Notice commune de fin d’études, ‘‘La Ronde, ou le récit d’un caisson vagabond’’, 2021.

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La Ronde

ou le récit d’un caisson vagabond

Guillaume Ardois, Cloé Guilbaud, Carole Lyssandre et Émilie Thabard

Notice commune de Projet de Fin d’Études ProtoLab 2021, studio encadré par Sylvain Gasté École Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes

La Ronde

ou le récit d’un caisson vagabond

Guillaume Ardois, Cloé Guilbaud, Carole Lyssandre et Émilie Thabard

Notice commune de Projet de Fin d’Études ProtoLab 2021, studio encadré par Sylvain Gasté Accompagné de Saweta Clouet, Hélène Guillemot et Wilfrid Lelou École Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes

Nous souhaitons d’abord remercier chaleureusement l’équipe pédagogique ProtoLab. Sylvain, pour son soutien, son engagement hors norme et sa réactivité en situa tion de crise : son calme a été source de stabilité dans ce projet. Saweta, pour ses re marques judicieuses qui n’ont cessé d’enrichir notre conception. Hélène, pour sa vision poli tique qui a su éclairer notre regard sur le contexte. Wilfrid, pour son humour et sa positivité, appliqués à ses réflexions spatiales.

À la team des étudiant·e·s ProtoLab : pour avoir su former un joyeux collectif et s’être serré les coudes tout au long de ce semestre.

À Alexis et l’équipe de l’atelier, pour votre aide et votre bienveillance : sans eux, ce Projet de Fin d’Études n’aurait pas pu voir le jour tel qu’il est.

À Jean-Louis et les membres du collectif SAGA, pour leur énergie volontaire et encourageante : grâce à leur temps et leurs connaissances du tissu social et solidaire nantais, nous avons pu rebondir rapidement au bon moment.

Aux usager·ère·s de La Maison du Peuple et la BASE, et plus particulièrement Nassim, Alice, Aurélie et François, pour leur accueil, leur ouverture et leur confiance.

À Clémentine, Thomas et le collectif d’habitant·e·s de Saint-André-des-Eaux.

À Christo, notre coéquipier d’amour.

Remerciements

Avant-propos Introduction

La naissance d’une équipe

Contexte politique d’un territoire À la découverte de Saint-André-Des-Eaux

Exploration sensible du site

Rencontre avec le collectif d’habitant·e·s Définition de nos intentions fortes

Étudiant·e·s ou maître d’œuvre ?

Premiers prototypages Passer le flambeau

Notices personnelles

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12 14 22 28 34 48 54 60 68 82
Sommaire

Cette notice commune est une entrée en matière du projet La Ronde, ou le récit d’un caisson vagabond. Elle retrace l’histoire de notre semestre, nos joies, nos imprévus, nos difficultés et surtout, la capacité de notre groupe à rebondir. Elle explique le contexte de notre travail, il est nécessaire de la lire en premier lieu pour comprendre chacune de nos notices personnelles.

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Avant-propos

ProtoLab est le résultat de la contraction de deux mots : Prototype et Laboratoire.

Prototype

- Premier exemplaire, modèle ; - Premier exemplaire construit d’un ensemble mécanique, d’un appareil, d’une ma chine et qui est destiné à en expérimenter en service les qualités en vue de la construction en série.

Laboratoire

En apposition après un nom, avec ou sans trait d’union, indique qu’un lieu sert à des travaux de recherche, à des essais, etc.

Ces définitions, issues du dictionnaire Larousse, constituent les points de dé part d’un studio de projet tourné vers l’expérimentation de la matière et la construction. Cette approche pédagogique, innovante, implique une démarche de recherche où nous, étudiant·e·s, sommes amené·e·s à penser le projet à travers la réalisation de prototypes à diverses échelles.

Outre sa valorisation de la conception par le faire, ProtoLab se différencie par son « cadre » dépassant le simple cadre universitaire. Chaque année, les étudiant·e·s sont confronté·e·s à des mises en situation réelle : leur projet répond aux besoins identifiés d’un lieu, il·elle·s rencontrent différent·e·s acteur·rice·s et interagissent avec les futur·e·s usager·ère·s du prototype final construit in fine sur site, apportant ainsi complexité et richesse au processus de fabrication.

Pour cette session 2021, ProtoLab propose deux sujets distincts, dont un en parte nariat avec Hameaux Légers. Cette association s’attaque à la question du logement à la fois sur la dimension sociale (mal ou non-logement) et écologique (pollution et artificialisation des sols causées par les habitats) ; elle milite pour l’intégration d’habitats réversibles sur nos territoires. Dans ce contexte, nous sommes invité·e·s à étudier la conception et la réa lisation de trois habitats réversibles démontables dans la commune de Saint-André-desEaux (Côtes-d’Armor), dans le cadre de la création d’un hameau léger. C’est ici que débute notre récit, avec l’étape clé de la constitution des groupes liée à des sensibilités communes.

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Introduction

Christo

La naissance d’une équipe

Ce qui me motive ? Pouvoir faire projet en créant du lien social.

