’Ivoire où je signe mon premier contrat de travail avec le groupe Maritime Maersk-Sealand pour le compte de la Safmarine. J’y occuperai le poste de commercial import- export pendant 4 ans.

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Nihahsah est un voyage au cœur de l’histoire de l’Afrique. C’est une invitation à la découverte de ces femmes africaines, Reines et Princesses qui ont marqué le continent de par leur détermination, la sagesse des ancêtres, les rituels, les coutumes et l’art ancestral ainsi que la beauté de l’Afrique (la faune, la flore, écosystème aquatique, .. >> Pourquoi avoir choisi la soie ? La soie est l’une des fibres les plus nobles et les plus précieuses au monde. Il n’est pas étonnant que les grands couturiers aient choisi la soie pour habiller les plus grandes


En plus d’être chic et élégante, la soie est bénéfique pour la peau. Elle est ultra lisse et apporte un effet apaisant sur le système nerveux. Elle procure une sensation de fraîcheur et assure une protection contre le froid. Elle a une bonne gestion de l’humidité, ce qui est très important en Afrique dans les pays humides. La soie conserve l’hydratation naturelle de la peau et en plus de tout cela, elle est hypoallergénique. La soie est le matériel qui peut se porter dans toutes les saisons. Voilà pourquoi mon choix s’est tourné vers ce matériel fétiche. >> Combien de collections avez-vous ? Ouvert depuis 2014, je compte une douzaine de créations en ce qui concerne les foulards, les écharpes et les paréos. En outre pour chacune de mes collections, j’ai des dérivés de couleurs à peu près entre 4 à 7 pour chaque foulard. Créer un foulard requiert beaucoup de temps et de l’imagination. Lorsque je sais sur quel thème travailler, j’écris la petite histoire qui va accompagner cette création et expliquer le mélange de couleurs et de motifs utilisés. Les finitions d’un carré de soie résultent d’un travail de professionnel : celui du roulotté main qui est la technique d’outil la plus raffinée. Offrir un ourlet fait-main, c’est donner au carré de tissu un ourlet qui accrochera l’œil, caressera la main et les couleurs par un encadrement tendrement façonné. Un secret bien gardé et pour cela je me suis entourée des meilleurs. >> C’est quoi votre produit phare ? En Afrique la plupart des créateurs travaillent beaucoup le pagne, c’est pourquoi j’ai décidé de trouver une autre matière donc la soie pour se démarquer de la concurrence. Nous entendons toujours citer dans les magazines les carrés de soie des grandes marques, j’ai donc souhaité relever le défi de faire le carré de soie Africain. Ce carré de soie conçu pour attirer une clientèle de luxe pouvant aussi s’intéresser à mes autres articles. Mon premier carré de soie porte le nom de la Reine Abla Pokou, il raconte l’histoire du peuple Baoulé de la Côte-d’Ivoire. >> A qui s’adressent vos produits ? Désormais le luxe ne s’adresse plus seulement à une élite, mais également à une clientèle hétérogène et internationale. C’est toujours un plaisir de s’offrir un produit de luxe mais quand on souhaite se faire connaître et se faire une place parmi les plus grands, il faut être accessible et le reste se fera de bouche à oreilles.... Toutefois la diversité de nos produits fait que Nihahsah se projette dans l’avenir pour se rendre accessible aussi à la classe moyenne montante, le pouvoir d’achat du plus grand nombre étant le critère limitatif de la clientèle pour le moment.

