
en couverture : photographie personnelle, Ayutthaya, Thaïlande, 2018
architecte D.E 10/08/1996 permis B
a. 5 rue Montault, 49100 Angers m. carole.lyssandre@hotmail.fr p. (+33) 7 70 21 88 58
formation
École Nationale Supérieure d’Architecture (ENSA), Nantes (44) master en architecture - 2021
. Diplôme d’État en architecture avec les félicitations du jury
La Ronde, ou le récit d’un caisson vagabond, la Maison du Peuple, Nantes (44) - 2021 . conception et construction d’un habitat réversible, en partenariat avec l’association Hameaux Légers, dans le cadre du studio de projet ProtoLab
. mémoire de master avec les félicitations du jury
Les chemins des possibles, en route pour notre Liberté 216 p. (hors annexe) - 2020 . mémoire action à la rencontre des décroissant·e·s, mise en place de protocoles immersifs au sein de plusieurs écolieux : la Maison Autonome et l’écohameau du Ruisseau (44), l’écovillage de Pourgues (09), le Hameau des Buis (07), Eotopia (71), la Multiversité Bidouill’Art (84) séjours cumulés de 3 mois, dans le cadre du séminaire bien vivre milieu, architecture, matière
expériences professionnelles
Kuncho design, architecture products and fashion stage de fin d’études, Addis Abeba, Éthiopie - 2021 (3 mois) . conception et construction de l’aménagement intérieur des locaux de l’agence . communication visuelle, modélisation 3D et chantiers participatifs sur les projets en cours
Métisse architecture stage facultatif, Bressuire (79) - 2020 (1 mois)
Michel Couffy architecte stage facultatif, Pau (64) - 2018 (1 mois)
expositions habitat à défendre, habiter pour défendre, évènement ‘‘Grandes Portes Ouvertes’’ expo temporaire, Ambassada, ancienne ZAD de Notre-Dame-des-Landes (44), 27/09/20 . réalisation d’une scénographie pour sensibiliser le public à la lutte actuelle des habitant·e·s du lieu : modifier le PLUi d’Erdre et Gesvres, pour assurer la pérennité de leurs modes d’habiter
expérience personnelle et engagement associatif
maison Lyssandre permanence architecturale, Saint-Cricq-Villeneuve (40) - 2022 (6 mois)
. restauration d’une maison individuelle et mise en place d’un réseau d’entraide pour le maintien à domicile d’un couple de personnes âgées
partenariat HL & ENSAN porteuse de projet, Nantes (44) - 2021 (1 an)
. création d’un partenariat entre l’association Hameaux Légers, qui œuvre pour la démocratisation des habitats réversibles sur nos territoires, et le studio de projet ProtoLab à l’ENSA Nantes, où 21 étudiant·e·s de master s’engagent et aboutissent à la réalisation de 4 habitats réversibles
association coucou c’est NOUS co-créatrice et présidente, Nantes (44) - 2021 (3 ans)

. association étudiante pour l’accompagnement et l’inclusion des personnes exilées, organisation de cours de français, d’activités sportives et culturelles hebdomadaires dans les locaux de l’ENSAN, puis à la Maison du Peuple
dispositif Divers(c)ités, égalité des chances, ARDEPA médiation en bénévolat, Nantes (44) - 2019
. interventions ponctuelles auprès de lycéen·ne·s afin de les ouvrir à la culture architecturale et aborder ensemble les enjeux liés à la fabrique de la ville
expériences diverses en chantiers participatifs :
. maçonnerie pierre & chaux, chantier école du RAB (Réseau Autonome du Bâtiment), Angers (49) - 2022 (5 jours) . construction de mobiliers en bois, Kuncho, Addis Abeba (Éthiopie) - 2021 (3 semaines) . construction d’un habitat réversible de 10 m², la Maison du Peuple, Nantes (44) - 2021 (1 mois) . chantier palettes, terre & paille pour l’habitat réversible d’un écolieu, Eotopia (71) - 2019 (10 jours) . construction d’un prototype d’aménagement extérieur, terrasse et mobiliers en bois, Solilab & Karting, Nantes (44) - 2019 (2 semaines) ...
césure en Asie Thaïlande, Myanmar, Vietnam, Inde - 2018 (7 mois)
EXPÉ[NANTES], Hangar 32 expo temporaire, Nantes (44), 07/03/19 - 14/04/19
. scénographie du travail réalisé suite à la conception et construction d’un prototype échelle 1, aux extérieurs du Solilab & Karting, dans le cadre du challenge interdisciplinaire étudiant du programme Ouest Industries Créatives, co-organisé avec la SAMOA – Creative Factory, sur le thème ‘‘les tiers lieux’’
LA FABRIQUE URBAINE - LES GRANDS MOULINS DE LOIRE CAP 44, Maison Régionale de l’Architecture des Pays de la Loire expo temporaire, Nantes (44), 28/02/19 - 29/03/19 . exploration de différentes typologies en réponse à la conservation et la transformation du bâtiment CAP 44 à Nantes
L’ASSISE, Villa Savoye, Le Corbusier expo temporaire, Poissy (78), 28/06/15 - 29/07/15
. conception et construction d’un mobilier d’assise
outils Adobe Creative Suite AutoCad 2D Google Sketchup Revit
langues français (native) anglais (niveau B2)
extra randonnées à la montagne / théâtre & chant / cirque / argentique
La Ronde, ou le récit d’un caisson vagabond conception et construction d’un prototype d’habitat réversible
Wilson Wave, l’émergence d’une promenade en bord de Loire analyse urbaine, conception d’une gare maritime, musée, restaurant et promenade paysagère
L’heureux pot du SoliKart conception et construction d’une micro-architecture maison Lyssandre réflexion sur le care, l’espace du soin et l’accompagnement dans la maladie Kuncho stage de fin d’études à l’agence éthiopienne Kuncho coucou c’est NOUS association étudiante à destination des personnes exilées rêverie cosmique conception et construction d’un dispositif immersif d’ambiance
Libéré de toute contrainte, ici je ferais... art participatif dans l’espace public les maux invisibles réalisation et projection d’un court métrage argentique photographies
6 28 44 58 60 62 64 66 68 70 photographies
La Ronde, ou le récit d’un caisson vagabond
conception et construction d’un prototype d’habitat réversible - La Maison du Peuple, Nantes (44) master 2 : Projet de Fin d’Études - félicitations du jury groupe de 5 étudiant·e·s avec Guillaume ARDOIS, Christo Andreas DIALLO, Cloé GUILBAUD, Émilie THABARD 4 mois 1/2 - 2021

