La Sentinelle
Mars - Avril 2025 - n° 02


Mars - Avril 2025 - n° 02
AVANT-PROPOS PAR YVES HUWART | PRÉSIDENT
Cela fait des années que les pensions sont dans le collimateur. Depuis 2012, elles sont prises pour cible, réforme après réforme, avec à chaque fois la même rengaine : « Il faut réformer pour que le système reste tenable ». Or, comme toujours, réformer, c’est d’abord une question de choix.
Lors d’une réforme des pensions, vous avez deux options : soit réduire les dépenses, faire travailler les gens plus longtemps et diminuer le montant de leur pension ; soit renforcer le financement de ces pensions. Il est toutefois étrange que cette deuxième voie ne soit jamais évoquée dans le débat dans notre pays. Car ce ne sont pas tant les dépenses que les recettes qui minent notre système de pensions et de sécurité sociale.
Celles-ci sont en effet financées par les cotisations sociales prélevées sur nos salaires. Les gouvernements successifs ont progressivement réduit les cotisations patronales ; cette réduction atteint aujourd’hui 16 milliards d’euros par an. Le gouvernement Arizona va encore plus loin, ce qui mènera à une baisse des recettes de 19 milliards en 2029. Les cotisations patronales se comportent ainsi depuis des années comme les calottes glaciaires : elles fondent. Pendant ce temps, les pensions des indépendants ont été augmentées sans qu’ils n’aient à contribuer un seul euro de plus — ce qui constitue rien de moins qu’un affront au principe de solidarité.
Ces choix politiques constituent en réalité un hold-up gigantesque sur le financement de la sécurité sociale et des pensions, à hauteur de près de 3 % de notre PIB — soit plus que l’augmentation totale des dépenses de pension prévue entre 2025 et 2070. Le gouvernement crée donc lui-même, en partie, l’insoutenabilité de notre système de pensions. Pendant que les actionnaires voient leurs bénéfices augmenter, les fonctionnaires et les militaires doivent céder une partie de leurs droits à la retraite. On a vu plus juste.
En outre, le gouvernement Arizona utilise un vocabulaire particulièrement perfide en qualifiant le régime de pension des militaires de « régime préférentiel », afin de les présenter au reste de la population comme des « profiteurs ». Alors que ce qui est aujourd’hui désigné comme un « régime préférentiel » n’est rien d’autre qu’un régime spécifique, mis en place pour tenir compte des exigences et des devoirs particuliers liés à la profession militaire. À savoir : être en mesure, en toutes circonstances, de recourir à une violence extrême — et d’y faire face — pour protéger notre pays, notre population et nos alliés ; des missions qui nécessitent des
personnes à la fois physiquement et mentalement aptes.
C’est donc tout simplement pervers, contre-productif et - surtoutcomplètement absurde d’un point de vue opérationnel de vouloir démolir entièrement le régime de pension des militaires et de transformer notre armée en une force composée de vieillards. La politique des pensions est une affaire de choix. En ce qui concerne les pensions militaires, les ministres Francken et Jambon (Pensions) font clairement le mauvais.
« Thank you for your service » est, dans d’autres pays, la salutation spontanée adressée à quelqu’un en uniforme. Les militaires y sont traités avec respect et gratitude. Ils embarquent en priorité dans les avions, bénéficient parfois d’un surclassement. Ils ont un avantage à l’embauche après avoir quitté le service actif. Les formations supérieures dans le civil sont prises en charge par les forces armées. Un prêt hypothécaire ? Tarif militaire. Et chez nous ? Cette reconnaissance se résume à un coup de pied de la part des ministres compétents, qui bousillent leur régime de pension de fond en comble.
: Gert-Jan D'haene
La Sentinelle est le bimestriel de la Centrale Générale du Personnel Militaire. La Sentinelle est envoyée à tous les membres.
Tirage : 9.8000 exemplaires
Toutes les données sont traitées dans le respect de la Loi sur la vie privée (Loi du 8/12/1992 & GDPR).
Éditeur responsable : Yves Huwart Coordination : Jesse Arents et Concetto Bandinelli
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Coup de pied d’âne
Quatre Jours de l’Yser – 52e édition 2025 2 4 6 13 14 15 18
Une journée dans un Centre d’Information
Réforme des pensions et contre-mesures !
Sportifs d’élite mais militaires avant tout !
Une nouvelle déléguée permanente : Margo Haenraets
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Un de nos membres a lu le Programme général de l’ACMP-CGPM. Un passage concernant le recrutement de base à la Défense l’a fait réagir. Il a donc suggéré au syndicat militaire de se rendre compte de la manière dont se déroule le premier contact entre les candidats potentiels à une fonction militaire et la Défense. Voici une immersion dans un Centre d’Information.
Un mardi matin du mois de mars, en plein congé de carnaval. La journée est ensoleillée et cette ancienne caserne reprise par les autorités locales semble endormie, même si les bruits de travaux masquent le chant des oiseaux. Au corps de garde, deux civils ont remplacé les militaires. S’il faut toujours montrer patte blanche, l’accueil y est plus détendu. L’un des employés nous indique le Centre d’Information qui se situe dans un coin isolé. Dans le hall de ce petit bâtiment, les participants de la première séance attendent silencieusement. Ils ne sont que cinq à se présenter pour le briefing. Ces jeunes adultes (4 hommes et 1 femme) montrent un intérêt pour la catégorie Officiers et pour la Division préparatoire pour l’ERM dite ‘DP(ERM)’. « La salle est moins remplie lorsqu’il s’agit d’un recrutement pour l’Ecole royale militaire, par exemple. Par contre, pour un recrutement de sous-officiers, la salle est souvent trop petite tant il y a du monde », nous explique ce Premier sergent-major Active recruiter qui n’en est pas à son premier briefing. « Nous organisons en moyenne 4 briefings par semaine, pour les soldats et les sous-officiers. Ajoutez ceux pour
les officiers, la permanence au Forem (1/semaine) et le partenariat avec la Cité des Métiers, sans oublier le Service d’Information sur les Etudes & les Professions, et un briefing un samedi sur deux : cela fait environ 7 briefings/semaine pour toutes les catégories, du magasinier au pilote en passant par le soldat d’infanterie ou le spécialiste en matières cyber. »
Après avoir repris les formulaires d’inscription, l’Active recruiter s’informe sur le parcours scolaire ou académique des jeunes présents. Il leur demande aussi ce qui leur fait pousser la porte du Centre d’Information. Ici, un rhétoricien profite du congé scolaire pour préparer son avenir. Là, une diplômée
en médecine vétérinaire souhaite reprendre des études, via la Défense, pour devenir médecin. Entre ces profils, on retrouve des jeunes qui ont mis de côté leur ‘premier choix’ militaire pour entamer des études dans le civil ou suivent un membre de leur famille. Un autre vient rechercher des valeurs qu’il ne retrouve plus dans le civil. Après un parcours terminé ou avorté, ils se retrouvent au Centre d’Information, bien motivés pour enfiler l’uniforme.
