Premières en affaires - Décembre 2013 - Dossier services aux entreprises

Page 1

Crowdsourcing : les entreprises à l’écoute de la foule

Décembre-Janvier 2013-2014

Les grands bureaux voient-ils trop grand ? sondage La satisfaction des femmes en entreprise Créatrice d’ici Le Capucin, naturellement bien ! Une fin de semaine à chicago

Johanne Berry

premieresenaffaires.com Suivez-nous sur :

f t in 7,95$

convention postes canada 41502021

Le pouvoir de la persévérance Présidente, les Services de placement Télé-Ressources


Des projets se dessinent ? La Caisse de dépôt et placement du Québec vous donne les outils pour les concrétiser.

Que ce soit pour réaliser un projet d’acquisition, d’expansion ou de croissance à l’international, la Caisse est au service des entreprises québécoises performantes et prometteuses. Grâce à l’expertise de son équipe, son réseau de partenaires et son offre de financement, la Caisse offre un appui concret au développement des entreprises d’ici.

La Caisse, bâtisseur de long terme au Québec et dans le monde.


MAGAZINE : ÉDITRICE : Margarita Lafontaine Éditrice INSPIRO : Sara Leblanc RÉDACTRICE EN CHEF : Michèle Bazin RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Marine Thomas DIRECTEUR, OPÉRATIONS ET MARKETING : Damien Meunier COORDONNATRICE, SERVICE CLIENT : Manon Cordeil RÉVISEURES-CORRECTRICES : France Bouchard Veronica Valera DESIGN : Java Communications PHOTOGRAPHE : Bénédicte Brocard JOURNALISTES : Véronique Chagnon Mariève K. Desjardins Carine Elkouby Julie Falcoz Justine Gaignard-Parent Annabelle Moreau Marie Pâris Laura Pelletier IMPRESSION : Impart Litho Imprimeur

PUBLICITÉ : Pour vos espaces publicitaires, communiquez avec : Jessy Guesnon Directrice, comptes clients 514 876 1335 jessy@premieresenaffaires.com

SERVICE CLIENT : Pour toutes questions relatives aux abonnements/événements communiquez avec nous au : 514 876 0014 serviceclient@premieresenaffaires.com Premières en affaires inc. 1117, rue Ste-Catherine Ouest, Suite 502 Montréal QC H3B 1H9 Impression : 15 500 copies Postes Canada Convention 41502021 Copyright 2012 - Le contenu du magazine ne peut être reproduit sans autorisation écrite. Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec ISSN 1919-4870

Margarita Lafontaine Une édition spéciale « Services aux entreprises » ? Même si cela peut paraître un thème surprenant, il nous semblait important de parler de toutes ces entreprises au « service » d’autres entreprises. Je me questionne souvent sur l’évolution de ces firmes. Au quotidien, je côtoie ces professionnels qui me confient leur stress face aux heures facturables et la difficulté de rencontrer des objectifs d’affaires qui ne cessent d’augmenter. Et pourtant, le propos de ces discussions ne se reflète pas au niveau du sondage que nous avons mené, car la grande majorité des femmes se disent heureuses au travail tout en souhaitant un peu de répit- un peu plus de temps pour soi. L’économie m’inquiète, l’entrepreneuriat me fascine. Est-il possible de rêver que les femmes, en créant des entreprises, puissent contribuer au prochain essor économique ? Johanne Berry est une femme qui est devenue entrepreneure après avoir appris les rouages de son industrie comme employée. Après près de 30 ans, elle mérite d’avoir créé, opéré, survécu et fait fructifier son entreprise. J’aimerais pouvoir me vanter d’avoir le même chiffres d’affaires ! Bravo Johanne, tu es un bel exemple à suivre ! Ce fut une nouvelle année de croissance pour Premières en affaires. Je tiens à vous remercier de votre soutien, de vos idées et de votre intérêt pour le magazine. Malgré une pause bienvenue de fin d’année, nous avons déjà hâte de reprendre nos projets. En espérant que vous aurez tous et toutes l’occasion de vous reposer pleinement, nous vous souhaitons un chaleureux temps des Fêtes en compagnie de vos proches. Nous débuterons l’année avec notre édition annuelle sur l’entrepreneuriat avec Christiane Germain, co-présidente du Groupe Germain en page couverture. Christiane veut encourager l’entrepreneuriat et elle incarne très bien le succès auquel aspire tout entrepreneur. Bonne lecture ! Margarita


Un avenir financier solide poUr Marc À ses affaires Accompagnement au besoin par différents partenaires Desjardins ou externes.

1

Découvrez DesjarDins Gestion De patrimoine • Plan financier • Placements • Investissements

• Retraite • Assurances1 • Succession1

Laissez un conseiller1 vous guider dans la gestion et la protection de votre patrimoine. desjardins.com/gestiondepatrimoine


sommaire Décembre-Janvier 2013-2014 | Volume 7, numéro 2

JOhanne berry

Le pouvoir de la persévérance

dossier

26

services aux entreprises

Conseils d’experts

Les Incontournables

Portrait de 8 femmes des services aux entreprises

34 +

DROIT

coaching

39 C omment prévenir certaines tempêtes grâce à une convention entre actionnaires Heenan Blaikie

51 R econnaître l’importance de la synergie entre les numéros 1 et 2

41 L es services aux entreprises dans un cabinet d’avocats Fasken Martineau 8

Les grands bureaux voient-ils trop grand ?

42 L a résiliation du contrat de service ou d’entreprise Blakes

entrepreneuriat 52 C réatrice d’ici : Marilène Perreault, Le Capucin

FINANCE 44 V endre son entreprise sans nuire à sa santé PwC

12

Crowdsourcing : les entreprises à l’écoute de la foule

45 F raude et insolvabilité : minimiser le risque de votre entreprise EY 46 P our réussir comme entrepreneure, entourez-vous de spécialistes et exploitez vos réseaux Banque Nationale 47 G estionnaires : dénichez le bon conseiller ! Brio Conseils

15

18

ondage S La satisfaction des femmes en entreprise Vanitha Narayanan, le visage tout féminin d’IBM India

48 U n incontournable du transfert d’entreprise : le financement ! Fond de Solidarité FTQ

VOYAGES 54 U ne fin de semaine de rêve à Chicago

UN homme et son tableau 56 J ean-Claude Scraire, Droit devant

marketing 49 L ’équipe de marketing : une expertise de pointe au service des détaillants ! Ivanhoé Cambridge

culture 58 L es coups de cœur de Michèle Bazin


C'EST AVEC GRAND PLAISIR QUE NOUS AVONS APPRIS QUE JOHANNE BERRY SERAIT HONORÉE PAR CET IMPORTANT MAGAZINE QU'EST PREMIÈRES EN AFFAIRES. Étant partenaires d'affaires depuis bientôt 30 ans, Rochon Legault et Les Services de Placement Télé-Ressources, nous avons été à même de constater combien cette entrepreneure a fait sa marque dès le début de la mise en place de son entreprise et combien elle a toujours été impliquée à tous les niveaux de sa dynamique entreprise. Son désir de réussir a toujours été présent et voilà pourquoi l’équipe de Rochon Legault l'a appuyée de façon constante dans les différentes étapes du développement de son entreprise. Bravo Johanne pour ce bel honneur ! Jean-Pierre Legault, Associé fondateur

rochonlegault.com


Actualités

50%

50 % des femmes affirment que les entreprises s’accommodent mal des absences dues aux obligations personnelles de leurs employées, ce qui handicaperait leur progression de carrière. 24 % des répondantes disent que la prise de leur congé de maternité a entravé leur promotion dans l’entreprise. (Étude de Ipsos-Reid)

Trois femmes sur cinq affirment que l’équilibre entre le travail et la famille constitue le principal défi à relever. (Étude de Ipsos-Reid)

72

%

contre

3 5 56

%

65 % des répondantes croient que des efforts importants ont été déployés pour encourager une meilleure représentation des femmes dans des secteurs non traditionnels comme l’industrie pétrolière, la construction et les technologies de l’information. On note toutefois quelques différences sur le plan régional : 72 % des répondantes en Ontario partagent cet avis, contre 56 % au Québec. (Étude de Ipsos-Reid)

77%

77 % des personnes interrogées croient que les femmes doivent travailler plus fort et consacrer plus d’heures au travail que leurs homologues masculins pour accéder à des postes supérieurs. (Étude de Ipsos-Reid)

L

es entreprises appartenant en majorité à des femmes font leur marque au sein du secteur canadien des petites et moyennes entreprises (PME). En 2011, elles représentaient 15,6 % de ce secteur, comparativement à 14,9 % et 13,7 % respectivement en 2007 et 2004. (Recherche économique RBC)

15,6% 14,9% 13,7%

Prix Léonie Couture, directrice générale et fondatrice de l’organisme La rue des Femmes, qui vient en aide aux femmes en état d’itinérance, a remporté le 15 octobre dernier le Prix Entrepreneur Desjardins dans la catégorie Femme d’influence. Ce prix est décerné à une femme d’affaires émérite et reconnue, qui, par sa carrière personnelle, est un modèle inspirant de réussite.

Le prix Nobel de littérature 2013 a été décerné à la Canadienne Alice Munro, 82 ans, décrite comme « la maîtresse de la nouvelle contemporaine ». Elle est la première ressortissante du Canada à décrocher ce prix de littérature, et la treizième femme au palmarès. Alice Munro est devenue célèbre en écrivant des nouvelles ancrées dans la vie des campagnes de l’Ontario, ce qui lui a valu d’être comparée à Tchekhov.

Photo : La rue des Femmes

Premières en affaires

7


Services aux entreprises

Les grands bureaux voient-ils trop grand ?


Services aux entreprises

Il ne se passe pas une journée sans que, quelque part dans l’une des centaines d’antennes des grandes firmes comptables ou cabinets juridiques du monde, un analyste ne donne quelque conseil à un client qui prépare une acquisition. Mais que se passe-t-il quand les maîtres de la fusion-acquisition... fusionnent ?

par Véronique Chagnon

D

ans une économie mondiale où tombent de plus en plus de frontières, les grands bureaux de services aux entreprises emboîtent le pas aux multinationales pour suivre leurs clients là où ils vont, et les cueillir là où ils sont. La concentration des bureaux de services aux entreprises atteint le Québec à une vitesse que certains applaudissent, pendant que d’autres rechignent à y voir la marche à suivre. Les clients de ces grands bureaux voient-ils vraiment aussi grand qu’eux ? La croissance de ces firmes déjà massives profite-t-elle vraiment à tous ? Les entreprises en ont-elles vraiment pour leur argent ? Autant de questions soulevées par ceux qui remettent le modèle en question. Le professeur et consultant britannique Richard Susskind lance en tout cas un avertissement aux grands cabinets d’avocats dans son livre Tomorrow’s Lawyers, publié cette année aux presses de l’Université d’Oxford. Le sommet de la profitabilité des grandes firmes traditionnelles a été atteint en 2006 et, sans changements majeurs dans le fonctionnement et la culture d’entreprise, la route à venir est celle du déclin. Et il suggère notamment aux avocats de s’inspirer davantage des comptables, qu’il voit plus conscients « d’être les gardiens temporaires d’une entreprise pérenne plutôt que des investisseurs à court terme qui veulent filer dès qu’ils obtiennent le bon prix ».

Élargir l’offre de services Pour les firmes comptables, les grands mouvements d’acquisition n’ont rien de

neuf, puisque la grande consolidation a cours depuis le début des années 1990, avec une dernière vague causée par le scandale d’Enron en 2002, après la dissolution du cabinet Arthur Andersen. Les antennes québécoises de PwC (hier PricewaterhouseCoopers, réduite à trois initiales au fil des acquisitions), EY (Ernst & Young), KPMG (qui a acquis le fleuron montréalais SECOR en 2012) et BDO (unie à Ammar Cousineau Telio Hadid de Montréal au tournant de 2013) sont déjà bien en selle. Les bureaux de Raymond Chabot Grant Thornton et Deloitte emploient plus de 2000 personnes chacun au Québec, les plaçant en tête des firmes comptables de la province. Mais malgré les racines déjà bien plantées, les acquisitions ont repris en force au cours des deux ou trois dernières années. C’est que la donne change pour les clients. Les entreprises québécoises et canadiennes ouvrent leurs horizons et cherchent des professionnels qui peuvent répondre à leurs envies internationales. Le milieu des affaires complexifié où la concurrence est féroce et la circulation des informations rendue possible par les TIC poussent les entreprises à demander des services de plus en plus pointus aux professionnels, qui doivent justifier leur indispensabilité. Le tout dans un contexte économique où aucune entreprise ne peut se permettre de payer quoi que ce soit à prix fort. Les grands cabinets donnent ainsi beaucoup dans l’élargissement de la gamme de services, à la recherche du parfait petit bureau de consultants bien implanté à intégrer dans leurs rangs déjà bien garnis. EY a récemment, tout comme

Premières en affaires

PwC, acquis une entreprise qui aidera ses clients qui font de la R&D à optimiser leurs crédits d’impôt. « Élargir l’offre de services est un élément important de ce qu’on recherche présentement. On peut chercher, par exemple, à compléter notre offre avec de l’actuariat, illustre Guy Leblanc, associé directeur au bureau montréalais de PwC. Parfois, notre intérêt est principalement géographique, on veut une présence dans les régions à fort potentiel. » Le petit dernier de la famille EY est d’ailleurs basé à Saskatoon. Cette fièvre, qui gagne aussi depuis quelques années le monde juridique, se fait sentir dans la métropole. Sans être chaque fois de l’ampleur de la transaction Dentons (la fusion du cabinet d’avocats canadien Fraser Milner Casgrain avec les internationaux Salans et SNR Denton survenue en mars 2013), la concentration est à l’œuvre. À Montréal, le nombre de firmes ne cesse de diminuer, et ce, malgré le lot croissant d’avocats sur le marché. De 2000 à 2012, le nombre de cabinets est passé de 339 à 223 alors que le nombre de membres du Barreau croissait de 21,4 % au cours de la même décennie. « Il est certain que les très grandes entreprises cherchent à réduire le nombre de cabinets avec lesquels elles font affaire », affirme Sonia Struthers, associée chez McCarthy Tétrault, l’un des principaux cabinets canadiens, qui malgré l’air du temps n’a toujours pas uni sa destinée avec aucun géant légal mondial. « On suit depuis quelques années ce qui se passe pour les firmes d’avocats à l’international et, jusqu’à maintenant, on n’a pas trouvé de motif inéluctable qui nous pousserait vers une grande fusion internationale. »

9


Services aux entreprises

À entreprise internationale, firme globale ? En tête des arguments des grandes firmes aux commandes des fusions, on retrouve l’expansion géographique des clients et leur grand besoin de mobilité. Entre 2009 et 2012, la valeur des exportations québécoises a crû de 9,5 %, reprenant peu à peu sa vitalité pré-crise. La conjoncture économique s’améliore, et les entreprises reprennent suffisamment confiance pour tenter l’aventure internationale. La conclusion toute récente d’un accord de libre-échange substantiel avec l’Union européenne ouvre encore plus grand le marché du deuxième client québécois en importance. Dans ce contexte, les antennes internationales réjouissent les professionnels. « L’un des avantages majeurs, c’est la facilité avec laquelle on a accès à l’expertise requise pour répondre aux besoins des clients. Avec 165 000 personnes qui travaillent dans des structures similaires à celles du Québec, quand je veux de l’information, ou que j’ai besoin de quelqu’un pour un dossier, il y en a 28 autres qui font le même travail que moi ailleurs dans le monde ! » lance Anne-Marie Hubert, associée directrice des services consultatifs chez EY. Le resserrement des normes financières internationales et l’environnement disparate des divers marchés ouverts aux entreprises d’ici pèsent aussi dans la balance en faveur du regroupement. « Pour bien servir le client dans le contexte actuel, il faut des investissements massifs en technologie et en communications pour gérer le big data. Avec une force de travail de 165 000, plutôt que de 3000 si on était

un bureau régional, on peut beaucoup mieux partager les coûts qu’engendrent ces outils », expose Anne-Marie Hubert. Diminution de la part du Québec Mais les entreprises québécoises demeurent toujours moins actives sur la scène internationale que celles des grands centres mondiaux, voire canadiens. Et à cela s’ajoute l’exode des sièges sociaux. Montréal perd les bureaux centraux des entreprises internationales au profit notamment d’autres villes canadiennes comme Calgary ou Vancouver. Entre 2000 et 2010, la métropole a perdu 11 de ses 92 sièges sociaux, pendant que Calgary en gagnait 25 de plus sur ses 50. Ces données mettent à mal le discours des grandes firmes, qui assurent répondre à une demande réelle de la clientèle québécoise. « Il y a un changement majeur qui est en train de transformer le paysage au Québec, croit Me Pascale Pageau, qui a fondé en 2005 le cabinet de services juridiques Delegatus après avoir pratiqué durant huit ans dans les grands bureaux. Les sièges sociaux s’installent à l’extérieur de la province, aussi les grandes décisions ne se prennent plus nécessairement à Montréal. On a de moins en moins de très grandes entreprises. » Ceci dit, le fait de faire partie d’un grand réseau international peut permettre aux bureaux québécois de services aux entreprises de récupérer, grâce à leur main-d’œuvre qualifiée, certains dossiers des antennes externes du grand groupe. « C’est clair que les besoins se déplacent avec les sièges sociaux, admet Anne-

