L’invité Michel Savioz
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ous les fidèles de ce magazine connaissent, sinon l’homme, au moins le nom de Michel Savioz, de Vissoie, puisqu’il est associé à une rubrique régulière, apparue dès les premiers numéros, celle de notreHistoire.ch. Ce passionné a des intérêts divers qui ont façonné l’homme qu’il est devenu. Lorsque le jeune Michel a dû choisir un métier, il s’est trouvé grandement limité dans les possibilités qui s’offraient à lui. En effet, le vaccin contre la tuberculose a entraîné chez lui de fortes allergies, lui imposant toutes sortes de restrictions. Après discussion avec son cousin Henri-François Crettaz, il s’est lancé dans le même métier que celui-ci, laborantin. Cela fait aujourd’hui trente-quatre ans que Michel travaille pour le laboratoire Salamin, à Sierre. Le métier n’a plus rien à voir avec ce qu’il était au début. Il est maintenant bien plus technique et consiste surtout à interpréter des résultats. Le coronavirus Les deux années qu’a duré la pandémie furent une période hors du commun. Tout a été chamboulé, même le travail en laboratoire. La situation était inimaginable. Ce qui a été le plus dur, ce fut la quantité d’heures supplémentaires à aligner. Il fallait travailler dix heures, onze heures, douze heures par jour, avec une seule légère baisse durant l’été 2020. Des engagements temporaires ont été nécessaires pour arriver à suivre. Tout le monde, ou presque, a eu le covid à tour de rôle. L’équipe, une cinquantaine de personnes avec des fonctions différentes, a pourtant tenu le coup, parce qu’il le fallait. Les contacts avec les gens n’ont pas toujours été agréables. Après
quelques mois d’un soutien marqué au personnel de la santé, la bienveillance est assez vite retombée. La lassitude se ressentait, l’égoïsme se manifestait. Certaines personnes supportaient mal de devoir attendre les résultats, alors que le laboratoire était submergé par des centaines de dossiers venant de partout, cliniques, cabinets, pharmacies. Le retour à un rythme d’activité plus normal a été particulièrement apprécié. Le virus de l’histoire Il y a quelques années Michel a découvert un article dans l’Illustré annonçant le projet de créer un site internet interactif destiné à raconter l’histoire de la Suisse romande. Comme travailler sur un ordinateur lui plaît et que l’histoire le passionne, il a été parmi les premiers à s’inscrire comme contributeur à notreHistoire.ch. Il a alors entrepris de fouiller les cartons recelant les photos familiales et les a triées. Parmi elles, il en a trouvé de nombreuses qui méritaient d’être partagées. En effet, toutes les photos, même privées, peuvent intéresser le grand public, car elles sont les témoins de leur époque. Rapidement Michel s’est pris au jeu et a créé maintes galeries en relation avec la région. Les galeries et sous-galeries servent à classer les documents en fonction des lieux et des thèmes qu’ils évoquent. Malgré le fait qu’il y ait peu de contributeurs anniviards, la galerie du val d’Anniviers est l’une de celles qui comptent le plus grand nombre de documents (photos, vidéos, audios et récits). Elle est aussi la plus consultée. Il faut dire que Michel
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Savioz et deux autres contributeurs originaires de la vallée sont parmi les sept membres les plus productifs de la communauté de notreHistoire.ch. Beaucoup de gens manifestent un fort intérêt pour ce qui est mis sur la plateforme. Malheureusement, ils sont encore peu nombreux à collaborer à son enrichissement. Par pudeur ? Par négligence? À cause de la complexité de la tâche ? Difficile de le savoir. Cependant Michel rappelle avec insistance qu’il faut sensibiliser les gens au fait qu’ils ont chez eux des trésors qui risquent de disparaître en finissant à la poubelle. La plateforme permet de faire connaissance, d’échanger entre personnes que la vie n’aurait pas forcément mises en présence les unes des autres. Elle est aussi une vitrine qui présente et préserve un riche patrimoine audio-visuel. Michel Savioz a créé un compte sur Facebook pour donner plus de visibilité au site qui lui tient tant à cœur et susciter l’intérêt d’un autre public. Et ça marche !