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Libye : L’atrocité prend ses quartiers Kadhafi persiste et signe

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Histoire(s) de la Journée de la femme

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Sommaire

Libye : L’atrocité prend ses quartiers

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Kadhafi persiste et signe

Égypte : Le premier vrai gouvernement de l’après Moubarak

10 Ottawa : Nouveaux

outils pour saisir les avoirs de Moubarak et Ben Ali Québec : Démocratie et tireurs de ficelles

LE RÉEL ET LE VIRTUEL Jamais on ne cessera de s’étonner de cette curieuse propension de l’être humain, pourtant éternellement recommencée, de céder à ses perceptions plutôt que de rechercher le vrai et partant, de se créer un monde virtuel et d’inventer des faits lorsque le monde réel s’obstine à ne pas ressembler à ce que l’on voudrait qu’il soit.

Éditorial

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L'histoire de la Journée de la femme

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Soccer : Algérie-Maroc répond Gerets à la radio algérienne Editeur : Abdelghani Dades. Administration Gestion Rachid Najahi. Rédaction : Jalal Bouzrara, Hassan Boutabssil, Narjisse El-Bakkali, Radouane Bnou-Nouçair, Jamila Bourmaki, Zahira EL Wahid Megherbi Publicité : Amine Benjelloun, Hassan Boulal Rachid Najahi. Conception et Réalisation Graphique : Rachid Najahi,

Nous n’irons pas jusqu’à penser que ce grand désordre des idées et des images est voulu – quoique; voir à ce sujet l’article publié en page 19 de ce numéro; certaines informations et analyses pourraient le laisser croire – mais un constat s’impose : face à cette situation que d’aucuns décrivent comme le «triomphe» de l’information libérée, on se retrouve très exactement dans une situation de désinformation totale, extrêmement pernicieuse et préjudiciable puisqu’elle anesthésie tout sens critique, empêche tout réalisme et réduit toute capacité - en faisant prévaloir l’accessoire, les apparences et les fausses évidences - d’aller à l’essentiel, de penser juste et d’agir juste. En conséquence, on ne sait plus qui croire ni quoi penser. Le risque est réel que cette confusion finisse par aggraver le désenchantement citoyen qui traverse le monde et dont le résultat le plus patent, outre le discrédit et l’opprobre jeté sur tout ce qui ressemble à un politicien, réside dans ce rejet de l’expression première de la démocratie; la participation civique. Est-il nécessaire de dire que cette démission fait le lit de tous les aventurismes, qu’il ouvre la voie devant la tentation du vide, de la rupture et de la violence?

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Les Lions sont "prêts"

Les évolutions récentes dans le monde, combinées à la facilité offerte par Internet de partager ces mondes imaginés en les diffusant à l’échelle de la planète, ont produit une profusion de Meilleurs des mondes et de Mondes apocalyptiques, aussi éloignés l’un que l’autre des réalités qu’ils prétendent décrire.

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La sagesse commanderait certainement plus de circonspection. Sur le terrain Dans le monde arabe par exemple; hormis la dramatique exception de la Libye; dans les cas - au prix d’un soulèvement populaire - de la Tunisie (avec l’annonce de l’élection d’une Constituante) et de l’Égypte (qui vient de

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se doter d’un premier vrai gouvernement post-Moubarak); comme dans le cas du Maroc(avec le travail de mémoire mené par l’IER, le nouveau code de la famille et la réforme du code de la nationalité, la création de l’INDH pour lutter contre l’exclusion et la précarité et la réflexion en cours sur la gestion territoriale); il serait aussi irresponsable de ne pas voir que des projets de société sont en trains de se mettre en place que d’oublier que beaucoup reste à faire. Dans ces trois pays en effet, l’enseignement reste de médiocre qualité, l’accès aux soins difficile, la pauvreté largement répandue, le système de répartition des revenus en panne, la corruption comme le népotisme trop présents; il reste également des réformes institutionnelles, des partis politiques agonisants à ranimer, etc. etc. etc. Autant de maux dont les remèdes ont un nom : action citoyenne active. Et aussi vrai que la citoyenneté ne doit pas attendre la démocratie, l’action citoyenne active ne réside pas seulement dans l’action revendicative et les manifestations. Nous avons à cet égard, le plus grand respect et la plus grande admiration pour tous ces québécois et canadiens, jeunes et moins jeunes, d’origines tunisienne, égyptienne (et surtout libyenne) qui, pour un temps ou pour longtemps, ont rejoint leurs pays d’origine pour agir, sur le terrain, face à la réalité et non pas dans la virtualité, et peut-être faire avancer les choses et influer sur le cours de leur évolution. Ici aussi… Dans le cas de nos communautés originaires du nord de l’Afrique, il convient de dire que, ici aussi, quel que soit l’attachement que nous puissions avoir pour nos pays d’origine, nous avons aussi une citoyenneté à assumer activement. Nous nous sommes tous jusqu’à présent complus à souligner ce qui ne marche pas dans la société dans laquelle nous vivons. Peut-être devrions-nous maintenant regarder aussi ce qui marche; faire la balance; puis nous engager dans l’action citoyenne sans plus nous réfugier dans les discours virtualisés, ce qui pourrait nous permettre, assurément, de contribuer à faire avancer les choses et influer sur le cours de leur évolution. Au moment ou l’on parle d’élections imminentes, il faudrait au moins y penser.

Abdelghani Dades


Participation

PRIX DE LA CITOYENNETÉ CANADIENNE 2011

GALA D'EXCELLENCE DU REPAF

Au service de la communauté

Hommages aux bénévoles exceptionnels

Jason Kenney, ministre de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme invite tous les Canadiens de présenter des candidatures en vue de l’attribution du Prix de la citoyenneté du Canada.

aidant les nouveaux arrivants à s'intégrer, nos citoyens excep tionnels ont donné l'exemple, en démontrant qu'être un bon citoyen con siste également à rendre service à sa communauté et à sa société."

Cette récompense rend hommage aux Canadiens qui ont fait des efforts remarquables pour promouvoir les droits et responsabilités des citoyens canadiens. Elle vise également à souligner les contributions exceptionnelles de Canadiens qui ont facilité l'intégration à la société canadienne des nouveaux arrivants.

Appel à candidatures Le Prix de la citoyenneté du Canada est décerné aux Canadiens pour le travail qu'ils ont effectué à titre de bénévoles. Un comité, composé de juges de la citoyenneté des quatre coins du Canada, sélectionnera les lauréats, dont les noms seront annoncés au cours de la Semaine de la citoyenneté du Canada, soit du 17 au 23 octobre 2011. Chaque lauréat recevra une broche en or représentant la feuille d'érable et un certificat signé par le ministre.

"Le Prix de la citoyenneté du Canada sera décerné aux personnes qui contribuent à l'enrichissement de l'histoire canadienne en faisant la promotion de la valeur de la citoyenneté auprès de tous les Canadiens et en ayant un effet très important dans la vie des nouveaux arrivants au Canada", a affirmé le ministre Kenney. "Grâce à la gentillesse et à la générosité dont ils font preuve en

Pour obtenir un formulaire de mise en candidature et de plus amples renseignements sur le Prix de la citoyenneté du Canada, consulter le site Web de Citoyenneté et Immigration Canada à l'adresse suivante : www.cic.gc.ca/ prixdelacitoyennete. Les candidatures et tous les documents justificatifs doivent être envoyés d'ici le 13 mai 2011, le cachet de la poste en faisant foi.

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Le gala d’excellence 2011 du REPAF aura lieu le samedi 16 avril prochain à Montréal. Au cours de cette cérémonie, qui est désormais une tradition bien établie, l’association distinguera des personnalités qui se sont distinguées par leur action au service de la communauté. Des prix seront remis dans les catégories suivantes : * Entrepreneur de l'année * Professionnel de l'année * Citoyen socialement engagé * Citoyen politiquement engagé * Entreprise championne de la diversité * Champions du mentorat

* Hommage

À cette fin le REPAF invite le public à soumettre les candidatures de «gens d’action impliqués dans leur milieu» et «méritant d’être reconnues pour leurs réalisations concrètes». Pour soumettre ou référer une candidature, remplissez la fiche d’inscription disponible au www.repaf.org et retournez le tout dûment complété au plus tard le 16 Mars 2011, 17 h. Information complémentaires: info@ repaf.org / www.repaf.org / T : 514-244-6158

PROFILAGE RACIAL

Une journée de réflexion La Direction du poste de quartier 30, en collaboration avec l’arrondissement Villeray/St-Michel/Parc extension, le Centre de santé et des services sociaux de St-Michel et St-Léonard, la Commission scolaire de Montréal, ainsi que ses divers partenaires communautaires, est fière de vous convier à une journée de réflexion sur la notion du profilage racial. Cette rencontre d’échanges aura lieu le jeudi 10 mars 2011 de 8 h à 16 h à la Maison du citoyen située au 7501 rue François-Perrault à Montréal. Cette journée permettra selon ses organ-

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isateurs, «de réfléchir, tous ensemble, à des pistes de solutions et de nous donner les moyens pour réaliser les objectifs retenus à l’issue de ces réflexions». «Des conférenciers d’expérience dans la matière ainsi que des intervenants qui œuvrent auprès des personnes issues des communautés culturelles viendront partager leurs connaissances et guider notre recherche de solutions pour faire de notre quartier, un quartier en santé à tous les niveaux, où il fait bon de vivre» précise également le communiqué.


8 mars

JOURNÉE DE LA FEMME 2011

De Buenos Aires à Tokyo... la Journée de la femme 2011 a donné lieu mardi écoulé, à de nombreuses manifestations à travers le monde. Florilège.

décidé de rebaptiser des rues symboliquement, mettant des panneaux au nom de Simone de Beauvoir ou Françoise Dolto.

-En France, le gouvernement a annoncé qu'il allait présenter un plan d'action en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes à la fin du mois de mai, avec des mesures qui concerneront notamment la Fonction publique. La ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot, souhaite notamment y inclure des propositions d'un rapport de la députée UMP Françoise Guégot, qui préconise de réserver à terme 40% des postes de direction aux femmes dans la Fonction publique. Dans plusieurs villes de l'hexagone, des associations ont

-En Italie, une commission du Sénat doit adopter un projet de loi obligeant les entreprises à nommer des femmes à au moins 30% des postes de leur conseil d'administration. -En Turquie, plusieurs milliers de femmes ont manifesté pour dénoncer les "crimes d'honneur" et les violences dont elles font l'objet dans leur pays. -En Grèce, où l'emploi des femmes est frappé de plein fouet par la récession

(17% de femmes au chômage en novembre contre 11,6% d'hommes), une association féministe a organisé un flash mob "trois minutes sans femmes" sur la place centrale d'Athènes. -Au Japon, la plus importante société de courtage financier, Nomura, a profité du 8 mars pour annoncer la nomination d'une femme comme directeur financier, une première. -En Argentine, un sit-in devait avoir lieu devant le Congrès à Buenos Aires pour "celles que personne n'écoute" en référence aux femmes victimes de violences conjugales qui n'arrivent pas à

faire enregistrer leurs plaintes auprès de la police. -Au Venezuela, un char dédié aux "héroïnes" de l'histoire du pays est prévu dans le défilé carnavalesque de Caracas. -A Londres, la chanteuse Annie Lennox, ancienne égérie d'Eurythmics, célèbre groupe de pop anglais des années 1980, a participé avec les actrices britanniques Cherie Lunghi et Michelle Ryan à une marche le long des rives de la Tamise qui s'est terminée par un rassemblement sur le Millenium Bridge.