partenariat Hameaux Légers & ENSAN
Suite à un premier projet réalisé en 2018 au sein du studio ProtoLab et la rencontre inspirante des Hameaux Légers en 2019, je démarche l’équipe enseignante et monte un partenariat entre mon école et l’association. Pendant un an, je participe activement aux coulisses de ce studio de projet, où 21 étudiant·e·s en master s’engagent et abou tissent à la réalisation de quatre prototypes d’habitats réversibles.
L’association Hameaux Légers s’attaque à la question du logement à la fois sur la dimension sociale (mal ou non-logement) et écolo gique (pollution et artificialisation des sols causées par les habitats). Pour résoudre le problème de l’accès à un habitat pour le plus grand nombre et qui ne dégrade pas l’environnement, Hameaux Légers a choisi pour solution l’habitat réversible. L’association se donne ainsi pour mission de promouvoir et démocratiser l’accès aux habitats réversibles sur notre territoire.
Le studio de projet ProtoLab (contraction de Prototype et Laboratoire) implanté à l’école d’architecture de Nantes depuis 2018, propose aux étudiant·e·s de master une pédagogie tournée vers l’expérimentation de la matière et la construction. Ce procédé implique une démarche de recherche où les étudiant·e·s sont amené·e·s à penser la conception architecturale via la réalisation de prototypes à diverses échelles.
rebondissements
Nous proposons un premier projet d’habitat qui répond précisé ment aux envies du foyer, mais hors budget. Il s’agit d’une esquisse de La Ronde avec un toit double-pente, 40 m² de surface habitable, 22 m² de coursive et 24 m² de terrasse couverte ; son coût en autoconstruction est estimé à 24 000 €. En concertation avec le couple, nous réévaluons leurs besoins pour rentrer dans leur petit budget et une seconde proposition de La Ronde est développée (toit mono pente, 30 m² de surface habitable et 22 m² de coursive), évaluée à 14 500 €.
Trois mois après le début du partenariat, Clémentine et Thomas réalisent qu’iels ne sont pas prêt·e·s à s’engager dans l’auto-construc tion. Iels décident alors de quitter l’aventure.
Notre équipe souhaite néanmoins construire un objet qui soit tou jours porteur de sens. Nous nous rapprochons ainsi du tissu associa tif nantais ; un nouveau partenariat est créé avec les habitant·e·s et usager·e·s de la Maison du Peuple.
chantier participatif et expérimentations constructives
Dans un premier temps, nous construisons ce projet dans les ateliers de l’ENSA Nantes. Ces deux premières semaines nous ont permis de nous confronter à la matière et aux assemblages ; ce fut égale ment le moment de trouver des astuces techniques pour répondre au nouveau budget très serré. Pendant l’été, nous avons démonté le prototype présenté lors de nos soutenances de diplôme afin de le remonter à la Maison du Peuple. Son installation finale a fait l’objet d’un chantier participatif de deux semaines avec les habitant·e·s et usager·e·s du site.
programme initial
Conception et construction d’un habitat réversible démontable en partenariat avec l’association Hameaux Légers et un collectif d’habi tant·e·s à Saint-André-des-Eaux (22), dans le cadre de la création d’un écolieu. Le budget initial du prototype est de 15 000 €.
projet développé
Suite à une visite du site, nous décidons de collaborer avec Clé mentine, Thomas et leur fils Maël (1 an). Poétiques et sensibles, iels rêvent de vivre dans un habitat circulaire et adapté à leur enfant (pédagogie Montessori). Notre équipe souhaite relever le défi et ensemble, nous co-concevons un habitat réversible circulaire, modu lable, démontable et ludique. Le volume est formé par l’assemblage de prismes, appelés caissons, dont les angles permettent de créer un cercle. Structurels et isolés, ils se déclinent également en mobiliers, grâce à un système de languettes (montants et traverses du caisson qui s’extrudent).
La Maison du Peuple (MdP) se définit comme un centre social auto géré qui accueille sans condition des hommes, femmes et enfants sans-abris de tous horizons. Le collectif leur fournit un toit, un repas par jour et l’accès à un free-shop pour les vêtements. Ce lieu de vie prend place dans un ancien collège privé nantais, quartier Graslin. Ses 12 000 m² de locaux, abandonnés depuis 2013, ont permis la mise à l’abri quotidienne d’une centaine de personnes (dont 60 % d’exi lé·e·s) et l’accueil depuis 2020 de la BASE (Base d’Action Sociale et Écologiste), un regroupement de 25 associations et collectifs nantais. En qualité de présidente de l’association Coucou c’est Nous (cours de français et aide pour l’inclusion des personnes exilé·e·s), j’étais usa gère hebdomadaire des locaux.
Ainsi, nous adaptons La Ronde et ses caissons à ce nouveau contexte et un budget très limité (3000 €). Les habitant·e·s de la MdP expri ment un besoin d’intimité, peu présente dans un lieu de vie collectif ; les militant·e·s de la BASE, quant à elleux, désirent développer un café solidaire. Ensemble, nous dessinons une nouvelle variante de La Ronde, un espace de vie de 14 m² prenant place dans l’ancienne cour de récréation. Le projet présente ici des usages distincts : en inté rieur, La Ronde est imaginée comme une boîte à silence où les habi tant·e·s se ressourcent ; en extérieur, les caissons se déploient et La Ronde se transforme en buvette, un lieu de rencontres, d’affichages et d’expositions temporaires.
pour plus d’informations, les notices de fin d’études : https://issuu.com/carolelyssandre/docs/la_ronde_en_action et https://issuu.com/carolelyssandre/docs/la_ronde_et_le_caisson_vagabond
‘‘Cet espace est modulable, je peux travailler, faire du yoga, coudre et me reposer en toute sérénité.’’
‘‘Ce qui nous importe, c’est un cadre de vie adapté à l’enfant où Maël puisse expérimenter en toute sécurité, être stimulé sans avoir besoin de jouets.’’

‘‘L’architecture peut avoir un rôle assez incroyable sur le corps. Je suis très sensible à l’énergie des espaces courbes, les ronds, leur centre.’’
rencontre avec Clémentine, Thomas et Maël
premiers prototypages des caissons vidéos de présentation : https://vimeo.com/769004559 et https://vimeo.com/769007022




proposition n°1 La Ronde, Saint-André-des-Eaux, plan rdc

proposition n°1 La Ronde, Saint-André-des-Eaux, façade est



1 200€
70 14 proposition n°1 La Ronde ~ 25 000€



6 000€ 7 500€
3 300€ 1 800€ 3 000€ proposition n°2 La Ronde ~ 15 000€ coupes budgétaires
3 300€ 2 000€
1 000€ 7 500€
Démontabilit
é des

caissons
Toile sur ra l
Panneauxsandwich
Chevronsetliteaux
Pare-pluie
Dém abilité du plancher et de la terrass
Isolation Poutres de charpente Doublepeauentoile
Doublepeauenfenêtresderéemploi Murenbauge
Sabots de charpente pour un plancherrayonna n t
Toile surrail






Platelage Structureplancher



Soubassementenpierre Fondations surpneus proposition n°2 La Ronde, Saint-André-des-Eaux, axonométrie éclatée
émontabilitédu planch e r
rdc r+1
proposition n°2 La Ronde, Saint-André-des-Eaux, plans



Préau, calme et rencontres
Foyer où sont donnés des cours de français
Chambres des femmes
Espaces et chambres des familles

Locaux associatifs de la Base
Chambres des hommes
Réfectoire et cuisine commune
Freeshop
Gymnase, lieu de rassemblements, débats associatifs; spectacles, rencontres sportives
Chambres des hommes
Bibliothèque
Salle d’exposition de la Base Salle de repos commune
École d’architecture

L’Autre Cantine
à la rencontre du tissu associatif et solidaire nantais, création d’un partenariat avec la Maison du Peuple
Base de rassemblement d’une vingtaine d’asso ciations La Base d’Action Sociale et Écologique de Nantes

Démarche entamée par le Diocèse pour se protéger Projet de centres com merciaux et logements en cours de révision
« L’espace est auto-géré, ce n’est pas parce qu’on vient de la rue qu’on ne peut pas prendre soin de nous-même ou des autres. »
présentation de la Maison du Peuple, Nantes, un lieu de vie collectif auto-géré
Familles hommes seuls mineurs Trouvent souvent des hébergements plus pérennes au bout de quelques mois
Plus difficile de trouver des solutions
exilé·e·s
1m
b b’
a a’
Lors d’expositions, La Ronde et ses caissons se transforment en panneaux d’affichages. À l’intérieur, un e musicien ne : les salles de réunions de la MdP sont déjà occupées.


