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nº 338 du 1 au 14 novembre 2018

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Selon Statistique Canada

La haine et l'intolérance en hausse au Canada aussi…

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Visas pour le Canada

Le nombre des refus opposés aux demandeurs Algériens explose…

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Perspectives Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Wahid Megherbi, Reda Benkoula Publicité : Pub Smart Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

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Legault 1 Obligation de résultat Il s’agit sans conteste d’un événement historique : un changement de régime politique comme il s’en est produit en 1976 avec l’élection du premier gouvernement du Parti québécois. Le premier ministre François Legault a d’ailleurs rappelé la mémoire de René Lévesque - un homme dont il a dit qu’il l’avait inspiré toute sa vie - en reprenant sa célèbre litote, le « quelque chose comme un grand peuple ».

naires à succès se sont cassé les dents en politique -, mais ce n’est pas un empêchement. Il reviendra à ces nouveaux ministres de dissiper les doutes.

Dans cette optique, on ne saurait reprocher au Conseil des ministres d’être formé d’un grand nombre de néophytes ; seulement François Legault et Marguerite Blais possèdent un bagage ministériel et plus de la moitié des ministres n’ont aucune expérience politique. Mais c’était le cas en 1976, et le premier gouvernement Lévesque n’a certes pas démérité. Évidemment, toute comparaison est boiteuse : le gouvernement caquiste n’a pas les mêmes ambitions réformatrices, mais cela correspond à l’air du temps.

Des objectifs précis, mais…

Site web: www.atlasmedias. Plutôt Lévesque que Marois… com facebook.com/ AtlasMedia1

Depuis 2002

À l’instar de la députation caquiste, le Conseil des ministres est formé d’un grand nombre de gestionnaires, essentiellement du secteur privé, et d’entrepreneurs. Cela est conforme au pragmatisme professé par François Legault. On doit reconnaître que plusieurs nouveaux ministres ont un parcours intéressant et des compétences avérées. Pour un ministre, qui doit composer avec un appareil d’État parfois rétif, l’expérience du secteur privé n’est toutefois pas une garantie de réussite - nombre d’entrepreneurs ou de gestion-

En dévoilant la composition de son Conseil des ministres, François Legault ne s’est pas dispersé en multipliant les objectifs et les mesures comme l’avait fait Pauline Marois en arrivant au pouvoir en 2012.

Les priorités du premier ministre demeurent l’éducation, qu’il a placée en haut de la liste, la santé et l’économie. Et dans ces trois grands domaines, les objectifs sont précis et quantifiables, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont facilement atteignables. On ne peut taxer François Legault de manquer de suite dans les idées. Dans son premier Conseil des ministres, il a confié d’importants portefeuilles à ses têtes d’affiche économiques, dont la présidence du Conseil du trésor à l’ancien de la Caisse de dépôt et placement du Québec et de Cascades Christian Dubé. Le premier ministre a souligné le trait en nommant la gestionnaire issue du secteur privé Nadine Girault à la tête ministère des Relations internationales et de la Francophonie. L’obsession de l’Économie En campagne électorale, François Legault n’a pu exploiter autant qu’il aurait voulu le thème de l’économie : quand l’économie se porte bien, on en parle moins. Mais on constate chez le premier ministre une

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volonté de faire du progrès économique « une obsession », comme il l’avait répété en 2014.

Québécois.

Mieux vaut tard que jamais : nous devons saluer le fait que François Legault ait ajouté à « ses grandes priorités » l’environnement. « On a bien reçu le message de la population pendant la campagne », a-t-il dit. Souhaitons que cette tardive prise de conscience se traduise dans les faits.

Une grande faiblesse de ce Conseil des ministres, c’est l’absence d’un ministre de poids pour représenter Montréal. La députée de Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, n’a été gratifiée que d’un poste de ministre déléguée. Elle se consacrera heureusement aux transports collectifs.

Aux grandes priorités, s’ajoutent deux engagements qu’il considère comme incontournables à court terme : la réforme du mode de scrutin, confiée à Sonia LeBel, la ministre de la Justice, un titre auquel on avait omis d’adjoindre celui de ministre responsable de la Réforme des institutions démocratiques, et l’adoption d’un projet de loi concernant la laïcité et l’interdiction du port de signes religieux par les agents de l’État en autorité. À cet égard, il est aberrant que cet enjeu délicat relève du ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, comme si la laïcité de l’État était l’affaire des immigrants, comme si elle ne touchait pas l’ensemble des

Dans son discours, François Legault a délaissé le plat pragmatisme pour s’élever au niveau de sa fonction : il a exigé de ses ministres qu’ils gouvernent « dans un esprit de proximité, d’humanité et d’ouverture » et en obtenant l’appui du plus grand nombre. Sans doute, les caquistes veulent se démarquer du gouvernement de « l’élite éclairée » des libéraux. Cela peut passer pour de l’idéalisme, mais le pragmatisme ne peut à lui seul guider les actions du gouvernement.

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Une équipe très provinciale…

Mais comme il s’agit d’un gouvernement de gestionnaires, qui carburent aux objectifs et aux résultats, ce sera avant tout à cette aune qu’il sera jugé.


Politique provinciale

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Le Premier ministre veut un gouvernement «de proximité, d’humanité et d’ouverture» À la tête d'un Conseil des ministres paritaire, une première depuis 2007, François Legault a décidé de confier de nombreuses responsabilités à de jeunes membres de son parti. Le 32e premier ministre du Québec a également demandé à ses nouveaux ministres de diriger la province « dans un esprit de proximité, d'humanité et d'ouverture ».

« Ces trois notions sont fondamentales pour moi. Je veux qu’elles deviennent la marque de commerce de notre gouvernement », a lancé François Legault dans son discours de clôture. Obtenir l’adhésion du plus grand nombre « Oui, on a remporté une victoire éclatante avec une majorité de 74 sièges, ça nous confère une grande marge de manœuvre. On pourrait être tenté de gouverner comme bon nous semble. Je vous demande de gouverner en obtenant l’adhésion du plus grand nombre », a-t-il ajouté, tout en mettant de l'avant la jeune garde de son parti. « Le gouvernement du Québec a besoin de renouveau. Le gouvernement du Québec a besoin de visages neufs, qui vont jeter un regard neuf », a clamé François Legault, avant d'inviter ses élus à « sortir » de leurs bureaux pour être « proches du monde » et de citer le fondateur du Parti québécois, René Lévesque. Jolin-Barrette et Guilbault en tête d’affiche Seuls deux des membres de ce Conseil des ministres, qui comprend 13 hommes et 13 femmes, outre le chef de la Coalition avenir Québec, ont déjà occupé un poste de ministre : Marguerite Blais, qui sera responsable des Aînés et des Proches aidants après avoir dirigé un ministère semblable dans un gouverne-

ment libéral, et François Legault lui-même, avec le Parti québécois.

Le premier ministre, qui a également promis qu'un projet de loi sur la réforme du scrutin sera déposé « dans la première année du mandat », sera par ailleurs responsable des dossiers jeunesse et des Relations avec les Québécois d’expression anglaise. Âgée de 35 ans, Geneviève Guilbault devient la vice-première ministre de François Legault, mais aussi la ministre de la Sécurité publique. La députée de Louis-Hébert est l’un des symboles de l’imposante victoire de la CAQ le 1er octobre. Un an plus tôt, dans le cadre d’une élection partielle, elle s’était imposée dans cette circonscription qui était détenue depuis 2003 par le Parti libéral du Québec. Le rôle de leader parlementaire revient quant à lui à Simon Jolin-Barrette, 31 ans. Élu depuis 2014, le député de Borduas occupe en outre les fonctions de ministre de l’Immigration. Il avait déjà le poste de porte-parole du gouvernement de transition depuis le scrutin du 1er octobre. Homme de confiance de François Legault, cet avocat sera ainsi responsable de concrétiser la volonté de la CAQ de diminuer les seuils d’immigration. Un dossier sensible, puisque les maires de Québec et de Montréal, tout comme la Chambre de commerce de Montréal, sont opposés à cette proposition. Il devra aussi piloter le projet de loi sur le port des signes religieux. « On s’est engagés à interdire le port de signes religieux pour les employés de l’État en position d’autorité. On va respecter notre engagement »,

a rappelé François Legault. « On ne fera jamais l’unanimité, a-t-il confié, en référence aux voix qui s'élèvent contre cette volonté de la CAQ. D’ailleurs, il est hors de question de reculer devant des groupes de pression ou devant les premières petites secousses. »

Le ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques sera dirigé par MarieChantal Chassé, une ancienne chef d'entreprise, élue dans Châteauguay. Critiqué au cours de la campagne en raison du faible nombre de promesses dans ce domaine, François Legault a juré avoir « une sincère préoccupation pour les défis environnementaux » et avoir « bien reçu le message de la population ». « On doit en faire plus pour lutter contre le réchauffement climatique. On va y travailler à notre façon, de façon pragmatique, en obtenant des résultats », a-t-il promis. Le portefeuille de l’Éducation, l’une des trois priorités de François Legault – avec la Santé et l’Économie –, est confié à l’ancien enseignant JeanFrançois Roberge (Chambly), porte-parole ces dernières années de ce dossier au sein de la deuxième opposition. Son défi principal? Gérer la rénovation des écoles et généraliser l'offre de prématernelle pour les enfants de 4 ans, une promesse de François Legault. La triple médaillée olympique en patinage de vitesse, Isabelle Charest (Brome-Missisquoi), s'est vu attribuer le poste de ministre déléguée à l'Éducation, tout en prenant en charge le Sport et les Loisirs. La triplette économique Le trio économique du gouvernement caquiste sera composé de trois financiers. « Une équipe économique de rêve », a sou-

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ligné François Legault. Élu dans Terrebonne, l'homme d'affaires Pierre Fitzgibbon, qui a dirigé plusieurs entreprises avant de se présenter sous les couleurs de la CAQ, sera le ministre de l’Économie et de l'Innovation. L'ancienne gestionnaire et mairesse de Saint-Pierrede-la-Rivière-du-Sud, Marie-Eve Proulx (Côte-du-Sud), devient ministre déléguée au Développement économique régional. Les Finances ont été attribuées à Éric Girard, député de Groulx et ex-trésorier de la Banque Nationale. Déjà élu à deux reprises, en 2012 et 2014, avant de démissionner pour occuper le poste de vice-président de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Christian Dubé, député de La Prairie, prend la tête du Conseil du Trésor et est responsable de l’Administration gouvernementale. « Je n’accepte pas que le Québec soit moins riche que le reste du Canada. L’économie du Québec peut faire mieux », a assuré le chef de la CAQ, avant de s'adresser à ses élus. « Je vous demande de mettre vos compétences aux services de l’économie du Québec pour enrichir tous les Québécois dans toutes les régions du Québec. »

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Pour la Santé et les Services sociaux, François Legault mise sur Danielle McCann (Sanguinet), ex-PDG de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal. Le neurologue Lionel Carmant devient ministre délégué dans ce même ministère. Il s'occupera notamment de la petite enfance et du dépistage des plus jeunes. Les portefeuilles de Sonia LeBel Recrue vedette de la CAQ, l'exprocureure en chef de la commission Charbonneau, Sonia LeBel (Champlain), s'installe au ministère de la Justice. Elle devient également ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne et ministre responsable de la Condition féminine. Élu dans Charlesbourg, le comptable Jonatan Julien est nommé ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, alors que les Relations internationales et la Francophonie sont confiées à Nadine Girault (Bertrand), qui a une longue expérience dans le domaine des finances. Présent aux côtés de François Legault depuis les débuts de la CAQ, après avoir déjà siégé à l'Assemblée nationale sous les Suite à la page 5


Politique provinciale

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Le Premier ministre veut un gouvernement «de proximité, d’humanité et d’ouverture» Suite de la page 4

couleurs de l'Action démocratique du Québec (ADQ), François Bonnardel prend en main les Transports. Au cours de la dernière campagne électorale, le chef caquiste avait fait part de sa volonté de revoir le fonctionnement de ce ministère, afin de le rendre plus efficace. François Bonnardel sera assisté de Chantal Rouleau, mairesse de l'arrondissement montréalais de Rivière-des-Prairies–Pointe-auxTrembles de 2010 à 2018. Déléguée aux Transports, l'ancienne membre de l'opposition montréalaise est aussi responsable de la Métropole. L'autre député de l'île de Montréal, Richard Campeau (Bourget), n'a rien obtenu. La CAQ n'a réussi à faire élire que deux députés, sur les 74 sièges obtenus par le parti, sur le territoire montréalais. Malgré cette faible représentation de la plus grande ville de la province, François Legault a voulu se montrer rassurant. Accompagné de ses enfants, le député de la région de l'Outaouais, Mathieu Lacombe, âgé de 30 ans, a prêté serment pour devenir ministre de la Famille.

Nathalie Roy, ancienne journaliste et porte-parole du parti en immigration, prend place dans le siège de ministre de la Culture et les Communications. Elle sera également responsable de la Langue française. Sa chef de cabinet sera Manon Gauthier, ex-élue de la Ville de Montréal. Un nouveau ministère qui regroupera à la fois l’Emploi, la Solidarité sociale et le Travail est attribué à l’avocat Jean Boulet, frère de la libérale Julie Boulet, nouvellement élu dans Trois-Rivières. Directrice d'une garderie et enseignante de formation, Andrée Laforest (Chicoutimi), qui vient de remporter sa première élection, va représenter la région du Saguenay-Lac-SaintJean au Conseil des ministres, en devenant ministre des Affaires municipales et de l’Habitation. Alors qu'un nouvel accord de libre-échange vient d'être signé entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, avec notamment des concessions au chapitre de la gestion de l'offre, André Lamontagne sera au cœur de ce dossier. Député de Johnson depuis 2014 et ancien homme d'affaires, il devient ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et

de l’Alimentation. Le Tourisme est attribué à l'exanimatrice Caroline Proulx (Berthier), les Affaires autochtones à Sylvie D'Amours (Mirabel) et les Forêts, la Faune et les Parcs à Pierre Dufour (Abitibi-Est). Paradis président de l'Assemblée nationale? Après avoir été sous le feu des projecteurs ces dernières semaines, en raison d'un prêt accordé par un maire de sa circonscription, Éric Caire a gardé

la confiance de François Legault. Le député de La Peltrie, élu depuis 2007, intègre le Cabinet du chef du gouvernement comme délégué à la Transformation numérique gouvernementale. Par ailleurs, le député de Lévis, François Paradis, a déjà fait part de son intérêt pour occuper la fonction de président de l’Assemblée nationale. Les députés seront appelés à se prononcer au cours de la première séance de la nouvelle législature. Marc Picard (Chutes-de-laChaudière) et Chantal Soucy

(Saint-Hyacinthe) soumettraient quant à eux leur candidature pour deux des postes de viceprésident. Élu dans Vachon, l’ancien porteparole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Ian Lafrenière, ne siégera pas au Conseil des ministres. Les expérimentés André Bachand (Richmond), Jean-François Simard (Montmorency) et Claire Samson (Iberville) sont eux aussi absents. Cette dernière n'a pas caché son incompréhension.

