Article d'Anaïs Vigneron - LES ESPACES DE CONTEMPLATION CHEZ TADAO ANDO

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VIGNERON anaïs

LES ESPACES DE CONTEMPLATION DANS L’ARCHITECTURE DE TADAO ANDO L6V2 / Approches théoriques de l’architecture Ecole nationale supérieure d’architecture de Grenoble


Croquis en couleur du musée de Fort worth au Texas par Tadao Ando. Croquis en couleur d’une coupe du musée de la Punta della Dogana à Venise de Tadao Ando. Source: livre Du béton et d’autres secret de l’architecture, page 78. Site : http://www. palazzograssi.it/fr/punta-della-dogana/musee/art-contemporain-venise.html


Mots clefs Contemplation / Recueillement / Sérénité / Formes géométriques / Matériaux / Lumière / Obscurité / Nature / Art.

Introduction

1 Du béton et d’autres secrets de l’architecture, page 63.

L’architecte japonais, Tadao Ando, est considéré parmi les maîtres de l’architecture sensible, c’est à dire une architecture à l’écoute de la nature et du visiteur. Tadao Ando est l’architecte des musées et des églises, l’espace de contemplation est pour lui une notion importante dans son travail, il exprime avec plusieurs éléments comme les formes géométriques, ou ses choix bien particulier des matériaux comme le béton et le verre, ou encore son attrait pour la question de l’obscurité et de la lumière, deux éléments intimement liés. C’est avec deux projets, celui du musée d’art moderne et contemporain de Venise, La Punta Della Dogana, et le musée d’art moderne de Fort Worth au Texas, que nous allons voir en quoi ce sont des espaces de contemplation, c’est à dire « des espaces invitant au recueillement et à la liberté de l’esprit ».1 1


Les formes géométriques du musée de Fort Worth. Source: http://www.archdaily.com/

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UN ESPACE DE CONTEMPLATION, LE musée de fort worth au texas. Les formes géométriques

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Du béton et d’autres secrets de l’architecture, page 65.

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Du béton et d’autres secrets de l’architecture, page 68.

Du béton et d’autres secrets de l’architecture, page 68

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Le musée de Fort Worth est composé de 5 volumes de formes très simples et pures, le parallélépipède rectangle, ces mêmes volumes contiennent chacun un autre volume de la même forme c’est le principe de la boite dans la boite. Ces deux volumes l’un dans l’autre font référence à l’engawa, une notion japonaise, très utilisé par Tadao Ando, qui est un espace qui relie l’extérieur à l’intérieur comme un couloir. Cet ensemble de volume créer deux atmosphères, l’une est un passage directement relier à la nature, au site, à l’extérieur où le visiteur est en lien avec l’œuvre de la nature, ici un lac artificiel, le visiteur est en quelque sorte dans une contemplation de la nature. Dans la seconde partie c’est à dire à l’intérieur de la boite plutôt opaque, l’individu est cette fois-ci tourné vers les œuvres d’art, il peut se recueillir sur celles-ci et rien ne vient le perturber dans son observation grâce à ce principe de la boite dans la boite. A l’intérieur de chaque pavillon il y a une organisation géométrique particulière «organisé en série de carrés d’une surface de vingt-quatre pieds carrés»2. Pour Tadao Ando la forme carré est la forme géométrique la plus fondamentale ayant des proportions liées à celles du corps humain et qui implique un vrai équilibre, un ordre dans l’espace. Tadao Ando s’inspire beaucoup de ses origines nipponnes, comme par exemple la culture du Zen. De cet enseignement il a créé un lien avec les formes géométriques et en particulier avec le cercle et l’ellipse, selon lui «le cercle représente l’infini.»3 C’est à l’intérieur des boites, que d’autres petits espaces d’exposition plus intimes, dont la forme est circulaire ou elliptique, que nous retrouvons la philosophie du Zen, d’après Tadao Ando c’est une forme qui exprime le mouvement et «incite les gens à penser à se déplacer dans l’espace. Elles ont un aspect contemplatif, mais elles sont aussi plus dynamiques.»4 En effet le visiteur qui circule dans ces formes circulaires va pouvoir par lui même achever l’espace qui est infini, c’est donc une logique très 3


dynamique, le visiteur est toujours en mouvement dans ce genre d’espace. Par exemple pour observer une sculpture l’espace circulaire est très positif car le visiteur tourne automatiquement autour de celle-ci. Par le fait d’allier deux formes géométriques pures, le carré et l’ellipse, Tadao Ando va créer plusieurs espaces typiques des fonctions d’un musée, c’est à dire la contemplation des œuvres, de la nature environnante et la déambulation du corps et de l’esprit du visiteur. Tadao Ando réussi à créer un espace contemplatif par les formes géométriques mais pas seulement, en effet, lorsque l’architecte dessine une forme géométrique elle doit se combiner avec l’esprit et la matière pour arriver à un ordre particulier. C’est pour cela que nous allons voir comment les volumes du musée s’accordent avec leur matérialité pour renforcer le sentiment de contemplation de cet édifice.