coupe bb’ coupe aa’
En semaine à la MdP, lorsqu’un e habitant·e a besoin de se ressourcer dans le calme.
déclinaison n°3 La Ronde, la Maison du Peuple, Nantes, récit des appropriations

coupe bb’
Le dimanche à la BASE, la buvette du café solidaire est tournée vers le foyer et le préau. déclinaison n°3 La Ronde, la Maison du Peuple, Nantes, récit des appropriations

École des Beaux-Arts
Sabots de charpente faits sur mesure à partir de chutes de tôles 120€ Macocco Double vitrage Tri’n’collect Chutes d’isolant de réemploi 0€
Articonnex Contreplaqué de réemploi campagne de financement participatif déclinaison n°3 La Ronde, la Maison du Peuple, Nantes, construire avec un budget limité (3000€)




École d’architecture
Planches de bois récupérées et asssemblées pour former des poutres (portée de 2m)
économie de la débrouille : du réemploi, des astuces techniques et un zeste de neuf
déclinaison n°3 La Ronde, la Maison du Peuple, Nantes, chantier à l’ENSA Nantes 1. notre équipe pose devant la 3ème rangée de caissons du prototype 2. Cloé assemble en série les caissons 3. je les remplis d’isolant 4. Émilie colle les poutres du futur plancher 5. les sabots de charpente au découpeur plasma 6. sabots de charpente faits sur mesure à partir de chutes de tôles pour la structure radiale de la toiture 7. caisson acoustique, percé pour capturer le son 8. module vitrage, menuiserie en autoconstruction sur du double vitrage 9. vue d’ensemble du prototype, assemblé sur la terrasse de l’ENSA Nantes 10. vue depuis l’encadré de la future porte, plancher et charpente rayonnants










déclinaison n°3 La Ronde, la Maison du Peuple, Nantes, chantier participatif suite au déménagement de l’ENSAN






déclinaison n°3 La Ronde, la Maison du Peuple, Nantes, construire ensemble



expérimentations : et si ce caisson était source de nouveaux projets ?

Notre caisson vagabond a de nombreuses qualités. Il peut-être perçu comme une brique de chantier isolée, qui n’a pas besoin de mortier.
Un gabarit, et le voilà démultiplié. Ses verticaux sont spéciaux : contreventement et parement deviennent mobiliers, source d’usages et de créativité. Avec quelques boulons, nous les assemblons comme nous le souhaitons : façade modulaire, parois habitées, cercle tronqué. Ses fondations sont légères, elles se posent où l’herbe semble la plus verte. Démontable et remontable, il est adaptable. Notre caisson vagabond a tout de bon : petit aventurier, il prend plaisir à voyager. Ouvert d’esprit, il se construit au fil des rencontres et des histoires, passées et à venir. En lui donnant la liberté de partir, il nous offre la liberté de s’installer.
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éloge du caisson vagabond
Wilson Wave, l’émergence d’une promenade en bord de Loire
analyse urbaine, conception d’une gare maritime, musée, restaurant et promenade paysagère Quai Wilson, Nantes (44) master 2, semestre 8 en binôme avec Arnaud GAULTIER 4 mois - 2020

Le studio de projet franchissement s’intéresse aux mobilités urbaines, comment traverser et relier des points d’intérêts forts, les infrastructures qui en découlent. Cette année, une étude des relations entre la pointe ouest de l’île de Nantes et ses rives voisines est proposée, avec la Loire interprétée comme obstacle à franchir. En mutation constante, cette partie de l’île est actuellement occupée par de vastes emprises industrielles, ferroviaires et logistiques. Le Marché d’Intérêt National (second en France après celui de Rungis) procède actuellement à son déménagement à Rezé et le réseau SNCF suit le pas pour s’installer sur le site du Grand Blottereau, au nordest de l’agglomération nantaise. Ces prochains espaces libres au cœur de la ville sont un point stratégique pour le prolongement de l’offre d’habitat et de services urbains diversifiés. Notre proposition doit s’ancrer dans une réalité prospective en lien avec le projet d’aménagement phase 2 de Nantes Métropole. À l’horizon 2035, le futur quartier de la santé et son CHU de 10 hectares, une connexion entre trois parcs urbains et plusieurs opérations immobilières représentants plus de 8000 logements sont prévus. Suite à une analyse approfondie du territoire et de ses enjeux, notre binôme choisit le quai Wilson comme zone d’intervention.
intentions urbaines et implantation du projet
Nous souhaitons compléter le maillage du réseau de transport par le biais de nouveaux déplacements fluviaux, mais aussi en favorisant les mobilités douces, tels que le parcours de la Loire à Vélo et les promenades pédestres sur les berges. Dans ce but, nous imaginons une promenade bien-être et paysagère en bord de Loire, où aménagements publics et espaces verts s’entremêlent. Cette intention vient en réponse à un ressenti direct du site : les berges de la pointe ouest de l’île sont très minérales, elles contrastent avec les vues sur les berges de Rezé, plus sauvages. Les activités imaginées ont la particularité de faire cohabiter diverses échelles d’enjeux. Lors du séquençage de la déambulation, notre but était de retrouver à la fois un tissu local, mais aussi correspondre à des problématiques issues de l’échelle métropolitaine. Au cours de cette promenade paysagère, nous pouvons assister à un atelier bricolage dédié au réemploi, prendre part à une partie de football, tomber nez-à-nez avec des cultures en aquaponie, succomber à une petite pause gourmande et cueillir des fruits dans les jardins partagés, ou prendre un moment pour nous recueillir face au mémorial de Steve. Quant à l’échelle métropolitaine, un bâti aux courbes surprenantes fait signal à l’entrée du parc et attise notre curiosité...
Wilson Wave : la vague, une mise en forme qui habite le quai
Le quai Wilson est un espace rectiligne d’une longueur de 900 mètres, avec une épaisseur fluctuant de 40 à 70 mètres de large. Dans le but de venir rompre cette ligne droite monotone et générer un relief à cet emplacement, Wilson Wave donne naissance à un mouvement : une ondulation qui serpente le long du quai. Son échine nous invite à l’arpenter, une douce ascension peut commencer... En effet, le toit du bâti invite à une balade ligérienne. Accessible aux piéton·ne·s comme aux cyclistes, il vient créer un belvédère, véritable observatoire sur le fleuve. Diverses possibilités de cheminements s’offrent aux promeneur·se·s : en promontoire sur la Loire, en bordure de quais ou au cœur du parc métropolitain. Cette formalisation est la résultante d’un de nos partis pris majeurs : la mise en valeur des mémoires. Nous avons choisi une intégration paysagère qui vient souligner des lignes horizontales, en correspondance avec le langage industriel de l’ancienne activité portuaire du quai. Nous faisons ainsi le choix d’interpeller l’œil des passant·e·s par le biais d’une forme singulière, non par une prise de hauteur emblématique.
En terme de programme, l’infrastructure a pour ambition d’accueillir le musée de la Loire et son secteur de recherche, une gare maritime et un espace de restauration. Afin de laisser une porosité sur son environnement proche et établir des percées visuelles sur le fleuve, notre implantation sur site est divisée en trois pôles distincts, reliés entre eux par une toiture franchissable. Pour faciliter les flux et permettre un accueil sur site optimal, un arrêt de Busway sur la ligne C5 et une station Bicloo sont générés.
la gare maritime
Tournée vers la Loire, elle vient en réponse à la création d’une nouvelle ligne de croisière fluviale Bas-Chantenay – Quai Wilson quotidienne, par le biais du Navibus, mais également à l’accostage de croisières maritimes touristiques ponctuelles, tel que l’Astor et sa capacité d’accueil de 880 personnes. Des passerelles flottantes, soit des pontons installés sur des guides directeurs qui suivent les fluctuations de niveau du fleuve, réceptionnent le public. Au sol, des jeux de matérialité guident la déambulation jusqu’à l’accueil. Côté croisière, on suit le pavé ; côté navette fluviale, on longe le bois brûlé avec la technique ancestrale japonaise Shou sugi ban. Nous imaginons mettre en œuvre du bois recyclé issu du réseau de chemins de fer démantelés et reprendre les dimensions des traverses de voie ferrée (multiple de 2,6 m). Des gradins en pisé, creusés dans le toit, génèrent un premier espace d’attente en extérieur du bâti. La perméabilité de l’espace public extérieur vers l’intérieur de la gare est littéralement matérialisée par une continuité du bois brûlé au sol. Le bâtiment est pensé en deux pôles aux ambiances distinctes, avec une circulation traversante en son centre. Le premier espace, plus paisible, comprend une bibliothèque et une cafétéria ; le second, plus ludique, est équipé d’un pôle musique et jeux. En façade, le mur rideau est amovible : sur rail, il ouvre l’espace sur la placette extérieure. Cette dernière propose une organisation radiale des trois bâtis autour de cet espace central, pensé comme une place publique.
l’espace restauration
le musée de la Loire et son pôle de recherche GIP Loire Estuaire
Il abrite un espace d’exposition de 800 m² où sont diffusés les travaux du laboratoire de recherche. Cette galerie permettrait une découverte historique du fleuve, mais surtout une sensibilisation du grand public aux paysages ligériens et son patrimoine écologique à préserver (faune et flore endémiques : Saumon de Loire, Angélique des Estuaires, Scirpe Triquètre). La relation qu’entretient le musée avec la Loire évolue au fil des crues : à la crue centennale (+6,45 m NGF), le plancher du musée, en porte-à-faux sur cinq mètres, effleure le fleuve. Le pôle de recherche, quant à lui, se formalise sous la forme d’une bande et s’organise autour de patios, en connexion directe avec le musée comme espace de médiation et la Loire comme sujet d’étude.
Il est à destination du public reçu par la gare maritime, des visiteur·se·s du musée, des promeneur·se·s du parc métropolitain et des usager·e·s des locaux du bâtiment. La cuisine se présente comme une vitrine du menu du jour : en façade vitrée, elle attire le regard des passant·e·s. Une première mise en bouche par le biais d’une scénographie culinaire a lieu, un comptoir où sont disposés les mets exprime un premier seuil. Un escalier hélicoïdal articule l’espace : central, monumental, il met en scène l’ascension qui nous permet d’accéder à la salle de réception principale. Au r+1, le restaurant émerge sur la toiture : il offre un cadre somptueux avec vue sur Loire, exposition sud. Une fois leur plat dégusté, les client·e·s pourront s’iels le désirent emprunter la passerelle qui relie les deux toitures et venir profiter au plus près du fleuve.
ils en parlent pour présenter leur studio de projet : https://www.youtube.com/watch?v=SfRvtHOJVhg (séquence de 6:01 à 9:12 minutes)
1CONNEXION AVEC LA LOIRE
rétablir le lien entre le fleuve et les usager·e·s du site
selon les engagements de Nantes Métropole, un fleuve sauvage à vivre et découvrir :
la Loire, source de plaisir la Loire, source de promenade la Loire, patrimoine écologique à préserver la Loire, support d’activités économiques de nouveaux paysages en bord de Loire une Loire plus franchissable
RELIER DES PÔLES D’ATTRACTIVITÉ FORTS générer des interactions entre le Bas-Chantenay et l’Arbre aux Hérons, l’Île de Nantes et le CHU, Trentemoult et Rezé
compléter le maillage du réseau de transport pour favoriser les relations entre ces points d’intérêts ;