Marie Hubert, chez EY. Par contre, ça n’est pas parce que le siège social est ailleurs au Canada ou dans le monde qu’on n’a pas la meilleure expertise ici dans les bureaux du Québec. Il faut attirer les talents et miser sur la valeur ajoutée. La localisation devient de moins en moins cruciale avec les TIC. » Le compteur tourne chez les avocats C’est dans les services juridiques que la concentration soulève le plus de questions. Pour les observateurs, les grands cabinets n’ont pas que des avantages. Leur appétit pour les plus petites firmes, nouveaux partenaires potentiels, et les stars de la profession ne manquent pas de tirer les honoraires vers les sommets, parfois au-delà de 500 $ l’heure pour les dossiers complexes confiés à des avocats réputés. « Les fusions avec des bureaux internationaux ou simplement avec des antennes dans d’autres centres canadiens provoquent une uniformisation à la hausse des taux horaires. Les honoraires sur d’autres marchés sont presque toujours plus élevés que ce qui peut être exigé à Montréal, à une clientèle montréalaise », explique Me Carol Fitzwilliam, chez Fitzwilliam Recrutement Juridique. Le professeur Richard Susskind ne condamne pas que les acquisitions à ce sujet. Impitoyable, il tranche : « Les avocats ont pendant des années effectué un travail de routine pour lequel ils sont surqualifiés, et pour lequel, en retour, ils ont chargé trop cher. » « Les choses changent. Dans certains types de dossiers qui exigent une expertise spécifique, le client reconnaît

« Il y a un changement majeur qui est en train de transformer le paysage au Québec (...). Les sièges sociaux s’installent à l’extérieur de la province, aussi les grandes décisions ne se prennent plus nécessairement à Montréal. On a de moins en moins de très grandes entreprises. » Me Pascale Pageau

10

décembre 2013 — janvier 2014


Services aux entreprises

« Les grandes firmes sont souvent associées aux plus gros clients, mais c’est faux. On est aussi intéressé par les gagnants de demain. » Guy Leblanc

la valeur ajoutée. Mais, alors qu’avant nous [les avocats] étions presque vus comme étant le Bon Dieu, les clients remettent de plus en plus en question la valeur ajoutée de certains services plus communs », constate Me Pascale Pageau. « L’économie québécoise est constituée en majorité de PME, et les PME n’ont pas les moyens de payer les taux horaires des cabinets de plus en plus gros. » Et cette pression pour augmenter le nombre d’heures facturables poussent certains vers la sortie (voir encadré). Du côté des firmes comptables, les membres du Big Four assurent que leurs honoraires ne diffèrent presque pas de ceux des bureaux de taille moindre. « C’est un mythe », tranche Anne-Marie Hubert, alors que Guy Leblanc parle d’un « marché excessivement concurrentiel ». « Les grandes firmes sont souvent associées aux plus gros clients, mais c’est faux. On est aussi intéressé par les gagnants de demain,

soutient Guy Leblanc. Combien de fois a-ton commencé une relation avec un client dont le chiffre d’affaires était de quelques millions à peine, et on l’a accompagné dans son développement avec différents services financiers pour l’aider à devenir un joueur important dans son domaine ? » Pendant que les grands bureaux d’avocats gardent le cap sur les fusions et acquisitions, convaincus des avantages pour eux et leurs clients québécois, des voix prédisent à demi-mot la réalisation de l’avertissement de Richard Susskind. « À mon avis, au Québec, et même dans le reste du Canada, il y a trop de cabinets juridiques qui offrent des services adaptés pour la très grande entreprise. Il y a trop de grands bureaux pour le marché, avance Carol Fitzwilliam. La seule façon d’assurer l’avenir de ces grands cabinets est de se tourner vers l’international. C’est la logique derrière ces fusions. »

Professionnels sous pression « Il y a une pression dans les grands cabinets, non seulement pour travailler plus d’heures, mais pour le facetime, la présence au bureau à tout prix. Aujourd’hui, avec mon propre cabinet, je travaille autant, mais différemment. Mais entre 17 h à 20 h, j’ai besoin d’être avec mes enfants. » C’est la culture du présentéisme de son ex-employeur, grand cabinet montréalais, qui a poussé Pascale Pageau à démarrer Delegatus. La féminisation de la profession ne risque pas d’inverser cet exode. En 2010, 62 % des avocats de moins de 40 ans inscrits au Barreau du Québec étaient des femmes. Diane-Gabrielle Tremblay, professeure

titulaire et auteure du livre Les avocates, les avocats et la conciliation travail-famille, l’a constaté dans ses entrevues : la pression de la part des grands bureaux pour augmenter les heures facturables au client est telle que plusieurs avocats interrogés rapportaient avoir leur BlackBerry à portée de main 24 h sur 24. « Beaucoup des personnes interrogées étaient dans de grands bureaux pour quelques années, puis songeaient, ou avaient quitté ceux-ci au profit du travail autonome ou corporatif. » C’est qu’il est difficile de remettre en question une norme professionnelle que tous les grands bureaux

Premières en affaires

semblent respecter sans égard aux conséquences. « Bien souvent, le client ne s’attend pas à ce qu’on lui réponde à toute heure du jour ou de la nuit, souligne Diane-Gabrielle Tremblay. Le client s’introduit comme un intermédiaire entre la culture des grands cabinets et le professionnel. » Bien sûr, les grands bureaux continuent d’attirer les professionnels qui y voient des avenues intéressantes pour leur carrière. « Je suis quelqu’un d’ambitieux, qui aime le droit et les défis complexes, et c’est ce que je retrouve dans un grand cabinet. », explique Sonia Struthers, chez McCarthy Tétrault.

11


Services aux entreprises

«

Crowdsourcing Les entreprises à l’écoute de la foule

Qu’ont en commun Starbucks, Heineken, Netflix, L’Oréal et le gouvernement islandais ? Ces entités ont toutes utilisé le crowdsourcing pour mener à bien un projet. Cette pratique, qui consiste à externaliser des tâches ou à consulter le public sur des questions précises, fait des petits et bouscule les manières de faire des entreprises d’ici et d’ailleurs. La « foule » est-elle votre prochaine concurrente…ou alliée ? Par Annabelle Moreau

«L

e crowdsourcing ce n’est pas quelque chose de nouveau, mais le phénomène a pris beaucoup d’expansion grâce aux blogues et aux médias sociaux. » Blogueuse sur Triplex Radio-Canada et conseillère en communications à la Centrale des syndicats démocratiques, Nadia Seraiocco suit le phénomène depuis ses débuts. Le mot est une combinaison des mots « crowd » (foule) et « outsourcing » (sous-traitance ou externalisation). C’est le journaliste Jeff Howe qui a été le premier à l’utiliser en 2006 dans le magazine Wired alors qu’il décrivait la perte de terrain des

12

photographes traditionnels au profit des banques d’images en ligne. En français, on parle soit de collaboration ou d’externalisation ouverte, soit d’approvisionnement à grande échelle. Peu importe le terme employé, le processus reste le même : faire réaliser, habituellement en ligne, des tâches par un groupe de personnes ou encore faire intervenir un grand nombre d’individus dans un processus d’innovation. Derrière cela, il y a le principe que plusieurs têtes valent mieux qu’une et donc, en réunissant un groupe important de personnes pour leurs idées ou leurs compétences, la qualité du produit ou du service sera meilleure.

décembre 2013 — janvier 2014


Services aux entreprises

« Le crowdsourcing a toujours existé au cœur de la stratégie des entreprises, explique l’économiste indépendant Ianik Marcil. C’est systématique quand une entreprise est en démarrage : on demande aux autres leurs idées, leurs conseils, s’ils peuvent faire telle ou telle chose pour nous aider. » Externaliser des tâches ou sonder la foule sont simplement d’autres niveaux de crowdsourcing. Que faire « externaliser » Starbucks, le géant américain du café, a créé en 2009 la plateforme « My Starbuck Idea », un site Web collaboratif où les clients peuvent soumettre leurs propositions sur les produits, l’expérience client ou les projets que l’entreprise devrait soutenir. Plutôt que de faire cela à l’interne avec des équipes marketing ou de recherche et développement, ou de faire appel à des firmes spécialisées, Starbucks a externalisé une partie de ce travail sur sa plateforme. Résultat, des milliers de suggestions dont plusieurs ont été réalisées et des clients qui se sentent partie prenante de l’entreprise. Heineken a pour sa part fait appel au crowdsourcing pour développer le design d’une bouteille pour son 140e anniversaire et L’Oréal a utilisé des idées et des vidéos de ses consommateurs pour créer certaines de ses publicités télévisées. Ces entreprises ont sollicité la « foule » pour régler certains problèmes, notamment d’image, mais surtout pour inclure leur clientèle à part entière dans leur développement. Le gouvernement

islandais a de son côté consulté sa population lorsqu’il a été question de rédiger une nouvelle constitution après le crash de 2008, une première dans les démocraties modernes. Mais est-ce que le crowdsourcing pourrait remplacer certaines entreprises de services, de marketing ou de relations publiques ? Pourquoi certaines personnes accepteraient d’accomplir une tâche en ligne, aussi minime soit-elle,

aller chercher des idées, mais pour externaliser complètement certaines tâches, c’est voué à l’échec. « Cependant, pour ce qui est de la créativité, des idées ou de l’innovation, c’est une pratique qui va entrer dans les mœurs », croit-elle. Car pour bien « crowdsourcer », les entreprises doivent offrir quelque chose en échange de l’implication et c’est pourquoi, Starbucks et Heineken ont eu du succès avec leurs démarches

« Avec le crowdsourcing, il y a aussi l’idée de créer quelque chose, pas seulement de produire quelque chose » Ianck Marcil, économiste indépendant gratuitement ? Les micro-tâches (entrée de données, recherches Web, rédaction de description de produits, etc.) sont celles qui sont le plus couramment externalisées, mais peut-on s’assurer que le travail sera bien fait ? Rien n’est moins sûr. Car externaliser à la foule peut certes avoir des avantages – baisse des coûts, solution à un problème insoluble, défi technique –, mais en contrepartie, nécessite souvent d’énormes moyens pour aller rejoindre les gens, les mobiliser et « assembler » leur travail. Un positionnement Pour Nadia Seraiocco, le crowdsourcing est idéal pour tester des concepts ou

de crowdsourcing : elles écoutent leur clientèle et ne font pas qu’externaliser des tâches, mais réfléchir avec « la foule ». Et ainsi, elle se positionnent comme des entreprises innovantes. « Il y a une énorme différence entre passer une commande et lancer une idée. », explique Ianik Marcil. Pour lui, le crowdsourcing c’est beaucoup plus que de la sous-traitance : « Avec le crowdsourcing, il y a aussi l’idée de créer quelque chose, pas seulement de produire quelque chose », ajoute-t-il. Une révolution, le crowdsourcing ? Non, seulement une manière plus « humaine » de faire des affaires.

www.sodavex.com

La grande expertise, la rigueur et la vision de Christine Duchaine constituent la source d’inspiration qui fait de notre équipe une incontournable dans le domaine du droit de l’environnement. Bravo Christine!

Des juristes spécialisés dédiés à la réalisation durable de vos projets Environnement - Énergie - Expropriation - Immobilier Premières en affaires

13


© 2013 Ernst & Young s.r.l./s.e.n.c.r.l. Tous droits réservés.

Votre cheminement se fait en milliers de petits pas. Et c’est pas à pas que nous vous accompagnons. Voyons de quelle façon nous pouvons vous aider à vous rendre à destination. ey.com

Notre sens des affaires au service de votre succès. Parce que nous comprenons vos défis, nous vous offrons des solutions juridiques et d’affaires flexibles et innovatrices. Heenan Blaikie, conseiller des entreprises depuis 40 ans.

14

décembre 2013 — janvier 2014


Services aux entreprises

sondage

La satisfaction des femmes en entreprise Alors, heureuses ? Eh bien oui, elles le sont en grande majorité. Mais pour quelles raisons ? Et quels services proposés par l’entreprise pourraient améliorer leur bien-être et leur performance ? Les réponses dans notre sondage... Par Marie Pâris

«Q

uand une femme n’est pas heureuse au travail, elle part. » Ruth Vachon, présidente du Réseau des femmes d’affaires du Québec (RFAQ), n’est pas surprise du premier résultat qui ressort de notre sondage sur la satisfaction des femmes en entreprise : près de 90 % des 247 répondantes se disent « heureuses » ou « très heureuses » au travail. Quant à la raison principale à l’origine de cette satisfaction, elles citent d’abord leurs fonctions (à 72 %), puis les horaires flexibles (14 %), l’ambiance et les collègues (10 %), les services offerts (2 %), et enfin le temps de développement personnel (1 %). « Leur motivation est vraiment liée au sens de leur travail », analyse Ariane Ollier-Malaterre,

professeure-chercheure à l’école des sciences de la gestion à l’UQAM. Elle a notamment beaucoup travaillé sur l’organisation flexible du travail et le télétravail, que plus de 93 % des femmes qualifient d’« importants » ou « très importants » dans le sondage. Pour la professeure, aménager des horaires flexibles est « tout à fait possible et essentiel; c’est d’ailleurs une des choses les plus importantes que l’entreprise puisse offrir à ses employés ». Elle cite le cas de l’entreprise Hewlett Packard, qui pratique le job share, consistant à partager un poste entre des employés qui demandent moins d’heures. Et certains décideurs publics prennent le relais : à San Francisco, par exemple, une nouvelle mesure oblige la mairie à accepter toute demande de flexibilité de ses employés.

73 %

Les principales raisons qui font que les femmes sont heureuses dans leur travail

• Mes fonctions • L’ambiance au bureau / mes collègues • Mes avantages sociaux : assurances, primes, retraites

• Mes horaires sont flexibles • Les services offerts

(aide juridique, conciergerie, garderie, etc.)

• Temps de développement personnel (formation continue, mentorat, etc.)

1 %

2 % 14 %

Premières en affaires

10 % 15


Services aux entreprises

Plus de temps libre pour la famille Si les patrons craignent parfois que la flexibilité des horaires entraîne une baisse d’efficacité, Ariane Ollier-Malaterre explique que la plupart des études démontrent au contraire que les salariés sont alors plus performants : « on leur fait confiance, et ils veulent être à la hauteur; souvent, ils travaillent même plus qu’au bureau ». D’ailleurs, il est plus difficile de savoir séparer vies professionnelle et privée

quand on fait du télétravail ou que l’on apporte ses dossiers chez soi. La chercheuse indique que les dirigeants d’entreprises sont justement les plus ciblés par ces « dangers de la flexibilité ». Si un horaire flexible leur permettait d’avoir plus de temps, les répondantes disent en grande majorité (plus de 48 %) qu’elles le consacreraient à leur famille. Viennent ensuite les activités personnelles (26 %), la formation

continue (9 %), le réseautage (8 %), l’implication dans la communauté (6 %) et enfin le mentorat (1 %). Ariane Ollier-Malaterre est étonnée du faible pourcentage recueilli par le mentorat : « C’est sûr, les femmes ne peuvent pas être partout à la fois. Mais il est bon de souligner l’importance du mentorat, avec lequel on reçoit autant qu’on donne. »

de classer par ordre d’importance les services, elles plébiscitent en premier lieu une salle de sport (56 %), puis des services médicaux (19 %), une conciergerie (13 %), une garderie et de l’aide aux devoirs pour les enfants (11 %), et l’aide juridique (1 %) en dernier lieu. Quant aux femmes qui se disent « pas heureuses », elles citent leur poste comme raison principale (41 %). Alors que la flexibilité des horaires arrive paradoxalement en avant-dernière position avec 4 % seulement des voix, l’ambiance et les collègues sont cités à 32 % comme raisons d’insatisfaction au travail. « On dit souvent : “ on aime un travail pour plein de raisons, mais on le quitte pour son chef ” », explique en riant

la chercheuse de l’UQAM. Le manque d’avantages sociaux est responsable de l’insatisfaction dans 14 % des cas, le manque de temps dédié au développement personnel dans 9 %, et le manque de services n’a jamais été cité.

pas besoin de services ? À la question « Pensez-vous que vous seriez plus performante si votre entreprise mettait à votre disposition des services ? » (Garderie et aide aux devoirs pour vos enfants, aide juridique, salle de sport, conciergerie, services médicaux), la réponse a été très mitigée : 47 % de « oui », 36 % de « non », et 17 % de « je ne sais pas ». Pour Ariane Ollier-Malaterre, si aucune femme n’a cité les avantages sociaux proposés par son entreprise comme raison de sa satisfaction, c’est que l’échantillon de répondantes contient une grande majorité de directrices ou présidentes, âgées d’environ 45 à 55 ans, et qui sont donc en mesure de s’offrir elles-mêmes ces services. Et quand on demande aux répondantes

1 %

Les services qui pourraient améliorer la performance des femmes

• Garderie et aide aux devoirs pour vos enfants

• Aide juridique • Salle de sport • Conciergerie • Services médicaux

13 %

11 %

56 %

19 %

Manque de valorisation = stress Le stress a également une responsabilité importante pour ces femmes qui ne se disent pas heureuses au travail. À 45 %, c’est le manque de valorisation qui engendre ce stress. « Je suis étonnée de l’importance du manque de reconnaissance, avoue Ruth Vachon. Je m’attendais plutôt à voir ressortir la pression des résultats. » Cette raison arrive en effet plus loin derrière, avec 23 % des voix. Viennent ensuite les mauvaises relations avec les collègues et le manque de temps accordé à ses dossiers (14 %), et enfin le manque de temps pour le développement personnel (5 %). S’il faut adapter davantage le modèle

des entreprises à la réalité des femmes, elle souligne une évolution évidente, notamment de la part des grands bureaux de professionnels qui ont réalisé de gros efforts. « Pour répondre aux besoins des femmes, il faut rester à leur écoute », conclut Ruth Vachon. Quant à Ariane Ollier-Malaterre, qui a comparé différents pays dans ses recherches, elle trouve que l’Amérique du Nord met en place beaucoup plus de nouvelles politiques de ressources humaines pour les salariés - même s’il reste un fossé énorme entre les politiques affichées et la réalité des entreprises, qui selon elle « ne se réduira pas tant qu’on ne les évaluera pas ».

