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L’invitée
Christiane Favre
« Jusqu’à mes quatre ans, mes parents habitaient Sierre. Une période de l’année que j’aimais bien quand j’étais enfant, c’était les vacances chez mes grands-parents au mayen au-dessus de St Jean. Je n’avais que trois ans la première fois que j’y suis allée. On restait deux ou trois semaines jusqu’à l’inalpe. Le jour de la Fête-Dieu, il n’y avait bien sûr rien là-haut, mais on entendait les cloches de l’église et les fifres et tambours… et ça me faisait un petit pincement au cœur ! Le dernier dimanche avant de repartir, ma famille montait nous rejoindre, ainsi que mes oncles et tantes et les cousins. C’était vraiment des moments fantastiques : on mangeait les produits que ma grand-mère avait fabriqués là-haut, il y avait la raclette, la tomme, le beurre et la crème au dessert. On jouait avec tout ce qu’il y avait autour de nous, sur le bisse à côté du mayen. On passait de bons moments, on n’allait pas très loin, mais on ne s’ennuyait jamais. L’été, on se revoyait pour faire les foins. Pour les adultes, c’était dur, mais pour nous les gamins, c’était des moments où on se retrouvait entre nous. Ma grand-mère est morte à 93 ans, et j’ai toujours eu avec elle quelque chose en plus.
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Ce qui a beaucoup changé dans la vallée depuis mon enfance, c’est l’ouverture au tourisme, le développement qui a suivi et qui a permis au val d’Anniviers d’être aujourd’hui ce qu’il est !
Lors de la fusion des communes, on m’a sollicitée pour entrer au comité du PLR. J’ai ensuite été conseillère municipale, jusqu’à fin 2020, par passion de la chose publique et pas par passion de la politique. Mon dicastère comprenait principalement la santé, le domaine social, le journal des 4 Saisons, la culture et la structure d’accueil.
Pour accepter cette charge, il faut pouvoir dégager du temps et se consacrer à ça sans avoir trop de charges à côté, et aussi être capable de respecter ses collègues et d’accepter les critiques. Quand tu n’es pas dedans, tu ne te rends pas compte des contraintes qu’il y a, et des raisons pour lesquelles tu ne peux pas toujours dire oui. Quelquefois la commune n’a juste pas les moyens…. Et si la neige n’est pas déblayée au millimètre près, et bien prenons une pelle ! Il faut savoir expliquer les choses aux gens, être calme et positive. Ce qui m’a bien aidée, c’est que je suis de nature à voir le verre à moitié plein et pas à moitié vide.
Mon souhait pour la vallée, c’est de pouvoir conserver et attirer une jeune population, qu’Anniviers ne devienne pas « une vallée de vieux ». Le but de la commune est de se développer de façon à ce que la vie de famille y soit agréable. Et aujourd’hui on voit que le bénévolat se perpétue chez les jeunes, c’est génial ! C’est une richesse que l’on a.
Durant la période où j’étais conseillère municipale, un moment difficile et lourd en émotions a été le débordement de la Navizence en 2018. On s’est sentis tellement petits et impuissants. On a été épargnés parce qu’il n’y a pas eu de pertes humaines, mais la destruction du terrain de foot, terminé ce printemps-là, et les
3961 Vissoie www.kevinepiney.ch énormes dégâts le long du cours d’eau resteront gravés dans nos mémoires ! C’était un moment glauque.
Et pour terminer mon mandat, je suis très satisfaite de la mise en route du dossier de la construction d’un nouveau bâtiment pour la structure d’accueil. C’est un service indispensable pour garder les familles en Anniviers. J’ai aussi beaucoup appris en ayant la responsabilité du magazine des 4 saisons et j’ai surtout apprécié le comité qui m’a entourée, avec une pensée particulière pour Ursula. Je suis reconnaissante envers tous ceux qui m’ont donné la possibilité de traverser cette étape de vie gratifiée de riches expériences ! »
Propos recueillis par Pauline Archambault
Merci Christiane pour ces années passées à coordonner le magazine des 4 saisons, avec ton ouverture d’esprit, ta bonne humeur et tes délicieux petits plats !



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