Inspiro 2015

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Vous avez possiblement remarqué l'écart de temps entre la sortie de ce magazine et celui d'avril ? C'est le cas, car ce sera le dernier, j’ai fermé Inspiro Média. Je tenais tout de même à sortir ce dernier magazine, qui devait initialement être publié au début du mois de septembre. La fermeture de mon entreprise a pris beaucoup plus de temps que prévu et je remercie mon amie Isabella qui m'a aidée à apprendre à utiliser les différents logiciels de design pour pouvoir le terminer moi-même. Le voici finalement! Inspiro fut une aventure extraordinaire que j’ai eu le privilège de faire aux côtés d’une super belle équipe : Marine, Jessy, Francis, Yannick, Roch, Isabelle, Damien, Manon, Juliette, Jean-Philippe, le comité consultatif, et tous ceux qui ont aidé de prêt ou de loin – Merci ! Je vous souhaite tous un joyeux temps des fêtes et pour la dernière fois .... Bonne lecture!

Sara

MAGAZINE :

COMITÉ CONSULTATIF :

À la mémore de notre ami et réviseur-correcteur Vincent Dupuis

Anthony Arquin Avocat-associé, Davies Ward Phillips & Vineberg Édith Arsenault Vice-présidente, Boutique Séduction Rémi Augé Chef de produit, AUTOMIC Léopold Bur Chargé de projets Web, Espace M Sonia Katiya Directrice de comptes, Services Financiers Commerciaux,RBC Sara Leblanc Éditrice, Inspiro Constance Lévesque Coordonnatrice chez MPC Montréal Xavier Morand-Bock Étudiant, UdeM Marine Thomas Rédactrice en chef, Inspiro

Éditrice Sara Leblanc Rédactrice en chef Marine Thomas Rédacteur en chef adjoint - médias numériques Francis Halin Directeur artistique Yannick Jacob Photographe Julie Langenegger Lachance Journalistes Carine Elkouby, Daphnée Hacker-B, Colin Côté-Paulette Collaborateurs Pierre-Olivier Tremblay, Marie-Christine Daignault, Amélie Bériault Poirier Publicités et Commandites : Directrice comptes clients Jessy Guesnon

Pour toute information, vous pouvez m'écrire à : saraleblanc@outlook.com Copyright 2015. Le contenu du magazine ne peut pas être reproduit sans autorisation écrite. Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec ISSN 2291-


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Ils changent le monde

Javier Ponce : L'architecture au service du monde Technologie

3 plateformes pour apprendre grâce au web

Portrait de six jeunes passionnés et engagés

Jeune et Inspiré

L'innovation est dans la rue. Va jouer dehors!

AFFAIRES

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Dossier : Cours en ligne

DÉMOCRATISATION DU SAVOIR OU PUBLICITÉ SANS FRONTIÈRES ?

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Vol. 03 Num. 03

Décryptage

Décryptage

Les drônes : Dans l'air du temps Nos téléphones cellulaires sont-ils dangereux ? 5 incompréhensions à éclaircir au sujet de votre dossier de crédit

STYLE DE VIE

Recettes

Les pommes s'invitent à table

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SOMMAIRE

PORTRAIT

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JAVIER PONCE :

L'ARCHITECTURE ////////////////////////////////////////////// AU SECOURS /////////////////////////////////////////////////// DU MONDE /////////////////////////////////////////////////////

D’ici quelques dizaines d’années, la demande alimentaire mondiale bondira de 70%, alerte les Nations unies. Comment arriverons-nous à nourrir les 9,1 milliards d’êtres humains qui peupleront la Terre ? « La faim est un crime contre l'humanité », met en garde le rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation des Nations unies, Jean Ziegler qui refuse d'accepter que la nourriture serve à produire des biocarburants plutôt qu'à nourrir les affamés. Rien de surprenant aujourd'hui si le projet de ferme flottante propulsée à l’énergie solaire de l’architecte barcelonais Javier Ponce de Forward Thinking Architecture suscite autant d'espoir. Par Francis Halin

« Je veux utiliser le design comme un outil pour surmonter les défis auxquels sont confrontés les hommes.» Javier Ponce