créer de nouvelles navettes fluviales et amplifier l’usage de la Loire, dans la perspective d’améliorer la découverte du fleuve et permettre à un plus grand nombre d’habitant·e·s et visiteur·se·s d’effectuer leurs déplacements de loisirs par bateau ;
favoriser les mobilités douces en facilitant le parcours de la Loire à Vélo et les promenades pédestres sur les berges
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OUVERTURE SUR LE PARC MÉTROPOLITAIN ET DÉVELOPPEMENT D’UN TISSU LOCAL proposer des aménagements en lien avec les futur·e·s habitant·e·s du quartier et participer à l’émergence d’une économie locale et solidaire


mettre en place de nouvelles activités pour la population croissante d’ici 2035, la ZAC Sud-Ouest Île de Nantes accueillera + 8000 habitant·e·s et la ZAC Pirmil-les-Isles + 4000 habitant·e·s
soutenir les acteur·rice·s actuel·le·s du site : les Ecossolies, l’Agronaute, le Chapidock, l’Atelier Fichtre, la Lutherie... et tenir compte du tourisme à venir
4PRÉSERVER LES MÉMOIRES DU LIEU
le patrimoine industriel de l’île, l’activité portuaire de Nantes et l’historique tragique du Quai Wilson
à travers : le réemploi des matériaux du chantier du M.I.N, le réaménagement des bâtiments désaffectés (La Halle des Primeurs, Le Transformateur), un musée de la Loire et un mémorial pour rendre hommage à Steve Maia Caniço
le diagnostic des déchets issus de la démolition du M.I.N, réalisé par AD INGE pour la SAMOA : 12 774.05 tonnes de béton et pierre 4.05 tonnes de verre sans menuiserie 40.62 tonnes de plaques et carreaux 214.81 tonnes de bois 2025.59 tonnes de métaux
analyse du territoire : quatre enjeux majeurs identifiés
7 Quai
Arbre aux
Pirmil
L5 busway
Greneraie
zone de projet liaisons fluviales existantes nouvelles liaisons fluviales hypothèses de liaisons fluviales circuit de la Loire à Vélo
points d’intérêts forts stations bicloo à proximité du site













nouvelle ligne L5 busway lignes chronobus
nouvelles lignes tramway 6, 7, 8 lignes tramway / busway lignes bus
GRANDS ENJEUX À L’HORIZON 2035 plan du réseau nantais 300m 600m 900m 1200m analyse du territoire : cartographie des points d’intérêts prospectifs
aire de jeux commerces de proximité temps de l’événementiel, espace festif agriculture urbaine autonome jardins partagés



aménagements sportifs marché couvert


















mémorial Steve stockage des matériaux forêt comestible



ressourcerie éphémère expérimentations dédiées au réemploi
MISE EN MOUVEMENT EN BOUT D’ÎLE plan masse
Wilson Wave, Nantes, programme du parc urbain imaginé

Wilson Wave, Nantes, maquette d’implantation sur site (échelle 1/1000ème)



Wilson Wave, Nantes, plans rdc et r+1

1. gare maritime 1.1 accès bateaux croisière 1.2 accès Navibus 1.3 espace d’attente, mobiliers et jeux 1.4 accueil 1.5 bureau 1.6 cafétéria 1.7 bibliothèque 1.8 wc public 1.9 local technique
2. musée de la Loire 2.1 entrée accueil 2.2 vestiaires 2.3 casiers 2.4 wc public 2.5 espace d’exposition 2.6 salle de projection, conférences 2.7 boutique 2.8 patio
3. pôle de recherche 3.1 entrée 3.2 salle de réunion 3.3 salle de repos 3.4 bureau direction 3.5 bureau 3.6 wc personnel 3.7 stockage et archives 3.8 co-working, bibliothèque et espace documentation 3.9 patio 3.10 terrasse


1. Wilson Wave, Nantes, une mise en relief du quai, élévation 2. maquette volumétrique (échelle 1/200ème) 3. porte-à-faux du musée sur la Loire, vue depuis le parc



