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nº 336 du 4 au 17 octobre 2018

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Tsunami caquiste

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La CAQ majoritaire : À quoi faut-il s’attendre? Les quatorze engagements du gouvernement Legault

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Actualités Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Wahid Megherbi, Reda Benkoula Publicité : Pub Smart Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

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Les sondeurs étaient (encore) dans le champ… Les sondages annonçaient un tout autre dénouement à la soirée électorale du lundi 1er octobre 2018. La Coalition avenir Québec (CAQ) a récolté six points de plus que ce que prévoyaient les derniers sondages alors que le Parti libéral du Québec (PLQ) a glissé six points sous les prédictions. Après ce raz-de-marée caquiste, les péquistes et les libéraux devront faire un examen de conscience... Et les sondeurs auraient peut-être une bonne idée en se prêtant eux aussi à un tel exercice, ne seraitce que pour répondre à la question : « Pourquoi les multiple coups de sonde des dernières semaines n'ont-ils pas su prévoir le triomphe caquiste ?» « On parle d’un écart de 10 points de pourcentage pour l’élection de lundi », relève la professeure Claire Durand, experte en méthodologie du Département de sociologie de l’Université de Montréal.

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Depuis 2002

que les sondeurs sont dans le champ : Pour les élections provinciales en Alberta en 2012, et en Colombie-Britannique en 2013, ces écarts étaient respectivement de 17 et de 10 points. « Il s'agit de la pire erreur depuis le début des sondages », dit Claire Durand au moment où les derniers résultats du scrutin étaient dévoilés. À son avis rien n'expliquait qu'un tel fossé sépare les prédictions extraites des coups de sonde et les résultats du vote. « S'il y avait seulement certains son-

deurs qui s'étaient trompés, je ne dis pas, mais au moins quatre méthodologies différentes ont été utilisées et tout le monde s'est gravement trompé », a-t-elle soulevé. Le taux de participation un peu en baisse n'est pas l'explication, selon elle, car « il aurait fallu que seuls les libéraux se soient abstenus ». Pour la professeure, il faudra réaliser une étude indépendante à la suite des élections provinciales 2018, à laquelle participeront les sondeurs, pour « tenter de comprendre ce qui s'est passé ». La surprise du raz-de-marée caquiste provoquera sûrement une perte de confiance chez les électeurs face aux sondages, croit Mme Durand. Mais les sondages gardent leur place dans le processus électoral, a-t-elle ajouté. « L'interdiction de la publication des sondages serait le pire qui pourrait arriver. Les gens continueraient de faire des sondages et seuls les grands partis avec des moyens pourraient savoir l'opinion publique, ce qui serait inacceptable. » « Quand il y a des erreurs de la sorte, il y a toujours des prob-

lèmes d’échantillons. Il faudra revoir ce qui s’est passé pour que ça ne se reproduise pas. »

Selon Sébastien Dallaire directeur général de la firme Ipsos, « le fait que tous les sondeurs se soient trompés montre que les gens nous ont tous dit la même chose », mais que la tendance observée ne s'est pas rendue jusqu'aux urnes. « Les électeurs libéraux sont restés à la maison, a déclaré le directeur général d'Ipsos, qui pense qu'il s'agit là d'une des raisons expliquant les erreurs de sonde. Le PLQ n'a pas réussi à mobiliser sa base, et la CAQ a profité du désir de changement. Cette envie de renouveau a été observée même avant le début de la campagne et n'a jamais disparu », a-til également noté. M. Dallaire maintient toutefois que les sondages restent des outils « généralement précis ». Les résultats annoncés ces dernières semaines se sont avérés en ce qui concerne le parti gagnant, ainsi que la place du Parti québécois (PQ) et de Québec solidaire (QS), dit-il, mais « la force du désir de changement a été sous-estimée ».

Pourcentage d'électeurs inscrits au Québec qui ont voté CAQ 24,87% C'est le pourcentage d'électeurs inscrits au Québec qui ont voté pour la Coalition avenir Québec, qui a obtenu un mandat majoritaire le 2 octobre 2018. Autrement dit, un électeur inscrit sur quatre a voté pour le parti qui a remporté les élections — ce qui veut dire, en toute logique, que trois personnes sur quatre n'ont pas voté pour la Coalition avenir Québec.

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L'industrie du sondage doit maintenant « retourner à sa planche à dessin pour mieux estimer comment les gens vont aller voter selon différentes circonstances », croit M. Dallaire. « Il va falloir beaucoup d'analyse pour comprendre toutes les causes de ce qui s'est passé », a-til conclu. Bernard Motulsky, professeur au département de communication sociale et publique de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), affirme pour sa part avoir été extrêmement surpris après une demi-heure de dépouillement lorsqu'il a vu l'écart se creuser entre la CAQ et ses adversaires. « Il y a quelque chose que les sondeurs n'ont pas vu. Il y a eu un phénomène qu'on n'a pas été capables d'appréhender, une vague qui nous a surpris. Il s'est passé un changement majeur, qui arrive rarement. » Pour lui, bien que les sondages soient habituellement assez fiables, il faudra à l'avenir mieux considérer l'impact du comportement des citoyens sur les résultats finaux. « Il y a ce que vous dites et ce que vous faites, a-t-il résumé. Pour comprendre ce qui s'est passé, je pense qu'il faudra voir qui est allé voter et qui n'y est pas allé. » Selon Bernard Motulsky, un « scepticisme un peu plus sain » envers les sondages risque de s'installer, ce qui est une bonne chose, car l'avenir ne peut être prédit avec précision; mais Il ne faut pour autant surtout pas tourner le dos à ces « outils qui restent très utiles », croit-il.


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Le Tsunami caquiste Des sondeurs aux élus en passant par les analystes et les électeurs, à peu près personne n’avait vu venir une vague de la Coalition avenir Québec (CAQ) d’une telle ampleur comme ailleurs. Ces derniers temps, on parlait d’une majorité par à peine un ou deux sièges. Une telle victoire est donc surprenante. C’est étonnant aussi, sauf qu’à mon

avis ça s’explique en grande partie parce que tout ce qui entoure la question nationale a été évacué du débat. D’ailleurs, les péquistes ont terminé au dernier rang dans les circonscriptions de l’Outaouais. Ces résultats-là sont clairement le signe d’une insatisfaction à l’endroit des libéraux. Les électeurs se sont dit qu’il y avait une autre option viable, ce qui n’était peut-être pas le cas

Les chiffres-clé sortis des urnes CAQ Vote populaire: 37,41% Élu(e)s: 74 PLQ Vote populaire: 24,82% Élu(e)s: 32 QS

Vote populaire: 16,09% Élu(e)s: 10 PQ Vote populaire: 17,06% Élu(e)s: 9 Divers Vote populaire: 4,63% Élu(e)s: 0

auparavant.

Les analystes, qui s’avouent également surpris des résultats obtenus par Québec solidaire dans une région, estiment que malgré tout le travail qu’ils ont accompli sur le terrain durant le marathon de 39 jours de campagne, les députés caquistes nouvellement élus doivent surtout leur victoire au «vote pour la nouveauté» pour lequel ont opté des centaines de milliers d’électeurs. C’est la vague qui a fait la grande différence, c’est un rouleau compresseur qui vient de passer à l’échelle du Québec. Le porte-à-porte, c’est une condition nécessaire, mais non suffisante. Ça prend également un peu de chance, il faut que les planètes soient bien alignées et d’autres éléments.

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Nouvelle dynamique La nouvelle composition de l’Assemblée nationale amènera sans doute une dynamique inédite. Il va sans doute y avoir une offre plus diversifiée sur le plan des idées, alors c’est positif. Ça

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va apporter un vent de fraîcheur, ça ouvre la porte à des discussions, à des débats. Tout ceci semble intéressant d’un point de vue démocratique. Ça va amener d’autres points de vue sur les enjeux locaux, il n’y aura plus une seule voix officielle.


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Parité, diversité : le nouveau portrait de l’Assemblée nationale L’Assemblée nationale a atteint de peine et de misère la zone paritaire, les Québécois ayant élu 52 femmes lundi, ce qui représente 41,6 pour cent de la députation, soit à peine le minimum de 40 pour cent requis pour rejoindre la définition de la zone paritaire.

féminine fondre avec son nombre de sièges. En début de course, 40,8 pour cent des aspirants-députés étaient des femmes, mais au final, avec trois députées sur neuf, cette représentativité a chuté à 33,3 pour cent.

François Legault aura tout de même le beau jeu pour réaliser sa promesse d’un cabinet paritaire puisque la Coalition avenir Québec (CAQ) a fait élire 28 femmes. Celles-ci ne représentent toutefois que 37,8 pour cent de la députation caquiste, alors que le parti comptait 52 pour cent de candidates sur la ligne de départ.

La Presse canadienne a demandé aux quatre partis de lui fournir la liste de ses candidats et candidates qui sont issus des communautés culturelles, c’est-à-dire ceux et celles qui sont nés à l’extérieur du Québec ou du Canada ou qui représentent la communauté culturelle dont ils sont issus.

Parité genre En termes de proportion de députées, c’est Québec solidaire (QS) qui remporte la palme, ayant fait élire cinq femmes parmi ses 10 députés, soit exactement la moitié. Il s’agit cependant d’un léger recul par rapport à son point de départ, alors que 52,8 pour cent des candidats de la formation de gauche étaient des femmes. Les libéraux de Philippe Couillard (PLQ) sont les seuls à avoir amélioré leur représentation féminine par rapport à la ligne de départ; le PLQ comptait 44 pour cent de femmes parmi ses candidats et celles-ci détiennent désormais 50 pour cent de leurs 32 sièges. Le Parti québécois (PQ), au contraire, a vu sa représentativité

Diversité culturelle

Au plan global, l’Assemblée nationale comptera 18 élus hommes et femmes - issus de la diversité culturelle, soit 14,4 pour cent de la députation, une proportion qui se rapproche sensiblement de celle que l’on retrouve dans la population. Les résultats par parti varient toutefois considérablement. Les membres de communautés culturelles représentaient au départ 10,4 pour cent des candidats de la CAQ, mais la députation, au final, n’en compte que 6,8 pour cent, soit cinq des 74 députés. Les libéraux ont obtenu de bien meilleurs résultats à ce chapitre; eux qui alignaient 15,2 pour cent de candidats provenant des communautés culturelles en comptent maintenant 31,3 pour cent au sein de leur caucus, soit 10 dépu-

tés sur 32. Québec solidaire, qui présentait la meilleure proportion au départ avec 21,6 pour cent de candidats issus de la diversité culturelle, se retrouve avec une proportion de 30 pour cent (3 sur 10) à l’issue du scrutin. Le Parti québécois, de ce côté, fait piètre figure. Dès le départ, seulement 9,6 pour cent de ses candidats provenaient d’une communauté culturelle et aucun ne s’est retrouvé avec un siège à l’Assemblée nationale. Les parents pauvres : LGBTQ et autochtones Ce sont également les quatre partis qui ont fourni la liste de leurs candidats et candidates s’identifiant publiquement comme membres de la communauté LGBTQ+.

Sur le total des députés élus, quatre sont de la communauté LGBTQ+, pour une proportion de 3,2 pour cent des élu-e-s. De ce côté, la Coalition avenir Québec a amélioré son pourcentage; ses deux candidats, qui représentaient 1,2 pour cent du total de l’armada caquiste, ont été élus, portant la proportion à 2,7 pour cent des 74 députés caquistes. Le PQ, lui, peut se consoler de ce côté; les membres de la communauté LGBTQ+ représentaient seulement 2,4 pour cent de ses candidats. Un seul a été élu, mais il représente à lui seul 11,1 pour cent de sa députation (1 sur 9). Québec solidaire est demeuré parfaitement stable de ce côté, ayant mis sur les rangs 10,4 pour cent de candidats issus de la diversité sexuelle et en ayant 10

pour cent au sein de sa députation (une sur 10). Le PLQ alignait de son côté une proportion de 3,2 pour cent de candidats et a échoué à en faire élire un seul, soit un résultat final de 0 pour cent de députés LGBTQ+. Le plus triste constat demeure cependant du côté des peuples autochtones. Un seul parti a présenté une candidate autochtone, soit Québec solidaire qui n’a pas réussi à faire élire Alisha Tukkiapik, une Inuite, dans la circonscription d’Ungava. C’est donc dire que la représentativité des peuples autochtones demeure inexistante dans l’enceinte de l’Assemblée nationale

Dans la rubrique «De quoi j’me mêle?»

Marine Le Pen veut encore nous dire quoi penser… Le gouvernement nouvellement élu de la Coalition avenir Québec (CAQ) a retrouvé sur son chemin, dès mardi 3 octobre 2018, une alliée embarrassante : Marine Le Pen. Celle qui est présidente du parti français d'extrême droite du Rassemblement national a appuyé la position caquiste « pour moins d'immigration ».

