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Interview Stroohm
ENTRETIEN : Bart Massin, CEO de Stroohm
L’année dernière, Bart Massin, expert en mobilité électrique, est intervenu dans le cadre du webinaire Carglass® sur l’ électrification des flottes. Quelle est la situation un an et demi plus tard ? Nous sommes allés lui poser la question…
CR : Où en sommes-nous ?
Bart Massin : “Nous sommes au-devant de grands défis. Citons la transition énergétique, à laquelle nous travaillons depuis plusieurs années. À quoi s’ajoute désormais la crise énergétique. L’ évolution vers une production plus autonome et des taux horaires variables entraînera de nombreux changements. Nous vivons un point de basculement sur le marché de l’énergie, les dispositifs de recharge devenant beaucoup plus intelligents. Il ne s’agit donc pas de se brancher à tout moment et de recharger les batteries de manière linéaire, mais de tenir compte du (dés)équilibre entre l’offre et la demande. Nous sommes en train d’opérer une transition des combustibles fossiles vers des sources d’énergie renouvelables telles que le vent et le soleil. Comme celles-ci constituent l’offre et ne peuvent pas être contrôlées, la demande, c’est-à-dire la consommation, doit être contrôlée.”
CR : Comment les voitures électriques s’intègrentelles dans les défis énergétiques actuels ?
Bart Massin : “La voiture deviendra une partie de la solution. Sa consommation d’électricité sera intégrée dans la consommation totale d’un foyer ou d’une entreprise. Les tarifs de jour et de nuit seront remplacés par des tarifs horaires variables établis en fonction de l’offre et de la demande. Les compteurs numériques indiquent le prix que vous payez. Ceux qui ont des panneaux solaires renvoient maintenant leur production excédentaire sur le réseau. En la rechargeant au bon moment, la voiture électrique optimise le rendement des panneaux solaires. Elle se recharge à un tarif bas, ce qui lui permet de stocker l’excédent de production des panneaux solaires, grâce à un chargeur bidirectionnel, pour les moments où il n’y a pas de production ou que le tarif est élevé. De cette manière, elle fonctionne comme une batterie domestique.”
CR : La conduite électrique est-elle encore avantageuse avec les prix actuels de l’énergie ?
Bart Massin : “Tout à fait. Et avec des tarifs horaires variables, la voiture électrique devient encore plus économique à la consommation. Le coût de sa consommation représente en moyenne moins de la moitié de celui de l’essence ou du diesel, dont les prix ont également augmenté. Je parle ici des voitures entièrement électriques. Les hybrides sont assez absurdes, car leur moteur à essence consomme plus qu’une voiture à essence ordinaire en raison du poids du double moteur. Les hybrides sont vouées à disparaître. Un moteur électrique est tout simplement plus économique, car son rendement est de 95 %, alors qu’il n’est que de 20 à 25 % pour les moteurs à essence ou diesel. Une diminution des ventes s’est toutefois amorcée au cours du dernier mois en raison de la forte augmentation du coût de l’ électricité en octobre, et avec la baisse du prix du gaz, les ventes vont encore baisser.”
Bart Massin: “Le coût de l’ électrification ne doit pas uniquement être mesuré par rapport à la consommation d’électricité. Il faut tenir compte de deux autres critères : le prix d’achat et la fiscalité. Les frais d’entretien des véhicules électriques sont moins élevés, mais la différence est moins pertinente. Le prix d’achat élevé des véhicules électriques explique en grande partie la perception selon laquelle la conduite électrique est plus coûteuse que la conduite à l’essence ou au diesel. Le facteur de la valeur résiduelle ou de la durée de vie de la voiture est généralement perdu de vue. Aujourd’hui, vous bénéficiez déjà d’office d’une garantie de huit ans sur un moteur électrique et une batterie. À quoi viennent encore s’ajouter les avantages fiscaux. Aujourd’hui, les avantages fiscaux ne semblent jouer qu’en faveur des entreprises, mais les particuliers seront également encouragés fiscalement à passer plus rapidement à la conduite électrique. C’est inévitable. D’ailleurs, les voitures d’occasion à essence et diesel se vendront-elles encore dans quelques années ? Si, par exemple, elles ne sont plus autorisées à entrer dans les villes… Les particuliers ont donc tout intérêt à inclure dans leurs calculs la valeur résiduelle avantageuse d’une voiture électrique.”