4 5 6
4. décollement des toitures, vue depuis la grue 5. ouvertures zénithales et passerelle reliant le toit terrasse côté Loire à celui de l’espace restauration 6. vue sur les toitures et le pôle restauration depuis les gradins, côté parc




toiture végétalisée




ouverture zénithale
garde-corps bois ajouré assise bois
chemin bois brûlé nappe tridimension nelle tubes métalliques
mur soutènement pisé poteaux acier tube rond Ø 36mm
remblais mur porteur
espace restauration R+1 passerelle
espace restauration
trame poteaux-poutres variable de 7m à 8m gradin en pisé porte-à-faux 4m
arrêt L5 Busway place centrale gare maritime embarcation navette fluviale embarcation croisière maritime
pôle recherche GIP Loire-Estuaire

local vélo musée de la Loire
Wilson Wave, Nantes, une mixité d’usages entre deux sols, axonométrie éclatée
Wilson Wave, Nantes, une forme singulière ouverte sur le paysage ligérien, vue depuis le parc

40 Wilson Wave, Nantes, coupe transversale à gauche, le musée de la Loire ; au centre, la gare maritime vue en façade ; à droite, le pôle restauration
20m 40m 10m 30m

Wilson Wave, Nantes, la vie sous le toit : un espace public animé à gauche, l’espace restauration ; au centre, la place publique ; à droite, la gare maritime

1. Wilson Wave, Nantes, maquette détail du toit terrasse végétalisé (échelle 1/50ème) 2. garde-corps ajouré épousant la toiture 3. cheminement sur le bois brûlé et éclairage au sol





12
2
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
nappe tridimensionnelle vitrage
30 0,30 1
13 14
1,10
11 10 9 8 7 6 5
15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
1 2 3 4
GSPublisherEngine 0.4.100.13
12 13 14
11
GSPublisherEngine 0.4.100.13
15
6 7 8 9 10 1
poteaux métallique tube rond Ø 36mm poutre de rive apparente demi-tube
équerre d’étanchéité costière métallique drainage substrat
fixation vitrage ossature secondaire
chéneau
caisson métallique de rive
détail toiture
14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 100cm 200cm 50cm 150cm
sous-face bois bardage bois ajouré
raidisseur vitrage garde-corps métallique protection gravillonnée
éclairage LED sol pare vapeur
plancher bois 1ère couche d’étanchéité
lambourde plots réglables isolant thermique 2ème couche d’étanchéité
bac acier
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
équerre d’étanchéité caisson métallique assise bois 3
isolant thermique drainage
1ère couche d’étanchéité 2ème couche d’étanchéité
nappe tridimensionnelle bac acier bardage bois
costière métallique support métallique
substrat
pare vapeur vitrage fixation vitrage
L’APPARITION D’UN MOBILIER détail ouverture zénithale
16 100cm 200cm 50cm 150cm
isolant thermique fixation vitrage
revêtement de sol parquet poteaux métallique tube rond Ø 36mm vitrage
raidisseur vitrage drainage
dalle béton chape béton revêtement extérieur bois brûlé
ENTRE INTÉRIEUR
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 100cm 200cm 50cm 150cm
EXTÉRIEUR détail plancher Wilson Wave, Nantes, détails techniques
ET
l’heureux pot du SoliKart
conception et construction d’une micro-architecture - extérieurs Solilab & Karting, Nantes (44) challenge interdisplinaire étudiant du programme Ouest Industries Créatives, co-organisé avec la SAMOA – Creative Factory : expé[Nantes], sur le thème ‘‘les tiers lieux’’ scénographie et exposition du travail réalisé au Hangar 32, Nantes master 2 semestre 7 groupe de 5 étudiant·e·s avec Lucas AUTON, Valentin BRAUN, Céline DESBOIS, Antoine PERRAIS 4 mois - 2019
Pour sa première édition, le studio de projet ProtoLab s’inscrit au cœur d’un challenge créatif étudiant mis en place par la Creative Factory, antenne de la SAMOA dédiée à l’innovation et l’enseigne ment, ainsi que le fond RFI (Recherche-Formation-Innovation). Le périmètre d’étude proposé constitue un véritable témoin du passé industriel de l’île de Nantes, mêlant friches, aire de sédentarisation des gens du voyage, entrepôts désaffectés, boîte de nuit, voies fer roviaires, etc. Suite à une analyse du site, nous sommes amené·e·s à travailler sur les extérieurs entourant le Solilab (co-working autour des économies sociales et solidaires) et le Karting (co-working et pépinière d’entreprises). L’allée située entre ces deux entités se posi tionne jusqu’ici comme une fracture. Utilisée comme espace de logis tique ponctuel, ses dimensions importantes (13,6 m de large sur 123 m de long) lui donne une apparence fantomatique. À son extrémité gît un terrain de pétanque, témoin d’une tentative d’appropriation des occupant·e·s. Il vit comme un espace délaissé où la nature re prend peu à peu ses droits. Notre visite des lieux est marquée par un enrobé omniprésent sur les extérieurs des bâtiments, en contraste avec un paysage ligérien en friche situé derrière les anciennes halles industrielles, séparés physiquement par un mur. Spontané, acciden té, en éternel mouvement, ce décor quasi-dunaire est riche d’une végétation typique des bords de Loire.
Suite à ces observations, notre objectif fut d’insuffler une nouvelle dynamique à cette allée : créer un point de convergence entre Soli lab et Karting, un lieu de rassemblement où partage et convivialité prédominent. En parallèle, nous souhaitions mettre en lumière ce paysage ligérien singulier et le faire pénétrer dans le dispositif créé.
‘‘Je pense que vous avez vraiment choisi le bon endroit pour installer votre prototype !’’ extrait d’une conversation avec un co-worker du Solilab, octobre 2018
‘‘Concevoir par réaction : c’est l’occasion ou l’opportunité d’un matériau qui dessine, ou en tout cas qui contribue fortement à des siner votre projet.’’ conférence du Collectif Encore Heureux à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Nancy, 18 avril 20161
Compte-tenu de la surface et des qualités plastique et esthétique de ce spi, nous souhaitions le mettre en place tel quel, le détourner sans le dénaturer. En conséquence, huit structures tétraédriques ont été élaborées afin de maintenir cette toile en suspension. La stabi lité est le point fort de cet assemblage : triangulés de toute part, les efforts sont parfaitement répartis. Les sommets étant pensés comme variables, ces jeux de hauteurs génèrent une membrane organique aérienne aux allures montagneuses. Habités, les tripodes abritent notre mobilier. Ce dernier induit une diversité d’usages, propices à la rencontre. Notre installation se positionne comme une parenthèse, un lieu tantôt calme, tantôt animé, une évasion mise à disposition des usager·e·s du site. Elle offre une atmosphère de détente pour les usages du quotidien, et pourquoi pas l’occasion d’organiser une fête. Au nord-est, une terrasse s’appuie sur le bord du terrain de pétanque. Ici, le mobilier des poteaux vient dessiner des tables ainsi qu’un filet pour s’allonger. À l’arrière du Karting, l’installation révèle le paysage dunaire reconstitué de la friche. Les occupant·e·s bénéfi cient d’un espace plus intimiste, le sol est recouvert de sable. Avec le temps, il évoluera et sa mouvance, sa métamorphose feront échos à ceux que l’on peut observer sur la friche, laissant par moment entre voir l’enrobé.
rêverie poétique
à l’ombre d’un spi : nouveaux scenarii d’usages
Échoué en bout d’île de Nantes, ce projet s’est par la suite inscrit dans une démarche particulière : concevoir à partir d’un matériau. En l’occurrence, un spinnaker (voile hissée à l’avant d’un voilier lorsque le vent souffle depuis l’arrière du navire) en provenance directe du Vendée Globe, d’environ 350 m². Ce don du collectif Fil a transformé notre perception du site : il est devenu l’opportunité d’une expérimentation physique de cette grande voile d’un bleu smalt et des potentialités spatiales qu’elle pouvait offrir.
Le zéphyr se lève. Clac... Clac… Un battement irrégulier est percep tible. Une étrange dune bleue se profile à l’horizon. Clac… Clac-clacclaclaclaclac… Au rythme du souffle, la matière fluide s’embrase et entame une danse frénétique. Accompagnée du chant des mouettes, la brise caresse la voile et nous offre un voyage sensitif au bord de la mer. Sa mélodie nous invite à découvrir cette embarcation inso lite : veuillez prendre place confortablement sur les assises. Dans cet imaginaire fantasmé, les rayons du soleil participent au spectacle et nous dévoilent des nuances d’un smalt intense. Noyé dans cet infini bleuté, notre vaisseau fait naufrage dans les profondeurs de l’océan. Les extérieurs du Solilab et du Karting ont-ils le vent en poupe ? Sui vez le sable pour le découvrir…
1 Collectif Encore Heureux, « Bricolages Organisés », conférence à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Nancy, 18/04/2016, in vimeo (1h41min02s) disponible sur : https://vimeo.com/165896217 (consultée le 26 novembre 2018)
rebondissements
Au cours du semestre, les liens de notre studio de projet avec un re présentant de la SAMOA se sont dégradés ; nous avons basculé dans des rapports entre une maîtrise d’ouvrage et une maîtrise d’œuvre, et non plus ceux d’un porteur de projet avec une équipe d’étu diant·e·s. Pour des raisons politiques - l’emploi des termes « faune locale » et « nouvelle jungle » pour désigner les gens du voyage et les personnes exilées présentes à proximité du site en dit long sur les valeurs de cet homme - il nous a été défendu de mener notre projet à terme. La voile est amputée, sa mise en place est temporaire car fina lement, un abri extérieur constitue un danger d’occupation sauvage.
et après ?
Suite à notre intervention, les usager·e·s du Solilab et du Karting s’emparent du mobilier développé et s’approprient le projet. En été, des toiles sont tendues pour s’abriter du soleil, l’espace devient support d’événements extérieurs. L’association Bio-T-Full (dévelop pement et promotion de l’agriculture urbaine en région nantaise) installe des bacs potagers et des plantes grimpantes. Les usages du quotidien (prendre un café, fumer une cigarette, organiser une réu nion en plein air) rythment aujourd’hui les assises et la terrasse de ‘‘l’heureux pot du SoliKart’’.
extrait des ambiances sous la voile : https://vimeo.com/769011407
‘‘Il ne se passe pas grand chose dans ce couloir, il n’y a pas de lien quotidien entre nous’’ extrait d’une conversation avec un co-worker du Solilab, vis-à-vis du Karting, octobre 2018
ci-dessus : à gauche, le Solilab ; à droite, le Karting ; au centre, l’allée fantomatique ; au bout, notre futur espace d’intervention