La CAQ a rapidement réagi à cette déclaration. « Le gouvernement élu de la CAQ rejette du revers de la main toute association avec Mme Le Pen, sa formation politique et sa vision de l'immigration », a indiqué un porte-parole. Plus tôt, Marine Le Pen avait déclaré sur Twitter : « Contrairement à ce que seri-

naient les libéraux immigrationnistes béats, les Québécois ont voté pour moins d'immigration. » Cette manchette avait été rapportée dans un quotidien parisien. Devant les médias au lendemain de son élection, le premier ministre désigné a assuré qu'il voulait être rassem-

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bleur et qu'il voulait bien accueillir les immigrants. «L'image du Québec va dépendre des actions qu'on va poser. Et moi, je veux poser des gestes dans les prochains mois pour montrer un Québec qui est inclusif» a déclaré François Legault, premier ministre désigné

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Questionné s'il craignait pour l'image internationale du Québec en raison de la baisse projetée du seuil d'immigration, François Legault s’en est défendu et a expliqué que « toutes proportions gardées, le Québec continuera de recevoir plus d'immigrants que les ÉtatsUnis et la France ».


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François Legault: «on va être capables de livrer la marchandise» François Legault n'aura pas perdu de temps. Au lendemain de la victoire décisive de la Coalition avenir Québec, le premier ministre désigné a tout de suite promis de rester fidèle à son programme présenté durant la campagne électorale. Tout y est passé: l'économie («remettre des sous dans les portefeuilles»), l'éducation («dépister les troubles d'apprentissage avant 4 ans»), la santé («réviser le salaire des médecins spécialistes»), l'immigration. Là-dessus, le chef caquiste a répété les mêmes chiffres, jouant la carte douce de l'intégration. «Moi, je veux être rassembleur, je veux montrer qu'on veut bien accueillir les immigrants, qu'on veut continuer à recevoir des immigrants», a lancé François Legault, disant vouloir montrer au reste du monde un Québec «inclusif». Alors, en résumé: François Legault a promis de «livrer la marchandise» tout en rassemblant les Québécois. «Rassembler les Québécois» En conférence de presse le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) a indiqué d'entrée de jeu qu'il voulait « rassembler les Québécois », lui qui a fondé son parti il y a un peu plus de six ans dans le but de « sortir de cette polarisation » qui divise fédéralistes et souverainistes depuis un demisiècle. M. Legault a dit s'attendre à ce que son nouveau gouvernement soit assermenté dans environ deux semaines, comme cela est la coutume, même si le fait qu'il prendra part au 17ème sommet de la Francophonie à Erevan, en Arménie, la semaine prochaine, bouscule quelque peu son programme. Il y a une « bonne possibilité » que le retour des dépu-

tés à l'Assemblée nationale s'effectue avant Noël, a-t-il aussi précisé, sans s'avancer davantage.

M. Legault a aussi confirmé que le secrétaire général de son gouvernement sera Yves Ouellet, qui est actuellement président-directeur général de la Société québécoise des infrastructures. Le premier fonctionnaire du gouvernement aura comme premier mandat de s'assurer que les hauts fonctionnaires et l'ensemble de la fonction publique « adhèrent aux changements » que la CAQ veut mettre en oeuvre. L’économie d'abord Sans surprise, M. Legault a désigné l'économie comme étant son dossier prioritaire. Il dit vouloir revoir rapidement le rôle d'Investissement Québec, afin que l'organisme fasse plus de démarchage auprès d'entreprises étrangères susceptibles de s'implanter au Québec et d'y créer « plus d'emplois bien payés ». Les délégations générales du Québec à l'étranger seront mises à contribution à cette fin. Le premier ministre désigné entend également « mettre en place des mesures concrètes pour commencer rapidement à remettre de l'argent dans le portefeuille des Québécois », comme il le martèle depuis de nombreuses années. En matière de santé, François Legault dit vouloir entreprendre rapidement des discussions avec la Fédération des médecins omnipraticiens afin d'améliorer l'accès aux soins de première ligne. La renégociation de l'entente avec les médecins spécialistes attendra quelque peu : M. Legault a indiqué que son gouvernement devra d'abord avoir en main les conclusions de l'étude qui doit être faite pour comparer les salaires

des spécialistes du Québec et de l'Ontario. Il précise cependant avoir demandé à M. Ouellet s'il est possible d'avancer cette étude, prévue pour l'automne 2019.

Il entend également présenter rapidement un plan pour rénover les Centres hospitaliers de soins de longue durée (CHSLD) et s'assurer que les résidents y sont soignés « avec dignité » et mettre en branle son projet de construire de nouvelles Maisons des aînés. Le futur premier ministre du Québec a aussi indiqué qu'il se penchera à très court terme sur le nouvel accord commercial que le Canada a conclu avec les États-Unis et le Mexique cette semaine. Il s’est d’ailleurs très rapidement entretenu à ce sujet avec la ministre canadienne des Affaires étrangères. M. Legault dit avoir des « préoccupations » au sujet de cette entente, qui prévoit une nouvelle brèche dans le système de gestion de l'offre, qui régule la mise en marché de produits agricoles, dont le lait. Il dit vouloir étudier « toutes les options » à sa disposition, mais sans se commettre davantage. Nuance sur les maternelles 4 ans En éducation, M. Legault a réitéré que son objectif consiste à dépister les difficultés d'apprentissage chez les enfants de 4 ans, afin qu'ils puissent recevoir rapidement des soins en conséquence. Il a maintenu l'idée que cela passe par l'implantation de prématernelles pour les enfants de 4 ans d'ici cinq ans, mais n'a pas exclu que cela puisse se faire dans les centres de la petite enfance (CPE) à court terme.

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François Legault, Premier ministre du Québec « Même si on est en situation de gouvernement majoritaire, j'ai l'intention de collaborer avec les partis d'opposition », a indiqué le premier ministre désigné à ce sujet. « Quand il y a de bonnes idées, on peut en emprunter, tout en leur donnant le mérite. » « Actuellement, il y a 20 % de ces enfants [de 4 ans] qui sont dans des CPE, donc, ce n'est pas négligeable. On va essayer de voir comment [faire] pour ne pas les échapper », a-t-il ajouté. «Notre engagement sur les prématernelles 4 ans, c'est sur cinq ans. Donc, si on est capable avec les CPE, les garderies, d'agir plus rapidement, c'est quelque chose que je suis ouvert à considérer» a-t-il dit. Discussion avec Trudeau à venir sur l'immigration François Legault a aussi maintenu son objectif d'abaisser rapidement le seuil d'immigration du Québec de 52 000 à 40 000 personnes, comme il s'y est engagé en campagne électorale. « Ce sera fait pour 2019 », a-t-il assuré sans détour. Il dit ne pas avoir abordé le sujet avec le premier ministre canadien Justin Trudeau lors d'un entretien télépho-

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nique qu'il a eu avec lui lundi soir. Il croit qu'il pourra discuter de ses propositions avec lui la semaine prochaine, en Arménie. M. Legault a aussi rappelé qu'il comptait interdire le port de signes religieux ostentatoires chez les enseignants du primaire et du secondaire, quitte à recourir à la clause dérogatoire au besoin. Le chef de la CAQ a aussi maintenu qu'il comptait implanter un nouveau mode de scrutin proportionnel mixte compensatoire en vue de la prochaine élection générale, en 2022. Un pacte entre la CAQ, le Parti québécois, Québec solidaire et le Parti vert a été conclu à ce sujet avant la campagne électorale. Il ne s'est toutefois pas avancé sur le statut que pourront obtenir le Parti québécois et Québec solidaire à l'Assemblée nationale. N'ayant pas remporté 12 sièges ni obtenu 20 % du vote populaire, ces deux partis ne devraient pas être officiellement reconnus comme groupes parlementaires. « On va avoir des discussions avec les partis, avec les gens de l'Assemblée nationale », s'est contenté de répondre M. Legault.


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Les quatorze engagements

sur lesquelles sera jugé le gouvernement Legault Les Québécois ont porté au pouvoir la Coalition avenir Québec (CAQ). Mais au-delà de la volonté de changement qui s'est clairement exprimée, connaissez-vous les priorités du parti qui formera le prochain gouvernement? 1 Ralentir l’immigration La question de l’immigration a assurément teinté toute la campagne. François Legault s’est engagé à réduire de 52 000 à 40 000 le nombre d’immigrants admis annuellement au Québec. Cela implique une baisse de 20 % dans les trois catégories d’immigrants, soit économique, réfugiés et regroupement familial.

rétorqué François Legault. 3. Offrir la maternelle 4 ans pour tous La CAQ veut offrir des places en prématernelle à tous les petits Québécois à moyen terme. L’objectif est de déceler les troubles d’apprentissage et d’intervenir tôt auprès des enfants vulnérables. M. Legault estime que l’ajout de nouvelles classes dans les écoles et l’embauche de professeurs pour ces enfants supplémentaires coûteront environ 450 mil-

projet d’une génération » a été le premier engagement de François Legault au cours de cette campagne. Ces petites unités climatisées accueillant un maximum de 130 personnes devraient remplacer complètement les CHSLD d’ici 2038. La première phase du projet coûtera 1 milliard de dollars. 5. Soutenir les soins à domicile François Legault a soutenu, pendant la campagne, qu’il investirait 800 millions de dollars sur quatre ans pour améliorer les soins et les services à pour les aidants naturels La CAQ augmentera le crédit d'impôt offert aux aidants naturels à 2500 $ par année, contre 1176 $ à l'heure actuelle, en plus de soutenir la construction de 20 maisons Gilles-Carle,

Le chef de la CAQ a également fait couler beaucoup d’encre avec son projet de test des valeurs et de connaissance du français auquel seraient soumis les nouveaux arrivants après avoir passé trois ans au Québec et qui pourrait mener à leur expulsion s’ils y échouent.

également présenter une politique nationale sur les proches aidants, qui sera conçue après consultation avec les groupes concernés. 7. Aider les couples infertiles

2. Réformer le mode de scrutin François Legault s’est formellement engagé à procéder à une réforme du mode de scrutin pour passer à un système proportionnel mixte « dès la première année ». Le Parti québécois et Québec solidaire l’appuient, mais le Parti libéral s’y oppose et soutient que l’unanimité des élus est nécessaire. « Je pense qu’une campagne électorale, c’est suffisant pour avoir la légitimité de changer le mode de scrutin », a

lions de dollars par année. En échange, cela libérera 22 000 places dans les garderies. La maternelle 4 ans ne sera toutefois pas obligatoire. 4. Construire des « Maisons pour aînés » La CAQ veut remplacer les centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) par des « Maisons pour aînés ». Ce «

domicile offerts aux personnes âgées. Les CLSC pourront embaucher davantage de ressources professionnelles et les aînés auront de l’aide domestique chez eux pour l’élaboration des repas, les soins d’hygiène et le ménage. La CAQ souhaite également élaborer une nouvelle politique nationale sur les soins à domicile. 6. Doubler le crédit d’impôt

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destinées à offrir un répit aux aidants naturels. Le parti compte

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Les quatorze engagements

sur lesquelles sera jugé le gouvernement Legault Suite de la page 7

La CAQ s’est engagée à financer un premier cycle de traitement de fécondation in vitro à partir de 2020, soit après la mise en place de nouvelles balises visant à éviter un dérapage des coûts. M. Legault a estimé qu’il

dollars sur la durée d'un premier mandat. La CAQ s’est également engagée à décréter un gel des taxes scolaires. Le réseau de l’éducation devrait recevoir un soutien financier accru pour compenser la perte de ces recettes fiscales.

d’approvisionnement et en réévaluant les programmes, la CAQ pense faire économiser au gouvernement 1,18 milliard de dollars annuellement. M. Legault a promis de ne diminuer ni l'offre ni la qualité des services prodigués aux citoyens. 11. Renégocier l’entente avec les médecins spécialistes

La CAQ souhaite rétablir la rémunération des médecins « à un niveau raisonnable », en fonction du coût de la vie et de l’écart de richesse entre le Québec et le reste du Canada. Cela devrait permettre d'économiser 1 milliard par année. 12. Encadrer la consommation de cannabis en coûterait 16 millions de dollars par année. 8. Bonifier l’allocation pour les familles

10. Réduire la bureaucratie En éliminant 5000 postes administratifs par attrition, en réduisant les coûts de gestion en informatique et

La CAQ veut : hausser à 21 ans l’âge légal pour acheter, posséder et consommer du cannabis; en interdire la consommation dans tous les lieux publics de la province;

interdire la présence d’un point de vente de la Société québécoise du cannabis à proximité d’un établissement d’enseignement.

pas de voie réservée au transport collectif, au covoiturage et aux voitures électriques.

13. Élargir l'autoroute 30 à trois voies

14. Construire un troisième lien entre Québec et Lévis

L'élargissement de cette route, qui permet de contourner l’île de Montréal, se fera entre les autoroutes 20 et 10. Le projet, évalué par la CAQ à 100 millions de dollars, ne comprend

La CAQ s’engage à amorcer des travaux en vue de construire « un pont, un tunnel ou un ponttunnel » entre les deux rives du fleuve Saint-Laurent dès un premier mandat.

Les familles ayant un revenu de 107 000 $ ou moins recevront un montant annuel supplémentaire de 1200 $ par enfant, à compter du deuxième enfant. Pour le premier enfant, le montant minimal, qui est actuellement de 630 $, serait porté à 1000 $. Cette mesure, qui sera implantée progressivement sur quatre ans, devrait coûter 763 millions de dollars. Elle vise à corriger un système qui, selon la CAQ, pénalise les familles nombreuses. 9. Uniformiser la taxe scolaire François Legault veut harmoniser le taux de taxation scolaire et le ramener au niveau le plus bas actuellement, soit 10,54 cents par tranche de 100 $ d’évaluation foncière. Cette mesure coûtera 1,4 milliard de

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Le premier défi de François Legault… Qui donc héritera d'un portefeuille de ministre au sein du gouvernement de François Legault? Le premier ministre désigné a environ deux semaines pour résoudre ce casse-tête, qui est toujours susceptible de faire des mécontents. Tour d'horizon. La parité et la taille du Conseil François Legault s’est déjà engagé à former un Conseil des ministres constitué d'autant d’hommes que de femmes. Sa députation comprend 28 femmes et 46 hommes. Entouré de députées comme Sonia LeBel, Geneviève Guilbault, Danielle McCann, Marguerite Blais, Claire Samson et Chantal Rouleau, entre autres, il ne devrait pas avoir trop de mal à y parvenir.

de l'Environnement.