23 % 14 % 16

Les raisons principales du stress des femmes en entreprises

• Une mauvaise relation avec

mes collègues ou ma hiérarchie

• La pression des résultats • Le manque de reconnaissance / valorisation de mon travail

• Le manqe de temps accordé à mes dossiers

• Le manque de temps pour du

développement personnel (formation continue, mentorat, etc.)

14 % 4 % décembre 2013 — janvier 2014

45 %


MC MD

Besoin de changement ?

Vous ViVez des transformations importantes dans Votre organisation, nous pouVons Vous aider.

Ça tomBe Bien, nous carBurons au changement !

réflexion stratégique gestion du changement optimisation des processus d’affaires formation et accompagnement des gestionnaires gestion et optimisation des bénéfices premier à propulser un coach en ligne en gestion du changement :

www.Brioconseils.com

À Montréal, l’expression « one-stop shop » se traduit par « Blakes ».

MONTRÉAL

OTTAWA

TORONTO

CALGARY

VANCOUVER

NEW YORK

CHICAGO

LONDRES

BAHREIN

AL-KHOBAR*

BEIJING

SHANGHAI*

Blake, Cassels & Graydon S.E.N.C.R.L./s.r.l. | blakes.com

* Bureau associé

Premières en affaires

17


Services aux entreprises

Vanitha Narayanan

Le visage tout féminin d’IBM India Veston noir et collier de perles au cou, Vanitha Narayanan accorde une entrevue avec son ton franc habituel. À tout juste 54 ans, elle en paraît dix de moins. Depuis près de 30 ans, cette femme dynamique est la figure de proue de l’une des plus importantes compagnies de télécommunications au monde : International Business Machines Corporation (IBM). Depuis le début de l’année, elle est devenue la première femme à la tête de la filiale indienne de la multinationale qui offre ses services à des clients externes. Un retour à ses origines pour l’une des femmes les plus influentes de l’Inde qui rêve malgré tout d’avoir un peu de temps pour cuisiner. par Justine Gaignard-Parent

D

ans les journaux internationaux, femmes et Inde font surtout l’effet d’une bombe ces joursci alors que des histoires de viols collectifs ont révélé au grand jour de profondes injustices dans le deuxième pays le plus peuplé de la planète. Vanitha Narayanan fait partie de ces guerrières qui, jour après jour, pavent la voie aux femmes qui désirent occuper des fonctions autrefois réservées aux hommes.

18

Sa nomination récente a fait d’elle l’une des dix femmes les plus puissantes du pays selon le magazine Business Today. Puissante, un mot qu’elle déteste, préférant parler d’elle-même comme une personne influente, apprend-on dans un entretien qu’elle a donné au magazine India Today. Entrée chez IBM en 1987, elle n’a jamais quitté l’entreprise depuis. « Outre un emploi d’été dans un magasin de détail, IBM est le seul employeur que j’aie jamais eu. C’est l’unique endroit pour lequel

décembre 2013 — janvier 2014

j’ai écrit un curriculum vitae et passé une entrevue », a-t-elle confié au même magazine. Aujourd’hui, elle dirige une compagnie comptant plus de 165 000 employés, soit près du double de la filiale américaine et le tiers de tous les employés de la compagnie de télécommunications dans le monde. IBM India se positionne également comme un joueur majeur de l’entreprise au revenu annuel de 106 milliards de dollars puisque


Services aux entreprises

toutes les divisions y sont présentes, à l’exception de l’étape de production industrielle. L’époque est lointaine où la jeune Vanitha se trouvait sur les bancs d’école à l’Université de Madras, dans son Inde natale. Après avoir acquis une maîtrise en administration, elle a choisi de mettre les voiles vers les États-Unis pour compléter une autre maîtrise en gestion des systèmes d’information à l’Université de Houston. Le reste de l’histoire est un véritable conte de fées. Un conte qui se déploie sur plusieurs pays. Vanitha Narayanan a été tour à tour vice-présidente aux communications pour Asia Pacific, une subdivision asiatique de la compagnie de télécommunications, puis viceprésidente globale pour les offres de services en télécom aux États-Unis. Elle lance un regard serein sur ses presque trente années au sein de la famille IBM. « Ma première décennie était centrée sur l’expérience avec l’industrie et le client. Ma deuxième décennie était, quant à elle, centrée sur le développement de valeurs et l’établissement d’une capacité organisationnelle. Ma dernière décennie se centre autour de l’acquisition de leadership dans différentes cultures et environnements », a-t-elle décrit au magazine India Today. IBM l’envoie en Inde en 2009 pour qu’elle apprenne à connaître le marché

avant de la nommer officiellement directrice du marketing quatre ans plus tard. Dans les dix dernières années, IBM India a connu une expansion fulgurante et n’a pas cessé de croître avant la crise économique qui a durement affecté le pays en 2008. La femme d’affaires prend donc les rênes de la compagnie à une époque charnière. « IBM voulait quelqu’un qui connaisse le marché et une expérience d’une perspective plus locale », a commenté la principale intéressée au sujet de sa nomination au prestigieux poste. Elle reste très optimiste devant les défis qui l’attendent. « Tous les défis sont des opportunités », affirme-t-elle en entrevue avec une journaliste du Business Standard.

« Tous les défis sont des opportunités » Pour la compagnie de télécommunications, l’heure est à la conquête de nouveaux marchés et à l’octroi d’importants contrats, croit la directrice marketing. Elle a dans sa mire les banques et le milieu financier. « Si vous retournez dix ans en arrière, nous ne faisions pas tant de travail avec les banques du pays. Nous travaillons de plus en plus avec elles, dans des avenues traditionnelles et non traditionnelles », explique-t-

Premières en affaires

elle au Wall Street Journal. Elle précise sa vision à un journaliste du Times India : « Les banques vont maintenant au-delà des services bancaires de base offerts à leurs clients tels que la gestion des risques, la vente au détail et le développement de portefeuilles. Pour elles, la fabrication industrielle et l’exploitation des ressources naturelles vont plus loin que la planification des ressources de l’entreprise. Elles peuvent désormais se charger de la gestion de la chaîne, la gestion du revendeur, du marketing, etc. Il y a de grandes possibilités dans la vente au détail organisée, notamment dans la sécurité et la monétarisation du contenu. » L’avenir repose également dans la constante innovation. « Aujourd’hui, nos clients ont l’objectif d’être rentables en ce qui concerne une fonction en particulier. Pour eux, la prochaine étape qui a de la valeur est d’appliquer les leçons apprises de cette fonction à travers toute l’organisation – c’est là que se trouve l’opportunité que nous devons saisir », explique-t-elle, à une journaliste du Business Standard. Malgré son air rigide, elle explique avec passion les stratégies qui animent son leadership. Son visage s’illumine lorsqu’elle se remémore, pour le Business Today, cette époque pas si lointaine où elle avait le temps de cuisiner pour son mari et sa jeune fille. Un petit sacrifice pour l’une des femmes les plus influentes d’Inde.

19



johanne berry Présidente, les Services de placement Télé-Ressources

Le pouvoir de la persévérance The Power of Perseverance « Ce n’est pas facile d’être en affaires, je suis fière d’avoir été capable de tenir pendant toutes ces années-là. ce qui est important, c’est de garder les pieds sur terre, surtout dans une business comme la nôtre. » “Running a business isn’t easy and I am so proud to have done this for so many years. I’ve stayed grounded the whole time, it’s especially important in a business like this one.”

Par Marine Thomas

Crédits : Photos : Bénédicte Brocard/photoatwork.com ; Assistant photo : Phil Bernard Maquillage/Coiffure : Amélie Bertrand Traduction : Tina Verni

Remerciements à Francine Brûlé, propriétaire du restaurant Les enfants terribles situé au 1257, av. Bernard à Outremont de nous avoir accueilli pour la séance photo.

Premières en affaires

21


L

orsque Johanne Berry se lève pour nous accueillir, c’est avec une énergie peu commune et, il faut bien le dire, assez impressionnante. Une énergie dont elle a eu besoin pour garder le cap pendant presque 29 ans à la tête de son entreprise spécialisée en recrutement et placement de personnel temporaire et permanent. Aujourd’hui, à force de persévérance, elle affiche un chiffre d’affaires de 20 millions $ et compte 800 employés temporaires. Un sens des affaires qu’elle a toujours eu, même très jeune. À l’époque où ses cousines jouaient avec leurs poupées, Johanne Berry préférait les vendre ou négocier des bâtisses au Monopoly. À seulement 18 ans, elle lance sa première entreprise, une boutique de vêtements dans le garage de la maison familiale. Son amie est en charge des achats, Johanne de la vente. À l’époque, cette négociatrice hors pair rêve d’être avocate, mais quitte ses études après son secondaire V, ayant de la difficulté à l’école et ayant envie de rentrer dans la vie active rapidement. Elle débute comme adjointe au Comité d’organisation des Jeux olympiques, puis chez un actuaire. Là, elle est repérée par une directrice des ressources humaines

22

décembre 2013 — janvier 2014

W

ith unrivalled energy, Téléressources founder and president Johanne Berry welcomes us to her office in downtown Montreal. The staffing company she started 29 years ago specializes in temporary and permanent placement, employs 800 people on a temporary basis, and boasts yearly revenues $20 million. She honed her business skills early on in life. As a little girl, Johanne Berry preferred swapping Monopoly properties to playing doll with her cousins. And at just 18, she launched her first enterprise—a boutique in the garage of the family home. Her partner did the buying and Johanne the selling. At the time, she considered becoming a lawyer but found school difficult and decided it simply wasn’t for her. After graduating from high school she opted to find a job instead. The first one she landed was as an administrative assistant at the Organizing Committee for the Olympic Games, and later at a notary’s office. That’s where an HR manager urged her to develop her full potential elsewhere. She tried her luck at a placement agency, which had her go through nine long interviews! Four hours into the last one, she began to fidget in her


qui l’encourage à développer son potentiel ailleurs. Elle tente sa chance dans une agence de placement, qui lui fait passer pas moins de neuf entrevues. Lors de la dernière, après quatre heures assise dans le bureau de la directrice, la jeune femme s’agite sur sa chaise. Amusée, la directrice lui demande si elle souhaite s’en aller. Immédiatement, avec un franc-parler déjà caractéristique, Johanne Berry lui réplique : je ne m’en vais nulle part et un jour, c’est moi qui serai assise dans ta chaise. Son audace lui obtient le poste de conseillère dans le secteur informatique. Six mois après son embauche, à seulement 22 ans, elle devient directrice de toute la division informatique et continue à gravir rapidement les échelons grâce à sa forte personnalité et sa soif de réussite. Après six ans, son salaire, qui repose uniquement sur la commission, avoisine les six chiffres. Mais un évènement va bouleverser sa vie. Au décès de son père, elle remet en question ses choix de vie. Malheureuse dans son mariage et ne se reconnaissant plus dans les valeurs de l’entreprise dans laquelle elle travaille, elle décide de tout quitter. Elle a alors la volonté de vendre de l’équipement informatique, mais se voit refusée dans les deux entreprises dans lesquelles elle postule. Découragée, elle en parle à son frère qui l’incite à démarrer sa propre compagnie de placement de personnel. L’idée est lancée. Elle vend sa maison mobile et sa voiture sport, son frère complète avec la somme nécessaire. Avec l’argent réuni, elle sous-loue 1200 pieds carrés au huitième étage de la même bâtisse dans laquelle les bureaux de Télé-Ressources se trouvent encore aujourd’hui. « Avec le recul, j’avais déjà des idées de grandeur. Je ne connaissais rien, mais j’ai foncé, je n’avais pas peur : j’y croyais ». Le 22 avril 1985, Télé-Ressources est née. Johanne Berry a alors 28 ans. La passion des gens Grâce à son excellente réputation dans le marché et un travail acharné, Johanne Berry réussit à développer l’entreprise de manière spectaculaire. En six ans, elle affiche un chiffre d’affaires de sept millions de dollars. « J’étais très passionnée par ce que je faisais, j’adorais le secteur et les gens. » Mais en 1991, la première récession frappe durement. De 25 employés, elle doit passer à 12. Les temps sont difficiles, mais elle réussit à passer à travers. En 1995, puis en 1997, elle remporte le trophée pour la qualité des services au concours des Mercuriades.

chair. When the amused manager asked her if she wanted to leave, she candidly replied, “I’m not going anywhere… but one day, I’ll be the one sitting on your side of the desk.” Her audacity paid off. She was offered a position as an advisor in an IT department where six months later, at only 22, she was promoted to manager of the whole division. Her decisive manner combined with a thirst for success pushes her up the corporate ladder and within only six years she is taking home a six-figure strictly commission-based salary. As her career was taking off, however, she was struck by a sudden personal loss. Grief-stricken by her father’s passing, she began to question her life choices. She was unhappy in her marriage, no longer engaged in her work, and the companies she wanted to work for were not interested in her. Crestfallen, she asked her brother for advice. He suggested she launch her own staffing company; his words set the wheel in motion. She sold her mobile home and her sports car and borrowed extra seed money from her brother. The funds raised went towards a 1200 square foot sub-let on the 18th floor of the building that houses the offices of Téléressources still today. “Looking back I realize I had big dreams from the get-go. I didn’t know much but I was determined to make it work. I was fearless!” Télé-Ressources was born on April 22, 1985. Johanne Berry was 28 years old. Johanne Berry’s excellent reputation and unrelenting hard work yield outstanding success. Only six years after launching the company, she was posting $7 million in revenues. “I was just so passionate, I loved the field and the people.” But in 1991, the first recession hit hard. She had to cut her workforce by half, from 25 employees to 12.

« Avec le recul, j’avais déjà des idées de grandeur. Je ne connaissais rien mais j’ai foncé, je n’avais pas peur : j’y croyais. »


Ces trophées la positionnent par rapport aux agences de placement existantes et la propulsent. À ce moment-là, la croissance est spectaculaire. Avec 50 employés et 1200 temporaires à l’extérieur, son entreprise affiche un chiffre d’affaires de 24 millions de dollars avec une croissance annuelle moyenne de 38 % en cinq ans. En 2000, elle remporte le prix Entreprise de l’année aux Mercuriades, un prix dont elle est très fière. « On ne vend pas une

Times were tough but she pulled through. In 1995 and again in 1997 she was awarded the Mercuriades prize for service. The awards propelled the company and set her apart from the competition. The company grew exponentially. With 50 employees and 1,200 temps, Téléressources was posting an average annual growth of 38% over five years. Sales soured to $24 million. In 2000, she won the Mercuriades Company of the Year award, of which she is deeply proud.