Émilie Guillaume Carole Cloé

Penser les moyens de contribuer positi vement au territoire, autrement que par la métropole.

Mon leitmotiv, trouver du sens dans ma pratique et faire ma part.

J’aimerais rendre visible les différents modes d’habiter de nos territoires.

Je souhaite monter ma propre agence en Guinée.

Nous sommes un groupe de cinq étudiant·e·s en architecture, porté·e·s par une conscience écologique et des aspirations propres aux enjeux socio-politiques actuels. Ce concept d’habitat réversible nous a, comme tant d’autres dans ce stu dio, beaucoup séduit. Aussi, cette thématique nous invite à redéfinir nos besoins, déconstruire nos idées sur l’espace minimal pour nous ouvrir à de nouveaux modes d’habiter.

Toutefois, la sensibilité individuelle qui nous a particulièrement démarqué et uni autour de ce projet, est le désir de travailler sur les communs. Chacun·e à notre manière, nous avons été stimulé·e·s par les enjeux liés au facteur humain dans un collectif auto-géré, et notamment les questions que soulève la mutualisa tion des espaces de vie dans un groupe.

Nous souhaitions penser l’aménagement du site à l’échelle globale (l’articulation dans le territoire, ce qu’il donne à voir depuis l’espace public, etc) comme locale (ses usages internes, ses cheminements, les seuils d’intimité, etc). Bien que le sujet d’étude porte sur de l’habitat réversible démontable (et par conséquent, re montable ailleurs), l’accroche de l’habitat et son insertion au site, ainsi que la trace laissée, ont particulièrement suscité notre intérêt. Nous débutons nos recherches...

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Contexte politique d’un territoire

St-Brieuc

St-Malo Dinan Brest Quimper Lorient Vannes St-Nazaire

St-André-des-Eaux Communes adhérentes à BRUDED

Communautés de communes ad hérentes à BRUDED

Communautés de communes de Dinan comprenant Saint-André-DesEaux

Langouët

Rennes

Plus de 200 collectivités engagées dans le réseau BRUDED

Nantes

Le site se trouve à Saint-André-des-Eaux, une commune d’environs 300 habitant·e·s située dans les Côtes-d’Armor.

Comment ce projet d’hameau léger est-il né à cet endroit particulier ?

Depuis 2017, Saint-André-des-Eaux a rejoint BRUDED (Bretagne Rurale et rUrbaine pour un Développement Durable) un réseau d’échanges entre collectivités engagées dans des projets de développement local, écologique et solidaire.

En octobre 2020, le maire et deux élus rencontrent Les Hameaux Légers lors d’un évènement BRUDED. À ce moment là, plusieurs circonstances forment un terreau favorable à l’ouverture d’un hameau léger. D’une part, le dernier commerce de la commune, le ca fé-concert L’Éprouvette, menace de fermer faute de repreneur·se·s. D’autre part, la mairie devient propriétaire d’un terrain constructible et arboré de 5000 m², en centre-bourg. Un groupe d’ami·e·s, constitué de membres de l’association, a un coup de cœur pour SaintAndré-des-Eaux. Il·elle·s décident alors de postuler pour créer un hameau léger, rependre le café sous forme de Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) et maintenir son activité culturelle.

En décembre 2020, le conseil municipal vote le soutien au projet et un bail emphy téotique de 80 ans promet d’être signé dans les semaines qui suivent.

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Extrait d’un tract écrit à l’encontre du projet de hameau léger porté par le collectif

Contexte politique d’un territoire

Cependant, tou·te·s les habitant·e·s ne sont pas de l’avis de la mairie. Par la suite, des tracts incendiaires anonymes font leur apparition dans les boîtes aux lettres de la commune.

Pour la petite histoire, le réseau BRUDED a été co-fondé par Daniel Cueff, maire de Langouët entre 1999 et 2020, militant de l’écologie politique et personnalité proche de l’association Hameaux Légers. Il est notamment connu du grand public suite à son arrêté anti-pesticides du 18 mai 2019, limitant l’épandage des pesticides dans sa commune à moins de 150 mètres des habitations.

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30 % 25 % 20 % 15 % 10 % 5 % 0 Résultats du premier tour des élections présidentielles en 2017

Hamon

J-L. Mélenchon LFI M. Le Pen RN E. Macron LREM B.
PS F.Fillon LR N.
Contexte politique d’un territoire 35 % 30,7 % 20,1 % 16,5 % 11,0 % 9,2 % 3,7 % DLF
Dupont-Aignan

Nous prenons alors conscience que le paysage politique de Saint-André-des-Eaux est très contrasté. Bien que le conseil municipal affiche la volonté d’un développement éco logique et solidaire, l’hostilité de certain·e·s à l’égard de ce projet rappelle le clivage qui divise deux visions du monde.

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Le terrain se situe à la rotule entre les écolos, ‘‘la clique’’ comme on les appelle, et les conservateurs, agriculteurs du coin.

Ici, le hameau léger

Autoconstruction de maisons en bois Loc’ !