La réflexion est la même pour Christopher Skeete, seul élu de la CAQ à Laval, considéré comme un fief libéral. La situation est semblable au Saguenay–Lac-Saint-Jean, où la CAQ n'a fait élire que trois députés. Après avoir pris la circonscription de Lac-SaintJean au Parti québécois, le vice-président de la Fédération régionale de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Saguenay– Lac-Saint-Jean, Éric Girard, pourrait être considéré pour le ministère de l'Agriculture. M. Legault a aussi des choix limités en Abitibi et en Outaouais, où il compte trois élus. Il n'en a par ailleurs aucun sur la Côte-Nord et en Gaspésie.

Il en va de même de Marguerite Blais, qui est revenue en politique pour défendre la cause des aînés. Mme Blais est d'autant plus indispensable pour M. Legault qu'elle est l'une des rares à détenir une expérience au sein d'un Conseil des ministres, acquise dans le gouvernement de Jean Charest. Jean-François Simard, élu dans Montmorency, a aussi brièvement siégé comme ministre délégué à l'Environnement et à l'Eau dans le gouvernement de Bernard Landry. Plusieurs voient l'ex-procureure en chef de la commission Charbonneau, Sonia LeBel, aboutir au ministère de la Justice. La longue expérience de

Il est en outre attendu qu'une femme soit nommée vicepremière ministre. Mmes Guilbault et LeBel semblent être les favorites pour cette fonction. Le dernier Conseil des ministres de Philippe Couillard comptait 30 membres, soit 4 de plus qu’à son arrivée en 2014. En 2007, le premier Cabinet paritaire constitué par Jean Charest n’était composé que de 18 personnes. Comme M. Legault a promis de réduire la taille de l’État, qu’il veut rendre plus efficace, il faut s’attendre à ce que la taille du Conseil soit limitée. L’équilibre régional Tout premier ministre tente de faire en sorte que son Cabinet soit composé de députés issus de toutes les régions. M. Legault aura l'embarras du choix dans plusieurs régions où il compte de nombreux députés comme Québec, ChaudièreAppalaches, la Mauricie, l'Estrie, la Montérégie, les Laurentides et Lanaudière. Certains députés des régions où la CAQ est moins présente seront toutefois favorisés par cette question de représentativité régionale. À Montréal, par exemple, Chantal Rouleau (Pointeaux-Trembles) semble assurée d'accéder au Conseil des ministres, et Richard Campeau, qui a arraché Bourget au Parti québécois, pourrait également être sur la liste. Ce dernier pourrait être considéré pour le ministère

d'affaires Pierre Fitzgibbon, qui a une feuille de route impressionnante, seront aussi pris en considération. Au moins deux femmes ont également un profil économique digne de mention, soit Nadine Girault, élue dans Bertrand, et MarieChantal Chassé, qui a renversé le ministre libéral Pierre Moreau dans Châteauguay. Reste à voir comment M. Legault voudra distribuer ses cartes, comme il fait de l'économie sa priorité absolue. Le gouvernement comprendra certainement un ministre des Finances et un président du Conseil du Trésor, mais y aura-t-il aussi un ministre de l'Économie distinct ou un ministre des Petites et Moyennes Entreprises?

Des évidences, en apparence Personne ne doute vraiment que l’ex-PDG de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal Danielle McCann sera la prochaine ministre de la Santé. Elle sera vraisemblablement secondée par le Dr Lionel Carmant, spécialisé en neurologie pédiatrique au CHU SainteJustine. Officiellement, M. Legault n’a jamais confirmé que Mme McCann, recrutée en catastrophe après que la PDG du CHU de Québec eut fait faux bond à la CAQ, serait titulaire du poste. Il a toutefois affirmé qu’elle était « prête à gérer un grand portefeuille » et qu’il s’entendait « très bien » avec elle « sur ce qu’il y a à faire dans le réseau ». Toute autre nomination serait assurément considérée comme une grande surprise.

Claire Samson dans le secteur des communications et de la culture en fait aussi une candidate de choix pour le ministère de la Culture.

L'un d'eux pourrait-il aboutir à l'Éducation, autre ministère au portefeuille très important, au moment où François Legault entend créer des

Au-delà de toutes ces candidatures prestigieuses, François Legault devra sans contredit trouver une place pour les députés qui ont passé des années avec lui dans les rangs de ce qui était la deuxième opposition officielle. Cela inclut notamment François Bonnardel, qui était son leader parlementaire, et Éric Caire, son adjoint. S'il est difficile d'imaginer que le premier soit exclu du Conseil des ministres, le cas du second est plus problématique en raison du conflit d'intérêts dans lequel il s'est placé en acceptant un prêt d'un maire de sa circonscription. La polyvalence de Simon Jolin-Barrette, qui a été porte-parole de la CAQ dans plusieurs dossiers depuis qu'il a été élu dans Borduas en 2014 (environnement, justice, affaires intergouvernementales, réforme des institutions démocratiques), devrait aussi lui valoir une chaise

L'embarras du choix pour l'équipe économique François Legault a souvent vanté la qualité de son équipe économique en campagne électorale, au point où le dévoilement de ceux qui en font partie a donné lieu à un certain cafouillage. En bout de piste, le chef de la CAQ avait déterminé 36 candidats répondant à ce profil. L'ex-vice-président de la Caisse de dépôt et placement du Québec Christian Dubé semble assuré de faire partie du Conseil des ministres. L'ex-trésorier de la Banque Nationale Éric Girard (élu dans Groulx, à ne pas confondre avec le député de LacSaint-Jean, qui porte le même nom) et l'homme

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maternelles 4 ans partout au Québec au cours de son mandat? Cela constituera sans contredit un défi de gestion de taille. Le sort des vétérans

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autour de la table. Parmi les autres vétérans de la formation, soulignons Nathalie Roy et Marc Picard. L'un d'eux pourrait être vu comme président de l'Assemblée nationale.


Politique

Entretien avec François Legault

La Coalition Avenir Québec à cœur ouvert…

Le chef de la CAQ, François Legault Un sondage Léger commandé par la Coalition Avenir Québec (CAQ) et dévoilé dimanche 3 avril 2016, indique que les Québécois portent un jugement sévère sur la dernière décennie d’action politique. Dans les dix dernières années, les gens estiment que le temps d’attente dans les urgences a augmenté (54 %) ; que la qualité des services offerts dans les écoles s’est détériorée (61 %) ; que la situation économique du Québec a subi le même sort (68 %) ; que les impôts et les taxes ont augmenté plus vite que les revenus (69 %) ; et que la situation de la langue française s’est détériorée (51 %). Au final, moins de 10 % des répondants ont vu des améliorations quelque part. Pour le chef de la CAQ, François Legault, qui multiplie depuis les sorties politiques, c’est la preuve que la « dernière décennie a été un véritable gâchis sur le plan politique ». Il remarque que, malgré ce bilan négatif, le Parti libéral du Québec continue de mener dans les sondages. « C’est pour une seule raison, dit-il : la question nationale. Et c’est notre défi, à la CAQ, de dire à la population qu’il y a une autre alternative constitutionnelle que celles du Parti québécois et des libéraux, si on veut briser le monopole libéral sur le pouvoir», dit-il. Atlas.Mtl l’a rencontré pour aller encore plus dans le détail de ces positions avec, bien sûr, un accent particulier sur les questions migratoires. Entrevue réalisée par Wahid Megherbi Wahid Megherbi : Avant d’entrer dans les détails, voulez-vous nous rappeler les questions que la CAQ place aux premiers rangs de ses préoccupations et priorités? François Legault : Nos principales priorités sont l’éducation, l’économie, l’Immigration et l’Intégrité. A la CAQ, nous proposons d’investir davantage en éducation, entre autre, pour que toutes les écoles du Québec soient ouvertes de 9H du matin jusqu’ à 17H. On propose, également, d’ajouter une heure à 1 heure et demie par jour pour faire du Sport, des Arts et de l’Aide aux devoirs. Deuxièmement, il est dans nos objectifs de créer des emplois de qualité. Cela passe en particulier par l’éducation mais à court terme, on pense qu’il faut

réduire le fardeau fiscal, réduire les impôts de la classe moyenne. Pour le volet de l’Immigration, de l’Intégration et de la Protection de la langue française, ce que nous souhaitons, c’est un projet à l’intérieur du Canada où le Québec obtiendrait plus de pouvoirs en matière d’immigration et de langue pour, essentiellement, protéger la langue française qui sera toujours vulnérable en Amérique du Nord mais, aussi, une meilleure intégration des nouveaux arrivants.

Il est inacceptable que le taux de chômage soit le double, chez les immigrants, de la moyenne québécoise. C’est, également, inacceptable, qu’un grand nombre d’immigrants ne parlent pas français. On a besoin de récupérer certains pouvoirs tout en restant à l’intérieur de l’ensemble canadien. Nous n’avons pas de projet souverainiste. La 4ème priorité, c’est l’Intégrité. Nous devons lutter contre cette espèce de monopole du parti libéral du Québec, qui depuis, trop longtemps, est au pouvoir. Ce parti se rapproche, de plus en plus, des mauvaises façons de faire qu’on ne veut pas au Québec. Vous avez cité, précédemment, les 3 actions principales pour donner un nouvel élan au monde de l’éducation. Pour cela, il faut lui allouer un budget conséquent. Mais comment financer ce volet ? Si on regarde le budget de cette année, nous avons 2 milliards de $ de surplus. Le gouvernement a fait le choix de mettre cette somme en entier pour rembourser le fardeau de la dette. À la CAQ, on pense qu’actuellement il y avoir deux priorités : réduire les impôts et investir en éducation. Une importante partie des 2 milliards aurait du être utilisée pour investir en éducation et pour réduire les impôts des Québécois. C’est comme ça que l’on va stimuler l’économie québécoise. Ce qui est important à moyen terme, c’est de réduire la dette en pourcentage du PIB. Il ne faut pas, uniquement, agir sur le volet dette mais il faudrait agir ainsi sur l’économie qui ne croit pas à un rythme assez élevé. Actuellement, l’économie du Québec croit à la moitié de la vitesse de celle de l’Ontario.

M François Legaut, chef de la CAQ lors de l'entretien avec M Wahid Megherbi

Que préconisez-vous comme actions pour apporter des solutions à la vétusté de nombreuses écoles au Québec ? Selon un inventaire qui a été fait, il faudrait 3 milliards de $ d’immobilisation pour mettre à niveau les écoles du Québec. Le gouvernement libéral du Québec a annoncé seulement 500 millions de $ sur plusieurs années. Cela ne sera pas suffisant. C’est inacceptable qu’en 2016 dans une société moderne, on demande à des enfants de fréquenter des écoles qui présentent des risques pour leur santé. Il faut investir dans nos écoles. Cela est urgent. Votre seconde priorité c’est l’économie. Qu’est ce qui vous différencie du PLQ en cette matière ? Il faut faire le bilan du gouvernement Couillard des deux dernières années. Les augmentations de tarifs sont en contravention avec les promesses électorales. Entre les augmentations des tarifs de garde, d’électricité, des taxes scolaires et taxes sur l’essence, nous avons calculé qu’il y avait 1200 $ d’augmentation annuelle par famille. Autrement dit, après 2 ans de régime libéral, les familles québécoises ont 1200 $ de moins dans leurs poches chaque année. C’est un montant net. Nous proposons une diminution de la taxe santé de 50 $ et une réduction des tarifs de garde pour le 2ème enfant. Dans les milieux d’opposition on affirme que ces augmentations n’étaient pas prévues dans le programme électoral du PLQ. Qu’en dites-vous ? Lors de la dernière campagne électorale M. Couillard s’était engagé à ne pas augmenter les tarifs de garde, il les a augmentés. Il s’était engagé à ne pas

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augmenter les tarifs d’électricité, il les a augmentés. Il s’était engagé à remettre l’argent des taxes scolaires de l’année précédente. Il a augmenté ces taxes. Ce sont toutes là des promesses rompues par Monsieur Couillard. Dans votre programme, vous préconisez une relance de la consommation. Comment cela peut- il être possible si les gens ont moins d’argent ? Il faudrait réduire les impôts de la classe moyenne. Il faut au effacer les 1200 $ d’augmentation que les familles québécoises endurent depuis 2 ans et ceci dans le but de réduire leur fardeau fiscal et leur donner, ainsi, une marge de manœuvre pour consommer. Vous savez bien que 60 % de l’économie, c’est la consommation. L’immigration et la langue française sont partie de votre 3ème priorité. Pouvez-vous nous éclairer davantage làdessus ? Nous sommes une société unique en Amérique du Nord. Nous sommes un peuple qui parle français dans une mer d’anglophones. Pour moi, c’est important de préserver, à long terme, ce caractère particulier. Cela fait partie de nos valeurs, de ce que l’on est. Je suis toujours heureux de voir les nouveaux immigrants maîtriser cette langue et voir d’autres prendre l’initiative de l’apprendre Si on veut mieux intégrer les nouveaux arrivants dans notre société francophone , il faut augmenter les budgets alloués pour cette cause .Cela leur permettra de mieux évoluer dans le monde du travail et de trouver , ainsi, un bon emploi.