centranthus ruber - centranthe rougetraditionnellement utilisée pour l’anxiété et les troubles du sommeil (extrait de l’herbier)

la friche, paysage anthropique et ligérien
à l’arrière des anciennes halles industrielles, une friche à la richesse floristique insoupçonnée

6.68 5.41 5.12
3.61 2.85 3.80 2.25 2.97 1.55 1.96 1.34 2.35 2.31
4.49
6.14
1.00 0.50 8.35 6.81 5.60 6.10 12.60 6.50
6.54 7.88
3.07
6.95 8.34 5.56
6.95 27.80
5.06 4.39 4.01
PARTIE ENLEVÉE sangles CU = 1250kg
4.85 1.20 0.50 2.14 1.53 0.47 0.50 0.94 0.91 trois œillets + renforts sangles CU = 1250 kg
1. déploiement du spinnaker dans les locaux de l’ENSA Nantes 2. transformation du spi, fichier technique réalisé pour la voilerie Hervé Sail Design
trois oeillets + renforts

l’heureux pot du SoliKart, Nantes, image d’ambiance, vue depuis l’allée
1
2 3 4
5 6 7
l’heureux pot du SoliKart, Nantes, photographies du chantier







1. tripode, terrasse encastrée et structure des assises 2. je découpe les bastaings 3. zoom sur structure des assises 4. structure du bar 5. détails d’assemblage du bar et des tripodes 6. terrasse, assises et table finalisées 7. sous spi : système d’accroche de la voile au sol (drisse, sangle, amarre à percussion)

8




9 10
11 12 13

70 51 l’heureux pot du SoliKart, Nantes, photographies du chantier 8. jeux de hauteur des tripodes à l’arrière du Karting 9. renforcement des coutures de la voile et pose d’œillets pour la tige filetée 10. recouvrement du sol par du sable 11. détail d’assemblage des sommets (plaques métalliques usinées au découpeur plasma, tige filetée) 12. Céline pose une rondelle en contreplaqué (maintien et protection de la voile) 13. Céline assemble le spi au sommet du tripode

l’heureux pot du SoliKart, Nantes 14. sous spi : atmosphère poétique 15. vue du projet depuis la friche


16
19 l’heureux pot du SoliKart, Nantes 16. l’amputation de la voile, symbole de nos rapports avec la SAMOA 17. sous spi : usage de la terrasse et ses assises 18. assemblage final du spi au sommet d’un tripode 19. les variation de la dune bleue





exposition Expé[Nantes], Hangar 32, quai des Antilles, Nantes, 07/03/19 - 14/04/19, scénographie du travail réalisé (relevés de site, maquettes, carnet d’ambiance, photomontages, premiers prototypes, production finale) © ateliers d’artistes MilleFeuilles

70 55 exposition Expé[Nantes], Hangar 32, quai des Antilles, Nantes, 07/03/19 - 14/04/19 © ateliers d’artistes MilleFeuilles



l’heureux pot du SoliKart, Nantes, évolution au fil du temps 20. premières appropriations printemps 2019 : la structure devient support de plantes grimpantes 21. été 2019 : Bio-T-Full organise son évènement ‘‘PépiLab’’ 22. usage du bar lors d’événements 23. Bio-T-Full, le Solilab et Le Voyage à Nantes proposent aux nantais·e·s la guinguette estivale ‘‘PépiBAR’’ © Bio-T-Full & Les Ecossolies




24




l’heureux pot du SoliKart, Nantes, évolution au fil du temps 24. usage des tripodes hors évènement 25. dj set sur la terrasse 26. usage du bar comme support d’affichage 27. l’équipe Bio-T-Full pose devant ‘‘l’heureux pot du SoliKart’’, désormais totalement approprié © Bio-T-Full & Les Ecossolies

réflexion sur le care, l’espace du soin et l’accompagnement dans la maladie Saint-Cricq-Villeneuve (40) projet personnel 6 mois - 2022

présentation du projet
Dans un petit village landais, en pleine campagne, un couple de per sonnes retraitées est enraciné ici depuis bientôt 30 ans. Mais lorsque la maladie et les altérations du corps dues à la vieillesse s’immiscent au quotidien, quitter son logement, ses relations, son ancrage, est-il une réalité incontournable ? C’est l’histoire d’amour de Sylvie et Lucien, et d’une lutte quotidienne pour vieillir ensemble. Un récit banalisé dans nos sociétés occidentales, celui d’un homme âgé qui se rapproche peu à peu de la perte totale d’autonomie, et d’une épouse aimante qui assure sa prise en charge quotidienne, seule, jusqu’à épuisement. Débordée par la situation, elle n’a plus le temps d’as surer l’entretien régulier de leur maison, ses extérieurs, les papiers administratifs, etc. C’est la double peine : plus la maladie progresse, plus l’enveloppe qui accueille ces vies fragilisées se détériore. En ré ponse à leur mal-être, un dénouement est présenté comme l’unique voie à suivre : l’institutionnalisation.