Approche sérieuse et précise
« Où en êtes-vous en math et en néerlandais ? » : c’est la question posée à chaque candidat. Car ces bases sont nécessaires pour entrer à l’ERM et « la DP(ERM) prépare
bien les candidats : 90% d’entre eux réussissent les tests d’entrée. Avec 4h de mathématiques par semaine, ce sera difficile. Mais avec 6h/semaine, c’est les doigts dans le nez. » Le sport pratiqué demeure essentiel et l’instructeur interroge son auditoire. Il insiste de cette manière sur l’importance de la condition physique. Et, last but not least, il évalue la motivation des recrues potentielles, tout en leur conseillant de ne pas exprimer des choix de fonctions trop éloignées l’une de l’autre : c’est qu’entre le pilote, l’ambulancier, l’informaticien ou le cuisinier dans un mess, les fossés sont trop larges. Après avoir jaugé son public en demandant aussi ce qu’il sait de la Défense (« Qui sont les trois grands chefs ? », « Quelles sont les composantes ? » ou « Quelles sont les missions actuelles de la Défense ? »), l’instructeur peut délivrer un discours mieux taillé pour l’auditoire.
Le briefing annonce clairement la couleur du métier militaire : statut, avantages et inconvénients sont passés en revue. La rusticité des conditions de vie et de travail, le niveau élevé de la sélection, les congés, la longueur de la formation, la résistance au stress, l’usage d’armes, la vie en internat pendant parfois plusieurs mois voire plusieurs années, les épreuves physiques et autres évaluations annuelles, l’aspect pécuniaire, les soins médicaux, la disponibilité pour les exercices et les opérations, le sens des responsabilités ainsi que l’esprit d’initiative : tout est abordé avec transparence.
Test pour du beurre
La phase finale de ce briefing de 90 minutes consiste à rassurer les recrues en leur donnant quelques
trucs et astuces, par l’entremise d’une simulation, pour mieux réagir aux 240 affirmations auxquelles ils seront exposés, à Neder-over-Heembeek, lors d’un test sur PC. « Répondez honnêtement et spontanément. Il n’y pas de question piège, mais certaines sur le même thème seront reformulées et reposées. Tout devrait bien se passer. »
Les détails ne sont pas laissés au hasard. Le sous-officier insiste sur le respect de la date limite d’inscription et aborde la batterie de tests à l’Hôpital militaire. Il ne néglige pas non plus certains aspects que les jeunes semblent avoir omis : « N’oubliez pas la politesse et la présentation. Vous allez tout de même à un entretien d’embauche. »
La séance se termine sur un désert de questions, signe que l’Active recruiter a probablement été précis et complet dans son explication.
À la seconde séance (après-midi), le nombre de jeunes est plus important. Ils sont 16 (dont 2 femmes). Au fond de la salle, deux mamans assistent discrètement au briefing. Ces candidats à des fonctions de sous-officiers sortent de l’enseignement secondaire ou ont déjà un diplôme (technique) supérieur. Le discours d’un autre Active recruiter, l’après-midi, se révèle plus décontracté, avec l’apport d’un ressenti personnel et d’une expérience professionnelle de plusieurs années dans une unité du Génie. Même le directeur des lieux, en reprenant les fiches d’inscription, se veut plus franc, plus ‘cash’ : pour éviter que ces recrues ne soient surprises ou déçues par la dure réalité militaire, il
leur avoue que la publicité de la Défense n’est que de la publicité. Dans le vrai monde, ils devront subir le froid, la pluie, les prestations à rallonge, etc. Cet avertissement bouscule les clichés des candidats qui, nous l’espérons, sauront faire la part des choses.
La qualité de cette dernière présentation est relativement correcte. Si le ton se veut plus « terre à terre », sa qualité générale met l’accent sur les diverses possibilités de postes au sein des composantes et sur la réalité du métier de militaire. Nombreux sont les avertissements sur la rusticité de la formation, le don de soi et le fait de « mordre sur sa chique ». Le deuxième sous-officier insiste lui aussi plusieurs fois sur les subtilités et les contraintes d’une fonction choisie, sur l’impossibilité de changer de parcours en cours de formation, sur les trajets domicile-caserne et sur le fait d’arriver préparé aux tests de sélection à NOH : « N’y allez pas en pensant que vous avez du talent. Allez-y préparé », explique l’orateur. Contrairement à son collègue du matin, il fait face à plusieurs questions auxquelles il répond assez aisément. Et si la réponse demande une élaboration plus détaillée, le candidat est invité à passer dans le local adjacent pour un complément d’information.
En résumé, nous avons été positivement surpris de la qualité des briefings. Espérons qu’ils représentent la moyenne d’une multitude bien menée et que leurs discours illustrent bien ce que les jeunes recrues rencontrent lorsqu’elles ont enfin revêtu l’uniforme tant attendu.
Lors de la dernière édition de 2024 de ‘La Sentinelle’, nous avions évoqué le menu des horreurs envisagé par le potentiel gouvernement ‘Arizona’. Ce dernier a vu le jour le 3 février 2025 sur base d’un accord de gouvernement. Un update s’impose pour ce qu’il en est de la mise à la retraite des militaires et de leur pension.
Nous avons repris ci-dessous les principales lignes directrices (pas les mesures de transition) de l’accord ‘Arizona’ et quelles en seront/seraient les conséquences pour les militaires (pensionnés). Pour rappel, le mot d’ordre dudit gouvernement est ‘une harmonisation entre les régimes des salariés, des fonctionnaires et des indépendants … D’ici à la fin de la législature, sera créée une dynamique de convergence entre les trois régimes ’
1. L’âge légal sera de 67 ans (depuis 2025, il est de 66 ans et en 2030 de 67 ans).
En outre, la mise à la retraite d’office à l’âge légal sera abrogée. Dès lors, la mise à la retraite se fera toujours sur demande du militaire. Nous vous laissons le soin d’imaginer cette situation dans le contexte de la Défense.
Sur ce point, le Ministre des Pensions a précisé à la Chambre qu’il tient, en collaboration avec ses collègues de la Fonction publique, de la Défense et de la Mobilité, à mettre fin à cette mise à la retraite d’office car il est important à leurs yeux que les fonctionnaires qui souhaitent continuer à travailler après l’âge légal, puissent le faire plus facilement
2. Relèvement de l’âge de la retraite pour les catégories ‘privilégiées’.
b. Une mise en application stricte de ceci ferait que seuls les militaires nés au plus tard en 1970 pourraient encore être mis d’office à la retraite à 56 ans. Tous les autres verraient l’âge légal de 67 ans leur être appliqué. Il reste cependant un départ potentiel à 60 ans avec 42 ans de carrière (voir ci-après).