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Vous avez dit qu’il n’était pas nécessaire de se séparer du Canada pour protéger la langue française. Qu’est-ce à dire au juste ? On doit bien expliquer que le parti québécois, les souverainistes n’ont pas le monopole de la protection de la langue française. Il y en ceux qui aiment plus ou moins ce mot et dans certains pays il peut , également , y avoir une certaine connotation mais nous, nous nous définissons comme étant des nationalistes qui s’activent pour protéger la nation québécoise qui parle français tout en restant à l’intérieur du Canada. Tous les partis politiques font des sondages à l’interne et lorsqu’ on demande aux québécois qu’est-ce que vous préférez : le statu-quo constitutionnel, la séparation du Québec ou un Québec avec plus de pouvoirs mais à l’intérieur du Canada?, la grande majorité des québécois choisissent la 3ème option qui est également celle de la CAQ. C’est possible de protéger le français sans être séparatistes. Immigration : Une priorité et des problèmes De très nombreux immigrants maîtrisant correctement le français peinent à trouver un emploi. Cela concerne plus particulièrement les Maghrébins qui trônent au palmarès du chômage au Québec. Comment pensezvous remédier à cette situation ? Il est inacceptable que le taux de chômage chez les Maghrébins vivant au Québec soit le double de la moyenne québécoise. Nous préconisons un accompagnement personnal

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Votre argent

Entretien avec François Legault

La Coalition Avenir Québec à cœur ouvert… Suite de la page 10

isé pour chaque demandeur d’emploi via Emploi Québec et une meilleure reconnaissance des diplômes et de l’expérience professionnelle acquis ailleurs. Nous avons besoin d’avoir des accompagnateurs qui vont suivre chacun des nouveaux immigrants auprès des futurs employeurs. On va s’assurer qu’on élimine carrément cet écart de taux de chômage. J’en ferai une priorité. Je vous le promets. On va y mettre les ressources nécessaires. Nous avons une proposition d’augmenter les budgets alloués pour solutionner l’épineux problème de la reconnaissance des diplômes obtenus à l’étranger. Il faut mettre le budget adéquat et pas seulement des paroles. À moyen terme, ça va être payant pour le gouvernement car si l’on réussit à réduire, de façon substantielle, le taux de chômage chez les immigrants, ces citoyens vont avoir des revenus, vont payer des impôts et vont pouvoir consommer. Nous sommes tous gagnants à mieux intégrer les immigrants. Vous avez dit que vous étiez pour l’immigration et qu’il fallait mettre plus d’emphase sur une meilleure intégration de ces immigrants plutôt que d’en augmenter le nombre comme le prévoit le gouvernement libéral. Quelle est votre position sur cette épineuse question ? D’abord, M. Couillard a dit qu’il voulait augmenter de 20 % par année le nombre d’immigrants dès 2016. Nous pensons que cela n’est pas réaliste parque nous avons déjà des difficultés à intégrer ceux qui arrivent et qui se trouvent confrontés au problème du chômage en plus d’avoir un trop grand pourcentage parmi les nouveaux arrivants qui ne connaissent pas du tout ou maîtrisent pas bien le français. Nous sommes pour l’immigration, nous sommes prêts à augmenter le nombre de nouveaux arrivants à condition de s’occuper d’abord du sort de

celles et ceux qui sont déjà installés chez nous.

Il faut reconnaître qu’on a un problème. Le taux de chômage est trop élevé parmi les immigrants et l’intégration ne se fait pas de façon idéale. M. Couillard ne veut pas reconnaître qu’il y a un problème. Il refuse d’augmenter les budgets pour l’intégration des immigrants. On ne peut pas dire qu’on augmente de 20 % le nombre d’immigrants chaque année sans en augmenter les budgets pour cela. On va seulement accentuer les problèmes déjà existants .Commençons par mieux investir pour mieux intégrer les 50 000 immigrants qu’on reçoit chaque année. «Solutionnons d’abord les problèmes présents» Vous me disiez avant l’entrevue que vous étiez content de voir les immigrants qui réussissent au Québec et vous me parliez d’actions phares que vous avez l’intention de mettre en pratique une fois que la CAQ arrivera au pouvoir pour favoriser cette intégration. Quelles sont ces actions ? Ce que l’on voit depuis trop longtemps, c’est le régime des petits amis. Les gens qui ont des postes importants au Québec, ce sont les petits amis du parti libéral .Je souhaite que les nominations se fassent sur la base de la compétence plutôt que le système des amis. Il faut que les communautés culturelles soient représentées partout à tous les niveaux de responsabilités, dans les postes clés de la fonction publique et dans les sociétés d’état et, aussi, comme députés, de préférence dans les rangs de la CAQ, à l’Assemblée Nationale du Québec. En 2018, on va réserver des comtés dans les régions prenables pour la CAQ pour favoriser l’élection de candidats issus de l’immigration .On veut une société inclusive, on veut travailler sur du positif.

M François Legaut, chef de la CAQ avec M Wahid Megherbi

Arrêtons de nous déchirer sur la question constitutionnelle. Il faut faire un consensus sur le fait qu’on reste à l’intérieur du Canada et qu’on protège le français. Nous allons travailler tous ensemble, sans exclusion aucune, pour faire du Québec une société prospère, fière de ses atouts et qui rayonne partout dans le monde. Éthique et politique Certaines personnalités politiques dont l’objet de plusieurs accusations. Quelle est votre position la dessus ? Je trouve malheureux ce que l’on vit actuellement; je trouve cela gênant. On n’a jamais vu ça dans l’histoire du Québec. L’ancien vice premier ministre du gouvernement libéral Mme Normandeau a été arrêté et des accusations contre sa personne émanent de l’UPAC. Des accusations graves de corruption et de trafic d’influence. J’espérais que le Québec soit à l’abri de ce genre de corruption. Il faut être complètement transparent. Je me suis impliqué en politique par conviction; je suis indépendant financièrement et comme on dit en québécois, je ne suis pas achetable. A la CAQ, je vous promets qu’il y a un mur entre nous et ces affaires. On a besoin que le Québec soit géré par des gens compétents et transparents et on a besoin d’arrêter ces fameux retours d’ascenseurs avec les petits amis du parti. Les Québécois souhaitent un Québec intègre, respectueux de

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l’argent pour qu’il soit géré d’une manière rigoureuse. «Les Maghrébins ont leur place au Québec» La CAQ n’est pas, c’est un fait, assez visible chez les immigrants. Comment présenteriez-vous votre parti pour cette frange de la population québécoise ? Lorsqu’on regarde la dynamique politique au Québec, les élections provinciales, depuis 40 ans, se jouent sur la question constitutionnelle. Si l’on est fédéralistes, on vote libéral et si l’on est souverainiste, on vote pour le parti québécois. La CAQ n’existe que depuis 4 ans. C’est rien comparé avec 40 ans de polarisation politique de la part des deux partis québécois, le PQ et le PLQ. Il faut expliquer justement qu’on a besoin au Québec de mieux protéger notre langue mais que cela peut se faire à l’intérieur du Canada et qu’il y a une alternative pour ceux qui veulent rester dans l’ensemble canadien. Depuis 40 ans il n’y avait pas d’alternative au Québec pour celles et ceux qui souhaitent rester à l’intérieur du Canada. Je souhaite que lors de l’élection générale de 2018, on fasse un débat en la CAQ et le PLQ pour déterminer qui a le meilleur programme surtout en économie. On a besoin de se donner les moyens de pouvoir être ambitieux pour avoir les meilleurs programmes sociaux, les meilleures écoles, les meilleurs hôpitaux. Pour cela ça prend un plan économique qui

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nous donnera les moyens nécessaires pour accomplir cela. Malheureusement, le Parti libéral n’a pas de plan économique, n’a pas de de plan d’investissement en éducation, n’a pas de vison à long terme pour la société québécoise mais il gagne les élections parque la majorité des québécois veulent rester à l’intérieur du Canada. Mais là on leur dit qu’ils ont un 2ème choix, alternatif au PLQ, notre parti la CAQ qui a un ambitieux plan en économie et en éducation. La communauté maghrébine au Québec est francophone, qualifiée mais elle subit un fort taux de chômage. Quel message lui adresseriez-vous? C’est beaucoup de travail de démarrer un nouveau parti. Nous sommes heureux, rendus à cette étape, de faire un clin d’œil aux communautés culturelles du Québec. Pourquoi? Parce que nous croyons fermement que tous ceux qui habitent au Québec sont Québécois. On a besoin que ces personnes participent activement à la société québécoise. On a tout à gagner de s’y intéresser pour le bien et de la société québécoise et celui des nouveaux arrivants. Les nouveaux immigrants ont beaucoup à apporter pour le Québec et le fait que certaines communautés comme la communauté maghrébine maîtrisent le français, cela est extraordinaire. Les Maghrébins ont toute leur place au Québec. Et on va travailler fort pour cela.


Actualités

Élection provinciale 2018

Parti Libéral du Québec : Philippe Couillard en réflexion La vague caquiste a déferlé sur une grande partie du Québec, mais n’aura pas été assez puissante pour sortir Philippe Couillard de Roberval. Mais elle aura été tout de même assez dévastatrice pour expulser les libéraux du pouvoir. Le chef du Parti libéral du Québec (PLQ) se penchera sur son avenir au cours des prochains jours. Le premier ministre sortant du Québec a été réélu avec facilité dans sa circonscription, mais M. Couillard doit laisser son siège de chef du gouvernement à l’Assemblée nationale du Québec à François Legault, de la Coalition avenir Québec (CAQ). « Je félicite M. Lisée et Mme Massé pour leur campagne, des gens de conviction. Je veux féliciter François Legault pour sa victoire qui est bien sûr nette, sans ambiguïté. Les

Québécois ont clairement indiqué un désir de changement. Il lui revient maintenant, avec son équipe, de poursuivre l’élan du Québec et je l’assure de mon entière collaboration pour faciliter la transition », a mentionné M. Couillard. « Je devrai donc entreprendre une réflexion sur mon avenir personnel. Afin de réduire la période d’instabilité, cette réflexion sera courte, quelques jours au maximum. Un parti ou un gouvernement ne peut prétendre à fabriquer l’avenir, mais plutôt à façonner aujourd’hui, la société qui le fera en lui donnant les moyens de ses rêves. J’ai confiance en notre avenir, en Québec et en notre peuple qui est haut et fort », a-t-il lancé avant de quitter la salle. Malgré le revers, la centaine de partisans du Parti libéral du Québec et de

Philippe Couillard, réunis à l’Hôtel du Jardin de SaintFélicien, ont réservé une belle ovation à leur député lorsque celui-ci a fait son entrée vers 21h40.

« Ce soir, la population a fait un choix. En politique, il faut savoir goûter les joies de la victoire et il faut accepter la défaite. Je ne suis pas amer et je vous demande de ne pas l’être. Je suis fier. » « Ce fut sans contredit le plus grand honneur de ma vie professionnelle de servir les Québécois et les Québécoises à titre de premier ministre. J’ai rempli mon mandat au meilleur de ma compétence. J’ai servi avec tout mon coeur. J’aime profondément le Québec. En quatre ans, nous avons redonné la liberté de choix. Les progrès accomplis sont remarquables. Le Québec paie un milliard de moins en intérêts aux banques

Philippe Couillard étrangères, un milliard qu’on investit dans les services publics, dans nos écoles. On ne cherche plus des emplois, on cherche des travailleurs. Nos finances publiques sont saines et solides et pour longtemps », a-t-il poursuivi. Philippe Couillard dit laisser le Québec en bien meilleur état qu’il ne l’avait pris en 2014. Il dit

qu’«ensemble, on a fait ce qu’il fallait faire pour jeter les bases d’un Québec plus prospère, plus vert et plus juste». « Un Québec regardé avec respect sur le plan économique, culturel, social et environnemental. Un Québec dont on peut être fier. Je termine donc mon mandat de premier ministre la tête très haute », a-t-il affirmé sous les applaudissements de ses partisans.

St-Pierre, Barette et Arcand intéressés par un éventuel intérim à la tête du Parti libéral el

Le chef du Parti libéral du Québec, Philippe Couillard, ayant annoncé qu'il prendrait quelques jours pour réfléchir à son avenir politique, après la défaite de son parti aux élections générales certains députés réélus se sont montrés intéressés par un éventu-

intérim à la tête du PLQ. La députée d’Acadie, Christine St-Pierre, le député de Brossard, Gaétan Barette et le député de MontRoyal-Outremont, Pierre Arcand, seraient ainsi déjà en train d’évaluer

leurs appuis au sein du caucus libéral pour prendre la relève si M. Couillard décidait de quitter la politique.

Confédération canadienne, lundi soir. De 68 députés à la dissolution, il ne lui en reste que 32.

Le Parti libéral du Québec a obtenu son pire résultat sur le plan du pourcentage des voix depuis la

Tous deux élus une première fois en 2007, Mme St-Pierre et M. Arcand ont détenu divers portefeuilles ministéri-

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els. Christine St-Pierre était la ministre des Relations internationales et de la Francophonie dans le gouvernement sortant, tandis que Pierre Arcand y occupait le poste de président du Conseil du Trésor.