La composition du Conseil des ministres François Legault, premier ministre, responsable des dossiers jeunesse, responsable des Relations avec les Québécois d’expression anglaise

Christian Dubé, ministre responsable de l’Administration gouvernementale, président du Conseil du Trésor

Geneviève Guilbault, vice-première ministre, ministre de la Sécurité publique

MarieChantal Chassé, ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques

Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur

Marguerite Blais, ministre responsable des Aînés et des Proches aidants

Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux

Simon Jolin-Barrette, ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, leader parlementaire

Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation Éric Girard, ministre des Finances

François Bonnardel, ministre des Transports Sonia LeBel, ministre de la

Justice, ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, ministre responsable de la Condition féminine Mathieu Lacombe, ministre de la Famille Nadine Girault, ministre des Relations internationales et de la Francophonie Chantal Rouleau, ministre déléguée aux Transports, ministre responsable de la Métropole Andrée Laforest, ministre des Affaires municipales et de l’Habitation André Lamontagne, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

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Jonatan Julien, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles

Isabelle Charest, ministre déléguée à l’Éducation

Pierre Dufour, ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs

Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux

Jean Boulet, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale

Marie-Eve Proulx, ministre déléguée au Développement économique régional

Nathalie Roy, ministre de la Culture et des Communications, ministre responsable de la Langue française

Éric Caire, ministre délégué à la Transformation numérique gouvernementale

Caroline Proulx, ministre du Tourisme Sylvie D’Amours, ministre responsable des Affaires autochtones

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Autres responsabilités Président du caucus : Mario Laframboise Whip en chef du gouvernement : Éric Lefebvre


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Politique provinciale

En attendant la reconstruction du parti

Le cabinet fantôme du PLQ

Marwah Rizqy, Dominique Anglade et André Fortin aux avant-postes Les trois priorités de François Legault? La santé, l’éducation et l’économie, a martelé à plusieurs reprises le nouveau premier ministre.

Le chef intérimaire du PLQ, Pierre Arcand, a choisi l’ex-vice-première ministre et ministre de l’Économie Dominique Anglade, 44 ans, pour devenir porte-parole du parti en matière d’immigration et d’économie. Elle devra ainsi talonner Simon Jolin-Barrette, chargé de mettre en place la réduction des seuils d’immigration, confirmée par François Legault la semaine passée. Le député de Pontiac, André Fortin, 36 ans, était ministre des Transports dans le gouvernement Couillard et sera maintenant responsable de la santé et de la vitalité des régions dans le cabinet fantôme.

pour ses débuts sur les bancs de l’Assemblée nationale : la députée de Saint-Laurent sera porteparole en matière d’éducation et d’enseignement supérieur. Un thème cher à François Legault, qui veut instaurer des maternelles pour les enfants de 4 ans et rénover en profondeur les établissements scolaires.

Très présente médiatiquement durant la campagne électorale, la fiscaliste et ex-professeure Marwah Rizqy, 33 ans, aura de lourdes tâches

Le cabinet fantôme du Parti libéral du Québec (PLQ) fait ainsi belle place à la jeunesse et au renouveau. D'importantes respon-

sabilités sont notamment confiées à Dominique Anglade, André Fortin et Marwah Rizqy, trois députés qui n'ont pas fermé la porte à devenir le prochain chef libéral.

Couillard.

teurs à Lise Thériault.

Gaétan Barrette porteparole des transports

L'ancien ministre des Finances, Carlos Leitao, conserve son domaine de prédilection. Marie Montpetit sera le pendant de la caquiste MarieChantal Massé sur l’environnement.

Parmi les ex-poids lourds du gouvernement Couillard, Gaétan Barrette aura la responsabilité de défendre les dossiers liés aux transports, mais aussi au Conseil du Trésor. Un poste qui lui avait été promis par Philippe

Marc Tanguay et Christine St-Pierre prendront quant à eux la parole pour intervenir respectivement sur la justice et la sécurité publique. La culture est confiée à Isabelle Melançon et l'habitation et la protection des consomma-

Premier retraité de la Ligue nationale de hockey à l’Assemblée nationale, Enrico Ciccone s’occupera des sports, des loisirs et des saines habitudes de vie, alors que Frantz Benjamin, exconseiller municipal de Montréal, assumera les dossiers jeunesse. Ex-ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx a quant à lui été nommé leader parlementaire du PLQ, mercredi dernier.

La composition du cabinet fantôme Dominique Anglade : Économie et Immigration

et Saines habitudes de vie

Jennifer Maccarone : Famille

naturelles, Forêts, Faune et Parcs

Pierre Arcand : Métropole

Hélène David : Services sociaux, Laïcité et Condition féminine

Gaétan Barrette : Conseil du Trésor et Transports

Monsef Derraji : PME et Innovation

Isabelle Melançon : Culture, Communications et Protection de la langue française, leader parlementaire adjointe

Sébastien Proulx : CapitaleNationale et Institutions démocratiques, leader parlementaire

Frantz Benjamin : Dossiers Jeunesse

André Fortin : Santé, Santé publique et Vitalité des régions

Nicole Ménard : Whip

Marwah Rizqy : Éducation, Enseignement supérieur et Stratégie numérique

David Birnbaum : Affaires autochtones

Maryse Gaudreault : Tourisme

Francine Charbonneau : Aînés, Proches aidants et Lutte contre l'intimidation Enrico Ciccone : Sports, Loisirs

Carlos J. Leitão : Finances Gregory Kelley : Relations avec les Québécois d'expression anglaise

Marie Montpetit : Environnement, Lutte contre les changements climatiques et Agriculture

Paule Robitaille : Relations internationales et Francophonie

Marie-Claude Nichols : Affaires municipales

Jean Rousselle : Travail, Éthique et Intégrité des marchés publics

Saul Polo : Énergie, Ressources

Filomena Rotiroti : Présidente

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du caucus Monique Sauvé : Emploi et Solidarité sociale Christine St-Pierre : Sécurité publique Marc Tanguay : Justice et Accès à l'information Lise Thériault : Habitation et Protection des consommateurs Kathleen Weil : Relations canadiennes et Francophonie canadienne


Politique provinciale

Parti québécois

En route vers le troisième référendum…

… unique voie et moyen de reconstruction du parti Il faut « faire du Québec un pays », a lancé le chef intérimaire du Parti québécois (PQ), Pascal Bérubé. Après sa lourde défaite aux dernières élections, le parti souverainiste va replacer au premier plan cet engagement qui avait été mis de côté par Jean-François Lisée. Ce dernier souhaitait attendre un deuxième mandat pour proposer un référendum. Si on fait de la politique, « c'est pour l'indépendance du Québec », a notamment affirmé M. Bérubé, quelques minutes après l'assermentation des 10 députés du PQ, qui comptait 30 élus 4 ans plus tôt. Tous les élus péquistes venaient alors de démarrer leur allocution par une phrase supplémentaire à la coutume habituelle. « D'ici à ce que le Québec soit indépendant, je [...] serai fidèle et porterai vraie allégeance à Sa Majesté la reine Élisabeth II », ont-ils dit devant les caméras. Jean-François Lisée a-t-il fait une erreur en voulant repousser la question d'un troisième référendum? « Nos bilans et nos analyses sont faits en privé, sans précipitation et de manière ordonnée », a simplement répondu le député de MataneMatapédia. Plus tôt, Pascal Bérubé avait axé son discours de clôture sur le projet d'indépendance du Québec. Son parti avait par ailleurs fait retirer de la salle le drapeau canadien. Seul celui de la province trônait dans le

Salon rouge de l'Assemblée nationale. Fidélité aux valeurs fondamentales Il faut rester « fidèle à nos valeurs fondamentales », a-t-il mentionné, en décriant le gouvernement fédéral qui a « depuis trop longtemps considéré le Québec comme une simple province comme les autres et nous rappelle fréquemment les limites de ce statut ». Dans un message adressé notamment « aux jeunes », davantage séduits par le discours de Québec solidaire (QS) durant le dernier scrutin, et à tous ceux qui ont choisi de voter pour une autre formation politique, il a indiqué ouvrir « les portes de notre famille politique à tous ceux qui croient que le Québec est capable de faire tellement mieux à titre de propriétaire que de locataire ». Le PQ, a-t-il affirmé, est « différent » des autres partis et se distingue par cette volonté souverainiste. «La voie politique que nous avons choisie comme indépendantistes n’est certainement pas la plus facile, mais elle est la plus responsable. Nous en sommes conscients» a affirmé avec force Pascal Bérubé. Il a aussi critiqué François Legault, le 32e premier ministre du Québec. Ce dernier avait, la veille, cité René Lévesque, en affirmant qu'« on forme quelque chose comme un grand peuple ». Cette phrase avait été prononcée par le fondateur du PQ

après sa victoire en 1976. « Le contexte », a-t-il rappelé, était alors « d'avoir tous nos leviers de développement », ajoutant que «Le PQ est né d’un rêve que nous n’abandonnerons jamais, tant qu’il ne sera pas devenu réalité, tant que le Québec ne sera pas un pays, et que son drapeau, le plus beau et le seul pour lequel nous prêtons vraie allégeance, ne flottera pas aux Nations unies».

obtenu le même nombre de députés que le PQ. « Ça a déjà été essayé. On avait proposé des alliances électorales, ça avait été refusé. Ça a mis fin au dossier », a-t-il soutenu. Des « collaborations ponctuelles sur des enjeux qui nous touchent » seront néanmoins possibles, a-til ajouté, en citant l'environnement. Lisée refuse de faire un bilan

« Il y aura du travail, une grande corvée, mais avec le cœur à l’ouvrage nous y arriverons, car notre cause est juste », a-t-il conclu.

Présent à cette assermentation, Jean-François Lisée a refusé devant les médias de faire un bilan de sa campagne électorale.

Rejet d'une alliance avec QS

« Il y a un post mortem [examen] qui se fait à l'intérieur du parti », a-t-il dit. Il n'a pas voulu non plus commenter la reconstruction du PQ. « Ce sont

Pascal Bérubé a également rejeté l'idée d'une alliance avec QS, qui a

des choses qui appartiennent aux gens qui sont au Parti québécois », a-t-il affirmé. Dans son discours, Pascal Bérubé avait d’ailleurs rendu hommage à son prédécesseur, qui s'est fait applaudir par l'assemblée. Le nouveau patron du PQ a salué son « énergie déployée pour faire connaître notre programme et nos propositions au cours des dernières semaines, mois et années ». « Il a été un modèle de persévérance et d’innovation dont nous nous souviendrons », a-til noté, avant d'aller le saluer. Pierre Karl Péladeau était lui aussi dans les locaux de l'Assemblée nationale. Il a néanmoins refusé de s’adresser aux journalistes.

Catherine Fournier prend de l’ampleur au PQ Au Parti québécois, on a décidé de confier de nombreuses responsabilités à Catherine Fournier, 26 ans, plus jeune députée de l’Assemblée natio-

nale. Réélue dans MarieVictorin, elle aura la charge de l’économie, de l’immigration, des transports, de la réforme des institutions démocratiques, de la

condition féminine et de la métropole. Le chef intérimaire, Pascal Bérubé, sera quant en lui responsable des dossiers sur la laïcité et Véronique Hivon

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s’occupera notamment de l’éducation, de la famille et de la justice. La santé et l’environnement sont confiés à Sylvain Gaudreault, alors que le

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leader parlementaire sera Martin Ouellet, également porte-parole pour les finances.


Politique provinciale

Québec solidaire

Comment gérer l’expansion du parti? Le «beau défi» de Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé Comment gérer l'expansion d'un parti qui vient de passer de 3 à 10 députés à l'Assemblée nationale? Malgré l'arrivée de « tonnes » de curriculum vitæ, Québec solidaire (QS) doit désormais composer avec un « beau » mais complexe « défi » organisationnel : recruter du personnel, avec, pour le moment, un budget restreint, afin d'être « une opposition efficace et proactive ». Dans les bureaux de Québec solidaire, on ne le cache pas : on est débordé. « On doit gérer une croissance et on travaille fort », affirme Gabriel Nadeau-Dubois.

En attente d’une reconnaissance et d'un budget Une fois ce « beau défi » passé, Québec solidaire va s’atteler à un autre, encore plus important : nettement agrandir l’aile parlementaire du parti aux plus de 20 000 membres, qui compte actuellement 8 employés, dont 2 temporaires, embauchés juste après les dernières élections pour tenter de gérer le flux de demandes.

Le co-porte-parole du parti, réélu dans la circonscription de Gouin, est l’un des deux députés solidaires ayant déjà une équipe à leurs côtés. Pour huit de ses futurs collègues sur les bancs de l’Assemblée nationale, tout est à construire.

Or, avant de pouvoir recruter massivement, QS doit attendre les résultats des négociations avec la Coalition avenir Québec (CAQ) et le Parti libéral du Québec (PLQ), les deux seuls partis reconnus officiellement à l’Assemblée nationale, qui bénéficient ainsi de sommes supplémentaires pour des travaux de recherche et de soutien.

