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Immigration & emploi

Immigration : fin de la politique du «premier arrivé, premier servi» Pour remédier à la pénurie de main-d'oeuvre, le gouvernement Couillard apporte des changements importants dans la sélection des personnes souhaitant immigrer au Québec. Le nouveau système, entré en vigueur début août 2018, permettra au gouvernement de choisir des candidats dont le profil répondra aux besoins socioéconomiques des régions. Avec cette nouvelle façon de procéder, il promet de faire passer le délai de traitement des demandes de 32 mois à moins d’un an. Cette nouvelle méthode met fin au modèle du premier arrivé, premier servi pour les candidats admissibles au Programme régulier des travailleurs qualifiés du Québec. Ce modèle faisait en sorte que les personnes souhaitant s’établir au Québec ne pouvaient soumettre une demande qu’à certains moments de l’année, en fonction des quotas établis. Dorénavant, elles pourront s’inscrire à n’importe quel moment et leur profil sera conservé dans une banque de candidats. En vertu du nouveau règlement, ces personnes devront d’abord transmettre un formulaire de

déclaration d’intérêt au ministère de l’Immigration du Québec. Grâce à cette déclaration, le gouvernement analysera les compétences des demandeurs, notamment leur expérience professionnelle, leur formation scolaire et leur connaissance du français. Une note leur sera attribuée, suivant des critères de sélection. Le ministère pourra ensuite choisir ceux qu’il souhaite inviter à présenter une demande de certificat de sélection, qui peut mener à la requête de résidence permanente. Besoin de travailleurs

expérimentés Les candidats qui ont une formation ou une expérience de travail dans des secteurs touchés par une pénurie de main-d’oeuvre seront favorisés, spécialement lorsque les besoins de main-d’oeuvre sont criants dans une région du Québec. Le gouvernement souhaite ainsi encourager les immigrants à s’établir à l’extérieur de Montréal. Ce nouveau système de sélection «contribuera au plein essor économique du Québec en assurant un meilleur arrimage entre les profils de personnes immigrantes et les besoins de main-d'oeuvre des

employeurs québécois», écrit Émilie Vézina, la porte-parole du ministère de l’Immigration. Le gouvernement est persuadé que le nouveau modèle permettra d’accélérer l’arrivée des personnes sélectionnées. Elles pourront bénéficier d’un programme visant à améliorer leur maîtrise du français avant même de s’établir au Québec. D’autres programmes revus de fond en comble Le programme destiné aux immigrants entrepreneurs fait aussi l’objet d’une refonte et comprend deux volets. Le premier

vise à encourager la création d’entreprises innovantes, tandis que le deuxième doit inciter les nouveaux arrivants à développer des PME en région. Des changements touchent également les travailleurs étrangers temporaires. Un contrat de travail est désormais obligatoire avec l’employeur, peu importe leurs compétences ou leur salaire. Cette mesure vise à protéger les travailleurs et à sensibiliser les employeurs quant à leurs responsabilités à leur égard.

Recruter de la main-d'œuvre étrangère est maintenant plus rapide Les assouplissements aux règles de l'immigration économique qui viennent d'entrer en vigueur sont accueillis comme une bénédiction par une PME de Trois-Rivières en pénurie de main-d'œuvre. Les délais pour recruter à l'étranger seront de beaucoup raccourcis. Le ministre québécois de l'Immigration, David Heurtel, avait qualifié ces mesures de «révolution-

naires». Groupe Mécanitec de TroisRivières doit se tourner depuis 2014 vers l'étranger pour trouver des travailleurs qualifiés. Le fait que les règles permettent maintenant d'accélérer les procédures fera une différence positive, estime-t-on. «Au lieu de prendre 32 mois maintenant, on espère que ca va prendre moins de douze

mois», a souligné Naomi de Beaumont, directrice des ressources humaines de l'entreprise. «Présentement on est en processus, a-t-elle ajouté. On a commencé en décembre dernier. Donc la loi, si elle avait déjà été modifiée, ça nous aurait permis de raccourcir ce délai. Là j'ai espoir que ça nous aidera à aller chercher des travailleurs dont on avait besoin hier dès

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maintenant.» L'entreprise active dans la fabrication d'équipements industriels a dernièrement accueilli quatre Tunisiens. Le délai requis n'a quand même été que de neuf mois. «C'est OK si c'est entre six et neuf mois, a indiqué Mahdi Zammazi, maintenant tuyauteur industriel chez Mécanitec. C'est acceptable

nº 332 du 9 au 22 août 2018

parce que nous avons des jobs là-bas en Tunisie. On ne peut pas couper le même jour et rentrer ici». En vertu des nouvelles règles, les qualifications correspondantes à un besoin pour l'économie du Québec seront priorisées. La connaissance du français sera également un important facteur qui sera considéré.


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