« On gère cinq émotions donc cinq insécurités. C’est beaucoup plus complexe que ce que l’on imagine. »

tasse ou un crayon. C’est une business d’humains et donc d’émotions. Il y a le candidat, l’employé qui travaille pour nous à l’extérieur, l’employé qui travaille à l’intérieur, le client et le prospect. Alors, on gère cinq émotions, donc cinq insécurités. C’est beaucoup plus complexe que ce que l’on imagine ». Énergie et Ténacité En 2000, la bulle du dot com explose, un secteur qui représente 33 % de son activité. En un an, elle perd un quart de son chiffre d’affaires. « On pensait que ça allait reprendre. J’essayais toutes sortes d’affaires, mais il n’y avait rien qui marchait. Mais je ne lâchais pas, je me disais que je devais continuer à travailler et ne pas avoir peur. » Grâce à sa ténacité, elle traverse la tempête. « Pour réussir dans ce secteur, il faut beaucoup d’énergie, tout va tellement vite. Quand un client appelle et veut 40 manutentionnaires pour le lendemain, il faut être rapide. Tu dois avoir une bonne banque de données, mais aussi beaucoup de mémoire pour te souvenir des gens. Il faut savoir identifier quelle personne conviendra ou pas dans chaque culture d’entreprise. »

24

décembre 2013 — janvier 2014

“We don’t sell nuts and bolts. Our business is people. We deal with human emotion. There is the candidate, the employee who works for us outside the office and the employee who works in-house, the client and the prospect. In other words, each file consists of five personalities, with their complex characters, issues and insecurities. It’s far more multi-faceted than one would imagine.” Then in 2000, the dot.com bubble burst. With IT representing 33% of her business, she lost a quarter of her revenues in one year. “We were expecting that sector to recover. I was trying everything but nothing worked. But I refused to give up. I just knew I had to keep going and not give in to fear.” Once again, her determination and drive saw her through this new challenge. “It moves so fast, you need lots of energy just to keep up. When a client calls and says he needs 40 handlers for the next morning, you’ve got to deliver. So besides a solid database, a good memory is your best asset. You have to figure out who will be the right fit for the job and for the company.” Which takes us to the interview process and why it is so crucial. Each candidate


Pour cela, l’entrevue est un moment crucial pour bien comprendre le candidat et savoir où il sera idéalement placé. Pour développer cette capacité, Johanne Berry mise sur la formation. À son arrivée, chaque conseiller reçoit une formation de huit jours et continue ensuite à en recevoir toutes les semaines. « Pour être capable d’avoir cette rigueur-là, il faut de la formation continue. Une entrevue, cela a l’air facile, mais ça ne l’est pas. Il faut que tu écoutes attentivement ce que l’autre est en train de te dire pour être capable de lire entre les lignes. Il faut que tu fasses un pas plus loin pour être capable de faire un bon placement. » Johanne Berry le reconnaît, elle est un employeur exigeant. « Je sais que je suis reconnue pour être assez sévère, les gens disent que je suis tough. Mais moi je dirai plutôt que j’ai beaucoup de rigueur. Après, je suis directe, je dis les vraies choses et tout ce que je pense. Parfois, il faudrait que j’aie un peu plus de retenue, j’essaye d’y travailler… », admet-elle en riant. Elle sait que ce défaut a néanmoins pu être un atout dans sa carrière, et a probablement contribué à sa réussite. Recruter à l’ère de la technologie Après toutes ces années, et malgré les difficultés, elle reste passionnée comme au premier jour. « J’adore cette businesslà. Encore aujourd’hui, je me dis souvent : est-ce qu’un jour tu vas arrêter ? Mais cela bouge tellement tous les jours, ce n’est jamais pareil et c’est cela qui est amusant ». Les nouvelles technologies ont notamment bouleversé les manières de travailler ces dernières années. Le recrutement se fait désormais partout dans le monde et les entrevues se font régulièrement de manière virtuelle. LinkedIn, Facebook et les sites de recherche d’emploi changent également la donne. Des nouveaux venus qui sont loin d’être vus comme des concurrents. « Quand les job board ont commencé, les clients se sont dit qu’ils n’avaient plus besoin des agences. Mais c’était juste le même nombre de CV, multiplié un peu partout et à un moment donné, les clients sont revenus aux agences parce qu’ils n’avaient pas le temps de tout trier. Tandis que les agences sont équipées pour gérer cela. »

is assessed to determine the opportunity that will suit him best. Advisors who interview potential candidates undergo thorough training to learn how to do this. Johanne Berry is a firm believer in ongoing training. “It takes a lot of training to know how to read people. We have to take it one step further to place the candidate in the right position.” Because she herself is an employer, and a demanding one at that, Johanne Berry understands how important it is to find the right people. “I’m known to be severe, people say I’m very tough. But I would rather say that I am very disciplined. I am direct, I speak truthfully and I say what I think. I admit I should restrain myself at times, I’m working at it,” she laughs. Nevertheless, it is a ‘flaw’ that has served her well on the road to success. Many years and challenges later, she hasn’t lost any of the passion of the early years. “I just love this business even as I ask myself when I will stop. But it changes all the time and that’s what makes it so interesting….” New technology has undoubtedly revolutionized how we work, and recruitment is now done electronically as is the interviewing, and it’s done around the globe. LinkedIn, Facebook and job search sites have changed the stakes. These are all newcomers to the field but they can hardly be called competitors. “When job boards first started to pop up, clients began telling us they no longer needed agencies. But then as the CV’s started

« Cela bouge tellement tous les jours, ce n’est jamais pareil et c’est cela qui est amusant »


Services aux entreprises

« Il faut être authentique et rester vrai dans ce que l’on fait »

En 2015, Johanne Berry fêtera les trente ans de son entreprise. « Ce n’est pas facile d’être en affaires et je suis fière d’avoir été capable de tenir pendant toutes ces années. Mais ce qui est important, c’est de garder les pieds sur terre. Dans une business comme la nôtre, il faut être authentique et rester vrai dans ce que l’on fait. » Elle est aussi consciente que ce succès est collectif. « Tu ne bâtis pas une entreprise seule. C’est peut-être moi qui ai la vision, le leadership et la personnalité, mais tu bâtis cela avec une équipe. » Johanne Berry n’hésite pas à l’admettre, comme tout entrepreneur, il lui arrive de douter. « On a tous nos insécurités et il faut travailler au travers de cela. Pour ma part, c’est la peur de perdre tout ce que j’ai bâti. Tu veux préserver cet acquis-là ». Sans enfant, Johanne Berry songe souvent à qui reprendra le flambeau de cette entreprise à laquelle elle a tout consacré. « Je suis très en santé, mais cela me passe plus souvent par la tête aujourd’hui de penser : s’il m’arrivait quelque chose, qu’est-ce que je fais ? La relève, c’est difficile à bâtir. Là, j’ai une belle équipe de management en ce moment dont deux jeunes. Moi, je peux bien espérer, mais eux peuvent encore changer d’idée en cours de route. » En attendant, Johanne Berry continue à faire tous les jours ce qu’elle aime le plus au monde : aller à la rencontre des autres et les aider à réaliser pleinement leur potentiel.

26

décembre 2013 — janvier 2014

pouring in they realized they couldn’t handle the volume and sort through all the applications. Whereas agencies are set up to do just that.” 2015 will mark the 30th anniversary of Johanne Berry’s company. “Running a business isn’t easy and I am so proud to have done this for so many years. But I’ve stayed grounded the whole time. In a business like this one, you have to be yourself and be true to yourself.” She is fully aware that she shares her success with an entire team. “You can’t build a company on your own. I may have had the vision, leadership, personality, but I built my company with a team.” Johanne Berry is ready to admit that like every businessperson, she sometimes has doubts. “We all have insecurities that we have to work through. For me, it is the underlying fear that I may lose everything I’ve built. You want to hold on to what you’ve built.” Not having had children, Johanne Berry often wonders who will take over this company to whom she has dedicated her life. “I am very healthy, but if something were to happen to me, what would I do? Transferring a business isn’t easy. Right now, I have a great team with two young managers, but who knows, they may have a change of heart along the way.” In the meantime, Johanne Berry pursues what she loves most: meeting people and helping them reach their full potential.


LA RADIOGRAPHIE DE JOHANNE BERRY FEMME D’AFFAIRES DE L’ANNÉE

L’opinion médicale de la Clinique de médecine industrielle et préventive du Québec

Le squelette de Johanne:

Le cerveau de Johanne:

 Très résistante aux difficultés du monde des affaires  Sait se montrer ferme lorsque la situation l’exige  Ne casse jamais sous la pression

 Intelligence supérieure  Innovatrice  S’adapte à toutes les situations

Le cœur de Johanne:

 Grande capacité à aimer  Passionnée de la vie  Toujours prête à aider ses proches  Synonyme de bonté et de gentillesse  Croit dans le capital humain des entreprises

Les tripes de Johanne:

 Très déterminée  N’hésite jamais à foncer  Ne craint personne  Sait prendre de bons risques  Une vraie entrepreneure!

De la part d’Hermante Ayotte et de toute l’équipe de la Clinique de médecine industrielle et préventive du Québec:

FÉLICITATIONS JOHANNE! Clinique de médecine industrielle et préventive du Québec 1665, rue Ste-Catherine Ouest, 3e étage, Montréal (Québec) H3H 1L9 Téléphone: (514) 931-0801

www.cmipq.com

info@cmipq.com


Les Incontournables d e

P r e m i è r e s

présentées par / presented by

e n

a f f a i r e s


Portrait de 8 femmes Elles assurent un rôle de surveillance, de vigilance et de transparence. Engagées et dévouées, elles apportent leur expertise auprès des décideurs et veillent à ce que les ressources de l’organisation pour laquelle elles œuvrent soient bien utilisées. Voici ces Incontournables des services aux entreprises que vous voudrez absolument connaître.

Découvrez les entrevues exclusives des incontournables sur LA WEB TV > premieresenaffaires.com

Photos : Bénédicte Brocard/photoatwork.com Assistant photo : Phil Bernard Maquillage/Coiffure : Sophie Manzerolle Textes des Incontournables : Laura Pelletier


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

Isabelle Robert Vice-présidente, Relation clients Groupe Robert

Après des études à HEC Montréal, Isabelle Robert a pris en charge des volets de l’entreprise familiale, Groupe Robert. Débutant comme directrice informatique, elle a par la suite été directrice Relation clients, avant d’accéder en septembre dernier au poste de vice-présidente, Relation clients. Au quotidien, elle s’assure de répondre aux besoins de la clientèle, en harmonie avec les opérations, de manière à livrer les services promis. Cette femme positive et créative aime les défis. « Plus la situation est complexe, plus j’ai du plaisir à trouver une solution et à la mettre en œuvre », avoue-t-elle. En côtoyant des clients différents, elle en apprend chaque jour sur une variété d’industries. « C’est très enrichissant ! », lance-t-elle.

Mme Robert respecte la tradition familiale dont la devise est que le client est roi. « Il faut que ça soit simple de faire affaire avec nous, déclare-t-elle. À cette fin, il faut bien connaître les attentes du client, comprendre la situation dans laquelle il vit et lui répondre le plus rapidement possible. » Elle précise que la solution proposée au client doit être adaptée à sa réalité et non uniquement basée sur l’offre de services standards de l’entreprise. « Notre offre doit continuellement être adaptée de façon à répondre aux besoins du client », précise-t-elle. Elle rappelle l’importance de bien suivre les différentes étapes des opérations afin d’anticiper tout obstacle dans l’exécution du service et d’en informer le client dans les plus brefs délais.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

Marie-Hélène SICARD

Vice-présidente principale - Services aux Entreprises Sodexo Canada

Bachelière des HEC avec spécialisation en économie, Marie-Hélène Sicard est recrutée par le président de Sodexo Canada en 1998. Partenaire stratégique, Sodexo conçoit, pilote et met en œuvre des services de qualité de vie qui améliorent la satisfaction des employés tout en contribuant à la saine gestion et réputation des entreprises desservies. En 2008, Marie-Hélène et sa famille prennent résidence à Paris pour trois ans après qu’elle eut accepté le poste de vice-présidente marketing de Sodexo France. À son retour à Montréal, elle assume les responsabilités opérationnelles de l’entreprise au Québec avant d’être promue en septembre 2013 au poste de vice-présidente principale, Services aux Entreprises pour tout le Canada. « Je me fais un devoir de transmettre aux employés la vision de l’entreprise et de les sensibiliser à l’impact de leur service sur le client », explique

Mme Sicard. La valorisation des bons coups de ses équipes est essentielle à ses yeux. « En voyant leur collègue se faire féliciter, les autres employés sont portés à adopter un comportement similaire », évalue-t-elle. Membre de YPO –Young Presidents’ Organization, Mme Sicard siège aussi au conseil d’administration de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Cette passionnée est un membre fondateur du SWIFt Sodexo Women’s International Forum for Talent qui réunit 20 dirigeantes séniors d’à travers le monde et est l’une des 80 marraines de l’organisme d’entraide Le Chaînon. En 2012, elle est reconnue dans Profiles in Diversity Journal comme l’une des « Femmes qui valent la peine d’être observées » en Amérique du Nord.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

Christine Duchaine Coprésidente et fondatrice Sodavex

En 2009, Christine Duchaine lance Sodavex, cabinetboutique en droit de l’environnement. Ce qui était alors considéré comme une aventure risquée s’avère aujourd’hui l’une des meilleures décisions de sa vie. Cette avocate a été l’une des premières à se spécialiser en droit de l’environnement à Montréal. « C’était en 1990. Au sein de la firme où ma pratique débutait, j’ai été approchée pour me spécialiser dans ce type de droit », raconte-t-elle. Vingt-trois ans plus tard, le droit de l’environnement a fait sa place au sein de toutes les entreprises et Me Duchaine est une référence en la matière. Au quotidien, cette femme dynamique informe les entreprises et les promoteurs de leurs droits et obligations environnementales dans toutes les phases de leurs

opérations. Elle les aide lors de situations complexes, telles l’obtention des autorisations requises. « J’aime mon travail parce qu’il me donne le sentiment de faire une différence », avoue celle qui travaille main dans la main avec les entreprises. Elle se tient rigoureusement au courant des projets de lois et règlements environnementaux. « Je dois anticiper ce qui s’en vient tant au niveau municipal, provincial que fédéral pour conseiller les clients sur les impacts prévisibles et, au besoin, intervenir avant l’adoption de ces projets pour qu’ils s’arriment à la réalité des entreprises. Je dois aussi suivre l’évolution des dossiers qui sont devant les tribunaux », explique-t-elle. Fougueuse et passionnée, Christine Duchaine prend plaisir à se tenir à jour.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

Claudine Ducharme

Associée et co-leader de la stratégie nationale, Services-conseils en santé et en assurance collective Morneau Shepell

Titulaire d’un baccalauréat en sciences, concentration santé et sécurité du travail, et d’un DEC en techniques infirmières, Claudine Ducharme a amorcé sa carrière en santé et depuis dix ans, elle œuvre dans le milieu de la consultation. En 2010, elle est entrée en poste à la firme de services-conseils en ressources humaines Morneau Shepell. Elle y est aujourd’hui responsable des services-conseils en santé et en assurance collective pour l’Est du Canada. « J’aime pouvoir faire avancer les entreprises en les aidant à développer un programme de santé relationnelle et individuelle pour les employés, affirme Claudine Ducharme. Aider les employés est essentiel, car ils sont la ressource la plus importante de l’organisation. » À ses yeux, un bon service-client nécessite de l’écoute et une compréhension

de sa réalité, sa culture et ses enjeux. Son objectif est d’avoir une relation à long terme avec ses clients. « Nos services-conseils sont basés sur l’expertise, la confiance et l’intégrité », assure-t-elle. Elle ne manque pas une occasion de s’engager auprès de comités d’experts. « Ça me tient à jour et me permet de côtoyer des gens aux expertises diversifiées. » Elle a notamment participé à l’élaboration de la norme « Entreprise en santé » pour le Bureau de normalisation du Québec depuis son tout début, ainsi que la nouvelle norme nationale sur la santé et la sécurité psychologiques au travail. Mme Ducharme a remporté en 2012 le prix Workplace Health and Benefits pour l’ensemble de ses réalisations.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

Brigitte Vachon

Associée, Leader de marché, Entreprises en croissance Deloitte

Bachelière en sciences comptables et comptable agréée, Brigitte Vachon vit sa carrière à fond. Au service de clients depuis plus de 25 ans, elle a occupé différents postes de direction au sein du cabinet de services professionnels Deloitte. Cette femme engagée est membre du conseil d’administration de Deloitte Canada. Dans le passé, Mme Vachon a été responsable de la plus grande équipe au sein de la pratique canadienne de certification, avec plus de 1000 employés sous sa gouverne. La leader a également été membre de nombreux autres conseils d’administration et patronne d’honneur de fondations. Cette femme à la bonne humeur contagieuse prodigue des conseils d’affaires à des entreprises en croissance, publiques et privées, qui en sont à différents stades de développement.

Ses principaux clients font partie du secteur des biens à la consommation. « Je m’assure que nous apportons une valeur ajoutée à nos services et je tente de dépasser les attentes de chacun de mes clients », affirme Mme Vachon. Elle est heureuse d’effectuer un travail qui la met constamment en interaction avec des gens. « Je développe des relations à la fois professionnelles et humaines. » Être près de ses clients est très important pour celle qui a grandi dans une famille entrepreneuriale en Beauce. « Ça fait partie de mes valeurs de base », assure-t-elle. Mme Vachon avoue vivre pleinement toutes les sphères de sa vie, passant beaucoup de temps de qualité avec sa famille et faisant régulièrement du sport. Elle se passionne notamment pour le kickboxing, les semi-marathons et la mode.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

Sandrine Prom Tep

Vice-Présidente Recherche, Expérience Utilisateur imarklab

Sandrine Prom Tep assure une expérience client particulière au sein d’imarklab, une entreprise spécialisée en intelligence en marketing interactif, et le partenaire commercial de la Chaire de commerce électronique RBC Groupe Financier de HEC Montréal. « Les caractéristiques typiques d’un bon service, comme la courtoisie ou l’efficacité des employés, sont remplacées par la clarté et la fonctionnalité de l’interface numérique dans mon quotidien », explique-t-elle. La doctorante en e-marketing précise : « Le principe fondateur de la qualité de service reste le même, être à l’écoute du client ». Pour optimiser un site Web ou une application mobile, Sandrine Prom Tep s’assure de préconiser des activités de recherche usager qui identifient avant tout les besoins de leurs clients. Elle répond aux questions clés, comme : quelle information est recherchée par le mobinaute via le site ou

l’application mobile ? Comment le soutenir lorsqu’il revient comparer deux offres pour l’achat en ligne ? Que ce soit la scénarisation des fonctions ou l’architecture d’information, elle observe que la principale difficulté est de faire réaliser à l’organisation, qu’elle doit se mettre dans les souliers de ses clients et cesser de penser en fonction de ses départements internes. Cette passionnée de technologie aime la diversité de ses interventions : « Il n’y a pas deux problématiques identiques. Il faut beaucoup de créativité pour développer des solutions adaptées aux différents budgets. » PME, détaillants et universités, sont autant de clients de cette VP dynamique. Son équipe a également participé à l’évaluation de l’application LaPresse+ et à l’efficacité de ses formats publicitaires.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

Katia Saab

Vice-présidente, Opérations et développement des affaires Utopia Image inc.