L'histoire de la "Journée de la femme - Le 8 Mars 1910 à Copenhague une confédération internationale de femmes socialistes de tous les pays ont créé cette journée en vue de servir à la propagande du vote des femmes. - Le 8 Mars 1914 les femmes réclament le droit de vote en Allemagne et qu'elles obtiendront le 12 Novembre 1918. - Le 23 Février 1917 (calendrier Grégorien) correspondant au 8 Mars dans notre calendrier (Julien) à Saint Petersburg des ouvrières manifestent dans la rue pour réclamer du pain et le retour de leurs maris partis au front. Au passage, l'ordonnance du 21 Avril

1944, accorde le droit de vote aux Femmes Françaises, qu'elles exerceront pour la première fois le 20 avril 1945 pour les élections municipales. (Un siècle de retard sur les hommes qui votent en France depuis 1848). Le droit de se faire élire pour les femmes n'est que très théorique et symbolique en ces années la. -Le 8 Mars 1948 en France 100.000 femmes pour ce jour de gloire défilent à Paris de la République à la statue de Jeanne d'Arc. Dans de nombreuses villes de France cette manifestation est relayée (5000 femmes à LYON, 30000 à Marseille)

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-Les Américains essayent de récupérer la paternité de la date pour le Woman Day suite à une grève féminine du 8 Mars 1857, mais cette grève à New York est un mythe qui n'a jamais existé, mais ils se sont servis de ce mythe pour choisir la date du 8 mars. -1971, La Suisse accorde le droit de vote aux Femmes -Les Nations Unies ont commencé à observer la Journée internationale de la femme le 8 mars 1975 -En France c'est en 1982 que le gouvernement socialiste instaure le caractère officiel de la célébration de la journée de

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la femme le 8 Mars. Mais force est de constater qu'en France cette journée n'a plus un caractère protestataire... -Le 8 Mars 1986, au Chili cette journée a fait l'objet d'une manifestation violemment réprimée et le même jour à Washington 100000 personnes manifestaient contre la volonté des conservateurs de supprimer le droit à l'avortement. -En 1998, en Union soviétique le 8 mars est choisi pour lancer le premier concours de beauté.... (sic) -Le 8 Mars 2001, lancement du site WEB permanent sur la Journée de la femme afin de conserver une trace de tout ce qui s'est dit et fait pour la condition des Femmes.


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8 mars

Appel

Musulmans citoyens pour les droits des femmes 80 citoyens de foi, de culture ou d’héritage musulman, ont initié ce 8 mars 2011, l’appel intitulé «Musulmans citoyens pour les droits des femmes» par lequel ils dénoncent «toutes les formes, physiques ou morales, de violences faites aux femmes». «Des violences, rappellent-ils, qui touchent tous milieux sociaux et culturels». Les auteurs de l’initiative appellent chaque citoyen à les rejoindre en signant cet Appel dont voici le texte : « Depuis le début du XXème siècle, le 8 mars est dédié à la progression des droits des femmes et de la notion d’égalité. Ce 8 mars 2011, depuis la France, des citoyens de foi, de culture ou d’héritage islamique contribuent à ce combat citoyen pour l’égalité et contre le sexisme. Nous considérons que ce combat concerne toute la société et que, dans un même élan, toutes ses composantes et spécificités doivent se mobiliser. -Nous affirmons, haut et fort, que rien dans notre croyance, notre pratique ou notre héritage islamique ne justifie que l'on discrimine quelqu’un en raison de son genre. -Nous condamnons ainsi toutes les discriminations, notamment à l’emploi et

aux salaires, dont les femmes sont victimes. Nous dénonçons toutes les formes de violences faites aux femmes, qu’elles soient physiques ou morales. Des violences qui touchent tous milieux sociaux et culturels. -Nous considérons que l’égal accès à toutes les formes du savoir est une des conditions premières de l’égalité. Toute remise en cause est inacceptable. -Nous déclarons que personne n’a le monopole des luttes pour les droits des femmes qui concernent chacune et chacun. -Nous observons que le sexisme n’est pas le propre de certaines populations et que les quartiers populaires n’en ont pas l’exclusivité, contrairement à ce qu’affirment bien des discours ambiants qui se complaisent à enfermer les hommes musulmans dans des caricatures machistes, et à désigner les musulmanes comme victimes exclusives de ces comportements. -Définitivement, nous voulons sortir de ce paradigme et de ces logiques de confrontations. -Nous affirmons ici que le divorce comme la contraception sont des droits.

De même que le choix de son conjoint. Et plus généralement, nous déclarons que les choix de vie individuels doivent être respectés. -Nous dénonçons les amalgames qui, par méconnaissance ou par instrumentalisation, sont faits entre certaines traditions et notre héritage islamique. Nous condamnons avec vigueur la pratique de l’excision qui n’est, en rien, une prescription religieuse et appelons à la combattre.

Montréal : Petites-Mains célèbre la femme

En présence Madame Kathleen Weil - Ministre de l'Immigration et des Communautés Culturelles du Québec, mercredi 9 mars, PETITES-MAINS mettait le courage et la réussite des femmes à l’honneur. Petites-Mains est une entreprise d’insertion qui aide les personnes dans le besoin, spécialement les femmes immigrantes, à intégrer le marché du travail et à vivre en dignité dans la société. De nombreuses personnalités, dont Monsieur Gerry Sklavounos Député provincial de Laurier-

Dorion, Madame Anie Samson Mairesse de l'Arrondissement de Villeray—Saint-Michel—ParcExtension, Madame Mary Deros Conseillère de la Ville au district de Parc-Extension, étaient présentes pour souligner la réussite des femmes de PETITES-MAINS en parcours d’insertion. Au programme : accueil des invités autour d’un cocktail aux couleurs du monde préparé par le Café-Resto L’Inter-Mission, discours des invités, remise des certificats aux femmes, témoignages et présentations artistiques.

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- Nous affirmons l’égalité et l’égale dignité de tous les êtres humains, quels que soient leur sexe, leurs origines, leur religion ou leur mode de vie. C’est l’esprit qui nous anime.» Pour signer cet appel : http://www.respectmag.com/2011/03/07/ signez-lappel-musulmans-citoyenspour-les-droits-des-femmes-4974


Monde

Libye : L’atrocité prend ses quartiers Kadhafi persiste et signe Dans son dernier discours en date, le colonel Mouammar Kadhafi a maintenu que la révolte populaire qui déchire la Libye depuis la mi-février est l'œuvre d'Al-Qaïda. Il réitère en outre qu'il ne peut démissionner, puisqu'il n'a pas de pouvoir réel, et qu'il se battra jusqu'au bout. Le leader libyen, qui est au pouvoir depuis 1969, s'adressait à plusieurs dizaines de ses partisans rassemblés dans une salle de Tripoli pour célébrer le lancement des comités révolutionnaires, qu'il dit être les véritables dépositaires du pouvoir dans le pays. « Quand les comités révolutionnaires décident quelque chose, cela devient la loi et est appliqué par tous les Libyens. Personne ne peut déclarer la guerre ou la paix à moins que les comités révolutionnaires l'aient décidé », a dit Mouammar Kadhafi. « Mouammar n'a pas véritablement le pouvoir de démissionner ». Le colonel Kadhafi, âgé de 69 ans, a profité de son allocution, souvent interrompue par des chants patriotiques scandés par le public, pour inviter les Nations unies à dépêcher une mission d'enquête en Libye pour établir les véritables faits. Il soutient que les reportages des médias étrangers sont truffés de faussetés. « En autant que nous soyons concernés, rien ne s'est produit », a dit le colonel Kadhafi. « Il est curieux que le monde reçoive des nouvelles de correspondants et de chaînes de télévision qui ne sont pas présentes en Libye ». Contre attaque Sur le terrain, les forces armées fidèles au colonel Khadafi ont contre-attaqué la ville portuaire de Brega, à environ 700 km au sud-est de Tripoli. La ville abrite un ter-

minal pétrolier, une raffinerie de pétrole, une usine de liquéfaction de gaz et un aéroport international. Un responsable des installations pétrolières à Brega, Ahmed Jerksi, a raconté à Associated Press, que la ville a été reprise à l'aube par les forces progouvernementales, sans qu'aucun coup de feu ne soit tiré. La télévision nationale a dit peu après que les loyalistes ont pris le contrôle de l'aéroport et du port. Les insurgés avaient cependant affirmé qu'ils étaient parvenus à repousser l'attaque et à garder le contrôle de cette ville, qui se trouve entre Syrte, toujours aux mains des loyalistes, et Benghazi, passée depuis plusieurs jours déjà aux mains de l'opposition. Des témoins rapportent aussi que des avions de chasse ont bombardé l'important dépôt de munitions situé près de la ville d'Ajdabiya. Le résultat de cette frappe n'est pas connu. L'endroit a été visé à plusieurs reprises depuis le début de la révolte, mais les pilotes ont raté leur cible ou ont refusé d'exécuter les ordres et se sont éjectés de leur appareil. Cette attaque pourrait signaler le début d'une contre-offensive plus imposante dans l'est du pays, où les villes les plus importantes sont rapidement tombées l'une après l'autre aux mains de l'opposition. La région abrite l'essentiel des ressources du pays en pétrole et en gaz et constitue à ce titre une source de revenus cruciale pour celui qui les contrôle. Jusqu'à nouvel ordre, le colonel Kadhafi contrôle fermement la capitale, où habitent plus de 1,5 des 6,5 millions de Libyens.

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Situation dramatique à la frontière tunisienne Le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR) a lancé mercredi un nouvel appel pour que des « centaines d'avions soient affrétés » pour évacuer les milliers de travailleurs étrangers qui se pressent au poste-frontière de Ras Jedir, qui sépare la Libye de la Tunisie. - Mes collègues sur le terrain me disent que sur des kilomètres et des kilomètres, à perte de vue, une foule se presse pour traverser », a dit à l'Agence FrancePresse Sybella Wilkes, porte-parole du HCR. « Ils sont dehors par un froid glacial, sous la pluie et beaucoup d'entre eux ont déjà passé trois ou quatre nuits à la belle étoile. C'est vraiment le chaos. En Égypte, quelque 77 320 personnes sont déjà passées et à peu près pareil, peut-être 10 000 de plus, ont pu passer en Tunisie » a-t-elle précisé. Selon Mme Wilkes, « près de 150 000 personnes ont fui la Libye » ces derniers jours. - Plus de 20 000 personnes attendent du côté libyen » de la frontière, a pour sa part déclaré à l'AFP le colonel Moez Dachraoui, qui dirige l'opération d'accueil des réfugiés au poste-frontière de Ras Jedir. Selon lui, 81 000 réfugiés sont arrivés à Ras Jedir depuis le 20 février dont 31 000 Égyptiens. « Si ça augmente, on va avoir une catastrophe humanitaire, surtout du point de vue sanitaire », a-t-il affirmé. « L'envoi des réfugiés vers leur pays (d'origine) est très lent, surtout dans le cas des Égyptiens ». Selon le colonel Dachraoui, un camp militaire a été monté à 7 km du poste de Ras Jedir, d'une capacité d'accueil de 10 000 personnes, mais il