3. Une mise à la retraite anticipée serait possible via la règle ‘60/42’ à partir du 1er janvier 2027 Cela veut dire : être âgé d’au moins de 60 ans et avoir une durée de carrière d’au moins de 42 années (le ‘temps’). (Actuellement un départ à 60 ans est possible mais avec 44 ans de carrière.)
a. Seules les années d’au moins 234 jours de travail effectif seront prises en compte pour constater si la condition des 42 ans de carrière est satisfaite.
b. Pour rappel, une pension complète est obtenue après 45 ans au tantième 1/60 : 45/60 = 75% du traitement de référence calculé sur 45 ans de carrière. Avec la règle ‘60/42’, il est clair qu’il est impossible d’atteindre une pension complète
a. À partir du 1er janvier 2027, l’âge de la retraite des militaires (56 ans) sera progressivement relevé de 1 an par an pour atteindre 67 ans en 2037, tout en respectant les attentes légitimes des personnes proches de l’âge de la retraite pour lesquelles l’Arizona prévoirait une période et des mesures transitoires suffisantes, en concertation avec les syndicats. Les mesures nécessaires en matière de travail adapté seraient prises.
(45/60) car ce ne serait que 42/60 (voire 41/60 : explication ci-dessous) !
c. Précisons pour ce qu’il en est de la condition ‘durée de carrière’ : pour les services actifs (à voir les militaires ?), la durée de leur carrière serait augmentée par un coefficient. Pour les années antérieures à 2027, il serait de 1,05 (5% d’augmentation ; prester 1 an génère un ‘bonus’ de quelque 18 jours). Cela signifie qu’ils peuvent partir ‘plus vite’ à la retraite que d’autres travailleurs dont le coefficient de majoration est de 1,00 à partir du 1er janvier 2027.
Pour les services actifs comme militaire, le coefficient de majoration resterait donc de 1,05, mais avec une diminution annuelle de 0,005 à partir de 2027 pour plafonner à 1,025 en 2032 (2,5% d’augmentation ; prester 1 an génère un ‘bonus’ de quelque 9 jours !). Ils pourraient prendre leur retraite anticipée à l’avenir s’ils répondent aux conditions de carrière et d’âge en vigueur : à 60 ans avec 44 ans de carrière, 61 ou 62 ans avec 43 ans, 63 ou 64 ou 65 ans avec 42 ans. L’Arizona envisagerait un départ à 60 ans avec 42 ans de carrière
En d’autres mots, p. ex., en régime, un militaire qui aura 41 ans de service admissibles pour la durée de carrière, répondra à la condition de carrière de 42 ans pour un départ anticipé à 60 ans car 41 ans x 1,025 = 42 ans au moins. Mais,
pour la pension (€), ce sera 41/60 soit quelque 68% ce qui n’équivaut pas à 75% (45/60).
4. Harmonisation des conditions de carrière pour la retraite anticipée
a. Actuellement la définition d’une année de carrière est différente selon le régime. À partir du 1er janvier 2027, seules les années civiles (1er janvier au 31 décembre) comportant 2 trimestres (6 mois ou 156 jours travaillés) travaillés (ou assimilés) seront prises en compte pour la condition de carrière dans les trois régimes (salariés, indépendants et fonctionnaires).
b. Aujourd’hui, un départ anticipé est possible à 60 ans avec 44 ans de carrière, 61 ou 62 ans avec 43 ans, 63 ou 64 ou 65 ans avec 42 ans. L’Arizona ajouterait le départ à partir de 60 ans avec 42 ans de carrière
5. Le mode de calcul de la pension (le ‘montant’, les €) est également revu en profondeur. Il s’agit ici, d’une part, de la prolongation de la durée de carrière prise en compte dans le traitement de référence pour les militaires et, d’autre part, du tantième
a. Le calcul du traitement de référence se base aujourd’hui sur les 10 dernières années de la carrière alors que c’est l’ensemble de la carrière qui est pris en compte dans les autres régimes.
b. Par conséquent, pour l’Arizona, le nombre d’années de carrière pris en compte pour le calcul du traitement de référence serait progressivement augmenté chez les militaires. À partir de 2027, une année de carrière supplémentaire serait comptabilisée par an pour le calcul du traitement de référence. De cette manière, en 2062, la période de référence prise en compte sera de 45 ans, soit l’ensemble de la carrière, tout comme pour les deux autres régimes.
En d’autres mots, en 2027, le traitement de référence qui sert de base à la pension, serait établi sur les 11 dernières années. En 2028, il sera question des 12 dernières. En 2029, 13 dernières. Et ainsi de suite...
Il va sans dire que ce basculement à un traitement de référence sur 45 ans au lieu de 10 ans ne peut déboucher que sur une pension moindre !
c. En outre, l’Arizona exige la disparition progressive des régimes ‘préférentiels’ dont celui des militaires qui atteignent une pension ‘complète’ après une carrière plus courte.
Concrètement, alors que la plupart des fonctionnaires se voient appliquer un tantième 1/60 présupposant une carrière de 45 ans (car 45/60 = 75% = montant Max de la pension), d’autres jouissent de tantièmes préférentiels. Le montant de la pension dépend de ce tantième.
Pour les prestations effectuées à l’avenir à partir du 1er janvier 2027, tous les tantièmes préférentiels existants, dont celui de 1/50 pour les militaires, seraient ramenés au tantième ordinaire de 1/60 qui suppose une carrière complète après 45 ans de service.
Précédemment, une carrière militaire d’au moins 35,5 ans débouchait sur une pension complète car, avec les 2 ans de bonification, le compteur affichait 37,5 ans, soit pour la pension : 37,5/50 ou 45/60 ou 75%.
Dans le futur, le militaire devra avoir 45 ans de
carrière pour une pension complète car il faudra qu’il atteigne les 45/60.
6. Plafonnement de l’indexation pour des pensions ‘élevées’ et remplacement de la péréquation par une nouvelle enveloppe bien-être
a. Lorsque les militaires actifs, appartenant à la corbeille ‘Forces armées’, voient leur traitement augmenter, les militaires retraités voient leur pension également augmenter d’un certain pourcentage, en plus de l’indexation habituelle. C’est le système de péréquation.
b. Pour une question d’harmonisation des régimes de pension, l’Arizona veut mettre fin à ce système de péréquation à partir de 2026 À l’avenir, leur régime, à l’instar des autres régimes, sera intégré dans la nouvelle enveloppe bien-être qui, après avis des partenaires sociaux, sera calculée sur la base d’autres paramètres.
c. L’indexation de la pension légale des militaires ne se ferait plus, temporairement, d’une manière totale s’il y a dépassement d’un montant. Comme révélé par la presse à la mi-avril, il s’agirait, à l’index actuel, d’un montant plafond mensuel brut de 5.250,00 €.