Vous aurez toutes ces informations sur les réseaux sociaux tels que ma page Instagram @iamerikaduparc ou sur la page Facebook officiel de Nihahsah @nihahsah Luxury En un clic vous aurez toutes les informations nécessaires. >> Pourquoi certains de vos articles sont-ils fabriqués en Europe ? Certains de mes articles sont fabriqués en Europe malgré le coût de production élevé parce que lorsqu’on fait du luxe et qu’on est face à une concurrence internationale qui s’est démarquée grâce à la qualité de son produit, on se trouve dans l’obligation de collaborer avec les meilleurs dans ce domaine. Malheureusement en Afrique, nous n’avons pas encore d’usines de production de la soie, donc nous nous tournons vers ces connaisseurs et plus précisément ceux qui travaillent déjà avec les grandes maisons de luxe. >> Que représente pour vous le luxe 100% made in Africa? L’Afrique est ma source d’inspiration pour mes collections de foulards, écharpes, paréos, cravates, etc. Le luxe chez Nihahsah se définit par le désir de rareté et d’exclusivité que vous retrouverez uniquement dans mes collections. Mon carré de soie est produit en Europe, toutefois la conception et la création est africaine. Le moindre petit détail sur un de mes carrés est d’origine africaine et a une signification très particulière pour raconter l’histoire que véhicule le foulard.

Nihahsah c’est un univers d’accessoires. Vous y trouverez des magnifiques parures en bronze, des statuettes africaines des différents pays et ethnies, des bougies et senteurs maisons aux essences des produits locaux tels que le piment, le gingembre, le fruit de la passion, … ou encore du linge de maison au pagne tissé, le fado du Danfani du Burkina.

>> Où pouvons-nous trouver vos produits ? Les articles Nihahsah sont vendus dans certains concepts stores et sur internet sur des sites tels que Etsy.com.

>> Vous êtes parmi les pionniers dans l’industrie du Luxe en Afrique, pourquoi les entrepreneurs africains ne sont pas nombreux dans le domaine ?

Il y a de nombreux Africains qui s’illustrent dans l’industrie du luxe mais qui ne sont pas encore connus. Je tiens à vous remercier de me compter parmi les pionniers du luxe en Afrique. L’entrepreneuriat en Afrique relève d’un vrai parcours de combattant. Avec tant d’obstacles à braver qu’il n’est pas donné à tout le monde de réussir.

INTERVIEWS

icônes de la mode dans ce monde.

Il ne s’agit pas d’avoir des idées ou de lancer son business mais de pérenniser son affaire. Il faut beaucoup de courage, d’abnégation et de résistances aux pressions et aux chocs extérieurs. Il serait important que les gouvernements africains soutiennent un peu plus leurs entrepreneurs. >> Quels sont vos défis et qui sont vos concurrents directs ? Il y a tellement de défis à relever que nous rencontrons au quotidien. Le premier pour moi a été de trouver un équilibre entre le travail et ma famille. En effet, quand on est entrepreneur on a plus d’horaires de travail. Si on ne fait pas attention pour équilibrer, c’est la famille qui en souffre. Il faut aussi tout apprendre, même les métiers qu’on n’aime le moins. Mais, il est important de connaître la base et le jargon pour ne pas se faire avoir. En ce qui concerne les finances aussi, il faut être prêt à apprendre vite et bien, il s’agit de ses propres finances. Il faut s’entourer d’une équipe forte et dynamique moralement prête à encaisser les coups bas et à se relever. Savoir s’améliorer tous les jours et être en compétition avec soi-même pour chercher l’excellence qui sommeille en soi. Ne jamais attendre que tout soit parfait pour se lancer, les imperfections sont souvent les plus belles choses. Apprendre à travailler en silence sur ses projets. La concurrence vient de partout. Il n’y a pas de gros ou de petits concurrents, il y a juste des concurrents. Ceux qui innovent tout le temps, qu’il faut arriver à dépasser et ceux qui copient, qu’il faut aussi arriver à surprendre. >> Quel est l’avenir du luxe en Afrique ?

Le luxe en Afrique n’est qu’à ses débuts son avenir dépend de l’ingéniosité des générations à venir. Il faut continuer de créer et de toujours s’améliorer et innover. C’est très valorisant quand les occidentaux s’inspirent de nos idées mais il est important que les originaux soient reconnus à leur juste valeur. Aujourd’hui le dynamisme des réseaux sociaux a permis à beaucoup de talents cachés de pouvoir enfin s’exprimer au grand jour. L’avenir du luxe dépend aussi du regard qu’a l’Afrique d’elle-même et comment elle se projette dans l’avenir dans un monde mondialisé devenu un village surtout économiquement. IntégrAction Magazine • Juin 2021

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Vos compétences, notre mission.