La « priorité », soutient-il, est de finaliser la mise en place des bureaux de circonscription, avec, en moyenne, l’embauche de trois attachés politiques. L’heure est donc à la lecture de CV, aux entretiens et aux contrats. De nombreuses offres d’emploi ont d’ailleurs été publiées par le parti.

Pour obtenir automatiquement ce statut, une formation politique doit avoir un minimum de 12 sièges ou au moins 20 % des voix dans l'ensemble de la province. Tout comme le Parti québécois, qui vit la même situation, QS souhaite ainsi un compromis avec la CAQ et le PLQ.

« On doit s’assurer rapidement que les députés soient bien entourés. Les dossiers des citoyens, dans les circonscriptions, n’attendent pas », affirme Gabriel Nadeau-Dubois, alors que les travaux parlementaires ne commenceront que le 27 novembre, comme l’a annoncé François Legault la semaine dernière.

«On doit gérer 10 députés avec les moyens pour 3 députés. On grandit, on travaille avec beaucoup d’enthousiasme. On ne fait pas de listes de gens qui vont perdre leur emploi. C’est plus agréable, c’est motivant» conclut M. NadeauDubois.

Chaque député, qu’importe le parti, dispose d’une masse salariale de 176 771 $ pour la rémunération de son personnel. Ce budget peut cependant être augmenté selon la taille de certaines circonscriptions, qui nécessitent par exemple la présence d’un autre bureau pour couvrir l’ensemble du territoire. Chaque élu peut répartir cette somme à sa guise.

«Le jour et la nuit», assure Nadeau-Dubois « On trépigne d’impatience de débuter les négociations. Pour nous, ce serait le jour et la nuit. Par le passé, on s’est débrouillés, mais les autres députés ont toujours eu plus de ressources que nous. Il faut une égalité entre députés. Le bipartisme, c’est terminé, et l’Assemblée nationale doit refléter la pluralité des votes

», ajoute Gabriel Nadeau-Dubois.

Dubois.

« Minimalement », complète Christian Dubois, directeur de l’aile parlementaire de QS, le bureau du parti, à Québec, doit tripler.

Ce dernier mentionne également vouloir « améliorer les conditions qui sont modestes » des personnes déjà en place, si QS obtient cette importante rallonge budgétaire.

« Il nous faut des gens pour faire des recherches, faire le suivi des projets de loi, des commissions parlementaires, suivre toute l’actualité politique, préparer les questions à poser et regarder les demandes des citoyens », détaillet-il.

« La politique, on ne fait pas ça pour l’argent, mais par principes. C’est un défi d’attirer des talents », ajoute Gabriel Nadeau-Dubois, précisant que le parti « privilégie » les candidatures provenant des secteurs public, communautaire et syndical, et qu'il prône « la conciliation travail-famille ».

Des « talents » à convaincre Si Gabriel Nadeau-Dubois a bon espoir d’obtenir cette reconnaissance officielle avec un budget adéquat, trouver le personnel approprié pourrait toutefois s’avérer complexe. Sans dévoiler de chiffres, le parti reconnaît que les salaires proposés par les formations politiques, qui viennent avec des conditions de travail parfois compliquées, avec de longues journées, rendent la tâche difficile. « Ce n’est pas le pactole, c’est un travail contraignant, exigeant, avec pas mal de stress. On ne peut pas offrir la même chose qu’un cabinet d’avocats ou une boîte de relations publiques », admet Christian

Malgré des moyens plus limités, mais grâce à « des idées emballantes », selon Christian Dubois, QS assure avoir reçu « des tonnes » de candidatures depuis quelques semaines. Des journalistes et des conseillers financiers ont eux pris contact avec le parti, glisse-t-on. Bien qu'« aucune approche » n'ait été faite, reprend Gabriel NadeauDubois, la porte est également ouverte aux ex-employés des autres formations politiques. « On ne discriminera personne, mentionne l'ex-leader étudiant. On s'assurera juste que cette personne adhère à la philosophie de Québec solidaire. »

Le cabinet fantôme de Manon Massé À l'Assemblée nationale, Manon Massé défendra les dossiers liés aux affaires autochtones, aux changements climatiques et à la réforme du mode de scrutin. Gabriel Nadeau-Dubois sera quant à lui responsable de l'éthique et de

l'éducation supérieure. Élu dans Laurier-Dorion, Andrés Fontecilla s'occupera notamment de l'immigration et du logement, alors que Ruba Ghazal (Mercier) s'est vu confier l'écologie et la transition économique.

Les finances ont été attribuées à l'exjournaliste Vincent Marissal (Rosemont) et la justice sociale, tout comme la sécurité publique, à Alexandre Leduc (HochelagaMaisonneuve). Députée de Rouyn-Noranda-

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Témiscamingue, Émilise LessardTherrien parlera entre autres de l'agriculture, du tourisme et des affaires municipales. L'élue de Sherbrooke, Christine Labrie, sera responsable de l'éducation, de la famille et de la con-

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dition féminine. Catherine Dorion sera porte-parole en matière de culture nationale, alors que Sol Zanetti devient responsable des dossiers de santé et d'indépendance.


Politique Fédérale

Élections partielles

Les quatre chefs de l'opposition font front commun contre Justin Trudeau

Andrew Scheer, Jagmeet Singh, Mario Beaulieu et Elizabeth May ont tous signé une lettre ouverte mardi, adressée au premier ministre, dans laquelle ils l'accusent de « retarder » injustement ces scrutins.

« Votre décision de retarder les trois autres élections partielles prive des centaines de milliers de Canadiennes et de Canadiens de leur droit démocratique élémentaire d'être représentés au Parlement et d'y faire entendre leur voix », ont-ils écrit. Ils dénoncent la décision de M. Trudeau d'avoir fixé la date d'une seule élection partielle, celle de LeedsGrenville-Thousand Islands et Rideau Lakes, au lieu d'en tenir quatre en même temps pour combler les sièges vacants à la Chambre des communes. Les chefs conservateur, néodémocrate, bloquiste et vert font valoir que les 334 000 électeurs dans BurnabySud, York-Simcoe et Outremont « méritent d'avoir une représentation élue le plus tôt possible ». « Plus on retarde ces élections partielles, plus on se

rapproche d'une élection générale », a souligné le député néo-démocrate Robert Aubin à sa sortie de la Chambre des communes.

« Alors, est-ce qu'on va déclencher des élections partielles à moins de six mois d'une élection générale? Je ne pense pas », a-t-il ajouté. Le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, a été critiqué à maintes reprises au cours de la dernière année parce qu'il n'avait pas de siège à la Chambre des communes. Il a annoncé en août qu'il serait candidat dans Burnaby-Sud, une circonscription de la Colombie-Britannique. « J'ai bien hâte de faire campagne dans ces partielles quand on les appellera », s'est contenté de dire M. Trudeau avant de s'engouffrer en Chambre pour participer à la période des questions. L'élection complémentaire dans la circonscription ontarienne de LeedsGrenville-Thousand Islands et Rideau Lakes aura lieu le 3 décembre prochain. Elle était représentée jusqu'en

mai par l'ancien député conservateur Gord Brown, mort soudainement après avoir été terrassé par une crise cardiaque. Le premier ministre a jusqu'au 30 janvier pour annoncer la date du scrutin dans Outremont, jusqu'au 18 mars pour Burnaby-Sud et jusqu'au 30 mars pour York-Simcoe. La loi ne prévoit pas de maximum pour la durée de ces campagnes électorales.

Maxime Bernier victime d'un complot? Le chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, a accusé les conservateurs de lui avoir caché la lettre qu'il considère comme « une tactique pour essayer d'éviter une confrontation électorale ». « M. Scheer craint le Parti populaire et veut s'assurer effectivement que le Parti populaire ne puisse participer aux élections partielles »,

a-t-il soutenu. Son jeune parti ne pourra présenter des candidats aux élections complémentaires qu'à compter du 11 décembre prochain. « Pas du tout, a réfuté le député conservateur Steven Blaney. C'est un ancien collègue. Je lui souhaite bonne chance dans ses projets. Nous on a un objectif, c'est de remplacer Justin Trudeau. »

La lettre des oppositions au Premier ministre

(…) «Nous sommes entièrement d’accord» (…) «M. le Premier Ministre Justin Trudeau, (…) vous avez décidé de déclencher seulement une des quatre élections partielles en attente, afin de combler les sièges vacants à la Chambre des communes, et ce, même si Élections Canada a fourni un avis pour chacune de ces circonscriptions indiquant qu’elles étaient toutes prêtes pour qu’une élection y soit tenue.

autres élections partielles prive des centaines de milliers de Canadiennes et de Canadiens de leur droit démocratique élémentaire d’être représentés au Parlement et d’y faire entendre leur voix.

Votre décision de retarder les trois

Néanmoins, vous n’avez fourni

La tradition établie de longue date au Canada est de déclencher les élections partielles pour tous les sièges vacants en même temps.

aucune explication claire quant à savoir pourquoi vous avez fixé la date d’une élection partielle uniquement pour la circonscription de LeedsGrenville, tandis que 334 000 personnes dans Burnaby-Sud, York– Simcoe et Outremont devraient continuer d’être privées de représentation au niveau fédéral. Bien que les partis que nous dirigeons aient des divergences sur les solutions qui sont les meilleures pour les défis

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auxquels la population canadienne est confrontée, nous sommes entièrement d’accord que les Canadiens et les Canadiennes méritent d’avoir une représentation élue le plus tôt possible. Nous vous exhortons à faire ce qui est le mieux pour la population de ces circonscriptions en déclenchant immédiatement les élections partielles pour tous les sièges vacants à la Chambre des communes.

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Veuillez accepter nos salutations distinguées». Andrew Scheer, chef du Parti conservateur du Canada Jagmeet Singh, chef du Nouveau Parti démocratique du Canada Mario Beaulieu, chef du Bloc Québécois Elizabeth May, cheffe du Parti vert du Canada


Politique Fédérale

Un ex-gouverneur général organisera des débats de chefs lors de la prochaine élection

L'ex-gouverneur général du Canada David Johnston a été nommé à la tête de la nouvelle commission indépendante qui sera chargée d'organiser les débats des chefs de partis pendant les campagnes électorales.

Doté d’une enveloppe de 5,5 millions de dollars sur deux ans, ce nouveau comité promis par le gouvernement Trudeau aura pour mission d’organiser les débats des chefs, des événements importants qui permettent, selon Ottawa, « de mieux faire connaître aux Canadiens les partis fédéraux, leurs chefs et leurs positions politiques ». « Les débats des dirigeants sont un exercice fondamental de la démocratie, explique la ministre des Institutions démocratiques, Karina Gould. Une commission indépendante fera des débats un élément plus prévisible, plus fiable et plus stable des campagnes électorales fédérales. » Selon la ministre, le mandat initial de la Commission des débats des leaders sera d’organiser deux débats des chefs, soit un en français et un en anglais, en prévision des élections fédérales de 2019. David Johnston, commissaire aux débats des leaders

Pour diriger les travaux de la Commission, le gouvernement Trudeau a opté pour l’ex-gouverneur général David Johnston, qui sera assisté dans ses fonctions par un conseil consultatif de sept membres. La Commission devrait être en place et fonctionnelle au printemps prochain, selon la ministre Gould. Outre le fait d’organiser ces débats télévisés de façon neutre et indépendante, la Commission aura pour mission de veiller à ce que l’exercice soit accessible à tous les Canadiens à partir des diverses plateformes. «La Commission des débats des leaders veillera à ce que les Canadiens handicapés, les personnes vivant dans des régions rurales et éloignées et les communautés de langue officielle en situation minoritaire aient accès à des renseignements essentiels sur leur choix de chef, de parti et de programme» a affirmé Karina Gould, ministre des Institutions démocratiques La Commission sera par conséquent chargée de produire les débats des chefs et d’en fournir le signal gratuitement à tous les télédiffuseurs qui en feront la demande.

Un exercice en perte de vitesse

Promise après le débat des chefs de 2015, qui a enregistré les plus faibles cotes d’écoute depuis près d’une décennie, la réforme des débats des chefs a été élaborée à partir de consultations en ligne menées auprès des citoyens, de tables rondes réunissant des spécialistes, des radiodiffuseurs, des universitaires et d’une étude du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, précise le communiqué de la ministre Karina Gould. Rappelons que, lors de la dernière campagne électorale fédérale, le débat des chefs en anglais avait dû être annulé en raison d’un désaccord entre les conservateurs et les autres partis sur la forme du débat. L’événement avait été remplacé par une série de débats en anglais organisés par différents organismes et médias. Au terme des élections de l’an prochain, la Commission devra produire un rapport et émettre des recommandations au Parlement « visant à éclairer la création éventuelle d'une Commission des débats des leaders plus permanente à l'avenir », peut-on lire dans le communiqué du bureau de la ministre Gould.

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L'opposition déçue de ne pas avoir été consultée Or, la création de la Commission des débats des leaders ne fait pas que des heureux à Ottawa. Plusieurs critiques ont été soulevées sur les bancs de l’opposition qui reproche, entre autres, au gouvernement d’avoir agi unilatéralement. «Les libéraux ont choisi leur système, leur processus, et d’ignorer les recommandations de la Chambre des communes et notre comité» a déclaré Nathan Cullen, député NPD de la circonscription de Skeena-Bulkley Valley « C’est difficile pour moi d’être totalement satisfait parce que le pouvoir est

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entre les mains du gouvernement pour choisir le commissaire sans consulter les autres partis et ça, c’est un problème parce que le pouvoir du commissaire est énorme », a expliqué Nathan Cullen. Une autre question soulevée par l’opposition concerne les critères qui seront retenus pour déterminer quel parti participera ou non au débat des chefs. Rappelons qu’à la dissolution de la Chambre, en 2015, une demi-douzaine de partis étaient représentés à la Chambre, sans compter tous les autres partis qui ont pris part aux élections sans réussir à faire élire de candidats.