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Élection provinciale 2018 Québec solidaire n'a pas gagné le statut officiel de groupe parlementaire, mais…

«Nous serons la véritable opposition» disent ses élus Les deux co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois, se sont présentés dès mardi 2 octobre comme faisant partie d'un « nouveau mouvement politique » qui sera la « véritable opposition officielle » à l'Assemblée nationale, notamment sur la question des changements climatiques. « Je tiens à dire aux gens que Québec solidaire est clairement la véritable opposition officielle de la prochaine législature », a déclaré Manon Massé lors d’un point de presse au local du parti, dans sa circonscription de SainteMarie–Saint-Jacques. « Le mandat qu’on a reçu, on le prend au sérieux sur la question des changements climatiques», a ajouté Gabriel NadeauDubois. Deux sujets seront ardemment dénoncés par le parti, assurent ses co-porteparole : le thème de l’exploitation des hydrocarbures au Québec ainsi que la création d’un troisième lien que propose François Legault, mais auquel s’oppose QS. Avec 10 sièges et moins de 20 % du vote, Québec sol-

idaire n'a toutefois pas le statut officiel de groupe parlementaire, qui permet notamment d'obtenir des budgets de recherche précieux pour le travail d'un parti. Affirmant tendre la main à tous les souverainistes sans vraiment ouvrir ni fermer la porte à des discussions avec le Parti québécois, Gabriel Nadeau-Dubois souhaite qu'on cesse d’associer son parti au PQ. Selon le co-porte-parole de QS, la formation de gauche n’est pas « un cousin énervant du Parti québécois », mais une « force politique à part entière ». Faire contrepoids à la CAQ Un peu plus tôt dans la journée, le nouveau député de Rosemont, Vincent Marissal, concédait que collaborer avec la Coalition avenir Québec représentera un défi pour la formation de gauche. « On ne nie pas qu'il va y avoir des défis parce qu'on ne peut être plus diamétralement opposés, entre la CAQ et nous », a expliqué le député de Québec solidaire sur les ondes de Radio-Canada.

Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois

« Mais ça prend justement ce que les Américains appellent le checks and balances, ça prend un contrepoids », a ajouté l’exchroniqueur de La Presse.

le gouvernement qui va suivre », a-t-il indiqué. Vers une exception de reconnaissance?

Un peu plus tôt, le tout premier député de Québec solidaire, Amir Khadir, a invité les militants progressistes et environnementalistes à se joindre à la formation.

Tout comme le Parti québécois, Québec solidaire, avec 10 sièges et moins de 20 % du vote, n'a pas le statut officiel de groupe parlementaire, qui donne plusieurs avantages à un parti.

« Dorénavant, […] les acteurs, les mouvements sociaux, les groupes écologistes doivent considérer Québec solidaire comme une alternative tout à fait envisageable pour former

Les groupes parlementaires reconnus ont droit notamment à : du temps de parole plus long aux périodes de questions; de l'importance dans la

répartition des questions pour la période des questions et des réponses orales; une attribution de budgets aux fins de recherche et de soutien. En 2009, l'Action démocratique du Québec (qui était passée de 48 à 7 députés aux élections de décembre 2008, avec moins de 20 % des voix) avait cependant continué d'être reconnue comme un groupe parlementaire, en vertu de conditions définies dans un document adopté à l'Assemblée nationale.

Québec solidaire, premier chez les écoliers Si les enfants avaient eu à choisir le nouveau gouvernement, leur choix aurait été Québec solidaire, mais minoritaire. Élections Québec a publié les résultats d’une simulation électorale consistant à faire voter les mineurs pour les sensibiliser à l’exercice démocratique. Le choix des jeunes s’est tourné vers la formation de gauche avec un appui de 26,46 %, ce qui représenterait une députation de 45 élus solidaires. Du côté de la Coalition avenir Québec, elle aurait obtenu 35 sièges et 22,38 % du vote populaire.

Le Parti libéral formerait le deuxième groupe d’opposition avec 31 élus. À l’instar du véritable résultat de l’élection, le Parti québécois se retrouve quatrième avec 15 députés. Parmi les plus petits partis qui ne sont pas parvenus à faire élire des candidats le 1er octobre, certains ont eu plus de chance auprès de ce très jeune bassin d’électeurs. Le Parti vert a obtenu trois sièges, alors que le Nouveau Parti démocratique du Québec a gagné une circonscription. Au total, plus 72 800 jeunes provenant de la cinquième année du primaire jusqu’au secondaire ont

participé à cette simulation électorale. Pourquoi voter? En plus d’offrir aux jeunes la possibilité de voter pour les candidats de leur circonscription respective, Élections Québec a proposé le projet des petits bureaux de vote pour susciter chez l’enfant un questionnement sur l’importance de voter. Installés à proximité des véritables bureaux de vote, de petits espaces permettaient aux enfants de répondre à la question : «Pourquoi penses-tu qu’il est important de voter?»

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Parmi les quatre choix proposés à ces futurs électeurs, la réponse «pour que les idées de chaque personne soient entendues» a obtenu le plus haut pourcentage de vote avec 41,4 %. La deuxième raison ayant obtenu le plus d’appui a été «pour régler les problèmes», suivi de «pour dire ce que je pense» et finalement «pour choisir des personnes qui vont travailler pour moi». Sensibiliser la relève Provenant du programme Électeurs en herbe, ces deux initiatives ont pour but d’investir à

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long terme chez les jeunes en les conscientisant à l’importance d’exercer leur droit de vote. «En les faisant participer à des simulations où ils sont accompagnés de leurs parents, nous voulons les préparer à exercer leur devoir d’électeur quand ils seront adultes», indique Stéphanie Isabelle, porte-parole d’Élections Québec. Le taux de participation à ces ateliers encourage Élections Québec à poursuivre ses efforts dans son programme d’Électeurs en herbe, afin d’amener le taux de vote chez les jeunes à un plus haut niveau dans un proche avenir.


Actualités

Élection provinciale 2018

Le PQ est-il fini?

Sa directrice générale affirme que non mais «de grandes réflexions vont s’imposer»… Avec neuf députés (trois fois moins qu’à la dissolution de l’Assemblée Nationale), le Parti québécois, qui réalise son plus mauvais score depuis sa création il y a cinquante ans, perd même son statut de groupe parlementaire à l'Assemblée nationale. La formation politique se retrouve également orpheline de chef, puisque Jean-François Lisée, défait dans son propre comté, a remis sa démission. Il faut dire que la dégelée subie par le parti est indéniable. Il n'y a jamais aussi peu d’élus péquistes depuis 1973. « On est triste de voir le résultat », confirme Gabrielle Lemieux. La présidente du PQ est la seule représentante du bureau à avoir pris la parole au lendemain d’une dure soirée électorale.

Selon l’analyste politique Martine Biron, le PQ a eu énormément de difficulté à se définir dans cette élection menée par le changement. Comment le parti pourrat-il se repositionner? « Comment est-ce que le parti va se repositionner? demande-t-elle. Est-ce qu’il y aura des discussions avec Québec solidaire pour avoir un programme commun [sur la souveraineté]? » Force est de constater qu’à gauche, le vent de changement est incarné par Québec solidaire, et non par le Parti québécois, déchiré entre la relève et la vieille garde,

« Le parti a un sérieux examen de conscience à faire et une introspection sur la façon avec laquelle il peut reconnecter avec les Québécois », estime pour sa part l’animateur de Mordus de politique, Sébastien Bovet. Rejet du PQ? Gabrielle Lemieux refuse cependant de croire que les Québécois ont laissé tomber le parti de René Lévesque, en rappelant du même souffle la récolte de 687 872 votes et les quelques sièges conservés dans l'est du Québec. Elle souligne également la

d’appuyer et de croire au Parti québécois, dont l’élection de lundi ne représente pas la fin. « Ça fait plusieurs élections que les gens évoquent cette possibilité-là », déplore la jeune femme, qui n’a aucune crainte pour la suite des choses. « Je suis impressionnée moi-même à quel point le PQ a su se renouveler dans les derniers temps », confie-t-elle.

« Ça va prendre du temps avant qu’on puisse regarder en détail les résultats, analyser le tout correctement. Mais clairement que des grandes réflexions vont s’imposer au Parti québécois », reconnaît-elle. «Il y a eu une volonté de changement au Québec et c’était le défi du PQ d’incarner ce changement-là. On va voir jusqu’à quel point on a pu l’incarner ou pas et on va s’ajuster par la suite» dit Gabrielle Lemieux.

Jean-François Lisée

Gabrielle Lemieux présidente du Parti québécois rappelle Martine Biron.

base militante, ces 80 000 membres qui continuent

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L’analyste Martine Biron souligne cependant que la formation souverainiste à la mauvaise habitude de « régler ses problèmes en changeant de chef ». Depuis la défaite de Pauline Marois en 2014, quatre chefs se sont succédé à la tête du

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Parti québécois : Stéphane Bédard (intérim, 20142015), Pierre Karl Péladeau (2015-2016), Sylvain Gaudreault (intérim, 2016) et Jean-François Lisée (2016-2018). Un cinquième chef aura la délicate tâche de reconstruire, encore une fois, le parti et de le solidifier d’ici à la prochaine campagne électorale. Mais il faudra revoir la façon dont le parti fonctionne pour s’assurer du succès de la démarche, prévient Martine Biron. Le nom de la députée de Joliette et vice-chef du PQ, Véronique Hivon, circule déjà, tout comme ceux du député de Jonquière, Sylvain Gaudreault, et de l'ancien chef Pierre Karl Péladeau.


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Coopération

er Forum pour la mobilisation des compétences marocaines du canada en aéronautique

Renforcer le rapprochement entre les entreprises canadiennes et le tissu productif marocain Près de 200 personnes participeront au 1er Forum pour la mobilisation des compétences marocaines du canada au profit de la coopération dans le secteur aéronautique. Cet événement était prévu à Skhirat (près de Rabat) le 5 octobre 2018.

(MDM), le second porte sur la protection des droits et des intérêts des MDM, et le troisième cible la promotion de la contribution des MDM au développement du pays. Ces axes stratégiques ont été déclinés en plusieurs programmes d’actions.

Pourquoi cette rencontre?

L’un de ces programmes qui constitue une priorité de la stratégie concerne la promotion de l’investissement et de l’entreprenariat des marocains du monde. En effet, les compétences marocaines à l’étranger constituent un vecteur potentiel d’investissements au Maroc. 75% des brevets déposés au Maroc proviennent des Marocains du monde.

Le Maroc compte aujourd’hui près de 5 millions de ses ressortissants à l’étranger. Ces derniers maintiennent un lien très étroit avec leur pays d’origine, le Maroc, et un sentiment très fort d’appartenance au Royaume. Cela se manifeste par un retour massif au pays durant la période estivale d’été qui concerne chaque été près de 2,8 millions de personnes, ainsi que par un mouvement de transfert de fonds important de plus de 65 milliards de dirhams en 2017, soit une contribution de 6,5% au PIB. En plus de l’attachement identitaire au pays, qui constitue un élément central de motivation pour la majorité des marocains résidant à l’étranger (MRE), le Maroc est considéré pour eux comme un marché porteur au sein duquel ils cherchent à mettre à profit un avantage compétitif acquis à l’étranger, notamment en terme de savoir, de savoir-faire, d’expertise et de réseautage dans divers domaines. Les MRE présentent un fort potentiel de développement socioéconomique pour le Maroc. Selon une étude réalisée par l’OCDE en 2016, sur un échantillon de 2,6 millions de MRE concernés par l’étude dans les pays de l’OCDE, 500.000 MRE ont un diplôme supérieur (bac+5), 7.000 sont des médecins et 50.000 sont des étudiants en mobilité internationale. C’est dans ce sens que le Maroc a élaboré une stratégie au profit de ses citoyens résidant à l’étranger. Cette politique, s’articule autour de trois axes stratégiques, le premier concerne la préservation de l’identité des marocains du monde

Afin de promouvoir ces investissements, une série de mesures ont été prises, notamment : • Création de la 13ème Région qui est une région virtuelle dédiée aux Marocains entrepreneurs du monde, en partenariat avec la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM). Cette région virtuelle constitue une plateforme destinée aux Marocains entrepreneurs du monde (MeM), afin de renforcer l’échange avec leurs homologues au Maroc. Cette plateforme a pour plusieurs objectifs notamment : i) encourager les chefs d’entreprises marocains résidant à l’international à investir dans leur pays d’origine et faciliter, grâce à leur implication, la promotion et le développement des échanges économiques entre le Royaume et l’étranger, ii) permettre la mise en réseau entre les MRE et les différents acteurs économiques au niveau national, iii) faciliter l’intégration des Marocains résidant à l’étranger dans le tissu économique marocain, afin de les encourager à entreprendre au Maroc, iv) et identifier les meilleurs créneaux d’investissement au Maroc ; • Développement de réseaux de compétences MRE par domaine d’expertise (thématiques) et/ou

géographiques (par pays / région). Au niveau géographique, les principaux réseaux créés concernent la France, l’Allemagne, l’Amérique du Nord, les pays du Golfe …etc. par domaine d’expertise ou thématique, tels que notamment les réseaux d’avocats, de médecins, de femmes entrepreneurs, d’experts en aéronautique.