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est déjà arrivé à saturation. La France a déjà répondu à l'appel du HCR. Le ministère des Affaires étrangères a annoncé mercredi qu'il va utiliser des rotations d'avions gros porteurs et un navire pour évacuer vers l'Égypte, d'ici une semaine, au moins 5000 travailleurs égyptiens réfugiés à la frontière tunisolibyenne. Des ressortissants d'autres pays ont moins de chance. Le Bangladesh a demandé mercredi à ses milliers de ressortissants qui travaillent sur des chantiers de construction libyens de rester dans ce pays. Dacca admet ne pas avoir les moyens de les rapatrier. Sur les quelque 60 000 Bangladeshis qui travaillaient en Libye, 7500 seraient parvenus à fuir par leurs propres moyens. Sources : Radio-Canada.ca avec AFP, Associated Press, Reuters, Al-Jazira et BBC


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Monde

Le premier vrai gouvernement de l’après-Moubarak Un nouveau gouvernement égyptien dirigé par Essam Charaf, purgé de plusieurs figures de l'ère Moubarak comme l'exigeaient les militants prodémocratie, a prêté serment cette semaine devant le chef du Conseil suprême des forces armées, le maréchal Hussein Tantaoui. Six ministères ont été renouvelés, dont les trois portefeuilles-clés de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de la Justice. Nabil al-Arabi, un diplomate de carrière, remplace Ahmed Aboul Gheit, un baron de l'équipe du président déchu, à la tête de la diplomatie. Le général Mansour al-Issaoui a été nommé à l'Intérieur en remplacement de Mahmoud Wagdi, et l'ancien procureur général et Mohammed elGuendi à la Justice. Lors d'une allocution télévisée, M. Charaf a appelé les jeunes ayant lancé le soulèvement populaire contre le régime de Hosni Moubarak à aider à la transition. «Nous demandons aux jeunes de par-

ticiper socialement et économiquement comme ils l'ont fait politiquement», a-t-il dit, en affirmant que le gouvernement tirait sa légitimité et sa force du peuple. «Le gouvernement assure de son engagement entier envers les traités et conventions internationaux», a-t-il par ailleurs affirmé, en allusion notamment au traité de paix avec Israël. Le nouveau ministre des Affaires étrangères a fait partie de l'équipe qui a négocié la paix avec Israël en 19781979. L'Égypte et la Jordanie sont les seuls pays arabes à avoir signé la paix avec l'État hébreu. Ancien ambassadeur à l'ONU, diplomate respecté et spécialiste de droit international, M. Arabi, 75 ans, figurait sur une liste de 25 noms proposés par une coalition de mouvements de jeunes ayant initié la révolte contre Hosni Moubarak, qui a démissionné le 11 février sous la pression populaire. Le nouveau ministre de l'Intérieur, Mansour al-Issaoui, s'est engagé

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dimanche à faire le maximum pour «rétablir la sécurité et la stabilité» et à prendre «toutes les mesures nécessaires pour rétablir la confiance entre le citoyen et le policier». Les policiers avaient déserté les rues d'Égypte quelques jours après le début du soulèvement. Ils reviennent peu à peu à leur poste, mais la situation n'est toujours pas revenue à la nor-

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male. M. Charaf est une personnalité populaire parmi les jeunes militants prodémocratie. Nommé jeudi en remplacement d'Ahmad Chafic, démissionnaire, il s'est rendu le lendemain sur l'emblématique place Tahrir, devenue le symbole de la «révolution», où il a été acclamé par une foule enthousiaste.


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Monde

Manifestations au Maroc Plusieurs sit-in ont été organisés dimanche 6 mars dans plusieurs villes du Royaume. Les manifestants scandent presque tous les mêmes slogans que lors des précédentes marches et exigent des réformes.

■ Un sit-in non autorisé qui avait été organisé à Tanger par près de 150 personnes, a été dispersé par les autorités quand des fauteurs de troubles allaient vandaliser des biens publics, indique l’agence Maghreb Aarabe Presse.

■ A Rabat, moins de 300 personnes s’étaient rassemblées dimanche place de la poste pour manifester. Le rassemblement avait pris fin vers 18h30.

■ Quelques dizaines de membres de Jamaat Al Adl Wal Ihssane, ont manifesté également pacifiquement à Marrakech, sans qu’aucun incident ne soit enregistré.

■ Environ 2000 personnes ont manifesté à Casablanca, lors d’un sit-in dominé par les sympathisants de Jamaat Al Adl Wal Ihssane.

■ A Tétouan et Essaouira, plusieurs centaines de personnes ont organisé dimanche des manifestations, qui se sont dispersées dans le calme.

Comité de soutien au Mouvement marocain du 20 février à Montréal Montréal, le 6 mars 2011 – Nous souhaitons informer les médias publics que nous avons mis sur pied un comité de soutien pour appuyer la jeunesse marocaine et tous les acteurs de changement au Maroc dans leur quête de démocratie, de liberté et de justice sociale. De ce fait, le Comité adopte l’intégralité des revendications du Mouvement marocain du 20 février. Pour exprimer notre solidarité à l’égard du Mouvement, nous avons tenu trois sit-in les 20 et 27 février ainsi que le 6 mars derniers devant le consulat du Maroc à Montréal. Plusieurs autres activités de soutien suivront.

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En attendant des jours meilleurs pour les perspectives d’emploi dans notre pays d’origine, la révolution est en train de donner ses fruits, la liberté d’expression a pris place. Un nouveau vent souffle désormais sur la Tunisie du 14 janvier 2011. Chers compatriotes, c’est de vive voix et de sentiments très forts que je vous écris ces quelques mots pour une meilleure utilisation de nos qualités.

Nous tenons ainsi à vous informer qu’un sitin se tiendra devant le consulat du Maroc le dimanche 20 mars 2011 à 12 h ; en parallèle avec la marche qui se tiendra le même jour au maroc. Nous invitons la population à nous rejoindre pour revendiquer la dignité, la justice et la démocratie au Maroc. Source : Comité de soutien au Mouvement marocain du 20 février à Montréal Renseignements : Assou Esalhi, coordonnateur du comité esalhi.assou@gmail.com Tel : (514) 501-8589

Lettre aux tunisiens du monde

Nous appelons tous citoyens tunisiens résidents à l’étranger de faire preuve de sagesse, d’humilité, de patriotisme, et de réflexion mure par rapport à ce qu’il se passe actuellement en Tunisie. Par ces conseils, nous vous invitons à collaborer collectivement et à prendre des décisions d’une manière lucide et solidaire tout en évitant les querelles et les haines découlant de l’ancien régime. Chaque personne est responsable de ses actes, arrêtons de fustiger nos consulats, nos ambassades,

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nos diverses représentations, et pour chaque demande, il faut s’adresser aux dirigeants de notre mère patrie. Chers compatriotes, plusieurs ont paniqué à cause de la démission de plusieurs ministres au gouvernement transitoire alors que la raison est belle et bien simple, comme l’a mentionné monsieur Béji Kaid Essebssi, premier ministre, ceux qui sont dans le gouvernement transitoire ne devront pas se représenter aux élections générales. Nous aimerions attirer votre attention, qu’à part Mr Ghannouchi, ancien premier ministre démissionnaire, tous les autres démissionnaires seront candidats aux prochaines élections. Nous demeurons toujours soutiens de la révolution et le meilleur est sans doute à venir… M. Guettat


Politique

M. Daniel Petit Secrétaire parlementaire du Ministre de la Justice et Procureur Général du Canada :

«Le Canada apportera son soutien aux transitions politiques en cours» Le gouvernement du Canada vient de déposer un projet de loi qui lui permettra de saisir plus facilement les actifs de dirigeants ou d'ex-dirigeants étrangers réputés répressifs et corrompus qu'ils pourraient détenir au Canada (voir encadré ci-dessous) M. Daniel Petit Secrétaire parlementaire du Ministre de la Justice et Procureur Général du Canada, répondant aux questions de notre collaborateur Wahid Megherbi, explique les tenants et aboutissants de cette démarche qui intervient dans la foulée des événements intervenus depuis décembre dernier, notamment en Tunisie, en Égypte et en Libye. Entretien réalisé par Wahid Megherbi Wahid Megherbi : Quelle est la position du Canada sur la situation en Lybie ? M. Daniel Petit : La situation en Libye préoccupe grandement le gouvernement canadien ; nous avons pris une position claire et ferme lors des premiers jours de la révolte populaire. La fermeture de notre Ambassade à Tripoli a été, également, prise pour nous démarquer du régime de Kadhafi. Le gouvernement du Canada a condamné, très tôt, l'usage de la force contre les manifestants innocents et l'abus de pouvoir exercé par les forces de sécurité.

Ces derniers jours, d'autres mesures plus fermes ont été décidées pour se démarquer d`un régime qui commet des exactions graves contre les populations civiles car nous considérons de tels actes comme atroces. Qu'en est-t-il exactement de ces mesures ? Les lois can adiennes permettant le gel des avoirs des gens liés à des régimes corrompus ne sont pas adaptées aux situations actuelles ; c’est pour cette raison que le gouvernement a déposé un projet de loi facilitant ce processus. Cette loi permettrait au gouvernement de geler immédiatement les biens des personnes incriminées. Ce gel pourrait durer 5 ans N’importe quel citoyen peut-t-il faire une demande de gel des avoirs? Oui le simple citoyen a la possibilité de faire une demande de gel des avoirs des personnes accusées de crimes et malversations dans leurs pays d'origine quelque soit la responsabilité ou la fonction politique qu’il occupait. La loi sur l’entraide juridique a fixé les règles permettant la concrétisation d'une telle initiative. Il suffit pour cela que le plaignant adresse une requête au Ministre des Affaires Étrangères en étayant sa missive par des preuves susceptibles de conforter ses accusations.

Cette lettre émane des gens qui sont dans l’opposition. Ce gel se limitera seulement aux avoirs bancaires? Le gel concerne les Comptes de banques, les Fiducies et toutes sortes d’achats de Propriétés, Commerces et Immeubles. Les familles apparentées aux personnes incriminées seront également touchées par ces mesures. Comment le Canada peut-il aider ces pays en insurrection à arriver à bon port dans la démocratie? Le Canada est disposé à apporter un soutien économique nécessaire pour réussir la transition politique car nous n’intervenons pas dans la situation intérieure du pays en voie de démocratisation; on est tributaires des événements. Nous appuyons, aussi, toutes les décisions prises par la communauté internationale pour aider ces pays. Quelle est votre position en ce qui concerne les deux grands pays du Maghreb l’Algérie et le Maroc ? L’Algérie est prise avec un autre problème, on ne sait pas vers quelle direction ce pays se dirige. L’opposition va-t-elle déclencher les actions politiques à même de permettre

M. Daniel Petit un changement de régime ou l’armée va-t-elle prendre le pouvoir ? Telles sont les questions que nous nous posons au sujet de ce pays avec lequel nous entretenons une relation économique importante. En ce qui concerne le Royaume du Maroc, nous n’avons pas tellement de renseignements. Nous observons des actions de la société civile qui tendent à apporter une contribution nécessaire pour l’avenir politique et économique du pays. Le Canada encourage ces deux pays à prendre le chemin le plus rapide possible vers une gouvernance démocratique.

Ottawa : Nouveaux outils pour saisir les avoirs de Moubarak et Ben Ali

Le gouvernement Harper a annoncé jeudi 3 mars le dépôt d'un projet de loi qui lui permettrait de saisir plus facilement les actifs de dirigeants ou d'exdirigeants étrangers réputés répressifs et corrompus qu'ils pourraient détenir au Canada.