Les matériaux

Du béton et d’autres secrets de l’architecture, page 47

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Le musée de Fort Worth est construit à partir de deux matériaux qui s’opposent dans leur apparence et dans le jeu qu’ils entretiennent avec l’espace, transparence ou opacité. Tadao Ando utilise donc, comme il en a l’habitude, le verre pour sa transparence qui permet un lien direct avec le paysage et le béton pour sa liberté d’expression et sa facilité de mise en œuvre. Selon Tadao Ando le verre et le béton sont les matériaux du XX eme siècle, «Ils donnent un nouveau moyen d’expression»5. Ce qui permet à l’architecte de pouvoir, grâce au béton, créer de nouveaux espaces et donc poursuivre son intérêt pour les formes géométriques «Je fais partie de ces architectes qui utilisent le béton à cause de la liberté qu’il nous accorde. J’aime le béton car je peux inventer des formes, ce qui me permet d’inventer de nouveaux types d’espaces.»6 Dans ce musée du Texas, Tadao Ando va construire les cinq pavillons sur le même principe géométrique possible grâce aux caractéristiques structurelles des matériaux. En effet, on retrouve le principe de la boite dans la boite avec une enveloppe en verre qui crée l’espace de 4


BĂŠton, verre, eau. Source: http://www.archdaily.com/

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circulation en lien avec la nature et le lac artificiel qui projette son reflet sur le second matériau, le béton. La boite en béton permet de créer un espace totalement différent de l’autre par sa fonction d’exposition des œuvres d’art. On peu constater que non seulement la géométrie donne la fonction des espaces mais la matérialité joue un rôle tout aussi important. En effet, les espaces en verre et les espaces en béton permettent de ressentir des sensations différentes comme le mouvement, l’agitation, l’observation pour le verre et la concentration, la contemplation, l’intériorisation pour le béton. C’est dans ce musée que l’alliance de la géométrie des espaces et de leur matérialité fait de cet édifice un lieu de contemplation et de sérénité, mais de ces deux notions une troisième leur est inhérente, la lumière.

La lumière et l’obscurité

7 Du béton et d’autres secrets de l’architecture, page 16

8 Du béton et d’autres secrets de l’architecture, page 95

Tadao Ando est l’architecte de l’obscurité, comme le dit Michel Auping dans, le béton et d’autres secret de l’architecture, « C’est un trait de votre architecture, on traverse différentes intensités de lumière qui créent, pour chaque espaces, son ambiance singulière.»7 En effet sans obscurité la lumière n’est pas visible, c’est donc dans la plupart de ses projets que l’architecte japonais fait un travail important sur les ambiances lumineuses. Dans ce musée d’art contemporain, on observe deux grands types de luminosité, l’une très abondante et l’autre très obscure. Dans l’espace de circulation la lumière est très forte grâce à la proportion généreuse des vitrages, où le soleil et le reflet de l’eau viennent inonder le musée de lumière selon l’heure de la journée, c’est d’ailleurs une luminosité en mouvement d’où la fonction de cet espace. De plus cet espace a une caractéristique japonaise, «Les murs en verre créent un engawa»8, c’est à dire un espace intérieur relativement étroit servant de transition entre une pièce et l’environnement extérieur, c’est une notion typiquement japonaise que Ando utilise souvent dans ses projets. À l’opposé dans les espaces d’exposition, dans les boites en béton, il est question d’une grande obscurité ou d’une lumière beaucoup plus diffuse. En effet, ces espaces sont dédiés à l’observation et à la concentration il est donc nécessaire de ne pas être 6


Confrontation avec l’obscurité de la boite en béton et du couloir en verre. Source : http://www.tumblr.com/tagged/modern%20art%20museum

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perturbé par la lumière. C’est grâce aux formes géométriques de l’édifice que ces situations lumineuses différentes sont envisageables, on constate aussi la présence de d’autres types d’éclairage qui sont nécessaires pour la fonction de musée de l’édifice, comme par exemple les lumières artificielles zénithales ou murales qui permettent de révéler les œuvres, ou encore la lumière naturelle filtrée par des filmes de tissu ou de plastique qui font référence aux parois mobiles des maisons japonaises. On peu dire que la mise en scène de la luminosité et donc de l’obscurité sont avec les formes géométriques du bâtiment et les matériaux qui le composent, un autre outil important qu’utilise Tadao Ando pour créer des espaces de contemplation et de sérénité.