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Politique Municipale

Deux élections partielles le 16 décembre

Qui remplacera Frantz Benjamin et Chantal Rouleau? C'est en présentant Josué Corvil, un bibliothécaire de 52 ans originaire d'Haïti, qu'Ensemble Montréal, le parti qui forme l'opposition officielle à l'Hôtel de Ville, compte conserver son siège de conseiller de ville dans le district de Saint-Michel lors des élections partielles qui auront lieu le 16 décembre prochain. La formation politique, créée sur les cendres de l'ancienne Équipe Denis Coderre pour Montréal, a présenté son candidat le 30 octobre au Centre Lasallien Saint-Michel. M. Corvil « est bibliothécaire et archiviste de formation, possède une maîtrise en bibliothéconomie et en sciences de l’information et travaille depuis plus de 15 ans en gestion de l’information dans le réseau des bibliothèques municipales et scolaires », écrit-on dans le communiqué officialisant sa candidature. Le quinquagénaire s’est établi à Montréal en 1987. Selon son curriculum vitae, il a travaillé depuis dans plusieurs bibliothèques à Montréal, Terrebonne, La Prairie et Sherbrooke. Il est aussi engagé au sein de la Fondation Voix Angélique (FOVA), un organisme qui vient en aide aux enfants défavorisés haïtiens et montréalais et anime depuis plusieurs années l’émission radiophonique hebdomadaire « Écho Évangélique » à la Radio

gospel, au 1650 AM.

Son adversaire principale sera Nadine Raymond, directrice principale Innovation et développement des YMCA du Québec et vice-présidente du Conseil du statut de la femme, qui se présente pour Projet Montréal, le parti de la mairesse Valérie Plante. Deux partielles le 16 décembre L'élection complémentaire dans Saint-Michel a été rendue nécessaire par l'élection de Frantz Benjamin à l'Assemblée nationale. L'ex-conseiller de ville de Saint-Michel, qui aussi été président du conseil municipal de 2013 à 2016, a accédé au titre de député libéral de Viau le 1er octobre dernier. Le scrutin aura lieu le 16 décembre, en même temps que l'élection partielle visant à remplacer l'exmairesse de l'arrondissement Rivièredes-Prairies–Pointe-auxTrembles, Chantal Rouleau, qui a aussi fait le saut en politique provinciale. Elle est maintenant députée caquiste de Pointeaux-Trembles, ministre déléguée aux Transports et ministre responsable de la métropole. Son ex-chef de cabinet, Caroline Bourgeois, a retourné sa veste et tentera de la remplacer pour le compte de Projet Montréal, tandis qu'Ensemble Montréal a

recruté le responsable communautaire Theo Vecera. Mme Bourgeois tentera donc de succéder à son ancienne patronne, avec qui elle a travaillé de janvier 2017 à août 2018. Le poste de maire d'arrondissement de Rivière-des-Prairies– Pointe-aux-Trembles est vacant depuis l'élection de Chantal Rouleau comme députée caquiste de Pointeaux-Trembles. Elle est également ministre déléguée aux Transports et ministre responsable de la métropole depuis la semaine dernière. Caroline Bourgeois, qui possède près de 10 ans d'expérience à la Ville, travaille actuellement comme directrice adjointe au ser-

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vice des communications de la Commission scolaire de Montréal (CSDM). C'est une ancienne élue. Conseillère de ville dans le district de La Pointe-auxPrairies de 2009 à 2013, elle a aussi siégé brièvement au comité exécutif de la Ville de Montréal en 2013 comme responsable des technologies de l’information, des communications corporatives et du greffe. Sa candidature a été confirmée par Valérie Plante. Écarté de la course à la mairie d'arrondissement, le conseiller de ville du district de Rivière-desPrairies, Giovanni Rapanà, a claqué la porte d'Ensemble Montréal. Il siège désormais comme

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indépendant. Mme Plante a également annoncé une autre candidature, celle rendue nécessaire par le saut en politique provinciale du conseiller de ville du district de Saint-Michel, Frantz Benjamin, lui aussi anciennement d'Ensemble Montréal. Dans ce cas, Projet Montréal a arrêté son choix sur Nadine Raymond, directrice principale Innovation et développement des YMCA du Québec. Elle est aussi viceprésidente du Conseil du statut de la femme. Les deux élections complémentaires auront lieu le 16 décembre.


Monde

Élections de mi-mandat aux États-Unis

À quoi ça sert?

Que faut-il savoir des élections de mi-mandat américaines? Combien de sièges sont en jeu et lesquels? Comment les élections fédérales sont-elles influencées par celles qui se déroulent à l'échelle des États? Voici un petit guide pour vous permettre de mieux suivre la soirée électorale qui se déroulera aux États-Unis dans exactement une semaine. Aux élections de mi-mandat, les Américains doivent renouveler les 435 sièges de la Chambre des représentants et le tiers des 100 sièges du Sénat. Actuellement, les républicains sont majoritaires tant à la Chambre des représentants qu’au Sénat. Dans celui-ci, deux sénateurs indépendants participent au caucus des démocrates et sont donc généralement comptabilisés dans leurs rangs. Le tiers du Sénat est renouvelable, en rotation, tous les deux ans. En 2018, il y a exceptionnellement 35 sièges de sénateur à pourvoir. Aux 33 élections sénatoriales prévues cette année viennent s’ajouter deux élections spéciales, tenues en raison

de la démission des sénateurs Thad Cochran, du Mississippi, et Al Franken, du Minnesota. Dans la foulée de leurs départs, les gouverneurs de ces deux États ont nommé un successeur intérimaire, mais il appartient aux électeurs de désigner la personne qui terminera le mandat de l’élu démissionnaire. Les deux sièges d’un État ne sont habituellement pas soumis au vote des électeurs lors des mêmes cycles électoraux. Deux chambres, deux représentativités Le nombre d’élus impartis à chaque État à la Chambre des représentants varie en fonction de sa population. Avec 53 sièges, la Californie compte la plus grande délégation, tandis qu’un État aussi peu populeux que le Dakota du Nord n'a qu’un seul élu. Les représentants ont un mandat de deux ans. Les citoyens du district de Washington ainsi que ceux de cinq territoires élisent un délégué (ou un commissaire résident, dans le cas de Porto Rico) à la Chambre. Ceux-ci n’ont pas le droit de voter sur les projets de loi.

La Chambre haute compte pour sa part deux sénateurs par État, peu importe son poids démographique. La voix des États les moins populeux y est donc plus importante qu’à la Chambre des représentants. Le mandat des sénateurs est de six ans. Des milliers d'autres postes en jeu Cette année, les sièges de 36 gouverneurs sont soumis au vote populaire. Les États-Unis comptent présentement 33 gouverneurs républicains, 16 démocrates et 1 indépendant. Les électeurs de 46 États sont aussi appelés aux urnes pour élire leurs représentants ou leurs sénateurs dans 87 des 99 chambres législatives du pays, pour un total dépassant les 6000 sièges. Des gouvernements républicains contrôlent les deux tiers des chambres des États. À l'échelle du pays, des milliers de postes clés, tels que des procureurs généraux, des maires, des conseillers municipaux, des juges et des shérifs, sont également à pourvoir. Les électeurs des différents

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États sont aussi invités à se prononcer sur plus de 150 mesures référendaires, qui vont de la légalisation de la marijuana médicinale à l’augmentation du salaire minimum, en passant par le contrôle des armes à feu, le rétablissement du droit de vote des criminels condamnés et l’affichage des 10 commandements sur les propriétés publiques. L'incidence sur les élections fédérales La Chambre des représentants compte un nombre fixe d’élus votants – 435 – dont la répartition selon les États varie tous les 10 ans en fonction du recensement. Le choix des électeurs pour les postes à pourvoir dans leur État respectif revêt cette année une importance nationale en raison du redécoupage prochain de la carte électorale fédérale. La majorité des États confient cette responsabilité à leurs législateurs et accordent au gouverneur un droit de veto. Le prochain redécoupage de la carte électorale se fera en 2021, dans la foulée du recensement de 2020. La nouvelle carte sera ainsi utilisée pour la première fois lors des élections de mimandat de 2022.

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Dans certains cas, le parti au pouvoir choisit en quelque sorte ses électeurs en manipulant les frontières des circonscriptions d'une manière qui semble défier la logique afin de diminuer le plus possible le nombre de circonscriptions que peut remporter le parti adverse, une pratique surnommée le « gerrymandering ». Ainsi, un gouvernement peut assourdir la voix d'une communauté reconnue comme lui étant hostile en la divisant entre des districts qui lui sont généralement favorables. Il peut aussi, au contraire, regrouper dans un même district le plus grand nombre possible de ces communautés hostiles et ainsi s'assurer de n'accorder qu'un siège au parti adverse dans une région où celui-ci aurait autrement été en mesure d'en remporter deux ou trois. Le troisième district du Maryland est un bon exemple de cette pratique. Les démocrates ne sont pas immunisés contre ce redécoupage créatif, mais les études montrent que les républicains s’y adonnent plus fréquemment. À moins de contestations judiciaires, la nouvelle carte électorale restera en vigueur jusqu'en 2031.


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Migrations

Trump persiste et signe…

Il veut en finir avec le «droit du sol» pour les enfants de migrants Donald Trump entend signer un décret présidentiel pour empêcher que les bébés d'étrangers ou de migrants qui voient le jour aux États-Unis obtiennent automatiquement la nationalité américaine, comme c'est le cas actuellement. C’est du moins ce qu’affirme le président américain dans une entrevue accordée au site web d'information Axios, qui sera diffusée sur le réseau HBO dimanche, à deux jours des élections de mi-mandat. L’approche envisagée par M. Trump risque d’enclencher un bras de fer constitutionnel, dans la mesure où ce que l’on appelle le droit du sol est actuellement encadré par le 14ème amendement de la Constitution américaine. Un droit en vigueur depuis 1868! Cet article, entré en vigueur en 1868, stipule que « toute personne née ou naturalisée aux États-Unis, et soumise à la juridiction afférente, est citoyenne des États-Unis et de l'État dans lequel elle réside. » Modifier la Constitution américaine nécessite un vote des deux tiers de la Chambre des représentants et du Sénat, et l’approbation des trois quarts des législatures des États. Dans des extraits d’entrevue diffusés mardi par Axios, le président Trump argue toutefois avoir obtenu des avis juridiques avançant qu’il peut agir en la matière avec un simple décret présidentiel. «On m’a toujours dit qu’on avait besoin d'un amendement constitutionnel. Devinez quoi? On n’en a pas besoin. […] Maintenant, ils disent qu’on peut le faire simplement avec un décret présidentiel» affirme Donald Trump. « Nous sommes le seul pays du monde où une personne entre et a un enfant et cet enfant est de fait un citoyen des États-Unis pour 85 ans avec tous les avantages », ajoute M. Trump. « C'est ridicule et cela doit cesser. » En vérité, de nombreux pays d'Europe et d'Amérique latine, ainsi que le Canada, préconisent une forme ou une autre de droit du sol.

Le chef conservateur canadien Andrew Scheer a toutefois affirmé cet été qu'il souhaitait limiter cette pratique afin de combattre le « tourisme obstétrique », terme utilisé pour décrire le phénomène par lequel des étrangères viennent accoucher en sol canadien pour que leur enfant puisse obtenir la citoyenneté. « Ça va arriver », assure Trump Aux États-Unis, des opposants aux politiques migratoires dénoncent actuellement ce même phénomène en utilisant le terme de « bébés-ancres » (anchor babies). Ils déplorent que ces enfants puissent un jour utiliser des politiques de réunification familiale pour faire venir leurs proches habitant à l'étranger, un phénomène appelé « migration à la chaîne » (chain migration). Donald Trump n'a pas dit à quel moment il adopterait son décret présidentiel. « Le processus est

en cours. Ça va arriver », s'est-il contenté de dire à ce sujet. Le vice-président Mike Pence soutient également que limiter le droit du sol n'est pas nécessairement anticonstitutionnel. « La Cour suprême n'a jamais statué si le langage utilisé dans le 14e amendement - "soumise à la juridiction afférente" - s'applique spécifiquement ou non aux personnes qui sont dans le pays illégalement », a-t-il déclaré en entrevue à Politico. Le sénateur républicain Lindsey Graham affirme pour sa part qu'il compte présenter un projet de loi pour mettre un terme au droit du sol. Selon lui, cette politique constitue un « aimant » pour les migrants illégaux. Peu de spécialistes de l'immigration et des questions constitutionnelles sont d'avis que le président peut modifier la politique de droit du sol, affirme Lynden Melmed, une ancienne avocate en chef des services de citoyenneté et d'immigration des États-Unis interrogée par Axios.

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«C'est totalement inconstitutionnel. Le président ne peut évidemment pas renverser la Constitution par un décret présidentiel. Qu'il veuille seulement essayer est absurde» relève Omar Jadwat, chef du Immigrants Rights Project à l'American Civil Liberties Union John Eastman, directeur du Center for Constitutionnal Jurisprudence à l'Université Chapman, plaide toutefois que le 14ème amendement de la Constitution est mal interprété depuis 40 ans aux États-Unis. Selon lui, cela devrait s'appliquer seulement aux citoyens et aux détenteurs de la résidence permanente. Un phénomène bien réel Une estimation publiée en 2016 par le Pew Research Center estimait que le nombre d'enfants nés de migrantes a grimpé en flèche depuis des décennies, passant d'environ 30 000 par année en 1980 à 370 000 en 2006 et 2007. Cela équivalait à 9 % des nais-

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sances en sol américain. Ce nombre a baissé après la crise financière de 2008 et s'établissait à 275 000 pour 2014, dernière année prise en compte pour cette estimation, basée sur des données fédérales. Cela représentait 6 % de toutes les naissances recensées dans le pays. Le président américain cherche à limiter l’immigration aux ÉtatsUnis depuis le début de son mandat, conformément à ce qu'il affirmait lors de sa campagne présidentielle. Son administration a par exemple annoncé qu'elle déploiera 5200 soldats à la frontière avec le Mexique pour barrer la route aux milliers de migrants venus d'Amérique centrale qui se dirigent vers les États-Unis. Il a aussi décrété une interdiction de séjour pour les migrants provenant de six pays à majorité musulmane.