Jardin J-P

Permaculture

Ecolobois

Terrain d’agriculture

Ferme agricole

Base nautique

L’Éprouvette La mairie

Le hameau léger prendrait place au cœur de la commune, au cœur des débats, au cœur des divergences d’opinions. Visible par tou·te·s depuis la route principale, il questionne : fera t-il l’objet d’une rupture entre andréanais·e·s, ou sera t-il la vitrine d’une ouverture des possibles ? À travers la reprise de l’Éprouvette, le collectif d’habitant·e·s a pour ambition de faire le lien entre les différent·e·s acteur·rice·s et mentalités présentes à Saint-André-des-Eaux. Il·elle·s souhaitent en faire un lieu de vie et de partage répondant aux besoins locaux identifiés (café, épicerie, restauration).

Le jeudi 26 mars, nous prenons la route pour découvrir de nos propres yeux ce site et dissiper le mystère qui l’entoure.

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À la découverte de Saint-André-des-Eaux

Saint-André-des-Eaux, ce sont ses élu·e·s, ses habitant·e·s, et une histoire liée à l’agriculture. Lors de notre visite, nous observons un paysage rural constitué de prairies et champs cultivés. Ces exploitations sont accompagnées d’anciens corps de ferme, autrefois destinés à l’hivernage des animaux ou au stockage du fourrage.

Traversé par le cours de la Rance et quelques-uns de ses petits affluents, nous découvrons un territoire marqué par une forte hydrographie. Curieux·ses, nous nous intéressons à l’évo lution de sa physionomie : l’étang de Bétineuc était autrefois une prairie humide, transfor mée en sablière (extraction de graviers) puis en étang, support aujourd’hui d’une base de loisirs.

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À
de
la découverte
Saint-André-des-Eaux

En poursuivant notre enquête de terrain, nous rencontrons Jean-Pierre, membre du conseil municipal et figure emblématique de Saint-André-des-Eaux. À ses côtés, nous découvrons les merveilles de son jardin naturaliste : le Jardin des Saules.

Espaces préservés, tantôt sauvages, puis apprivoisés, allées enherbées, platesbandes cultivées, jeux de topographies, chemins creux, talus, bosquets... Quelle diversité ! Ensemble, nous marchons le long de l’allée des lianes, sous une voûte végétale bordée de rosiers lianes et d’arbustes, puis nous empruntons le champ des Malus, planté de fruitiers. Notre déambulation se poursuit au fil de l’eau, le jardin de la fontaine finit sa course au pré des flamboyants, dans la mare centrale.

Au cours de nos conversations, l’architecte retraité et concepteur de maisons bioclimatiques nous expose son point de vue sur le projet d’hameau léger. Il soutient cette initiative alternative et défend son potentiel, architectural (démocratisation des habitats réversibles) comme humain (implantation d’un jeune collectif dynamique). Il a hâte de voir ses futur·e·s voisin·e·s installé·e·s !

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Bonjour, vous êtes les Hameaux Légers ?

Non, on est de l’école d’archi.

Ah c’est super ! Je fais parti du conseil municipal, c’est un peu grâce à moi que les Hameaux Légers sont là.

Oh, merci beaucoup !

Bon courage pour votre projet !

Nos étonnements se poursuivent : durant cette journée, nous croisons exclusivement le chemin de personnes favorables au projet, curieuses de notre présence et bienveillantes.

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Four à pain

Longère

Labasenautique

Haie de thuyas

Hangar

Jardin des Saules Chemin des Brouettes

Ancienne route

L’Éprouvette

Exploration sensible du site

La parcelle arborée de 5000 m² est plus riche et complexe que ce que nous avions imaginé. Sa végétation, ses strates et dénivelés, ses murets de bauge et de pierre, son vieux four à pain, la longère avoisinante, nous laissent deviner le témoignage et les vestiges d’un passé relié à la culture de la terre.

Après quelques recherches, nous apprenons que nous nous trouvons sur une an cienne ferme initialement composée de deux bâtisses. Dans les années 90, la réalisation d’un contournement routier sépare le bâti des terres agricoles. Les bâtiments sont scindés, puis vendus pour un usage domestique. Une haie monospécifique de thuyas est plantée, elle matérialise désormais les nouvelles limites parcellaires.

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Exploration sensible du site

En parcourant le site, nous percevons des ambiances très contrastées. La végétation structure notre perception du lieu : elle découpe l’espace, génère des seuils, crée des passages. Au fil de la déambulation, le terrain se transforme et nous offre de nouveaux décors.

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Exploration sensible du site

Le bruit des rares voitures de la départementale se dilue lorsque nous pénétrons une clairière lumineuse, parsemée d’arbres fruitiers et de bosquets. Au cœur du terrain, quelques vieux chênes forment une canopée. Un hangar apparaît, il abrite des monticules de bois coupé. Plusieurs troncs encerclent le sol pleureur, majestueux. De ces assises, on observe la longère en pierres, on découvre le four à pain. Plus haut, un jardin potager dans le passé, aujourd’hui baigné de lumière et préservé de l’humidité. On traverse un talus, on longe une haie de Thuyas, une parcelle triangulaire se dévoile peu à peu. Une percée visuelle entraîne notre regard vers le Jardin des Saules où l’on devine l’existence d’un ancien pas sage, le chemin des Brouettes.