UN ESPACE DE CONTEMPLATION, Le musée d’art moderne de la punta della dogana à venise. Les formes géométriques Fort d’un historique important le musée de la Punta della Dogana a été un projet très complexe car il a fallu instaurer un véritable dialogue entre le passé et l’avenir pour faire de ce bâtiment un lieu de contemplation. Cet édifice a été tout d’abord le siège de la douane des mers de Venise puis un lieu emblématique du commerce Sérénissime, celui-ci va malgré ces changement de propriétaires toujours conserver ce qui le caractérise : cette forme triangulaire avec sa pointe dirigée vers la mer. Ce projet de musée d’art contemporain est pour cet édifice le temps d’une réhabilitation et d’une rénovation. La forme géométrique de ce musée correspond à la forme triangulaire de l’île de Dorsoduro où est implanté l’édifice, c’est donc pour l’architecte une première approche sensible du contexte. En ce qui concerne l’organisation géométrique intérieur du musée on reste sur le même principe qu’à l’origine de la construction c’est à dire que «La disposition intérieure est subdivisée en longs 8


MusĂŠe de La Punta Della Dogana vue du ciel. Source : http://www.palazzograssi.it/fr/ punta-della-dogana/musee/art-contemporain-venise.html

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ANDO TADAO «Rénovation de Punta de la Dogana-projet Tadao Ando Architecte and Associates» L’Arc international, N°94, 2010

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rectangles par une série de murs paralléles»9, l’architecte a souhaité récupérer la forme originelle de la structure. Cette organisation des pièces d’exposition entraine le visiteur dans un parcours architectural à l’intérieur du musée, rythmé par les ouvertures sur l’extérieur en forme de voute qui entraîne le mouvement du visiteur. En plus de la géométrie originelle du bâtiment, l’architecte va utiliser à nouveau le principe de la boite dans la boite il va, au centre de ce bâtiment triangulaire, installer un cube de béton évidé qui vient créer un espace particulier de contemplation des oeuvres qui sont à cet endroit d’une proportion impressinante. Ce volume n’étant pas fermé marque seulement une frontière, il permet de structurer l’espace, de créer une nouvelle salle d’exposition beaucoup plus intime et qui par sa double hauteur crée un sentiment de grandeur, le visiteur est dans une situation d’observation, de contemplation par ce volume cubique impressionnant. En plus de la forme originelle triangulaire du bâtiment, celui-ci est soutenu par une ferme en bois, de forme là aussi triangulaire, on peu donc relever plusieurs parallèles que l’on apperçoit à l’intérieur et aussi en plan de toiture. Tadao Ando a donc utiliser, sur la base du prisme, à nouveau les formes géométriques comme : le rectangle, le carré, le cercle et le triangle, pour permettre au bâtiment, ayant des formes géométriques correspondant à sa fonction première (c’est à dire une douane) de créer un véritable lieu de contemplation, d’où sa nouvelle fonction de musée, par la réhabilitation qui consiste à l’implantation de nouvelles formes géométriques et de nouveaux volumes. Ces nouveaux volumes sont pensé par rapport au matériaux existant et dictent eux même par leurs caractéristique les structures possibles. En effet nous allons voir que ce projet fait appel à une véritable rénovation des matériaux des anciennes douanes de mer.

