Ingenieur jdi 122

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Belgique - België P.P. CHARLEROI X BC 1781

`Mensuel - Juin 2009 - Bureau de dépôt : CHARLEROI X

Photo : Récolteuse de micro parcelles de betteraves - Source : SESVanderHave

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Biotechnologie Universités AFSCA Libramont AG 2009 23 JOBS - PAGE L E V E L H IG N ET H MMUNICATIO O C T N E M E SUPPL www.imag.pro

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Edito Le Journal des Ingénieurs Mensuel N°122 Juin 2009

Rue Hobbema 2 - 1000 Bruxelles Tél. 02 734 75 10 - Fax 02 734 53 15 info@fabi.be - www.fabi.be ÉDITEUR Ir. Maximilien Le Begge Tous droits réservés. Reproduction et diffusion interdite par quelque moyen que ce soit, sans autorisation préalable écrite de l’éditeur. Les textes et illustrations sont publiés sous la responsabilité de leur auteur. COMITÉ DE RÉDACTION Ir. Maximilien Le Begge (rédacteur en chef) Pascal-Pierre Delizée (secrétaire de rédaction) Marie Montes (coordination) RÉDACTION Philippe Crêteur Pascal Delizée Ir. Olgan Durieux Ir. Vincent Gobbe Ir. Jean Lambelé Ir. Christian Legrand Ir. Régine Merz Ir. Alison Vincent AVEC LA COLLABORATION DE : Dr Ir. Marc J.L. Meulemans Ir. Gilbert Houins Ir. Jacqueline Duculot Tirage : 10 000 ex. Distribution : personnalisée Édition : mensuelle, sauf janvier, juillet et août Format : 210 x 297 mm full quadri

Le Journal des Ingénieurs que vous lisez en ce moment laisse une place importante à l’agriculture. Soit la rédaction a voulu me faire plaisir, soit plus sérieusement le sujet mérite un numéro spécial. Un samedi de ce début mai, à la Faculté Polytechnique de Mons, un économiste brillant et un avocat – ex banquier – également brillant commentent la crise actuelle à un panel d’ingénieurs civils. En résumé : Un, on est passé à deux doigts d’un méga crash car la machine (le système qui fait circuler l’argent) ne marchait plus. Deux, cela devait arriver, on vous l’avait dit. Trois, cela va durer. Quatre, et c’est le plus grave : les solutions actuelles ne sont peut être pas adaptées. Mais ce qui les inquiètent le plus, c’est la croissance de la population mondiale qu’il faudra nourrir, chauffer, soigner, éduquer, déplacer et bien d’autres choses. Il faudra donc d’abord nourrir neuf milliards d’hommes dans les décennies à venir en utilisant moins d’engrais, moins d’espace, moins d’eau, moins de produits phytosanitaires, moins d’énergie... bref, produire beaucoup plus avec beaucoup moins. Il faudra ensuite nous chauffer, mais sans réchauffer l’atmosphère. Ce numéro tombe donc bien car pour se nourrir, rien de meilleur que l’agriculture et pour se chauffer sans trop réchauffer, le monde végétal recèle bien des solutions.

Édito Biotechnologie

Au fil des pages, vous découvrirez trois sujets principaux. L’AFSCA est l’enfant de la dioxine, nos gouvernants ont eu l’excellente idée de la créer après la crise du même nom qui a coûté à la Belgique un point de croissance et au CVP une cure d’opposition. Depuis, l’AFSCA a fait son chemin, c’est une institution performante qui chaque jour garantit notre sécurité alimentaire. C’est également un nid d’ingénieurs. La génétique, c’est le nucléaire des agronomes. On se dit que c’est une solution d’avenir, mais en même temps on a peur de ses dérives. Comme le nucléaire, elle a le vent en poupe dans les pays en forte croissance, comme le nucléaire, elle est plébiscitée en médecine, comme le nucléaire, elle fait débat. Libramont est devenu au fil du temps un immense rendez-vous qui marie convivialité et business. Les anciens de Louvain s’y retrouvent le vendredi après-midi et ceux de Gembloux le lundi aprèsmidi, venez-y nombreux. Bonne lecture et bonnes vacances. Ir. Luc Minne, Président

Sommaire

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L’ingéniérie génétique au service de l’agiculture

Universités

P. 9

Intégration de la FUSAGx au sein de l’ULg

AFSCA L’Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire (AFSCA), un service public moderne Radiographie sanitaire, in situ, des nouvelles cuisines d’un hôpital

p. 12 p. 15 P. 18

AG 2009 PRODUCTION MARKETING - PUBLICITE ABONNEMENTS SOCIÉTÉ Abonnement 9 N° par an : 50€ HTVA Contact : Lydia De Lutis DEADLINE POUR MATERIEL PUBLICITAIRE : le 15 de chaque mois précédant la date d’édition Route de Mons 27e - 6000 Charleroi Tél. +32 71 31 50 00 Fax +32 71 32 74 19 mkt@delta7.be

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Libramont

P. 20

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Le Journal des Ingénieurs n°122 - Juin 2009 – 3


Biotechnologie

L’ingénierie génétique a de l’agriculture Un exemple avec la soc SESVanderHave L’ingénierie génétique au service de la production de sucre, telle est le leitmotiv de la société SESVanderHave établie à Tirlemont, spécialisée dans la sélection, la production et la commercialisation de semences de betteraves sucrières d’où est extrait notre sucre, ingrédient indispensable de l’industrie agro-alimentaire aujourd’hui. Le Dr Ir. Marc J.L. Meulemans, diplômé de la Faculté des Sciences agronomiques de Gembloux, sélectionneur attitré de la société, nous en parle. Peu après la seconde guerre mondiale, le marché belge a été inondé avec des semences dont la qualité peut être qualifiée de médiocre, à tel point que le ministère de l’agriculture s’en est inquiété et, pour pallier cette déficience, a créé l’Institut de recherche sur la betterave et ensuite est née une première maison de sélection de graines de betteraves en Belgique. La société SESVanderHave (en abrégé SV), issue de cette mouvance, a été fondée en 1948 et a grandi grâce à un jeune ingénieur agronome pionnier, M. Weenen. En 1948, le capital de la société était de quelques dizaines de milliers de BEF, mais elle a été vendue en 1987 à ICI, une grosse multinationale de l’industrie chimique et phytopharmaceutique, dont la recherche était le fer de lance, pour un montant de plusieurs milliards de BEF ! Ceci montre toute la capacité de l’ingénieur à être au fait de son métier, de la technique, de profiter des opportunités, et Figure 1 : Les étapes de la sélection

d’ouvrir des marchés, de favoriser les contacts, d’apporter des solutions à des problèmes nouveaux, à savoir s’adapter au changement d’échelle en passant d’une petite société nationale à une société multinationale, à aller vers des fusions avec d’autres sociétés. Cette intégration fut le début d’un grand développement car elle permit de lui apporter bon nombre d’outils scientifiques peu ou pas connus en Europe, et une organisation du type « multinationale à l’américaine ». La société acquit de la sorte une véritable dimension internationale. C’est aussi l’époque où les grandes multinationales ont commencé à investir dans le vivant via des brevets. Au moment où Marc Meulemans entre, en 1987, à la société SESVanderHave, celle-ci est une petite société binationale (belgo-italienne) centrée sur la production de semences de betteraves et d’autres cultures telles les céréales à paille, le froment, l’escourgeon, le maïs. C’est en 1996 que SES fusionne avec la société hollandaise VanderHave qui avait également une longue tradition dans la semence, pour former la SV. La fusion des deux sociétés, très complémentaires sur le plan des variétés mises sur le marché, mais aussi du bagage culturel, a permis une mise en commun des génétiques, des savoir-faire et un développement extraordinaire de la société. Après quelques turbulences liées au transfert de certaines cultures à d’autres semenciers, la société intègre finalement le groupe semencier français Florimond Desprez et en devient le centre d’excellence pour la betterave sucrière, un cas assez unique dans notre pays.

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au service iété La SV emploie aujourd'hui 400 personnes dans 16 pays et vend ses semences dans 40 pays. 32 % du personnel et 17 % de son chiffre d’affaires sont consacrés à la Recherche et au Développement. Pas étonnant dès lors d’y voir de nombreux docteurs, bioingénieurs et « masters » de différentes disciplines œuvrant pour les produits de demain. Le budget recherche se répartit entre la sélection classique, mais non moins performante et nécessaire, pour 60 %, le support de laboratoire (les analyses de pointe et autres opérations) pour 30 %, et le développement d’OGM, destinés aux États-Unis, pour 10 %, puisqu’il lui est interdit de les cultiver et de les commercialiser en Europe, alors que les américains ne veulent que ce type de semences ! Sur le plan logistique, la société peut compter sur 4 stations de recherche pour la sélection créatrice, 2 plates-formes de production de semences et une dizaine d’équipes pour les essais.

aux précédentes de manière à évoluer constamment et maintenir ses performances sur le marché.

De fait, l’amélioration de la semence de betterave est passée par plusieurs étapes (figure 1). Depuis les travaux de Franz Karl ACHARD1 sur la betterave, les choses ont beaucoup évolué en matière de sélection. La méthode la plus ancienne est appelée « sélection massale ». C’est une méthode tout à fait empirique. Elle a prévalu jusqu'à la fin du 19e siècle, avant que l'on ne tire les conséquences des travaux de Mendel sur l'hérédité. Cette méthode consiste à choisir les plantes qui semblent les plus intéressantes En Europe, la culture de la betterave est régie dans une population et à utiliser leurs graines par des quotas de production, mais ceux-ci comme semences pour la culture suivante. ayant été fortement réduits en 2008 (-26 % L'opération est répétée de génération en par rapport à 2007), le nombre de planteurs génération, ce qui permet d'améliorer proa chuté en un an de 22 %. Les betteraviers gressivement les performances de la culture. restants veulent donc produire de manière Entre deux étapes de sélection, les recombiplus efficace, et comment le faire, si ce n’est naisons génétiques se font naturellement, par la sélection, en créant des variétés tou- sans aucun contrôle humain. Les plantes jours plus performantes ? sélectionnées ne sont par conséquent ni identiques à celles de la génération précéLa sélection, clef de voûte de la dente ni identiques entre elles. Elles ne constituent donc pas une variété à propreproduction de semences ment parler. 1870 voit l’avènement de La sélection est la clef de voûte de cette Villemorin, l’instigateur de la « sélection massociété, simplement parce que le produit sale » en betterave. À ce moment, on utilise vendu est la semence et que, derrière la encore des semences multigermes qui nécessemence, il y a des variétés qui, aujourd’hui, sitaient une main-d’œuvre aux champs très ont un taux de rotation de plus en plus court, importante – venue principalement de de l’ordre de trois à cinq ans. Les planteurs se Flandre en Hesbaye brabançonne – puisqu’il détournent vite d’une « vieille » variété au fallait démarier les plantes, c.-à-d. ne conserprofit d’une variété plus performante. La perver qu’une seule plantule par plante et élimiformance d’une variété porte sur de nomner les plantules issues des autres germes de breux critères. On peut citer : son rendement la semence. en sucre par ha, son adaptation aux différents milieux, sa forme, sa résistance aux maladies Vers les années 1930 survint une grosse et aux pathogènes, sa compatibilité avec des révolution, l’apparition des hybrides2, une semoirs pneumatiques, sa vitesse de germina- vingtaine d’année après ceux du maïs décoution, etc. La liste est longue. Le sélectionneur verts aux États-Unis où les sélectionneurs a donc pour mission de renouveler le stock américains ont découvert tout le potentiel de de variétés, c.-à-d. d’en créer de nouvelles l’hétérosis en croisant des lignées génétiqueaux caractéristiques améliorées par rapport ment différentes. Mais la semence reste tou-

Figure 2 : Dans la sélection « classique », la castration des fleurs, une opération délicate et précise, permet d’éviter toute fécondation « sauvage ».

