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L’horlogerie

L’horlogerie

passion

Si ce mot ne vous dit rien, venez avec moi découvrir de quoi il s’agit, en l’apprenant de la bouche d’une de ses adeptes, Rosita Bruttin. Cette Anniviarde est collectionneuse de … dés à coudre.

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Une passion originale, dont j’ignorais non seulement le nom mais jusqu’à l’existence même. En posant mon regard sur le mur du salon de la maison familiale, j’ai aussitôt compris l’intérêt de collectionner un objet petit, courant, fabriqué dans divers matériaux et presque partout dans le monde. Ce sont là des qualités favorisant la tâche du collectionneur qui a envie d’exposer ses trésors sans que son intérieur en soit envahi et son porte-monnaie vidé.

Histoire et but d’une collection Cette collection débuta il y a une quinzaine d’années, quand une amie offrit à Rosita un simple dé : il fut le premier d’une longue série. Aujourd’hui, mille deux cents pièces ont rallié La Combaz, ramenées des quatre coins de la terre par des proches connaissant la passion de Rosita. Le plaisir qu’elle retire de cette collection - elle insiste sur ce point essentiel - réside avant tout dans le fait de voir dans chaque pièce le témoignage qu’on pense à elle. Cette marque d’amitié donne tout son sens à l’accumulation de ces objets, à la valeur marchande peu importante. Il est d‘ailleurs rare que Rosita achète elle-même un dé. Sa collection s’est ainsi agrandie au fil des voyages de ses enfants, neveux, nièces ou amis, qui lui ont rapporté des dés de tous les continents.

Descriptif Adossés au mur de la pièce, les dés nichent dans les nombreux casiers de trois anciens tiroirs d’imprimeur. Ils sont généralement rangés par continent, pays et région. Chaque cadre raconte en quelque sorte une ou plusieurs histoires. Les déchiffrer vous fait voyager par la pensée et c’est bien agréable en ces temps agités. Certains dés, formant une unité thématique, remplissent de petites étagères, comme ceux ornés des signes du zodiaque ou des mois de l’année. Une place particulière est réservée à la série originale représentant les armoiries des six anciennes communes d’Anniviers et de la nouvelle, née de leur fusion. Ayant découvert deux de ces pièces au marché artisanal de Vissoie, Rosita a passé commande des autres à l’artisane, qui les a réalisées en peignant sur de la porcelaine. Les dés sont faits de différents matériaux : en métal, sable, bois, liège, porcelaine ou lave par exemple. La plupart n’ont qu’une valeur décorative, ils représentent une ville, une région, symbolisent un pays. Ainsi des dés de la région de l’Etna sont fabriqués en lave, ceux de la ville de Limoges en porcelaine finement décorée. Certains ont la forme de poupées russes, d’autres sont surmontés d’un animal totem comme l’ours blanc pour l’Alaska. Quelques dés ne sont pas particulièrement jolis, mais intégrés dans l’ensemble ils perdent complètement leur médiocrité et gagnent en intérêt. Parties d’un tout, ils contribuent à la diversité de la collection, qui impressionne par sa taille, par la variété des thèmes et les nombreuses origines des pièces.

Avenir Rosita ne voit pas de fin à sa collection et relève que sur le grand nombre d’objets

Seule la moitié de la collection est exposée ici

Armoiries des communes Allons faire un tour outre-Atlantique

reçus il n’y en a que quelques-uns qui sont à double. Pour la suite, elle émet des souhaits et espère que des dés représentant les chefs-lieux des cantons suisses apparaissent ou qu’on lui ramène un dé d’Inde. Jusqu’ici aucun de ses « fournisseurs » n’y en a trouvé. À bon entendeur…

Janine Barmaz Petite histoire du dé à coudre (d’après Wikipedia) Un dé à coudre est un outil de couture de forme cylindrique, qui protège le doigt lors de la poussée de l’aiguille dans un tissu. Si les premières aiguilles en os découvertes datent d’environ 30 000 ans avant JésusChrist, les premiers dés à coudre, en forme d’anneaux, semblent être apparus dans le bassin méditerranéen, en Egypte, Grèce et Rome antiques. Auparavant l’aiguille était poussée à l’aide d’objets naturels, cailloux ou morceaux de bois. C’est vers le Xème siècle que le dé s’est imposé comme un outil indispensable à la couturière. Généralement en bronze, sa forme est proche de celle des dés actuels. Le cuivre, plus malléable et moins cher que le bronze, sera de plus en plus utilisé au Moyen-Âge et pendant la Renaissance. Au XVIIème siècle, le dé devient un objet noble et ostentatoire. C’est à cette époque qu’apparaissent les dés en argent ou en or, dont certains modèles sont de véritables œuvres d’art, très recherchées aujourd’hui. Au XVIIIème siècle, la porcelaine fait son apparition au détriment des dés métalliques. L’âge d’or du dé à coudre se poursuivra jusqu’à la fin des années 1800, avec le développement de l’industrie textile et la démocratisation de la couture. Au début du XXème siècle apparaissent les premiers dés à coudre publicitaires, vantant généralement les mérites de produits de couture. Le dé à coudre reste fabriqué aujourd’hui encore un peu partout dans le monde, même s’il est devenu avant tout un objet de collection et moins un outil de couture. On distingue deux types de collectionneurs de dés à coudre : les amateurs de dés anciens (en or, argent ou bronze) et les collectionneurs de dés à coudre contemporains, souvenirs pour touristes.

3961 Vissoie www.kevinepiney.ch

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