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Formation continue à l’ère Covid 19. Dépense ou investissement pour l’entreprise ? Ressources humaines https://www.chefdentreprise.com/Thematique/rh-management-1026/formation-professionnelle-2060/Breves/Formation-professionnelle-atout- performance-temps-crise-352419.htm

Dans le renommé site web Chef d’Entreprise, Isabelle Bastide, Présidente de Page Group France, un cabinet de recrutement, a écrit un article1 sur la formation professionnelle comme étant un atout performance en période de crise.

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lle dit ceci : «La formation professionnelle était déjà au cœur des enjeux avant la crise sanitaire. La situation de confinement, puis les obligations de distanciation physique, ont accéléré les changements en matière de modes de travail et de management. Elles ont entraîné le recours à de nouveaux outils. Les conséquences économiques de la crise viennent par ailleurs renforcer les besoins de formation pour soutenir l’évolution des salariés sur de nouvelles missions. La crise sanitaire est apparue comme un accélérateur du changement à plusieurs niveaux : basculement massif en télétravail, et par rebond utilisation de nouveaux outils de travail (outils collaboratifs, visioconférence, Cloud,...), adaptation des méthodes de travail (gestion des temps de vie, autogestion, intégration de nouvelles contraintes sanitaires, ...), nouvelles approches managériales du fait de la distanciation physique. Dans une telle situation, le recours à la formation professionnelle est particulièrement important pour que tout le monde « passe la marche « dans l’entreprise. Il est crucial, dans la période actuelle, que chacun soit sensibilisé aux dispositifs en place pour accompagner le développement des compétences, clé du maintien dans l’emploi à long terme. Il est nécessaire aussi que les entreprises adaptent et diversifient leur offre de formation, en partant des besoins de formation individuels et de leurs objectifs de développement. L’emploi pourra se trouver fortement fragilisé dans les mois à venir. Certaines entreprises sont contraintes de réajuster leur modèle, d’autres de réorienter leur production, de repenser leur offre de produits ou de services. Il convient donc d’anticiper au maximum les besoins en compétences que ces évolutions pourront générer ».

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Sans aucun doute, ces dires résument suffisamment bien l’importance de la formation et du développement des talents, à l’ère Covid-19. Bien plus, cette approche nous aide à comprendre que pour une entreprise, la formation des employés en ce temps de crise sanitaire n’est pas une dépense mais bel et bien un investissement pour affiner sa compétitivité, qui repose en grande partie sur le savoir-être et le savoir-faire de ses ressources humaines.

Dans un contexte où les entreprises font face à des évolutions majeures de leurs activités, la gestion des talents doit être une des préoccupations clés des dirigeants. Il est nécessaire de s’adapter pour survivre ! Les entreprises apprennent la notion de l’adaptation plus rapidement qu’auparavant depuis la crise C19 et planifient différemment leur avenir. Le besoin de mise à niveau ou de changement dans le développement des compétences est plus que jamais nécessaire, aujourd’hui. Suite aux bouleversements causés par la C19 (congés techniques, télétravail, nouvelles technologies et méthodes de travail, nouveaux marchés, accumulation de responsabilités concentrées sur la même personne…), une évidence s’est faite qu’un bon nombre d’organisations n’étaient pas aussi agiles qu’elles le devraient en raison d’un manque de compétences appropriées. Il est indéniable que le coronavirus ainsi que d’autres tendances dans le monde de l’entreprise ont changé à jamais le paysage de la formation.