Migrations

Les sens cachés de la guerre des chiffres « 35 000 » ? « 40 000 » ? « 50 000 » ? La campagne électorale a fini par prendre la tournure d’une véritable guerre de chiffres sur la quantité d’immigrants que le Québec devrait accueillir. Un débat que plusieurs considèrent comme stérile et qui camoufle des décennies d’échec des politiques d’immigration.

Régionalisation, francisation, intégration. Les partis ont multiplié leurs promesses en immigration autour de ces thèmes pendant la campagne électorale. Mais ils en parlaient déjà il y a plus de trois décennies. En 1990, dans l’Énoncé de politique en matière d’immigration, le gouvernement libéral d’alors soulignait l’importance de préserver le français au Québec et parlait déjà de régionalisation pour soutenir le développement économique et « faciliter l’intégration des nouveaux arrivants ». Or, la régionalisation n’a pas fonctionné, la francisation est un échec, comme l’a démontré la vérificatrice générale l’an dernier, et l’intégration des immigrants au marché du travail est toujours un immense défi. En quoi le Québec a-t-il failli ? « On ne peut pas dire qu’on a complètement raté l’immigration, mais selon le contexte politique et économique, ça varie entre échecs et succès », soutient Micheline Labelle, sociologue émérite de l’UQAM qui a beaucoup étudié les politiques d’immigration dans une perspective historique. Au fil des ans, le Québec a néanmoins réussi à rapatrier d’importants pouvoirs appartenant au fédéral, notamment celui de sélectionner ses immigrants de la catégorie économique — ceux des catégories réfugiés et réunification familiale relevant toujours

d’Ottawa. En 1991, sous les libéraux, l’Accord CanadaQuébec relatif à l’immigration, conclu entre Barbara McDougall et Monique Gagnon-Tremblay, les deux ministres de l’Immigration, consacrait définitivement ces pouvoirs au Québec par des transferts fédéraux. Problèmes dans la sélection

Mais si le Québec a désormais le privilège de sélectionner ses travailleurs qualifiés, encore faut-il que le processus soit adéquat. Anne Bernard, qui a travaillé près de quarante ans dans la fonction publique et qui a terminé sa carrière comme conseillère à la sélection au ministère de l’Immigration, a connu la machine de l’intérieur. Son constat ? Les gouvernements ont tranquillement laissé aller la sélection, sans en corriger réellement les travers. Par exemple, au cours des cinq dernières années, tous les professionnels qui rencontraient les travailleurs qualifiés immigrants en entrevue, afin d’évaluer leur admissibilité, ont été éliminés. Cette étape importante permettait pourtant de « planter le décor » et d’ajuster les attentes des immigrants, dit-elle. De plus, le critère de l’« adaptabilité », qui permettait d’évaluer la connaissance que possédait un immigrant du marché du travail et du Québec, a vu son importance graduellement réduite, pour finalement ne plus valoir aucun point. Immigrer sans parler français Les ratés du processus de sélection ont eu, au fil des ans, des impacts directs sur la francisation. Avant 2011, la grille de sélection accordait des points pour le français, même pour un

niveau très sommaire. Cela permettait à l’immigrant de se soumettre à un test avec des questions telles que « comment vous appelez-vous ? », « qu’avez-vous fait en fin de semaine ? », pour obtenir le petit nombre de points qui lui manquait pour se qualifier. « On a fait ça pendant des années, jusqu’à ce que Diane De Courcy [ministre de l’Immigration pendant le gouvernement péquiste de 2012-2014] exige l’atteinte d’au moins un niveau intermédiaire avancé pour pouvoir avoir des points », soutient Mme Bernard. Autre biais de sélection : les domaines de formation. Le Québec produit une liste des emplois en manque de maind’oeuvre, assortis d’un nombre substantiel de points. « C’est ce critère qui vient le plus déjouer le français dans la grille », avance Mme Bernard. Il est donc toujours possible, si notre score est très haut dans les autres critères, de nous qualifier sans avoir besoin de parler la langue de Molière.

D’ailleurs, pour les immigrants économiques de la sous-catégorie des « investisseurs », l’exigence de parler le français, ne serait-ce qu’un peu, est encore inexistante. Même chose pour les travailleurs temporaires, régis par Ottawa, qui finissent par échapper à cette exigence. Échec de la régionalisation

mesures particulières pour les attirer ou les contraindre, les immigrants n’iront pas s’installer en région. Lorsqu’elle les recevait en entrevue, elle constatait effectivement que plusieurs d’entre eux n’avaient pas cette intention. La majorité ne pouvait même pas situer le Québec sur une carte vierge du Canada. « Alors, leur demander de pointer une région… »

Quant à la régionalisation, elle est demeurée un voeu pieux. Montréal et sa région accueillent encore aujourd’hui environ 85 % des immigrants, alors que c’était 87 % il y a trente ans. « Ça n’a jamais marché, même si dans les années 1980-1990, dans tous les énoncés politiques, on parle de la pertinence d’envoyer les immigrants en région », soutient la sociologue Micheline Labelle, connue pour ses positions souverainistes. « S’il n’y avait pas de structures d’accueil suffisantes et de communautés organisées […] les gens revenaient à Montréal. »

Rien pour aider, le gouvernement libéral a fermé ces dernières années tous ses bureaux régionaux d’immigration. Depuis, impossible pour les fonctionnaires du ministère de l’Immigration, désormais centralisé, de savoir ce qui se passe avec l’intégration sur le terrain, avait dénoncé la vérificatrice générale. Le gouvernement Couillard a récemment indiqué qu’il allait les redéployer.

Pour Anne Bernard, sans

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Défauts et défis de l’intégration en emploi

Visas: le nombre de demandes refusées aux demandeurs Algériens explosent Les pays européens ne sont pas les seuls à avoir durci les conditions de délivrance de visas pour les ressortissants Algériens. Sur les 17.545 demandes de visa canadien déposées par des Algériens entre janvier et juin de l’année en cours, 8.992 ont essuyé un refus soit un taux de 51%, selon des chiffres du ministère canadien de l’Immigration consultés par visaalgerie.com.

51% de demandes refusées Ce taux de refus a doublé comparativement à 2013 où il était de seulement 25%. Il est passé à 31% (2014), 29% (2015), 34%(2016) et 39%(2017). À titre de comparaison le taux de refus était de 15% pour les demandes de Marocains et de 22% pour les Tunisiens entre janvier et juin 2018.

Globalement, entre 2013 et 2017, le taux de refus des visas de visiteur est passé de 17% à 25%, tous pays confondus. Entre janvier et juin 2018, ce taux a atteint 27%. Les plus touchés sont les citoyens d’Afrique et du Moyen-Orient. Près d’une demande de visa sur deux leur est refusée. La palme revient aux ressortissants de la Côte d’Ivoire (41%), du Burkina Faso (45%), du Cameroun (50%) et de l’Irak (66%).

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Généralement, ces demandes de visas sont déposées par des personnes qui ont de la famille au Canada où vivent 104.000 Algériens. « Les visiteurs de plusieurs pays développés, comme les pays européens, n’ont pas besoin de visa pour venir au Canada. Les Canadiens qui ont des proches dans ces pays peuvent donc les accueillir ici facilement, contrairement aux Canadiens issus des autres pays », explique aux médias locaux une spécialiste en

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droit de l’immigration. « Les pays qui figurent sur la liste pour lesquels un visa est requis sont traditionnellement des pays qui sont considérés comme des pays producteurs de réfugiés. Ce sont des pays, en fait, qu’on cible volontairement, de manière à empêcher les gens de venir au Canada », affirmet-elle.


Société

Les sens cachés de la guerre des chiffres Suite de la page 20

Un beau principe que celui d’arrimer le domaine d’emploi d’un nouvel arrivant aux besoins des entreprises d’ici, croit Mme Labelle, anciennement titulaire d’une chaire de recherche en immigration à l’Institut d’études internationales de Montréal. Mais face aux besoins criants, le pro-

cessus d’immigration demeure tellement laborieux. « Ce ne sont pas tous les gouvernements qui ont voulu pratiquer l’emploi réservé, parce que choisir un immigrant pour venir combler un besoin spécifique ne se fait pas en quelques semaines. » La surqualification des immigrants est aussi un problème, car,

certes, le Québec a besoin d’ingénieurs et de médecins, mais pas que de ça. Sur le site d’Emploi Québec, la liste des 97 emplois pour lesquels les besoins sont les plus criants en présente un grand nombre qui ne requièrent pas d’études supérieures. « On cherche toujours le fameux soudeur ou le mécanicien en machinerie. Mais ce ne sont

pas eux qui postulent. En quatre ans au ministère, si j’en ai rencontré une dizaine, c’est beau. » Par leur nouveau Règlement sur l’immigration entré en vigueur en août dernier, les libéraux ont montré leur intention d’en finir avec ce décalage, notamment en mettant en place un système de déclaration d’intérêts, qui permet

désormais une sélection des travailleurs selon les besoins du Québec et non pas selon la règle du « premier arrivé, premier servi ». Trop peu trop tard ? Chose certaine : après des décennies de surplace, le nouveau gouvernement devra montrer qu’il sait faire des miracles.

Démographie : Forte croissance de la population au Québec en 2017-2018 Le Québec a connu dans la dernière année une croissance de sa population qui n’avait pas été égalée depuis près de 30 ans, selon des estimations démographiques provisoires de Statistique Canada, dévoilées jeudi. Le nombre d’habitants vivant au Québec a augmenté de 1,1 % durant l’année 2017-2018 pour s’établir désormais à 8 390 499 personnes sur le territoire. Il faut remonter à 1988-1989 pour retrouver une telle croissance (+1,3 %).

La situation est sensiblement la même dans la province voisine, l’Ontario, qui enregistre, elle, une croissance de 1,8 % dans la dernière année. Un niveau qui avait été atteint en 1989-1990 (+1,9 %). L’ensemble des provinces du pays a aussi connu une croissance. Sur l’ensemble du territoire canadien, Statistique Canada estime que la population a augmenté d’environ un demi-million (518 588) dans la

dernière année pour s’établir à 37 058 856 personnes au 1er juillet 2018. C’est l’équivalent d’une personne de plus par minute pendant les douze derniers mois.

l’Allemagne (+ 0,3 % chacun). L’Italie et le Japon ont quant à eux enregistré une diminution de leur population dans la dernière année.

es et de décès, ainsi que la migration internationale, c’est-à-dire la différence entre le nombre d’entrées et de sorties.

D’ailleurs, comparativement aux autres pays du G7, le Canada se retrouve en tête de liste en matière de croissance démographique. Elle est presque deux fois plus élevée que celle des États-Unis (+ 0,7 %) et du Royaume-Uni (+ 0,6 %), et elle surpasse celle de la France et de

Migration internationale D’après Statistique Canada, la migration internationale explique en majeure partie ces taux de croissance élevés. Pour ses calculs, l’organisme prend en compte l’accroissement naturel, soit la différence entre le nombre de naissanc-

Et c’est l’accroissement de la migration internationale qui fait gonfler les chiffres, représentant 79,6 % de la croissance démographique du pays pour 2017-2018, un record dans l’histoire du Canada. En tout, le pays a reçu 303 257 immigrants et 165 729 résidents non permanents de plus dans la dernière année.

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Diversité

Selon Statistique Canada

La haine et l'intolérance en hausse au Canada aussi…

L'antisémitisme, la haine et l'intolérance ne sont pas l'apanage des États-Unis, rappelle dans une lettre ouverte la présidente de la Commission canadienne des droits de la personne, Marie-Claude Landry, à la suite de la fusillade survenue samedi dans une synagogue de Pittsburgh. Une affirmation confirmée par les chiffres de Statistique Canada. « Certains pourraient essayer de minimiser ces actes comme étant ceux d'une poignée d'individus malavisés, qu'il ne faut pas prendre au sérieux. […] Mais nous voyons de plus en plus de haine et d'intolérance exprimées envers des gens simplement pour ce qu'ils sont. […] Nous devons examiner de près la façon dont elle se propage et la façon de demander des comptes à ceux qui la propagent », écrit MarieClaude Landry dans le journal torontois The Globe and Mail. Effectivement, selon Statistique Canada, les crimes haineux ne cessent d’augmenter au pays. De

1167 affaires criminelles motivées par la haine déclarées par la police dans l'ensemble du pays en 2013, nous sommes passés à 1409 en 2016, soit une augmentation de 21 %. Les crimes motivés par la haine d’une religion ou d’un groupe religieux se sont accrus de façon fulgurante en quatre ans, passant de 326 à 460, une hausse de 41 %. En 2016, le judaïsme a été la religion la plus visée par ces crimes, qui se sont chiffrés à 221, en hausse de 22 % par rapport à 2013. Toutefois, ce sont les crimes ciblant les musulmans qui voient la plus grande augmentation en quatre ans. Ceux-ci sont passés de 65 à 139, une hausse de 114 %. Ce sont les crimes motivés par la haine d’une race ou d’une origine ethnique qui ont été déclarés les plus nombreux en 2016, représentant 48 % des crimes haineux déclarés par la police.