Les matériaux Ce projet de musée est aussi avant tout un projet de rénovation et de réhabilitation des anciennes douanes de mer de Venise. En effet, Tadao Ando a du pour ce projet de La Punta Della Dogana, réaliser un musée à partir d’un bâtiment existant construit sur les bases d’une ferme en bois 10


Le cube en béton du musée. Croquis du volume en prisme du musée. Source : http:// www.palazzograssi.it/fr/punta-della-dogana/musee/art-contemporain-venise.html

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http://www. vivre-venise.com/ vivre-venise/uneville-sur-pilotis/techniques-de-construction.html

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et de murs en brique. Ces deux matériaux sont caractéristiques du site où est implanté le musée. À Venise la plupart des bâtiments sont construit sur le même principe, c’est à dire qu’ils reposent sur le sol par des pieux en bois qui permettent d’y installer, par dessus, un plancher en bois puis une structure en bois pour relier les murs ainsi qu’une charpente et le reste de la construction est en brique pour alléger le tout.10 Donc comme la plupart des édifices Vénitiens, cette ancienne douane a des murs en brique et une charpente en bois. A partir de cet état des lieux, l’architecte japonais va, comme à son habitude, utiliser ses deux matériaux de prédilection : le verre et le béton, des matériaux innovant et qui permettent une grande liberté d’expression. Tadao Ando utilise le béton pour faire son cube évider, ses proportions sont très importante c’est un cube sur une double hauteur, l’architecte a choisi le béton pour sa massivité et sa force, face à ce cube de béton le visiteur est placé dans un espace tampon du musée, un espace épuré où il peut laisser la place à la contemplation des œuvres d’art immenses qui l’entourent. Pour ne pas empêcher le mouvement du visiteur des percements en verre sont fait dans le cube pour permettre des points de vues sur les autres parties d’exposition du musée. Dans ce projet le verre est placé en seconde position, il est beaucoup moins présent que le béton, mais on sent très vite que ces deux matériaux sont rajoutés à la structure existante de bois et de brique. Ca a été un très gros travail de rénovation, pour ces anciennes douanes car il a fallu dessaler les murs de brique qui ont du depuis des siècles faire face aux intempéries et au fait d’être très proche de l’eau salé du Grand Canal, ce qui a permit de retrouver la brique dans son état le plus pure avec sa matière poreuse et ses dégradés de rouge.

La lumière et l’obscurité Dans ce projet la lumière est comme la brique, elle doit faire face à l’histoire du bâtiment et prendre en compte toutes les caractéristiques existante comme : l’emplacement, la formes et la taille des ouvertures. Tadao Ando a choisi pour ces ouvertures, qui amènent la plupart de la lumière naturelle dans le projet, de les conserver, c’est à dire de garder 12


Boite de bĂŠton. La brique et la charpente. Source : http://www.palazzograssi.it/fr/puntadella-dogana/musee/art-contemporain-venise.html

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La charpente sous la lumière. Fenêtres en demi cercle. Source : http://www.palazzograssi.it/fr/punta-della-dogana/musee/art-contemporain-venise.html

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ANDO TADAO «Rénovation de Punta de la Doganaprojet Tadao Ando Architecte and Associates» L’Arc international, N°94, 2010

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leur taille originelle, leur emplacement, leur proportion mais en faisant tout de même «appel à l’artisanat traditionnel venitien.»11 Ces ouvertures depuis l’extérieure font toute la hauteur du bâtiment alors qu’à l’intérieur elles sont sur deux niveaux : le Rez de Chaussé et le R+1. L’artisant a fait un travail de moucharabieh très moderne où l’on retrouve la forme géométrique fondamentale du carré. Ce moucharabieh tissé de carrés crée, lorsque la lumière du soleil le traverse, un rythme lumineux très géométrique qui vient rappeler celui de mur de brique. D’après le plan du musée on constate qu’il y a un très grand nombre de fenêtre plus d’un vingtaine et qui sont de grande proportion, l’intèrieur du musée est donc baignée de lumière naturelle d’ou l’importance des moucharabieh pour tamiser l’ambiance lumineuse et permettre une contemplation des lieux et des oeuvres plus agréable, comme il est necessaire dans un musée. Il y a ensuite un second dispositif lumineux important dans ce projet qui est lui aussi à partir de la lumière naturelle, ce sont les veluxes, ils sont très nombreux et suivent la linéarité du toit. Ce nombre important d’ouvertures zénithales permettent une toute autre ambiance lumineuse où un dialogue entre la lumière et la matière se fait sur la charpente en bois d’origine et le mur de brique. En effet, ces puits de lumières viennent illuminer l’ensemble de chaque pièces d’une lumière naturelle, étant filtrée par les éléments de la ferme en bois, la lumière est là aussi tamisée et permet au visiteur d’observer les oeuvres avec une lumière naturelle sans qu’elle soit trop intense. A l’opposé de la plupart de ses projets ici Tadao Ando a joué la carte de la réhabilitation et de la rénovation, le traitement de la lumière et de l’obscurité est tout de même moins travaillé car l’architecte a souhaité respecter les dispositifs lumineux de l’édifice correspondant à un type de structure. Tadao Ando a donc uniquement, pour ce projet, travailler le dispositif de lumière zénithale et l’obscurité qui tient une grande place dans ses projet est ici peu existante. C’est donc selon moi plus par la géométrie des volumes et la matérialité complexe de ce lieu qui font que c’est un espace de contemplation où la lumière permet de magnifier ces éléments plus que de participer réellement dans ce sentiment de contemplation.