Les entreprises tournées vers l’avenir transforment leurs stratégies, afin que leurs employés puissent non seulement rester compétents, mais aussi s’investir dans les caractéristiques uniques de leur entreprise Pour réussir le virage Covid 19 sur le plan RH, il est entre autres, nécessaire de s’aligner sur la pensée du upskilling et du reskilling. Le blog CEGOS dédié à la formation professionnelle et continue définit ces 2 concepts comme suit :


CANADA & MONDE 1. L’UPSKILLING ...se dit de la formation destinée à augmenter les compétences existantes afin de permettre la continuation du même métier, ou du même domaine d’activité, dans un contexte de mutation du métier. Par exemple : Une formation à la relation client pour un employé qui passe du « back office » au « front office » Une formation en marketing digital pour un marketeur. On pourrait donc le traduire par « montée en compétences ». 2. LE RESKILLING ...se dit de la formation qui est destinée à aider les personnes à acquérir de nouvelles compétences pour changer de métier.

Quelle est donc leur portée opérationnelle ? Pour répondre aux demandes de compétences requises pour faire face aux défis de cette saison de crise sanitaire et de demain, les employeurs doivent tenir compte de divers facteurs pour comprendre quelles compétences importent non seulement aujourd’hui mais dans des mois ou même des années plus tard. L’identification de ces compétences devrait commencer par le suivi de celles qui existent au sein de votre organisation. Les employés pourraient par exemple faire leur propre bilan de compétences, qui peut ensuite être confirmée par les observations de leurs gestionnaires, les commentaires des pairs et les évaluations annuelles.

Noter les compétences des employés aidera le chef d’entreprise et/ou le responsable RH à comprendre qui pourrait être de bons candidats pour le perfectionnement des compétences (c’està-dire, développer des compétences supplémentaires pour aider une personne à devenir encore plus précieuse dans son rôle actuel - UPSKILLING) et qui serait mieux adapté pour des opportunités de requalification, développant des compétences très différentes pour les aider à s’intégrer dans un nouveau rôle au sein de l’entreprise - RESKILLING). Comme organisation, nous devons tous nous préparer à une gamme de scénarios différents étant donné l’incertitude actuelle ; de ce fait, la planification stratégique des effectifs est essentielle. >> Les chefs d’entreprise et responsables RH ont besoin d’un plan d’action clair sur les compétences et les capacités nécessaires à leur capital humain et sur la meilleure façon de les acquérir - pour recruter, développer en interne, externaliser ou automatiser. En effet, l’identification des talents disponibles devrait prendre le relais, les entreprises étant bel et bien confrontées à une guerre des compétences. Prenez compte de :

• Quelles compétences et quels emplois au sein de votre organisation sont les plus susceptibles d’être affectés par les perturbations et les changements que vous devrez apporter à vos process ? • À quelle vitesse pensez-vous que cela se produira ? • Quelles compétences devrez-vous faire acquérir et à qui ? • À quoi ressemblera le succès après ces formations ? • Par quelles méthodes (les plus économiques) ? • Combien coûteront-elles à l’entreprise ? >> L’apprentissage en milieu de travail lui-même doit être réinventé pour plus de facilité et gain de temps à l’aide de la technologie (supports digitaux) ou d’autres méthodes Économico-efficaces. IntégrAction Magazine • Juin 2021

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La crise sanitaire a créé des besoins urgents qui étaient absents des plans de formation. Vous pouvez aller sur des formations « juste à temps » avec des contenus situationnels, qui répondent aux besoins à court terme et sont applicables immédiatement. L’acquis d’une formation s’actualisera sur le terrain d’autant plus qu’il sera mis en pratique rapidement. Ne vous limitez pas à l’idée qu’une bonne formation doit forcément se faire en salle de classe, que celle-ci soit physique ou virtuelle : courtes vidéos, sessions de transfert d’expertise entre personnes, documents partagés, aides à la tâche avec photos etc…sont autant d’outils qui peuvent être utiles et que les employés peuvent s’approprier. Ce faisant, ils sont plus enclins à les utiliser spontanément, ce qui amènera l’entreprise à devenir davantage une organisation apprenante.