La décision du gouvernement survient quelques semaines à peine après que les présidents tunisien et égyptien Zine el-Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak, ont abandonné leurs fonctions sous la pression de leur population respective. Le ministre de la Justice, Rob Nicholson, a expliqué que la nouvelle loi permettrait au gouvernement de saisir les avoirs de despotes, de membres de leur famille ou de partenaires d'affaires sans attendre d'avoir reçu des preuves criminelles, comme c'est le cas actuellement.

Pour que cela se produise, le gouvernement du pays d'origine du dirigeant visé devra présenter une demande écrite alléguant que les biens à saisir ont été acquis de façon illégitime. Ottawa y répondra favorablement si la demande répond à trois critères, a expliqué le ministre Nicholson : - les personnes visées occupaient des fonctions importantes au sein de l'État; l'État en question vit une période de troubles politiques; - la mise en oeuvre de la demande est dans l'intérêt des relations internationales. - Les avoirs visés pourront être gelés pour une période de 5 ans, qui pourra être renouvelée au besoin.

Le ministre Nicholson a expliqué que le projet de loi doit permettre à Ottawa de répondre plus rapidement aux demandes de gouvernements nouvellement formés au terme d'une période de turbulence, et qui peuvent donc avoir de la difficulté à fournir les preuves criminelles requises. Ces preuves demeurent néanmoins requises. Avec une telle loi en vigueur, le gouvernement canadien aurait vraisemblablement pu saisir en janvier les avoirs de Belhassen Trabelsi, le beaufrère de l'ex-président déchu Ben Ali. La famille de Trablesi possède notamment une maison évaluée à 2 millions de dollars à Westmount.

Plus tôt cette semaine, le gouvernement Harper a gelé les actifs du dictateur

libyen Mouammar Kadhafi, lui aussi aux prises avec une révolte populaire. Des actifs totalisant plus de 2 milliards de dollars ont été gelés jusqu'ici. Ottawa avait expliqué qu'il a pu agir rapidement parce qu'une décision visant le colonel Kadhafi a été adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Cela ne s'est cependant pas produit pour MM. Ben Ali et Moubarak. Le Bloc québécois a accusé le gouvernement Harper de pratiquer une politique de « deux poids, deux mesures » dans ces dossiers. Le chef bloquiste Gilles Duceppe soulignait que l'Union européenne avait par exemple réagi rapidement pour saisir les avoirs de Ben Ali et de sa famille.

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Points de vue

Québec : Démocratie et tireurs de ficelles La société québécoise se trouve actuellement confrontée à un dilemme qui met en jeu son avenir politique. Mais comme d’habitude, l’agitation médiatique environnante empêche le citoyen d’en prendre conscience. Le PLQ et son Secrétaire Général écorchés Les libéraux qui gouvernent présentement au Québec ont vu leur image ternie par une succession d’incidents :

M. Jean Charest

- L’existence de dissensions internes de plus en plus nombreuses mais dissimules derrière un discours démagogique de plus en plus maitrise par un parti qui en a souvent recours ; - La mauvaise gouvernance qui a atteint son apogée avec l’adoption d’un budget excessivement déficitaire ; - Les scandales de corruption qui ont écorché non seulement les mairies proches du parti mais aussi et surtout le PLQ lui-même ;

Mme Pauline Marois

- La ridicule Commission d’enquête Bastarache qui a englouti des millions de dollars du contribuable pour un show médiatique inutile où Jean Charest a voulu se montrer plus malin que tout le monde mais qui n’a fait qu’écorcher encore plus une image largement ternie. Qui succèdera au PLQ ? De toute cette agitation, est né un mécontentement populaire qui n’a fait que s’accentuer avec le temps. Ceci s’est accompagné d’une chute vertigineuse mais logique de Jean Charest et de son parti dans les sondages.

M. François Legault

Et c’est au moment de penser à l’éventuelle succession de ce parti que les québécois ont commencé à prendre conscience de leur dilemme politique latent : qui pourrait succéder à Jean Charest et au PLQ?

Par Radouane Bnou-Nouçair

En effet, toutes les figures charismatiques ayant quitte la scène politique pour une raison ou une autre, le Québec s’est retrouve avec un PLQ et un Jean Charest discrédités mais sans alternatives satisfaisantes. Le PQ et Pauline Marois Le PQ aurait pu être une alternative naturelle mais, malheureusement, ce parti s’est embourbé dans ses propres contradictions : - D’abord, son projet souverainiste qui est à l’origine de son existence même, ne fait plus l’unanimité. Pire, il effraie pas mal de partisans et menace les intérêts des tireurs de ficelles, c.à.d. les entreprises et les grands hommes d’affaires qui gravitent autour. - Ensuite, le deuxième problème du PQ, c’est qu’il est dirige par une femme, en l’occurrence Pauline Marois qui, malgré toute son expérience te ses compétences incontestables, se trouve diminue par son statut de femme. Car la société québécoise, fière d’adopter et d’exercer l’égalité Homme-Femme, n’est pas encore prête pour supporter une première ministre. - Enfin, la lutte du PQ pour sauvegarder la langue française en défendant la loi 101 ne fait pas que des sympathisants. L’Anglais, de plus en plus présent au Québec, surtout à Montréal, est difficilement évitable et imposer le français revient à toucher, encore une fois, les intérêts des tireurs de ficelles. François Legault ; La troisième voie ? Face à ce dilemme, les tireurs de ficelles, ceux qui font et d/font les premiers ministres, ont déjà trouvé la parade. Ils ont sorti un lapin de leur chapeau, François Legault, et lui ont fait assimiler leur discours, lui ont fait

connaitre leurs intérêts (qui, de toutes les façons, sont les siens) et l’ont lancé dans le bain de la politique. Bain qu’il connait très bien puisque c’est sur cette base qu’il a été choisi. En excellent démagogue, il a déjà trace les grands axes de sa future campagne électorale : l’éducation, la sante et la dette pour toucher la masse qui va être gavée de promesses dont la plupart ne seront pas tenues. Mais l’important, c’est d’éviter le sujet qui est à la base de toute démocratie : l’égale répartition des richesses ; ce sujet doit rester tabou et François Legaut, assiste des medias aux ordres y veilleront car il ne faut jamais toucher aux privilèges des tireurs de ficelles. Des carottes déjà cuites Dans de telles conditions et dans un tel système, cher citoyen québécois, tu peux discuter, analyser, dire tout haut ce que tu penses tout bas, écrire à Martineau, voter,… Rien n’y fera, ton futur premier ministre s’appelle François Legault. Mais, comme consolation, tu auras l’impression d’avoir choisi librement ton leader dans un pays démocratique. Les méthodes adoptées par les tireurs de ficelles Il ne s’agit pas, ici, de donner un cours sur la question mais il s’agit d’une dernière tentative de convaincre les plus récalcitrants. A ceux là, il est conseille, pour joindre l’utile à l’agréable, de se blottir dans un bon fauteuil et de voir un des deux chefs d’œuvre du cinéma : Le Parrain I; Le bon, la brute et le truand. Mieux que beaucoup de discours, ces films vous donneront quelques ficelles sur les tireurs de ficelles.

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Perspectives

Des Caraïbes à l’Afghanistan, en passant par l’Europe

Quand une respectable fondation prend le relais de la CIA Iran, Chili, Nicaragua… Depuis les années 1950, les guerres « sales » menées par la Central Intelligence Agency (CIA) défraient régulièrement la chronique et, lorsqu’elles sont révélées, font même parfois scandale aux Etats-Unis. En créant la Fondation nationale pour la démocratie, le président Ronald Reagan a doté Washington d’un outil moins voyant et surtout moins controversé que la CIA. Mais dont l’objectif reste le même : déstabiliser, par le financement de leurs oppositions, les gouvernements non amis. « Une grande partie de ce que nous faisons aujourd’hui, la CIA le faisait clandestinement il y a vingt-cinq ans. » L’homme dont le Washington Post rapporte le surprenant aveu, le 22 septembre 1991, s’appelle Allen Weinstein. Historien, il a été le premier président de la National Endowment for Democracy (NED, Fondation nationale pour la démocratie), une association américaine à but non lucratif aux objectifs particulièrement vertueux : promouvoir les droits de l’homme et la démocratie. C’est pourtant d’elle qu’il parle dans sa déclaration. La NED n’existait pas lorsque le même quotidien révéla, le 26 février 1967, un scandale aux répercussions internationales : la Central Intelligence Agency (CIA) finançait, à l’étranger, des syndicats, des organisations culturelles, des médias, ainsi que des intellectuels réputés. On apprenait également dans l’article comment l’argent leur parvenait. Comme nous le confirmera plus tard M. Philip Agee, ancien officier de « la Compagnie », « la CIA a utilisé des fondations américaines connues, mais aussi d’autres entités créées dans cet objectif et n’existant que sur le papier ». Pour réduire la pression, le président Lyndon Johnson demande l’ouverture d’une enquête, même s’il sait que, depuis sa création en 1947, la CIA est mandatée pour ce type d’activité. « Nos hommes politiques ont eu recours à des actions secrètes pour envoyer des conseillers, des équipements et des fonds dans le but de soutenir des médias et des partis politiques en Europe, car, même après la seconde guerre mondiale, nos alliés restaient confrontés à des menaces politiques.» La guerre froide commençait, il s’agissait de contrer l’« influence idéologique » de l’Union soviétique. Dans un certain nombre de cas, les organisations financées ont réussi à affaiblir, voire à éliminer, les opposants aux gouvernements amis de Washington. En même temps, elles ont créé des

espaces favorables aux intérêts américains. Ce travail de sape avait été mis au service de coups d’Etat, comme au Brésil, contre le président João Goulart, en 1964. Le renversement du président chilien Salvador Allende, en septembre 1973, prouvera que la Maison Blanche n’a pas mis fin à ces activités. « Pour préparer le terrain aux militaires, précise M. Agee, on a financé et canalisé les forces d’importantes organisations de la société civile et des médias. Ce fut une copie améliorée du coup d’Etat au Brésil. » A partir de 1975, la CIA est de nouveau l’objet d’une enquête du Sénat des Etats-Unis, notamment pour sa responsabilité dans des complots et des crimes perpétrés contre plusieurs dirigeants politiques à travers le monde (Patrice Lumumba, Allende, M. Fidel Castro). Parallèlement, les progrès réalisés par différents mouvements révolutionnaires en Afrique et en Amérique latine obligent Washington à constater que, si le travail d’infiltration dans les organisations de la « société civile » reste décisif, la voie empruntée n’est pas la bonne. On se rappelle alors que, « pour mener la bataille des idées à travers le monde, l’administration Johnson (...) avait recommandé la mise en œuvre d’un “mécanisme publicprivé” destiné à financer ouvertement des activités à l’étranger». C’est ainsi que l’American Political Foundation (APF) voit le jour en 1979, coalition des partis démocrate et républicain, de dirigeants syndicalistes et de patrons, d’universitaires conservateurs et d’institutions liées aux affaires étrangères. Le modèle est importé d’Allemagne de l’Ouest, où les fondations des quatre principaux partis – connues sous le nom de Stiftung – sont, depuis l’après-guerre, financées par leur gouvernement, comme instruments de la guerre froide. En particulier la Fondation Konrad Adenauer, liée au parti chrétien-démocrate (CDU). Le 14 janvier 1983, le président Ronald Reagan signe la directive NSDD-77. Il y ordonne de mettre en place ce qu’il a annoncé dans un discours devant le Parlement britannique, le 8 juin 1982 : une « infrastructure » pour « mieux contribuer à la campagne globale pour la démocratie». La directive signale qu’il faudra pour cela « coordonner de manière étroite les efforts effectués en politique étrangère – diplomatiques, économiques, militaires – et se mettre en relation serrée avec les secteurs suivants de la société américaine : travail, affaires, universités, philanthropie, partis poli-

