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portraits d’acteurs

JOËLLE LE JEAN -

«L’histoire du lac remonte au Baron d’Allègre. Il aurait été construit au 14ème siècle, en lien avec le château. Ce point d’eau avait déjà une vocation piscicole».

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«Le lac est alimenté en amont par la Borne Occidentale qui prend sa source au dessus du village de Sembadel gare puis se déverse dans la Borne occidentale qui se jette ensuite dans la Loire».

«A la fin du 19ème, la propriété est achetée pour y installer une usine de passementerie. Cette manufacture cesse son activité à la fin de la première guerre».

«Les bâtiments du lac se reconvertissent ensuite vers la pisciculture, où l’élevage d’alevins était organisé dans le bassin à l’arrière, puis les truitelles étaient lâchées dans le lac. Le lac de Malaguet connait ensuite une période de pêche de loisir, ouverte à tous les amateurs».

«Après une longue période ou elle vient pendant les vacances dans la propriété, Joelle Le jean s’y installe en 2002. Les bâtiments ne sont plus entretenus depuis longtemps et sont dégradés. Avec son mari, ils entreprennent de nombreux travaux de restauration sur les battisses mais aussi sur le lac, les systèmes de vidanges, le bassin de décantation…

La loi sur l’eau oblige les propriétaires à créer des organes de vidanges (permet de gérer l’empoissonement et limiter l’envasement) ainsi qu’un bassin de décantation pour éviter que la vase s’échappe dans la Borne occidentale.

Le lac datant d’avant le cadastre Napoléonien, un statut d’eau close est toléré dans la gestion du poisson sur le site : une grille avant et arrière est installée pour éviter le mélange des poissons d’élevage du lac et des poissons sauvages de la rivière».

«Ils initient en complément d’une activité de chambres d’hôte et de gite, une activité de pêche à la mouche, qui attire des pêcheurs plus sensible au cadre naturel, avec une technique et éthique de pêche plus respectueuse, correspondant à l’atmosphère «sauvage» du lieu».

«Dans la gestion de l’empoissonement, du poisson ( truite fario, arc en ciel, saumon des fontaines et sandre ) est introduit dans le lac 1 fois par mois afin de renouveler des poisons vifs pour les pêcheurs. Une vidange est effectuée tous les 4 ans environs pour gérer la population de poissons. Une vidange d’étang est organisée au mois d’Octobre avec une vente de poissons aux locaux. Lors de la vidange, le produit de curage est épandu sur la propriété, mais il reste toujours beaucoup trop de quantité par rapport à la surface à épandre. Après curage, la vase étant très fertile pourrait être donnée aux agriculteurs du coin mais le traitement et conditionnement est peu aisé afin de l’épandre sur les terres. Il faudrait la composter puis la faire sécher».

«Sur la gestion forestière des parcelles appartenant à la SC du lac de Malaguet, c’est Yves le Jean, ingénieur forestier et frère de Joëlle qui a initié la gestion en forêt jardinée».

«Sur les usages autours du lac, on remarque que les visiteurs investissent de manière plus homogène les bords du lac depuis que l’entrée de bois-vieux est canalisée par une barrière. Autrefois, les gens rentraient en voiture sur la piste forestière et se garaient à coté du lac avec leur voiture pour se baigner, pique-niquer… Les accès à l’eau coté est du lac étaient sur-fréquentés, avec beaucoup d’érosion sur le lac et de la nuisance sonore. Depuis les visiteurs se garent plus au parking et vont se baigner à la plage. «Par rapport à mon enfance, il y a beaucoup moins de gens qui viennent se baigner dans le lac !».

«Le croisement des usagers fonctionne plutôt bien sur le lac car la période de pêche commence en mars et se clôture le 15 juillet et reprend de septembre à novembre. Les pêcheurs pratiquent principalement la pêche en barque».

«Sur les améliorations à faire pour le site du lac de Malaguet, je pense qu’il faudrait retirer la pouzzolane sur la plage pour retrouver le granite».