1 700 tonnes de poisson et 8 000 tonnes de légumes en une seule année. La ferme flottante aux allures futuristes de 200 mètres sur 350 de Javier Ponce est pensée pour produire un maximum de nourriture en polluant le moins possible. « Je veux utiliser le design comme un outil pour surmonter les défis auxquels sont confrontés les hommes », explique Javier Ponce, qui ne se décrit pourtant pas comme un militant. « Je ne veux pas seulement faire de l’architecture traditionnelle. Je veux repousser les limites », déclare le jeune architecte barcelonais, des étoiles dans les yeux. FERMES DE RÊVE Imaginez une structure flottante qui obéit aux mouvements des vagues et des marées. Sur celle-ci, une ferme pouvant produire une quantité phénoménale de fruits et de légumes selon l’agriculture verticale. Au bas, un

niveau de dessalement, des bassins de poissons d’eau douce (aquaculture) dont les déjections servent d’engrais aux cultures végétales situées juste audessus, le tout alimenté par des panneaux solaires. Des produits sains , sans engrais chimique, sans émission de gaz à effet de serre : appelée « aquaponie », cette forme d’agriculture pourrait bien représenter l’avenir de l’homme. Plusieurs observateurs estiment d’ailleurs que ce système parviendrait à fournir des fruits, des légumes et des poissons à des populations entières. Qui en effet tournerait le dos à des aliments cultivés dans des jardinières, sans pesticide, et qui en quelque sorte seraient la quintessence ultime du bio? Sans parler de l’aspect local, au cœur du projet de Javier Ponce. En outre, ces fermes flottantes offriraient un répit au sol parfois épuisé par l’agriculture industrielle.


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« Beaucoup d’internautes m’ont écrit pour me demander si mes projets allaient pouvoir nourrir la planète. Ce n’est pas nécessairement le but. Je crois que l’agriculture traditionnelle, si elle est bien contrôlée, est bonne. Je veux seulement proposer une solution viable », insiste celui qui ne cherche pas à porter un chapeau de sauveur. « Je fais cela parce que j’aime le faire. Personne ne me paye », précise-t-il, en terminant des plans pour un complexe sportif de la capitale catalane au moment de l’entrevue. GRAND ARCHITECTE « Certains pays riches n’ont que 2% de terres arables et peuvent bien réussir à nourrir leur population… Mais ça leur coûte très cher, car ils doivent importer plus de 90% de leur nourriture! Et je ne parle même pas de l’empreinte écologique… les impacts environnementaux sont énormes! », constate l’architecte. Pour Javier Ponce, il n’y a pas que les populations pauvres qui pourraient bénéficier d’une telle technologie. Les zones plus riches et densément peuplées gagneraient aussi à adopter son idée, qui offre un complément aux modes de production actuels. Les mégalopoles comme Tokyo ou encore les cité-États comme Singapour ont d’ailleurs toutes déjà démontré de l’intérêt pour ses plans. « Un Américain de l’État du Michigan qui réside près d’une réserve d’eau m’a demandé combien coûtait mon projet. Le

PDG d’un groupe de conglomérats m’a contacté. Dans les deux cas, je suis ouvert à tout », raconte-t-il. Selon lui, ce type de plateforme flottante peut être financé à la fois par le secteur public et privé. « Je crois qu’il faut faire des consortiums avec les gouvernements, les autorités locales et le monde privé ». Au reste, avons-nous guère le choix? Pour s’installer sur l’eau, les municipalités ont leur mot à dire. « Suis-je optimiste par rapport à l’avenir? Ça ne sera pas facile. Je suis optimisme, mais réaliste. Je suis par ailleurs convaincu que les nouvelles technologies ont de l’avenir, car nous n’aurons pas le choix d’y recourir », résume-t-il. Il se réjouit également que des pays comme les Émirats arabes unis expérimentent en ce moment un nouveau modèle de ville du futur. Pensons à Masdar, construite pour être « zéro carbone et zéro déchet ». « Je pense que de plus en plus de gens devraient essayer des choses. C’est un peu ça que je tente de faire. Si je parviens à démontrer qu’il est possible de produire de la nourriture saine et abordable, tout le monde va s’y mettre. Non? »

AQUAPONIE, SAUCE QUÉBÉCOISE Le Québécois Francis Gendron, fondateur de Solution Era, premier diplômé de la Earthship Academy située aux États-Unis, explique dans des capsules vidéo les principes de l’aquaponie. Conférencier réputé, ses explications lui ont valu un vif succès sur YouTube notamment. Certaines de ses vidéos où il explique le concept de « maison autonome » ont été vu plusieurs dizaines de milliers de fois.