tiques, presse (...) ». Sans mentionner la directive, Reagan présente au Congrès une proposition de l’APF intitulée « The democracy program ». Ainsi, le 23 novembre 1983, une loi entérine la création de la NED. Le 16 décembre, durant la « cérémonie » organisée à cette occasion à la Maison Blanche, le président déclare : « Ce programme ne restera pas dans l’ombre. Il s’affirmera avec fierté sous le feu des projecteurs. (...) Et, bien sûr, il sera cohérent avec nos intérêts nationaux . » Quatre organisations constituent le socle de la NED et sont responsables de sa gestion. Le Free Trade Union Institute (FTUI) – branche de la centrale syndicale AFL-CIO, qui prend ensuite le nom d’American Center for International Labor Solidarity (Acils) – existait déjà avant la NED. Les trois autres sont créées ad hoc : le Center for International Private Enterprise (CIPE) de la chambre de commerce, l’International Republican Institute (IRI), du Parti républicain, et le National Democratic Institute (NDI), du Parti démocrate. Les dollars des antisandinistes Bien qu’il s’agisse juridiquement d’une association privée, la NED figure au budget du département d’Etat. Toutefois, son financement est soumis à l’approbation du Congrès. Le gouvernement se dégage ainsi officiellement de toute responsabilité, mais ce statut a un autre avantage stratégique. Pour l’ancien fonctionnaire du département d’Etat William Blum, les organisations « non gouvernementales font partie de l’image et du mythe, (...) elles contribuent à conserver à l’étranger un niveau de crédibilité qu’une agence officielle ne pourrait atteindre ». En octobre 1986 éclate le scandale qui fait vaciller l’administration Reagan : le financement illégal de la lutte contre le gouvernement sandiniste du Nicaragua s’organise depuis la Maison Blanche, notamment grâce au trafic de cocaïne. Coïncidence : coordonnée par le colonel Oliver North, sous la direction du Conseil national de sécurité (Nation Security Council, NSC), toute la structure s’appelle... « The democracy program ». La NED a joué un rôle de premier ordre dans l’opération. Bizarrement, l’enquête se concentre sur le financement de l’appareil militaire des contre-révolutionnaires nicaraguayens – la contra – et s’intéresse moins à cette organisation « non gouvernementale », pourtant supervisée depuis sa naissance, et jusqu’en 1987, par le haut responsable de la CIA Walter Raymond, membre du

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directoire des renseignements du NSC. (…) C’est à partir de 1987, en plein scandale, que la NED commence à agir. Ses dollars achèvent la constitution du front des organisations antisandinistes, dont même la Commission permanente des droits de l’homme (nicaraguayenne) fait partie. Grâce à ce soutien, Mme Violeta Chamorro, candidate de Washington et propriétaire du quotidien « indépendant » La Prensa, arrivera à la présidence en 1990. Toutes les actions des sandinistes en faveur de la population partent en fumée avec la mise en œuvre du modèle néolibéral... Le talent qu’a la NED pour canaliser les fonds, créer des organisations non gouvernementales (ONG), mettre sur pied des manipulations électorales et des campagnes d’intoxication médiatique, doit beaucoup à la grande expérience de la CIA, de la branche du département d’Etat chargée de la coopération (Usaid) et de nombreuses personnalités de l’« élite » conservatrice liée à la politique étrangère des Etats-Unis. Mis à part les moyens terroristes, le gouvernement Reagan utilisera les mêmes méthodes dans les pays d’Europe de l’Est, « croisade non gouvernementale pour les droits de l’homme et la démocratie, d’autant moins impérialiste qu’elle est censée répondre directement aux besoins des dissidents et des réformateurs du monde entier». Dans ces pays du « socialisme réel », la distance entre gouvernants et gouvernés facilite la tâche de la NED et de son réseau d’organisations, qui fabriquent des milliers de « dissidents » grâce aux dollars et à la publicité. Une fois le changement obtenu, la plupart d’entre eux, ainsi que leurs organisations en tout genre, disparaissent, sans gloire, de la circulation. Parmi les victoires historiques revendiquées figure la Pologne. En 1984, la NED distribuait déjà de l’« aide directe » pour y créer des syndicats, des journaux et

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des groupes de défense des droits humains. Tous, cela va sans dire, « indépendants ». Pour la campagne présidentielle de 1989, la NED octroie 2,5 millions de dollars au mouvement Solidarnosc dirigé par M. Lech Walesa, qui arrive au pouvoir cette année-là, en allié puissant de Washington. Si la NED a été conçue dans le cadre de l’arsenal américain de la guerre froide, la chute du bloc socialiste européen est le préambule à son expansion planétaire. Dès lors, grâce aux dollars et à quelques « spécialistes », elle a su s’immiscer dans les processus sociaux, économiques et politiques de quelque quatre-vingtdix pays d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et d’Europe de l’Est. Se mêler des élections est, comme le dit le chercheur Gerald Sussman, « très important pour atteindre les objectifs globaux des Etats-Unis ». La NED et d’autres organismes américains se présentent comme participant à la « construction de la démocratie ». Cependant, souligne Sussman, s’ils « agissent effectivement de manière moins brutale que la CIA jusqu’en 1970, les formes de manipulation électorale auxquelles [ils] se livrent aujourd’hui sont des démonstrations de mise en scène morale et de dramaturgie politique». Au cours des élections de 1990 en Haïti, la NED investit environ 36 millions de dollars pour soutenir le candidat Marc Bazin, ancien fonctionnaire de la Banque mondiale. Malgré cette aide, c’est M. Jean-Bertrand Aristide qui sortit largement vainqueur. Il sera renversé, le 29 septembre 1991, à la suite d’une campagne médiatique, également financée par la NED et l’Usaid. La dictature qui s’ensuivra fera environ quatre mille morts... Au cours de ses dix premières années d’existence, « ce sont ainsi 200 millions de dollars que la NED aura distribués à travers Suite à la page 20


Perspectives

Des Caraïbes à l’Afghanistan, en passant par l’Europe

Quand une respectable fondation prend le relais de la CIA Suite de la page 19 mille cinq cents projets participant au soutien des amis de l’Amérique». Depuis 1998, la NED s’est beaucoup intéressée au Venezuela. « C’est une opération silencieuse contre la révolution bolivarienne, soutient M. Agee. Elle a commencé avec le président [William] Clinton et s’est intensifiée avec [George] Bush fils. Cela ressemble aux actions menées contre les sandinistes, mais sans terrorisme ni embargo économique pour le moment : “promouvoir la démocratie, résoudre les conflits, surveiller les élections et renforcer la vie civique”. » L’avocate américaine Eva Golinger a découvert dans des documents officiels qu’entre 2001 et 2006 plus de 20 millions de dollars ont été remis par la NED et l’Usaid à des groupes d’opposition et à des médias privés vénézuéliens. Le New York Times avait déjà révélé, le 25 avril 2002 – quelques jours après le coup d’Etat avorté contre le président Hugo Chávez –, que le budget de la NED destiné à ce pays avait quadruplé quelques mois avant cette tentative de renversement, sur ordre du Congrès américain. C’est toutefois dans la lutte contre le gouvernement cubain que la NED a montré le plus de constance. Au cours des vingt dernières années, elle aurait investi environ 20 millions de dollars pour promouvoir la « transition démocratique » dans ce pays, sans compter les 65 millions apportés par l’Usaid depuis 1996. Washington insiste sur l’utilité suprême d’élections « démocratiques », mais, de la loi Torricelli (Cuban Democracy Act, 1992) à la loi Helms-Burton (Cuban liberty and democratic solidarity

act, 1996) et à la Commission d’assistance à un Cuba libre (Commission for Assistance to a Free Cuba, mai 2004), les textes officiels précisent clairement que les élus devront lui convenir. La quasi-totalité de ces fonds reste entre les mains d’organisations contre-révolutionnaires aux Etats-Unis et en Europe. Les gouvernements polonais, roumain et tchèque, principalement, perçoivent une bonne part de ce financement, depuis qu’ils mènent la pression internationale exercée sur Cuba. Rien qu’en 2005, la NED leur a fourni 2,4 millions de dollars dans ce but. Elections et affaires doivent aller de pair. C’est ainsi que Washington envisage la démocratie. Le 20 janvier 2004, le président a annoncé durant son discours sur l’état de l’Union qu’il demanderait au Congrès de doubler le budget de la NED afin qu’elle innove dans la « promotion des élections libres, du libreéchange, de la liberté de la presse et de la liberté syndicale au Moyen-Orient ». C’est-à-dire afin que le travail idéologique accompagne l’action militaire. Dans cette région du monde, la présence de la NED était jusqu’alors minime. En 2003, son réseau s’est installé en Afghanistan. Sur son site Internet, on peut lire qu’elle a décidé « d’établir et de renforcer le commerce pour aider à construire la démocratie et l’économie de marché ». Pour préparer le terrain, elle fournit de « l’aide à toute une série d’ONG naissantes ». Avec des objectifs similaires, d’autres ONG sont financées en Irak, particulièrement dans le nord de ce pays occupé. Comme ailleurs, les organisations locales soutenues par la NED en deviennent rapidement dépendantes et, sous la bannière de la « lutte pour la démocratie », elles se mettent à travailler pour un système dont les intérêts coïncident

rarement avec ceux de la population. Une fois par an, ou à la demande, le président de la NED doit rendre des comptes à la commission des affaires étrangères du Sénat américain, un cas unique pour une organisation non gouvernementale. Le 8 juin 2006, M. Carl Gershman (président de la NED depuis avril 1984) a insisté sur l’urgence qu’il y avait à augmenter le budget de l’« aide à la démocratie ». Il soutient qu’en Russie, en Biélorussie, en Ouzbékistan, au Venezuela, en Egypte, les ONG ont besoin de moyens supplémentaires car elles font face à des gouvernements « semi-autoritaires ». Le 7 décembre, il prononcera pratiquement le même discours devant le Parlement européen, durant la conférence « Democracy promotion : The European way ». D’après M. Blum, la philosophie de la NED repose sur l’idée que les sociétés fonctionnent mieux « avec la libre entreprise, la coopération de classes (...), un interventionnisme réduit du gouvernement dans l’économie (...). L’économie de marché est assimilée à démocratie, réformes et croissance ; on vante les mérites des investissements étrangers. (...) Les rapports de la NED insistent lourdement sur la “démocratie”, mais il s’agit seulement des procédures démocratiques minimales, et non d’une démocratie économique, car rien ne doit menacer les pouvoirs établis (...). En résumé, les programmes de la NED sont en harmonie avec les besoins et les objectifs fondamentaux de la mondialisation économique et du nouvel ordre international ». Instrument de la guerre globale Devant l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) en septembre 1989, le président George Bush père