• Promotion du fonds de soutien à l’investissement des MRE (Fonds MDM Invest géré par la Caisse Centrale de Garantie) : Ce fonds consiste à financer conjointement avec les banques les projets de création ou d’extension d’entreprises promus directement par des MRE au Maroc. Afin d’accompagner le plan d’accélération industrielle menée par le Maroc, ce fonds cible parmi ses domaines prioritaires le secteur de l’industrie aéronautique. Le Maroc est en train de réaliser, depuis quelques années, une véritable percée dans le secteur aéronautique, branche de l’industrie parmi les plus exigeantes en termes d’investissement, de savoir et surtout d’avancées technologiques. Ce secteur compte désormais parmi les leviers prometteurs du Royaume en matière de croissance et de création d’emploi. En effet, en 2017, les exploitations de l’industrie aéronautique marocaine ont atteint fin novembre plus de 9.78 milliards de dirhams contre 8.42 milliards en 2016 soit une progression de 16.3 % selon l’office des changes. A l’instar de plusieurs secteurs industriels, tel que celui de l’automobile, ce secteur et ses filières ont fait preuve, depuis quelques années, d’une émergence remarquable, à travers l’implantation au Maroc de plusieurs acteurs internationaux majeurs, tels que Bombardier et d’autres multinationales importantes à savoir EADS, BOEING, SAFRAN... Suite à la stratégie industrielle 2014-2020 présentée à Casablanca devant Sa Majesté le

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Roi Mohammed VI, le 02 Avril 2014, ces installations concrètes, confirment la capacité du Royaume à attirer les leaders du secteur de l’aéronautique en faisant du pays une destination privilégiée dans ce domaine. En effet, par sa position stratégique, et grâce à la montée en puissance de la qualité de ses services, le Maroc occupe une place de choix sur la carte mondiale et se positionne, désormais, comme une plate-forme de maintenance aéronautique de portée stratégique pour le continent Africain. Aussi, c’est en juillet 2015 que le Ministère de l’Industrie a poursuivi la mise en place de son Plan

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d’accélération industriel avec le lancement des 4 premiers écosystèmes industriels du secteur aéronautique en vue de développer une « supply chain » aéronautique performante et compétitive. Les besoins du Maroc en ingénieurs pour accompagner la croissance de l’industrie aéronautique vont décupler dans les années à venir. La priorité du baromètre de l’aéronautique est de pouvoir créer 23.000 emplois, contre 15.000 postes actuellement. Pour y arriver, il est nécessaire d’attirer une centaine de nouveaux investisseurs dans les différentes fil-

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Coopération

er Forum pour la mobilisation des compétences marocaines du canada en aéronautique

Renforcer le rapprochement entre les entreprises canadiennes et le tissu productif marocain Suite de la page 19

ières et écosystèmes. Aujourd’hui, elles sont un peu plus de 130 entreprises opérationnelles permettant la montée en régime du taux d’intégration locale dont l’objectif est d’atteindre les 35% à l’horizon 2020. Depuis le lancement du plan d’accélération industrielle en 2014, l’emploi dans ce secteur a progressé de 55%, l’intégration locale a augmenté de plus de 70%, alors que le nombre d’entreprises a cru de 10% par an, soit en moyenne 130 unités. Ce secteur très dynamique et qui possède un fort potentiel d’innovation offre d’innombrables opportunités aux jeunes talents. Afin de s’inscrire dans cette dynamique, et dans le cadre de la mise en œuvre de la 13ème Région MeM, le Ministère délégué chargé des Marocains Résidant à l’Étranger et des Affaires de la Migration organise, en coordination avec le Ministère de l’Industrie de l’Investissement du Commerce et de l’Économie Numérique et en partenariat avec AEROMAC le Réseau des Compétences Marocaines en Aéronautique au Canada, une mission économique composée des représentants du Forum Stratégique AERO MONTREAL, présidé par Madame Suzanne BENOIT, et qui réunit l’ensemble des principaux Dirigeants du secteur aérospatial québécois issus de l’industrie, des institutions d’enseignement, des centres de recherche et incluant également les associations professionnelles. Cette mission a pour objectifs d’une part de promouvoir le

potentiel d’investissement des compagnies Canadiennes au Maroc dans le domaine de l’aéronautique et d’autre part de renforcer la veille technologique pour le transfert des connaissances au Maroc à travers la formation, les échanges avec les universités et les institutions de formation marocaines ainsi que canadiennes. Une mission d’affaires Cette mission d’affaires débutera le 1er octobre par plusieurs visites d’entreprises et d’instituts de formation à Casablanca et Tanger en partenariat avec le Ministère de l’Industrie de l’Investissement du Commerce et de l’Économie Numérique et se clôturera le 5 octobre à Skhirat par le 1er Forum dédié à la mobilisation des compétences marocaines du Canada au profit de la coopération dans le secteur aéronautique. Cet événement sera également l’occasion d’une part, d’annoncer officiellement la création du Réseau des Compétences Marocaines en Aéronautique au Canada AEROMAC, d’autre part, de présenter plusieurs projets pour le secteur et portés par ces experts. Enfin, il sera également question de signer un protocole d’entente visant notamment la promotion d’opportunités de rapprochement entre entreprises marocaines et québécoises, dans le but de soutenir la consolidation de leurs chaînes d’approvisionnement respectives dans un mode gagnant-gagnant pour les deux parties. Les objectifs de la rencontre de Skhirat

L’objectif global de ce forum est de renforcer la mobilisation des compétences marocaines au Canada. Ce forum vise spécifiquement à atteindre les objectifs suivants : - Mettre en évidence et développer les opportunités d’investissement productif au Maroc, notamment dans le secteur de l’aéronautique ; - Accompagner l’essor considérable de l’industrie aéronautique nationale marquée, durant la dernière décennie, par l’implantation de sociétés de renommée mondiale ; - Renforcer la communication et l’échange d’expériences dans ce secteur ; - Renforcer les mécanismes de transfert de la technologie aérospatiale vers le Royaume ; - Renforcer le rapprochement entre les entreprises canadiennes et le tissu productif marocain, afin de créer des synergies fructueuses autour de projets innovants et d’encourager les investissements canadiens au Maroc, notamment dans le secteur de l’aéronautique. - Identifier les futurs ingénieurs aéronautiques de talent, animer les réflexions sur les innovations de rupture dans le secteur aéronautique et mettre les futurs managers et ingénieurs aéronautiques en contact avec les industriels du secteur ; - Constituer une communauté de

talents marocains de l’aéronautique et faciliter leur mise en relation avec le monde de l’entreprise au Royaume. Ce forum rassemblera près de 200 participants, composés notamment de la délégation AERO MONTREAL, de membres du

réseau des compétences marocaines au Canada AERO MAC, des experts canadiens dans le domaine de l’aéronautique, des investisseurs, des responsables institutionnels, des partenaires techniques et financiers.

Diplomatie Une Première au congrès US

Un projet de loi bipartisan réitérant le soutien au plan d’autonomie au Sahara Le congressman républicain Joe Wilson, ainsi que ses collègues Carlos Curbelo (Républicain) et le démocrate, Gerry Connolly, ont introduit, dans une première au Congrès US, un projet de loi à la Chambre des représentants, dans lequel ils réaffirment la relation qui unit les États Unis d’Amérique et le Royaume du Maroc et condamnent la collusion entre le mouvement séparatiste du polisario et le Hizbollah, ainsi que les visées déstabilisatrices de l’Iran en Afrique du nord et au- delà.

“Le Royaume du Maroc a été la première nation à reconnaitre les États Unis d’Amérique en 1777 et demeure un allié stratégique important et un partenaire pour la paix au MoyenOrient et en Afrique du nord”, affirme le congresman Joe Wilson, sur son site officiel, tout en condamnant les récents agissements du polisario, “une organisation terroriste financée par l’Iran”. Le projet de loi fustige l’Iran qui “fournit un soutien matériel et financier à des organisations terroristes tel

que le Hezbollah, que les États Unis avaient désigné comme étant une organisation terroriste internationale”, en pointant du doigt les visées déstabilisatrices de l’Iran et de son allié le Hezbollah en Afrique du nord, qui “s’inscrivent à rebours des objectifs de la sécurité nationale des États Unis”. C’est dans ce contexte que le projet de loi réaffirme le soutien au plan marocain d’autonomie qu’il qualifie de “sérieux, crédible et réaliste”, et qui constitue “un pas vers l’avant en

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vue de satisfaire les aspirations des populations du Sahara à gérer leurs propres affaires dans la paix et la dignité”. Le texte appelle le Président Donald Trump, le Secrétaire d’État, Mike Pompeo, et la Représentante US à l’ONU à soutenir les efforts des Nations Unies visant un règlement pacifique à la question du Sahara, en droite ligne de la position de Washington, qui a, maintes fois, qualifié le plan d’autonomie de “sérieux, crédible et réaliste”.

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L’introduction de ce projet de loi intervient suite aux démarches effectuées par la diplomatie marocaine auprès des centres décisionnels à Washington, ainsi qu’auprès des prescripteurs d’opinions américains. Ces démarches ont veillé, avec méthode, à présenter des preuves attestant de la collusion avérée entre le Hezbollah, allié de l’Iran, et le mouvement séparatiste du polisario, une alliance qui veut semer la déstabilisation et le chaos en Afrique du nord, notamment.


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Carrières

Salon L’Événement Carrières

200 employeurs et plus de 5 000 offres d’emploi au rendez-vous Le salon L’Événement Carrières revient pour son édition de l’automne, les 24 et 25 octobre 2018 au Palais des Congrès de Montréal. Se tenant deux fois par année avec 200 employeurs et plus de 5 000 offres d’emploi, c’est le plus gros salon de l’emploi de la région de Montréal. Plus qu’un simple salon, vous pourrez rencontrer des centaines d’employeurs potentiels, trouver la formation qui vous intéresse, vous faire conseiller par des organismes en aide à l’emploi et immigration, et avoir accès à des services sur place pour booster votre carrière. De nombreux secteurs représentés Pour optimiser les rencontres entre recruteurs et candidats, les entreprises présentes au salon sont regroupées par secteurs d’activités. Parmi eux : aérospatiale, banquefinance-assurance, centres d’appel, commerce de détail, fonction publique, manufacturier, santé, transport et bien d’autres! Vous recherchez un emploi en TI et Génie ? Un espace sélectif regroupe toutes les entreprises recrutant dans ces domaines. Offre en régions Nouveau pour cette édition! Les régions sont à l’honneur avec le pavillon « Un emploi en sol québécois » présenté par la Fédération des Chambres de Commerce du Québec, comprenant 8 chambres de commerce recrutant dans leur région. Accompagnement et conseils pour les nouveaux arrivants et les chercheurs d’emploi Que vous soyez nouvel arrivant à Montréal ou en quête d’un emploi, venez rencontrer les organismes spécialisés de l’espace Immigration et aide à

l’emploi, présents pour vous accueillir, conseiller et orienter dans vos démarches professionnelles comme personnelles (installation, vie quotidienne, réseautage, recherche d’emploi, etc.). De plus, des conférences données par des intervenants de qualité vous permettront de faire le plein de précieux conseils. Boostez vos démarches grâce aux services présents sur place! N’oubliez pas de passer par l’Espace Services pour faire réviser votre C.V., évaluer votre niveau d’anglais, vous préparer à la rencontre avec les employeurs lors d’un atelier brise-glace, et passer par le stand du photographe, pour avoir une photo portrait professionnelle. Vous aurez ainsi toutes les cartes en main pour optimiser votre visite et vos démarches. Inscrivez-vous et préparez-vous pour l’événement! Cette année, L’Événement Carrière innove avec une nouvelle application vous permettant de maximiser votre visite et simplifier vos échanges avec les exposants. Pour cela, il vous suffit de télécharger l’application Swapcard sur votre téléphone et d’entrer le code : ecarrieres pour accéder à l’événement. Vous pourrez ensuite compléter votre profil, consulter les informations du salon (plan, conférences, exposants…) et entrer en contact directement avec les exposants, avant, pendant et après l'événement. De plus, n’oubliez pas les essentiels pour votre venue au salon : plusieurs copies imprimées de votre CV mis à jour, une tenue soignée et une attitude positive sont de mise. Certains employeurs proposent parfois de passer une première entrevue sur le champ. Une occasion à ne pas rater!

Salon L’Événement Carrières

• Mercredi 24 octobre de 12h à 19h et Jeudi 25 octobre de 10h à 18h Palais des congrès de Montréal - Métro Place d’Armes • Entrée gratuite L’Événement Carrières organise aussi des événements de recrutement à Laval, Longueuil, PointeClaire et virtuels. À venir en automne : - Journée de l’emploi Laval : le 4 octobre 2018, au Centre de congrès Palace - Salon virtuel de l’emploi permanent : toute l’année : www.salonvirtuelemploipermanent.com Plus d’informations sur le site web : ecarrieres.com et la page Facebook de L’Événement Carrières

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Santé

Près d’une centaine de nouvelles infections relevées en 2018…

Retour en force du virus du Nil au Québec Près d'une centaine de personnes auraient été infectées par le virus du Nil occidental cette année au Québec, dont la moitié en Montérégie.

au virus du Nil est tombé, l’espoir s’est évanoui, car il n’existe pas de médicaments contre le virus du Nil, ajoute leur sœur Josée.

En 2018, les autorités de santé publique du Québec ont reçu 51 déclarations de cas confirmés d'infection au virus du Nil occidental, auxquelles s’ajoutent 45 cas probables.