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« On a tout quitté pour défendre l’habitat réversible ! On souhaite démontrer qu’il est possible de devenir propriétaire d’un habitat écolo à moindre coût. »

Vincent et Juliette Clément

Rencontre avec le collectif d’habitant.e.s

Nolwenn

Clémentine et Xavier

Thibault et Pauline

« On s’est rencontré il y a 6 mois et tout nous oppose. »

Coralie

Thomas, Maël et Clémentine

« On souhaite vivre dans un endroit chaleureux, ludique et lumineux. Ce sera notre cocon, où l’on pourra méditer, mais aussi un espace adapté à Maël, où il pourra expérimenter en toute liberté. »

Un groupe sensible qui souhaite écrire une nouvelle histoire à travers le dessin d‘une architecture.

Émilie, Guillaume, Carole, Cloé et Christo

Dans ce paysage, nous rencontrons les habitant·e·s du futur hameau léger. C’est un groupe d’ami·e·s, jeunes et dynamiques, majoritairement membres de l’association Hameaux Légers. Ce sont treize individu·e·s, dont deux enfants en bas-âge, constituant sept foyers. Il·elle·s partagent le goût de l’aventure, l’expérience de la vie nomade et des espaces minimals. Leurs individualités sont éclectiques et les chemins de vie qui les ont conduit ici, uniques. Ensemble, il·elle·s avancent aujourd’hui vers un but commun : vivre en collectif auto-géré.

Ce jour-là, nous nous rapprochons particulièrement de Clémentine, Thomas et leur fils Maël.

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CLÉMENTINE

Jeune trentenaire, mère de Maël, originaire de Normandie.

Danseuse étoile et professeure de danse classique pendant plusieurs années, Clémentine débute sa carrière à Paris avec l’envie de mener une vie de bohème et d’artiste dans la capitale. Elle est rat trapée par le rythme métro-boulot-dodo.

THOMAS

Jeune trentenaire, père de Maël, originaire de Normandie.

Ingénieur du son de formation, Thomas a travaillé plusieurs années à Paris dans le domaine du cinéma. Il observe peu à peu une perte de sens dans l’exercice de sa profession, devenue l’axe central de sa vie.

Inspiré par la pédagogie Montessori, le couple souhaite lui offrir un environnement riche, source d’ap prentissage et d’autonomie pour le développement de leur enfant.

Clémentine et Thomas sont poètes, rêveur·se·s, utopistes. Contrairement aux autres foyers, il·elle·s évoquent ni technique constructive spécifique, ni volumétrie définie, ni image de référence précise. Dans leur cahier des charges, ce sont les seul·e·s à ne pas indiquer de mètre carré ! Au cours de nos échanges, il·elle·s nous parlent plutôt d’intentions, d’usages, d’envies. Leur manière de se projeter dans leur habitat réversible nous séduit. Cette ouverture d’esprit et cette liberté dans la conception nous apparaît comme un merveilleux champs des possibles.

Mais qui sont-il·elle·s réellement ? Et comment se sont-il·elle·s retrouvé·e·s à prendre part à cette aventure ?

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Rencontre avec le collectif d’habitant.e.s

Clémentine et Thomas nous partagent leurs parcours, leurs obstacles comme leurs révélations et le cheminement intérieur qui les a guidé ici.

Fatigué·e·s de leur quotidien à Paris, il·elle·s décident de prendre une pause pour se ressourcer et partent voyager 7 mois en Asie du Sud-Est. En Inde, leur introspection les mène à participer à une retraite de méditation Vipassana : cette expérience les chamboule profondément et leur « remet les compteurs à zéro ». Suite à cette prise de conscience, il·elle·s décident de quitter définitivement Paris. À leur retour en France, Clémentine et Thomas rendent leur appartement et achètent un camion (mercedes 406D) qu’il·elle·s amé nagent en habitat temporaire. Il·elle·s prennent la route pendant un an et effectuent un tour des écolieux, où il·elle·s s’inspirent de nouvelles manières d’habiter, plus respectueuses de l’humain et son environnement.

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Rencontre avec le collectif d’habitant.e.s

Depuis plus d’un an, Clémentine et Thomas sont les heureux parents de Maël. La vie en camion s’est révélée inadaptée à leur nouvelle situation de famille, particulièrement l’hiver. Aujourd’hui, il·elle·s ont un désir de stabilité et souhaitent s’installer en habitat réversible, sobre mais confortable, dans un collectif autonome qui réponde à leurs valeurs. Ancien·ne·s membres et ami·e·s des Hameaux Légers, Clémentine, Thomas et Maël ont ainsi rejoint le collectif de Saint-André-des-Eaux.

Dans un futur proche, le couple souhaite exercer des activités diversifiées (bénévoles comme lucratives) en lien avec le territoire qui les entoure et ses besoins identifiés. Thomas est particulièrement intéressé par les activités manuelles liées à l’écoconstruction et Clémentine, par la création d’un atelier de production de matériel Montessori. Il·elle·s aimeraient également s’investir à l’Éprouvette, le café-concert de la commune.