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Par Marine Thomas Photos : Julie Langenegger Lachance, Lieu : Hôtel Alt Montréal


Voici six jeunes de la relève aux parcours empreints d’audace. Passionnés et engagés, ils sont la voix de leur génération et sont de véritables modèles d’inspiration pour quiconque croise leur route.

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FÉLIZE FRAPPIER

MARIE-PIERRE CÔTÉ

OLIVIER BERNARD

35 ANS

31 ANS

34 ANS

PRODUCTRICE, MAX FILMS MEDIA

DIRECTRICE MARKETING POUR L'EST DU CANADA POUR PEPSICO BREUVAGES

BLOGGEUR ET AUTEUR, LE PHARMACHIEN

Après avoir parcouru la planète pendant six ans pour vendre des droits de films québécois, Félize se lance comme productrice en 2010 en produisant le film Marécages de Guy Édoin, présenté dans plus de cinquante festivals internationaux. « Le rôle du producteur, c'est de soutenir le réalisateur, et tout faire pour que l'idée de son film aboutisse. Et je suis une productrice qui s’engage beaucoup dans les productions que je fais. » Depuis, à la tête de Max Films Media qu’elle a fondé en 2013, elle développe plusieurs projets avec des cinéastes de la relève québécoise. Elle a présenté ce printemps Corbo de Mathieu Denis et lance cet automne Ville-Marie de Guy Édoin. Même si le financement se fait plus difficile, elle se sent chanceuse de faire ce métier. « Ce qui me passionne dans le cinéma, c'est découvrir la vision de quelqu’un, une signature forte de réalisation. J'aime, quand le réalisateur me prend la main sans que je le voie, que je me laisse emporter par une œuvre qui va continuer à m’habiter pendant plusieurs jours».

Après des débuts en journalisme, MariePierre fait un virage en marketing. Après avoir travaillé deux ans chez TVA Publications, puis trois ans chez Metro l'épicier où elle développe l'expérience consommateur en magasin et en marketing web, elle entre chez PepsiCo où elle s'occupe le poste de directrice Marketing pour l'Est du Canada. « L'approche du marché québécois francophone est différente, non seulement par la langue, mais par la culture. Donc nous ne faisons pas seulement traduire le message, nous l'adaptons. » Grâce à un large éventail de boissons, elle propose aux consommateurs différents produits, dont certaines innovations qui proposent des alternatives plus santé. « C'est un domaine ou tout va vite, qui est très stimulant et qui bouge beaucoup. Le marketing rejoint mon côté affaires, j'aime analyser les chiffres, mais aussi tout ce qui est communication et créativité. C’est le mélange des deux qui me comble quotidiennement.»

Ce passionné de communication travaille pendant sept ans dans l’industrie pharmaceutique avant de lancer, en 2012, un blogue pour sensibiliser avec humour le public à la santé. Depuis, celui qui est devenu le plus populaire des pharmaciens en ligne se fait un plaisir de "simplifier la science et anéantir la pseudoscience". À l'aide de ses dessins impertinents, cet éternel sceptique n'hésite pas à mettre à mal certains mythes, qu'ils concernent les probiotiques, les cures de jus détox ou les suppléments protéinés, au risque de créer des polémiques. "Dans le domaine des thérapies plutôt holistiques, certains m’en veulent un peu parce que j’ai une attitude qui est très rationnelle et très conservatrice : il faut que ça soit prouvé scientifiquement ou au minimum que ça soit plausible.", explique-t-il. En plus de ses différentes apparitions médiatiques et de conférences, il est l'auteur de deux livres, dont le dernier tome paraîtra à l'automne 2015.