Lors de la prochaine indexation, la pension minimale garantie mensuelle pour un isolé augmentera de 36,17 €.
Aussi, les pensions militaires supérieures à 5.250,00 € n’augmenteraient que de 36,17 €
(p.ex. une pension de 5.675,00 € passerait à 5.711,17 € (5.675,00 € + 36,17 €) au lieu de 5.788,50 € (5.675,00 € x 1,02)).
Les pensions militaires inférieures à 5.250,00 € seraient, soit indexées totalement, soit à un maximum de 5.286,17 € (5.250,00 € + 36,17 €).
(P.ex. une pension de 4.050,00 € serait indexée totalement : 4.050,00 € x 1,02 = 4.131,00 € car le montant indexé ne dépasse pas 5.286,17 €.
En revanche, une pension de 5.190,00 € serait indexée partiellement : au lieu de 5.190,00 € x 1,02 = 5.293,80 € (car ce montant dépasse
après indexation les 5.286,17 €), elle serait plafonnée à 5.286,17€.
Un gel temporaire du plafond absolu pour les fonctionnaires serait aussi prévu. C’est-à-dire qu’une pension ne pourrait être supérieure à 8.291,60 € bruts par mois
Ces deux effets temporaires seraient prévus du 01 juillet 2025 au 31 décembre 2029, mais leur prolongation par des périodes successives de 2 ans reste possible.
7. À partir de 2026 la pension (€) serait réduite d’un malus de 2 % (jusqu’en 2030), de 4 % (jusqu’en 2040), de 5 % (à partir de 2040) par année d’anticipation avant l’âge légal de la retraite si le retraité remplit la condition de carrière pour la pension de retraite anticipée (60 ans/44 ans (ou 42 ans dans le futur), 61 ou 62 ans/43 ans, 63 ans ou 64 ans ou 65 ans/42 ans), mais pas celle liée aux 35 années de carrière de 156 jours avec prestations de travail effectives et 7020 jours de travail effectifs.
8. Le bonus pension actuel (non accessible aux militaires car ils partent à la retraite à 56 ans et donc avant l’âge légal de 66 ans) serait remplacé par un nouveau bonus où la pension (€) est majorée d’un bonus de 2 % (jusqu’en 2030), de 4 % (jusqu’en 2040), de 5 % (à partir de 2040) par année qui suit l’âge légal de la retraite si le retraité comptabilise 35 années de carrière de 156 jours avec prestations de travail effectives et 7.020 jours de travail effectifs. Soulignons que pour les militaires, ce serait prester seulement à partir de 2038 pour ceux qui auraient 67 ans (nés en 1971).
9. Les périodes de congé de maternité et les interruptions/réductions de carrière pour motif de soins sont assimilées à des prestations de travail effectives L’admissibilité des années de service pour l’octroi et pour le calcul de la pension serait supprimée notamment pour les interruptions de carrière sans motif de soins et les divers régimes de départ anticipé à mi-temps, la semaine volontaire de 4 jours.
Programme général ACMP-CGPM 2023-2028 du 2 décembre 2023
Pour toute personne ayant la mémoire courte, un petit rappel de la position de l’ACMP-CGPM prise le 2 décembre 2023 dans son Programme général 2023-2028, soit plus d’une année avant la venue de l’Arizona.
Ainsi, en page 28 dudit programme, ceci était repris :
Le syndicat militaire ACMP-CGPM reste d’avis que, pour des raisons opérationnelles, le système de pension existant ne doit pas être modifié. Si l’autorité politique décidait d’apporter quand même des adaptations au régime de pension militaire et ce, pour d’autres raisons qui n’ont rien à voir avec la force de frappe de l’armée et qui ne font qu’éroder son efficacité opérationnelle, les principes suivants doivent être respectés :
- Le traitement des militaires de façon analogue à celui de tous les autres Belges en ce qui concerne l’augmentation de l’âge de la mise à la retraite : une augmentation d’un an en 2025 et une augmentation d’un an supplémentaire en 2030.
Un élément important : tous les textes législatifs nécessaires à la concrétisation de la réforme des pensions devront encore être soumis au Comité de Négociation militaire (CONEGO) au sein duquel siègent les syndicats représentatifs des militaires. C’est au sein de cette instance dédiée à la négociation que toutes les questions en suspens, découlant notamment de certaines imprécisions de l’accord de gouvernement, devront encore être clarifiées. Il va de soi que l’ACMP-CGPM veillera à ce que la concrétisation de l’accord de gouvernement soit des plus positives pour les (ex)militaires.
Possibles contre-mesures
De nombreuses discussions ont déjà été menées depuis que l’Arizona a vu le jour. Une première série de potentielles mesures a été pensée :
- Les heures prestées la nuit et les WE et jours
- La condition indiscutable que les militaires de moins de 60 ans soient physiquement et mentalement aptes à répondre aux exigences du déploiement opérationnel et de la mise en condition.
- La détermination uniforme de l’âge de la retraite pour tous les militaires, sans distinction de force, de catégorie, de filière de métiers ou de type d’unité ou de carrière.
- La prise en compte de toutes les heures prestées tout au long de la carrière militaire, y compris celles qui n’ont jusqu’à présent fait l’objet d’aucune compensation (financière ou en temps) dans les sous-positions ‘en service intensif’, ‘en appui militaire’, ‘en assistance militaire et ‘en engagement opérationnel’, une situation qui fait que les militaires, en pareil engagement, travaillent neuf heures ‘gratuitement’ par 24 heures.
- Toute prolongation éventuelle de carrière doit se traduire par un montant de pension plus élevé, à commencer par l’intégration de l’allocation de carrière dans le calcul de la pension. En outre, une prolongation individuelle sur demande personnelle ne peut s’entendre que sur une base volontaire.
fériés feraient l’objet d’une rémunération différenciée, calculée selon un coefficient spécifique.
- Le concept d’une épargne de carrière serait envisagé.
o Le principe directeur d’une partie de l’alimentation de cette épargne de carrière serait que toute heure prestée doit être compensée en temps ou en argent (car si harmonisation il y a, elle ne peut se limiter à la pension !) :
Aujourd’hui, par période de 24Hr en service intensif, en appui militaire, en engagement opérationnel, en assistance, le militaire est payé, via son salaire, pour 07Hr36 et reçoit 5/1850, soit 12Hr36 alors qu’il reste à 100% la disposition du commandement pendant 24Hr (sans possibilité de disposer de la moindre liberté d’appréciation de son
temps d’occupation, de rentrer chez lui, …). Un crédit de 11Hr 24 Min (24Hr – 12Hr36) en semaine serait octroyé car ces heures ne sont compensées ni en temps, ni en argent. Le crédit octroyé passerait à 19Hr00 pour le week-end (24Hr00 – 5/1850).
Par période de 24Hr en déplacement de service avec nuitée en service normal, un crédit de 2Hr serait octroyé (voir la DS Absence du domicile).