Menaces sur Internet Les données de Statistique Canada rendent compte de délits punis par le Code criminel. Mais, comme l’indique le lieutenant Hugo Fournier, porteparole de la Sûreté du Québec, l’intolérance se manifeste souvent sous des formes plus bénignes avant de devenir un crime. Énormément de menaces propagées par les réseaux sociaux sont signalées aux policiers par des citoyens, note-t-il. Souvent, ces informations mènent à des arrestations et à des accusations. « On en arrête régulièrement. Notre service de cyberenquête travaille sur la plupart des dossiers pour retracer la personne qui a fait les menaces sur Internet. Peu importe la plateforme qui est utilisée, on a un bon taux de résolution », affirme le lieutenant Fournier. Cependant, la définition d'un crime haineux passible de pour-

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suites est floue, dit-il. Et les policiers doivent parfois faire appel au Directeur des poursuites criminelles et pénales pour clarifier les choses. «Une menace au sens du Code criminel est une menace directe où les propos sont clairs. Elle dépend toutefois de plusieurs choses. Par exemple, du contexte et du lien entre les personnes. C’est une infraction qui est effectivement dans une zone grise, qui doit être analysée et interprétée au besoin» précise Hugo Fournier, porte-parole de la Sûreté du Québec « Dans un poste de police, des dossiers de menaces, il y en a plusieurs dans une journée. Mais ça peut être une personne envers son voisin. Si j’ai de la haine envers mon voisin, est-ce que c’est considéré comme un crime haineux? Pas nécessairement », poursuit-il. L’importance des médias Au Centre de prévention de la

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radicalisation menant à la violence, dont la mission est notamment de recueillir les signalements des témoins de messages haineux, le directeur, Herman Deparice-Okomba, souligne que « le nombre et le type de signalements sont toujours tributaires de l’actualité ». « On remarque que dès qu’arrive un événement au niveau national ou international, les gens vont nous appeler », dit-il. M. Deparice-Okomba mentionne par exemple que le nombre de signalements de messages à caractère misogyne a augmenté à l’apogée du mouvement #MoiAussi. Et ceux concernant les messages anti-immigration étaient en hausse lors de l’arrivée massive de demandeurs d’asile illégaux à la frontière en 2017. Quelques-uns de ces cas sont transférés à la police. Dix-sept l'ont été depuis le début de l'année


Point de vue

Entre la laïcité et la diversité

(1)- Au temps de la Grande Noirceur Par Hassan Guillet * Au lendemain des élections du premier octobre 2018, même avant que les députés élus soient assermentés ou le gouvernement soit formé, la CAQ plongea dans l'adversité et la controverse. La controverse émana du débat sur la laïcité accentué par l'intention de la CAQ d'interdire les signes religieux à certaines catégories d'employés de l'état. Ce projet a engendré beaucoup de bruit, fait couler beaucoup d'encre et causé beaucoup d'inquiétude. La motivation de la CAQ tel qu'annoncée par ses porte-paroles s'inscrit dans la volonté de confirmer la laïcité et de protéger l'identité québécoise. À la lumière de de cette volonté de la CAQ et l'inquiétude qui en découle, il est nécessaire de démystifier la relation entre la laïcité et l'identité québécoise. Il est aussi nécessaire d'étudier la place de la religion dans un Québec laïque. Ceci est le premier d’une série d'articles consacrés à ce sujet, qui étudieront l'évolution de la relation entre l'état et la religion au Québec en commençant par un rappel historique de la période de Grande Noirceur, pour ensuite parler de la Révolution Tranquille, la période des accommodements raisonnables, la commission Bouchard-Taylor, le projet de la charte des valeurs du gouvernement de Pauline Marois, le projet de l'interdiction des signes religieux du gouvernement de François Legault, pour finir par une réflexion sur l'avenir de la société québécoise et la place des libertés fondamentales entre la laïcité et la diversité.

La période de la Grande noirceur La relation entre le Québec et la religion a commencé même avant la formation du Québec comme on le connait aujourd'hui. Cette relation a commencé avec l'arrivée de Jacques Cartier, donc avant la colonisation et avant la formation de la Nouvelle France. En effet, le 23 juillet 1534 Jacques Cartier plante une croix dans le sol de la péninsule de Gaspé réclamant ainsi le territoire au nom de sa Majesté François 1er, roi de la France. En 1643, Paul Chomedey de Maisonneuve, fondateur de la colonie Ville-Marie qui est devenu plus tard ville de Montréal, érige une croix sur le mont Royal. D'autres croix furent érigées à travers les années à travers le territoire qui est devenu le territoire du Québec. À part l'érection des croix, l'église catholique a joué un rôle très important dans la fondation de la Nouvelle France et le Canada et le Québec plus tard. La ville de Montréal, la métropole du Canada jusqu'aux années 70 du siècle dernier, et la métropole du Québec jusqu'à nos jours, fut fondée par les jésuites. Ce n'est pas le commerce de fourrure qui motivait les fondateurs de Montréal, de fervents catholiques, mais plutôt l'évangélisation des Amérindiens qu'on appelait les "sauvages" à l'époque. La conquête de 1759-1760 et la chute de la Nouvelle France n'ont pas réduit l'influence de l'église catholique dans les territoires qui constituaient plus tard le Québec. Les autorités anglaises ne se contentaient pas de tolérer le rôle

de l'église catholique dans les territoires conquis, mais aidaient l'église à consolider sa main mise sur la population. Cette main mise de l'église aidait la Grande Bretagne à bien contrôler cette population et éviter la possibilité de soulèvement populaire surtout après la guerre d'indépendance américaine au sud et la Révolution française en Europe. La position de l'église n'a pas changé avec l'avènement de l'Acte de l'Amérique du Nord Britannique qui donnait naissance au Canada le 1er juillet 1867. Ainsi l'église catholique continuait à consolider son pouvoir sous tous les régimes que le Canada a eu: la colonisation française, la colonisation anglaise, et la fédération canadienne. C'est l'église qui s'occupait, entre autres, de la santé et de l'éducation. Le premier ministère de l'éducation au Québec fut créé en 1964. L'ingérence de l'église ne se limitait pas à un domaine en particulier. Bien sûr elle gérait les hôpitaux et les écoles, mais elle influençait aussi la formation des gouvernements à Québec et laissait son empreinte sur les décisions de ces gouvernements. Le pouvoir de l'église à un certain égard était absolu. Comme dit l'adage, le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument. Cette corruption menait à l'abus de pouvoir surtout dans les institutions de la santé et de l'éducation contrôlées par l'église. Les histoires des abus sexuels exercés par certains prêtres sur de jeunes enfants et de l'injustice infligée aux orphelins de Duplessis sont encore présentes dans la mémoire collective des québécois.

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Le même syndrome qui se produisait sous le régime colonial se reproduisait sous le régime de Duplessis pendant les années de la Grande Noirceur où une alliance fut créée entre l'État et l'Église. Le meilleur symbole fut l'installation par Duplessis du Crucifix à l'Assemblée Nationale pour la première séance de l'Assemblée Nationale après les élections qui l'ont amené au pouvoir en 1936. L'autre symbole survient à l'occasion du grandiose congrès eucharistique tenu à Québec en juin 1938. Duplessis présente alors au cardinal Villeneuve, archevêque de Québec, un anneau comme symbole d'attachement du Québec à la religion catholique. Le cardinal, qui n'est pas long à comprendre la signification du geste, répond: «Je reconnais dans cet anneau le symbole de l'union chez nous de l'autorité civile et de l'autorité religieuse.» Selon cette alliance entre l'État et la religion, le régime politique aidait l'église à consolider sa main mise sur les fidèles, et l'église aidait le régime politique à perpétrer son pouvoir absolu. L'alliance

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de l'État et l'Église laissait sa marque surtout dans le domaine de la répression des libertés civiles et l'oppression du mouvement syndical sous le prétention de combattre la subversion et le communisme. Comme la devise du Québec dit "je me souviens", les québécois se souviennent encore du slogan de l'église pendant les rassemblements électoraux sous le régime Duplessis. Certains prêtres scandaient "le ciel est bleu et l'enfer est rouge" parce que la couleur de l'Union Nationale était le bleu et la couleur des libéraux était le rouge. Maurice Duplessis est décédé le 7 septembre 1959. Les élections générales du 22 juin 1960 donnent le coup d'envoi à des changements qui ont bouleversé le Québec et l'ont marqué pour toujours. La société québécoise fut balayée, suite à ces élections, par un vent de changement social, culturel, politique, et économique. Ce vent de changement fut baptisé la Révolution Tranquille. (À suivre) *Ingénieur et avocat à la retraite


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Argent

La Banque du Canada hausse son taux directeur à 1,75 %

Emprunter au Canada coûtera désormais plus cher… La Banque du Canada annonce une hausse d'un quart de point de pourcentage de son taux directeur, ce qui le porte à 1,75 %. Il s'agit de la troisième hausse cette année et de la cinquième à survenir depuis juillet 2017. Le taux directeur a une incidence sur les prêts hypothécaires et les marges de crédit. Il en coûtera donc plus cher pour emprunter. Le taux officiel d'escompte s'établit donc à 2 %, et le taux de rémunération des dépôts, à 1,5 %. La banque centrale explique que les perspectives économiques mondiales restent solides; que l'économie américaine est particulièrement robuste et devrait se modérer au cours de la période de projection; et que le nouvel Accord États-Unis--Mexique-Canada réduira l'incertitude entourant les politiques commerciales en Amérique du Nord. Elle prévient toutefois que les conflits commerciaux, notamment entre les États-Unis et la Chine, pèsent sur la croissance et les prix des produits de base à l'échelle mondiale. De plus, la volatilité sur les marchés financiers a refait surface et certains marchés émergents sont sous tension. Toutefois, dans l'ensemble, les conditions financières mondiales demeurent expansionnistes. La Banque du Canada rappelle que l'économie canadienne continue de tourner près de son potentiel, et que la composition de la croissance est plus équili-

brée. Pour les analystes, l'élan de croissance de l'économie canadienne, qui semble se poursuivre pour 2018, ainsi que la santé du marché de l'emploi expliquent en partie la décision de la banque centrale canadienne. Incertitude passée Nombre d'experts s'attendaient à cette hausse du taux directeur maintenant que « l'incertitude » liée à la renégociation de l'Accord nord-américain de libreéchange (ALENA) est chose du passé. « Cette incertitude était un obstacle majeur à une hausse [du taux directeur] », avait affirmé à Bloomberg Ian Pollick, responsable de la stratégie en matière de taux à la CIBC. Cette augmentation du taux du financement à un jour permet à la Banque centrale du Canada d'être en phase avec la Réserve fédérale américaine (FED), qui a haussé à trois reprises son taux directeur cette année. L’effet sur les hypothèques Les Canadiens possédant des hypothèques à taux variable seront directement concernés par la hausse. « Ça crée un peu d'insécurité pour eux, car une hausse de tes taux signifie une hausse des paiements », affirme Denis Doucet, directeur de la formation au Québec pour MultiPrêts. Pour les détenteurs de prêts hypothécaires à taux variable, «

concrètement, une augmentation d'un quart de point de pourcentage représente une augmentation de 6 $ par mois, par tranche de 50 000 $ », dit Denis Doucet. « La moyenne des emprunts s'élevant à 200 000 $, on parle environ d'une différence de 25 $ par mois. » Avec la hausse du taux directeur, « le taux préférentiel des banques devrait suivre sous peu », explique Denis Doucet. « Donc ce taux, qui est actuellement à 3,7 %, devrait être porté à 3,95 %, environ. » Dans les jours qui viennent, M. Doucet affirme que le taux de qualification pour obtenir du financement hypothécaire ne bougera pas. Mais il finira par

augmenter aussi, explique-t-il : « Il y aura des effets en cascade ». Les gens qui mettent leur maison en garantie pour accéder à un prêt, « réhypothéquer » en langage courant, seront directement touchés par la hausse du taux directeur. En effet, la plupart du temps, les marges de crédit hypothécaires sont assorties de taux d'intérêt variables. Utiliser l’argent disponible sur sa marge de crédit coûtera plus cher, puisque les taux d’intérêt de celles-ci sont directement liés à la hausse ou à la baisse du taux préférentiel, lui-même lié au taux directeur. Le taux préférentiel est le taux d’intérêt qu’imposent les banques à leurs clients d’affaires les plus solvables. Il s’agit d’un

taux de référence sur lequel on négocie tous les prêts à taux variable. S’ils ont choisi un prêt à taux variable, les détenteurs de prêts étudiants pourraient devoir payer davantage. Ces prêts sont généralement à taux fixes. Les futurs acheteurs paieront donc un peu plus. Les épargnants pourraient bénéficier d’une augmentation des taux d’intérêt payés par la banque sur l’argent qu’ils déposent dans leur compte d'épargne. Toutefois, ces intérêts sont souvent si bas que les épargnants n’y verront guère de différence.

Système Phénix: 615 M$ en erreurs de paye Après un an de travaux et plusieurs millions de $ pour tenter de réparer les nombreux problèmes du système de paye Phénix, Ottawa n’avait toujours pas réussi à améliorer la situation, critique le vérificateur général.

devaient au gouvernement 246 millions de dollars (parce qu’ils avaient été payés en trop)», écrit Michael Ferguson dans des commentaires publiés avec l’audit des comptes publics 2017-2018.

Et pour une première fois, celui-ci réussit à chiffrer l’ampleur des erreurs de paye du système notoire acheté d’IBM : 615 M$ en date du 31 mars dernier.

De plus en plus d’erreurs

«Selon les résultats de nos tests, nous avons estimé que le gouvernement devait 369 millions de dollars à ses employés (parce qu’ils avaient été sous-payés) et que les employés

«Le gouvernement n’a toujours pas démontré qu’il a réduit l’impact des erreurs reliées à la paye provenant de la transformation de l’administration de la paye, incluant le système de paye Phénix», s’inquiète M. Ferguson. Pour chiffrer ses propos, le vérificateur général explique qu’en mars

2017, il y avait 144 600 employés attendaient que le gouvernement règle un problème avec leur paye. Plus d’un an plus tard, en date de juin dernier, ce chiffre avait bondi de plus de 42 000 pour atteindre 187 000 fonctionnaires victimes de Phénix. Pourtant, le gouvernement fédéral investit à coups de centaines de millions $ pour stabiliser et réparer ce système qui devait initialement permettre des économies de 70 M$ par année à Ottawa. Aux dernières nouvelles, la facture pour Phénix avait gonflé à plus de 1,1 G$, soit trois fois plus que le coût prévu (310 M$).