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Franz Karl Achard (1723-1821) était un chimiste allemand. Prussien d'origine française, né à Berlin, il appliqua le premier, en 1796, la découverte du sucre de betterave faite par Andreas Sigismund Marggraf dès 1747, et reçut du roi de Prusse le domaine de Kunern en Silésie (Pologne occidentale) pour y exploiter en grand la nouvelle industrie. Admis à l'Académie de Berlin, il y devint directeur de la classe de physique. L’hybridation est le croisement de deux espèces animales ou végétales. L'hybridation naturelle a presque toujours lieu entre espèces du même genre, le plus souvent présentes dans un même milieu. Les hybrides ainsi formés peuvent être fertiles, et donner lieu à la formation d'une espèce nouvelle. Souvent, les hybrides, quand ils sont viables, sont néanmoins stériles, soit par suite d'incompatibilités géniques, soit à cause de disparités dans la garniture chromosomique. La faculté avec laquelle deux espèces peuvent ou non s'hybrider appelée aussi « hétérosis » renseigne sur leurs affinités. L’hybridation peut aussi être artificielle et dans ce cas, on recherche précisément des produits stériles afin de pouvoir les vendre et ne pas en autoriser la reproduction.

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Biotechnologie

Figure 3 : La castration des mâles chez la fleur consiste à enlever les étamines et à ne conserver que l’organe femelle que l’on fécondera avec un pollen « choisi ».

jours multigermes et pose un problème de rentabilité. La SV a été l’une des premières sociétés au monde à produire des « monogermes mécaniques » ou « techniques ». Grâce à un polissage très précis et spécifique, cette technique a permis de produire un fort pourcentage de monogermes. C’est un peu plus tard qu’apparait une autre révolution, la création des « monogermes génétiques ». À partir de ce moment-là, toutes les variétés de betteraves sont monogermes. Pour vendre de nouvelles variétés de semences, il faut passer par tout un processus de tests réalisés par des services officiels et des services d’inscription qui sont différents dans chaque pays. En général, l’inscription passe par des essais multilocaux, c.-à-d. répartis en différents lieux, qui durent deux ans avant qu’une variété soit inscrite dans une liste nationale. Une fois inscrite, la variété est testée par les instances officielles de recherche ; en Belgique, c’est l’Institut Royal Belge pour l’Amélioration de la Betterave (IRBAB) qui s’en charge, pour comparer les variétés entre elles et dresser une liste de « variétés recommandées ». C’est la raison pour laquelle on voit très souvent fleurir dans nos champs de betteraves des panneaux portant des noms bizarres comme « Coyote », « Zanzibar », et tant d’autres. Pour ce faire, l’IRBAB prélève un échantillon de semences et réalise les essais comparatifs.

L’objectif du sélectionneur : la compétitivité par les performances

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La notion de marqueur génétique a été introduite en 1980. Il s'agit d'une séquence d'ADN repérable spécifiquement. En cartographie génétique, le marqueur est utilisé pour « baliser » le génome. En contrôle du transfert de gène, le marqueur est un gène associé au gène d'intérêt, codant une caractéristique détectable facilement et précocement, facilitant le repérage des plantes réunissant les caractéristiques voulues. La Rhizomanie est une maladie à virus BNYVV (Beat Necrotic Yellow Vein Virus = Virus des Nervures Jaunes de la Betterave) transmis par un champignon, le Polymyxa betae. Elle induit une diminution de rendement en racines et en richesse de sucre de l’ordre de 30 à 40 %. Le Polymyxa betae se conserve dans le sol 20 à 25 ans dans un plasmode (zoopode) et est favorisé par la présence d’eau, des températures élevées et une mauvaise structure du sol.

Pour une société privée, le premier objectif est bien entendu de rester compétitif. Voici une vingtaine d’années, une trentaine de sociétés obtentrices de semences de betteraves se partageaient le marché au niveau mondial. Actuellement, il n’en reste plus que trois ! C’est dire que la compétition a été rude, mais elle le reste de toute façon encore. La spécificité de la société SV est que sa seule source de revenus est basée sur la betterave sucrière. Elle est donc condamnée à réussir et à augmenter l’efficacité de son travail. Le progrès génétique est plus que jamais la pierre angulaire de la société. Il est basé sur la sélection de variétés stables et performantes qui évoluent régulièrement, par Figure 4 : Le « marqueur génétique » permet de repérer facilement et précocement des plantes porteuses du gène sélectionné.

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une recherche « appliquée ». La SV créé ainsi annuellement plus de 25 000 génotypes différents, utilise plus de 2 500 000 plants portegraines, procède à des analyses biochimiques en très grand nombre, s’appuie aujourd’hui sur des analyses par « marqueurs moléculaires3 »... Elle ne fait donc pas de recherche « fondamentale », domaine réservé aux universités et institutions publiques principalement, mais elle s’appuie sur leur collaboration et leurs connaissances pour approfondir ses outils. La recherche est néanmoins de pointe et proactive parce que le monde change vite. Régulièrement apparaissent de nouveaux problèmes, de nouvelles maladies auxquels il faut trouver des solutions, telle que la Rhizomanie4 qui a véritablement explosé en vingt ans. Dans les années 80, cette maladie touchait quelques milliers d’hectares. On en trouvait en Italie, au sud de Paris et en Alsace. Aujourd’hui, elle représente plus des trois quarts de la surface mondiale ce qui représente près de 4 millions d’hectares. La cause est à rechercher notamment dans les transports, par camion, train, bateau ou avion, car comme il s’agit d’une maladie du sol, tout ce qui transporte du sol, de la terre, y compris le vent qui transporte les spores sur des centaines de kilomètres parfois, répand la maladie. Aujourd’hui, les maladies, tant des plantes qu’humaines d’ailleurs, n’ont plus de frontière. On trouve néanmoins des betteraves sauvages résistantes dans les zones maritimes. L’étude de leur génome, réalisable aujourd’hui, ouvre de nouvelles perspectives. Les produits de la recherche sont testés dans des essais multilocaux, ce qui représente plus de 100 000 parcelles expérimentales d’essaisrendement dans toute l’Europe et aux ÉtatsUnis, et plus de 20 000 parcelles d’essaisobservations. Comme la durée de vie des variétés est de plus en plus courte, l’évolution de la sélection va vers des cycles de croisement (de sélection) de plus en plus courts, vers la création de lignées de plus en plus nombreuses. En vingt ans, ces nombres ont été multipliés par un facteur 20, voire 30. La sélection intègre les outils de la pathologie végétale, la connaissance de la phytopathologie, passe par le développement des tests miniaturisés qu’on nomme « bio-essais », avec plus de 50 000 plants étudiés chaque année, des analyses biochimiques – sucres, azote nuisible, potassium –, les analyses infrarouges, la culture in-vitro, le clonage des meilleures lignées, la biologie moléculaire grâce aux « marqueurs moléculaires » et, dans les étapes futures, elle intégrera davantage les outils de la génomique (basée sur la connaissance du génome) et de la métabolomique5 (basée sur la connaissance des métabolites6).

Les progrès des biotechnologies Durant les vingt dernières années, les moyens de recherche ont considérablement évolué.


Biotechnologie

Autrefois, les essais et observations étaient réalisés aux champs. Il fallait attendre plusieurs mois avant d’obtenir des résultats. Aujourd’hui, avec les essais sur la rhizomanie par exemple, on sème dans des petits tubes, et 28 jours plus tard, on obtient les résultats après mesure par un test « ELISA » (test « antigène-anticorps » de même principe que celui utilisé pour la détection du SIDA chez l’homme) de la concentration en virus pathogène. En ce qui concerne la culture in vitro elle consiste à régénérer une plante entière à partir de cellules ou de tissus végétaux. Elle permet d'obtenir rapidement une plante identique à celle sur laquelle les cellules ou les tissus ont été prélevés. Elle peut également être utilisée pour assainir du matériel végétal vis-à-vis de maladies ou de virus. La première étape est réalisée en laboratoire, dans des conditions stériles, en mettant les tissus ou les cellules en culture sur un milieu synthétique afin d'obtenir une plantule. Cette plantule est ensuite mise en culture dans des conditions contrôlées (chambre de culture, serre) jusqu'à l'obtention d'une plante. Les premières techniques de culture in vitro ont été mises au point dans les années 50. Ces techniques ont d'abord été utilisées pour multiplier en grande quantité des plantes à haute valeur ajoutée (espèces légumières et florales) indemnes de maladies ou de virus. La culture in vitro est également une étape nécessaire : – après fusion de protoplastes (cellules végétales non sexuelles qui ont été débarrassées de leur paroi, ce qui rend possible leur fusion) ; – pour la production d'haploïdes doublés (voir plus loin) ; – après transformation dans le cas des plantes transgéniques. Le terme « Haploïde » qualifie une cellule ou un organisme qui ne possède qu'un seul lot de chromosomes. Les cellules reproductrices

(gamètes) sont haploïdes et permettent, en s’accouplant, de donner naissance à une cellule « hétérozygote » qui possédera des paires de chromosomes. La culture in vitro, permet donc de faire des copies d’une plantule, des clones, et se fait très facilement chez la betterave. Elle permet aussi de produire des haploïdes doublés. Comme son nom l'indique, cette technique consiste à prélever des cellules haploïdes et à provoquer le doublement de leur stock chromosomique, soit de manière naturelle, soit de manière artificielle par traitement avec une substance appelée colchicine. Les cellules utilisées sont les cellules reproductrices (gamètes) contenues dans les grains de pollen ou les ovules. Une étape de culture in vitro est nécessaire pour régénérer une plante entière. Au cours de cette opération, chaque chromosome de la cellule haploïde de départ est reproduit à l'identique. La technique des haploïdes doublés permet donc d'obtenir rapidement des lignées dont le patrimoine génétique est stable et homogène. Elle est souvent utilisée après un croisement, en prélevant des cellules reproductrices sur les plantes de première génération (F1), dont le patrimoine génétique est hétérogène : il provient pour moitié de l'un des parents utilisés pour le croisement et pour moitié du deuxième parent. L'obtention de lignées à partir de ces plantes peut être réalisée de manière naturelle en effectuant des autofécondations successives sur plusieurs générations. La production d'haploïdes doublés permet de gagner beaucoup de temps puisqu'on obtient le même résultat en une seule génération. Le produit fini étant un hybride, la performance de cet hybride dépend de son hétérosis. L’hétérosis d’un organisme est sa vigueur hybride : lors du croisement d'espèces pas encore totalement différenciées, si on peut obtenir un hybride entre elles, cet hybride pourra soit être plus faible que ses

Figure 5 : Une chambre de culture multi-test permet d’obtenir les résultats sur la résistance ou la sensibilité d’un génotype en 28 jours, au lieu de plusieurs mois dans les champs d’essais

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La métabolomique est une science très récente qui étudie l'ensemble des métabolites (sucres, acides aminés, acides gras, etc.) présents dans une cellule, un organe, un organisme. C'est l'équivalent de la génomique pour l'ADN. Elle utilise la spectrométrie de masse et la résonance magnétique nucléaire car nous sommes dans l’infiniment petit. Un métabolite est le produit de la transformation d'une substance de l'organisme. Par exemple, le glucose est un métabolite primaire : il est issu de la dégradation de l'amidon et c'est l'une des principales sources de notre énergie. En revanche, la nicotine est un métabolite secondaire issu de la dégradation d'une molécule indispensable à la photosynthèse, donc à la vie des plantes vertes. Mais cette nicotine n'est pas directement utile pour la survie du plant de tabac. En outre, la nicotine n'est présente que chez des plantes à fleurs évoluées : ceci est un indice. Le taxol issu de l'if est également un métabolite secondaire : c'est le dérivé d'une molécule nécessaire à la synthèse des membranes des cellules et de certains pigments de la photosynthèse. Il est utilisé en cancérologie.