Les officiers, sous-officiers et volontaires seraient tous mis sous le régime des 38Hr/ semaine
o Le militaire pourrait aussi transférer dans son épargne de carrière, une dizaine de jours de congé par année, un nombre illimité d’heures de compensation ordinaire, …
o Cette épargne de carrière lui permettrait de la convertir éventuellement en temps et d’être ainsi libéré de toute obligation de prestation, de rester membre du cadre actif et payé comme tel, …et ce, durant une période de 7 ans maximum.
- Puisque les policiers ont obtenu le maintien de leur Non-Activité Préalable à la Pension (NAPAP), les militaires devraient aussi en corolaire bénéficier d’une NAPAP Militaire d’une durée maximale de 2 ans avec un salaire (allocations, … comprises) réduit à 75%.
- En usant de cette épargne de carrière en temps et/ou de cette NAPAP Militaire (quelque 7 années maximum), le militaire pourrait voir ses obligations de service cesser proche de l’âge qui est celui de sa mise à la retraite aujourd’hui.
Intégration dans le traitement d’allocations, d’indemnités, …
Le but est de rendre le traitement de référence conforme à ce qui est la réalité pour d’autres travailleurs (fonctionnaires, policiers, …) en Belgique et ce, puisqu’il est question d’harmonisation et que la cohérence est de rigueur
Il va de soi que l’allocation de carrière et l’indemnité pour cadre supérieur sont les premiers éléments incontournables à intégrer dans le traitement car, aujourd’hui, ils ne sont pas pris en compte lors de la détermination de la pension. Un traitement qui est de facto la base du traitement de référence et donc de la pension.
D’autres éléments pourraient voir le jour au profit des militaires vu l’harmonisation et la cohérence avec les autres régimes (fonctionnaire, policier, …) : l’alignement à 100% avec les échelles barémiques des policiers devient, quant à lui, incontournable, l’allocation de développement des compétences (lors de la réussite d’une formation certifiée) ; l’allocation compensatoire (pour des congés non pris pour des raisons de service ou lors d’un départ) ; l’allocation pour médecin/dentiste (pour exercice de la fonction de médecin/dentiste) ; l’allocation de travail par équipes successives ; l’allocation pour le fait d’être joignable et
rappelable ; l’allocation pour un service ininterrompu de plus de 24Hr ; l’allocation de mentor (en cas de suivi de plusieurs personnes/stagiaires) ; l’allocation ‘Bruxelles Capitale’ (un corollaire à une allocation de mutation et/ou d’éloignement pour les militaires) ; l’allocation ‘Métier en pénurie/déficitaire’ ; l’allocation de secrétaire (établissement de rapports, …) ; l’allocation de comptable (responsable ‘pécuniaire’) ; …
Accord social
Vous avez très certainement entendu ou lu, à maintes reprises, que le Ministre de la Défense, Monsieur T. Francken, a laissé entendre qu’il avait la volonté de conclure un accord social avec les syndicats représentatifs afin de compenser les effets négatifs de la réforme des pensions sur l’attractivité du statut militaire.
Pour le syndicat militaire ACMP-CGPM, les éventuelles ‘mesures compensatoires’ destinées à maintenir le statut militaire en conformité avec le marché doivent aussi inclure une harmonisation avec d’autres statuts, comme celui de la Police par exemple.
En outre, la spécificité du métier militaire doit également être préservée, de sorte que notre statut soit non seulement conforme au marché, mais aussi compétitif par rapport à des métiers similaires. Si cela ne se réalise pas, la Défense ne pourra jamais arriver, ni à disposer des effectifs indispensables qu’exigent les coûteux investissements en matériel ni à atteindre les ambitieux objectifs de recrutement. Pour toute question à ce sujet, il vous est toujours loisible de contacter notre Secrétariat permanent au 02/245.72.14 ou via srt@acmp-cgpm.be
Ce 22 avril 2025 aura lieu la prochaine Commission Sport de Haut Niveau de la Défense, l’occasion d’à nouveau mettre les projecteurs sur les sportifs d’élite Défense. On aime ou on n’aime pas : l’ACMP-CGPM accorde une grande importance au suivi de nos collègues « pas comme les autres ».
Comme le disent si bien les directives liées au recrutement des sportifs d’élite, « la Défense souhaite promouvoir son image d’organisation sportive et d’employeur de qualité en promouvant la pratique du sport auprès du personnel. Dans ce cadre, la visibilité positive interne et externe de ces militaires sont des aspects très importants. Ils peuvent également servir à soutenir les efforts de recrutements de la Défense. Ils bénéficient de facilités de service spéciales qui leur permettent de se consacrer en priorité à la pratique du sport ».
Pas pour tous
C’est ici que la commission, où siège le syndicat militaire dans un rôle consultatif, joue un premier rôle important dans la sélection parmi les candidats à ce statut. Selon des critères différents selon que la discipline soit olympique ou
non, elle doit départager si nécessaire les candidatures soutenues et introduites par une fédération nationale ou régionale et remettre une recommandation positive à DG H&WB. Bien entendu, la visibilité et la réelle concurrence dans la discipline ne sont pas à négliger. D’expérience, les débats sont les plus objectifs possibles, constructifs et parfois animés. En effet, la Défense offrant au total maximum 30 places, il n’y a pas lieu d’improviser sans oublier les humains qui se cachent derrière chaque dossier. Il est important de signaler que ces futurs collègues n’échappent pas aux épreuves de sélection, à la formation militaire de base et à une formation professionnelle spécialisée avant des formations complémentaires sur les médias.
Après une pré-évaluation chez leur célèbre gestionnaire actuel
(le Premier sergent-major Frederik Van Lierde, champion du monde Ironman 2013), la commission évalue non seulement les performances sportives mais également l’attitude et la collaboration de ces militaires en tant qu’ambassadeurs sportifs. De façon imagée, des cartes sont attribuées qui peuvent passer du vert à l’orange en guise d’avertissement et malheureusement au rouge en cas de proposition de perte de la reconnaissance de sportif d’élite. Ces décisions ne sont jamais prises « à la légère » mais il en va de la motivation de nos collègues, de la crédibilité du statut et de l’image de la Défense.
Et après ?
Les intéressés peuvent conserver leur statut militaire – à priori 50% actuellement selon les chiffres de la Défense - en changeant leur qualification principale du métier en concertation avec la DG HR, aussi bien en restant dans le domaine du sport qu’en exerçant une tout autre fonction en suivant bien entendu les formations spécifiques nécessaires. Cette solution winwin ne peut qu’inspirer d’autres sportifs à suivre cette voie et aux collègues militaires d’avoir « un esprit sain dans un corps sain ».