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Clémentine et Thomas nous dévoilent leur perception propre du terrain. L’endroit qu’il·elle·s préfèrent ? Le coin de la parcelle triangulaire, accolé au thuyas, à l’ombre d’un vieux chêne. À travers le récit de leurs projections, il·elle·s cherchent à qualifier l’habitat réversible de leur rêve.

« L’architecture peut avoir un rôle assez incroyable sur le corps. Je suis très sensible à l’énergie des espaces courbes, les ronds, leur centre. »

« Cet espace est modulable, je peux travailler, faire du yoga, coudre et me reposer en toute séré nité. »

discuter«Jenousimaginesouslacouette, étoiles.toutenadmirantlesUnefaibleaverse nousberce:quelledouce musique.»

Rencontre avec le collectif d’habitant.e.s

Dissimulé par la sensibilité et la poésie de leurs discours, l’analyse des propos de Clémentine et Thomas révèle un véritable programme. Afin de nous aider dans notre réflexion et mieux nous approprier le sujet, nous synthétisons les informations données.

Pour réaliser leur rêve, Clémentine et Thomas nous proposent un budget compris entre 10 000€ et 15 000€. Leur priorité est de construire un habitat qui réponde à leurs be soins fondamentaux, facile à démonter et pérenne. Un habitat qu’il·elle·s peuvent revendre en cas de nécessité.

PROGRAMME

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1 chambre adulte 1 espace pour Maël kitchenette espace repas espace bureau modulable, où Clémentine travaille et coud espace détente pour lire, écouter la musique, faire du yoga cocon pour méditer ensemble nid haut perché où Thomas peut s’isoler emplacement poelito et stockage bois sas d’entrée espace extérieur protégé des intempéries, pour vivre dehors toute l’année jardin aromatique

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TECHNIQUES CONSTRUCTIVES

construction légère sur plots ou pilotis, respectueuse des sols habitat démontable et remontable facilement isolation thermique confortable, en hiver comme en été conception bioclimatique et durable matériaux locaux et biosourcés réservations pour l’électricité (arrivée panneaux solaires dans placard électrique) acoustique agréable, avec faible réverbération

LES PETITS +

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nichoirs oiseaux et chauve-souris dans les façades liaison couverte entre l’habitat, le jardin aromatique et les espaces communs claies de suspension des bouquets aromatiques

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Définition de nos intentions fortes

Par la suite, nous cherchons à identifier les axes de réflexion majeurs qui guide ront ce semestre. Avant cette rencontre avec les habitant·e·s, nous avions déjà exprimé des envies au sein de notre groupe (penser le jeu, la modularité, le travail sur les seuils d’intimité au sein d’un collectif, l’insertion du futur prototype dans son environnement, etc). L’exploration du site et notre découverte de Clémentine, Thomas et Maël, ont consi dérablement enrichi notre processus de conception. Comment formaliser ces premières intentions ?

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Définition de nos intentions fortes

D’abord, nous étudions des références... La hutte guinéenne nous inspire beaucoup : son rapport à l’extérieur, sa coursive, la force de sa volumétrie ; elle devient pour nous un point d’entrée dans le projet. D’autres influences s’ajoutent à notre atlas de réflexion, comme l’architecture traditionnelle japonaise (parois coulissantes, continuité entre intérieur et extérieur, organisation des espaces par le vide) ou l’héliyourte (habitat réversible circulaire démontable, structure autoportante, géométrie harmonieuse).

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Définition de nos intentions fortes

Puis nous nous aventurons dans des expérimentations formelles, en maquette. Expression très littérale de nos intentions, elles sont ludiques, démontables, modulables. Rien n’est figé, tout se transforme : elles sont supports de nos recherches volumétriques.

Ici, nous revisitons l’héliyourte et sa géométrie : comment faire de l’habitat réversible démontable circulaire innovant, sans recréer une yourte ?

Nous dessinons différentes typologies de parois modulables, avec lesquelles nous jouons : comment cadrer le paysage, dégager des vues intérieures accessibles à tou·te·s (hauteur des yeux adaptée à l’en fant) et générer de l’intimité ? Quel rythme donner à nos façades ?

Nous testons différentes coursives et terrasses : où se placent-elles, de quelle manière impactent-elles l’espace ? Quelles connexions avec l’extérieur ?

Nous souhaitons travailler la surface de cet habitat (toiture) comme sa sous-face (pilotis) : quels usages, quelles qualités ? Comment s’amuser, tout en respectant le PLUi de Saint-André-des-Eaux ?

Nous portons également l’ambition de détourner le cadre donné par la famille : dans notre posture de concepteur·rice·s, il est important pour nous de maîtriser notre insertion sur le site. Nous aspirons à développer des murs en bauges dans ce projet, comme empreinte positive d’un habitat réversible démontable. Témoins de son passage, ces murs biodégradables deviennent le support de la faune et la flore locale. Perçus comme une nouvelle façade, ils font l’objet d’une adaptation pertinente au paysage architectural sur lequel ils viennent s’inscrire. Enfin, ils permettent une appropriation propre aux envies et besoins des éventuel·le·s futur·e·s occupant·e·s de l’habitat : chantier participatif, possible extension, modification de la volumétrie globale.