Katia Saab s’assure qu’un bon service soit offert aux clients d’Utopia Image, entreprise qui se concentre sur l’amélioration des processus d’affaires de ses partenaires en développant des solutions novatrices et performantes en recherche marketing et en services de soutien TI. Le contact avec le public est ce que cette femme sociable et facile d’approche préfère dans son travail. Elle aime assister à des 5 à 7 et à des rencontres d’affaires où elle a l’occasion de discuter avec de futurs clients. La bachelière de HEC Montréal ne manque pas une occasion de saluer ses employés lorsqu’elle les croise. Elle estime que leur rigueur dépend en partie de son attitude à leur égard. « Je veux que les employés soient contents de venir travailler, car s’ils sont contents, ils feront passer une bonne

image de l’entreprise et deviendront des promoteurs de la marque. » Elle tient à transmettre à ses équipes passion et persévérance pour qu’elles offrent le meilleur service à la clientèle possible. À ses yeux, dans un centre d’appels, la qualité est à la base de tout. Avant de travailler chez Utopia Image, Mme Saab a occupé le poste de directrice générale et principale chez Gexel Télécommunications. Parallèlement à son emploi actuel, Mme Saab s’investit dans une cause qui lui tient à cœur : l’Alzheimer. Depuis 2009, elle est coordonnatrice et assistante à la marche pour la mémoire, organisée par la Société d’Alzheimer du Québec. Elle est aussi membre du Centre d’entrepreneurship HEC-Polytechnique-Université de Montréal.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

Nicole Delorme

Associée et directrice du groupe Communication marketing, bureau de Montréal NATIONAL

Cela fait 20 ans que Nicole Delorme accompagne les entreprises dans la gestion de leur image. En plus d’être consultante, elle dirige l’offre de services du cabinet en matière de branding corporatif. Cette passionnée intervient auprès de clients œuvrant dans différents secteurs de l’économie, de l’éducation à l’immobilier, du commerce de détail à l’alimentation, notamment. Son expertise lui a permis de développer des stratégies de communication pour d’importantes marques canadiennes. « Chaque journée est différente. On croit savoir de quoi elle sera faite et puis, c’est le tsunami », raconte avec joie celle qui déteste la routine. Trois éléments sont essentiels à ses yeux pour offrir un bon service-client : l’écoute, la qualité du conseil et un bon

jugement. « Le jugement est une qualité qui ne s’acquiert pas, on l’a ou on ne l’a pas. Il y a un moment où il faut s’arrêter, réfléchir et prendre une décision, la bonne », indique-t-elle. Le principal défi du métier est de gagner et de garder la confiance des clients. « Pour ce faire, il faut bien les conseiller, utiliser les meilleures ressources et accumuler les réussites. J’ai la chance de pouvoir compter sur une formidable équipe et ça, ça n’a pas de prix ». Mme Delorme collabore à des dossiers liés au déploiement de grands projets de développement urbain. Passionnée de Montréal, cette spécialiste des communications a été membre du conseil d’administration de la Société du Havre de Montréal et de l’organisme Mission Design.


Les leaders en affaires font confiance aux experts de Desjardins.

C’est tout Desjardins qui appuie les entreprises. desjardins.com/entreprises Bell est une marque de commerce de Bell Canada. Cirque du Soleil est une marque détenue par Cirque du Soleil et employée sous licence.


Conseils d’experts Droit

Comment prévenir certaines tempêtes grâce à une convention entre actionnaires Vous vous êtes lancé en affaires avec votre meilleur ami et la vie est belle. Vous êtes propriétaire de 50 % des actions de la société que vous exploitez. Trois ans après le début de l’aventure, vous et votre meilleur ami – qui ne l’est plus vraiment - ne voyez plus les choses du même œil. Il refuse de vous vendre ses actions et vous ne voulez pas lui vendre les vôtres. Que faites-vous ? PAR Antonella Penta Associée Heenan Blaikie apenta@heenan.ca Kadiatou Sow avocate Heenan Blaikie ksow@heenan.ca

E

n l’absence d’une convention entre actionnaires pourvoyant à une sortie d’impasse, une liquidation judiciaire de la société pourrait être la seule façon pour vous et votre partenaire d’affaires de séparer vos chemins, ce qui est dommage lorsqu’une société est prospère. Il s’agit là d’une des multiples difficultés pouvant facilement être évitées grâce à une convention entre actionnaires établie dès les premiers balbutiements d’une entreprise à plusieurs actionnaires. Ou encore, que feriez-vous au décès de votre partenaire ? En l’absence d’une convention entre actionnaires qui vous donnerait le droit d’acheter automatiquement les actions de sa succession, vous pourriez être pris avec des membres de la famille comme partenaires. Une situation délicate que vous ne voulez pas nécessairement vivre. Bref, définir les principaux paramètres de la relation avec votre coactionnaire, et ce, dès le début évitera certaines surprises et frustrations en plus de permettre d’économiser des milliers de dollars. Bien que chaque convention entre actionnaires soit définie selon les besoins particuliers et les intentions des actionnaires de la société, ces conventions portent généralement sur les mêmes enjeux, notamment :

1 G ouvernance/gestion : mettre en place une structure définissant clairement les représentations au conseil d’administration et la gestion de l’entreprise. 2 Restriction à la cession d’actions : prévoir des restrictions de transfert à des tiers, tout en maintenant la possibilité de transfert pour fins de planification fiscale. 3 Droit de premier refus/offres avantageuses de tierces parties : s’assurer d’avoir le droit d’acquérir en priorité les actions de votre partenaire qui voudrait vendre ses intérêts ou encore se garder la flexibilité de tirer profit de votre actif en cas d’offres avantageuses de tierces parties. 4 Droit automatique de rachat en cas de décès ou d’incapacité : éviter d’avoir à gérer l’entreprise avec les membres de la famille de votre partenaire ou d’avoir à opérer seul une entreprise tout en ne profitant que d’une portion de ses bénéfices. 5 Rachats forcés : être en mesure de forcer l’achat des actions de votre partenaire qui fait faillite ou se rend coupable d’un crime, par exemple.

Premières en affaires

6 Clauses Shotgun : se prévaloir de celles-ci comme porte de sortie pour des partenaires en conflit. Toutefois, ces clauses sont souvent vues comme étant délicates et doivent être mûrement réfléchies et n’être utilisées que dans des situations où les parties ont un pouvoir égal de négociation. 7 Confidentialité et non-concurrence : protéger les actifs de l’entreprise pendant et après l’aventure commune. 8 Résolution de conflits : prévoir des solutions à diverses situations conflictuelles, et prévoir des modes alternatifs de résolution des autres conflits, tels que la médiation ou l’arbitrage pour éviter certains aléas qu’impliquent les recours de droit commun. 9 Fiscalité : considérer les aspects fiscaux dans les enjeux de cession ou d’achat ou rachat d’actions. Afin de vous assurer d’être vraiment en affaires, soyez prêt à réagir à la plupart des éventualités, notamment grâce à une convention entre actionnaires qui pourrait dans certaines situations s’avérer le seul moyen de prévenir la tempête ou de ramener le beau temps après la pluie.

39


Vous cherchez. Nous trouvons. Chez Télé-Ressources, vous trouverez des professionnels qui sauront comprendre vos besoins et vous aider à trouver le bon candidat. Nous avons près de 30 ans d’expertise et plus de 250 clients dèles. Nous avons trouvé des emplois à plus de 125 000 personnes et nous plaçons près de 1000 employés contractuels chaque semaine. Télé-Ressources est reconnue comme un leader dans son domaine. SERVICE PERSONNALISÉ.

EFFICACITÉ.

Services de recrutement et placement temporaire ou permanent, impartition et service de paie. 1.514.842.0066 1.877.607.0066 info@teleressources.com

PROFESSIONNALISME.

teleressources .com

TEL13-303_annPremieresEnAffaires_F5.indd 1

13-08-15 13:17

Parution�: Première en affaires, Octobre 2013 CLIENT�:

Télé Ressources

FORMAT DU PAP (EN PO.)

N° DOSSIER�:

TEL13-303

MARGES�:

LANGUE�:

F

TRIM�:

D.A.�:

A

B

Benoît

## x ## 7,125 x 4,875

BLEED�:

## x ##

COULEURS�:

C M Y K

CORRECTION DEMANDÉE PAR

40

EXÉCUTÉE PAR

CF5 ÉPREUVE N°�:

ÉCHELLE�: DATE�:

1:1 15-08-2013

SORTIE LASER À�: 100 %

APPROBATIONS INFOGR.

COORD.

RÉDACT.

décembre 2013 — janvier 2014

D.A.

C.P.

CLIENT


Conseils d’experts Droit

La résiliation du contrat de service ou d’entreprise Le contrat de service ou d’entreprise (contrat) fait partie intégrante du monde des affaires. Le contrat se définit comme étant celui par lequel une personne, selon le cas un entrepreneur ou un prestataire de services (fournisseur), s’engage envers une autre personne, un client, à fournir un ouvrage matériel, intellectuel ou un service, moyennant un prix que le client s’oblige à lui payer 1 . PAR Audrey Gagnon Avocate Fasken Martineau agagnon@fasken.com

C

e type de contrat comporte une particularité précise, soit la possibilité pour le client ou le fournisseur d’y mettre fin avant même que le terme qui y est prévu soit survenu; soit la « faculté de résiliation ». Or, cette faculté peut comporter des incidences importantes sur la relation d’affaires entre les parties au contrat. Tout d’abord, le client peut résilier le contrat à sa seule discrétion, sans même avoir à justifier un motif; il s’agit de la possibilité de « résiliation unilatérale ». 2 Cette prérogative du client est inhérente à ce type de contrat. Ainsi, si un fournisseur souhaite qu’un client renonce à cette faculté, il doit s’assurer que celle-ci soit exprimée de façon claire, précise et sans équivoque. Bref, pour éviter tout malentendu, le fournisseur doit faire preuve de précision dans la rédaction ou la négociation des clauses contractuelles qui le lient au client; tout doute quant à la renonciation à la faculté de résilier étant interprété en faveur de ce dernier. Évidemment, il demeure que le droit à la résiliation unilatérale n’est pas absolu et ne doit donc pas être utilisé abusivement et de mauvaise foi. 3 Suite à la résiliation, le client sera tenu de payer au fournisseur, en proportion du prix convenu, les frais et dépenses encourus, la valeur des travaux exécutés avant la terminaison du contrat ainsi que la valeur des biens fournis, lorsque ceux-ci peuvent lui

Premières en affaires

être remis et qu’il peut les utiliser.4 Pour le fournisseur, la faculté de résiliation s’avère beaucoup plus restreinte que celle du client. En effet, il pourra uniquement résilier le contrat pour un motif sérieux et, même alors, il ne pourra le faire à contretemps; autrement, il sera tenu de réparer le préjudice causé au client. De plus, lorsqu’il résilie le contrat, il devra effectuer tout ce qui est immédiatement nécessaire afin de prévenir une perte. 5 À titre d’exemple, le manque de collaboration du client ou son ingérence répétée dans l’exécution du travail du fournisseur pourront constituer des motifs sérieux de résiliation au sens de la loi.6 Une fois le contrat résilié, le fournisseur est tenu, quant à lui, de restituer les avances qu’il a reçues en excédent de ce qu’il a gagné.7 En conclusion, que vous soyez client ou fournisseur, il importe de privilégier une rédaction judicieuse et précise relativement aux clauses de résiliation dans le cadre de tout contrat de service ou d’entreprise. Ce faisant, vous éviterez des contestations judiciaires inutiles et parfois coûteuses.

1

Article 2098 du Code civil du Québec (« C.c.Q. »)

2

Article 2125 C.c.Q.

3

Centre de réadaptation en déficience intellectuelle du Québec c. Proulx, 2007 QCCA 807.

4

Article 2129 C.c.Q.

5

Article 2126 C.c.Q.

6

Baralis c. Prekatsounakis Gonclaves & Associés, 2010 QCCS 6024.

7

Article 2129 C.c.Q.

41


Conseils d’experts Droit

LES SERVICES AUX ENTRePRISES DANS UN CABINET D’AVOCATS Études de notaires, bureaux de comptables ou encore cabinets d’avocats sont avant tout des prestataires de services et, pour certains bureaux, des prestataires de services aux entreprises. Pourtant, ils se dotent bien souvent d’un département spécialisé en services aux entreprises. Redondant ? Pas vraiment. Me Marie Sabourin est directrice des Services aux sociétés au bureau de Blakes à Montréal et explique le rôle de son département au sein d’un cabinet d’avocats. PAR Marie Sabourin Directrice, services aux sociétés Blakes marie.sabourin@blakes.com

Un département de services aux entreprises au sein d’un cabinet qui offre ses services aux entreprises, ça ne ressemble pas un peu à une poupée russe ? Pas du tout. Partant du constat que tous les services offerts par un cabinet d’avocats ne requièrent pas nécessairement l’intervention d’un avocat, les grands cabinets se sont dotés d’un département de services aux entreprises. Ce sont des parajuristes qui se chargent d’accomplir une panoplie d’actes techniques courants grâce à leur expertise spécialisée. Quels sont les types de services offerts par un tel département ? La liste est longue : cela va de la constitution d’une entreprise jusqu’à sa dissolution, en passant par son immatriculation dans une autre province et son transfert sous une autre autorité. Dans le cadre de certaines opérations, telles qu’une fusion ou une acquisition, les avocats responsables du dossier délèguent également certains aspects techniques de l’opération, tels que la rédaction de résolutions approuvant l’opération. Un département de services aux entreprises se charge également de maintenir à jour les livres de procèsverbaux et de préparer les documents

42

nécessaires lorsqu’il y a certains changements, comme le départ d’un administrateur. Ces dernières années ont-elles été marquées par des nouveautés ? Oui, lorsque le Registraire des entreprises a commencé à offrir ses services en ligne en 2011, cela a grandement accéléré de nombreuses opérations. Depuis, il n’est pas rare de voir la constitution d’une entreprise se faire en moins de 24 heures ! Le passage en ligne a également entraîné une meilleure collaboration entre les instances gouvernementales. Ainsi, une donnée fournie dans un formulaire du Registraire sera immédiatement partagée avec d’autres départements et peut donc avoir des répercussions sur le plan fiscal ou des exigences d’équité salariale, par exemple. Cela nécessite donc d’approfondir ses connaissances en la matière afin de pouvoir offrir ces services aux clients. Pourquoi une entreprise se tournerait-elle vers un cabinet d’avocats d’envergure pour ces tâches courantes ? D’une part, parce que l’existence d’un département spécialisé en services aux entreprises au sein d’un cabinet

décembre 2013 — janvier 2014

permet d’attribuer les ressources les plus efficaces et les moins coûteuses pour un acte donné, tout en bénéficiant au besoin de l’expertise d’un ou de plusieurs avocats. D’ailleurs, lorsque les variables sont relativement limitées, il est possible d’offrir au client une soumission à un prix forfaitaire. La certitude d’un coût fixe est toujours la bienvenue pour le client. D’autre part, les grands cabinets couvrent bien souvent plusieurs territoires de compétence et détiennent l’expertise pour y mener à bien les différentes opérations requises par le client. C’est un avantage indéniable et une quasinécessité pour les clients souhaitant exercer des activités dans plus d’une province canadienne. Cette réalité est particulièrement vraie au Québec, où l’implantation d’une entreprise peut nécessiter la traduction vers le français d’un important volume de documents de l’entreprise, et même la traduction de son nom dans le respect des dispositions de la Charte de la langue française. À l’inverse, les clients anglophones requièrent la traduction des avis qui leur sont adressés par les différents paliers gouvernementaux québécois. C’est le rôle d’un service de traduction juridique, mais c’est un autre chapitre !


Félicitations! Madame Claudine Ducharme, de Morneau Shepell, a été sélectionnée par le magazine Première en affaires comme l'une des huit femmes Incontournables des Services aux entreprises au Québec. Tous les collègues de Claudine tiennent à souligner sa contribution exceptionnelle au domaine de la santé en milieu de travail au Canada, et à l'en remercier.

Claudine Ducharme Associée, Services-conseils en santé et en assurance collective

morneaushepell.com

Santé • Assurance collective • Aide aux employés • Retraite

LES LUNCHS CONFÉRENCES présente

LIVRE UN LEADER UN

MARDI 3 DÉCEMBRE 2013 À 11 H 45

Annick Désy Vice-présidente, Ressources humaines, Associée, Sid Lee nous présentera le livre

« Getting Naked: a business fable about shedding the three fears that sabotage client loyalty » de Patrick Lencioni

HÔTEL HYATT REGENCY

1255, rue Jeanne-Mance, Montréal Salon Inspiration - Niveau 6

RÉSERVEZ DÈS MAINTENANT

Écrit dans le même style dynamique que ses précédents best-sellers, Lencioni illustre dans ce livre, les principes de la fidélisation de la clientèle à travers une fable d’entreprise fascinante. Il explique la théorie de la vulnérabilité et présente des mesures concrètes pour le mettre en œuvre dans toute organisation. Ce livre vous montre ce qu’il vous faut pour gagner un avantage compétitif réel et durable.