«C'est dur d'avoir des médecins qui sont impuissants, ils voudraient bien nous aider, mais il n'y a rien à faire. Des vaccins, il n'en existe pas. Des remèdes, il n’en existe pas non plus. Tu fais quoi?» dit Josée Bellemare, sœur de Sylvie Bellemare

Quatre personnes en sont mortes, dont Sylvie Bellemare, décédée en septembre après avoir été piquée par un moustique porteur du virus à SainteJulie, en Montérégie.

La Montérégie serait la région la plus touchée, avec 12 cas confirmés et 38 cas probables. À Laval, il y a eu 17 cas confirmés et aucun autre cas proba-

Les infections au virus du Nil occidental au Québec en 2018 Total Dont Montérégie Laval Laurentides Lanaudière

Cas confirmés 51 12 17 5 6

En pleine forme le lundi, elle était atteinte d’une forte fièvre le lendemain, et a été hospitalisée d’urgence aux soins intensifs le vendredi, explique sa famille. « En moins de 24 heures, elle était dans le coma et puis le diagnostic, c'était l’encéphalite », se rappelle Nathalie Bellemare, sa sœur. Quand le diagnostic d'infection

Cas probables 45 38

ble.

Depuis, le nombre de cas déclarés a considérablement diminué, se maintenant autour d'une trentaine par année au cours des cinq dernières années, à l'exception de 2014, où seulement six cas ont été recensés. L’an dernier, les autorités ont reçu 27 déclarations de cas confirmés d'infection, dont une infection asymptomatique. Les autorités publiques observent une augmentation de l'étendue géographique des cas d'infection depuis 2012. Une croissance qui pourrait s'expliquer par une expansion géographique du virus, mais aussi par une plus grande sensibilisation des professionnels de la santé à cette infection. Le Dr François Milord, médecin-conseil à la Direction de la santé publique de Montérégie, explique que le virus du Nil est une « infection cyclique ». «Il y a des années où il y a plus de personnes qui sont atteintes, il y a des années ou moins de gens en sont atteints, et on ne comprend pas exactement pourquoi ça arrive telle année ou telle année» affirme-t-il.

Les autorités soulignent qu’il s’agit d’un bilan incomplet, puisqu’il existe un délai entre le moment où les gens sont infectés et celui où ils consultent, puis reçoivent un diagnostic.

Il précise toutefois que les températures chaudes favorisent une multiplication plus rapide des moustiques.

Un recul après le pic de 2012

« Il y a d'autres facteurs qui jouent, reliés au cycle du virus dans l’environnement parmi les oiseaux, entre autres, et on ne

En 2012, les autorités recensaient 134 cas et 5 morts.

Mais la propagation demeure mal comprise, nuance-t-il.

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maîtrise pas tous ces éléments », reconnaît-il. Un virus qui peut être banal ou mortel Le virus s’avère sans danger dans 80 % des cas. La grande majorité des personnes qui contractent le virus après avoir été piquées par un moustique infecté seront asymptomatiques. D’autres souffriront de symptômes généraux semblables à ceux de la grippe, comme la fièvre. Souvent, ceux-ci peuvent disparaître, mais ils peuvent aussi évoluer. L'infection peut atteindre le système nerveux et causer des symptômes plus graves, comme une méningite, une paralysie ou même la mort, explique le Dr Milord. Il souligne que les personnes âgées de plus de 50 ans et celles aux prises avec des maladies chroniques sont plus vulnérables.

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Les deux sœurs de Sylvie Bellemare déplorent qu’elle n’ait pas entendu parler de l'éclosion des cas, cette année. Elles croient qu'il faudrait faire plus de prévention pour éviter de nouveaux drames. « On veut que les gens soient mieux informés, ce n'est pas une maladie qui est banale : ça entraîne la mort », souligne Nathalie Bellemare. La santé publique rappelle que la meilleure protection contre le virus reste les répulsifs à insectes. Des arrosages de larvicides ont été réalisés en 2012, mais trois ans plus tard, on les a jugés inefficaces et trop coûteux. « Ça fait quelques années, effectivement, qu'il n'y a pas eu d'épandage qui été fait. Je pense qu'il va falloir réfléchir de nouveau à cette option-là pour les années futures », a reconnu le Dr Milord.


Podium

Le 22 septembre 2018 à Dar al Maghrib

Soirée hommage à Abdelghani Dades Samedi le 22 septembre dernier M. Abdelghani Dades a été honoré comme personnalité marquante de la sphère canadienne, lors d’une soirée hommage qui a rassemblé près de 200 personnalités du milieu politique, de la culture et des affaires. Cette initiative sous la présidence d’honneur, de Son Excellence Mme Souriya Otmani, Ambassadeur de Sa Majesté le Roi du Maroc au Canada, a permis le dévoilement d’un déroulé en présence de M. Emmanuel Dubourg; Député Fédéral; qui a remis à M. Dades un certificat et une médaille du Député de Bourassa afin de reconnaitre sa contribution exemplaire au rapprochement des communautés à Montréal, au Québec et au Canada. Mme Marie Montpetit, Ministre de la Culture et des Communications ; Ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française, a également remis à M. Dades au nom de Monsieur David Heurtel, Ministre de l’immigration et de la Diversité du Québec la médaille de l’Assemblée nationale. Rappelons que la Médaille d’honneur de l’Assemblée nationale est décernée à des personnalités de différents horizons qui, par leur carrière, leurs travaux ou leur engagement, méritent la reconnaissance de l'ensemble des membres de l'Assemblée nationale et de la société québécoise. Cet hommage vibrant, tenu au Centre

Culturel Marocain Dar Al Maghrib, un édifice haut en symbolique et qui ramène un peu du Maroc au cœur de Montréal, a accueilli également la présence Mme Habiba Zemmouri, Consule Générale du Royaume du Maroc à Montréal, Mme Katheleen Weil ; Ministre responsable de l’accès à l’information et de la réforme des institutions démocratiques, Mme Christine Black, Mairesse de Montréal Nord, ainsi que plusieurs conseillés et élus de la ville de Montréal et des représentants des paliers gouvernementales provinciales et fédérales. Plusieurs certificats de reconnaissance d’arrondissements et d’organismes ont été décerné à M. Dades au fil de la soirée. Les témoignages diffusés en vidéo d’un peu partout dans le monde, dont celui de M Philippe Couillard, Premier ministre du Québec, ainsi que ceux des personnalités présentes dans la salle ont souhaité en cette belle occasion, exprimer leur sincère reconnaissance envers les efforts et le travail accompli de M. Dades. Cette occasion a permis également aux amis et proches collaborateurs de remercier cet homme exceptionnel qui s’est distingué par son apport à plusieurs projets d’envergure au Maroc, au Québec et au Canada et qui demeure une source d’inspiration pour les générations à venir.

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Podium

Honorée fin septembre 2018 par la 12ème édition du FIFFS

Houda Rihani; le parcours à obstacles d'une artiste immigrante

La comédienne Houda Rihani a été récemment honorée par la douzième édition du Festival International du Film de Femmes de Salé. Elle a reçu son trophée avec des larmes de joie et d'émotion. Il y a quelques semaines seulement, le Huffington Post Québec lui consacrait un article dont nous reproduisons ciaprès le texte intégral. Des rêves plein la tête

Des rêves plein la tête, Houda Rihani, comédienne d’origine marocaine, est arrivée au Québec en juin 2012. Les bras grands ouverts pour son nouveau pays d’accueil, enthousiaste à l’idée de continuer sa carrière dans un environnement culturel différent, la comédienne a dû faire face à la réalité. Malgré ses diplômes et son expérience professionnelle au Maroc, Houda Rihani a vu sa carrière réduite à néant en mettant un simple pied au Québec. Elle se souvient, les larmes aux yeux, de la première fois qu’elle s’est présentée à l’Union des artistes (UDA), passage obligé pour être reconnu dans le milieu. «Toute confiante, avec toute la naïveté du monde, j’ai ramené mon portfolio. On m’a fait comprendre que tout ça ne servirait à rien. C’est 15 ans de travail qui sont passés aux oubliettes.» Hors de question d’abandonner pour Houda Rihani. «Je me suis

renseignée sur la culture québécoise, je passais mes journées sur les réseaux sociaux pour connaître les gens du milieu», précise-t-elle.

D'après la professeure en sociologie à l’Université du Québec à Montréal Myriame Martineau, le nœud du problème réside dans la double intégration vécue par les artistes immigrants; ils doivent s’intégrer comme artiste et citoyen. «Il y a des codes et habitudes à prendre pour devenir Québécois. Il faut également connaître les courants artistiques et le fonctionnement du système culturel ici», explique-t-elle. Mme Martineau constate, par exemple, que certains n’ont pas le réflexe de demander une subvention pour réaliser leur projet artistique, alors que c’est une pratique courante dans la province.

soutient les artistes montréalais de toutes origines – il reste du chemin à parcourir avant que les artistes immigrants ne bénéficient d’une visibilité égale à celle des Québécois de «souche». À ses yeux, le multiculturalisme québécois est trop récent pour pouvoir favoriser la visibilité des artistes immigrants. «Les Québécois n’ont pas encore ce réflexe de penser diversité.» Si davantage de personnes d’origine étrangère intégraient les instances décisionnelles culturelles, les artistes des différentes communautés culturelles seraient plus sollicités, selon lui. Sortir de l’ombre

Une diversité qui se fond dans le décor

Houda Rihani reste optimiste. «Je participe à plein d’activités culturelles, souligne-t-elle. Je suis membre de plusieurs organismes, j’assiste aux soirées réseautage.»

Houda Rihani

S’adapter à un nouveau milieu culturel n’est jamais chose facile, encore moins au Québec, selon Myriame Martineau. «La culture québécoise est continuellement en redéfinition», soutient-elle. Mais les artistes immigrants pourraient justement y trouver leur place. «Le Québec est multiple. Il est constitué de plusieurs communautés qui, ensemble, forment un ''Nous''.»

Pour pallier le manque de visibilité dans les médias et les réseaux traditionnels, les artistes de la diversité se tournent vers des réseaux «souterrains», moins diffusés, explique Myriame Martineau. «C’est à travers différents organismes culturels qu’ils vont connaître du monde et mettre un pied dans l’univers artistique québécois», indique-t-elle.

tés de réseautage et un suivi de l’actualité artistique locale, l’organisme accompagne les artistes de la diversité dans leur adaptation aux exigences des institutions culturelles québécoises. «Grâce à DAM j’ai appris à rédiger un CV québécois et à créer mon propre réseau», témoigne la comédienne.

Selon Jérôme Pruneau, le directeur général de l’organisme Diversité artistique Montréal (DAM) – qui

Houda Rihani est notamment membre de DAM. À travers des conseils personnalisés, des activi-

À la suite de ses recherches, Houda Rihani a trouvé un agent et décroché son premier rôle dans un

Le Festival international du film de femmes de Salé Le Festival international du film de femmes de Salé (FIFFS) se veut un regard croisé d'hommes et de femmes sur des questions relatives à la condition féminine, à partir d'une approche cinématographique qui privilégie la créativité et l’échange artistique.

éclosion, il était d’ores et déjà un festival qui célèbre "le cinéma au féminin", qui présente des regards croisés de femmes et d’hommes, à travers leurs films et leurs performances artistiques, approchant les univers et les sensibilités féminines.

A priori, dès sa gestation, il a été conçu comme festival consacré aux films de femmes. A posteriori, à son

Organisé chaque année durant la dernière semaine du mois de sptembre, ce festival de grande envergure

dévoile que les questions du genre, telles qu’elles sont traitées, captées et montrées par ces films au féminin, sont indissociables de bien d’autres questions sociales, culturelles, économiques et humaines. Selon les organisateurs, ce festival "ne cherche pas à se reproduire, plutôt aller toujours de l’avant, en sauvegardant son identité en tant que festival

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exclusivement dédié à la féminité dans et par le cinéma". Cette manifestation, organisée par l'Association Bouregreg, se veut une plate-forme incontournable qui favorise l’échange culturel et artistique entre des cinéastes de renom provenant de différents pays. Ce festival est également un espace de

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film au Québec en juillet dernier. «Je suis officiellement stagiaire à l’UDA, c'est une ligne de plus sur le CV, mais je ne suis pas plus sollicitée pour autant», remarque-telle. Houda Rihani a également commencé des études en gestion des organismes culturels à HEC Montréal en septembre dernier. Bien qu’elle garde espoir pour sa carrière artistique au Québec, elle préfère prévoir un plan B.

débat à travers l'organisation de forums traitant de plusieurs thématiques, dont "Discours du corps au cinéma: parole aux femmes", "La production: problèmes et aléas: approche comparative des expériences marocaines et turque" et "L’industrie cinématographique et audiovisuelle: de l'objetisation des femmes à la parité".


Actes

10ème édition de la Foire Santé de Montréal-Nord

Communautés ethnoculturelles et santé des femmes L’Institut International pour la Santé des Femmes IISF a participé à la mobilisation des communautés ethnoculturelles de Montréal et particulièrement des communautés arabo-musulmanes, pour participer et cela pour la première fois, à la 10ème édition de la Foire Santé de Montréal-Nord. Cet événement, organisé depuis 10 ans par des professionnels de la santé de la communauté Haïtienne, tous bénévoles, avait pour but de permettre à la population de la métropole et plus particulièrement aux Nord-Montréalais, de prendre un moment pour s’interroger sur leur état de santé et s’entretenir avec de nombreux professionnels de différentes sphères de la santé. Grâce à cette ouverture aux autres communautés, des mères de familles arabophones, des jeunes maghrébins, des nouveaux arrivants syriens sans médecins de famille, entre autres, ont pu eux aussi avoir le privilège de participer à cet événement, d’être conseil-

lés et guidés.