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Attentes d’un foyer

É tudiant e s ou maître d’oeuvre ?

Avoir notre maison construite Rêves Programme Besoins

Thomas, Clémentine et Maël

Nos attentes et volontés ?

Attentes pédagogiques

Émilie, Guillaume, Carole, Cloé et Christo

Des contraintes

N’oubliez pas que vous êtes des étudiants !!!

Faire un prototype

Le budget, la construction, les délais de commande des matériaux

Dans notre parcours universitaire, nous concevons usuellement des projets fictifs : à ce moment là, les retours de nos enseignant·e·s et nos propres intentions spatiales fa çonnent notre processus de réflexion. Dans le milieu professionnel, le rapport entre maître d’œuvre et maître d’ouvrage régit notre création. Ici, nous sommes un groupe de cinq étu diant·e·s qui, le temps d’un semestre, construit une réponse concrète aux besoins exprimés par une famille. Majoritairement en Projet de Fin d’Études, il faut d’abord veiller à l’horizontalité de nos rapports et que chacun·e d’entre nous trouve sa place dans le projet. Notre situation est délicate, car nous devons également être à l’écoute de diverses demandes extérieures : nous sommes l’unique intermédiaire d’un triangle relationnel parfois inconfortable.

Peu à peu, nous nous confrontons aux difficultés de composer avec les attentes de Clémentine et Thomas, celles pédagogiques et nos envies personnelles. En plus des contraintes et aléas d’un projet réel, nous nous trouvons dans une temporalité très serrée (3 mois pour concevoir et construire un prototype habitable en période Covid-19) et bénéfi cions d’un budget particulièrement limité (15 000€ max pour un habitat réversible fini).

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É tudiant e s ou maître d’oeuvre ?

C’est quoi ces plans meublés Autocad ?! Vous n’allez pas nous faire une maison miniature quand même !

Pour cela, nous avons failli nous perdre en chemin... Cette maquette illustre un moment charnière de notre semestre, où nous devions présenter une proposition tangible à la famille. Afin de les rassurer et nous rassurer, par peur de ne pas être pris au sérieux, nous avons produit une architecture ‘‘sécurisante’’, qui mettait entre parenthèse bon nombre de nos principes fondateurs. Cet objet symbolise une posture dans laquelle nous avons peu à peu dérivé : une relation commanditaire - maître d’œuvre.

Pour stimuler de nouveau notre créativité et enrichir notre conception, nous avions besoin de retourner à la source : la formalisation de nos intentions initiales.

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É tudiant e s ou maître d’oeuvre ?

l’étoile filante, celui qui guide notre réflexion et nous porte chance.

Nous nous recentrons sur l’essentiel : nous choisissons de réaliser un habitat ré versible courbe, modulaire, démontable et ludique. Pour ce faire, nous nous réapproprions notre concept phare, celui qui nous met tous et toutes d’accord dans ce projet : le cercle dans le carré.

Pourquoi

cette idée nous fait tant vibrer ?

D’un point de vue symbolique, le cercle représente les cieux, le divin, la spiritualité ; le carré figure la terre, l’ancrage au sol, les racines. C’est une métaphore du nid de cette famille, haut perché, et de son adaptation à la réalité du site.

Ce schéma devient support d’une volonté constructive : nous souhaitons séparer l’isolant (cercle) et l’étanchéité (carré) de l’habitat. Cette opération facilite à la fois la mise en œuvre du projet et sa démontabilité.

Elle génère également de nouveaux usages : la coursive ainsi créée est une exten sion de l’habitat aux multiples appropriations. C’est un espace couvert pensé comme une continuité de l’intérieur vers l’extérieur, en connexion avec la nature avoisinante.

Enfin, nous jouons ici avec l’imaginaire collectif des constructions usuelles : de l’extérieur, nos façades donnent à voir un habitat cubique, toit double-pente, à la volumétrie conventionnelle. En réalité, Clémentine, Thomas et Maël jouissent d’un espace intérieur circulaire ! Les jours de beau temps, les parois de la coursive s’ouvrent et révèlent aux yeux de tou·te·s le cylindre modulaire.

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90 cm

Premiers prototypages

56 cm

cm 10 cm 15 cm 5 cm

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Peu de temps après cette illumination, nous entrons dans la phase Proto-Proto de notre studio : l’équipe ProtoLab prend d’assaut l’atelier de fabrication de notre école, nos expérimentations induisent désormais la création de prototypes.

Pour répondre à notre désir de parois courbes, modulables, démontables et lu diques, nous imaginons un système de modules de petites dimensions, facilement trans portables. Accueillant l’isolant en leur centre, ces modules ont comme spécificité des « languettes » étirées vers l’intérieur et l’extérieur. Ces dernières présentent un double usage :  le premier est d’être support à l’assemblage des modules entre eux (par simple boulonnage) ; le deuxième est d‘offrir une diversité d’utilisations et d’appropriations à l’intérieur comme à l’extérieur de l’habitat, libérant ainsi les espaces de vie.