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Biotechnologie

La mise au point d’une récolteuse de microparcelles de précision a été un atout majeur dans l’augmentation de la vitesse d’obten-

tion et la précision des résultats en champ. Cette machine est le fruit de plus de 25 ans de mises au point et de recherches. Ce n’est pas une machine commerciale, cependant certaines sucreries françaises en ont fait l’acquisition pour récolter leurs propres essais. Cette machine est en fait la combinaison de plusieurs machines réunissant les caractéristiques suivantes : effeuilleuse, arracheuse, lavage des racines avec recyclage interne de l’eau, pesage des racines nettoyées parcelle par parcelle, production de pulpe pour chaque parcelle dont un échantillon sera envoyé au laboratoire de biochimie pour analyse de la richesse ainsi que des impuretés (azote alpha aminé, potasse et sodium), les données sont enregistrées sur ordinateur et envoyées au département sélection par téléphonie.

deux parents (c’est le cas le plus fréquent : problèmes de compatibilité des génomes parents, c’est p.ex. l’effet de la consanguinité chez les animaux), ou, comme dans le cas du mulet, cumuler des avantages et être d'une vigueur exceptionnelle. Une cellule est qualifiée d’homozygote quand elle possède deux gènes identiques sur les chromosomes de la même paire. La vigueur hybride sera d’autant plus forte que la distance entre les deux lignées sera grande et que les lignées sont les plus pures. Comme cette technique est très coûteuse, elle n’est pas utilisée pour tous les programmes de sélection, mais de manière ciblée, par exemple quand il y a des résistances très complexes. Cette technique permet alors d’obtenir des sujets très purs et d’isoler les gènes de résistance. En matière d’OGM, les variétés de betterave sont cultivées uniquement aux États-Unis. Toute contamination doit être évitée par l’arrachage de la plante avant la mise à graines, ce qui est évidemment toujours le cas avec la betterave sucrière. Les marqueurs moléculaires permettent de savoir sur quel chromosome se trouve le gène responsable d’une résistance que ce soit par exemple au Roundup ou d’une hypersensibilité à une maladie donnée, et donc aussi de l’éliminer, tout en gardant les autres génotypes souhaités. Les recherches de variétés génétiquement modifiées sont en test actuellement aux États-Unis. La recherche de meilleures performances des semences étudie aussi les « facteurs limitants » dont certains sont des facteurs physiologiques, comme par exemple la sensibilité au stress hydrique pendant la période estivale. En effet, au départ de l’utilisation d’une même quantité d’intrants (engrais) et de produits phytosanitaires par exemple, le producteur demande au chercheur d’augmenter le rendement sucre/ha qui reste sa priorité numéro un.

Les vingt dernières années de recherche ont conduit à des résultats que l’on peut qualifier de remarquables : la production de sucre blanc est ainsi passée, de 1985 à 2005, de 7,5 t/ha à 10,6 t/ha, soit une augmentation moyenne de 2 % l’an, soit 150 kg/ha/an de sucre en plus, tandis que dans le même temps, le pourcentage de sucre extractible est passé de 15 % à 17,5 %, et le poids des racines est passé de 55 t/ha à près de 70 t/ha. On estime que les 2/3 de la progression observée entre 1985 et 2005 sont dus à la génétique. Le potentiel de production de sucre dans certaines régions de Champagne est estimé, pour les 15-20 ans à venir, à ± 25 t/ha de sucre blanc, c’est dire la marge de progression qu’estiment les semenciers, et cela, en optimisant tous les facteurs : phytotechnie, fertilisation, génétique, date de semis (plus précoce), variétés plus robustes, etc. Le changement climatique, par l’augmentation de la teneur en CO2 de l’air, joue évidemment en faveur de la production végétale puisque le végétal utilise le CO2 pour sa croissance. Le sélectionneur a néanmoins la tâche difficile car il doit posséder une bonne connaissance de ce qui vient en amont, c.-à-d. les biotechnologies, et savoir s’adapter aux circonstances. Nous touchons en effet au vivant et celui-ci est soumis aux aléas climatiques, des sols de toute nature, eux-mêmes en évolution, et aux attaques de microorganismes de toutes sortes, lesquels créent des résistances qu’il faut vaincre. La recherche constante de variétés stables et performantes est donc une priorité. De toutes les cultures dont s’est occupé Marc Meulemans, celle de la betterave est certainement la plus complexe, mais aussi la plus passionnante, et pour lui, « l’enthousiasme est le moteur du chercheur » ! Dossier réalisé par Ir. Vincent Gobbe avec la collaboration du Dr Ir. Marc Meulemans Source photographique : SESVanderHave

Récolteuse de microparcelles de betteraves Source : SESVanderHave

Figure 6 : Un champ d’essais en Hesbaye brabançonne

La récolteuse de microparcelles de betteraves mise au point par M. Achiel VANGILBERGEN

Dr Ir. Marc J.L. Meulemans Marc J.L. Meulemans est diplômé ingénieur agronome, orientation « Défense des végétaux » de la Faculté des Sciences Agronomiques de Gembloux (FUSAGx 1978) et Docteur en Sciences agronomiques de la même Faculté (1988). Il a été lauréat de l’Académie des Sciences de Belgique en recevant le prix de Phytopathologie J. Schepkens (Bruxelles, 1989). De 1978 à 1981, il était assistant à la chaire de phytopathologie de la FUSAGx, puis de 1983 à 1987, assistant au centre de lutte intégrée en phytopathologie attaché à la FUSAGx. En 1987 et jusqu’à aujourd’hui encore, il intègre la société SESVanderHave en tant que sélectionneur en charge de programmes de sélection pour la résistance aux maladies. Depuis 2002, il est « Collaborateur scientifique » de la FUSAGx, Unité de phytotechnie tropicale et d’horticulture.

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Universités

Intégration de la FUSAGx au sein de l’ULg « Notre but est de faire de Gembloux la première fac agronomique du pays ! » (Prof. Bernard Rentier, Recteur de l’ULg) La Faculté universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux (FUSAGx) fait, désormais, partie de l’Université de Liège (ULg). C’est la concrétisation d’une idée vieille de plus de 20 ans, dont le processus définitif s’est, enfin, mis en œuvre voici deux ans, environ. Pratiquement, dès octobre 2009, l’entité gembloutoise se composera d’une Faculté et d’un Centre de recherche et prendra, désormais, le nom de « Gembloux AgroBioTech » (GABT). Elle sera dirigée par un vice-recteur de site élu par le corps académique de la Faculté. Après cette intégration, l’ULg comptera un total de 16 300 étudiants.

les explications de MM. Bernard Rentier et André Théwis1, respectivement recteur de l’ULg et recteur de la Faculté de Gembloux.

La logique pour Gembloux, selon le recteur de l’ULg, le Professeur Bernard Rentier – reconduit dans ses fonctions, récemment, pour une période de cinq ans –, est de se joindre à une université complète – c’est, en effet, à l’ULg que se trouve la Faculté de Médecine vétérinaire de la Communauté française de Belgique –, à laquelle il ne manquait qu’une Faculté d’Agronomie. Outre un vaste ensemble de structures d’appui, GABT trouvera à l’ULg des collaborations dans les domaines les plus variés et un désir sincère de coopérer. La logique pour l’ULg, en dehors de l’accession au statut d’université complète, unique en Communauté française de Belgique, réside dans l’extension géographique de l’Université, complétant ainsi le triangle centre-sud-est wallon : GemblouxArlon-Liège. Mais, elle réside aussi dans la possibilité de réaliser, ensemble, des initiatives innovantes sur le site de Gembloux. C’est ainsi que les équipes vont travailler de concert au développement de ces nouvelles idées.

Le Journal des Ingénieurs (JI) : – Votre message, en regard de cette intégration, se veut, avant tout, rassurant... Bernard Rentier (BR) : – Tout à fait. Nous n’allons, certes, pas modifier l’identité et l’image de marque de Gembloux. Ce serait suicidaire pour l’ULg. On ne se met pas un poids de cette nature sur le dos – ceci n’a rien de péjoratif – s’il ne se porte pas tout seul et s’il ne nous aide pas à voler. On ne se leste pas de ballast quand on essaie de voler. L’idée que l’on a d’habitude, dans le cadre de fusions ou d’acquisitions d’entreprises, c’est de racheter le concurrent pour le fermer. Ici, il ne s’agit pas d’un concurrent. La crainte qu’ont les petites institutions, en général, dans les fusions d’universités, c’est de perdre leurs spécificités propres. Ce qui est extrêmement inquiétant. C’est pour cela que je dis toujours à mes collègues gembloutois de ne pas avoir cette crainte-là car il est impossible de les remplacer. Et l’idée de se priver d’une faculté d’agronomie est complètement saugrenue. Avoir une faculté d’agronomie pour la négliger et faire en sorte qu’elle soit la quatrième du pays, cela n’est pas notre objectif. Nous allons jouer le jeu, jusqu’au bout, en soutenant au maximum cette intégration. Stratégiquement parlant, la question ne se pose même pas. Notre philosophie est vraiment de valoriser les potentialités de Gembloux. Il n’y a donc aucun danger pour la faculté agronomique gembloutoise. À l’heure actuelle, on ne fait plus d’environnement sans sociologue et sans psychologue, ou alors on se casse la figure, tout de suite.

« Agir avec raison pour une réussite commune ! » (Prof. B. Rentier)

« Je parie qu’on va faire encore mieux ! »

Au terme d’un passionnant débat modéré par Ir. Luc Minne – Président sortant de l’AIGx et nouveau Président de la FABI –, nous avons recueilli, le 21 mars dernier, lors de l’Assemblée générale de l’AIGx – organisée dans le cadre prestigieux du Cercle de Wallonie, à Namur –

JI : – Comment pourrez-vous contribuer à assurer la promotion de la profession d’ingénieur ? BR : – Nous mettons tout en œuvre pour « redoper » la profession et susciter les vocations. Il faut restaurer cet engouement. Il est

Le Prof. Bernard Rentier – recteur de l’ULg, Ir. Luc Minne – Président de la FABI, Ir. Régine Merz – Présidente de l’AIGx et le Prof. Ir. André Théwis – recteur de la FUSAGx, réunis en mars dernier à l’occasion de l’Assemblée Générale de l’AIGx

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Prof. Ir. André Théwis est ingénieur agronome, diplômé de la Faculté des Sciences agronomiques de Gembloux où il enseigne actuellement la nutrition et les productions animales, en régions tempérées, et assume la charge de recteur.

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Universités prévu que Gembloux garde le monopole de sa promotion d’études et, en outre, sa capacité de l’assurer elle-même, en étant intégrée automatiquement dans toutes les présentations, comme les salons, initiées par l’ULg. Je pense que Gembloux fait bien sa promotion et elle va continuer à la faire. Elle pourra même l’amplifier. Et je pense que les économies d’échelle qu’on va réaliser, au travers de cette association, vont permettre à Gembloux de regagner des moyens qui lui restent attribués, ce qui lui permettra d’investir beaucoup plus dans sa promotion, dans ce que, stratégiquement, elle souhaite. C’est pour cela qu’une autonomie dans la gestion est garantie. Nous aurons une comptabilité transparente mais il n’y aura pas de déplacement de financement. JI : – Vous tenez un discours qui vise à rassurer les jeunes, aussi bien que les anciens... BR : – La seule chose dont je suis sûr, aujourd’hui, et que j’ai dite : n’ayez crainte, on ne va pas faire marche arrière, on ne va pas descendre, on ne va pas mettre les freins. On continue comme si de rien n’était. C’est une sécurité pour Gembloux. Mon intuition, c’est qu’on peut faire beaucoup mieux encore, à condition de le faire ensemble. Et c’est cela le pari. Je suis sûr que l’on ne va pas faire moins bien. Je ne peux pas garantir qu’on va faire mieux. Mais, je parie que oui. JI : – On perçoit très bien l’inquiétude, tout à fait légitime, des anciens... André Théwis (AT) : – Oui et c’est tout à fait normal. C’est vrai que la Faculté de Gembloux a acquis une renommée, tout particulièrement dans les pays du Sud, excellente réputation que ces anciens ne veulent pas perdre. Cela me paraît, dès lors, assez logique d’entendre des réactions de ce type-là. Nous avons tenu à ce que tout cela soit figé dans des textes, dans les décrets, dans notre convention. Le nom de Gembloux apparaîtra dans tous les intitulés de l’institution, figurera sur les diplômes. Bien entendu, ce seront des diplômés de l’Université de Liège mais, au sein de l’ULg, de la Faculté des Sciences agronomiques de Gembloux.