FORMATION BAC honours en littérature française à L'Université McGill et D.E.S.S. en gestion d'organismes culturels à HEC Montréal CONSEIL

Suis ton instinct, ose et n'ai pas peur d’aller vers l’inconnu.

inspiromedia.ca/felizefrappier

FORMATION

Maîtrise en communications marketing- Université de Sherbrooke

CONSEIL

Rester à l’affut des dernières tendances, être curieux et établir tôt un réseau de contacts

FORMATION Baccalauréat en pharmacie à l’Université Laval CONSEIL

Pensez différemment, inventez votre propre travail en fonction de ce que vous aimez vraiment


KAHINA JULIE OUERDANE

NOAH REDLER

34 ANS

34 ANS

CONSULTANTE EN MANAGEMENT STRATÉGIQUE, PWC

DIRECTEUR DE CAMPUS DE LA MAISON NOTMAN, FONDATEUR DE NR CONSEILS ET CO-FONDATEUR DE PUBLIKIT.CA

Après une carrière comme avocate en droit international des droits de la personne qui l’a fait parcourir le monde, Kahina Ouerdane choisit de concentrer ses activités autour du conseil stratégique. « Je me suis toujours intéressée aux dynamiques organisationnelles et aux façons d’améliorer les modes de fonctionnement d’une équipe.» Forte d’expériences professionnelles notamment en Thaïlande, en Bolivie, en RDCongo et en Haïti, Kahina considère qu’il y a « des similarités entre le fait de découvrir une nouvelle organisation et atterrir dans un nouveau pays: chaque organisation possède sa propre culture, son propre langage, ses tabous et ses propres modes de fonctionnement.» Lorsqu’elle intervient au sein d'entreprises vivant des difficultés organisationnelles et stratégiques, Kahina est appelée à réaliser des diagnostics organisationnels et à accompagner les décideurs vers des pratiques de management renouvelées et une gestion du changement permettant de créer un réel impact dans leurs équipes. « Ce qui m’allume, c’est d’harmoniser l’action collective, et de rassembler les gens autour d’un but commun afin de mieux travailler ensemble. Ultimement, il s’agit de créer un contexte qui favorise la collaboration, voire le bien-être, au travail.»

Après avoir travaillé pour Juste pour rire, la Ville de Montréal, Noah découvre l'esprit startup lors d'un évènement et ne cesse depuis de s'impliquer pour les promouvoir. D'abord directeur pour Montréal de Startup Canada, il est aujourd'hui directeur de campus de la maison Notman, "un espace où les entrepreneurs apprennent à être entrepreneurs, mais également où le Québec inc. se joint au Québec 2.0.". Ce centre communautaire au coin de Sherbrooke et blvd Saint-Laurent a pour mission de bâtir un écosystème et une communauté pour les startups. À l'inverse d'un incubateur traditionnel, la maison Notman n'investit pas dans les startups qui y sont hébergées, entre trois et six mois, elle favorise avant tout l'intégration des entrepreneurs dans la communauté startups, notamment grâce à la cinquantaine d'évènements organisés chaque mois «Je crois vraiment que les startups vont être le nouveau mouvement social du futur. Les entrepreneurs sont pleins de ressources et ont une conscience des grands enjeux sociétaux qui leur permettront de trouver des solutions pour promouvoir un bien-être social ».

FORMATION Baccalauréat en droit (LL.B.), Université de Montréal Étudiante en visite, relations internationales, Universidad de Cádiz, Espagne Maîtrise en droit international (LL.M.), Université du Québec à Montréal École du Barreau du Québec, Montréal

Concordia

CONSEIL Demeurer authentique et à l’écoute

CONSEIL

de soi, et oser faire autrement.