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Premiers prototypages

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Premiers prototypages

Coupe-façade du projet La Ronde, ou le récit d’un caisson vagabond

Tous assemblés, ces modules forment un cylindre pouvant s’adapter à son terrain, son orientation, les besoins et envies des habitant·e·s, les usages de chacun·e·s, l’évolution de leurs modes d’habiter... pour répondre aux enjeux sociaux et écologiques actuels, tout en gardant une part de rêve et de créativité dans la conception architecturale.

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Coupe axonométrique des usages du projet La Ronde, ou le récit d’un caisson vagabond

Cet habitat, nous l’avons imaginé et conçu en collaboration avec Clémentine et Thomas, pour répondre aux besoins exprimés par leur famille. Il correspond à une concréti sation viable de leur utopie.

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Passer le flambeau

Mais comme vous l’aurez compris avec le titre de notre notice commune, notre caisson vagabonde et nous voici seulement au début de son épopée...

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ATTENTE : Juillet 2021 Continuer l’habitat par de l’autoconstruction

Temps

Envie d’expérimentation

Passer le flambeau

ATTENTE : Juillet 2021 Installation dans notre maison

Les autres foyers

ATTENTE : Juin 2021 Diplôme et prototypage d’une partie de l’habitat

Inquiétude

Pénurie de matériaux pédagogique de la famille continuer la construction par nous-même ! »

Lundi 17 mai, cette famille prend conscience qu’elle n’est pas prête à s’engager financièrement dans le projet. En dépit de notre transparence sur notre statut étudiant, nos délais de construction et les enjeux de prototypage liés à notre studio, Clémentine et Thomas expriment le souhait irréalisable de leur livrer un habitat réversible achevé d’ici fin juin. Il·elle·s n’avaient pas saisi tou·te·s les modalités du partenariat avec l’ENSA Nantes, et plus particulièrement notre studio ProtoLab. Un peu tardivement, le couple réalise qu’il se trouve dans une dynamique différente des deux autres foyers engagés : avec Maël, leur fils, il leur apparaît impossible de poursuivre le chantier en autoconstruction. À l’écoute de leurs difficultés, nous nous quittons en bons termes.

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La Maison du Peuple

La Maison du Peuple

Théâtre Graslin en zone occupée

Passer le flambeau

SAGA

La BASE

Alice Nass Aurélie François

Du Monde dans la Classe

Jean-Louis

La Maison de Quartier de l’Île

Coucou c’est Nous Carole

Le squat des Baronnies

École d’architecture

L’Autre Cantine

L’Autre Cantine

ProtoLab est un studio de construction : dans le cadre de notre Projet de Fin d’Études, nous serons amené·e·s à présenter un prototype final. Au sein de notre groupe, nous fonctionnons à l’engagement : il est complexe pour nous de produire sans but précis.

Comment redonner du sens à ce projet ?

Nous nous rapprochons alors du tissu social et solidaire nantais, dans lequel nous avons déjà un pieds. Pendant une semaine, nous rencontrons divers acteur·rice·s de la ville, issu·e·s de notre réseau associatif ou de relations personnelles, et explorons ensemble différentes pistes de projet.

Le temps presse, nous devons prendre une décision rapidement. Une option nous semble particulièrement intéressante : travailler avec La Maison du Peuple.

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Passer le flambeau

Hébergement hommes

Bibliothèque et accès gymnase

Hébergement familles et femmes Locaux de la BASE Cantine Préau

Cours de français

La répartition des espaces à La Maison du Peuple, juin 2021

Créée par le mouvement des gilets jaunes en octobre 2019, La Maison du Peuple (MdP) se définit comme un centre social autogéré, qui accueille sans condition, des hommes, femmes et enfants sans-abris de tous horizons. Le collectif leur fournit un toit, un repas par jour et l’accès à un free-shop pour les vêtements. C’est un espace de liberté en plein cœur du centre ville nantais qui, comme son nom l’indique, est animé par des gens du peuple.

Ce lieu de vie prend place dans un ancien collège privé, quartier Graslin. Ses 12 000 m² de locaux, abandonnés depuis 2013, permettent aujourd’hui la mise à l’abri d’une soixantaine de personnes (dont 60 % d’exilé·e·s). Portant l’étiquette d’un squat depuis son ouverture, un bail précaire est signé avec le diocèse en mars 2020, propriétaire du lieu. Il est interrompu en juillet 2020 : l’emplacement est destiné à être vendu pour être transformé en centre commercial. Aujourd’hui encore, le collectif est en négociation avec le propriétaire et la préfecture pour obtenir l’autorisation de rester dans le bâtiment jusqu’au début des travaux, initialement prévus en 2022.