« On peut faire beaucoup mieux encore, à condition de le faire ensemble. »

« Nous voulons rester des Bioingénieurs ! » JI : – C’est un phénomène qui fait mal aux Gembloutois, cette intégration ? AT : – Oui. Quand on a été autonome pendant 150 ans et que la barque a été bien menée, je pense, cela fait toujours mal de perdre son autonomie. JI : – En votre qualité de Vice-Recteur, vous continuerez à promouvoir la profession de bioingénieur... 10 – Le Journal des Ingénieurs n°122 - Juin 2009

AT : – Oui. C’est très clair. C’est notre spécificité. Si nous avons quelque chose à gagner dans cette intégration à l’ULg, c’est justement de défendre nos spécificités. Il n’y a pas de faculté d’agronomie à Liège, donc il y a des possibilités de complémentarité. Mais, il n’y a pas de concurrence directe du point de vue des formations. Donc, nous voulons rester des bioingénieurs, c’est-à-dire des ingénieurs du monde du vivant, du monde animal, du monde végétal, du monde des microbes. JI : – Elle vous tient à cœur cette fonction de vice-recteur ? AT : – Gembloux AgroBioTech sera un organe à gestion spécifique. Il faut donc, à la tête de cet organe, un comité de direction qui va assurer la gestion du site, des formations et de la recherche et qui aura, bien entendu, des comptes à rendre au conseil d’administration de l’ULg, où Gembloux AgroBioTech sera représenté. Pourquoi un vice-recteur plutôt qu’un doyen ? Parce que, outre les aspects liés à l’enseignement, il incombera au vice-recteur de gérer les aspects relatifs à la recherche ainsi qu’aux services à la communauté, à la société. Bien entendu, il pourra être aidé dans l’exercice de ces missions. Le vice-recteur « de site » aura plus de responsabilités qu’un doyen de faculté. Oui, c’est une fonction très importante pour moi.

Renforcer la qualité et la visibilité de notre enseignement supérieur Pour mémoire, sur proposition du ministère de l’Enseignement supérieur, le Gouvernement de la Communauté française avait adopté, voici bientôt deux ans (2 octobre 2008) un avantprojet de décret portant intégration de la Faculté universitaire des sciences agronomiques de Gembloux au sein de l’Université de Liège, ainsi que la création de l’Université de Mons par fusion de l’Université de MonsHainaut et de la Faculté Polytechnique de Mons, restructurant des habilitations universitaires et refinançant les universités. Pour la Communauté française, initiatrice de ces réformes, l’objectif est, avant tout, de renforcer la qualité et la visibilité de notre enseignement supérieur. Celles-ci devraient permettre, en effet, de mieux positionner nos universités au niveau international, mais également de mieux les financer et de mieux les organiser, afin qu'elles s'inscrivent plus efficacement dans le processus de Bologne. D’une part, l’habilitation « bioingénieur : sciences et technologie de l’environnement » est maintenue, en tant que telle, mais elle est complétée par une orientation supplémentaire en « gestion des forêts et des espaces naturels ». Ce dispositif vaudra aussi pour l’ULB et l’UCL. D’autre part, une habilitation est créée en « Sciences agronomiques et industries du vivant ». Elle s’adresse aux non-ingénieurs. Par ailleurs, par des dispositions semblables à celles déjà prévues pour la traduction-interpré-


Universités tation et l’architecture, cette large restructuration permet d’associer les universités aux hautes écoles et aux instituts d’architecture, en vue de l’organisation d’un cursus en architecture du paysage.

mations, par exemple, en « Chacun va y gagner ! » proposant aux bioingénieurs un complément en Un grand défi sera d’éviter l’exode des cerveaux construction durable. 3°) vers Liège. Mais, il pourrait aussi se produire en Une meilleure protection sens inverse. L’important sera de bien segmenter juridique et une valorisales activités. Le compromis accepté est que « la Intégration, « step by step » tion accrue des résultats viande sera à Liège, le lait à Gembloux ». La L’intégration de la FUSAGx dans l’Université de de la recherche. 4°) Un volonté commune est de regrouper des compéLiège est déjà effective, au plan administratif, allègement des charges tences. Par exemple, l’équipe du Professeur Burny, er depuis le 1 janvier 2009. En octobre prochain, de gestion administrative. en biologie moléculaire, intéresse le département elle le sera sous l’angle académique et, dès le 1er 5°) Un accroissement des de biogénétique de Liège. janvier 2010, sur le plan financier. collaborations multidisciL’atout principal de Gembloux est que la Faculté Au sein de l’ULg, sera créé un organe appelé plinaires, qui, actuelleforme un « milieu » : pour les professeurs et cher« Gembloux Agro-Biotechnologie » (GABT), ment, ne sont que ponccheurs, elle est « leur » enfant. Au surplus, 50 % qui regroupera la Faculté des sciences agrono- tuelles (ex. entre sciences de son budget provient de contrats extérieurs et miques et d’ingénierie biologique, ainsi que les exactes, biologie, sciences ses anciens sont répandus dans le monde entier. centres universitaires de recherche qui lui sont humaines et santé). Elle offre ainsi une grande capacité de résistance à liés. Son comité de direction sera présidé par l’exode. un vice-recteur spécifique, élu au sein de la Le renforcement faculté. Le recteur de Liège, ou son représen- de la spécificité L’Agrobiopôle, qui favorise la recherche appliquée tant, y siégera de droit. La Faculté sera habilitée à en relation avec l’industrie, va poursuivre son Sa mission sera de gérer le site et l’institution. délivrer quatre masters expansion. Il a été décidé de le recentrer sur le Par rapport aux autres facultés liégeoises, il de « bioingénieurs » : en « raffinage des végétaux », c’est-à-dire l’extraction exercera une « gestion spécifique », dont les génie biologique, en de molécules à haute valeur ajoutée. C’est un promodalités sont en cours d’élaboration. Il dispo- sciences et techniques de jet mené en collaboration avec l’UCL et l’ULg. sera d’une certaine autonomie et sera repré- l’environnement, en bioL’industrie brassicole est partenaire. senté, au sein du conseil d’administration de industrie et en gestion l’université, par son président, un deuxième des forêts et des milieux représentant du milieu académique ainsi qu’un naturels. Auxquels s’ajoutent un master en stareprésentant élu du personnel scientifique et tistiques et bio-statistiques, une « codiplomation » avec La Cambre, en architecture paysatechnique. gère, un master en sciences agronomiques et Quels avantages pour Gembloux ? en sciences du vivant. La Faculté de Gembloux n’était pas demanderesse. Elle peut, cependant, retirer de la fusion Dossier réalisé par Pascal-Pierre Delizée les avantages suivants : 1°) Une visibilité internationale accrue, notamment, au plan européen. 2°) La possibilité d’élargir l’offre de forresponsable zaïrois du projet. De 1989 à 1991, Régine Merz fut Professeur de sciences à l’École Privée à programmes belges de Bukavu, au Zaïre.

Une nouvelle présidente pour l’AIGx ! Le 21 mars dernier, les membres de l’AIGx, Association royale des Ingénieurs issus de la Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux, ont élu leur nouvelle présidente, Mme Régine Merz. Membre très active du Comité de rédaction du « Journal des Ingénieur », Mme Merz porte le titre d’Ingénieur chimiste et des industries, diplômée de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’État, à Gembloux, en 1976. Elle est agrégée, en outre, de l’Enseignement secondaire supérieur (1976). Elle est également titulaire d’un certificat en techniques environnementales à la Faculté Polytechnique de Mons – Module : Sol et Sous-sol (géophysique et hydrogéologie). En outre, Ir. Régine Merz a accompli une très importante et très diversifiée formation continuée.

l’Environnement du Ministère de la Région wallonne. En 2005 et 2006, elle fut collaborateur scientifique à la FUSAGx. En 1976 et 1977, elle fut assistante à l’Institut de Développement Rural de l’Université de Brazzaville, en République Populaire du Congo. De 1977 à 1988, elle œuvra en qualité d’agent complémentaire de la Coopération Technique Belge et en tant que Professeur à l’Institut Technique Agricole de Mondongo, Lisala, dans la région de l’Équateur, au Zaïre.

Depuis septembre 1991, Ir. Merz est ingénieur à la Division de la Police de

De décembre 1987 à juin 1988, elle fut préfet, ad intérim, de l’institut précité et

Actuellement, à la Police de l’Environnement, Ir. Merz anime une équipe de plusieurs personnes, active dans le contrôle du respect de la législation environnementale des exploitations dans divers secteurs d’activité et dans le contrôle du transfert transfrontalier de déchets. Enfin, cette ingénieur est formateur dans le cadre de diverses interventions en matière environnementale : FUL et ULg, CUNIC, CIFoP, Institut Eco-conseil et autre FUSAGx. En parfaite harmonie avec son prédécesseur, Ir. Luc Minne, appelé, depuis peu, à la présidence de la FABI, Ir. Merz exercera une mission à la fois novatrice et dynamique au sein de l’association des anciens de Gembloux. Nous lui souhaitons plein succès dans le cadre de cette nouvelle mission.

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AFSCA

L’Agence fédérale pour alimentaire (AFSCA), un Chacun d’entre nous a encore certainement en mémoire la crise dite de la dioxine qui en 1999 a entraîné la démission des Ministres fédéraux de la Santé et de l’Agriculture et un embargo sur les produits belges d’origine animale. À l’époque, outre les animaux contaminés, près de 100 000 tonnes de viande, œufs et denrées dérivées furent détruites et le préjudice financier fut estimé entre 400 et 500 millions d’€. L’origine Comment en est-on arrivé là ? 50 litres de PCB et 1 gramme de dioxines sont entrés dans la chaîne alimentaire via des matières grasses et les aliments pour animaux. La jusTableau 1 : La fusion des services à l’origine de l’AFSCA

Tableau 2 : La structure de l’AFSCA

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tice a fait son travail, à son rythme : les protagonistes furent condamnés en mars 2009 et une Commission parlementaire d’enquête (déjà) a tenté d’éclairer la question et formulé des recommandations dès mars 2000. En ce qui concerne les pouvoirs publics, la dispersion et le manque de coordination des services de contrôle compétents pour une partie de la chaîne furent mis en exergue à l’occasion de cette crise. Cela déboucha sur une fusion de ces services dépendant des anciens ministères de l’Agriculture et de la Santé publique en une agence unique (tableau 1), dépendant d’un seul ministre et compétente selon l’expression consacrée « de la fourche à la fourchette ».

La structure Lors de la création de l’Agence (loi du 04/02/2000), il fut prévu de la placer sous la direction d’un administrateur délégué disposant d’un contrat à durée indéterminée et qu’elle comporterait 4 directions générales (un DG a un mandat de 6 ans). La DG Politique de Contrôle spécialement chargée de l’évolution des risques et de la programmation des inspections, échantillonnages et analyses est ainsi indépendante de la DG du Contrôle, conformément aux souhaits du pouvoir politique. Pour son travail d’évaluation des risques, l’AFSCA peut s’appuyer sur un Comité scientifique indépendant comptant 22 membres, professeurs d’universités et chercheurs aux profils complémentaires, qui se réunit chaque mois en plus des réunions des groupes de travail. Par ailleurs, les échanges avec les organisations professionnelles (Agrofront, FEVIA, FEDIS, HORECA, etc.) et les associations de consommateurs sont très soutenues, au sein notamment du Comité Consultatif de l’Agence qui compte 37 membres représentant tous les maillons importants de la chaîne alimentaire. Le premier challenge de la direction mise en place mi-2002 fut bien sûr l’intégration des anciens services avec leurs cultures, valeurs et méthodes de travail différentes. On peut considérer que ce travail, tout en assurant la continuité du service, prit 2 ans avec ré-affectation du personnel, négociations syndicales, mise à niveau par des formations,


AFSCA

la Sécurité de la Chaîne n service public moderne Par Ir. Gilbert Houins et ce, avec l’aide temporaire d’un manager du changement. L’organisation compte environ 1 300 collaborateurs dont 450 universitaires, dont la grande majorité sont vétérinaires ou bioingénieurs. Elle a aussi recours à près de 800 vétérinaires indépendants rémunérés à l’heure, pour l’expertise des viandes spécialement (± 430 équivalents temps plein).