Le responsable de développement des talents doit également mieux faire la distinction entre la différence des compétences techniques et des capacités comportementales. De nos jours, il est plus important que jamais de mettre de l’avant des compétences transférables - communication, travail d’équipe, pensée critique, créativité, résilience et adaptabilité. Les emplois post-covid deviendront probablement plus humains (la recherche optimale du bien- être de l’employé et de la dimension santé et sécurité), plus axés sur les services et plus dépendants des compétences générales. Nous savons également que les tâches de routine, qu’elles soient mentales ou physiques, sont plus susceptibles de devenir digitalisées et/ou automatisées. Ces informations, ainsi qu’une étude critique de votre marché-cible et des conversations avec des parties prenantes internes/externes (clients, partenaires, fournisseurs, employés, cadres…), aideront l’équipe RH à créer un plan d’action général sur la façon de combler un déficit de compétences au sein de l’entreprise. Tout changement apporte sa part de frustration et d’incertitude, surtout en période de crise. Depuis 2020, les employés sont sollicités à constamment s’adapter et à devenir des caméléons à la vitesse des mutations du marché ou des arrêtés gouvernementaux de toutes sortes ! Ajouter à cela des heures de formation peut être perçu comme de trop !...surtout s’ils sont dans une entreprise qui ne finance pas à 100% la formation requise !

Vendre de manière stratégique le pourquoi du développement de nouvelles compétences aux employés, tant pour leur propre carrière que pour l’entreprise, devient dans ce cas-là, une des pièces maitresses des décideurs RH.» Chaque belligérant de l’entreprise devrait trouver son compte et être rassuré quant à la nécessité de formation pour le bien des personnes et de l’entreprise : CADRES : Ils ont besoin de chiffres et de faits bruts. Il s’agit pour eux de leur démontrer les lacunes identifiées dans votre organisation par rapport aux concurrents et dans quelle mesure, après formation, l’entreprise pourra fournir ce dont elle a besoin pour rester compétitive.

LEADERS RH : Combien d’employés freinent l’organisation en raison d’un manque de développement des compétences ? Utiliser ces informations pour estimer combien d’argent un programme stratégique de perfectionnement des compétences peut sauver l’organisation les aidera à saisir les enjeux liés à un upskilling ou reskilling du pool d’employés. GESTIONNAIRES : Les managers s’intéressent à la stabilité et à la performance de l’équipe.

Pour qu’ils y voient un intérêt, des séances de travail avec eux seront probablement nécessaires pour comprendre ce qu’ils savent des compétences des membres de l’équipe et leurs lacunes, partager leurs défis de gestionnaires en ce temps de crise et les encourager à proposer des différentes pistes de solutions requises en termes de mise à niveau des compétences des membres de leur équipe. Employés : Aspirant à des opportunités de croissance et à la stabilité de l’emploi, s’ils sont mis en confiance, les employés pourront discuter des informations sur le marché et des lacunes de compétences qu’ils constatent en eux-mêmes. Le challenge à leur niveau sera de leur montrer en quoi le développement de leurs compétences fera toute la différence pour la compétitivité de l’entreprise et de facto, la garantie de stabilité de leur emploi voire de l’évolution de leur carrière. CONCLUSION Aujourd’hui, comme lors des ralentissements économiques dans le passé, les budgets de formation sont à nouveau sous pression. Généralement, les premiers réflexes d’une entreprise pour réduire sa masse salariale en cas de difficulté sont de mettre à pied des personnes clés et de ne pas remplacer les employés qui partent. À court terme, ces solutions permettent effectivement de réduire les coûts. À long terme toutefois, les impacts négatifs sont nombreux : épuisement des ressources, baisse de la productivité et du degré d’engagement, augmentation des erreurs, etc. Les organisations qui créent des cultures d’apprentissage positives, investissent dans leur personnel, augmentent la diversité de leur maind’œuvre et de leurs compétences, seront les leaders de l’avenir. C’est certain ! Les finances et les RH doivent travailler ensemble pour comprendre la portée de ces investissements et articuler les rendements en termes de productivité.