Plus qu’un centre d’hébergement d’urgence, la MdP est devenue au fil du temps un lieu d’expérimentation sociale et d’émulation à l’énergie bouillonnante. Les mondes et les cultures se mélangent pour travailler collectivement à un autre modèle de société, laissant émerger de belles initiatives. Ici, nous connaissons personnellement les associa tions Coucou c’est Nous (ENSA Nantes) et Du Monde dans la Classe (Maison de Quartier de l’Île) : elles offrent quotidiennement des cours de français au public exilé. Depuis quelques mois, la MdP accueille également la BASE : Base d’Action Sociale et Écologiste. Ce regroupement de 25 associations et collectifs nantais a installé son QG dans un bâti ment annexe du collège.

Sur place, nous échangeons avec Nassim et Alice, habitant·e·s de la MdP, ainsi qu’Aurélie et François, militant·e·s actif·ve·s membres de la BASE.

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Passer le flambeau

Moment de réflexion collective à la MdP, avec les usager·ère·s du lieu

Assis·e·s autour d’une table, nos stylos circulent : nous réfléchissons aux nouvelles appropriations possibles des modules, en cohérence avec les besoins identifiés du site. Les habitant·e·s expriment notamment un besoin de repos et de tranquillité, denrée rare voire inexistante dans ce lieu de vie collective. De leur côté, les membres de la BASE ciblent l’accueil hebdomadaire du public, avec des usages comme une buvette, un lieu d’exposition & affichage, un free-shop.

Ensemble, nous choisissons de construire un cocon, un volume circulaire de 14 m² prenant place dans l’ancienne cour de récréation. Cette « boîte à silence » permettrait aux habitant·e·s de bénéficier d’un lieu calme, ressourçant, apaisant. Ses usages seraient multiples : lecture, méditation, yoga, atelier d’art thérapie, etc. Tous les dimanches, l’exté rieur du cylindre se transforme : ses modules se déploient et deviennent le support du café solidaire de la BASE.

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Suite à une réflexion sur l’optimisation de notre budget, le coût total de ce nouveau projet s’élève à 4780 €.

Comment pouvons nous réussir à le concrétiser ?

Notre groupe se lance alors dans une quête frénétique de subventions, mécénats et partenariats. À force de persévérance, nous développons divers liens avec des acteur·rice·s de la construction et du développement de nos territoires. Mais c’est surtout grâce à la so lidarité présente dans notre studio de projet et l’aide précieuse d’Alexis Paszkowski, réfé rent des commandes de notre école, que nous avons pu réunir aujourd’hui les 3/4 de cette somme ou des matériaux nécessaires à la construction de ce projet.

À l’heure actuelle, il nous manque encore 1090 € pour que cet espace voit le jour tel qu’il a été imaginé.

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La Maison du Peuple, c’est la maison de tous et toutes. Elle accueille des personnes dont beaucoup ne se préoccupent pas, elle se démène pour les aider, pour nous aider. Pour apporter du confort à des individu.e.s qui ont des chemins de vie que nous ne pouvons même pas imaginer. Ici, nous militons pour faire respecter les droits des Hommes : le droit au logement, le droit de se nourrir ou le droit de vivre. Dans cette lutte quotidienne, nous nous battons pour prendre soin de chacun.e. Mais pour pouvoir aider les autres, il faut également prendre soin de soi : c’est pourquoi il est nécessaire pour nous d’avoir accès à des temps de pause. Pour tout cela, nous vous remercions de nous aider à offrir à La Maison du Peuple cet espace de repos et nous vous invitons à venir visiter les lieux pour comprendre ce qu’il s’y passe.

Passer le flambeau

Nassim Extrait de la campagne de financement participative menée pour le projet

Lorsque Clémentine et Thomas ont pris la décision de se retirer, nous avons du apprendre à rebondir dans ce projet : trouver un nouvel usage utile au bien-commun, mais aussi l’argent pour le réaliser. Notre étoile filante est-elle toujours présente ? Serons-nous en mesure de construire ce projet à La Maison du Peuple, qui plus est dans les délais ?

Pour découvrir de vos propres yeux les prochaines aventures de notre ronde et de son caisson vagabond, nous vous donnons rendez-vous mardi 29 juin 2021, à 9h, à l’école d’architecture de Nantes. En attendant, nous vous offrons la possibilité de vous plonger dans nos réflexions individuelles (notices personnelles). Bonne lecture, et à très vite !

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APPREN-TISSAGE

U N E G R E F F E U T O P I Q U E ?

Guillaume Ardois Guillaume Ardois

Notices personnelles

Notices personnelles

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Ancrage Rencontres Léger Invisibilité Empreinte humaine Moded'habiterrérversible

La trace de la ronde

L’empreinte d’une architecture réversible

Cloé Guilbaud Cloé Guilbaud

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Notices personnelles
Notices personnelles

La ronde, Une histoire de toits

Réflexion sur l’habitat réversible et son insertion dans un paysage rural Émilie Thabard

87 Notices personnelles
personnelles
Notices

Cette notice commune est une entrée en matière du projet La Ronde, ou le récit d’un caisson vagabond. Elle retrace l’histoire de notre semestre, nos joies, nos imprévus, nos difficultés et surtout, la capacité de notre groupe à rebondir.

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Notice commune de fin d’études, ‘‘La Ronde, ou le récit d’un caisson vagabond’’, 2021. by carolelyssandre - Issuu