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«Le gouvernement n’était toujours pas arrivé à réduire l’arriéré», s’étonne M. Ferguson. Celui-ci décrit la situation comme «une tache au dossier» de l’administration de Justin Trudeau. Et la situation coûte des centaines de millions de $, autant aux employés qui sont sous-payés qu’au gouvernement, qui en a trop payé d’autres. «La situation s’améliore» dit-on à Ottawa Pour sa part, le secrétaire parlementaire de la ministre de Services pub-

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lics, Steven MacKinnon, jure qu’il y a eu beaucoup d’amélioration depuis le début de l’été dernier. «La fin de l’analyse du vérificateur général coïncide avec une période dans laquelle nous avons observé une baisse importante du nombre de cas. Nous continuons cette baisse aujourd’hui, grandement grâce aux équipes, aux mesures spéciales et aux investissements mis en place pour faire baisser le nombre de transactions en attente», explique le député de la région de Gatineau.


Entreprise

Un coup de maître de l’AMDT

Le Premier forum des entrepreneures canado-africaines A l’initiative de l'Association marocaine de Toronto, la Conférence Canado-Africaine des Femmes Entrepreneurs s'est tenue le 20 Octobre 2018 à l'hôtel Novotel de Toronto. Ce sommet a rassemblé plus de 70 entrepreneurs et politiciens afin de créer des liens, de partager des parcours entrepreneuriaux et de réfléchir à des moyens de créer des opportunités d'affaires entre le Canada et l'Afrique. L’événement a été axé sur « L’entrepreneuriat entre femmes Africaines et Canadiennes » avec un panel de personnalités du monde des affaires, des entrepreneurs de divers secteurs d’activité du Maroc et d’Afrique étaient présents. L’événement a été l’occasion pour la diaspora africaine et les entrepreneurs canadiens d’écouter les femmes qui ont réussi à trouver l’inspiration et qui se préparent à lancer leurs idées commerciales ou à poursuivre leur activité avec une meilleure orientation ainsi qu’encourager les femmes à réfléchir au commerce entre les entreprises d’Afrique et du Canada. Mobiliser les énergies Le Président de l'Association marocaine de Toronto, M Faouzi Metouilli, a indiqué que cette première conférence annuelle bilingue entend rassembler les femmes africaines et canadiennes pour renforcer les échanges économiques et commerciaux entre l'Afrique et le Canada. Il a insisté sur le fait d’appuyer l'entrepreneuriat des Femmes canadiennes et africaines, tout en stimulant les échanges économiques et commerciaux entre le continent africain et le Canada Le Maroc a été le pays hôte de cette première

édition. S'exprimant à cette occasion, l'Ambassadeur du Royaume du Maroc au Canada, Mme Souriya Otmani, a insisté sur la nécessité de développer et d'exploiter la sensibilité féminine pour un partenariat gagnant-gagnant, tout en appelant les femmes entrepreneurs à s'ouvrir sur leur environnement. "Il nous appartient de tirer parti de ces réunions et de mobiliser cette énergie et cette belle initiative", a déclaré l'ambassadeur, soulignant que l'ouverture aux autres déboucherait sur de meilleurs partenariats entre l'Afrique et le Canada. Elle a souligné la position du Maroc comme destination de choix pour les investissements en raison de sa stabilité politique, de ses infrastructures modernes et de sa main-d'oeuvre jeune et qualifiée. Madame l'Ambassadeur a également ajouté que le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed V qui a été délivré aux participants du sommet « Women in Africa Initiative » portait sur plusieurs propositions pour améliorer la condition des femmes entrepreneurs en Afrique telles que de renforcer le degré d'implication des femmes dans les stratégies de développement, d’encourager les femmes à occuper des positions de leadership dans le secteur de l'entrepreneuriat, intégrer les femmes dans les plans nationaux de développement socioéconomique et aussi influencer l’action combinée des décideurs politiques, du secteur privé et de la société civile. L’AMDT tient à remercier l’Ambassade du Maroc au Canada, le Gouvernement du Canada et de l’Ontario, les entrepreneurs qui étaient présents à cette première Conférence, les conférenciers et tous nos partenaires.

L’Association marocaine de Toronto a pour buts et objectifs de : - Créer une dynamique solidaire communautaire parmi les marocains de Toronto en organisant des événements à vocation sociale, culturelle, éducative, sportive et économique. - Défendre les intérêts de la communauté et promouvoir l'attachement des

générations futures à leur identité Marocaine en préservant les aspects traditionnels positifs de la culture Marocaine auprès des enfants et des jeunes. - Soutenir dans la mesure du possible les membres de la communauté dans les situations de détresse sociale, juridique ou familiale. - Conseiller et informer les nouveaux arrivants

marocains à Toronto. Faire en sorte de faire connaitre la culture, l'histoire et l’identité du Maroc ainsi que d'instaurer les bases d’un échange culturel productif entre le Canada anglophone et le Maroc. Toronto Moroccan Association info@amdt.ca

Des femmes et des ambitions entrepreneuriales Par Myriam Eddahia Une cinquantaine de personnes ont participé au premier Forum canado-africain des femmes entrepreneures (CAWEF), organisé par l'Association marocaine de Toronto, samedi de midi à 17h, à North York. La conférence a pour but d'outiller les femmes qui débutent dans le domaine de l'entrepreunariat tout en soulignant les efforts de celles qui ont réussi à se tailler une place. L'ambition des femmes est au cœur de cette première conférence annuelle bilingue. L’objectif de cet événement est de rassembler les femmes africaines et canadiennes pour encourager les échanges économiques et commerciaux entre l'Afrique et le Canada. Nous voulons créer un environnement d'échange entre les femmes. On veut créer un réseau de femmes entrepreneures entre le Canada et l'Afrique et aider les femmes qui n'ont pas encore eu la chance de rencontrer des femmes entrepreneures accomplies, dit l'organisateur de cet événement, le président de l'Association marocaine de Toronto, Faouzi Metouilli. Selon lui, c'est l'occasion parfaite pour poser des questions et s'outiller pour rentrer dans le domaine de l'entrepreunariat. Des représentants de l’Algérie, du Burundi, de la Côte-d’Ivoire et du Nigeria étaient entre autres présents lors du forum.

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Entreprise

Premier forum des entrepreneures canado-africaines

«Suivre ses passions et se donner à fond»

En mars 2017, le sommet des entrepreneurs canado-marocains, organisé par l’Association marocaine de Toronto, avait connu un franc succès.

Cette année, Faouzi Metouilli, son président, a lancé un nouveau concept: une conférence dédiée aux femmes entrepreneures canadoafricaines (CAWEC). L’occasion pour la diaspora africaine de s’inspirer de ces femmes qui réussissent et de réseauter. Lors de la première édition, qui s’est tenue samedi 20 octobre, le Maroc était le pays hôte. L’événement a été salué par les pouvoirs publics de l’Ontario et du Canada, ainsi que par le Maroc, comme en témoigne la présence de l’ambassadrice du Maroc au Canada, Souriya Othmani. Trois figures de l’entrepreneuriat féminin 163 millions de femmes dans le monde ont décidé de créer leur entreprise en 2017 a souligné Fayza Abdallaoui, la modératrice de la conférence. «Le gouvernement canadien a récemment lancé un programme de Fond pour les femmes entrepreneures. Je dois dire que j’en suis ravie, je suis tombée en amour de l’entrepreneuriat féminin», a-t-elle déclaré à

l’audience.

Trois invitées ont pu partager leurs parcours inspirants, leurs moments de doutes et leurs convictions, auprès du public issu de la diaspora africaine et du Canada. Arrivée au Canada pour ses études à HEC Montréal il y a 25 ans, la Marocaine Souad Elmallem rejoint rapidement Bombardier Aéronautique. Après avoir participé à l’implantation de Bombardier au Mexique, elle parvient à l’exporter au Maroc. Le roi Mohammed VI lui remet en 2013 le Wissam Royal du Grand mérite pour sa contribution au développement de l’industrie aérospatiale marocaine. En 2015, elle crée son entreprise de conseil, 6temik. Souad Elmallem parle de son métier comme d’une «addiction»: «Le fait d’avoir un impact positif sur les gens me motive énormément, me pousse à aller continuellement de l’avant». «Je me dis que je suis capable» De son côté, la Nigériane et Canadienne Olutoyin Oyelade a parlé de son ascension dans le groupe bancaire intercontinental (IBG) du Nigéria. Initialement membre du service

clientèle, elle a gravi les échelons pour devenir en 2005 la trésorière de la banque, puis en 2007 la responsable du groupe bancaire. Elle a alors dû gérer un portefeuille de 8 milliards de dollars. À ce titre, elle a reçu de nombreux prix. «Lorsque je doute de moi-même, je pense à ces responsabilités énormes que j’ai eues et je me dis que je suis capable», explique-telle. Quant à la Canadienne Angelee Brown, elle est devenue célèbre après avoir repris le département des franchises de Tim Hortons. Elle est aujourd’hui la présidente du Conseil de liaison des Forces canadiennes et attend une confirmation pour participer à l’émission de cuisine Masterchef.

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«Il faut suivre ses passions et se donner à fond», confie-t-elle à la salle. Encourager les relations Canada-Afrique «Comme je suis l’une d’entre elles, j’ai conscience du travail à fournir afin que les femmes africaines puissent accéder à l’éducation, à la santé, à un statut social convenable. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir, mais je ne peux que me réjouir des nombreuses améliorations déjà obtenues», a déclaré l’ambassadrice Souriya Otmano. Contrairement à des idées reçues, Fayza Abdallaoui a tenu a rappeler que si 12% des femmes lancent leur entreprise en Amérique du

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Nord, elles sont 24% en Afrique. «Avant, il y avait un discours très négatif sur notre continent. Aujourd’hui, on se rend compte qu’il y a de nombreuses possibilités pour investir», a déclaré la modératrice franco-algérienne. Elle a également insisté sur l’importance d’une collaboration entre les pays africains, regrettant qu’il soit plus aisé pour elle de voyager en Afrique avec son passeport français plutôt qu’avec son passeport algérien. L’ambassadrice a quant à elle ajouté qu’il serait important de faciliter le processus par lequel les Africains peuvent obtenir des visas pour le Canada, les démarches étant très compliquées selon elle.


Initiatives

Rencontre de communication et d’information en faveur des étudiants marocains au Canada

Le dialogue est ouvert… Une rencontre de communication et d'information a été organisée samedi par le Consulat général du Maroc à Montréal en faveur des étudiants marocains au Canada. Cette rencontre a permis d’établir un dialogue avec ces jeunes et de leur expliquer les particularités du système universitaire local et comment réussir notamment en étant connectés et en se mettant en réseaux. Dans une allocution de circonstance, la Consule générale du Maroc à Montréal, Habiba Zemmouri, a souligné que la présence remarquable des étudiants marocains au Québec et le reste du Canada est un des marqueurs de la relation unique et exceptionnelle unissant le Royaume et le Québec. Le Royaume bénéficie actuellement d'un quota de 90 bourses d'exemption de frais de scolarité majorés, (cumulant les trois cycles d'études) octroyées par le Gouvernement du Québec aux étudiants marocains, pour donner suite à une entente entre les deux gouvernements, a rappelé la diplomate, faisant savoir qu’en outre, une entente avec l'université d'Ottawa prévoit l'accueil de 20 étudiants marocains, admissibles aux programmes de maîtrise et de doctorat, avec les mêmes droits de scolarité que ceux appliqués aux étudiants canadiens. Mme Zemmouri a de même mis

l’accent sur les efforts consentis par les deux pays pour diversifier leurs échanges universitaires, faisant savoir que le nombre d'étudiants marocains au Canada s'élève à 3000, annuellement, uniquement dans la Province du Québec. Selon la diplomate, l’enseignement et la formation supérieurs de ces jeunes chercheurs et étudiants marocains, sont le pilier d’un grand et fructueux partenariat pour l'avenir de cette mobilité estudiantine, à la hauteur de la relation entre les deux pays, dans le domaine de l'éducation, du savoir et de la connaissance. Les rencontres politiques régulières entre les autorités marocaines et québécoises, et la signature le 22 juin dernier au Maroc, de l'Entente entre les gouvernements marocain et québécois concernant l'établissement du Bureau du Québec à Rabat, témoignent d'une volonté commune de renforcer ces relations multiformes dans un partenariat durable, a-t-elle soutenu. Et d’ajouter qu’au fil des années, les institutions marocaines et québécoises ont établi des liens structurants, notamment dans les domaines de la recherche et de l’enseignement supérieur, rappelant la visite effectuée en début de ce mois à Montréal d’une délégation de professeurs universitaires et représentants des facultés de l'Université Mohammed V, dans le

cadre d'un projet signé avec l'Université de Montréal, sous le thème "Compétence pour l'emploi au sein de la Francophonie", un programme de 4 ans et qui vise l'instauration d'un partenariat entre les deux universités et leurs enseignants. La Consule a aussi rappelé que dans le discours royal prononcé à l'occasion du 65ème anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple, Sa Majesté le Roi, Que Dieu l'Assiste, a détaillé une feuille de route pour la jeunesse marocaine susceptible de la mettre au centre de toutes les attentes. Une feuille de route qui dépasse largement le stade des souhaits et les vœux pour passer à des mesures concrètes, en faveur de cette jeunesse que notre Souverain a qualifié de "meilleure réelle ressource du pays".