FORMATION

Science Politique -

Ne pense jamais que si une solution existe, tu ne peux pas faire mieux

PIERRE-OLIVIER DION 30 ANS PRÉSIDENT FONDATEUR DE COFFRETS PRESTIGE En 2009, ce jeune entrepreneur importe au Québec le concept de coffret-cadeau qui offre le choix d’activités thématiques. Aujourd'hui, l'entreprise de Mont-St-Hilaire compte 18 coffrets prestige distribués dans 65 points de vente, proposant aussi bien de la passion gastronomique, de l'hébergement insolite ou la conduite sportive. Démarrer une compagnie avec une idée novatrice peut paraître très séduisant, mais cela n'a pas été sans défis. "Éduquer les clients à un nouveau concept est assez complexe et c'est un défi que l'on a pu sous-estimer au démarrage de l'entreprise", reconnaît-il. La clé de son succès réside également dans la relation de confiance durable qu'il a su établir avec ses plus de 250 destinations touristiques partenaires, auxquels il assure une belle visibilité en échange d'une commission lorsque leur activité est choisie. Six ans plus tard, Pierre-Olivier est fier d'être encore en affaires avec 14 employés, mais aussi d'en avoir fait une entreprise familiale. "La plus grande richesse d'un entrepreneur, c'est la liberté de pouvoir rêver d'avoir une vision puis de la mettre en action."

FORMATION Baccalauréat en administration des affaires (B.A.A.) cohorte trilingue, profil entrepreneurship - HEC Montréal CONSEIL N’attendez pas pour vous lancer. Le plus tôt, le mieux! inspiromedia.ca/pierreolivierdion


PLATEFORMES POUR 3 APPRENDRE GRÂCE AU WEB Vous avez une question? Votre premier réflexe est probablement de googler ou de youtuber quelques mots clés. Nous sommes de plus en plus nombreux à s’éduquer en ligne tous les jours. Il n’est donc pas étonnant de voir émerger des plateformes Web entièrement dédiées au partage du savoir! Sur ce, voici trois sites Web à explorer pour étancher votre soif (infinie) de nouvelles connaissances… Par Amélie Bériault Poirier, analyste, imarklab

1. Lynda

Lynda est une sorte de Netflix du savoir à saveur professionnelle (achetée par LinkedIn en 2015). En échange de frais d’abonnement mensuel oscillant entre 20$ et 35$, vous obtenez un accès illimité à près de 4000 cours en ligne traitant d’administration, de design, de technologie, etc. Les « professeurs » sont choisis par Lynda, qui vous promet une offre de contenu réalisée par des experts passionnés.

2. Skillshare

Skillshare se veut une communauté vidéo du partage du savoir – les membres peuvent à la fois créer et consommer du contenu. Le concept est assez convivial. Selon Skillshare, tout le monde peut enseigner. L’abonnement mensuel coûte environ 10$ par mois et comprend l’accès illimité à 1456 cours en ligne donnés par des « créateurs passionnés ». Vous pouvez aussi être rémunéré pour enseigner en fonction du nombre d’étudiants qui s’inscrivent à votre cours !

3. E-180

E-180 est un site Web québécois qui a la forme d’un Airbnb du savoir sans frais. La plateforme vous permet de « magasiner » sur une carte des gens qui sont prêts à vous apprendre quelque chose. Vous pouvez par la suite leur écrire pour les rencontrer. L’objectif est de faciliter la prise de contact pour l’apprentissage par les pairs. E-180 travaille présentement sur une application mobile qui proposera des interactions dans les bibliothèques, les universités, les aéroports, les trains, les cafés, etc. À suivre!


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JEUNE ET INSPIRÉE

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L’INNOVATION EST DANS LA RUE. VA JOUER DEHORS! Assis confortablement dans mon bureau d’une tour du centre-ville, j’attends toujours le fameux « Eurêka! », cette étincelle souvent associée à l’innovation et à la créativité. Or, il ne se passe rien, il ne vient pas. Pourquoi? Parce que dans mon métier, celui des conseils en gestion, l’innovation passe par l’interaction avec les autres, avec ceux qui osent, avec ceux qui nagent à contre-courant et qui n’ont pas froid aux yeux. Bienvenue dans la rue.

