Le MAG des soeurs de N.D. de Charité du Bon Pasteur

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w w w. b o n p a s t e u r. c o m

Rencontre

Sœur Nirmala, le monde comme maison

Elle a appris six langues, parcouru quatre continents pour suivre son désir brûlant de vivre la mission. Sœur Nirmala Abeyasingha, née en 1941 au Ski Lanka, nous raconte son incroyable destin porté par Sainte Marie Euphrasie, notre fondatrice. Bonjour, sœur Nirmala, pouvez-vous nous présenter votre parcours ? Sœur Nirmala Abeyasingha. J’avais 18 ans lorsque je suis entrée au Bon Pasteur au Sri Lanka. Pour terminer mon noviciat, je suis partie à Angers, puis en Amérique du Nord pendant sept ans où j’ai suivi des études pour devenir directrice d’établissement scolaire. Dès le départ, je ressens ce besoin de devenir missionnaire, comme un appel, quelque chose qui m’habite. Malgré de nombreuses demandes pour partir en mission, elles sont toutes refusées ; à cette époque, ce sont les sœurs européennes qui partent en mission, pas les Sri Lankaises. À L’époque être missionnaire, c’était être blanc !

Sœur Nirmala Abeyasingha à la Maison-Mère

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Et finalement, vous partez en mission… La crise politique au Pakistan, en 1970, va tout accélérer. Les évêques demandent aux communautés sri-lankaises de désigner des religieuses pour fonder le Bon Pasteur au Pakistan. En 1976, le rêve de ma vie est réalisé, je pars en mission. Ces quinze années restent gravées à tout jamais comme le point de départ d’une vie missionnaire. À la suite de cette expérience, je suis «envoyée» au Sénégal pour fonder une nouvelle communauté et venir en aide aux jeunes filles précaires. Vingt années s’écoulent avant qu’une autre mission à l’île

Le Mag’ - n°29 - Décembre 2021

Maurice s’offre à moi. J’apprends le créole et développe la pastorale. Je me rappelle de ce peuple extraordinaire, si bienveillant et accueillant. Je n’ai qu’une petite partie de l’océan indien à traverser pour rejoindre Madagascar en 2007, la responsabilité de la Province des Îles m’est proposée (Madagascar, Maurice et la Réunion). Un nouveau rôle, un nouveau challenge que j’accepte, je n’ai jamais dit non à l’appel de Dieu. Les années passent et la jeunesse s’en va petit à petit. Une mission plus courte en Hongrie m’est proposée. Mon âme missionnaire s’illumine auprès de cette population gitane démunie et particulièrement présente là-bas. J’ai le désir de rejoindre mes sœurs hongroises, elles ont tellement souffert pendant le régime communiste. Aujourd’hui, je suis à la Maison-Mère en France à Angers. J’ai coordonné pendant trois ans le centre spirituel de la congrégation. Cette mission se termine bientôt, je ne sais où me mènera la prochaine, mais je reste, depuis quarante-cinq ans, à la disposition de la congrégation. Que retirez-vous de ces missions à travers le monde ? Être missionnaire, c’est l’héritage de Saint Jean Eudes et de Sainte Marie Euphrasie, la richesse de notre congrégation présente aujourd’hui dans soixante-douze pays dans


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