Tableau 3 : Le core business de l’AFSCA

Le core business de l’AFSCA Il peut être résumé dans le schéma montré au tableau 3. La programmation des échantillonnages et analyses ne doit rien au hasard mais repose au contraire sur une évaluation scientifique des risques qui prend en compte : - le danger présenté par le contaminant recherché (cote de 1 à 4) ; - son occurrence (score de 1 à 3) ; - sa contribution à l’exposition du consommateur (score de 1 à 3). Le niveau de confiance visé (90, 95 ou 99 %) est établi en fonction du score total et détermine le nombre d’échantillons à analyser par matrice pour le contaminant concerné. De même, en ce qui concerne le programme d’inspections des opérateurs, une fréquence de base est établie en fonction de l’expérience acquise concernant le risque présenté par chaque maillon de la chaîne alimentaire. Par exemple, une laiterie sera inspectée 1 fois tous les 2 ans, un restaurant 1 fois tous les 3 ans et un atelier de découpe de viande 8 fois par an. Cette fréquence est toutefois modulée en fonction du profil individuel de chaque opérateur au sein du secteur. À cet égard, l’AFSCA attribue à chacun un certain nombre de points qui sont pris en compte : - le fait que l’opérateur dispose ou non d’un système d’autocontrôle validé par l’Agence ou certifié par un organisme certificateur accrédité (0 ou 40 points) ; - le résultat des inspections au cours des dernières années (0 à 20 points) ; - les sanctions encourues les 2 dernières années (0 à 20 points). En fonction du score individuel obtenu, l’entreprise sera inspectée à une fréquence plus ou moins grande par rapport à la fréquence de base. Cette méthodologie de travail publiée dans une revue internationale a été

présentée aux autres États membres de l’UE et à diverses délégations étrangères. En 2007, l’AFSCA a prélevé plus de 65 000 échantillons et effectué 88 000 inspections. Elle publie un rapport annuel très détaillé qui figure sur son site internet www.afsca.be À titre d’exemple, la recherche de résidus de pesticides porte sur plus de 350 substances et concernait 1 807 échantillons en 2007. 93 % étaient conformes aux limites maximales en résidus. Les non-conformités (dépassement de la LMR) concernaient : - 5,8 % pour les produits d’origine belge ; - 6,4 % pour des produits d’autres pays de l’UE ; - 11,3 % pour les denrées importées de pays tiers. La program-

Une agence transparente

mation des échantillonnages et analyses ne doit rien au hasard.

Dès sa création, l’AFSCA a misé sur une grande transparence. Elle a développé son site web qui reçoit plus de 600 000 visites par an et sur lequel tout incident notable est publié. Professionnels comme consommateurs y retrouvent les rubriques qui les intéressent. Tous les avis du Comité scientifique y apparaissent, de même que les P.-V. des réunions mensuelles du Comité consultatif. Les deux porte-parole accordent régulièrement des interviews et diffusent plus d’une centaine de communiqués de presse par an, entre autres concernant le rappel de denrées présentant un risque pour les consommateurs.

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AFSCA Un point de contact destiné aux consommateurs (poindecontact.be) avec numéro d’appel gratuit (0800 13 550) reçoit plus de 6 000 questions et plus de 2 000 plaintes par an, spécialement concernant le manque d’hygiène dans certains établissements.

majeure, l’Agence a mis en place une cellule de prévention et gestion de crise. Cette structure permanente repose en temps normal sur trois vétérinaires et deux bio-ingénieurs, mais en cas de crise elle peut faire appel instantanément au renfort d’autres collègues au sein de l’AFSCA. Une réserve de crise de 10 milUne agence moderne branlions d’€ a aussi été constituée progressivement. chée résultats Le statut de l’AFSCA comme agence La cellule est en contact avec le Centre (parastatal A) lui accorde une autonomie de crise gouvernemental qui peut luicertaine même si la ligne politique est même compter en cas de besoin sur l’apdéfinie de commun accord avec le pui des gouverneurs de province et donc Ministre de tutelle (depuis décembre des autorités communales. 2007 : S. Laruelle, Ministre fédérale de On peut constater que depuis 2002, mall’Agriculture). gré les incidents qui sont mis au jour Le fait que chacun des quatre directeurs régulièrement, l’Agence n’a heureusegénéraux dispose d’un mandat renouve- ment été confrontée à aucune crise. lable de six ans et l’administrateur délé- À titre d’exemple de gestion, le gué d’un C.D.I., incite le management de 28/08/2008 à 17h00, l’AFSCA est invitée l’Agence à viser professionnalisme et au Centre de crise gouvernemental et performance dont les services publics est informée du problème de fuite d’iode ont certainement besoin. radioactif à l’IRE à Fleurus. Les standards sont comparables à ceux Le soir même, les inspecteurs de du secteur privé en termes d’exigences l’AFSCA prélevaient 6 échantillons de et de performance. lait dans les tanks des exploitations agriUn nouveau business plan vient d’être coles les plus exposées aux retombées. adopté pour les années 2009 à 2011 et Le lait était bloqué et à 23h30, les échanchaque responsable fait valider en tillons étaient remis au laboratoire de Comité de direction ses objectifs opéra- l’ISP à Bruxelles. Le lendemain à 12h00, tionnels assortis d’indicateurs de perfor- les résultats indiquaient que les normes CE n’étaient pas dépassées. Le même mance ad hoc (KPI). L’évaluation individuelle du management jour, les résultats favorables étaient aussi s’effectue avec l’assistance de consultants enregistrés sur les fruits et légumes proextérieurs et sur base de la réalisation duits dans les environs de l’IRE, y compris chez un producteur professionnel de des objectifs préalablement définis. laitues destinées aux grands magasins. La gestion des crises La communication publique et en temps Il est évident qu’à tout moment un inci- réel des résultats par l’Agence a permis dent grave peut intervenir dans la chaîne d’empêcher un embargo à l’exportation alimentaire. Les plus redoutés sur le plan alors que les questions affluaient déjà des économique concernent les maladies acheteurs étrangers et des associations animales qui se transmettent facilement professionnelles. (peste porcine, fièvre aphteuse, grippe Au cours des derniers mois, un incident aviaire...) et entraîne des interdictions de marquant fut la fraude par ajout de mélamouvements et d’exportation très péna- mine dans divers produits chinois, irrégulisantes. larité qui a provoqué des complications Pour le consommateur, les germes rénales chez 300 000 enfants et le décès pathogènes présents dans les denrées de 6 d’entre eux. L’Agence belge a inspeuvent provoquer des toxi-infections pecté plusieurs dizaines de magasins et alimentaires collectives qui peuvent être restaurants chinois, a saisi des chocolats mortelles (ex. : Echerichia coli : 0157H7 contaminés et délégué un expert à qui produit une toxine thermorésis- Taïwan pour défendre la position eurotante) ou en tout cas des problèmes de péenne lors d’un colloque consacré à ce santé (Salmonella, Listeria, etc.). Les conta- scandale. minants chimiques involontaires ou En décembre 2008, une contamination incorporés frauduleusement à certaines de la viande porcine via l’alimentation denrées sont plus insidieux : les intoxica- animale (procédé de séchage) est mise tions aiguës sont rares mais les risques à en évidence en Irlande. Divers pays eurolong terme peuvent être réels (dioxines, péens sont concernés par la viande mycotoxines, colorants cancérigènes, exportée. etc.). L’Agence belge a fait procéder immédiaPour faire face aux incidents et éviter tement au rappel de tous les produits qu’ils ne débouchent sur une crise contaminés au-delà de la norme. 14 – Le Journal des Ingénieurs n°122 - Juin 2009

En avril 2009, c’est la découverte d’un colorant cancérigène et mutagène interdit, le jaune méthyle, dans de la poudre de curry indienne qui entraîne le retrait des épices contaminées du marché. Tous ces évènements, parmi bien d’autres, alimentent le système d’alerte rapide européen (RASFF), outil irremplaçable pour l’échange rapide d’informations entre les États membres de l’Union.

Une telle agence, cela coûte cher ? Le budget de l’AFSCA pour 2009 est de 181 millions d’€ dont 47 % sont consacrés aux frais de personnel et 16 % aux vétérinaires indépendants chargés de missions pour l’Agence. Les recettes proviennent : - de la dotation de l’État : 114 millions € (63 %) - des opérateurs : 61 millions € - de la Commission européenne : 2,8 millions € et des rentrées de laboratoires, amendes administratives, etc. Chaque citoyen contribue donc via ses impôts à raison de 11 €/an au fonctionnement de l’Agence. Ce qui est remarquable c’est le soutien obtenu par l’Agence de la part du gouvernement et en particulier de ses ministres de tutelle successifs puisque la dotation en 2 ans est passée de 45 % à 63 % des recettes. Cela a permis une réduction des charges des entreprises contrôlées, spécialement pour les agriculteurs et les PME, mesure bienvenue en cette période économique difficile. Les contributions des opérateurs ne sont pas de simples recettes mais sont utilisées comme instrument pour inciter les entreprises à prendre en main la sécurité de leur production et à faire certifier leur système d’autocontrôle. Nous partons du principe que la surveillance permanente des opérateurs (environ 170 000 en Belgique !) est illusoire. La réglementation européenne indique d’ailleurs que la responsabilité première pour la sécurité d’un produit appartient à celui qui le met sur le marché et pas à l’autorité de contrôle. Pour cela, chaque opérateur doit mettre en place un système d’autocontrôle (HACCP ou HACCP assoupli.) et de traçabilité de ses entrées et sorties « business to business ». La certification d’un tel système par un organisme certificateur indépendant donne des garanties supplémentaires à l’AFSCA qui, comme expliqué précé-


AFSCA demment, peut alors se permettre d’espacer ses inspections. Il est donc logique que l’entreprise reçoive en compensation un bonus sur sa contribution annuelle à l’Agence. Ce bonus est de 50 % actuellement. A contrario, les opérateurs qui n’offrent pas de garantie se voient appliquer un malus progressif sur leur contribution annuelle : de 20 % en 2009, celui-ci passera à 100 % en 2011.

- une surveillance accrue des denrées importées de pays tiers ; - la création d’un baromètre de la sécurité alimentaire. Un autre souci majeur est certainement de donner un visage plus humain a une agence qui, née d’une crise, a dû affirmer sa rigueur dès sa création. Dans ce but, une cellule de vulgarisation vient d’être mise sur pied, un CRM est en développement pour permettre à chaque opérateur Les défis futurs de l’AFSCA Le nouveau business plan de l’Agence a été de consulter toutes les données le concerrédigé en tenant compte d’une analyse nant et en notre possession. SWOT réalisée tant auprès du middle mana- Une enquête de satisfaction des acteurs progement de l’AFSCA que d’un certain nombre fessionnels sera aussi organisée cette année d’opérateurs représentatifs des secteurs pour la première fois tandis que nos inspecteurs ont reçu une formation relative aux contrôlés. Parmi les 12 objectifs stratégiques définis, la contacts avec les contrôlés et respectent déjà première préoccupation est de rendre la une charte et un code de déontologie. chaîne alimentaire de plus en plus sûre et Bref, pas mal de défis passionnants à relever pour cela les initiatives seront poursuivies. dans une organisation au service des citoyens Parmi celles-ci : et de nos exportateurs et où les bioingé- la rédaction de nouveaux scénarios de crise nieurs ont certainement un rôle important à jouer ! pour les problèmes émergents ;

Radiographie sanitaire, in situ, des nouvelles cuisines d’un hôpital Nous avons accompagné Ir. Jacqueline Duculot, Chef de secteur de l’Unité Provinciale de Contrôle Namur – Secteur Distribution, dans le cadre d’une mission d’inspection opérée, en mars dernier, au sein des nouvelles cuisines du Centre Hospitalier Régional namurois (CHR). Depuis les locaux où parviennent les fournitures, jusqu’aux armoires chauffantes qui, au terme du processus de fabrication, permettent la distribution des repas aux patients. Notre parcours, de salle en salle, est jalonné d’innombrables codes barres, de données chiffrées – dates de péremption codifiées et autres – de balises et de questions très précises posées fermement par notre consœur qui, en trois heures d’un méticuleux travail d’inspection, aura complété les nombreuses rubriques de son document de travail, avant de rédiger son rapport... favorable à l’opérateur namurois.