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affirmait que le défi du « monde libre » était de consolider les « fondations de la liberté ». L’année précédente, le Parlement canadien, encouragé par Washington, avait créé une fondation semblable à la NED, portant le nom de Rights & Democracy. En 1992, sur le même modèle, le Parlement britannique a officialisé la Westminster Foundation for Democracy (WFD). Puis vient le tour de la Suède avec le Swedish International Liberal Centre, des Pays-Bas – Fondation Alfred Mozer – et de la France – Fondation Robert Schuman et Fondation Jean Jaurès (liée au Parti socialiste). Le réseau de fondations de la NED prend forme. C’est dans ce cadre qu’a été créée la Democracy Projects Database, qui coordonne quelque six mille projets d’ONG dans le monde. La NED est aussi le cœur du Network of Democracy Research Institutes, auquel participent « des institutions indépendantes liées à des partis politiques, des universités, des syndicats et des mouvements pour la démocratie et les droits humains ». Son objectif est de faciliter le contact « entre les érudits et les militants de la démocratie ». D’autre part, la NED héberge le secrétariat du Center for International Media Assistance, « un projet qui se propose de réunir un certain nombre d’experts en médias avec l’objectif de renforcer le soutien à la presse libre et indépendante dans le monde ». Sur le site Internet officiel du département d’Etat, M. Gershman déclare que toutes ces fondations, personnes et organisations convergent vers la « création d’un mouvement mondial pro-démocratie ». Un « réseau de réseaux » dont la NED constitue le centre. D’autres fondations se sont ralliées à ce projet – la FriedrichEbert-Stiftung d’Allemagne,

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l’Olof Palmes Internazionella Center, de Suède, le Karl Renner Institut, d’Autriche, la Fundación Pablo Iglesias, liée au Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). En 1996, pour justifier l’augmentation du budget de la NED, un rapport particulièrement « éclairant » a été soumis au Congrès : « La guerre globale des idées bat son plein. Les Etats-Unis ne peuvent se permettre de renoncer à un instrument d’une telle efficacité en politique étrangère à une époque où leurs intérêts et leurs valeurs subissent une puissante attaque idéologique de nombreuses forces antidémocratiques dans le monde (...). Ils restent menacés par des régimes communistes tenaces, des néocommunistes, des dictatures agressives, des nationalistes radicaux et des fondamentalistes islamistes. Dans ces conditions, les Etats-Unis ne peuvent se permettre d’abandonner le champ de bataille idéologique à ces ennemis d’une société libre et ouverte. La NED a besoin d’un financement continu, qui constitue un investissement prudent en vue de garantir l’avenir.» Trois ans plus tard, M. Benjamin Gilman, président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, reprendra, dans le même but, la plupart des éléments de ce rapport. Démocratie, élections libres, liberté d’expression... Ce que M. Blum traduit ainsi : « Tout ce qu’on a fait, c’est transférer les nombreuses activités détestables de la CIA à une nouvelle organisation dont le nom sonne bien. La création de la NED est un chef-d’œuvre de politique, de relations publiques et de cynisme.» Hernando Calvo Ospina In Le Monde diplomatique


Arts & culture

Série «Café Agenda 21 de la Culture» pour le Québec

Débat sur la culture et l’inclusion sociale

Cinéma - Festival panafricain du film

«Pégase», un grand prix inspiré

Culture Montréal organise son deuxième « Café A21C », tenu dans le cadre de la démarche initiée par le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine dans le but d'élaborer un Agenda 21 de la culture pour le Québec (A21C). Cette activité aura lieu le vendredi 18 mars 2011 de 9 h à 11 h 30 au Café du Monument-National (1182, boul. SaintLaurent, Montréal).

à l'échelle locale?

Le film « Pégase » du Marocain Mohamed Mouftakir a remporté, le samedi 5 mars, l'Étalon d'or de Yennenga, rapporte l’Agence France Presse. Il s’agit du grand prix du Festival panafricain du cinéma d’Ouagadougou (FESPACO) au Burkina Faso.

• En quoi les arts et la culture font-ils partie intégrante de la vie de quartier et comment peuvent-ils contribuer à souder les communautés?

En présence d’environ 20 000 personnes, M. Mouftakir a reçu en plus du trophée, une somme de 10 millions de FCFA des mains du président burkinabé Blaise Compaoré, lors de la cérémonie de clôture de la 22ème édition du Festival.

• Quel rôle peuvent jouer les organismes communautaires, les écoles de quartier et autres acteurs locaux, notamment en ce qui a trait à la participation et à l'accès culturels?

« Le prix est une fierté, une reconnaissance. C'est encourageant », a déclaré à la presse le cinéaste en remerciant le jury, présidé par l'universitaire gambien Cham M'Baye.

Sous la thématique de la culture et de l'inclusion sociale, cette deuxième rencontre abordera entre autres les liens possibles et existants entre les arts, la culture, la diversité, l'éducation, l’identité, la solidarité sociale, la participation citoyenne et le dialogue intergénérationnel.

Animée par Stéphane Garneau, chroniqueur et animateur radio-télé, cette matinée s'ouvrira par un échange avec Christian Poirier, professeur-chercheur à l'Institut national de la recherche scientifique (INRS), qui jettera les bases en vue des discussions qui auront lieu en deuxième partie de la rencontre.

• Comment faire de la culture une dimension essentielle du développement durable

Informations : www.culturemontreal.ca

Dans la catégorie «longs métrages», dix-huit films étaient en compétition. « Un homme qui crie » du Tchadien Haroun Mahamat Saleh, déjà primé à Cannes en 2010, a remporté l’Étalon d’argent. Tandis que l’Étalon de bronze a été décerné à la comédie sentimentale « Le mec idéal» de l'Ivoirien Owell Brown. Un film déjà souvent récompensé… Déjà nominé en 2010 au Festival « Cinéma Méditerranéen » de Bruxelles, « Pégase » remporte la même année le Grand prix de la 11ème édition du Festival national du film (FNF) à Tanger. Parallèlement, Saâdia Ladib et Majdouline Idrissi y ont remporté le prix du meilleur rôle féminin pour leur interprétation

Mohamed Mouftakir en décembre dernier. Ce premier long métrage de Mohamed Mouftakir est un drame surprenant et original qui se produit dans une campagne marocaine. C’est L’histoire de Rihanna, 20 ans, hospitalisée dans un asile psychiatrique, après avoir été violée par son père qui rêvait d’avoir un fils - qui le fait ainsi incestueusement et fait croire à sa fille qu’elle est enceinte d'un démon et qu’elle est capable de chevaucher un cheval mythique, d’où le titre du film « Pégase ». Ce scénario réellement inspiré, qui sort carrément du classique africain, a totalement convaincu les jurys de Tanger et Ouagadougou. Une autre dimension pour le cinéma marocain Mohamed Mouftakir apporte ainsi, également, une nouvelle couleur au cinéma marocain, qui ne laissera certainement pas indifférents les cinéastes et les cinéphiles.

En plus de cela, le long métrage marocain a été primé, pour la qualité du scénario et de la photographie, au Festival international du film de Dubaï

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Emploi & formation

Intégration en emploi

IntégraTIon Montréal : un projet pour immigrants

formés en technologies de l’information et des communications (TIC) TECHNOCompétences, le Comité sectoriel de main-d’œuvre en technologies de l’information et des communications (TIC), en collaboration avec son partenaire TechnoMontréal, s’attaque aujourd’hui à un double problème : celui du manque de maind’œuvre appréhendé du secteur des TIC et de la difficulté d’intégration des professionnels formés à l’étranger dans ce domaine. C’est ainsi qu’avec son nouveau programme IntégraTIon Montréal, TECHNOCompétences souhaite arrimer les besoins des employeurs du marché montréalais avec ceux des immigrants formés en TIC par la formule « Alternance Travail-Études ».

TECHNOCompétences, nous croyons qu’il est fondamental de s’attaquer à ce problème », soutient Sylvie Gagnon, directrice générale de l’organisation.

25 000 à 30 000 candidats potentiels

IntégraTIon Montréal

Selon les données du Recensement 2006 du Canada, plus de 95 % des immigrants se déclarant programmeurs détenaient un baccalauréat universitaire comparativement à 50 % pour les programmeurs nés au Canada. Les données concernant le Québec de l’Enquête sur la population active de Statistique Canada (2007) sont aussi éloquentes : près de 25 % des nouveaux immigrants qui arrivent au Québec ont une formation pertinente aux TIC. Ensemble, ces personnes représentent un bassin de 25 000 à 30 000 personnes bien scolarisées. Pourtant, un grand nombre d’entre elles ne réussissent pas à se trouver un emploi à la hauteur de leurs compétences. « Il n’est pas rare de voir des professionnels formés à l’étranger en TIC dans des situations de surqualification importante. Chez

Le programme, rendu possible grâce au soutien financier de la Direction régionale de l’Île-de-Montréal d’Emploi-Québec, comprend deux volets : le recrutement d’immigrants formés en TIC et le soutien aux entreprises qui souhaitent les embaucher.

D’un autre côté, nous savons que le recrutement de ressources qualifiées pour les entreprises en TIC est un problème. Selon les données de Service Canada, région du Québec et compilées par TECHNOCompétences, plus de 7 500 postes par année d’ici 2014 sont à pourvoir pour 20 professions liées étroitement aux technologies de l’information et aux télécommunications.

Le programme accorde entre autres une aide financière aux entreprises pour la formation continue des personnes choisies, permettant une mise à niveau de leurs connaissances et compétences sous la formule « Alternance Travail-Études ». Pour prendre connaissance des critères d’admissibilité des entreprises et des candidats, visitez le http://www. technocompetences.qc.ca/integrationmtl.

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La responsable du projet, Martine Lafrance, a travaillé dans le milieu de l’éducation, de l’insertion socioéconomique auprès des immigrants, ainsi qu’en ressources humaines dans le domaine des TIC. Son parcours professionnel diversifié lui confère les compétences nécessaires à l’accomplissement de son mandat chez TECHNOCompétences afin de mener à bien ce projet. TECHNOCompétences TECHNOCompétences est le Comité sectoriel de main-d’œuvre en technologies de l’information et des commu-

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nications (TIC). Sa mission est de soutenir et promouvoir le développement de la main-d’œuvre et de l’emploi dans le secteur des TIC en concertation avec les partenaires de l’industrie, dans ce cas-ci TechnoMontréal. Information : Martine Lafrance, Gestionnaire de projets 514 840-1237, poste 389 ou mlafrance@technocompetences.qc.ca


Économie & emploi

2011; Gouvernement fédéral année de Consultations au Québec l’entrepreneuriat sur la création d’emplois au Québec et la croissance économique Sondage auprès des entrepreneurs d’origine maghrébine 2011 est l’année de l’entrepreneuriat au Québec. Le Ministère du Développement Économique, de l’Innovation et de l’Exportation consulte l’ensemble des institutions économiques et les gens d’affaires afin de contrer le déficit entrepreneurial de la Province. La communauté maghrébine, comme d’autres groupes culturels, a un rôle à jouer dans la création et la reprise d’entreprises au Québec. Pour cela, il est nécessaire de mettre en place des outils et des ressources favorisant la concrétisation de

leurs initiatives. Dans ce but, HEC Montréal réalise une étude sur les pratiques, les acteurs et les ressources des entrepreneurs maghrébins au Québec. Les entrepreneurs d’origine maghrébine sont invités à partager leur expérience en vue de faciliter l’entrepreneuriat de la communauté, en participant à un sondage anonyme à l’adresse suivante : http://ww3.unipark.de/uc/hec_ allali/

Le Premier ministre Stephen Harper a rencontré le 25 février écoulé, des propriétaires d’entreprises et des travailleurs à Vald’Or pour discuter des moyens de créer des emplois et de promouvoir la croissance économique. Cette initiative s’inscrivait dans le cadre de la planification de la prochaine phase du Plan d'action économique du Canada.