Bart Massin : "Pourquoi devrions-nous compter sur le gouvernement pour installer des stations de recharge ? Après tout, il n’exploite pas non plus de stations-service…"
CR : Comment évolue la croissance du marché des véhicules électriques ?

Bart Massin: “La demande des entreprises est tellement élevée et les délais de livraison tellement longs que la croissance est déterminée par la mesure dans laquelle les fabricants sont capables de suivre la cadence. Dans le même temps, plusieurs nouveaux acteurs asiatiques arrivent sur le marché, indiquant qu’ils peuvent livrer plus rapidement. Par conséquent, en plus de la concurrence sur les prix, nous constatons une concurrence sur le plan de la livraison. À partir de juillet 2023, les commandes de voitures à moteur thermique et d’hybrides rechargeables vont très fortement chuter, car elles tomberont alors sous le coup de la nouvelle fiscalité dégressive. L’interdiction des ventes de moteurs thermiques à partir de 2035 sera également appliquée plus tôt par de nombreuses entreprises et leur fera prendre conscience que les valeurs résiduelles de ces voitures continueront de s’effondrer. Les tensions actuelles avec la Russie font également grimper les prix du pétrole, ce qui rend la consommation d’essence et de diesel plus onéreuse que celle des voitures électriques. Je m’attends à ce que le nombre d’immatriculations de voitures électriques double d’année en année jusqu’en 2026.”

CR : La flambée des prix de l’énergie ne fait-elle pas reculer les gens dans le processus de transition ?
Bart Massin: “Les réactions à court terme peuvent donner cette impression. Mais la crise énergétique va accélérer le processus de transition, car elle agit comme un signal d’alarme. Beaucoup prendront des mesures pour maîtriser les coûts de l’énergie et de la mobilité. En installant des panneaux solaires, par exemple. Les possibilités de chacun dépendent de l’endroit où l’on vit : il faut de la place et c’est donc moins évident dans un environnement urbain. Il en a toujours été ainsi. La mobilité individuelle était autrefois réservée aux familles disposant d’un espace pour une remise et des écuries. Les chances de survie et la compétitivité des entreprises sont liées à la mesure et à la rapidité avec lesquelles elles s’adaptent à l’évolution rapide sur le marché de l’énergie.”

CR: Où en est-on dans l’expansion du réseau de bornes de recharge ?
Bart Massin: “La politique belge ne se concentre pas sur les stations de recharge publiques. 30.000 bornes de recharge d’ici 2030, selon l’accord flamand sur le climat ; aux PaysBas, ce chiffre est de 1,8 million. Pourtant, nous sommes sur la bonne voie. En Belgique, la politique se concentre sur les installations de recharge sur les sites privés. Dans les entreprises et chez les particuliers. Ceux qui rechargent chez eux tous les soirs n’ont pas besoin de bornes de recharge publiques (sauf s’ils font un voyage lointain). Le gouvernement encourage activement les investissements par une fiscalité motivante. D’ailleurs, il existe déjà des infrastructures de recharge rapide à de nombreux endroits le long des autoroutes, mais elles ne sont pas annoncées correctement en comparaison avec l’approvisionnement en carburant. De plus, pourquoi attendre du gouvernement qu’il fournisse l’infrastructure de recharge ? Les stations-service ne sont pas non plus gérées par le gouvernement.”

CR : Selon vous, quels sont les facteurs qui freinent encore la transition ?
Bart Massin: “Le plus grand défi reste de savoir dans quelle mesure les fabricants sont capables de livrer des véhicules. En raison de la pénurie, les prix augmentent de plusieurs milliers d’euros et la flotte actuelle – qui compte de nombreuses voitures diesel – restera en service plus longtemps que prévu. Ce n’est que partie remise.”
Que fait Stroohm ?
Bart Massin et son entreprise sont des experts en mobilité électrique. Ils accompagnent les entreprises dans la transition énergétique de leurs flottes. Comment procèdent-ils ? Pour commencer, ils mettent à jour la car policy. Ils effectuent une analyse complète en matière de coûts du carburant, de fiscalité, de possibilités de recharge au bureau et au domicile des salariés… et élaborent un plan pour la flotte de l’entreprise, qu’ils mettent également en œuvre de manière concrète afin de permettre à la transition de réussir. Ils étudient ensuite quelle offre de leasing répond le mieux aux besoins du plan et construisent l’infrastructure de recharge nécessaire. Ils fournissent également des conseils, donnent des conférences et des formations. Plus de 35 personnes travaillent à temps plein chez Stroohm.

JOURNAL DES OPÉRATIONS
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