Nous avons été reçus par le Chef de la cuisine du CHR, M. Jean Laemers, une institution publique de soins qui compte actuellement 550 lits. Au total, la clinique produit environ 2 000 repas par jour (au quotidien : petit déjeuner, déjeuner, dîner et deux collations). D’entrée, nous y apprenons la signification des couleurs. Le revêtement rouge désigne une zone sale, la couleur verte signifie que les lieux considérés sont propres et le bleu, que l’on retrouve, notamment, dans le département des chambres froides, indique que nous nous trouvons dans une zone de froid. L’inspection débute... Ce n’est pas la première fois que l’AFSCA effectue son travail au sein des cuisines du CHR de Namur. L’opportunité, dès lors, de constater ou non, que des améliorations ont été apportées à certaines pratiques qui pouvaient, naguère, poser problème comme le lieu où s’effectuait le décartonnage des produits, le stockage de certains matériels devant l’accès aux toilettes, la présence d’ustensiles de nettoyage dans les lieux où sont stockés les aliments, la difficulté de retrouver les composants – ainsi que leurs provenances – d’une sauce fabriquée au sein même de la cuisine, ou bien encore l’absence d’un vestiaire et de douches qui soient spécifiquement dédicacés au personnel de la cuisine (!). Le saviez-vous ? La visite d’un opérateur du secteur horeca ou de la restauration de collectivités s’effectue tous les deux ans.

Ir. Gilbert Houins est diplômé ingénieur chimiste et des industries agricoles de la Faculté des Sciences agronomiques de Gembloux (1972). Il sera ensuite assistant en sciences aux Facultés de Namur en 1972-73. En 1974, il rejoint le Ministère de l’Agriculture en qualité d’inspecteur des usines de matières premières, et ce jusqu’en 1983. Il accède, en 1989, à la fonction d’ingénieur directeur du service des Matières premières au Ministère de l’Agriculture et est président du Comité national d’homologation des pesticides. Il sera inspecteur général à l’Agriculture en 1995. En 2002, il devient directeur général de la DG Politique de contrôle de l’AFSCA récemment créée. De 1989 à 2006, il est maître de conférences à la Faculté des Sciences agronomiques de Gembloux et exécute des missions pour le FAO et la Coopération allemande dans divers pays d’Afrique en rapport avec les pesticides. Il est l’Administrateur délégué de l’AFSCA depuis juillet 2006.

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AFSCA Pour mémoire, l’exercice de certaines activités professionnelles nécessite que l’opérateur soit préalablement enregistré auprès de l’Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire (AFSCA) et, selon le cas, que l’établissement soit préalablement agréé, autorisé ou enregistré par l’AFSCA. Qui est concerné ? Tout opérateur, c’est-àdire la personne physique non salariée, l’entreprise, l’association de droit public ou de droit privé, qui assure, dans un but lucratif ou non, des activités liées à toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution de tout produit ou toute matière relevant des compétences de l’AFSCA. Pour rappel, les activités visées sont les activités d’importation, de production primaire ou de fabrication d’un produit, jusque et y compris son emballage, son entreposage, son transport, sa vente, sa distribution ou sa livraison au consommateur final ou à l’utilisateur, selon la législation en vigueur.

Parfois, des couacs surviennent chez certains opérateurs. Dans le cas de figure qui nous préoccupe, ici, le fournisseur d’eau minérale va devoir traiter la plainte du client et ils verront, dans leur système d’autocontrôle, ce qu’ils n’ont pas bien surveillé et qui a fait qu’ils n’ont pas détecté que les bouteilles étaient sales et les casiers aussi. Ils devront adopter des mesures correctrices. Quand un opérateur détecte ce genre de problème, il a l’obligation – c’est cela toute l’importance de la notification obligatoire – de prévenir l’AFSCA. À ce moment-là, celle-ci mène une enquête et voit avec l’opérateur s’il y a nécessité de retirer le produit du marché. Cela peut aller jusqu’à des communiqués de presse.

« Certains opérateurs roulent en Rolls, d’autres en 2CV... » JI : – Nous nous trouvons dans le département des chambres de réfrigération des cuisines de l’hôpital...

« L’importance de la traçabilité des produits »

JD : – Je regarde, tout d’abord, la propreté des murs, des plafonds, des sols, des ventilaIr. Jacqueline Duculot (JD) : – Dans mon teurs... Je vérifie que les éclairages sont procontrôle de l’hygiène, je regarde l’infrastruc- tégés. Dans un frigo, je vérifie la température. ture et la propreté des locaux. Je suis atten- Ici, il n’y a pas de problème. J’utilise un thertive à l’hygiène du personnel ainsi qu’à la momètre à infrarouge. Si mon laser m’indique méthode de travail. Nous demandons à cha- une température qui n’est pas conforme, je cun de nos opérateurs d’assurer la traçabilité peux piquer le produit pour obtenir une temde leurs produits, depuis l’arrivée des pérature plus précise. Et je dispose de linmatières premières jusqu’à la sortie du pro- gettes désinfectantes pour nettoyer, quand je duit fini. Il s’agit d’une réglementation euro- passe d’un produit à un autre. Ici comme dans péenne. Si un problème survient au niveau du d’autres unités de fabrication, il faut bien surconsommateur ou du patient qui a mangé le veiller les éventuels écarts de température. repas, nous remontons la filière et tâchons de Sachant que les précautions prises permetdéterminer à partir de quelle matière pre- tent, outre la sécurité de la chaîne alimenmière il y a eu un incident. Cela fonctionne taire, la limitation de la destruction des dendans l’autre sens, également : si un fabricant rées et, dès lors, les pertes pour l’institution. détecte un problème sur l’un de ses produits, Plus on est précautionneux, moins on enreil doit être à même de prévenir tous les opé- gistre de pertes. rateurs à qui il a livré ce produit, pour que Jean Laemers (JL) : – Sur un seul et même l’opérateur en question puisse le retirer de la écran, s’affichent toutes les données de temchaîne. pérature, ainsi que toutes les variations de Le Journal des Ingénieurs (JI) : – Nous nous trouvons, ici, devant des bouteilles en verre d’eau minérale couvertes de poussière. Elles sont écartées de la distribution... JD : – Dans le cadre de l’application de la traçabilité, un règlement européen a été publié, voici quelques années. Celui-ci dit que les opérateurs doivent mettre en place un autocontrôle, la traçabilité et la notification obligatoire. Et c’est dans ce cadre-là que les opérateurs développent des systèmes d’autocontrôle leur permettant de repérer les problèmes, de surveiller certaines étapes et d’enregistrer les non-conformités qui sont détectées. Toutes les mailles de la chaîne doivent appliquer un autocontrôle et appliquer des règles de bonnes pratiques d’hygiène. Chacun est soumis aux mêmes obligations. 16 – Le Journal des Ingénieurs n°122 - Juin 2009

température qui peuvent se produire dans nos chambres froides. Celles-ci sont donc connectées à un même PC qui centralise les données. Les éventuelles alarmes s’affichent sur ce même écran de contrôle. JD : – L’enregistrement automatique est obligatoire pour des congélateurs qui font plus de 10 m³. Toutefois, les opérateurs doivent surveiller les températures et doivent être prévenus le plus vite possible, quand un problème survient. Évidemment, que tout cela soit centralisé et qu’il y ait une alarme, c’est l’idéal. Certes, certains opérateurs sont plus scrupuleux et consentent de plus gros investissements, en matière de sécurité, d’autocontrôle. Il y a en a qui roulent en Rolls et d’autres en 2CV. Ici, manifestement, l’opérateur a la volonté d’être surgaranti. La législa-


AFSCA tion est la même pour tout le monde. Mais, systèmes d’autocontrôle, par des organismes effectivement, dans des hôpitaux et des mai- certificateurs. Et s’ils font valider leurs syssons de soins, l’attention est plus importante. tèmes, ils bénéficient d’une réduction de moitié du montant de leur contribution à JI : – Le fait d’être contrôlé vous met-il mal à l’AFSCA. En outre, les contrôles de l’Agence l’aise ? seront moins fréquents. Car, s’ils font la JL : – J’exerce mon métier depuis plus de preuve qu’ils s’autocontrôlent correctement, trente ans. Auparavant, on pouvait, plus ou eux-mêmes, ce n’est plus la peine d’effectuer moins, faire ce qu’on voulait. À ma connais- des inspections fréquentes. On a, en effet, sance, il ne s’est jamais produit d’accident. davantage confiance en ces opérateurs. Mais, désormais, lorsque nous achetons un produit, nous le retournons sur toutes les JI : – Avez-vous dû suivre une formation spécoutures pour voir ce qu’il en est exacte- cifique complémentaire avant de pouvoir ment. Avant, on remplissait son caddie un effectuer vos missions d’inspection ? peu n’importe comment. Non, cela ne m’en- JD : – Oui, j’ai reçu une formation. Mais, c’est lève pas une part de plaisir dans la pratique plutôt à force d’aller sur le terrain qu’on se de mon métier. C’est plutôt rassurant. forme. Et on ne commence pas tout seul, on Personnellement, je préfère voir les policiers accompagne les collègues... que de ne pas les voir du tout. C’est vraiment rassurant de savoir que toutes les marchan- Le contrôle effectué au CHR de Namur, en dises sont en règle, que leurs emballages sont notre présence, s’est soldé par un rapport conformes, qu’ils ne sont pas déchirés, qu’il globalement favorable pour l’opérateur. Nous n’y a pas de boîtes cabossées... Tout cela fait ne vous livrons, au travers du présent reporpartie intégrante, désormais, du métier. Cela tage, qu’un aperçu du contenu de cette insn’est pas rébarbatif du tout. En outre, cela pection. HACCP : Hazard Analysis - Critical Control Point ou Analyse des dangers - Points criprocure de l’emploi. Reportage effectué par Pascal-Pierre tiques de contrôle pour leur maîtrise. est la méthode de référence JI : – Comment vous y prenez-vous pour Delizée, avec la précieuse collaboration L’HACCP actuelle, qui permet d’assurer la sécurité optimiser les contrôles ? de l’AFSCA et de M. Laemers du CHR hygiénique des produits alimentaires de Namur manière préventive. JD : – Pour uniformiser les contrôles, partout en Belgique, on a créé des check-lists que tous les contrôleurs doivent suivre pour que Ir. Jacqueline Duculot les inspections s’exercent de la même qui n’est autre que l’épouse du nouveau manière, le plus souvent possible. Un climat Président de la FABI, Ir. Luc Minne – est titude confiance peut s’établir, à la longue, entre laire du diplôme d’Ingénieur chimiste et des des opérateurs et les inspecteurs de industries agricoles qu’elle a obtenu, en 1985, l’AFSCA. Mais, hélas, tous les contrôles ne se au terme de ses études en La Faculté univerpassent pas bien et nous amènent à appliquer sitaire des Sciences agronomiques de des mesures : avertissement, P.-V. (procès-verGembloux. En outre, elle a accompli un DES bal), voire fermeture. Par ailleurs, l’agence en Gestion totale de la Qualité, au terme de met à la disposition de tous les consommala formation qu’elle a suivie, en 1997 et 1998, teurs un numéro de téléphone gratuit à la Faculté Polytechnique de Mons (forma(0800). Toute personne peut téléphoner pour tion complémentaire : Workshop Microbiological Risk assessment and mitise plaindre de ce qu’elle a constaté d’irrégugation – Paris, 2003). Après avoir œuvré en qualité d’ingénieur, dans un labolier dans un établissement, dans un restauratoire de brasserie, à Kinshasa – contrôle qualité, de 1986 à 1988 –, Ir. rant, par exemple. Duculot a assuré la gestion technique et financière d’une unité de production JI : – Les bons opérateurs sont encouragés de solutés injectables, ainsi que la gestion d’une dizaine de personnes, à dans leurs démarches d’autocontrôle... Kinshasa (1989-1991). De 1991 à 2000, notre consœur assurera les fonctions d’assistante à la FUSAGx, en Technologie des Industries agro-alimentaires. JD : – Suite à une visite, on envoie à l’opéraDurant cette période, elle supervisera, notamment, la gestion d’un projet teur la check-list avec les conformités et les d’aide à la mise en place de la méthode HACCP1 chez les producteurs artinon-conformités. Nous avons mis au point sanaux, dans la zone « Objectif 5B » : sud de la province de Namur et proune méthode de calcul et, suivant le pourcenvince du Luxembourg (formations, assistance technique et audits). tage de non-conformité que nous obtenons, De 2000 à 2003, Ir. Duculot exerce en qualité d’Inspecteur sanitaire, au sein soit on envoie cette check-list avec une lettre de l’administration centrale de l’IGDA (Inspection générale des denrées alid’accompagnement, soit on envoie un avertismentaires), dans les domaines de la microbiologie, de l’hygiène et de la norme sement, soit un P.-V. avec, à chaque fois, un HACCP. délai de mise en conformité. Dès ce moment, un nouveau contrôle est effectué qui est De 2003 à 2007, Ir. Duculot devient Expert au sein de la DG Politique de payant, cette fois. Le but étant, précisément, Contrôle, Direction Transformation et Distribution des denrées alimentaires, de faire payer les mauvais opérateurs qui à l’AFSCA. Domaines de compétences horizontales : autocontrôle, hygiène, occasionnent du travail à l’Agence. Les opéramicrobiologie, programme de contrôle en microbiologie ; compétence vertiteurs paient une contribution à l’AFSCA. Ce cale : le secteur de la grande distribution. montant incluant le coût du contrôle normal. Au sein de l’AFSCA, notre consœur occupe actuellement le poste de Chef Par la suite, les opérateurs peuvent effectuer de secteur de Distribution à l’UPC de Namur, ce depuis 2007. la démarche volontaire de faire valider leurs 1