TARIFS

55 $ + taxes pour les abonnés au magazine 75 $ + taxes pour les non-abonnés

RSVP

514-876-0014 evenement@premieresenaffaires.com Premières en affaires

un événement

43


Conseils d’experts Finance

Vendre son entreprise sans nuire à sa santé Si changer de vie n’est jamais facile, cela l’est encore moins pour les entrepreneurs qui sont confrontés à la nécessité d’évaluer la valeur de leur entreprise pour financer leur retraite. Les stratégies suivantes pourraient vous être utiles.

PAR Norman A. Jones, CPA, CA Associé, Services aux sociétés privées CharGé du Groupe Solutions Intégrées PwC norman.a.jones@ca.pwc.com

L

e passage d’une vie active à une vie de retraité est source de stress. Pour l’entrepreneur qui a consacré sa vie et son énergie à créer de la valeur pour son entreprise, ce passage risque d’être très difficile. D’autant qu’il ne pourra plus se définir par « ce qu’il fait ». En outre, l’entrepreneur est intimement lié à l’entreprise qu’il a imaginée, créée et développée. Alors, quand vient le temps de la céder et de s’assurer d’en tirer un prix suffisant pour financer la retraite, les choix sont difficiles à faire et peuvent entraîner une grande anxiété. Or, en pareille situation, nous le savons d’expérience, rien ne vaut une bonne stratégie.

Voir les choses en face Bien que cela puisse être une expérience douloureuse, le simple fait de prendre conscience que vous n’êtes pas immortel et que votre entreprise pourrait vous survivre a déjà un effet thérapeutique. Ensuite, comme tous les entrepreneurs, vous êtes très probablement une personne déterminée et positive, responsable de sa propre réussite, par son travail et son talent. Donc, planifier des mesures d’urgence, penser et prévoir les risques et faire un plan de succession et de relève pourraient ne pas vous venir naturellement. Pourtant, il s’agit de considérations essentielles qui vous permettront d’éviter bien des écueils. Reconnaître vos craintes est un bon début, car celles-ci s’atténueront probablement. Faire appel à un spécialiste de la question est un autre pas dans la bonne direction.

44

Planifier Si la décision de vendre votre entreprise à un tiers vous semble la stratégie la plus appropriée et la plus rentable, parlez-en à votre conseiller professionnel. Il existe des moyens pour préparer votre entreprise en vue de la vente et trouver le bon acheteur. Qu’il s’agisse de présenter votre entreprise sous son meilleur jour ou de la structurer en vue de réaliser une transaction fiscalement avantageuse, il importe que ces questions soient prises en compte en début de processus. Précisez vos attentes, y compris sur votre participation aux activités de l’entreprise après la vente et sur le traitement qui devra être accordé aux employés clés et aux plus loyaux. Il est possible d’accorder la préférence à un acheteur qui adopte votre façon de voir les choses. Faire participer les membres de la famille Au fur et à mesure que votre vision de l’avenir sera plus précise, n’hésitez pas à en parler aux membres de votre famille susceptibles d’être touchés par le changement. En effet, pour des questions d’ordre fiscal ou successoral, il arrive souvent que le conjoint et les enfants majeurs se partagent des droits ou soient bénéficiaires d’une fiducie. Or, les membres d’une même famille peuvent avoir des points de vue différents sur la gestion du patrimoine, en particulier lorsqu’ils apprennent qu’il existe une richesse, mais qu’ils n’en recevront qu’une petite part, car les bénéfices ont été réinvestis dans l’entreprise. Pour éviter les tensions qui

décembre 2013 — janvier 2014

pourraient naître entre les membres de la famille après la vente de l’entreprise, certains préférant dépenser d’autres préférant investir, prévoyez une rencontre où ils auront l’occasion d’exprimer ouvertement leurs idées et leur compréhension de la situation et, s’il y a lieu, tenez compte de leurs commentaires dans votre planification. La présence d’un animateur externe pourrait vous être utile. Ne pas tout faire par soi-même Le soutien administratif dont vous bénéficiiez lorsque vous dirigiez l’entreprise ne sera probablement plus disponible après la vente de celle-ci. Les déclarations de revenus devant être produites dans le cadre de la planification d’une transaction de vente sont souvent complexes et les personnes les mieux placées pour les remplir sont celles qui ont été formées pour le faire. Il vous faudra donc choisir au moins un conseiller en placement, l’évaluer et le surveiller dans l’exécution de sa tâche. Il faudra tenir des comptes pour les sociétés de portefeuille ou les fiducies. En outre, il est bon de savoir que dès qu’un citoyen américain prend part à l’organisation postérieure à la vente, la complexité et le risque augmentent de façon exponentielle. Pour faire baisser votre niveau de stress, assurez-vous de trouver un conseiller professionnel de confiance qui aura l’expérience requise pour vous guider et qui disposera des ressources techniques pour s’occuper de vos affaires.


Conseils d’experts Finance

Fraude et insolvabilité :

minimiser le risque de votre entreprise

PAR Deborah Conroy, CPA, CA, CIRP Services consultatifs transactionnels EY Debbie.Conroy@ca.ey.com

Insolvabilité sans fraude Beaucoup d’entre nous ont entendu des histoires mettant en scène des débiteurs insolvables ayant abusé du système et pratiquement volé leurs créanciers, leurs actionnaires et leurs autres parties prenantes. Mais aussi spectaculaires que certaines de ces histoires puissent paraître, la majorité des cas d’insolvabilité sont le fait de débiteurs qui se trouvaient dans des situations malencontreuses ou qui ont pris de mauvaises décisions d’affaires et non le résultat d’une fraude intentionnelle : - Parmi ces scénarios de malchance menant à l’insolvabilité, mentionnons la disparition d’un client principal ou une percée importante de la part d’un concurrent qui entraîne l’obsolescence du produit ou du service de l’entreprise. - Quant aux décisions honnêtes, mais déficientes, deux exemples concrets sont la dépendance économique à un seul client ou l’absence d’investissement dans la recherche et le développement. Fraude sans insolvabilité De l’autre côté, une fraude ne donne pas toujours lieu à une situation d’insolvabilité. Les dirigeants doivent agir rapidement pour effectuer la transition vers un comportement éthique afin de minimiser le risque que l’entreprise soit anéantie. Par exemple, dans le cas de fraude entraînant une perte d’actifs, des contrôles internes améliorés peuvent mettre un terme à la ponction sur les actifs. Pour protéger immédiatement les actifs

Souvent, la première indication d’une fraude n’est que la pointe de l’iceberg. Le fait d’ignorer les signaux d’alerte ou de procéder seulement à un examen superficiel des causes d’une anomalie risque de ne pas révéler la véritable étendue d’un problème éventuel. Une vérification juricomptable exhaustive n’est pas toujours nécessaire, mais la détermination des points vulnérables de votre entreprise peut vous permettre de concentrer vos efforts de prévention là où des contrôles plus serrés s’imposent pour sauver l’entreprise viable.

pendant la période de transition, une entreprise pourrait considérer faire appel à des parties externes pour superviser l’exploitation et l’implantation des améliorations. Un autre exemple commun de fraude est la production d’une information financière délibérément trompeuse, ce qui peut exposer les parties prenantes à plus de risque que ce qu’ils pensaient. Les contrôles adéquats ainsi qu’une analyse plus poussée des irrégularités financières aideront à prévenir des irrégularités futures. Mais, pendant la période de transition alors que les faiblesses sont corrigées, les parties prenantes peuvent exiger que des tiers préparent ou revoient l’information pertinente. Elles peuvent également exiger que soient remplacés les membres du personnel en qui ils ont tout simplement perdu confiance, de manière à éviter des décisions défavorables prises à la hâte. Dans les cas de fraude plus graves, les entreprises peuvent envisager d’instaurer une procédure officielle pour corriger les erreurs du passé et protéger l’entreprise viable. Certes les circonstances entourant la fraude varient, mais une chose est certaine : le maintien d’une solide culture d’entreprise qui dénonce la fraude sous toutes ses formes et la mise en œuvre de contrôles internes efficaces à l’appui de cette culture sont les meilleures façons de minimiser le risque que l’entreprise soit anéantie par la fraude.

Premières en affaires

45


Conseils d’experts Finance

Pour réussir comme entrepreneure,

entourez-vous de spécialistes et exploitez vos réseaux

PAR Pauline Amourdon Vice-présidente, Marché PME Banque Nationale pauline.amourdon@bnc.ca

1 F aites appel à des professionnels et à des spécialistes Lancer une entreprise, la faire croître ou prendre la relève à sa tête est un énorme défi. Pour vous soutenir dans vos projets, entourez-vous de professionnels et de spécialistes, comme un comptable, un fiscaliste, un notaire, un avocat, etc. En outre, n’hésitez pas à recourir à des organismes comme Investissement Québec et EDC. Avant tout, consultez votre banquier ! D’abord, parce que celui-ci peut vous présenter des intervenants importants dans votre marché. Puis, parce votre directeur de comptes est la porte d’entrée pour tous les services offerts par votre institution financière. Il vous aidera à identifier les risques d’affaires, à trouver les solutions et il fera intervenir les experts requis, au bon moment. Par exemple, il fera appel à des spécialistes de la gestion de l’encaisse pour mieux gérer vos liquidités, à des experts à l’international si vous désirez vendre ou acheter à l’étranger, etc. Le directeur de comptes doit agir comme un chef d’orchestre, car il est important que votre banquier et les experts qui vous entourent travaillent comme une seule équipe, pour vous et votre entreprise.

46

Les chiffres le démontrent : les femmes sont de plus en plus nombreuses à devenir entrepreneures. Cette tendance est aujourd’hui bien ancrée, confirme le Programme de recherche sur le financement des PME du gouvernement du Canada : - en 2007, 47 % des petites et moyennes entreprises (PME) étaient en partie ou en totalité la propriété de femmes; - en 2011, les femmes comptaient pour 80 % des nouveaux propriétaires d’entreprises canadiennes; - en 2007, 44 % des femmes propriétaires d’une entreprise disaient avoir l’intention de la faire croître, en élargissant sa portée et sa taille. Si vous êtes l’une de ces femmes entrepreneures ou si vous désirez le devenir, voici trois conseils qui vous aideront à réussir.

2 Choisissez un banquier qui vous propose une approche globale Le premier conseil démontre clairement que votre banquier peut vous aider audelà du financement de votre entreprise. Le second conseil va plus loin : vous avez tout intérêt à choisir un banquier qui propose une approche globale pour la gestion de vos affaires. En fait, choisissez un directeur de comptes qui se soucie de vos besoins personnels et qui s’assurera que l’on s’occupe de vos finances personnelles, comme lui-même s’occupera de la réussite de votre entreprise. Ce directeur de comptes pourra vous mettre en contact avec des experts pour la planification de votre retraite, vos placements, l’achat d’une résidence personnelle, etc. 3 Profitez de toutes les occasions pour réseauter Tous les entrepreneurs manquent de temps et c’est particulièrement vrai pour les femmes, qui ont un souci prononcé de concilier travail et famille. Ce manque de temps chronique pose problème quand il s’agit de faire du réseautage et se faire connaître. La solution ? Choisissez des activités de réseautage profitables auprès des bons intervenants. En d’autres mots, optez pour la qualité au lieu de la quantité, en étant plus efficace et plus sélective. Voici comment y arriver :

décembre 2013 — janvier 2014

- demandez à vos bons clients de vous mettre en relation avec d’autres bons clients potentiels; - utilisez le réseau de votre directeur de comptes, par exemple des comptables, notaires ou représentants d’organismes; ceux-ci peuvent vous présenter des intervenants clés dans votre marché; - échangez avec des entrepreneurs qui ont relevé les mêmes défis que vous; parlez à des femmes qui vivent la même réalité que vous; - devenez membre d’associations qui répondront à vos besoins, notamment des organisations qui font la promotion de l’entrepreneuriat féminin; vous y trouverez des occasions de rencontrer des professionnels, des clients, des fournisseurs et d’autres entrepreneures; - participez aux activités des associations de votre secteur d’industrie; - saisissez toutes les occasions pour établir des relations profitables et réseauter en dehors des canaux habituels, par exemple, lors des activités familiales ou des activités sportives de vos enfants, des endroits où l’on peut rencontrer des clients, fournisseurs ou partenaires potentiels. Rappelez-vous : toutes les occasions sont bonnes pour réseauter !


Conseils d’experts Finance

Gestionnaires : dénichez le bon conseiller !

PAR Caroline Ménard Associée Brio Conseils caroline.menard@brioconseils.com

C’

est un fait : le marché regorge de firmes et de conseillers aux profils et aux champs de compétences variés. Ces conseillers possèdent des compétences souvent pointues, que ce soit en planification stratégique, gestion de projet, gestion des risques, architecture d’affaires, ressources humaines, amélioration continue. Toutes ont une valeur qui leur est propre. Alors, comment faire le bon choix ? Quelles qualités rechercher pour mener à bien une transformation organisationnelle qui engendrera à coup sûr des changements quasi simultanés sur plusieurs fronts, notamment au niveau de la gouvernance, des processus d’affaires, des outils, des systèmes, de la structure organisationnelle, des rôles et responsabilités et même de la culture ? La dimension globale et systémique d’une transformation ne fait pas toujours bon ménage avec la surspécialisation de certains conseillers. Cette surspécialisation conduit généralement à une vision parcellaire des problèmes et des solutions.

Les transformations organisationnelles : jamais faciles et souvent remplies d’incertitudes ! Et surtout complexes lorsqu’il s’agit, par exemple, de restructurer un secteur d’activité, d’introduire un nouveau produit ou service ou d’intégrer une nouvelle façon de penser et de changer les processus. Devant la complexité de tels projets – et les pressions pour réussir – vous vous mettez à la recherche d’un conseiller externe. Or, les conseillers sont généralement hyper spécialisés, ce qui n’est pas nécessairement gage de succès.

Quel profil rechercher ? Le conseiller doit pouvoir accompagner le gestionnaire dans sa gestion globale et systémique de la transformation. Il doit vous aider à maintenir le cap dans la turbulence du changement, non seulement à l’étape du diagnostic et de la planification stratégique, mais tout au long du projet. Une transformation, ça se vit sur le terrain, dans le quotidien des opérations! Votre conseiller doit être partie prenante des solutions qu’il recommande et jouer un rôle actif dans leur mise en œuvre. Discret, un bon conseiller sait mettre en valeur son client et son équipe de gestionnaires. Jamais il ne devrait assumer le leadership de la transformation à votre place ! En quoi peut-il vous aider ? Un conseiller en transformation vous aide à gérer les multiples projets de changement. Il vous conseille et vous guide dans l’adoption d’une vision commune et globale de la transformation à réaliser. Il veille avec vous à ce que tous les employés adhèrent à cette vision. Il contribue à définir l’histoire de la transformation et s’assurer qu’elle soit communiquée aux employés. Il dresse avec vous la feuille de route de la transformation.

Premières en affaires

Il accompagne vos gestionnaires et leurs équipes qui ont à gérer les impacts, mais surtout à récupérer les bénéfices attendus tout au long de la transformation. Il appuie les gestionnaires dans la conduite du changement, tout en les aidant à maintenir les opérations à un bon niveau d’efficacité. Enfin, il a accès à un bassin d’expertise au sein de sa firme pour l’appuyer dans des dossiers pointus, au besoin. Que vous faut-il exiger ? Les bonnes questions à poser La première chose à vérifier chez un conseiller, c’est sa façon de travailler. Est-il souple dans son approche et sa méthodologie ou fait-il preuve de rigidité ? Vous ne devriez jamais avoir à vous adapter à un conseiller. Peut-il se joindre aux équipes de travail en place ? Saura-t-il, grâce à ses expériences et ses résultats antérieurs, s’adapter à votre organisation ? Enfin, comment évaluerezvous sa capacité à répondre aux principaux enjeux de votre transformation et à aider à mettre en place les conditions de succès ? En somme, le vrai bon conseiller en transformation fera de son client le leader de sa transformation grâce à un transfert durable de connaissances, et ce, tout au long de son intervention.

47


Conseils d’experts Finance

Un incontournable du transfert d’entreprise :

le financement ! La transmission d’une entreprise à la génération suivante est un processus complexe et émotif qui demande du temps. C’est aussi, et surtout, une question d’argent. L’entreprise représente souvent l’actif le plus important du patrimoine de l’actionnaire qui se retire. Il constitue l’essentiel de son régime de retraite et la transaction doit donc générer un montant suffisant pour assurer ses vieux jours. PAR Gabriel Nadon Directeur de portefeuille Fonds de solidarité FTQ gnadon@fondsftq.com

B

eaucoup d’étapes préliminaires doivent être franchies avant la signature de l’acte de vente. Le financement de la transaction n’est pas nécessairement parmi les premières, mais il est néanmoins important de valider la faisabilité financière du projet avant d’aller trop loin. Si la capacité financière de l’entreprise n’est pas suffisante, les partenaires financiers éventuels seront difficiles à convaincre et la transaction pourrait en être affectée. Le solde de prix de vente du vendeur pourrait même être beaucoup plus important que prévu Il existe plusieurs outils de financement aidant à la conclusion d’une transaction. La mise de fonds, le solde de prix de vente et la dette bancaire Ces trois formes de financement sont les plus fréquentes dans les cas de relève. L’engagement financier de l’acheteur est généralement plutôt symbolique, sinon absent, dans les relèves familiales en raison de son lien avec le vendeur. Lorsque l’achat est effectué par des tiers, l’importance de leur investissement personnel sera souvent dictée par les autres créanciers. Un partenaire financier sera plus réceptif à un repreneur qui possède une expertise dans le secteur d’activité convoité et dont la mise de fonds est relativement faible qu’à un repreneur riche, mais sans expérience dans le domaine.