A la question : Formation continue en temps de crise. Dépense ou investissement ? La réponse est sans conteste : INVESTISSEMENT A EFFET PRODUCTIF, PROLIFIQUE ET COMPETITIF !

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Les ODD au cœur des nouvelles dynamiques de recrutement en Afrique

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es jeunes générations entrant sur le marché du travail ont des exigences nouvelles quant aux organisations avec elles souhaitent travailler. En témoignent, les plus de 32 000 signatures du Manifeste pour un réveil écologique. Cette pétition initiée en 2018 rencontre un succès fulgurant auprès des étudiants des grandes écoles, s’engagent par ce biais à prendre en compte la question de l’impact sur l’environnement dans le choix de leur futur employeur. C’est un changement considérable des mentalités sur le monde du travail: les jeunes talents souhaitent de plus en plus que leurs préoccupations sociales et environnementales soient respectées par leurs employeurs.

Pour plus d’informations sur la question des ODD : https://africamutandi.com/ odd4africa /

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CANADA & MONDE En Afrique plus particulièrement, ces enjeux de responsabilité sociétale (RSE) sont tirés par les nouveaux entrepreneurs notamment engagés dans l’économie sociale et solidaire, ainsi que les «repats»: la diaspora ayant grandi et fait ses études à l’étranger désormais de retour sur le continent. Les attentes des nouvelles générations africaines quant à ces enjeux sont si importants que les grandes écoles sur le continent les intègrent à leurs programmes. Ainsi à ESSEC Afrique les étudiants peuvent désormais étudier le développement durable là où ceux d’HEC Afrique peuvent choisir le programme «Leadership durable». La mise en place de pratiques RSE par les entreprises constitue donc un facteur d ‘ Dès lors, si les organisations entendent recruter les meilleurs talents, elles doivent de modifier leurs pratiques RH vers un modèle plus respectueux des préoccupations sociales et environnementales. Concrètement, il s’agit pour ces dernières études d’une politique RSE robuste alignée sur la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) proposée par les Nations Unies pour l’horizon 2030, comprenant notamment le prix en compte de mesures relatives à la lutte contre le changement climatique, la mise en place d’énergies propres, l’égalité des sexes ou encore la décence du travail de chacun des partis pour l’organisation. Sur le continent

africain, bien qu’une hausse des initiatives soit observable, ces enjeux RSE sont encore trop peu développés ce qui peut s ‘ Alors que 70% de la diaspora envisage un jour de rentrer sur le continent, la difficulté à rencontrer des entreprises respectueuses de leurs convictions sociales et environnementales peut y constituer un frein considérable. Face à ce constat, Talent2Africa souhaite sensibiliser les employeurs à l’émergence de ces enjeux et aux opportunités relatives à leur mise en œuvre au sein de l’entreprise, notamment en terme d’attractivité pour le recrutement des talents. L’engagement de Talent2Africa sur ces enjeux de

RSE et d’ODD se traduit par des initiatives de solidarité telles que «Africa Diaspora Fights Coronavirus» visant à collecter des fonds pour aider quatre pouponnières au Sénégal. Mais également par son implication dans Africa Mutandi, une initiative globale à l’attention des parties pour le développement durable en Afrique. L’objectif d’Africa Mutandi est de porter les stratégies inclusives et l’innovation sociétale des acteurs publics et privés au service des ODD sur le continent. C’est donc tout naturellement que Talent2Africa et Africa Mutandi se sont devenus partenaires en se retrouvant autour de cette vision commune de l’avenir du continent. IntégrAction Magazine • Juin 2021

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Pourquoi avoir recours à un service d’outplacement ?

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’outplacement (ou reclassement) est un processus d’encadrement à la mobilité professionnelle. Il a pour objectif de rendre moins compliqué le mécanisme de rupture de contrat entre une entreprise et ses collaborateurs.

L’outplacement: coaching de transition et tremplin vers un nouvel emploi Moments de notre carrière professionnelle peuvent être assez sensibles et déstabilisant. Une rupture de contrat ou un licenciement sont par exemple des événements difficiles qui peuvent facilement déboussoler tout salarié.