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CONCLUSION

Du béton et d’autres secrets de l’architecture, page 42.

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De ces deux bâtiments l’on peut comprendre le travail de l’architecte Tadao Ando sur ces espaces de contemplation. Dans cette analyse nous proposons trois composantes des espaces de contemplation chez Tadao Ando. Il y a l’alliance de la composition géométrale des espaces et des volumes comme le cube, la forme fondamentale qui permet la stabilité, ou la sphère, qui propose une dynamique au visiteur. Mais aussi la matérialité avec le béton qui vient recentrer le visiteur sur lui même et les œuvres qui l’entoure, puis le verre qui permet ce lien avec la nature. Et finalement la lumière et l’obscurité, qui par leur opposition permettent soit le repos et la concentration du visiteur soit son mouvement, sa déambulation. Ces trois grandes notions de l’architecture de Tadao Ando permettent aux espaces qu’il conçoit d’être de véritable lieux de contemplation, de retour sur soit et d’apaisement mais comme le dit Tadao Ando «le rôle essentiel de l’architecture, le rôle de l’espace, au sein de l’architecture, consiste à favoriser une interaction entre les gens, entre les gens et les idées exprimées par les peintures et les sculptures, et surtout à stimuler la réflexion à l’intérieur des gens.»12 Le choix de ces deux édifices c’est fait par le fait que l’un soit un édifice ancien, où il a fallu faire un exercice de rénovation et de réhabilitation et où l’autre a été au contraire entièrement conçu par Tadao Ando. On constate de nombreux points commun comme les formes géométriques fondamentales avec le carré et le cercle mais aussi l’utilisation du béton et du verre pour créer des ambiances différentes suivant les fonctions des espaces, puis le travail de la lumière et de l’obscurité qui permet soit la contemplation soit la déambulation. Malgré ces points communs on voit que ces deux édifices ont aussi des différences comme le traitement de la lumière où dans le musée de fort Worth il y a un véritable travail entre l’obscurité et la lumière alors que dans le musée de la Punta Della Dogana celle-ci est secondaire. Nous avons vu par l’analyse de ces deux projets de musée d’art moderne et contemporain, trois éléments fondamentaux de l’architecture sensible de Tadao Ando, mais son travail est bien plus vaste, on peut faire référence à l’eau, très présente dans ces deux projets, soit artificiellement soit naturellement, ou encore à la symbolique des 16


édifices qui joue une part importante dans la création d’espaces de contemplation. Ici il a été question de parler de deux musées mais ce travail aurait pu être fait sur deux églises où les mêmes notions sont utilisées pour faire de ces espaces des lieux de contemplation.

Bibliographie ANDO TADAO, Tadao Ando Album de l’exposition du 3 mars 1993 au musée national d’art moderne/ Centre de création industrielle Centre Georges Pompidou, Paris, Édition du Centre Pompidou, 1993. ANDO TADAO «Rénovation de Punta de la Dogana-projet Tadao Ando Architecte and Associates» L’Arc international, N°94, 2010, 2 pages de 98 à 99. ANDO TADAO, Du béton et d’autres secrets de l’architecture : sept entretiens de Michel Auping avec Tadao Ando lors de la construction du Musée d’Art Moderne de Fort Worth, Paris, l’Arche, 2007, 125 pages. DELAPLACE Anne «Punta de la Dogana:le pouls contemporain» à Venise, le 30 decembre 2009, http://www.lintermede.com/exposition-punta-della-dogana.php, une page numérique. SVEIVEN Megan «Flashback: Modern Art Museum of Fort Worth / Tadao Ando» Le 2 mars 2012, http://www.archdaily. com/213084/flashback-modern-art-museum-of-fort-worthtadao-ando/, une page numérique. THIROUX JANNICK «Palazzo Grassi» Archistorm, N°20, 2006, 4 pages de 48 à 51. THIROUX JANNICK «Venise douane de mer, nouveau musée d’art contemporain» Archistorm, N°28, 2007, 4 pages de 34 à 38.

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