L’institut IISF ainsi que ses membres, des professionnels en promotion de la santé et entrepreneures, ont pu quant à eux, bénéficier d’un kiosque à la Foire Santé. Elles ont de ce fait pu présenter leurs différents services et produits aux quelques plus de 400 visiteurs de la journée. Les membres de l’institut ont pu aussi participer à l’événement en offrant des conférences sur la santé holistique, en plus de jouir de l’empowerment et la promotion de l’équité sociale en santé que cet événement leur a offert. Pour accomplir cette mobilisation, Mme Mona Bahtit, directrice de l’Institut, médecin de formation et experte en adaptation culturelle des programmes socio-sanitaires, a élaboré des stratégies de promotion et d’approches adaptées auprès des Osbl, groupes de femmes et de jeunes et lieux de cultes, desservant lesdites communautés. Elle a pu, en collaboration avec le comité organisateur de la

Foire Santé, déterminer une liste de milieux prioritaires à contacter personnellement pour mobiliser leurs membres. Elle a de ce fait visité ces milieux pour promouvoir la Foire et y implanter une relation de coopération durable, approche déductive pour un partenariat privilégié et pérenne. Elle a aussi utilisé les réseaux sociaux et les media locaux pour un maximum de visibilité et de partage.

Seul bémol à ce fantastique événement, la non-participation des médecins, infirmiers et autres professionnels de la santé arabophones, de plus en plus présents à Montréal mais totalement Mona Bahtit absents à ce genre d’événement rassembleur. Absence d’autant événement pour organiser des évéplus notée et déplorée, qu’un bon nombre d’entre eux, a été sollicité nements citoyens similaires. directement et a manifesté un réel enthousiasme et volonté de partic- L’Institut International pour la Santé des Femmes tient à remerciipation. er la communauté haïtienne et le comité organisateur de cet événeMme Bahtit espère que les comment, pour cette belle soirée munautés arabophones et d’échanges et de partages. Nous maghrébines s’inspireront de cet

avons été heureux de pouvoir aller à votre rencontre et espérons que cette collaboration était à la hauteur de vos attentes. Information m.bahtit@hotmail.com http://www.iisf-iiwh.org/

Les 2ème Rendez-vous de Concertation Montréal

Assemblée général du RIFE

À l'occasion du second événement de la série « Les Rendez-vous de CMTL » Mme Pierrette Gagné, directrice générale du Centre de Référence du Grand Montréal, présentera la Ligne 211, un service d'information et de référence facilement accessible, qui vise a être un éclaireur auprès des gouvernements et décideurs. Les Rendez-vous de CMTL # 2 - Jeudi 18 octobre

L'Assemblée Générale du RIFE (Rencontre Interculturelle des Familles de l'Estrie) aura lieu le Samedi 6 octobre 2018 de 10:00 à 12:00 au Parc de Saint-Alphonse-deLigouri Sherbrooke.

La ligne 211

- 17 h à 19 h - Le GESÙ, Centre de créativité - 1200 rue de Bleury, Montréal (Québec) H3B 3J3 Pour vous y rendre En métro: Place des Arts (Sortie Bleury) En bus: 80 (Avenue du Parc - Sud) Mobilité réduite: L'entrée principale est équipée d'un accès pour fauteuils.

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L’entrée est libre et la participation de tous vivement souhaitée.

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Information https://wego.here.com/?map=45.41538,71.91378,15,normal&fb_locale=fr_FR https://www.facebook.com/ events/443079382835295/ https://www.facebook.com/rife1993/


Sciences & techniques

Pour la première fois depuis 55 ans…

Une Canadienne prix Nobel de physique

Donna Strickland est seulement la troisième femme de l’histoire à recevoir le prestigieux prix Nobel de physique La mafia est toujours bien présente et puissante au pays, car le Canada manque d'outils pour y faire face, selon une escouade policière d'élite du gouvernement italien. La commission Charbonneau et les opérations policières ne sont pas suffisantes. Faut-il s'inquiéter? Les tentacules de la mafia s'étendent à Montréal et à Toronto. Mais aussi à Ottawa et à Thunder Bay. La ColombieBritannique et l’Alberta sont aussi touchées par les activités de cette organisation criminelle. C’est ce que révèle un rapport de la Direction des enquêtes antimafia rendu public le mois dernier au Parlement italien. « La présence d’organisations criminelles d’origine italienne serait essentiellement attribuable aux occasions économiques et financières offertes par le pays », dit le rapport italien de 386 pages, qui consacre un passage au Canada. Mais le Canada n’est pas toujours adéquatement outillé pour lutter contre ce fléau, souligne la Direction des enquêtes antimafia. « Les kilos de coke, on peut les intercepter. On est capable d’affaiblir la mafia sur le plan criminel », souligne André Cédilot, journaliste et spécialiste

de la mafia au Québec. Il y a toutefois un angle mort : l’infiltration dans l’économie légale rend la mafia et ses associés difficilement atteignables. « C’est le plus grand danger », croit-il. « Ils font tellement de millions avec le trafic de drogue qu’ils doivent les réinjecter dans l’économie légale. C’est ça qui est inquiétant» dit-il. L’Italie a modifié son Code criminel en 1982 afin d’accuser plus facilement ceux qui s’associent à la mafia, qu’ils soient des gens d’affaires ou des politiciens. Ce type d’accusation criminelle n’a pas d’équivalent au Canada et la mafia en profite, estime la police italienne. « Nous, on a une loi sur le gangstérisme. Mais le malaise est tellement grand en Italie qu’ils ont été obligés d’adopter une loi qui va plus loin que l’association de malfaiteurs. Ils incluent les proches des mafieux. Par exemple, ils pourraient arrêter une personne qui aurait été vue avec Vito Rizzuto », dit l’auteur du livre Mafia inc. : grandeur et misère du clan sicilien au Québec, qui croit que ce type de législation est inévitable au Canada. « Toronto devrait s’inquiéter »

Les durs coups portés au clan Rizzuto depuis une dizaine d’années, par l’incarcération ou le meurtre de membres de son état-major, n’ont pas fait disparaître l’organisation basée à Montréal. Mais la mafia d’origine calabraise, la ‘Ndrangheta, serait maintenant la plus puissante au pays, indique la police italienne. Et elle est principalement implantée dans la région de Toronto. Construction immobilière à Toronto Photo : La Presse canadienne/Frank Gunn La mafia canadienne est impliquée dans le trafic de cocaïne et d’héroïne, mais aussi dans des opérations de blanchiment d’argent. Elle recyclerait d’énormes sommes dans les secteurs de la restauration, de la sécurité privée, de l’immobilier et de la gestion des déchets, soutient le rapport italien. Toronto devrait s’inquiéter, estime M. Cédilot. « Les journalistes du Québec ont fait des enquêtes. Mais [en Ontario], il n’y a personne là-bas qui se soucie de ça, le gouvernement ne s’intéresse pas à ça. » «À force de négliger la mafia et de ne pas la prendre au sérieux, un jour, on va se ramasser comme en Italie.» affirme encore André Cédilot.

« Au Québec, on a fait une commission d’enquête. C’est sûr que ça paraît mal, mais au moins, on essaye d’enrayer un peu le problème », ajoute-t-il. La commission Charbonneau, qui s’est déroulée de 2012 à 2015, a démontré que l’industrie québécoise de la construction avait été infiltrée par le clan Rizzuto. Dans les années 2000, des hommes d’affaires se rendaient au Club social Consenza, à Montréal, pour remettre de l’argent aux chefs mafieux. Selon André Cédilot, il n’est plus possible d’enrayer les organisations mafieuses. Il est trop tard. Ils sont rendus trop riches. Leur influence est partout.André Cédilot, spécialiste de la mafia

Technologies Instagram victime d'une panne mondiale Instagram, réseau social de partage de photos détenu par Facebook, a été victime mercredi d'une panne mondiale affectant ses utilisateurs de l'Amérique du Nord à l'Asie en pas-

sant par l'Europe, y compris la France.

Plusieurs utilisateurs ont signalé sur Twitter, via le mot-clé #instagram-

down, qu'ils ne pouvaient plus accéder à Instagram, sur lequel s'affichait le message "fil ne s'actualise pas". Facebook et Instagram n'ont pas pu

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être joints dans l'immédiat. La carte d'interruption en temps réel de DowDetector montre que certaines parties de l'Amérique du Nord, de l'Europe, de l'Australie, de l'Inde,

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Les autorités canadiennes doivent donc chercher à leur mettre des bâtons dans les roues en tentant de les assécher financièrement, autant les criminels que les hommes d’affaires qui travaillent pour eux. La Gendarmerie royale du Canada n’a pas voulu émettre de commentaires sur la présence de la mafia au Canada. « La GRC ne commente pas les rapports rédigés dans d'autres pays », a répondu par courriel la police fédérale à Radio-Canada, ajoutant que la « lutte contre le crime organisé est une priorité ». La Direction des enquêtes antimafia de l’Italie indique pour sa part échanger des informations avec les autorités canadiennes.

de Singapour et d'autres pays rencontrent des problèmes d'accès au service. Instagram compte plus d'un milliard d'utilisateurs actifs mensuels.


Loisirs

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Montréal : 16 Activités incontournables Octobre est parfois pluvieux, parfois ensoleillé. Parfois on «feel molo», parfois on «feel pour s’instruire», parfois on «feel festif». Chose certaine, Montréal regorge d’activités à faire pour tous les gouts et le mois d’octobre sera loin d’être plate! 1Le 5e Festival végane aura lieu le 20 et 21 octobre au Palais des congrès. Tu pourras voir plusieurs exposants, assister à des ateliers ou des conférences et même suivre des cours de cuisine. Peut-être que tu n’es pas végé, mais tu peux quand même y aller par curiosité ou pour t’informer sur le véganisme. Pour moi, ce sera un incontournable! 2Ce sera le dernier Premier vendredi du mois au stade olympique le 5 octobre. En plus d’une grande sélection de food truck comme à l’habitude, il y aura aussi plus d’animation et de la musique de Riddim Wise. Plein de reggae dans tes oreilles. 3Romeo’s gin vient tout juste d’ouvrir un musée urbain gratuit dans les cages d’escaliers au 5445 et 5455 avenue de Gaspé. Soutenu par Ubisoft et la financière Sun Life, 24 artistes et 24 murales sont accessibles 24h/7. Un must pour ton

compte Instagram. 4En octobre, tu peux te laisser tenter par un cours de cuisine ou de cocktails à l’Ateliers & Saveurs. Plusieurs choix sont offerts. Tu pourrais choisir, par exemple, entre un cours pour concocter un menu brunch, pour réaliser des tapas chics ou pour préparer des repas réconfortants. 5L’expérience Malefycia revient encore cette année sur la Rue Drummond. La thématique « Zone 4 » sera te troubler avec ses personnages tordus et déjantés. Si tu es game, c’est vraiment à essayer. J’ai fait des cauchemars pendant 3 mois quand j’y suis allée l’année passée et ce n’est pas des jokes. C’est juste horrible! 6Le jeune DJ Petit biscuit sera au MTELUS le dimanche 21 octobre. L’occasion parfaite pour prendre off le lendemain. 7Le samedi 27 octobre, il y aura la traditionnelle Marche des Zombies de Montréal de 13h00 à 18h00. Commence dès maintenant à trouver ton costume hideux. 8Le festival MAPP MTL

présente sa troisième édition, du 18 au 20 octobre. Une série de projections lumineuses et interactives seront diffusées dans le Quartier des spectacles. 9Le Bazar vintage revient à l’Église St-Jean-Berchmans le 20 octobre 9h00 à 16h30. Mille trouvailles t’attendent pour pimper ton logis. 10Les Jardins de lumière du Jardin Botanique brilleront de mille feux pendant le mois d’octobre. Cette année, il faut réserver une plage horaire. 11Du 10 au 14 octobre, une vente d’échantillons RUDSAK se déroulera sur le Boulevard St-Laurent. Cours-y pour acheter ton doux manteau d’hiver. 12Si tu trippes sur la pizza, il y aura la 2eédition du Pizza week du 1erau 7 octobre. Plusieurs restaurants se feront une chaude lutte pour trouver la meilleure pizza dans plusieurs catégories. 13Le Festival du nouveau cinéma se déroulera du 3 au 14 octobre. 10 jours consacrés aux films audacieux, aux films d’ici et d’ailleurs.

14Manger des dumplings au JIAO Dim Sum Bar par une soirée pluvieuse et frisquette, est tout indiqué. Ce nouveau petit resto du Vieux-Montréal est fort délicieux 15Le 19 octobre sortira le film Halloween quarante ans après la sortie du premier film du même nom. Jamie Lee Curtis reprendra son

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rôle mythique. Un incontournable pour te mettre dans l’ambiance d’Halloween. 16Pour terminer, la course nocturne de Montréal se déroulera au Parc Maisonneuve le 20 octobre dès 18h00. Le parcours sera illuminé et animé. Une fête est prévue par la suite, juste après tes étirements.


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