Sous le prisme de l’acceptation de la maladie, comment modifier l’environnement construit comme humain, et ce de manière pé renne, pour que chacun·e jouisse d’une forme d’autonomie et de liberté ? Quels recours pour un maintien à domicile des personnes âgées, sans vie sacrifiée pour la personne aidante ?
Le care, c’est un terme anglais qui englobe la notion du soin. Par ailleurs, l’espace dans lequel nous évoluons influe sur nos corps et notre santé, physique comme psychologique. Dans ce contexte, construire est un geste symbolique : c’est une mise en mouvement qui offre un nouveau point de vue à celle·celui qui effectue l’action. Construire, c’est pouvoir agir. Et par extension, c’est avancer là où parfois, tout semble figé. Ce projet personnel répond à une situation d’urgence. Paradoxalement, il a nécessité beaucoup de patience. Ici, avec l’aide de professionnel·le·s du social et de la santé comme l’AD MR (association de services à la personne), le Conseil Départemental et son plan APA (Aide Personnalisée à l’Autonomie), la Plateforme Territoriale d’Appui (PTA) Santé Landes, les services juridiques com pétents dans le cadre d’une habilitation familiale, les infirmier·e·s et travailleur·se·s sociaux, sans oublier le soutien de la famille, du voisi nage et des proches, nous avons été le facteur d’une transition, plus soutenable et enviable, pour ce couple de retraités, en accord avec leur désir de vieillir ensemble dans leur maison. Cette intervention collective a modifié leur perception de l’espace et l’a transformée en un lieu de vie décent et convivial, un support autre que celui unique ment de la maladie, qui invite à de nouveaux usages. Mais surtout, cette aventure humaine a mis à nu nos vulnérabilités, renforcé nos liens et constitué un réseau d’entraide, pour que Sylvie et Lucien soient toujours accompagnés.
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3
images extraites d’un documentaire en cours de réalisation, par Côme Webembe Tuitche
1. Lucien et Lina, voisine et amie proche de la famille, lors de sa pause goûter journalière 2. aperçu de la maison Lyssandre, où habitent Sylvie et Lucien 3. Lucien dans ses moments d’errance, seul dans le salon

Kuncho

conception de l’agencement intérieur et construction du mobilier de l’agence de design Kuncho Addis Abeba, Éthiopie stage de fin d’études 3 mois - 2021
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présentation de l’agence
Kuncho2 est une jeune agence éthiopienne de design africain contemporain, implantée à Addis Abeba. Inspiré par l’identité afri caine et intrinsèquement motivé par le mouvement AfreeCon (Africa, a free continent), ce studio de création souhaite mettre en valeur et renforcer la richesse de cette culture au travers de différentes échelles de design, des accessoires en cuir à l’architecture d’un bâti ment.
‘‘We believe in innovation that is rooted. In progress that is informed by the rich African past. Our mission : create a lifestyle and culture inspired by the African essence through contemporary design.’’
missions effectuées
Pendant ce stage, l’équipe de quatre architectes designer me confie, entre autre, le design et le chantier de ses nouveaux locaux : un bureau de 55 m², implanté au cœur de la capitale. Voici une liste non exhaustive des tâches réalisées :


• état des lieux et relevé de l’existant • travail de références • ex ploration des diverses possibilités d’aménagement en plan et 3D • réalisation de plans électriques et détails constructifs • organisa tion du chantier, listing des besoins, planning • construction des parois, peintures • conception et construction du mobilier, à partir d’éléments recyclés de chantiers antérieurs (stock ou chutes de bois éthiopiens) • repérage et achat des autres matériaux utilisés : bois, bambou, tissu, mousse, luminaires ; calcul des surfaces et com mandes auprès des prestataires • ...
Par ailleurs, j’ai participé activement à plusieurs autres chantiers, à la communication visuelle de leurs projets, aux repérages dans les bazars, à la promotion et la vente de leur collection en cuir, aux réunions internes décontractées le soir au bar... Dans un climat de confiance, le studio de création m’a attribué responsabilités et liber té créative, au même titre qu’une Kuncho.
2 En amharique, Kuncho signifie sommet. Ce mot désigne également la coupe traditionnelle des enfants éthiopien·ne·s qui habitent les montagnes. Pour le studio de création, Kuncho raconte l’histoire de jeunes éthio pien·ne·s qui visent le sommet, sans jamais oublier d’où iels viennent et ce qui anime leur cœur. 3
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1. logo de l’agence 2. Kuncho office, dessin d’ambiance 3. Kuriftu & Boston Day Spa contest, image de rendu pour plus d’infos sur le stage réalisé : https://issuu.com/carolelyssandre/docs/rapport_de_stage_kuncho
association étudiante à destination des personnes exilées - ENSA Nantes (44) co-fondatrice et présidente 3 ans (2018 - 2021)
coucou c’est NOUS 1

engagements et actions

Coucou c’est NOUS est une association loi 1901 créée en 2018 par des étudiant·e·s de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes, au retour de leurs expériences à l’étranger. Notre posture est l’accompagnement et l’inclusion des personnes exilées sur notre territoire ; dans ce but, des cours de français sont organisés tous les samedis matins à l’ENSAN, de 10h à 12h. Ponctuellement, d’autres ateliers sont réalisés : activités sportives, artistiques (dessin, mu sique, cuisine), jeux, repas partagés, projections de film, échanges interculturels, initiation aux pratiques architecturales, découverte de la ville de Nantes, etc. À travers ces diverses actions, l’association souhaite générer du lien entre étudiant·e·s et public exilé. Sur le long terme, son ambition est de favoriser l’accès à l’enseignement supé rieur, des formations, un emploi.
Cette initiative citoyenne et solidaire révèle un engagement humain que nous désirons valoriser dans nos études d’architecture. En effet, les flux migratoires présents génèrent dores et déjà une crise pro fonde en Europe. Or, un rapport de la Banque Mondiale datant de mars 2018 évoque 143 millions de réfugié·e·s climatiques d’ici à 2050, tandis que l’ONU chiffre ces futurs flux à 1 milliard de personnes.3 Dans ce contexte, en tant que futur·e·s acteur·rice·s de la ville, il nous apparaît comme essentiel que nos professions soient sensibi lisé·e·s aux problématiques sociétales actuelles et à venir. Aussi, il nous semble indispensable d’être au contact de populations encore largement marginalisées, et ce jusque dans leur pratique de la ville et leur expérience de l’habiter, afin de mieux pouvoir les comprendre et intégrer leurs voix dans la fabrique de nos territoires. En tant que concepteur·rice·s, nous avons tendance à prendre la parole et dessi ner au nom d’individu·e·s dont nous n’avons pas idée de l’expérience réelle. Par le biais de cette association, nous souhaitons prendre conscience de l’expérience globale de ces personnes dont nous parlons aujourd’hui dans le cadre de notre cursus (options de projet, mémoire, cours magistraux, etc) et pour qui demain, peut-être, nous imaginerons des projets construits.
Depuis sa genèse, Coucou c’est NOUS rassemble une vingtaine d’apprenant·e·s hebdomadairement. Parmi les membres actif·ve·s de l’association, un nombre significatif d’étudiant·e·s ont engagés des recherches sur la pratique de la ville des personnes exilées dans le cadre de studios de projet, de mémoires de master et de stages de recherche.