C'est dans cette perspective que Mme Zemmouri a invité les jeunes étudiants à saisir toute opportunité pour forger de nouvelles compétences afin d'être à la hauteur des enjeux qui les attendent dans le cadre de leur vie professionnelle future, tout en restant attachés aux vertus de l'interaction culturelle et aux valeurs universelles. Les professeurs et universitaires intervenant lors de cette rencontre ont été unanime à saluer cette initiative qui devra permettre à ces jeunes de mieux s’intégrer dans leur nouvelle vie aussi bien estudiantine que communautaire. Dans une déclaration à la MAP, Rakia Laroui, professeure à l'université du Québec à Rimouski (UQAR), a qualifié de fructueux

l’échange avec ces jeunes étudiants qui ont la possibilité de poser leurs questions et de contacter des professeurs et universitaires marocains opérant dans diverses universités canadiennes. L’universitaire Belgacem Rahmani, maître d’enseignement (HEC Montréal), a, pour sa part, a affirmé la disposition des universitaires marocains à aider leurs compatriotes étudiants en leur prodiguant des conseils et en les orientant vers la réussite afin de contribuer au développent du Maroc. Cette rencontre a été aussi une occasion pour Mme Habiba Zemmouri de présenter un exposé sur les prestations consulaires fournies par le Consulat.

Assemblée Extraordinaire de l'AMDT Suite aux recommandations de l'Assemblée Générale tenue le 5 mai 2018, l'assemblée générale extraordinaire de l'Association Marocaine de Toronto (AMDT) se tiendra le samedi 15 décembre de 15h à 18h 00. (Le lieu et l'ordre du jour seront communiqués ultérieurement). Les membres sont tenus d'avoir leur carte de

membre pour pouvoir voter aux élections. Vous pouvez procurer vos cartes de membre (50 $) comme suit:

• En envoyant un chèque à l’adresse postale de l’Association: CP 45088, 5845, rue Yonge Willowdale, ON, M2M4K3.

• Virement bancaire à Info@amdt.ca • En contactant l’AMDT par téléphone au 6475510357 ou par courrier électronique à info@amdt.ca. • Soit se la procurer le même jour d’élection de 15h00 à 15h30.

Vendredi 2 novembre 2018 Un 6@8 avec Soleil des orphelins Soleil des orphelins (SDO) organise, dans une ambiance conviviale, un 6@8 regroupant tous les marraines, parrains, bénévoles, membres de l’association SDO et les professionnels de la communauté. Le grand public est cordialement invité à cette occasion, à venir échanger avec les membres de l’Association, à poser des questions sur les projets en cours

ou bien à nouer de nouveaux contacts avec les parrains ou professionnels. L’Invitation est ouverte; la rencontre aura lieu le vendredi 2 Novembre à partir de 18h au Centre des loisirs de Saint-Laurent (1375 Rue Grenet, Saint-Laurent, salle 230-231,H4L 5K3) La participation est gratuite, mais il est recommandé de s’inscrire via Internet à l’adresse https://6a8-sdo.eventbrite.ca

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L’association recherche des personnes responsables, sérieuses et dévouées. Les personnes intéressées par un poste au sein du conseil d'administration de l'AMDT doivent envoyer une courte biographie professionnelle à info@ amdt.ca, indiquant leur intérêt pour le poste (voir la charte).


Cultures

Les activités de Dar al Maghrib 1- Colloque et séance de signature de livres le jeudi 15 novembre de 18h à 21h Les musulmans et le bienvivre ensemble au Québec Avec: Rachida M'faddel, écrivaine, conférencière. Aoua Boucar Ly-Tall, sociologue, consultante internationale. Radouane Bnou-nouçair, ingénieur, écrivain-journaliste. Siegfried Mathelet, docteur en philosophie, chercheur. Hassan Guillet, ingénieur, avocat à la retraite, écrivain.

2- Rihla, sur les sentiers culturels du monde arabe le samedi 27 octobre à 14h Projection d’un documentaire, suivi d’un débat avec des artistes montréalais d’origine arabe.

Intervenant(e)s : Inès Talbi, Nadia Zouaoui, Mohammed Makhfi et Youssef Shouffan

3- Société de consommation: les leçons de l’Orient 17h

le samedi 27 octobre à

Conférencière : Gisèle Kayata Eid L’Occident est entré dans une boucle d’hyperconsommation qui risque bien de faire disparaître la planète: Terre et Hommes. Cette frénésie consumériste a de fâcheuses répercussions sur des pays qui ont un impact environnemental très faible mais qui sont les premières victimes des effets pervers de la mondialisation. Ces régions ont beaucoup à nous apprendre sur leur mode de vie, leur héritage, leurs valeurs… qu’il serait bon de raviver si un jour nous espérons sauver non seulement notre environnement, mais aussi notre humanité. Car nous ne sommes pas

impuissants … et surtout pas innocents.

4- Médias en ligne et radicalisation le dimanche 28 octobre à 15h Conférencier : Morad Bkhait, Aziz Farés Quels sont les propos radicaux des internautes? Qu’est-ce qui vient heurter l’identité québécoise en ligne? Le projet de loi n°62 favorisant le respect de la neutralité religieuse de l’État et visant notamment à encadrer les demandes d’accommodements pour un motif religieux dans certains organismes réinterroge-t-il des valeurs communes de partage et d’inclusion? A-t-il eu un impact sur la représentation de l’islam et la compréhension de la laïcité?

5-Aujourd'hui, làbas, mariages et concubinages...

le dimanche 11 novembre à 15h Conférencier : Chakib Guessous Les jeunes au Maroc et dans le monde arabe se marient de plus en plus tard. Lors de ce long célibat à la fleur de l’âge, les pulsions sexuelles sont les plus irréfrénables. De nouvelles formes de conjugalité sont réinventées et qui, tout en prétendant répondre aux exigences de la religion, sont peu contraignantes et ressemblent davantage à ce qu’on appelle « concubinage ».

Ces unions, de plus en plus souples sur le plan des mœurs, sont souvent recommandées aux jeunes, particulièrement aux étudiants, par des responsables politiques et/ ou religieux... Centre Culturel Marocain "Dar Al Maghrib" 515, avenue Viger Est, Montréal, Québec H2L 2P1, Canada (angle Berri et Viger - métro Berri-UQAM ou Champ-deMars) info@lecentreculturelmarocain.ca 514 933-8755

Lire : Nouvel ouvrage de Réda Benkoula

Chroniques des centres d’appels

Chroniques des centres d’appels, raconte avec un regard teinté d’humour les situations anecdotiques qui entourent le monde du service à la clientèle à travers les yeux des clients et des agents ayants vécus des cas qui ont été romancés pour la circonstance.

Les situations que vivent les personnages dans cet ouvrage sont authentiques et les histoires sont inspirées de faits vécus sur la base de témoignages d’agents des centres d’appels.

Chroniques des centres d’appels » est avant tout un hommage au travail des agents du service à la clientèle qui répondent aux besoins des clients. Travail ingrat pour certains ou gratifiant pour d’autres, il permet de résoudre les problèmes des clients et répondre à leurs attentes. Il est d’ailleurs exigé à chacun d’avoir le sourire dans la voix et de répondre au client comme si c’était le premier appel de la journée, même si les conditions de travail peuvent être pénibles

Ce livre est aussi un clin d’œil aux clients sans qui le métier de représentant en centres d’appels ne pourrait exister. L'œuvre est parfois teinté de sarcasme parcours cet univers pour ne pas oublier que derrière le coté déshumanisant du travail d’agent se cache des personnes comme les autres qui ont des vies avec des hauts et des bas. Le livre englobe des nouvelles

drôles et cocasses sur une dizaine de chapitres et donne la parole aux clients, aux agents, aux superviseurs et tous ceux qui travaillent dans les centres d’appels. L’auteur Détenteur d’une maîtrise en sociologie à l’UQAM, Réda Benkoula est aussi diplômé en sciences politiques et relations internationales et en sociologie des organisations et du travail. Il a déjà publié en 2013 « Les Algériens et Internet » aux édi-

tions Dar Tanouir. L’auteur est journaliste professionnel. Il a publié dans de nombreux journaux et revues spécialisées. Il est le fondateur du journal Montréalais « L’initiative ». Réda Benkoula; Chroniques des centres d’appels BHB Éditions 2018, 96 p., Format : numérique ISBN 978-2-9817229-0-4

Invention et Recherche dans le domaine agricole

Étudiants marocains résidant à l’étranger

Le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime du Royaume du Maroc lance la Onzième Edition du Grand Prix Hassan II pour l’Invention et la Recherche dans le domaine agricole, au titre de l’année 2019.

Le Consulat Général du Royaume du Maroc à Montréal a le plaisir d’informer la communauté marocaine établie au Canada que le Ministère Délégué auprès du Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale, chargé des Marocains Résidant à l’Étranger et des Affaires de la Migration, organise du 19 au 24 Décembre 2018, la deuxième édition de l’Université d’Hiver, au profit des étudiants marocains résidant à l’étranger, âgés entre 18 et 25 ans.

Université d’Hiver 2018

Appel à candidature

Tous les marocains sont éligibles qu’ils soient résidant au Maroc ou à l’étranger ainsi que les chercheurs et étudiants étrangers installés au Maroc. Les candidats intéressés peuvent retirer le

formulaire de candidature auprès de la Direction de l’Enseignement, de la Formation et de la Recherche à partir du 1er septembre 2018, le télécharger sur le site : www.agriculture.gov.ma ou contacter la DEFR au 05 37 10 36 52 ou par mail: defr. desrd@gmail.com Les dossiers de candidatures doivent parvenir en trois (3) exemplaires à cette Direction au plus tard le 31 décembre 2018 à 16h00

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Les candidats intéressés par cette activité sont invités à consulter le site web dudit Ministère par le biais du lien électronique cité ci- dessous afin de télécharger le formulaire de participation et de s’enquérir des conditions d’admission et des documents requis. www.marocainsdumonde. gov.ma Il convient de signaler que la date limite d’inscription est le 07/11/2018.


Sports

Rabat : 2ème édition du Street Hockey organisée par l’ambassade du Canada La Marina de Bouregreg a vécu samedi 28 octobre 2018, au rythme de la 2ème édition du Street Hockey (Hockey de rue), organisée par l'ambassade du Canada au Maroc, en partenariat avec la Fédération royale marocaine de hockey sur glace. Cet événement destiné aux enfants, jeunes et adultes, a été marqué par la participation d'équipes représentant le corps diplomatique (Canada,

Europe, États-Unis). Dans ce sens, le chargé d'affaire de l'ambassade du Canada au Maroc, Bill Mccrimmon a déclaré à la MAP que le sport est l’une des formes de diplomatie. «Si nous pratiquons du sport, nous avons plus d’occasions d’aller à la rencontre d’autrui et de découvrir des personnes appartenant à d’autres pays et à d’autres cultures», a-t-il dit. De son côté, le président de

la Fédération royale marocaine de Hockey sur glace, Khalid Mrini, a indiqué qu'après le franc succès qu’a connu la première édition, «nous avons décidé de faire de cet événement un rendez-vous annuel qui rassemble les férus de ce sport». Pour promouvoir le hockey sur glace au Maroc, a-t-il dit, «nous invitions les associations et les écoles à initier les jeunes et à leur faire connaître davantage les règles du jeu de ce sport canadien, et

Gazelles & Men Rally 70 aventuriers à la 2ème édition Derrière le succès du Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc s'ajoute désormais dans le calendrier sportif automobile des rallyes-raid internationaux, une version ouverte aux hommes : Le Gazelles & Men Rally ! Pour sa deuxième mouture qui se déroulera du 3 au 10 novembre prochains, Le Gazelles & Men Rally accueillera 35 équipages mixtes ou masculins rassemblant des participants âgés de 27 à 50 ans et issus de 7 pays différents, dont le Canada.

Ce rallye hors-piste s’étalera sur 8 jours dans le sud du Maroc, entre terrain rocailleux et dunes. Les pilotes et leurs co-pilotes devront tracer leur route et déployer leurs aptitudes à la conduite tout terrain afin de parcourir le chemin le plus court entre le départ et l’arrivée de l’étape du jour.

L’équipage gagnant sera celui qui aura fait le moins de kilomètres en validant tous les contrôles de passage, le tout outillé seulement d'une boussole, d'une carte, d'une règle de navigation et de coordonnées géographiques. Un réel retour aux sources grâce à un défi de navigation à l’ancienne! Les participants devront ainsi mettre à profit leurs capacités d’endurance, de persévérance et de précision pour ressortir vainqueurs du Gazelles & Men Rally. Les 70 aventuriers aux expériences de vie diverses seront chaque jour unis par le plaisir de relever le défi et de se dépasser, en plus de profiter d’une ambiance chaleureuse et d’un décor de paysages à couper le souffle. www.gazellesandmenrally.com

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ce malgré le manque d’infrastructures». La victoire finale séniors est revenue à l’équipe du Canada2, aux dépens du Canada1 sur un score de (7-3). L’équipe marocaine, Huskies de Kénitra a fini à la quatrième place, juste derrière la Croatie (3è). Chez les juniors, l’équipe marocaine Rabat capitale s’est adjugée le titre.

Copa America de soccer pour personnes de petites tailles Le Maroc s’illustre à Buenos Aires Le Paraguay a remporté, dimanche 29 octobre 2018 à Buenos Aires, la première Copa America pour personnes de petite taille. En finale, l'équipe paraguayenne a battu l'Argentine 3-0. Le Brésil a pris la troisième place, grâce à sa victoire 10-1 dans la petite finale face à une sélection de joueurs américains et canadiens. Cette première Copa America pour personnes de petites tailles a été organisée afin de stimuler l'intégration des personnes touchées par le nanisme et de mettre fin aux discriminations qui les taffecte. Des équipes du Chili, de Colombie, d'Argentine, du Brésil, des États-Unis, du Canada, du Paraguay, du Pérou, de Bolivie et du Maroc (invité extra-continen-

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tal) ont participé à cette compétition. Les matches se sont joués sur des terrains de Futsal, par équipes de sept joueurs. « Le rêve est devenu réalité, on a eu de la pression pour notre premier match international officiel contre l’équipe brésilienne, en particulier après l’hymne national. Nous attendons avec impatience la d'une ligue marocaine. Ce qui nous permettra de réaliser notre projet d'organiser une Coupe d'Afrique des Nations pour personnes de petite taille, qui regroupera des pays comme l'Égypte, le Ghana et le Nigeria » a déclaré le leader et capitaine de l'équipe nationale du Maroc.


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