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AG 2009 Un « Agro » à la Présidence de notre Fédération ! C’est au cœur du chef-lieu du Hainaut que s’est tenue l’Assemblée générale de la FABI, le samedi 25 avril dernier, en la Salle académique de la Faculté polytechnique de Mons, en présence de plusieurs dizaines de nos affiliés. Et c’est en ces lieux chers à son cœur qu’Ir. Charles Médart, notre Past-President, a remis symboliquement, non sans émotion (...), les clefs des locaux de la FABI à son successeur, Ir. Luc Minne.

Ir. Luc Minne Le nouveau Président de la FABI a obtenu son diplôme d’Ingénieur Agronome du Génie Rural, en 1983, au terme de ses études en la Faculté des Sciences Agronomiques de Gembloux. En outre, en 1984, il obtient son Certificat d'Études postuniversitaires en Économie et Sociologie Rurales (Faculté des Sciences Agronomiques de Gembloux). En 1992, il accomplit un postgraduat en Commerce International. (École de Commerce Solvay - Université Libre de Bruxelles). Son mémoire de fin d'études d’ingénieur a porté sur les nouvelles extensions de cultures de maïs, les études des problèmes liés à la stabilité des canaux et des fossés de drainage. Depuis 2002, Ir. Luc Minne est Maître de conférences de la Faculté des Sciences agronomiques de Gembloux - Chargé du cours de Gestion des déchets en troisième année d’ingénieur (génie rural) et en D.E.S. de Génie sanitaire. Depuis 1999, notre confrère est Directeur général et Administrateur Délégué de la S.A. Norland, établie à Seilles, dans l’entité d’Andenne.

Au terme de la présentation du rapport d’activité de l’exercice 2008, de l’approbation des comptes et de la décharge aux administrateurs, de l’approbation du budget 2009, de la fixation de la cotisation 2010 et des élections statutaires, a débuté la séance académique, marquée par l’exposé très apprécié d’Ir. JeanPol Poncelet, « Senior Vice-President d’AREVA – Sustainable Development and Continuous Improvement » et, par ailleurs, candidat au poste de Directeur général de l’Agence internationale de l’Énergie atomique. Pour l’anecdote, Monsieur Poncelet nous a bien promis de compter parmi nos membres, à nouveau, à brève échéance (...). « Climat, Développement, Énergie : quelles convergences ? », tel est l’intitulé de la conférence qu’il nous a offerte.

« Accès à l'énergie pour le plus grand nombre, préservation de la planète, responsabilité vis-àvis des générations futures... » D’entrée, l’orateur interroge : « peut-on attendre d'un système électrique dérégulé qu'il prenne à bras le corps les grands défis que sont le changement climatique, l'efficacité énergétique, l'investissement à long terme, le sort des plus faibles, tout en assurant le progrès économique, l'efficacité, la compétitivité ? Oui, diront les adeptes du marché, en évoquant l’internationalisation des coûts externes et la monétisation du carbone, à condition que les gouvernements donnent des orientations claires et durables ». Il considère, par ailleurs, qu’en ne s'enfermant pas trop rapidement dans des choix très doctrinaires, sans prendre la nouvelle mesure d'un monde en pleine effervescence, l'Europe qu’il imagine et dont il rêve, soucieuse de progrès et porteuse de nos valeurs, se grandirait à rouvrir le temps de la réflexion et du débat Jean-Pol Poncelet a, en outre, souligné que la politique de développement durable du groupe AREVA est servie par une volonté d'amélioration permanente. Elle est mise en œuvre au travers d'un processus de progrès continu qui s'articule autour de 10 engage-

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ments et repose sur un référentiel spécifique, permettant à chaque entité d'autoévaluer ses performances et de définir ses plans de progrès en cohérence avec les objectifs globaux. Ce processus a conduit à la mise en place d'indicateurs sociaux et environnementaux. Pour mémoire, avec une présence industrielle dans 43 pays et un réseau commercial couvrant plus de 100 pays, AREVA propose à ses clients des solutions technologiques pour produire de l'énergie sans CO2 et acheminer l'électricité en toute fiabilité. Leader mondial de l'énergie nucléaire, le groupe est actuellement le seul acteur présent dans l'ensemble des activités industrielles du secteur.

« C’est une nécessité de changer de mode de vie. Il n’y a pas de doute », dixit Ir. Jean-Pol Poncelet, lors de l’AG de la FABI, le 25 avril 2009. Il nous a été permis de nous entretenir avec Jean-Pol Poncelet, à l’issue de sa présentation et des questions pertinentes que l’auditoire lui a adressées. Le Journal des Ingénieurs (JI) : – Plus que jamais, on ressent bien, au travers de vos propos, que les ingénieurs ont un rôle déterminant à assumer, face aux défis à relever, au cours des 30 années à venir, en matière de développement durable et d’énergie... Ir. Jean-Pol Poncelet (JPP) : – Je pense qu’il y a une défaillance dans nos sociétés, à l’égard de la science et de la technique et, depuis de nombreuses années, il n’était plus à la mode et plus intéressant pour les jeunes de choisir des carrières scientifiques et techniques, ce qui, tout de même, est un énorme paradoxe dans une société de plus en plus technique et scientifique. Il y avait les métiers de la finance qui avaient la cote. Les mauvaises langues disaient : « on dit un financier et si on n’est pas suffisamment intelligent, on dit ingénieur ». J’espère qu’on va inverser la tendance. Car, nous avons vraiment besoin d’énormément de compétences technologiques car la recherche et le développement ne s’arrêtent pas en 2009. On doit continuer.

Le nouveau Président, Ir. Luc Minne, remercie son prédécesseur, Ir. Charles Médart, pour le travail accompli durant son mandat


Avec un clin d’œil, Ir. Charles Médart a offert quelques exemplaires du Journal des Ingénieurs à notre confrère Ir. Jean-Pol Poncelet à l’issue de son brillant exposé

Donc, c’est certainement un plaidoyer pour l’éducation scientifique et technologique. Je pense qu’à l’âge de 18 ans, lorsqu’on fait des choix universitaires, il est déjà trop tard. Il y a un gros effort « d’acculturation », comme on dit dans certains milieux, à l’égard de la science et de la technique, à consentir beaucoup plus tôt, dans l’éducation des jeunes. Il y a des statistiques de sociologues qui montrent que l’intérêt pour la science et la technique décroît avec l’âge. C’est pareil dans le nucléaire et dans le spatial : quand les jeunes gens grandissent et prennent de l’âge, ils semblent de moins en moins intéressés parce que le milieu n’est pas suffisamment stimulant. Pour un certain nombre de jeunes gens, travailler dans l’industrie est la pire des choses. C’est de la graisse, de l’environnement, de la pollution... Bref : l’image n’est pas bonne. Et, cela, il faut le changer. JI : – Vous constatez que des initiatives se font jour en matière de promotion de la profession d’ingénieur... JPP : – Il faut le faire et ce en concertation. Parce que, globalement, il ne faut pas défendre les intérêts sectoriels de l’un ou de l’autre mais il faut que les professionnels fassent mieux comprendre et illustrent mieux aussi ce que c’est un ingénieur, à l’heure d’aujourd’hui. Un ingénieur, c’est quelqu’un qui fait toutes sortes de métiers, qui anticipe parfois plusieurs générations d’avenir pour penser à des solutions, qui est un patron de l’optimisation des processus, de la découverte de nouvelles technologies... L’ingénieur a un rôle essentiel. Je pense qu’il faut mettre tout le monde autour de la table pour promouvoir la profession d’ingénieur : les professionnels, le secteur public, l’éducation... JI : – Revenons au sujet de votre conférence... « Les énergies alternatives sont à la science ce que l’homéopathie est à la médecine », avez-vous dit, paraphrasant, un autre homme de science... JPP : – La citation que j’ai faite, je l’ai annoncée avec un peu de provocation. C’est une manière de secouer les esprits. Je ne voudrais pas qu’il y ait de malentendu. En effet, Areva est le numéro 1 mondial du nucléaire mais nous sommes également actifs dans la biomasse et dans l’énergie éolienne. Et nous pensons vraiment que la solution durable à nos problèmes c’est, pour une part, l’énergie nucléaire, mais aussi d’autres sources d’énergie. Non, nous ne sommes pas des doctrinaires de l’énergie nucléaire. Mais, bien entendu, à condition de lui donner sa juste place et L’exposé de M. JeanPol Poncelet fut elle en a une. fort apprécié par l’auditoire.

AG 2009 Ir. Jean-Pol Poncelet

« Une faute des pouvoirs publics ! » JI : – Vous soulignez, à cet égard, qu’un autre scientifique, en 1958, parlait déjà du solaire... JPP : – Il s’agissait d’un des fondateurs du traité Euratom, Louis Armand. C’est dire s’il était visionnaire. Et je crois qu’il faut revenir à un peu de sagesse dans les choix que l’on fait. Notre programme nucléaire actuel a été fait par des Belges, pour des Belges. Qu’avons-nous fait de tout cet héritage ? Il est clair qu’il y a eu une désaffection manifeste, notamment de la part des pouvoirs publics, à cet égard. Et cela c’est une faute des pouvoirs publics. JI : – Quid du photovoltaïque ? JPP : – Il y a de gros efforts à faire en ce domaine, en recherche et développement. C’est un bel exemple d’une technologie très récente qui est quand même exceptionnelle du point de vue de sa performance et de ses possibilités. C’est un appel aux scientifiques. JI : – Vous déclarez que « le futur que l’on prépare n’est pas durable »... JPP : – Il me paraît certain qu’on ne peut pas continuer, comme on le fait jusqu’à présent et que, si l’on veut vivre avec neuf milliards d’habitants au lieu de six, aujourd’hui, dans un délai de quelques dizaines d’années, le modèle que nous avons aujourd’hui ne le permettra pas. Cela me paraît tout à fait clair. Cela postule, donc, qu’il faut changer notre manière de voir les choses. Et on n’y résistera pas parce que la pression démographique des pays émergeants s’imposera à nous. Cela créera des tensions sociales, voire politiques. En plus de ça, s’ajoutent les menaces climatiques dont ils vont payer les conséquences alors qu’ils n’en étaient pas la cause. Donc, je crois qu’on crée, si on n’y prend pas garde, un grand foyer de grande instabilité. Pour des raisons éthiques, sociales, politiques et économiques, c’est une nécessité de changer de mode de vie. Il n’y a pas de doute. JI : – Vous manquez vraiment de temps pour vous consacrer à la lecture de notre journal ? JPP : – Je ne vous ai pas oublié. Mais, je dois répartir mon temps entre toutes les lectures à faire. Je reconnais que j’étais, peut-être, un peu en défaut de ce côté-là. Mais, ce n’est pas, pour autant, par manque d’intérêt. D’ailleurs, j’ai accepté avec beaucoup de plaisir et d’empressement l’invitation de votre président. Propos recueillis par Pascal-P. Delizée