« Si vous avez de l'or entre les mains mais que vous le confondez avec du sable, pas d'inquiétude, quelqu’un d’autre en fera un château. » Le syndicat militaire a mis ces mots en pratique en soutenant cette infanteriste qui avait un pied dans le train de l’attrition. La récente recrue de notre Secrétariat permanent, pour la « Défense des intérêts individuels », dans le cadre des dispositions statutaires des militaires, s'appelle Margo Haenraets.
Âgée de 27 ans, Margo a étudié le droit à l'université, mais n'a pas terminé ses études, notamment en raison de son envie de voyager. Les nombreux voyages ont conduit cette Malinoise éloquente et polyglotte aux quatre coins du monde. Elle est ainsi entrée en contact avec différentes cultures et différents points de vue sur l'égalité et la justice. Avec un baluchon rempli de maturité naissante et de premières leçons de vie, elle part à la recherche de la dernière partie de son triptyque : la fraternité.
Sous ce sourire désarmant se cache pourtant une guerrière impitoyable. S'il le faut, elle n'hésitera pas une seconde à se battre pour la justice et l'honneur. C'est sous cette devise que Margo s'engage dans les Forces armées belges. Elle préfère commencer par une formation de soldat car, comme pour le reste de sa vie, elle veut « faire l'expérience » en partant du bas de l'échelle et en progressant. Comme peu de femmes, elle opte pour la formation de fusilier d’assaut, réussit et intègre l’un des prestigieux régiments d'infanterie de notre Défense.
C’était écrit ou pas, mais après quelques années, une partie de l’image idyllique qu’elle se faisait de la Défense se brise. Dans un premier temps, la sortie, pour éviter la déception, semble la seule solution viable.
Pour de meilleurs intérêts collectifs et individuels
Et soudain, la lumière ! Margo se découvre un talent d’éloquence et d’humanité qui, par ailleurs, malgré sa déception, porte en elle un amour inconditionnel pour la Défense. Lorsque le syndicat militaire lui propose de rediriger ses qualités vers autre chose, Margo hésite un instant. Mais poursuivre son idéal d’une Défense améliorée la persuade de s’engager pleinement dans cette noble cause.
Sa soif d'apprendre couplée à un discours virevoltant qui jongle tant avec les textes légaux qu’avec les règlements et se confronte sans cesse aux faits, fait d'elle une syndicaliste très prometteuse qui se battra avec une épée flamboyante à la fois pour la Défense en tant qu'organisation et pour les membres du syndicat militaire ACMP-CGPM, dans le respect de leurs droits, sans pour autant négliger leurs devoirs !
La dispute largement médiatisée entre le président Zelensky et le président Trump a sans aucun doute marqué l'Histoire. Mais maintenant que l'Europe doit se défendre par ses propres moyens, c’est le moment idéal pour entamer des discussions en tant que syndicat militaire avec M. Beke, membre du Parlement européen et membre de la Commission Sécurité et Défense du Parlement européen.
Un accueil chaleureux à Bruxelles
Avec un sourire amical, Wouter Beke nous accueille dans son bureau situé dans le bâtiment Paul-Henri Spaak à Bruxelles. Le soleil printanier brille à l'intérieur et diffuse une lumière douce à travers un portrait de Jean-Luc Dehaene peint par M. Beke qui semble remarquablement frais, malgré une récente mission commerciale à Bangkok et le décalage horaire qui en découle.
La conversation commence chaleureusement avec une sagesse thaïlandaise : « Mille amis ne suffisent pas, un ennemi est déjà un de trop ». Un brise-glace puissant, surtout maintenant que les cartes géopolitiques sont à nouveau redistribuées dans le monde entier. Les États-Unis augmentent la pression sur l'Europe, qui est pourtant leur plus grand marché, et tentent de sécuriser leur influence. La division que le président américain semble actuellement semer avec toute une série de mesures ne doit pas déstabiliser l'Europe. Aussi irrationnelle que tout cela puisse paraître, cela fait partie de la stratégie de Trump pour rendre
les États-Unis à nouveau économiquement et militairement plus forts.
Chaque crise est une opportunité
Nous faisons observer que les États-Unis semblent viser un accord de Yalta moderne, dans lequel, à travers une nouvelle répartition des zones d'influence, l'Europe jouerait un rôle subordonné. Les États-Unis se concentrent principalement sur l'Amérique du Nord et centrale ainsi que sur les régions arctiques, y compris le Canada, le Mexique et le Groenland, tandis que selon Washington,
l'Europe devrait se limiter à l'Afrique du Nord comme zone d'influence délimitée. La coopération transatlantique, autrefois si forte, semble fondre comme neige au soleil.
M. Beke confirme cette tendance et ajoute que des puissances émergentes comme l'Inde se détournent également de plus en plus des États-Unis. L'Inde occupe la 5e place au classement mondial des économies et est bien partie pour prendre la 4e place en 2027. Nous constatons de plus en plus que de grands pays suivent leur propre voie et que la coopération structurée se dégrade. Un monde en mutation oblige l'Europe à agir, notamment en renforçant sa structure de défense.
Pourquoi une armée européenne ?
L'UE est une puissance économique mondiale, mais elle manque d'une composante militaire à part entière. Alors que la diplomatie, en tant que soft power, est l'un de ses atouts majeurs, l'Union reste ou semble impuissante en situation de crise sans une capacité militaire dissuasive hard power. M. Beke fait référence à l'article 42, paragraphe 7 du Traité de l'UE, qui établit la
solidarité militaire entre les États membres, mais note également que, dans la pratique, l'UE manque des ressources nécessaires pour intervenir militairement à grande échelle et de manière efficace.
Jusqu'à présent, l'Europe, menée par les pays d'Europe de l'Est, comptait sur les États-Unis comme garantie de sécurité contre les éventuelles décisions arbitraires de la Russie. Cette confiance doit maintenant être réévaluée, car quelle est encore la crédibilité de la protection américaine ?
L'Europe peut-elle garantir sa propre défense sans le soutien américain sur lequel elle a toujours compté ?
F.O.R.C.E.
Wouter Beke utilise un terme mnémotechnique de type militaire pour renforcer sa vision d'une défense de l'UE :
- (F) Financement – L'émission d'obligations européennes de défense, l'augmentation des budgets nationaux de défense et les investissements privés doivent permettre de récolter au moins 100 milliards d'euros au cours des dix prochaines années.
- (O) Opérationnalité – Déploiement rapide à la fois aux niveaux national et européen.
- (R) Ressources – Renforcer la logistique, le renseignement, la communication et le personnel.
- (C) Capacités – Investir dans la défense aérienne, les drones, un bouclier antimissile et d'autres moyens pour lutter contre (ou mener) la guerre hybride.
- (E) Européen – Une coopération efficace entre les États membres pour un appareil de défense plus solide.