« La première priorité de notre gouvernement est de protéger et créer des emplois dans toutes les régions et d’assurer la croissance économique, a déclaré le Premier ministre. Nous continuerons d’apporter la stabilité nécessaire au bien-être économique des familles, des propriétaires de petites entreprises et des entrepreneurs qui travaillent fort en limitant les dépenses, en réduisant le déficit, en éliminant le gaspillage et en gardant les impôts et les taxes à un bas niveau. » 460 000 emplois créés Lancé en 2009, le Plan d'action économique du Canada a contribué à créer plus de 460 000 emplois depuis le mois de juillet de cette

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année-là et a aidé le pays à sortir de la crise économique mondiale plus rapidement et plus vigoureusement que la plupart des autres grands pays industrialisés.

Au Québec, divers projets sont en cours ou terminés dans le cadre du Plan d’action économique. Des projets tels l’agrandissement du Musée national des beaux-arts du Québec, la construction d'un centre de foires à Drummondville et des opérations de reboisement à Chibougamau ont contribué à atténuer les effets du ralentissement économique mondial en permettant aux Canadiens de toutes les régions du Québec de retourner au travail. Pendant la planification de la prochaine phase du Plan d’action économique du Canada, le Premier ministre Stephen Harper, son conseil des ministres et son caucus ont tenu plus de 200 consultations dans des localités, des communautés et des villes du pays pour connaître et solliciter les points de vue des Canadiens et des Canadiennes. Source : Service de presse du CPM


Mouvements

Histoire d'une immigration Nord - Sud

Les Italiens du Maroc La communauté italienne est sans doute l'une des plus petites communautés d'origine européenne installées au Maroc aujourd'hui. Souvent on donne l'impression de connaître cette communauté mais il n'en est rien. On ne semble pas plus avancé avec le salon du livre de Casablanca dans sa 17ème édition 2011 qui vient de fermer ses portes, salon où l'Italie était invitée d'honneur. L'Italien attire les étudiants marocains qui sont aujourd'hui 5000 dans tout le territoire marocain soit le nombre d'étudiants d'espagnol du seul institut Cervantès de Casablanca. Mais n'oublions pas que sur le territoire de l'Italie, qui fête cette année le 150ème anniversaire de sa réunification, il y a 430 mille Marocains dont beaucoup doivent user de l'italien comme première langue étrangère. 460 000 italophones au Maroc Depuis la première ambassade italienne au Maroc en 1875 auprès du sultan Moulay Hassan 1er, racontée par l'écrivain italien Edmondo de Amicis dans son livre fondateur de la littérature de voyage, « Maroc », les Italiens étaient toujours présents sur le sol marocain. Mais les Italiens étaient présents bien avant à travers les marchands génois. N'oublions pas que le Sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah avait fait appel à des maçons génois pour construire des scalas. 1930 : 50 000 italo-casablancais Pour les temps contemporains et aux meilleurs moments de leur présence massive au Maroc, les Italiens étaient cinquante mille personnes rien qu'à Casablanca en 1930, ce qui constituait une population très importante pour l'époque, démographiquement parlant. Les premières vraies vagues d'immigrations italiennes vers le Maroc avaient commencé au début du vingtième siècle sous la poussée de la pauvreté et la famine au sud de l'Europe suite à la guerre et aux catastrophes naturelles dont la sécheresse. Pour le sud de l'Italie, c'est en partie à la suite de la destruction des champs de vigne par l'invasion du phylloxéra. Les Siciliens, ouvriers, travailleurs agricoles, arrivent d'abord en Tunisie avant de commencer à immigrer ailleurs vers l'Amérique et au Maroc quand le travail en Tunisie vint à manquer. Ce mouvement migratoire semble aujourd'hui oublié et n'est presque jamais évoqué face à l'immigration dramatique de l'Afrique vers l'Europe et l'Italie en particulier phénomène qui avait connu une courbe ascendante depuis le début des années 90 du siècle passé. La mémoire humaine est souvent très courte.

2010 : 1000 «survivants» Aujourd'hui cette communauté italienne n'est représentée au Maroc que par un millier d'individus dont 50% d'origine marocaine. Où sont passés les autres ? Les uns seraient retournés en Italie après la deuxième guerre mondiale, retour au bled, beaucoup aussi ont choisi de se faire naturaliser français et de partir en France pour échapper à la discrimination et la vive intolérance française, souvent jugée arbitraire, exacerbée contre les Italiens à cause de la guerre et la période fasciste. Et puis il y a ceux, une minorité, qui avait décidé de rester au Maroc et même de garder leur nationalité italienne contre vents et marées. Ils disent se sentir toujours italiens sans vraiment parler italien (on préserve surtout les langues locales le sicilien et le calabrais parlés en famille), sans avoir aucune attache avec Rome qui ne sait même pas qu'ils existent (comme le dit Giuseppe Giglio) et bien que leurs propres enfants aient choisi de devenir français et de partir vivre en France pour quitter une identité minoritaire victime d'ostracisme. Un livre et des témoignages Toutes ces données et d'autres encore se trouvent dans le livre « Eclats de mémoire, les Italiens au Maroc », écrit par la libano-italienne née au Maroc, Roberta Yasmine Catalano et réalisé par une maison d'édition Senso Unico dirigée par l’Italienne Eleana

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Marchesani, installée, elle-même depuis une vingtaine d'années à Mohammedia. Édité en même temps au Maroc et en Italie respectivement en français et en italien, ce livre donne la parole à cette minorité de ressortissants italiens pour la première fois. Jusque-là cette minorité qui avait bénéficié de l'hospitalité marocaine et dont beaucoup ont connu la prospérité, n'avait pas voix au chapitre.

l'ensemble. Cette partie semble cependant être la plus capitale. Dans d'autres chapitres on a droit à d'autres développements comme l'histoire de la fabrique d'armes de Fès, usine qui n'a jamais réellement fonctionné et qui fut juste un emblème de velléités coloniales italiennes face au rival français, la description ahurissante des camps de concentration réservés par les autorités du Protectorat français aux Italiens pendant la deuxième guerre mondiale.

Camps de concentrations coloniaux

Tous les civils italiens vivant au

Dans le livre, les propos recueillis ne constituent qu'une partie de

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Mouvements

Histoire d'une immigration Nord - Sud

Les Italiens du Maroc Suite de la page 25

Maroc avaient été envoyés dans des camps. Des chapitres sont consacrés aux carnets de voyages pleins d'exotisme et de stéréotypes laissés par des intellectuels, journalistes, voyageurs et écrivains italiens ayant visité le Maroc au XIXè et la première moitié du XXè siècle. Les témoignages des « survivants » de la communauté italienne constituent donc, à ne pas douter, la partie la plus intéressante de l'ouvrage. La plus vivante. A chaque témoignage il y a le même retour en arrière mais chaque fois avec une touche différente selon les itinéraires. Ce faisant on a droit à la description des vicissitudes d'une communauté laborieuse qui avait vécu dans un isolement particulier, du moins pour les pauvres ouvriers, artisans, ayant connu des difficultés, enduré un genre de délit de faciès avant la lettre de la part des Français, subi des drames indélébiles surtout les camps de concentration créés par le protectorat contre une communauté de civiles d'italiens (tout homme âgé de plus de dix-huit ans) juste parce la France était en guerre contre l'Italie, des camps de travaux forcés dans la région de Casablanca et ailleurs à Machraa Benabbou, Boujniba, Tindouf, Sidi Boudnib au sud, Erfoud, Sidi al-Ayachi près d'Azemmour, Khénifra etc. Ces douloureux moments de la guerre reviennent souvent dans des témoignages soit des victimes ou de membres de leur famille (conjoints, enfants). Souvenirs architecturaux La qualité de ce livre c'est peut-être d'offrir des témoignages de première main révélés pour la première fois. Et

pour cause puisque les témoins jusque-là n'avaient jamais eu personne pour les écouter. Les rescapés âgés de plus de 80 ans, habitant Casablanca ou Mohammedia, faisaient souvent partie de la mosaïque européenne (Espagnols, Portugais, Italiens, Français) qui peuplait le quartier mythique du Maarif à Casablanca, un quartier de petites maisons que des prolétaires italiens avaient construit eux-mêmes avec soin dans une architecture spécifique de manière à pouvoir se souvenir de leur Sicile. Ils expriment souvent avec intensité l'amertume d'une communauté oubliée par leur propre pays à tel point que cela peut aller dans des témoignages jusqu'à nourrir une certaine nostalgie du fascisme mussolinien sur fond de nationalisme. Du Maarif à Derb Taliane : les riches et les pauvres Mais à côté des ouvriers, artisans italiens du menu peuple, il y avait eu aussi dans cette même communauté les hommes d'affaires, l'industrie automobile Fiat, les entrepreneurs, promoteurs immobiliers, agriculteurs, commerçants, propriétaires de restaurants, de salles de cinéma. Il y a eu surtout des architectes qui ont vraiment marqué la scène architecturale au Maroc comme Rafael Moretti ou encore Domenico Basciani qui avait construit notamment des monuments architecturaux inoubliables comme les cinémas Lynx en 1951, Rif en 1958, l'Atlas en 1960, le Luxe en 1968 et le Colisée en 1969 etc. Cette communauté dans sa majorité avait connu des débuts difficiles à côté des Portugais et des Espagnols. Avant de prospérer ils avaient habité les tout premiers bidonvilles pour citer le cas de Casablanca. Giulio

Alcamo 88 ans, vivant à Mohammedia au moment où le témoignage est recueilli, se souvient : « De Rabat mes parents sont venus à Casablanca où mon père a été embauché dans une usine boulevard de la Gare (Bd Mohammed V). Là-bas il y avait des baraques où habitaient des Espagnols, des Portugais. Nous étions les seuls italiens. Nous vivions dans l'une des baraques avec six frères et deux sœurs » Cette communauté allait vivre par la suite dans la médina de Casablanca au fameux Derb Taliane (Rue des Italiens), ensuite dans le quartier du boulevard Bordeaux et Place Verdun et plus tard dans le quartier Maarif ou les Roches Noires. Autre témoignage de Michel Friscia,

coiffeur italien dont les grands parents quittent la Sicile en 1903 pour s'installer en Tunisie avant de venir au Maroc. Le transport en commun par calèche était une profession détenue en particulier par les Italiens. Pendant la guerre alors que son père avait été envoyé en camp de concentration, sa mère avait du mal à nourrir les chevaux par manque de fourrages. Dans son témoignage, il raconte ce « douloureux souvenir » comment sa mère le chargeait de se débarrasser des chevaux affamés emmenés du quartier Bourgogne à Casablanca vers la région d'El Hank au-delà du cimetière chrétien pour les abandonner dans un terrain vague. Source : L’Opinion - Saïd Afoulous

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Associations

CauseRIFE, acte II

Centre de la culture maghrébine du Québec(CCMQ)

Combattre l’isolement

Rabii Debbi reconduit à la présidence

L’Association Rencontre Interculturelle des Familles de l'Estrie, en collaboration avec Martha Olarte organise le 19 mars prochain sa deuxième CauseRIFE de l'année. Cet acte II concerne tout particulièrement les parents et leurs enfants adolescents. De la première rencontre, qui avait eu pour thème «Histoires familiales», nous vous proposons le compte rendu suivant :