3 Pialot Dominique, « Migrations : la bombe à retardement climatique », La Tri bune, 10/07/2018, https://www.latribune.fr/economie/international/migra tions-la-bombe-a-retardement-climatique-784546.html
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1. logo de l’association 2. échauffement sportif sur le toit de l’ENSAN 3. soirée jeux et repas partagé à mon appartement, puis co-réflexion des futures activités proposées par l’association
rêverie cosmique
conception et construction d’un dispositif immersif d’ambiance - ENSA Nantes (44) matériau exploré : tissu rétro-réfléchissant cf gilet jaune master 1 semestre 7 groupe de 4 étudiant·e·s avec Marilou BACH, Hugo FALAISE, Charlotte SAY 2019
1

expérience avec des matériaux visibles et invisibles : concevoir et construire une ambiance

Au sein de l’atelier « matières d’ambiances », les étudiant·e·s doivent interroger les qualités des ambiances au sein des espaces avec une approche par le concept de matériau, les sensibilisant aux matériaux invisibles (ambiances) à partir de la manipulation des matériaux visibles (matériaux de construction).4 L’expérimentation est essen tielle : le dispositif d’ambiance doit créer une expérience corporelle et mettre en évidence les qualités sensorielles d’un matériau, pour donner à vivre l’ambiance proposée. Le but est de développer des intentions d’ambiance pour qualifier les espaces projetés, avec la composante sensorielle comme point d’entrée dans le processus de conception. Ici, nous avons eu l’occasion de manipuler du tissu rétro-réfléchissant et le détourner de son usage premier, la sécurité routière.
cosmic dream

Notre installation prend place au cœur de l’école, entre les ascenseurs, à la croisée des cheminements des usager·e·s du lieu. De loin, une structure parallélépipédique apparaît. Métallique, minimaliste, noire. Au milieu d’un vide conceptuel flotte un espace plan. Une membrane grise, souple et fluide, s’enroule autour des bras d’acier. Sans invitation apparente, c’est au visiteur·se de s’approcher et tel·le un·e explorateur·rice, d’y trouver une entrée. Sous la tension du corps, une nouvelle dimension se créée. L’espace devient un volume mouvant, en perpétuelle métamorphose. Aspiré·e par cet univers singulier, le sentiment de stupeur laisse place à celui d’émerveillement. Les propriétés du tissu sont révélées : l’élasticité opère, le corps se libère et n’a de cesse d’essayer de nouvelles postures. Au toucher, la douceur du textile invite à la relaxation. Une véritable rêverie cosmique où les jeux de lumière escomptés sont présents : un univers psychédélique et déroutant se met en place sous les yeux ébahis de l’acteur·rice/spectateur·rice. Une dimension où l’école d’architecture n’existe plus et laisse place aux arc-en-ciel de reflets irisés, hypnotisants. À l’extérieur, un spectacle se dessine. Le tissu s’étend, fait disparaître le corps en son sein pour mieux en restituer les contours. Une silhouette se matérialise, les mouvements dévoilés sont magnifiés, une odyssée à l’ombre où le contraste avec la lumière est exaltant.

4 Drozd Céline, Meunier Virginie, Mabire Antoine, « Experiments with visible and invisible materials designing and building an ambiance », SHS Web of Conferences, 26/08/2019, https://doi.org/10.1051/shsconf/20196402008
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70 65 rêverie cosmique, Nantes, vidéo de présentation : https://vimeo.com/769014397
‘‘On m’avait déjà dit qu’on pouvait rentrer dedans, mais à vrai dire je n’y croyais même pas ! C’est comme un monde parallèle.’’ retour après immersion de Sabryn D, étudiante à l’ENSAN 1. immersion dans le dispositif, vue intérieure 2. scénographie du dispositif dans l’ENSA Nantes 3. immersion dans le dispositif, vue extérieure 4. entre ombre et lumière, contraste lumineux
Libéré de toute contrainte, ici je ferais...
art participatif dans l’espace public : images du futur - Nantes (44) licence 3 semestre 5 groupe de 5 étudiant·e·s avec Clémentine GERARD, Sébastien LABBÉ, Solène MÉRY, Kaijie SUN 2017

Ce dispositif invite les passant·e·s à se questionner sur le rapport qu’iels entretiennent à l’espace public. L’affirmation ‘‘Libéré de toute contrainte, ici je ferais...’’ tend à laisser parler leur imagination, se libérant de toute règle, loi, mœurs... L’installation permet aux par ticipant·e·s de laisser une trace spontanée de leur réflexion. L’action aléatoire du public que présume la forme participative nécessite une évolution de statut d’artiste : nous devenons organisateur·rice·s et médiateur·rice·s. C’est ce processus de communication entre le public et nous dont dépend l’œuvre d’art, témoin explicite de ce dialogue. Orchestrer un barbecue dans un lieu public réglementé, c’est prohi bé. Cette joyeuse prise de liberté agit comme ouverture au sujet, elle incite chacun·e à s’approprier son environnement construit. L’évé nement amène des formes différentes de sociabilité et, de manière ludique, interroge notre posture d’acteur·rice dans nos villes.





les maux invisibles



réalisation et projection d’un court métrage - ENSA Nantes (44) art et technique de la représentation - interprétation du roman Les villes invisibles, Italo Calvino licence 2 semestre 4 en binôme avec Charlotte SAY 2016

« Les villes comme les rêves sont faites de désirs et de peurs, même si le fil de leur discours est secret, leurs règles absurdes, leurs perspec tives trompeuses ; et toute chose en cache une autre.
– Moi, je n’ai ni désirs, ni peurs, déclara le Khan, et mes rêves sont composés soit par mon esprit soit par le hasard.
– Les villes aussi se croient l’œuvre de l’esprit ou du hasard, mais ni l’un ni l’autre ne suffisent pour faire tenir debout leurs murs. Tu ne jouis pas d’une ville à cause de ses sept ou soixante-dixsept merveilles, mais de la réponse qu’elle apporte à l’une de tes questions. »5
Ce court métrage fait suite à la lecture de Les villes invisibles. Italo Calvino met en scène un dialogue imaginaire entre l’empereur guerrier Kublai Khan et le visionnaire Marco Polo. Improbable recueil de nouvelles, l’auteur nous offre un récit poétique et déconstruit de cités fictives. Un hommage aux villes d’un monde rêvé, visions fantasmatiques où notre esprit explore un ailleurs unique aux noms de femmes.
« L’enfer des vivants n’est pas chose à venir ; s’il y en a un, c’est celui qui est déjà là, l’enfer que nous habitons tous les jours, que nous formons d’être ensemble. Il y a deux façons de ne pas en souffrir. La première réussit aisément à la plupart : accepter l’enfer, en devenir une part au point de ne plus le voir. La seconde est risquée et elle demande une attention, un apprentissage, continuels : chercher et savoir reconnaître qui et quoi, au milieu de l’enfer, n’est pas l’enfer, et le faire durer, et lui faire de la place. »6

À travers ces contes intemporels, Italo Calvino livre une allégorie de l’utopie et de notre monde moderne. Ici, nous avons fait le choix de personnifier non plus des villes mais des sentiments, ceux d’un écrivain tourmenté. Lors du tournage, nous avons porté une attention sur les ambiances lumineuses, la gestuelle et l’attitude du corps, sa mise en tension dans les émotions qu’il reflète.
5 Calvino Italo. Les villes invisibles. Paris, Gallimard, 2013, p. 96
6 Ibid. p. 208 images issues du court métrage, extrait disponible sur https://vimeo.com/769041315
70 69
argentique 2015 -


‘‘Et si l’onirique se trouvait au coin de la rue ?’’
merci m. carole.lyssandre@hotmail.fr p. (+33) 7 70 21 88 58