La ‘Force de Frappe’ de la France
Selon M. Beke, la France, sous la direction d'Emmanuel Macron, pourrait être le moteur d'une défense européenne. Il compare la situation à la chute du Mur de Berlin en 1989 et à la réunification allemande qui a suivi sous le chancelier Kohl, lequel, malgré d'énormes défis politiques et économiques, a réussi. Une crise peut donc, pour M. Beke, agir comme un catalyseur pour réaliser un grand bond en avant, en particulier en matière de défense européenne. Selon lui, une percée pourrait se produire grâce à la coopération des États membres sous la forme d’une « Force de Frappe ». Placer la dissuasion nucléaire française sous la bannière de l'UE semble être une chose à laquelle au moins l'Allemagne, avec des politiciens comme Merz, serait favorable.
La guerre hybride : la menace invisible et imperceptible
L'ordre mondial actuel ne nécessite pas seulement des capacités militaires conventionnelles telles que des chars, des navires de guerre et des avions, mais doit également disposer d'une réponse adéquate à la guerre hybride, comme celle que nous ressentons presque quotidiennement. Les sites web belges et européens sont constamment exposés à des cyberattaques de la part de groupes de hackers russes. Un développement considérable des capacités cyberdéfensives et offensives est donc vital. M. Beke souligne l'influence russe dans l’ancienne Allemagne de l'Est à travers des partis comme l'AfD d'extrême droite. Ce type d'influence augmente le risque de sabotage et de propagation de désinformation au sein de
l'UE. Il qualifie cette menace de « guerre à micro-ondes », où, tout comme pour un micro-ondes, la température augmente d'abord à l'extérieur, tandis qu'à l'intérieur, elle reste initialement relativement « froide », et donc les tensions sont peu visibles et ressenties. La guerre en Ukraine et les conflits en Afrique du Nord entraînent un « réchauffement » aux frontières extérieures de l'Europe, mais les menaces hybrides provoquent également une montée progressive de la température au centre de l'Europe, car des forces externes érodent lentement la stabilité interne.
Souveraineté : réalité ou illusion ?
Certains craignent qu'une armée européenne ne compromette la souveraineté nationale. Selon Wouter Beke, ce droit à l'autodétermination est déjà relativement limité par les défis géopolitiques auxquels l'Europe est confrontée. Dans son histoire récente, l'UE n'a jamais véritablement considéré la défense comme une priorité absolue et s'est souvent contentée de surfer partiellement sur la planche de l'Otan.
Maintenant que, pour la première fois depuis la Guerre froide, la menace directe devient à nouveau palpable, l'Europe doit, selon ce politicien chrétien-démocrate, passer à la vitesse supérieure, et cela peut se faire avec des leaders comme la France et l'Allemagne. Mais ce n'est pas quelque chose qu'ils peuvent faire seuls, il y a donc un besoin urgent d'une politique étrangère commune très solide.
Le syndicat militaire ACMP-CGPM fait remarquer qu'une armée européenne ne pourrait fonctionner que si les pays conservent un
certain pouvoir de décision sur leurs troupes. Par exemple, la Pologne aura du mal à accepter que ses soldats soient envoyés au Sahel sans avoir un droit de décision. De plus, l'impact financier est gigantesque, avec un investissement initial de 500 milliards d'euros dans les capacités militaires pour mener de grandes opérations indépendamment des États-Unis. Ajoutez à cela les coûts annuels de 300 milliards d'euros pour une défense autonome, et cela équivaut presque à un doublement des budgets de défense actuels. Des pays comme la Belgique ont actuellement du mal à atteindre la norme de 2%, qui grimperait alors à 3,5% du PIB !
Une ‘Coalition of the willing’ comme alternative ?
Aucun pays de l'UE ne peut résoudre seul un conflit à grande échelle. Cependant, les « coalitions de circonstance », composées de pays ayant des matériels différents, posent également un problème, selon M. Beke.
Un exemple frappant est le soutien militaire à l'Ukraine : différents systèmes d'armes avec des manuels complexes dans toutes les langues rendent une utilisation rapide difficile. Une approche commune de l'UE, où il pourrait y avoir davantage de systèmes d'armes
similaires grâce aux achats communs (Joint Procurement), serait bien plus efficace. « Plus de matériel pour chaque euro dépensé », dit spontanément M. Beke, mais il poursuit en disant que même cela ne sera pas suffisant.
En plus de meilleurs matériels, l'UE a besoin, selon M. Beke, d'un service de renseignement centralisé, une sorte de CIA européenne, et d'un bouclier antimissile pour se prémunir des menaces aériennes. Penser qu'on peut y arriver en créant simplement une brigade supplémentaire, c’est rêver. L'ensemble de l'appareil de défense doit être révisé.
Des militaires européens ou encore belges d'ici 2040 ?
M. Beke soupire et dit qu'il faut au moins développer une capacité militaire européenne minimale. Dire que nous avons une brigade de 5.000 hommes ne suffira pas...
Le syndicat militaire fait référence au programme du parti CD&V, qui vise 40.000 effectifs dans l'armée belge d'ici 2040, et se demande si cela est réalisable. Wouter Beke répond à notre remarque de manière humoristique : « Ce n'est pas un accord gouvernemental jusqu'en 2040. »
Nous mentionnons les chiffres de l'état-major de la Défense, qui montrent qu'avec les taux d'attrition durant la formation et l'augmentation attendue des départs en raison de la réforme des retraites, atteindre l'objectif de 40.000 hommes sera très difficile.
M. Beke pense donc que la solution réside dans un statut de réserviste renforcé, où l'on compte particulièrement sur le soutien des employeurs du secteur privé pour
rendre les congés plus flexibles. Dans le secteur public, comme l'éducation, des jours peuvent déjà être attribués au profit de la Défense. Mais, comme nous le faisons remarquer, cela ne sera pas non plus une solution miracle. Car avec la réglementation actuelle, de nombreuses professions subissent une perte financière lorsqu'elles consacrent leurs jours au service du pays et ne seront donc pas réellement enclines à servir en tant que réservistes. En d'autres termes, le statut de réserviste présente encore de nombreuses lacunes.
Inquiétudes concernant les pensions militaires
M. Beke souligne la transition progressive vers un système de pension tel que décrit dans l'accord gouvernemental. Il mentionne une augmentation d'un an chaque année à partir de 2027, avec la possibilité de prendre une forme de retraite anticipée. Il parle avec enthousiasme du rôle que chacun devra jouer pour maintenir notre prospérité actuelle, notre système de sécurité sociale et notre modèle de société.
Cependant, le syndicat militaire ACMP-CGPM évoque les simulations effectuées par l'état-major concernant le coût potentiellement énorme de la réforme des retraites pour la Défense elle-même. Lorsque, en raison de l'alignement de tous les régimes de pension dans notre pays, une harmonisation des modes de rémunération devra également avoir lieu, cela coûtera à l'armée près de 600 millions d'euros par an, tandis que les économies sur les dépenses de retraite ne représenteront que 170 millions d'euros par an. Cela donne matière à réflexion, non ?