48

La participation du vendeur, sous la forme d’un solde de prix de vente, est présente dans toutes les situations où des personnes proches de lui, familles ou employés, sont concernées. Elle est plus rare lorsque l’acheteur est de l’externe. Il peut toutefois arriver qu’un solde de prix de vente soit exigé si le prix exigé est perçu comme étant supérieur à la juste valeur marchande de l’entreprise. Le financement bancaire est la source de financement externe la plus accessible. Nouvelle dette ou refinancement, elle sera toujours basée sur la valeur des garanties offertes et sur la capacité de l’entreprise à la rembourser. Elle sert au rachat des actions du cédant et ne contribue donc pas à générer des liquidités additionnelles. L’entreprise doit donc démontrer une très bonne rentabilité. Le capital de risque Ce type de financement est peu utilisé par les entrepreneurs québécois. Il présente pourtant des avantages indéniables : il ne demande aucune garantie ni caution personnelle ; il est complémentaire au financement traditionnel et il est une source plus « patiente » de financement. Il prend deux formes : la débenture (par définition un prêt sans garantie) ou une participation au capital-actions de l’entreprise. N’étant pas garantis, ces deux outils de financement permettent donc à l’entreprise de conserver sa capacité d’emprunt pour soutenir sa

décembre 2013 — janvier 2014

croissance, d’effectuer des acquisitions ou développer de nouveaux produits ou encore d’explorer de nouveaux marchés. L’investisseur en capital de risque ne s’ingère pas dans la gestion quotidienne de l’entreprise. C’est pourquoi il accorde tant d’importance à la qualité de l’équipe de direction dans son analyse. Et il épaule les repreneurs dans la mise en œuvre de leur plan d’affaires grâce à son réseau de contacts et à son expertise du secteur d’activité. Un financement approprié est essentiel pour assurer le succès de la transaction et la sécurité financière du vendeur. Les cédants et repreneurs ont une gamme de produits financiers à leur disposition, à eux d’en faire bon usage!


Conseils d’experts Marketing

L’équipe de marketing :

une expertise de pointe au service des détaillants !

PAR Zeina Barghout Directrice, Marketing régional Ivanhoé Cambridge Zeina.Barghout@ivanhoecambridge.com

Un des rôles les plus importants de l’équipe de marketing d’un centre commercial est bien sûr de tisser des liens avec les détaillants. Mais il demeure avant tout primordial de mettre en valeur la propriété qui héberge plusieurs marques. L’équipe de marketing doit faire de son centre commercial une destination de magasinage unique en son genre et lui procurer une identité propre. Et il n’y a rien comme des expériences client inédites et des campagnes innovatrices pour y arriver.

Afficher une présence à tous les niveaux En créant des environnements dynamiques de façon à accroître l’achalandage dans un centre commercial, tous les détaillants présents sous le même toit en récoltent les bénéfices. Ils gagnent en visibilité, ce qui a pour effet d’augmenter leurs ventes. Une équipe de marketing solide et centrée sur les besoins des détaillants apporte souvent sa contribution en proposant des outils performants qui feront rayonner les marques par l’entremise des réseaux sociaux et des médias plus traditionnels. Grâce à son expertise et par la nature de ses fonctions, une équipe de marketing est appelée à porter plusieurs chapeaux : analyse de marché, planification stratégique, développement de concepts innovateurs, communication avec les détaillants et la clientèle, recherche de tendances, sans oublier le maintien d’une ambiance accueillante et adaptée aux attentes de la clientèle visée. Resserrer les liens Il n’est pas rare, par ailleurs, que l’équipe de marketing d’un centre commercial accompagne un détaillant dans ses efforts de promotion. Un professionnel du marketing peut ainsi devenir l’ambassadeur d’une marque, de la même façon qu’un détaillant peut être l’ambassadeur d’un centre commercial et participer à ses efforts de promotion.

Premières en affaires

Ce genre d’interaction professionnelle peut prendre forme à la suite de rencontres planifiées ou informelles visant à resserrer les liens d’affaires, où seront abordés différents sujets reliés directement ou non au centre commercial. Des formations ou des conférences portant sur des thèmes aussi variés que le marchandisage, l’aménagement des vitrines, les stratégies existantes pour accroître l’achalandage chez les détaillants et le service à la clientèle peuvent également être proposées. Parallèlement à toutes ces responsabilités, une équipe de marketing avisée doit savoir tirer parti du site Web de son centre commercial et des médias sociaux, et saisir toutes les occasions de mettre en valeur les produits et les services offerts par les détaillants du centre commercial. De tels outils permettent aux détaillants d’augmenter leur visibilité, de mieux exploiter le pouvoir d’une marque et d’étendre le rayonnement d’un centre commercial pour accroître leur achalandage et leurs ventes. Chaque jour, une équipe de marketing dynamique et compétente doit tout mettre en œuvre pour aider « ses » détaillants à atteindre leurs objectifs et contribuer à leur succès, dans un souci constant de respect et de performance. Sa réussite professionnelle dépend bien souvent de la manière dont elle contribue à celle de ses détaillants !

49


Vous êtes un superviseur ou un gesTionnaire ?

Groups/Gestionnaires-Efficaces

Le programme gesTionnaires efficaces est fait pour vous ! formaTion et coaching

> Possibilité de groupes privés > Subvention d’Emploi-Québec pour les entreprises admissibles

Thèmes abordés

prochain groupe à Laval

> Leadership et types de personnalités > Gestion de performance et délégation > Techniques d’entrevue et rétroaction > Communication et travail d’équipe > Prise de décisions > Gestion de conflits

> Début : 29 janvier 2014 > Lieu de formation :

Locaux de l’Université de Montréal campus de Laval 1700, rue Jacques-Tétreault, salle 2119 Laval (Québec) H7N 0B6

> Information : 450 975-6222, p. 6495

prochain groupe à montréal

www.formationgestionnaire.com

> Début : 18 mars 2014 > Lieu de formation :

Cégep Marie-Victorin Centre de services aux entreprises 767, rue Bélanger Montréal (Québec) H2S 1G7

Partenaires :

> Information : 514 278-3535, p. 5221 1107 PremieresAff (DemiH-C) GestEfficace.indd 1

13-11-06 12:12 PM

TR EN E D’ IS PR

fondsftq.com

E

ES PR IT

BÂTIR L’AVENIR AUJOURD’HUI ET DEMAIN !

Les femmes en affaires, une grande force pour FAIRE TOURNER L’ÉCONOMIE D’ICI.

FondsFTQ


Coaching

La synergie des numéros 1 et 2 est au cœur de la performance. Cette synergie contribue à faire la différence entre la performance et l’excellence. Que vous ayez choisi votre binôme ou en ayez hérité, le défi est de s’assurer de la synergie de ce tandem essentiel au succès de l’entreprise.

Par Anne Choquette, Coach exécutive certifiée

V

ous pouvez toujours vous faire croire que votre leadership est plus fort que la somme de vos deux leaderships et que l’absence de synergie ne transcende pas « en public ». Malheureusement pour vous, les membres de votre équipe décèlent le moindre écart. Être leader signifie vivre sous les feux des projecteurs particulièrement dans une société obsédée par le leadership, qui a développé le culte du leader-héros. Ainsi, on leur attribue tant les succès que les échecs, et ce, que vous soyez à la tête d’organisation de 2, 20, 200, 2 000 ou 20 000 employés. D’abord, il importe de définir ce qu’est la synergie. Voici une définition inspirée du dictionnaire Larousse : « une association de leaders dont les modes d’actions différents et complémentaires renforcent leurs actions permettant ainsi l’accomplissement d’un leadership riche et uni. » Voici quelques questions visant l’évaluation de votre duo : en quoi votre duo est-il complémentaire et comment décririez-vous la qualité de votre synergie ? Partagez-vous la même position ? Vos échanges sont-ils francs et riches et parlez-vous d’une seule voix une fois la décision prise ? Les objectifs collectifs prévalent-ils sur vos objectifs personnels ? Quel est votre niveau de confiance ? Votre binôme vous ditil seulement ce que vous souhaitez entendre ? Comment sont portées les

décisions ? Faites-vous preuve tous deux de courage managérial ? En avezvous la même définition ? Êtes-vous complémentaires, donnez-vous du sens avec des mots différents ? Si vous quittiez l’organisation, souhaiteriezvous retravailler avec lui ? Êtes-vous convaincu qu’ensemble vous êtes meilleurs que seul ? Une série d’entretiens que j’ai réalisés auprès d’une vingtaine de tandems identifie la confiance comme étant l’élément le plus important. Cela nous amène alors à réfléchir sur comment développer la confiance. On fait confiance soit a priori ou a posteriori, avec une tendance pour « a posteriori » avec des phrases types comme « la confiance, ça se gagne ». Pour ma part, je remarque que c’est la qualité de la communication qui fait la différence, jumelée à la vigilance de ne pas glisser dans les scénarios qui dégénèrent en dialogues internes néfastes. Il importe de traiter toute irritation au fur et à mesure et surtout de la bonne façon, avant que le fossé ne se creuse jusqu’à un point de non-retour. Tout se dit, il suffit de savoir comment le dire. Le deuxième élément souligné par mes clients français est l’importance du casting du duo. J’aime bien l’expression parce qu’elle fait référence au mode artistique, à la capacité de choisir le bon comédien pour le bon rôle. Malheureusement, trop souvent les processus de sélection et d’évaluation des candidats ne mettent pas suffisamment

Premières en affaires

l’accent sur la complémentarité, faire ressortir les exemples de solidarité et d’exemplarité. Bien que la gestion de talents a fait des pas de géant, le constat demeure qu’il y a trop souvent de mauvais casting. Une chose est certaine, ATTENTION à la tentation du clonage; optez pour la complémentarité dans le respect – ça vous sortira de votre zone de confort, mais l’expérience et le résultat en seront enrichis. Le troisième et le dernier point est l’importance de l’intégration. Les entretiens ont permis de mettre en lumière l’importance de la communication informelle, et plus spécifiquement de formaliser les communications informelles au cours des six premiers mois. Vous avez tous des horaires surchargés et l’impression est que le temps est la denrée rare de votre vie. En revanche, la multiplication des bilatérales sans agenda, sans sujet précis vous permettra de construire la relation, de combler au fur et à mesure les écarts, et d’élaborer une feuille de route dynamique qui saura vous accompagner dans la construction d’une synergie durable. Si vous êtes sur le point de sélectionner un nouveau numéro 2 ou si vous êtes sur le point d’accueillir un nouveau numéro 1, OSEZ définir des modes de fonctionnement qui vous seront propres, investissez dans la relation et donnezvous le temps de bâtir les fondations. Ne minimisez pas l’impact de la synergie entre numéro 1 et 2.

51


Créatrice

d’ici -Marilène Perreault-

Le Capucin : naturellement bien ! Depuis 1997, l’entreprise s’est donnée pour mission d’offrir une panoplie de services et de produits spécialisés dans la santé de l’enfant. Seule au départ, Marilène Perreault a su depuis s’entourer d’une équipe de 25 femmes et développer sa gamme de soins naturels adaptés à tous les maux du quotidien.

Par Carine Elkouby

P

our Marilène Perreault, « Capucin », ça a d’abord été le petit nom qu’elle a donné à son toutou d’enfant. Un petit raton laveur en peluche qu’elle traînait toujours avec elle. Au moment de se lancer en affaires, le nom de la petite bête qui l’a accompagné durant ses jeunes années s’est imposé avec évidence pour porter son rêve d’adulte. Marilène Perreault a toujours évolué dans le milieu de la santé. Dès l’âge de 14 ans, elle assiste sa mère, infirmière et homéopathe, dans une clinique de Victoriaville. Son intérêt pour les soins dédiés aux enfants se développe à cette période. Avec un diplôme de naturopathe et sa carte de crédit en poche, Marilène Perreault décide de s’installer à son compte. Elle trouve un local de 600 pieds carrés et ouvre sa première clinique. Les familles peuvent venir la consulter et acheter les formules homéopathiques créées par sa mère. Marilène Perreault y donne également des cours pour aider les parents à identifier les troubles de leurs

52

enfants et agir dès les premiers signes. « J’étais une entrepreneure qui avait les yeux brillants. Je ne savais pas si j’allais boucler mon mois, mais j’étais convaincue que ça allait fonctionner », se souvient-elle. Une maman à la fois Les débuts ne sont pas simples. Marilène Perreault ne reçoit pas le soutien des banques. « Toutes les fois où j’ai frappé à des portes, j’ai été refusée ». Pour survivre, elle ne peut compter que sur elle-même et sa conviction. À cette époque, elle est jeune maman et s’appuie sur son expérience personnelle pour faire connaître la médecine naturelle. Ses cours suivent la croissance de son fils : « quand il avait un virus pied-mainbouche, j’organisais une conférence sur ce thème ». Les premiers temps, Marilène Perreault se souvient qu’elle avait un client par jour et, grâce aux conférences et au bouche à oreille, son agenda s’est rempli. En 1997, la médecine naturelle ne séduit encore qu’un petit cercle d’initiés

décembre 2013 — janvier 2014

et les familles se tournent d’abord vers la médecine traditionnelle. C’est souvent en seconde intention ou pour soulager un symptôme qui s’installe que des parents viennent consulter un naturopathe. « Avec Le Capucin, on a amené un changement de réflexe. Aujourd’hui, des parents viennent d’abord nous voir et dès qu’on le juge nécessaire ou préférable, on les réfère au pédiatre ». Équilibre Un des enjeux d’affaires du concept Capucin a été de convaincre du bienfondé de la médecine naturelle. Marilène Perreault considère qu’il y a une place pour les deux médecines et prône une prise en charge « hybride ». Elle refuse d’opposer médecine traditionnelle et traitements naturels. « Au Capucin, on est dans l’équilibre et le gros bon sens ! On a besoin de nos médecins et d’antibiotiques ! Parfois, il faut référer ». La fondatrice du Capucin a également bien conscience qu’en homéopathie et en naturopathie, il y a eu des charlatans qui ont pu


Entrepreneuriat

ternir la réputation de la médecine naturelle. « Il faut se méfier des gens très dogmatiques et qui font arrêter brutalement des traitements », précise-t-elle. Au Capucin, l’équipe de naturopathes et de conseillères se limite à traiter les symptômes et réserve le diagnostic aux seuls médecins. Une des satisfactions de Marilène Perreault est d’avoir un pédiatre à Sherbrooke qui prescrit ses formules. Après 17 ans d’existence, elle continue de rêver et espère qu’un jour, dans chacune de ses cliniques, médecin et naturopathe travailleront ensemble. La boutique Capucin de Sherbrooke

Produits certifiés C’est cet état d’esprit qui a permis au Capucin d’obtenir la confiance des familles et de se développer. En 2005, « Femmessor », une association de soutien aux femmes entrepreneures, lui prête 25 000 dollars qu’elle investit pour ouvrir une seconde succursale. Aujourd’hui, l’entreprise regroupe trois cliniques au sein de trois boutiques (Victoriaville, Sherbrooke et Québec) que près de 1000 clients visitent chaque semaine. On y trouve des accessoires de puériculture, mais Le Capucin se veut surtout axé sur la santé de l’enfant et le conseil et distribue ses propres formules homéopathiques partout au Québec, dans l’ouest du Canada et en Ontario. « C’est peut-être plus lent comme développement qu’une plus large distribution en pharmacie, mais je trouve que c’est plus solide. On veut que les parents sachent ce qu’ils font », souligne Marilène Perreault. La gamme compte une dizaine de remèdes, sous forme de concentrés liquides qui visent à traiter les symptômes des maux que les enfants rencontrent habituellement : rhume, problèmes

« Avec Le Capucin, on a amené un changement de réflexe. Aujourd’hui, des parents viennent d’abord nous voir et dès qu’on le juge nécessaire, on les réfère au pédiatre » digestifs et respiratoires, trouble du sommeil. Chacune de ces formules a été approuvée par Santé Canada en 2009. Cette année-là, la réglementation sur les produits naturels change et les produits pour enfants sont particulièrement dans la ligne de mire. « Ils sont venus chez nous et ont fait le ménage dans nos formules ». Un coup dur que Marilène Perreault préfère retenir comme une opportunité. « On a dû tout remettre à plat pour obtenir la certification et finalement, ça nous a donné une notoriété qu’on n’aurait pas eue sans ça. »

Aujourd’hui, avec un chiffre d’affaires en augmentation de 67 % au cours de deux dernières années, Marilène Perreault continue de rêver son entreprise en grand. Elle souhaite que Le Capucin fasse des petits sous forme de franchise. « On étudie actuellement les modèles et on prépare les contrats ». La première boutique franchisée devrait voir le jour d’ici un an. Malgré les nombreuses demandes, Marilène Perreault veut que le développement se fasse sérieusement, « une boutique à la fois, sinon c’est le Far West » !

De nos jours, les transactions immobilières commerciales sont complexes. Un grand nombre de situations peuvent survenir et retarder ou même annuler une transaction des mieux documentées.