C’est un service de reclassement externe réalisé par un cabinet en ressources humaines. Il consiste à guider et accompagner l’ancien salarié dans la recherche de son nouvel emploi ou bien dans le lancement de sa propre activité. Le conseiller est à l’écoute du candidat et lui prodigue soutien, conseils et expertise .

Pour permettre au salarié de rebondir et de pouvoir s’orienter de façon efficace, le consultant va aussi endosser une fonction de coach. En plus du support technique, il y a une dimension humaine qui s’ajoute ici. Elle se traduit par l’écoute, la compréhension de la personnalité et du plein potentiel du candidat qui sont désormais au centre de la démarche de l’outplacement. On parle ici de coaching parce que le consultant cherche à améliorer les compétences et la performance du candidat. Que ce soit dans le cadre d’une reconversion à travers des formations ou un nouveau projet, l’objectif est d’armer le candidat pour se repositionner favorablement et durablement sur son marché.

Processus d’évaluation et d’accompagnement Tout nouveau départ commence par un bilan. Bilan des choses accomplies et de ce qui reste à faire. C’est exactement le même procédé avec l’outplacement. En effet, le consultant RH va aider l’employé à faire un bilan à la fois personnel et professionnel. Ainsi, tous deux pourront cerner d’où ce dernier vient en terme de parcours et toutes les possibilités qui pourraient s’offrir à lui. Cela se fait en analysant d’abord le parcours du concerné afin de mieux le comprendre. Ensuite, le consultant aide l’ex-salarié à identifier ses points forts afin de les maximiser et de pouvoir mieux les utiliser à l’avenir. Les axes d’amélioration du candidat sont également analysés.

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L’outplacement est un véritable accélérateur de carrière. Il aide le bénéficiaire du service à faire les bons choix, en ayant à disposition tous les outils nécessaires. Le candidat évite ainsi les erreurs qu’il aurait pu commettre s’il n’était pas accompagné. Les avantages de l’outplacement L’entreprise, dans le but de se séparer d’un collaborateur dans les meilleures conditions, choisit elle-même le prestataire qui se charge-

ra du service d’outplacement. L’outplacement est bénéfique aux cadres des entreprises car il leur permet de se repositionner rapidement après un licenciement. La période de chômage est ainsi réduite et le salaire peut se remettre en activité dans une courte période. Il permet aussi au salarié de conserver son niveau de revenus ou même de l’augmenter. En effet, il est fréquent que les candidats accompagnés par un consultant en outplacement trouve un emploi mieux rémunéré que leur précédent. Faire confiance à un consultant en outplacement, c’est côté mettre toutes les chances de son pour obtenir un emploi en fonction de ses réelles capacités et expériences. L’outplacement est aussi très avantageux pour les entreprises. En facilitant le retour à l’emploi de ses salariés, celles-ci font preuve de responsabilité sociale. Elles soutiennent ainsi les efforts des gouvernements en contribuant à la réduction du chômage. Finalement, avoir recours à un service d’outplacement participe fortement à la bonne réputation de l’entreprise car celui-ci est perçu comme aidant les salariés dont il se sépare à retrouver un emploi. L’entreprise promeut ainsi des valeurs de respect, de considération et de reconnaissance des services et des efforts consentis par ses ex-salariés.


BILAN B ILAN D DU U S SALON ALON VIRTUEL V IRTUEL D DE E 1 2 L'EMPLOI L 'EMPLOI 0

3515 3 515 Nombre d'inscrits 354 3 54

Nombre de visiteurs (*)

49 4 9

Nombre d'exposants

de visites sur 13840 1 3840 Nombre les kiosques

422 4 22 661 6 61

Nombre d'offres d'emplois Nombre de postes disponibles

932 9 32

Nombre de clavardages

de clics 1259 1 259 Nombre POSTULEZ

(*) seuls les résidents permanents, PVtistes et personnes en possession d'un permis de travail étaient admissibles

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