«Depuis le début du projet, je pense qu’un espace d’observatoire serait interressant à proposer pour observer les oiseaux.

Ce qui me semble important dans votre intervention, c’est de rester le plus sobre possible, que les aménagement s’intègrent à la réserve naturelle, d’ouvrir ce site remarquable à tous et donner à comprendre et parcourir la richesse écologique du lac».

Nathanael Lefebvre

Chargé de mission gestion et valorisation des sites remarquables

La plage : expérimentation d’excavation de la couche de pouzzolane et fabrication d’une installation artistique avec les bombes volcaniques sur un chantier participatif. L’idée était de questionner l’usage et l’origine de cette matière, qui pourrait nous laisser imaginer que nous sommes sur un lac d’une cuvette volcanique, alors qu’il s’agit d’une retenue d’eau sur le lit de la borne occidentale formant le lac.

Il y a des problème d’érosion sur la plage liés aux eaux de ruissellement venant du parking

Depuis que la barrière de l’entrée de Bois-vieux à été installée, les voitures stationnent sur le bas coté le long de la route.

Florence Et Guy Charras

Gérants de la maison du lac

Florence et Guy ont repris la gestion de la maison du lac depuis 2 ans, il gèrent les chambres et tables d’hôte, le gîte ainsi que l’activité piscicole durant l’année.

«Les personnes qui viennent séjourner ici, pendant la période de pêche sont des amoureux de la pêche à la mouche, des fins connaisseurs de la nature, des personnes qui viennent chercher le coté sauvage du lac et le calme. Ils pêchent principalement en bateau, et certains en wadding, sortes de bottes hautes de pêche. Nous souhaitons privilégier ce public, avec une pratique respectueuse de son environnement, et favoriser une pêche extensive ( 16 pêcheurs/ jour maximum), plutôt qu’une offre de lac de loisir. Ensuite, à partir du mois de juillet, ce sont principalement des randonneurs, festivaliers plutôt citadins qui viennent séjourner ici. Nous tenons à rester dans cette atmosphère de convivialité, familiale à travers l’offre que nous proposons.»

«Les visiteurs pourraient être sensibles à de nouveaux espaces pour s’installer, pique-niquer en famille sur le sentier, pouvoir observer et avoir une dimensions pédagogique sur les richesses de la réserve naturelle».

«Il faut imaginer que pendant une bonne partie de l’année, la partie du sentier traversant la parcelle du sectionnal est très humide et praticable seulement en botte».

Thomas Jacques

Ancien guide pêche et habitant de Varennes visibles ou des lieux de nidifications d’oiseaux. Il est important d’éviter qu’ils marchent le long des berges, c’est pour cela que nous gardons un maximum de saules en bord de lac pour les dissuader de traverser».

«Je me suis installé ici en 2011 au lac de Malaguet pour le poste de guide pêche que j’ai exercé pendant 5 ans. L’activité de guide pêche permet d’accompagner et encadrer la pratique de la pêche à la mouche, gérer le niveau de l’eau, sa qualité, l’empoissonnement. Il y environ 1500 pécheurs à l’année».

«Il y a un vrai problème sur l’espace de l’entrée du lac et de la plage. Bien souvent, les visiteurs veulent stationner leurs voiture au plus proche du lac et se garent bout du parking. Les voitures sont stationnées dans la perspective du lac et perturbent l’expérience du visiteur en entrant sur la réserve naturelle».

«Nous avons environ 10ha de parcelles boisées autour du lac. Elles sont gérées en futaie jardinée, avec un prélèvement des bois murs au fur et à mesure. Seulement, la récolte est assez faible, environ 60 à 80 m3 par ha. Bien souvent, les scieurs essayent d’inciter les propriétaires à faire une coupe rase, beaucoup plus rentable».

«Pour les bois appartenant à la SC, nous faisons une intervention tous les 8 ans, de marquage des arbres à couper, d’abattage ou de coupe de jeunes sujets pour favoriser le développement des plus grands».