Le 19 Février 2011, l'assemblée générale du centre de la culture maghrébine du Québec(CCMQ) s'est tenue au local 101 du centre des loisirs Lajeunesse. Ouvrant la rencontre, le président sortant, M. Rabii Debbi, a rappelé les principales réalisations de l’Association depuis sa création en février 2006. Il a notamment évoqué la grande soirée de musique andalouse organisée à Montréal, set dont les profits ont été versés à l’association Ribat Al Fath comme contribution au financement de ses activités au profit des handicapés vivant en milieu rural au Maroc. M. Debbi est également revenu sur l’exposition artisanale maghrébine, autre activité réalisée par le CCMQ. M. Debbi a ensuite présenté les activités prévues pour l’exercice 2011 et en particulier -Deux grandes soirées bénéfices prévues à Montréal et à Ottawa. -Un séjour linguistique pour apprendre les langues amazighe et arabe aux étudiants québécois. - Une conférence, qui inaugurera le volet séminaires des activités de l’association. Après examen des écritures de l’Association, le président de séance a ouvert le processus d’élection du nouvel exécutif, dont les membres seront élus pour un mandat de deux ans. Trois postes étaient à combler dans le cadre d’un nouvel organigramme : Président, secrétaire générale et trésorier. En attendant la prochaine réunion pour déterminer le programme final des activités du nouveau mandat, M.DEBBI a présenté deux projets majeurs : A main levée, les membres de l’assemblée

« Au rendez-vous le weekend dernier à la bibliothèque municipale Éva-Senécal, elles sont une vingtaine de familles sherbrookoises, d’origines diverses, à prendre part aux rencontres mensuelles « CauseRIFEs ».

M. Sidi Mohammed Rabii DEBBI ont voté les nouveaux administrateurs suivants : M. Sidi Mohammed Rabii DEBBI : Président (réélu) Mme Siham ZOURGANI : Secrétaire Générale (élue) M. Khalid OURRAS : Trésorier (élu) Deux autres postes, un(e)administrateur chargé des membres et un(e)administrateur chargé de communication sont toujours à combler. Par ailleurs, l’assemblée a accueilli avec satisfaction les adhésions de MM.AZAD et TAHMI comme membres sympathisants et de Melle MOURCHAD et M. DRABI comme membres actifs.

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Les familles présentes ont eu droit à un après-midi convivial d’échanges et de rapprochement interculturel. Parents et enfants se sont donnés à cœur joie à la panoplie d’activités organisées par l’association Rencontre Interculturelle des Familles de l’Estrie (RIFE). Une association à but non lucratif, active depuis dix-huit ans, qui a pour but de promouvoir les relations interculturelles en Estrie. Les rencontres «CauseRIFEs », c’est « un espace de rapprochement, où les familles des communautés culturelles et les familles estriennes peuvent s‘exprimer librement dans un cadre convivial, s’échanger et témoigner de leurs expériences familiales », explique Oana Bota, la présidente de RIFE. De partage d’histoires familiales, d’anecdotes et du visionnement d’un passage de la série Pure laine, l’ambiance est nourrie de discussions entre les familles

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d’immigrés et les familles sherbrookoises d’origine. « Lorsque je retourne en Colombie, pour les gens de là-bas je suis une Canadienne ; ici, pour mes amis à l’école je suis une Colombienne », commente une adolescente de treize ans, venue avec ses parents à l’événement. À travers des ateliers de dessin et d’écriture, animés par des bénévoles de RIFE, de jeunes enfants, dans leur diversité, ont aussi marqué l’activité interculturelle. Combattre l’isolement des familles L’adaptation et l’intégration dans leur nouvelle vie, dans leur nouveau pays ne sont pas faciles pour plusieurs familles immigrantes. Ces familles sont confrontées à des façons de faire et de vivre très différentes des mœurs de leurs pays d’origine. « Ici par exemple, les familles restent chez elles avec leurs enfants, et il est difficile d’aller facilement chez les voisins d’à côté », confie Abdelaziz Laaroussi, cofondateur de RIFE. Pour la présidente de l’association, Oana Bota, les « CauseRIFEs » sont « des moments privilégiés pour les familles estriennes, peu importe leurs religions et leurs origines, de sortir de l’isolement ». C’est le lieu pour des familles d’apprendre de leurs différences culturelles et de partager entre elles leurs préoccupations familiales telles que : la conciliation travail-famille, l’adolescence (identité en construction), le rôle des parents, pour ne citer que celles-là.» Koffi Lolonyo Dansou


Offres d’emploi

AGENT DE RELATIONS HUMAINES

TITRE : Agent de relations humaines

CENTRE D’ACTIVITÉS : Les activités d’évaluation et de traitement des détenus provinciaux, auteurs de crimes sexuels au programme spécialisé du Centre de santé et de services sociaux du Rocher-Percé à l’établissement de détention de Percé. STATUT : Temps complet PORT D’ATTACHE : CSSS du RocherPercé - Établissement de détention de Percé DESCRIPTION DU POSTE : Superviser, au niveau individuel, le processus d’évaluation et de traitement de participants au programme. Structurer et animer des activités de groupe auprès des participants au programme. Rédiger les rapports d’évaluation initiale et post-traitement. Participer aux activités d’enseignement et de recherche liées au programme. QUALIFICATIONS : Les personnes intéressées doivent posséder :

PSYCHOLOGUE TITRE : Psychologue

- Selon le champ d’activités requis, un diplôme universitaire de premier cycle en psychologie, criminologie, sexologie, travail social ou toute autre discipline pertinente. - Un intérêt pour la clientèle et pour l’intervention spécialisée en milieu institutionnel. - Des aptitudes pour le travail en équipe multidisciplinaire. - Une connaissance de l’approche cognitivo-comportementale. - Avoir des habiletés de synthèse et de rédaction. La date d’entrée en fonction est mi-avril 2010. Les personnes intéressées doivent parvenir leur curriculum vitae à l’adresse courriel suivante : gervais.marcoux. pabok@ssss.gouv.qc.ca, au plus tard le 18 mars 2010 à 16 heures.

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CENTRE D’ACTIVITÉS : Les activités d’évaluation et de traitement des détenus provinciaux, auteurs de crimes sexuels au programme spécialisé du Centre de santé et de services sociaux du Rocher-Percé à l’établissement de détention de Percé.

-Selon le champ d’activités requis, un diplôme universitaire de deuxième cycle en psychologie.

STATUT : Temps complet

-Des aptitudes pour le travail en équipe multidisciplinaire.

PORT D’ATTACHE : CSSS du Rocher-Percé - Établissement de détention de Percé DESCRIPTION DU POSTE : Superviser, au niveau individuel, le processus d’évaluation et de traitement de participants au programme. Structurer et animer des activités de groupe auprès des participants au programme. Rédiger les rapports d’évaluation initiale et post-traitement. Participer aux activités d’enseignement et de recherche liées au programme. QUALIFICATIONS : Les personnes intéressées doivent posséder :

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-Un intérêt pour la clientèle et pour l’intervention spécialisée en milieu institutionnel.

-Une connaissance de l’approche cognitivo-comportementale. -Avoir des habiletés de synthèse et de rédaction. La date d’entrée en fonction est miavril 2010. Les personnes intéressées doivent parvenir leur curriculum vitae à l’adresse courriel suivante : gervais.marcoux. pabok@ssss.gouv.qc.ca, au plus tard le 18 mars 2010 à 16 heures.


Sports

ARSENAL : LE RETOUR DE CHAMAKH

Soccer : Algérie-Maroc

Les Lions sont "prêts"

répond Gerets à la radio algérienne match contre l’Algérie. Je vais dire qu’on est prêts" a expliqué le technicien belge. Lors de cet entretien, Gerets a également regretté l’annulation de la rencontre Tunisie-Algérie le 9 février dernier, match qui lui aurait permis d’avoir "plus d’indications" sur les Fennecs. Gerets mènera la sélection nationale face à l’Algérie le 27 mars prochain à Annaba pour le compte de la troisième journée des éliminatoires de la CAN 2012. Pour espérer une sélection à la CAN-2012, l’Algérie, dernière du groupe D, se doit de remporter la rencontre, contrairement au Maroc, pour qui un match nul suffirait.

Eric Gerets, interrogé par la radio algérienne sur la rencontre qui opposera le Maroc à l’Algérie le 27 mars prochain à Annaba, a affirmé que les Lions de l’Atlas étaient "prêts". "On a joué deux matches amicaux. Maintenant je connais mieux le groupe et je suis positif pour notre prochain

La rencontre arbitrée par un Mauricien La rencontre entre le Maroc et l’Algérie sera arbitrée par le Mauricien Rajindraparsad Seechurn. Rajindraparsad Seechurn, désigné par la CAF, avait déjà arbitré AlgérieZambie (1-0) en 2009, et TanzanieMaroc (0-1) en 2010. La rencontre compte pour la troisième journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique 2012.

L’international marocain Marouane Chamakh a enfin pu inscrire un but face à Leyton Orient FC, mercredi 2 mars. Après une longue période de silence, l’attaquant des gunners est de retour sur les terrains et semble être particulièrement apprécié par certains de ses compagnons de jeu. Francesc Fabregas a salué le rôle tenu par Marouane Chamakh lors de cette saison avec les Gunners. « J’ai été content de le revoir sur la feuille de match, a-t-il avoué, parfois, on oublie ce qui s'est passé plus tôt, en début de saison,

mais je pense sincèrement qu'il a été incroyable pour nous, surtout quand on sait que c'est sa première saison avec Arsenal. » Le milieu offensif d'Arsenal, Samir Nasri, estime que vu l’intensité de la Premier League, « il est tout à fait normal que Marouane ait été un peu fatigué ». L’international français a également avoué à la chaine officielle du club qu’il avait donné quelques sages conseils à son coéquipier pour l’encourager.

Tae Kwon do L’école des champions olympiques

Deux compétitions, 22 médailles Taekwondo qui présentait 11 athlètes à la 2ème compétition interrégionale Roussin, samedi 19 février 2011, à Pointe-aux-Trembles, a remporté douze médailles à l’issue de l’épreuve. Voici le tableau des médailles : Double médaillés Brandon PHANEUF (2 catégories; Or/Argent) Médailles d’or Saber Boughrarou Tahmy Ettaqi Ryan MERABET Médailles d’argent Mascédi NAGUIDENGAR Mehdi KADDOUR Kilian SOUCY-DUFOUR PhilippeTRAN Médailles de bronze Samira Ettaqi Lucas PELLERIN Edison TRAN L’école des champions olympiques a ensuite engagé 10 athlètes au 13ème Championnat provincial Raymond Mourad Centre Claude-Robillard à Montréal. Ces derniers chacun d’eux a raflé une médaille. Médailles d’argent

Lucas PELLERIN Mehdi KADDOUR Edison TRAN

Kilian SOUCY-DUFOUR Philippe TRAN

Médailles de bronze Catherine HARDER Mascédi NAGUIDENGAR Brandon PHANEUF Anas SGHIR

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L’école des champions se prépare à organiser le 7ème Tournoi du Grand Montréal Métropolitain le 30 avril 2011 au Centre Étienne Desmarteau sur l’arrondissement Rosemont-Petite-Patrie. Pour une nouvelle moisson de médailles…

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