Ir. Jean-Pol Poncelet est Directeur du développement durable et du progrès continu au sein d’Areva, depuis février 2008. Il y était, auparavant, conseiller auprès d’Anne Lauvergeon, la présidente du directoire, ainsi que directeur de la politique des énergies nouvelles à la direction internationale (notamment). Pour mémoire, de 2001 à 2005, M. Poncelet fut directeur de la stratégie et des relations extérieures de l'Agence spatiale européenne. Né en 1950, il est titulaire d'un diplôme d'Ingénieur civil physicien de l'Université Catholique de Louvain. M. Jean-Pol Poncelet a été vice-premier ministre, ministre de la Défense et ministre de l'Énergie au sein du gouvernement belge, de 1995 à 1999. Il est, notamment, à l'origine des lois ouvrant à la concurrence les marchés de l'électricité et du gaz, en Belgique. De 1991 à 1995, notre confrère a présidé l'Agence belge des déchets nucléaires et des matières fissiles, l'ONDRAF, après avoir été conseiller de plusieurs ministres, dans le secteur de l'énergie, de la sûreté nucléaire et de l’environnement. La carrière professionnelle de Jean-Pol Poncelet a commencé chez Belgonucléaire, société belge d’ingénierie nucléaire et de fabrication de combustible, où il travaille, alors, au sein d’une équipe chargée de mettre au point un combustible au plutonium pour les réacteurs surgénérateurs. Il devient, ensuite, chercheur et chargé d’enseignement, dans le domaine des énergies renouvelables et de l'environnement.

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Libramont

« Forêt européenne, intelligence et productions » Tel est le thème retenu par les organisateurs de la Foire Agricole de Libramont, cuvée 2009. Créée en 1926 pour promouvoir le cheval de trait ardennais, la Foire de Libramont a fortement évolué : de 160 chevaux, 3 exposants et dix mille visiteurs en 1927 à 550 exposants et 150 000 visiteurs en 2002. Elle a grandi : 30 % de surface d'exposition en plus en 2003 (!). Elle s'est diversifiée et est devenue, aujourd'hui, le rendez-vous incontournable de tous les acteurs du monde rural, en ce compris les bioingénieurs. La FABI fait partie, à juste titre, de ses partenaires média, cette année. Le nombre de visiteurs, tant à la Foire de Libramont que lors de ses journées forestières, révèle l’incontestable attrait du public pour un rendez-vous du monde rural qui se décline aussi sur le mode forestier. Les articles de presse et les reportages télévisés témoignent de l’intérêt des journalistes et de leur public pour l’événement. Pour les organisateurs de la foire, il importe de renforcer encore cette visibilité par la clarté des messages. Il est essentiel de définir un fil rouge dans la communication du thème : « Forêt européenne, intelligence et productions ».

La colonne vertébrale des thèmes de la Foire de Libramont est de mettre en exergue l’intelligence humaine qui est investie dans la filière bois, dans le cas des journées forestières. Cette connaissance est historiquement portée par la tradition orale. Aujourd’hui, elle est également soutenue par la science, les technologies et la formation. Cette intelligence prend donc des formulations bien visibles qui permettent d’aborder la gestion de la forêt avec autant de raison que de passion. Cette intelligence servira de base au développement du thème. Les professionnels sont invités à se rencontrer et à débattre des différentes options possibles dans la filière. Le grand public est invité à découvrir tout ce que le secteur met en place pour développer les produits et les services qui répondent à ses attentes.

Gérer le patrimoine bois avec attention et prudence « Forêt européenne », parce que la Foire de Libramont s’inscrit clairement dans cette mouvance. La visite de Mariann Fischer Boel – Commissaire européen à la Agriculture –, lors de l’édition 2008, le développement exponentiel des délégations internationales – 4 500, en 2008, pour 500, seulement, en 2000 (!) –, sont des signes forts de l’européanisation de la Foire. Les directives internationales et communautaires de gestion durable, le négoce et la transformation du bois, des coopérations transfrontalières permettant l’échange coordonné d’informations techniques, scientifiques et didactiques confirment également cette dimension européenne, voire mondiale de la filière forêts – bois. « Intelligence et productions », pour dire ce que l’être humain investit comme réflexion dans la gestion de la forêt et du bois et ce qui se passe en matière de production. La production est certainement un des enjeux majeurs liés à la forêt. Mais, quel type de production, pour quelle(s) destination(s) 20 – Le Journal des Ingénieurs n°122 - Juin 2009


Libramont de cette matière première à gérer avec attention et prudence ? Il importe de souligner les différentes options qui se présentent en production. L’utilisation du matériau bois est plurielle : maison à ossature bois, bois énergie, mobilier, panneaux... Autant de pistes qui représentent des choix, tant en termes stratégiques pour la filière, qu’en termes environnementaux pour la société. Le thème de cette année sera décliné en trois pistes pour la filière forêt – bois : la production du bois, les matériaux bois et la filière, les métiers et, enfin, les formations et les emplois.

vivant, dans cette magie de l’instant, dans le mouvement... Plusieurs axes forts permettent de décrire cet événement si particulier. La Foire de Libramont est d’abord un événement commercial. Plus de 700 exposants font de Libramont un moment privilégié de leur année La Foire en Les multiples visages de la commerciale pour accueillir pratique... les quelque 180 000 visiFoire Dates d’ouverture de La magie de la Foire de Libramont repose, teurs, parmi lesquels on la Foire 2009 : compte 50 % de professionnotamment, sur le fait qu’il existe autant de du 24 au 27 juillet 2009 nels qui viennent à foires que de visiteurs ou d’exposants. En Démonstrations forestières : effet, chacun visite Libramont avec son regard Libramont découvrir les 28 et 29 juillet 2009 propre, à la recherche de réponses à des nouveautés, profiter des besoins tellement multiples. Pour celui-ci, la « conditions Libramont » et Prix des entrées : Foire de Libramont est d’abord un rendez- conclure des contrats. Adultes : 11 € vous d’affaires où il vient profiter des bonnes La Foire de Libramont est Groupes : 8,5 € conditions ; pour celui-là, il s’agit d’abord de imprégnée d’humanité et Enfants 6-12 ans : 0,5 € nourrir du relationnel avec les décideurs et de convivialité. Il y règne Parking navette : 3 € les leaders d’opinion qui parcourent les allées une ambiance propice au B-excursion : Billet code 601, et les lieux de rencontres ; pour l’un, la foire plaisir de retrouver ce « je au départ de toutes les gares est l’occasion de retrouver ses racines, de se ne sais quoi » de particulier belges (ticket de train baigner dans cette ambiance si particulière aux rencontres rurales. La aller/retour et billet d'entrée chaleur humaine règne sur d’une foire rurale en plein air ; pour l’autre à la foire). Plus d'infos dans encore, la perspective de découvrir les nou- le champ de foire et se toutes les gares belges ou sur veautés du Mecanic Show, de déguster des retrouve dans ces sourires www.b-excursions.be. produits du terroir, de participer à un débat échangés, dans les dernières Pour tout savoir sur la pronouvelles que l’on partage. organisé autour du thème de l’année remgrammation actualisée de la La Foire de Libramont, ce plira un programme qu’il se sera préparé avec Foire de Libramont, rendezsont les vacances des agrisoin et dont il se réjouira bien à l’avance. vous sur le site Web culteurs entre les foins et la En fait, la Foire de Libramont, c’est tout cela moisson. En somme, faire www.foiredelibramont.com et tellement d’autres visages à découvrir. Les des affaires en passant un perceptions de la Foire s’inscrivent dans le bon moment. Les exposants sont unanimes pour dire que Libramont est aussi un moment important de contacts avec leurs clients et prospects.

Agriculture et technologie La Foire de Libramont est le rendez-vous des nouveautés. Elle s’inscrit dans l’actualité. La Foire est toujours la même et toujours différente. Le Mecanic Show est un exemple révélateur. Chaque année, les visiteurs découvrent les dernières nouveautés proposées sur le marché en matière de machinisme. C’est le résultat d’un travail minutieux mené tout au long de l’année pour offrir aux visiteurs de Libramont des événements dans l’événement. La Foire valorise également l’intelligence et le relationnel. La plus-value des produits repose, aujourd’hui, sur l’intelligence qu’ils contiennent sur le plan environnemental, nutritionnel ou encore social. La Foire de Libramont est une magnifique vitrine pour valoriser cet aspect de l’activité agricole ou Le Journal des Ingénieurs n°122 - Juin 2009 – 21


Libramont confirmé cette vocation de la Foire. Les principaux pays d’origine étrangère sont l’Allemagne, la France – elle représente le plus gros pourcentage des délégations –, les Pays-Bas, le Grand-Duché de Luxembourg, mais aussi le Mali, le Maroc, le Sénégal, le Burkina Faso, le Pakistan, la Pologne, la Tchéquie, la Suède, la Nouvelle-Zélande. En tout, une trentaine de nationalités sont représentées.

« Tous, des enfants de la Terre ! » La Foire de Libramont est organisée par la Société royale « Le cheval de trait ardennais ». La Foire est née, en 1926, pour promouvoir le cheval de trait ardennais. Si elle a élargi son champ d’actions à la ruralité et à la forêt, le cheval est au cœur de l’événement. Il représente une motivation importante pour forestière. Par ailleurs, et c’est une tradition de nombreux visiteurs de Libramont. Il que la Foire revendique avec fierté, un thème trouve sa place au cœur du champ de foire. Il d’actualité est développé à Libramont. Il fait est la vedette du concours de traction, orgal’objet d’une exposition, de nombreux nisé sur le grand ring. Le découvrir est toudébats, rencontres et témoignages qui sont jours un beau moment de complicité entre autant d’occasions d’échanger et de contri- l’homme et le cheval. La Foire de Libramont buer au mieux-être de la ruralité et de la est le rendez-vous des enfants de la terre. La société en général. Plusieurs thèmes abordés relation entre l’homme et la terre est intime. à Libramont ont initié des débats de société. Chacun trouve sa subsistance en l’autre. Cette coexistence crée un terreau dense de La Foire de Libramont est internationale. liens et d’émotions. La Foire de Libramont en Ancrée dans le cœur forestier et rural de a fait le cœur de son message : « Nous l’Europe, elle est située au carrefour des prin- sommes tous des enfants de la terre (!) ». cipales autoroutes européennes, à quelques Dossier coordonné kilomètres des aéroports de Paris, Bruxelles par Pascal-Pierre Delizée et Luxembourg. Un travail systématique de prospection d’envergure internationale a

La FABI dispose de 200 invitations à la Foire de Libramont pour ses membres ! Ces invitations se présentent sous forme d’un A4 avec le ticket code barre en bas de page. Les formalités d’accès au site sont mentionnées sur l’invitation. Il est demandé aux personnes invitées de se présenter à l’accès Club international (le plan figure sur l’invitation). Il faut impérativement être en possession de l’invitation (valable pour une seule personne), ainsi que d’une carte de visite professionnelle. La FABI met ces invitations à la disposition de ses membres (une seule invitation par membre) sur demande. Les invitations seront envoyées par la poste. Les demandes seront honorées jusqu’à épuisement des invitations disponibles. DEMANDE D’INVITATION À LA FOIRE DE LIBRAMONT Par e-mail : fabi@fabi.be, par fax : 02 734 53 15 – Par courrier à la FABI – Rue Hobbema 2 – 1000 Bruxelles Nom et prénom : Société : Adresse :

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AE :

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Tél. : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fax : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . E-mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Signature :

22 – Le Journal des Ingénieurs n°122 - Juin 2009


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