Afin d’en apprendre davantage sur les avantages de l’assurance titres commerciale, n’hésitez pas à communiquer avec un de nos souscripteurs.

L’assurance titres permet de protéger contre les risques inconnus et connus au moment de la clôture de la transaction. FCT vous assure que vous pourrez conclure votre transaction à temps et ce, tel que prévu.

u FCT.ca

I 1.866.744.8962 I 1.514.744.8962

Conclure avec confiance. Faites le choix de l’assurance titres commerciale de FCT. Assurance souscrite par Compagnie d’assurances FCT Ltée. Services par Compagnie de titres First Canadian Limitée. La compagnie de services n’offre pas de produits d’assurance. Ce document n’a pour but que de fournir des renseignements généraux. Pour connaître la couverture et les exclusions exactes, reportez-vous à la police. Des exemplaires sont offerts sur demande. Certains produits et services peuvent varier selon la province. Les prix et les produits peuvent changer sans préavis. ® Marque de commerce déposée de First American Financial Corporation. Close_on_time_7.125x3.25.indd 1

Premières en affaires

13-05-02 53 3:59 PM


Voyages

UNE FIN DE SEMAINE DE RÊVE À

Réputée sulfureuse depuis la prohibition des années 30, Chicago est depuis revenue sur le devant de la scène : culture, art, jazz, architecture, magasinage, grands espaces verts, tout ça au bord du lac Michigan, aussi grand qu’une mer.

PAR Julie Falcoz

Le paradis des foodies Qu’on se le dise, Chicago est le paradis des amateurs de bonne chère, avec pas moins de 21 restaurants étoilés (en 2012), parmi lesquels Alinea, où son chef Grant Achatz joue de la cuisine moléculaire, style de cuisine qui a signé le renouveau de la cuisine locale. Les bistrots branchés sont le Simone’s et le Nightwood dans le quartier de Pilsen. Pour goûter un grand classique, il faudra passer par une gastronomie plus populaire, à base de pizza et de sandwichs. Car les plats les plus emblématiques de la ville sont au nombre de trois et la deep-dish pizza qui nous vient des années 40; le hot-dog de Chicago est une saucisse de bœuf dans un pain aux graines de pavot, avec de la moutarde, des oignons, des cornichons, des tomates, du piment doux et du sel de céleri. Pour aller plus loin, la ville accueille chaque année un des plus importants festivals de gastronomie au monde, The Taste of Chicago, qui attire chaque année plusieurs millions de personnes. Prochaine édition ? En juillet 2014 pour goûter toutes les spécialités de la ville et même de la région. L’architecture Si la ville est née « officiellement » en 1837, elle est très vite partie en « fumée » avec le grand incendie de 1871. Résultat, il a fallu reconstruire rapidement, mais pour

54

une fois, les choses ont été pensées selon les règles de l’art, avec notamment la naissance de City Beautiful, mouvement architectural qui prône la beauté des monuments. En fait, du point de vue architectural, la ville est un véritable melting-pot. On trouve du néogothique avec le Chicago Temple Building, de l’Art déco sur le Carbide & Carbon Building, des toits à pagode du quartier chinois et surtout le « style international » avec le Kluczynski Federal Building. Plus étonnant encore, reste cette verdure au milieu de ces gratte-ciel : 500 parcs au compteur et 24 kilomètres de plages en ville avec ce superbe lac Michigan. Le clou de ce tableau urbain ? Le Cloud Gate, sculpture d’Anish Kapoor au Millenium Park, dans le fameux quartier du Loop. Haute de 10 mètres, elle en impose aussi par ses lignes pures et arrondies. Une ville de musées Ils sont au nombre de 70. Ici, inutile d’en faire un inventaire, mais sachez que la ville compte ce qu’il y a de mieux en ce qui concerne l’art contemporain. D’abord, l’Institut d’art de Chicago, grand musée d’art juste après le MoMA, est réputé pour ses collections d’art américain. Le MCA, Musée d’art contemporain de Chicago, l’un des plus grands musées d’art contemporain du monde, compte plus de 6000 œuvres dans son fond

décembre 2013 — janvier 2014

permanent, plus particulièrement concentré sur le surréalisme, la photographie conceptuelle et le minimalisme. Bref, il ne manque plus qu’un musée des musées à Chicago ! Des hôtels de choix Une grande dynamique apporte son lot d’hôtels de luxe à ne pas manquer. D’abord, ouvert juste avant l’été 2013, l’hôtel The Langham occupe les 13 premiers étages d’un gratte-ciel haut de 52 étages construit par le célèbre architecte Mies Van Der Rohe, père du « style international ». À l’intérieur, la décoration moderne est un régal. Autre choix, le Trump Hotel qui dispose d’un spa avec vue sur le lac. Quant à l’hôtel Radisson Blu Aqua, il se situe dans un bâtiment aux ondulations de tôle où l’on y trouve des terrasses. Il s’agit de la tour Aqua, 82 étages, jeune de quelques années et conçue par l’architecte Jeanne Gang. Elle voulait adoucir les lignes de l’édifice tout en sauvant la vie de quelques oiseaux; ces derniers, en effet, ne peuvent pas s’écraser contre cette structure. La cerise sur le gâteau ? L’hôtel propose un forfait très sympa, le Retail Therapy, avec une carte cadeau de 25 $, un appareil-photo jetable et un late checkout. Bref, tout ce qu’il faut pour un week-end parfait!


« J’ai la chance d’évoluer dans une profession qui stimule à la fois mon amour du beau, de la science et des rapports humains. » Anik Shooner, associée Premières en affaires, printemps 2011

1134, rue Sainte-Catherine Ouest, Bureau 1100, Montréal [ Québec ] H3B 1H4 Tél 514.866.7291 Fax 514.866.8539 msdl@msdl.ca

Premières en affaires

55


Un homme et son tableau

Jean-Claude Scraire

droit devant Photo : Bénédicte Brocard / photoatwork.com

Avocat de formation spécialisé en droit des affaires, Jean-Claude Scraire a œuvré en pratique privée et travaillé dans l’administration publique avant de rejoindre les rangs de la Caisse de dépôt et placement du Québec en 1981. Pendant vingt-deux années, il y a notamment occupé les postes de conseiller juridique, de directeur aux Affaires juridiques et de premier vice-président, Affaires juridiques, institutionnelles et placements immobiliers avant d’y assumer, de 1995 à 2002, les rôles de président du conseil d’administration et de directeur général. Depuis son départ de l’institution, il met son expertise au service d’entreprises à titre de conseiller indépendant en matière de développement stratégique, et ce, au Québec comme à l’étranger. Par Mariève K. Desjardins

« Je ne suis pas un spécialiste. Ce sont mes coups de cœur qui me guident dans mes acquisitions. »

C

’est d’ailleurs au fil de ses voyages, professionnels et personnels, qu’il a commencé à s’intéresser à l’art et à faire l’achat d’œuvres, plus précisément des peintures et des sculptures. « Je ne suis pas un spécialiste. Ce sont mes coups de cœur qui me guident dans mes acquisitions. » C’est ainsi qu’il a rapporté des pièces d’Argentine, de France, d’Indonésie et du Vietnam, mais qu’il a également eu l’occasion de prendre connaissance du travail des créateurs d’ici. Forces insulaires C’est aux Îles de la Madeleine, un endroit qu’il affectionne particulièrement, qu’il a d’ailleurs découvert les peintures de Marlène Devost, une artiste installée dans l’archipel depuis dix-huit ans. Il

56

décembre 2013 — janvier 2014

a littéralement été séduit par le style singulier de cette dernière, à tel point qu’il s’est procuré plusieurs de ses toiles dans les dernières années et qu’il suit son évolution de près. « Chaque fois que je vais aux Îles, c’est sûr que je vais la rencontrer pour voir ce sur quoi elle travaille et pour m’informer de ce qu’elle devient. » M. Scraire est particulièrement heureux de pouvoir orner les murs de son domicile de la peinture Face au vent, droit devant (2000). Il s’agit de la première pièce de Marlène Devost pour laquelle il est tombé sous le charme, alors qu’elle était exposée dans l’auberge de L’Anse-à-la-Cabane où il séjournait. « Elle a un coup de pinceau très puissant. Les couleurs sont belles, franches et fortes. » Luminosité et contrastes sont effectivement au cœur de plusieurs des


Un homme et son tableau

peintures de l’artiste qui font hommage à la mer et au littoral, aux éléments naturels qui forgent le territoire des Îles de la Madeleine et à la présence humaine qui est parvenue à s’immiscer dans ce décor grandiose. On perçoit dans la toile que nous fait découvrir M. Scraire la silhouette très sombre d’un imposant personnage se détachant du fond jaune. « Bien qu’on ne décèle pas leurs traits, les personnages de cette artiste sont souvent expressifs et entiers », fait-il remarquer. Vêtu d’un grand manteau qui le protège et s’inclinant d’un côté, l’homme représenté semble avancer avec vigueur et détermination, malgré les difficultés que lui imposent les forces de la nature. « On y voit la puissance du vent. C’est évocateur des Îles. » Se tenir debout Faisant allusion à la posture du personnage du tableau, le titre Face au vent, droit devant pourrait aussi bien évoquer l’attitude qu’a adoptée M. Scraire tout au long de sa carrière,

même dans l’adversité. Marlène Devost affirme d’ailleurs que détermination et persistance sont des qualités qu’elle reconnaît d‘emblée et qu’elle apprécie grandement en cet homme. Il ne fait nul doute que ces traits de caractère sont essentiels pour être une figure dirigeante dans l’industrie des fonds communs. Dans la foulée de son départ de la CDP en 2002, à l’image des personnages de Devost, c’est dans l’optique de demeurer « entier », que M. Scraire a formulé des recommandations, contenues dans son document « Moderniser pour bâtir plus fort » et visant notamment une révision de la gouvernance de l’institution. La même année, l’intégrité de M. Scraire a été soulignée par le prestigieux Prix du mérite qu’il se voyait décerner par B’nai Brith Canada. En juillet dernier, il était nommé président du conseil d’administration d’Investissement Québec par le Conseil des ministres. Un nouveau rôle qui lui permettra sans doute d’affronter les défis de front, comme il sait si bien le faire.

www.pwc.com/ca/fr/private-company

Dormez bien la nuit! Mon boulot : Je règle les questions administratives, comptables et scales des sociétés de placement, ducies, successions et organismes sans but lucratif. Je les décharge des tâches suivantes : - planication des - tenue de livres; distributions; - déclarations de revenus; stratégies de réduction - préparation des relevés des impôts. et remises scales; Je mets l’accent sur la prestation de services personnalisés et sur la continuité des ressources d’une année à l’autre.

Maribeth Ford Ma spécialité : les solutions intégrées maribeth.ford@ca.pwc.com

Une équipe aussi diversifiée que vos besoins, aussi unique que vous. ProfessionnELLES PwC – Une stratégie d’affaires, donc l’affaire de tous. © PricewaterhouseCoopers LLP/s.r.l./s.e.n.c.r.l., une société à responsabilité limitée de l’Ontario, 2013. Tous droits réservés. 3137-07 1013

Premières en affaires

57


Les

Coups de cœur de Michèle Bazin

Crédit photo : Sarah Scott

Ma mère est un flamant rose rancine Ruel vient de lancer son premier récit. Celle qui nous a fait goûter en trois tomes au bonheur (Et si c’était ça le bonheur ? Maudit que le bonheur coûte cher ! et Bonheur, es-tu là ?) a écrit Ma mère est un flamant rose pour nous faire rire aux larmes et pleurer avec tendresse. Cette mère qu’elle décrit : « Elle était minuscule et prenait toute la place. Avec sa voix rauque de fumeuse, elle en imposait… » Ce livre sur sa maman vous rappellera la vôtre… quel que soit votre âge ! Chez Libre Expression.

F Libre Expression

Peter Krausz n ne pense pas assez souvent à aller se promener dans les musées en région. Celui de Sherbrooke présente jusqu’au 19 janvier 2014, un survol des œuvres du peintre Peter Krausz de 2003 à 2013. Celui qui a quitté clandestinement sa Roumanie natale dans la jeune vingtaine continue de réfléchir à cette fuite vers l’inconnu à travers des paysages marqués par l’histoire. Quarante ans plus tard, l’artiste nous montre des territoires lumineux à cheval entre le réel et l’irréel. À elle seule, la bâtisse extérieure vaut le détour.

O Peter Krausz

ITHQ

L’ ITHQ

Spa Eastman

Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec propose un hôtel et un restaurant (fermé le dimanche). Le restaurant, où les plats sont préparés avec originalité par des stagiaires qui proposent des menus variés à des prix plus que concurrentiels, est sans contredit une véritable découverte pour l’épicurien qui se cache en vous.

L Les Films Alain Sarde

Le SPA Eastman juste avant les fêtes n petit séjour pour se reposer avec les différents bains et massages et se désintoxiquer avec la cuisine santé hypotoxique du chef Kevin Bélisle et du nutrithérapeute, Jean-Marc Enderlin. Une quantité multiple de vins biologiques vous sont suggérés.

U

Bruno Pelletier ourquoi ne pas aller au concert de Noël entendre Bruno Pelletier le 10 décembre à la Basilique NotreDame ? Ou voir et entendre Fred Pellerin dans une mise en scène de René-Richard Cyr avec l’OSM? Cette année marquera les 10 ans de l’album de Bruno Pelletier avec l’OSM pour le concert de Noël, album qui s’est vendu à 140 000 exemplaires.

58

All is lost e cinéma américain propulse sa cuvée 2013 le plus rapidement possible en décembre pour qu’elle soit en liste pour les Oscars. Ne manquez pas : All is lost de Robert Redford, The Fifth Estate sur Julian Assange et Wikileaks, Zulu qui se passe en Afrique du Sud, avec Orlando Bloom et Forrest Whitaker, Le loup de Wall Street avec Leonardo DiCaprio et l’histoire de Jordan Belfort, The Monuments Men sur la protection des œuvres d’art sur lesquelles Hitler voulait faire main basse.

L

P Bruno Pelletier

Marius et Fanny es Français proposent Marius et plus tard, Fanny de Daniel Auteuil et une nouvelle version d’Angélique, marquise des Anges, les fameux films de cape et d’épée. Quant aux Québécois, ils nous offrent Diego Star (l’accident du cargo vétuste sur le Saint-Laurent et les réactions des familles des alentours qui recueillent l’équipage multiethnique), Ressac (sur les femmes-courage) et Il était une fois les boys (oui, oui, les fameux Boys de Richard Gaudreau), en films et le fameux suspense, Le Lac Mystère en DVD. Bon cinéma !

Lionsgate/Les Films Séville

décembre 2013 — janvier 2014


Notre force Nos ressources humaines

Une entreprise familiale comptant plus de 1500 personnes à votre service. Des hommes et des femmes qui prennent soin de vos édifices.

Notre objectif Votre satisfaction ENTRETIEN D’ÉDIFICES

Notre devise Toujours impeccable www.groupeSMR.com

Service d’urgence 24 heures - 514.354.6666


PORTEFEUILLE GÉRÉ ÉQUILIBRÉ

6,8 %

DE RENDEMENT SUR 3 ANS

Votre plan de retraite est-il en pièces détachées ? Simplifiez-vous la vie en optant pour un portefeuille géré de la Banque Nationale. Une solution simple et performante qui regroupe des fonds ayant fait leurs preuves. › Solution clés en main gérée activement par des gestionnaires de portefeuilles réputés › Revenus de retraite stables et fiscalement avantageux › Frais de gestion parmi les plus bas de l’industrie

Prenez rendez-vous avec un de nos experts en investissement.

bnc.ca/portefeuillesgeres Les Fonds Placements Banque Nationale (les « Fonds ») et les Portefeuilles Gérés Banque Nationale (les « Portefeuilles ») sont offerts par Placements Banque Nationale inc., filiale en propriété exclusive de la Banque Nationale du Canada. Un placement dans les Fonds et l’utilisation d’un service de répartition de l’actif (tel que les Portefeuilles) peuvent donner lieu à des frais de courtage, des commissions de suivi, des frais de gestion et d’autres frais. Veuillez lire le prospectus des Fonds contenus dans les Portefeuilles avant de faire un placement. Les Fonds ne sont pas garantis, leur valeur fluctue souvent et leur rendement passé n’est pas indicatif de leur rendement dans l’avenir. Les investisseurs devront conclure une entente de gestion discrétionnaire avec Trust Banque Nationale inc. ou Société de fiducie Natcan. Chaque taux de rendement indiqué est un taux de rendement total composé annuel historique qui tient compte de la stratégie de placement recommandée par le service de répartition d’actif, après déduction des frais reliés à l’utilisation de ce service. Les rendements sont fondés sur les rendements composés annuels totaux historiques des fonds contenus dans les Portefeuilles, compte tenu des variations de la valeur des actions ou des parts et du réinvestissement des dividendes ou de distributions, mais à l’exclusion des frais de ventes, de rachat et de distribution, et des autres frais facultatifs, ainsi que des impôts sur le revenu auxquels un porteur peut être assujetti au titre de fonds participants, et qui auraient réduit les rendements. Rendements annualisés au 31 août 2013 : Perf. 1 an = 10,02 % ; 3 ans = 6,83 % ; 5 ans = 4,81 % ; 10 ans = 5,53 % ; depuis création (janv. 99) = 4,51 %.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.