«Autrefois, il existait sur le sectionnal une petite maison de berger, qui permettait de surveiller le troupeau. C’est une mémoire qui mérite d’être valorisée par un lieu de halte.

Sur le périmètre de la RNR, il existe des ruines de moulins encore visibles, mais souvent recouvertes par la végéta- tion ou camouflées dans les boisements».

MICHELLE & DANIEL MARTIN

Agriculteurs et exploitants forestiers à Varennes

Michelle et Daniel sont d’anciens agriculteurs et forestiers aujourd’hui à la retraite. Ils possèdent encore des bois dans lesquels Daniel poursuit son activité d’abattage et de débardage.

Ils ont connu le sectional lorsqu’il était très utilisé par les agriculteurs. Souvent c’étaient le rôle des enfants des fermes de venir garder les bêtes. Les bêtes allaient boire directement dans le lac. A l’époque il n’y avait pas l’ourlet de saules et d’aulnes entre la prairie et le lac qui fabrique aujourd’hui une barrière visuelle qui masque les prairies du sectional lorsqu’on les observe depuis la plage. Pour Michelle cet ourlet semble aussi être le symbole de la déprise agricole, d’un abandon de la gestion. Elle observe que les refus ne sont plus fauchés et que le sectional s’enfriche.

Yves Le Jean

Sociétaire de la SC Lac de Malaguet, Ingénieur forestier et Agronome,

«La piste de pouzzolane a généré un nouveau milieu humide intéressant, aujourd’hui de nouvelles plantes s’installent grâce à ce substrat exogène.

L’été, lorsque le niveau du lac est bas ou après la vidange, les visiteurs ont tendance à parcourir le tour du lac le long des berges. Le problème est qu’ils traversent des milieux de développement de végétations protégées parfois peu

Michelle fait le constat de la disparition progressive des touristes. Il fut un temps ou des dizaines de personnes campaient sur le sectional, au milieu des vaches, le tout en parfaite entente. Les campeurs profitaient des différentes sources pour se procurer de l’eau potable. La baignade se faisait alors tout autour du lac.

Aujourd’hui il nous font remarquer que l’idée de l’aménagement des abords du sentier doit prendre en compte le débardage des bois de certaines parcelles qui ne peuvent se faire par la route et qui doivent être acheminés jusqu’au parking de la plage.

Michelle, en tant que membre d’un club de marche, nous indique que la traversée du sectional en hiver est difficile car l’endroit est très humide du fait de la présence de nombreuses sources.

Citations

«Je ne trouve pas que ce lieu ait besoin d’être davantage aménagé. Quand j’y pense même un banc ce serait trop !»

«Ce n’est pas clair quand on arrive sur le lac il y a des informations contradictoires avec des interdictions dans tous les sens !»

«Si j’avais su qu’on pouvait faire le tour du lac j’aurais pris mon pique-nique»

«Il faudrait enlever cette pouzzolane sur la plage les gens pensent que c’est un lac volcanique !»

«c’est pas la première fois que je remonte des panneaux de la réserve qui ont été mis à terre. Il y a des gens pour qui la signalétique c’est trop autoritaire»

«on dit que c’est une réserve naturelle mais vous avez vu la taille de ces poissons triploïdes ? Ils viennent pas d’ici ceux là !»

«pour les entomologistes le lac de malaguet c’est le paradis ! il y a une diversité de papillons et de libellules impressionante !»

«Pour moi malaguet c’est un petit coin secret où je m’échappe. Rien à voir avec le plan d’eau de la Chaise Dieu où c’est la foire»

«moi je trouve que ce lac mériterait d’être plus valorisé !»

«les résultats d’analyses de l’eau du lac cette année sont préoccupants !»

«On parle tout le temps de la pêche à malaguet mais le pâturage c’est quand même ça qui permet avant tout d’entretenir le paysage»

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