Cette année encore, une délégation de l'ACMP-CGPM participera aux Quatre Jours de l'Yser, et ce depuis 2001. Le départ aura lieu le mardi 19 août à Oostduinkerke et nous arriverons à Ypres le vendredi 22 août 2025. Nos membres peuvent participer gratuitement. Mais faites vite car les places sont limitées !
Nous recherchons des membres motivés qui souhaitent profiter de l'ambiance et représenter nos couleurs lors de ce magnifique événement. Comme chaque année, nous logerons au camp 'Maeke-blijde', près de la caserne des pompiers, Doornstraat 43, 8970 Poperinge.
Nous marcherons du mardi au vendredi, à partir du lundi après-midi le camp est accessible. Le transport jusqu'au point de départ et la participation aux Quatre jours de l'Yser est compris. Le camp de Poperinge est organisé par l'Office du Tourisme de la ville et est payé directement par nous.
Qu’offre l’ACMP-CGPM ?
Le coût total pour la marche ‘all in’, sera pris en charge. Cela comprend pour les quatre jours : l'hébergement, les repas, le transport, l'assurance, les soins médicaux et un souvenir. En outre, nous vous fournirons un T-shirt et une casquette et nous vous offrirons une consommation en cours de route.
Distance au choix : 4 x 16 km ou 4 x 32 km, ou encore une promenade familiale de 4 x 8 km et un parcours pour les jeunes de 4 x 24 km. Il est également possible de combiner plusieurs distances (par exemple : 1 x 16 km, 1 x 24 km et 2 x 32 km).
Pour les militaires en service actif : comme nous marchons en tant que ‘civils’ et non en tenue militaire, vous
devez prendre quatre jours de congé ou de compensation du mardi au vendredi.
L'inscription peut se faire au Secrétariat permanent de l'ACMP-CGPM à l'attention de Filip Duquesne avant le 31 juillet 2025. Nous admettrons au maximum 25 membres. Alors soyez rapide et envoyez un e-mail à : srt@acmp-cgpm.be ou filip.duquesne@gmail.com
Veuillez mentionner :
- Nom et prénom
- Adresse civile
- Numéro de membre ACMP-CGPM
- Date de naissance
- Numéro de téléphone et adresse électronique
- Nombre de participations
- Distance souhaitée
- Si vous venez à Poperinge avec votre propre véhicule, votre plaque d'immatriculation !
- En principe, nous dormons tous dans le Maeke-blijdezaal
- Bien entendu, vous pouvez également participer sans hébergement
Pour plus d'informations sur l'événement lui-même, veuillez consulter : www.vierdaagse.be
58e édition de la MESA, avec l’ACMP-CGPM !
Cette année encore, le syndicat militaire ACMP-CGPM sponsorise la Marche Européenne du Souvenir et de l’Amitié, qui aura lieu du 24 au 27 juin 2025. Les étapes de cette édition sont Houffalize, La Roche, Durbuy, Vielsalm. N’hésitez pas à visiter notre chapiteau dans le ‘village’ de l’évènement ! Plus d’infos : www.marche-mesa.com
VIOLETTE – 03/07/2024
Dans la famille de Benoît SIMONS (Namur)
ELISE – 02/02/2025
Dans la famille d’André JANSSENS (Deurne)
IDRISS – 03/02/2025
Dans la famille de Rachid AISSATI (Liège)
LOÏC – 13/02/2025
Dans la famille de Marjolein LEMMENS (Louvain)
GASPARD – 11/03/2025
Dans la famille de Philippe PAQUET (Auderghem)
LÉON – 11/03/2025
Dans la famille d’Alix VAN LONDERSEELE (Knokke-Heist)
QUINN – 24/03/2025
Dans la famille d’Arne DE ROUCK (Zottegem)
LOU – 31/03/2025
Dans la famille de Jore VIERENDEELS (Alost)
09/08/2022
SAINT-VITEUX Thomas et THEYS Marialicia (Ottignies) (Par cohabitation légale)
17/05/2024
D’HELFT Kevin et VAN DEN
HEULE Jorien (Wevelgem) (Par cohabitation légale)
21/05/2024
GROSDENT Stéphanie et JORIS
Pierre (Jalhay) (Par cohabitation légale)
21/06/2024
CLAEYS Wesley et KUCHKAROVA Kamila (Dixmude)
06/01/2025
MARMOL CANIEGO Frédéric et LINOTTE Nathalie (Flémalle) (Par cohabitation légale)
13/01/2025
GROMMERCH Quentin et FRAYMANN-GILSON Lydie (Aywaille)
VAN HERCK ROBERT
1943 - 22/12/2024 (Korbach – Allemagne)
SCHEEPERS LEOPOLDUS
1945 - 03/01/2025 (Louvain)
GROOTAERS ARMAND
1940 - 12/01/2025 (Tongeren-Borgloon)
GILLARD MARCEL
1928 - 23/01/2025 (Viroinval)
DE VRIESE JACQUES
1930 - 01/02/2025 (Gand)
VAN HULLEBUSCH CAROLUS
1935 - 04/02/2025 (Sint-Job-In’t-Goor)
DESECK GERARD
1932 – 09/03/2025 (Gand)
- Janvier : 135,59 points
- Février : 135,66 points
- Mars : 135,56 points
- Janvier : 135,52 points
- Février : 135,79 points
- Mars : 135,91 points
L’indice santé lissé s'établit à 132.53 points en septembre. L’indice-pivot pour la Fonction publique et les allocations sociales fixé à 133,28 points n’est donc pas dépassé
Le Bureau Fédéral du Plan fixe l’indice-pivot à 133,28 points. Ce dernier ne devrait pas être dépassé avant septembre 2025.
Source : Statbel
Pour tous les (ex-)militaires qui étaient en service actif en 2024 !
La Défense a envoyé les formulaires de prime syndicale pour l’année de référence 2024 par voie électronique via HRM@Defence et par email.
Les militaires qui ont pris leur retraite avant le 1er janvier 2025 et qui n'ont plus accès à leur boîte mail militaire recevront leur formulaire au format papier, par courrier postal.
Le formulaire doit être complété et envoyé par la poste avant le 1er juillet 2025 à : ACMP-CGPM, Romboutsstraat 1 – Bus 021, 1932 ZAVENTEM
Vous pouvez aussi remettre le formulaire original complété et signé à un délégué CGPM qui le fera parvenir au Secrétariat permanent, ou bien le déposer à notre antenne située à Hospitaalstraat 10, à Bourg-Léopold.
Dans les trois mois qui suivront la date de réception du formulaire de demande au Secrétariat permanent de l’ACMP-CGPM, nous ferons le nécessaire pour exécuter le paiement de la prime.
Pour plus d'infos ou si vous n’avez pas reçu le formulaire à la mi-mai, contactez-nous via srt@acmp-cgpm.be