PIERRE-OLIVIER TREMBLAY DIRECTEUR, CONSEILS MANAGEMENT STRATÉGIQUE

La capacité à créer et à innover est un défi à relever au quotidien, à l’interne comme auprès de mes clients. Concrètement, j’accompagne les organisations aux prises avec des défis de toutes sortes et qui veulent se transformer, se réorganiser et changer. Je suis quelqu’un de curieux au départ. J’aime fouiller pour mieux comprendre. En creusant, je découvre rapidement mes propres limites, et c’est là que le désir de sortir du cadre et d’aller vers les autres prend le dessus. Il existe un certain frisson associé à la découverte qui rend les choses plus intéressantes. UNE IDÉE, ÇA SE TRAVAILLE… EN ÉQUIPE Pendant ma maîtrise en gestion aux HEC Montréal, j’ai eu la chance de côtoyer des gens qui allaient rapidement devenir mes mentors et qui m’ont enseigné que la créativité et l’innovation riment avec rigueur et travail… beaucoup de travail. Laurent Simon et Patrick Cohendet, professeurs et codirecteurs de MOSAIC (pôle de recherche spécialisé en management de l’innovation et de la créativité), m’ont transmis l’intérêt et la passion que j’ai aujourd’hui pour mon emploi, mais ils m’ont surtout placé devant la dure réalité : un individu seul arrive très rarement à générer et à mettre en œuvre des nouvelles idées; le processus en soi est social. S’entourer de gens aux profils et aux compétences variés est une première étape pour commencer à faire et à voir les choses d’un œil différent. DANS « SORTIR DU CADRE », IL Y A LE MOT « SORTIR »… Je m’inspire beaucoup de microentreprises de Montréal avec lesquelles je travaille, et qui ont de grands besoins, mais peu de moyens. Par exemple, je m’implique dans des mini-projets pro bono et j’offre mes conseils à des startups issues de différents réseaux. Je soutiens présentement un OSBL, Espacestemps, qui souhaite

déployer une nouvelle plateforme d’affichage numérique culturel intelligent dans nos bibliothèques et autres lieux de savoir au Québec. Je le fais bien sûr pour aider, mais aussi pour apprendre et rapporter des idées nouvelles dans mon quotidien et dans mes mandats. De plus, en participant à des événements comme C2 Mtl ou Je fais Montréal, je tente de générer des échanges et de mieux comprendre où nous en sommes en tant que société, en faisant toujours le lien avec mon travail, mes projets et mes aspirations. Les nouvelles idées se trouvent au carrefour de ces échanges. Elles m’aident à faire évoluer mes manières de faire et de penser la gestion.

« En creusant, je découvre rapidement mes propres limites, et c’est là que le désir de sortir du cadre et d’aller vers les autres prend le dessus. » FACILE À DIRE. PAS FACILE À FAIRE! S’investir ainsi n’est pas une mince affaire. Le quotidien nous rattrape et nous rappelle à l’ordre : objectifs à atteindre, mandats prioritaires, clients à rencontrer, etc. Techniquement, je n’ai pas le temps de m’impliquer comme je l’aimerais. Je prends le temps. J’en fais une priorité. Je sais que le retour sur investissement sera grand. Le quotidien est imprévisible et les gens qu’on croise sur son chemin sont surprenants. Vous ne me croyez pas? Essayez. Allez jouer dehors un peu, il y a plein d’idées qui vous attendent!

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Plus d’une trentaine de millions d’étudiants fréquentent déjà cette méga-université planétaire. Chaque jour, une armée estudiantine aussi importante que la population canadienne quitte le réel pour plonger dans ce vaste monde virtuel du savoir. Coursera, edX, Udacity, Académie Khan : ces plateformes virtuelles qui partagent leur savoir gratuitement ou à un coût dérisoire font saliver ceux et celles qui ont soif d’apprendre. Inspiro vous propose une incursion dans cet univers aussi alléchant que méconnu. Par Francis Halin


Peut-être avez-vous déjà entendu parler des MOOC (Massive Open Online Courses), ces cours en ligne ouverts à tous. Peut-être êtes-vous déjà inscrit à un de ces cours en ce moment ou envisagez-vous de le faire quand vous aurez du temps libre. Après tout, qui n’est pas séduit par la formule de HarvardX, produit de la célébrissime institution, ou ne rêve pas de suivre un cours au Massachusetts Institute of Technology (MIT), gratuitement ou presque? Qui ne brûle pas d’envie de fréquenter les bancs de l’Université Stanford grâce à la plateforme Coursera, et ce, dans le confort de son foyer? Ces dernières années, l’offre des cours en ligne s’est à ce point métamorphosée que certains les qualifient déjà de mastodontes de demain. COURS GRATUITS PAYANTS 50 milliards de dollars. Ce sera le montant total du marché mondial de la formation en ligne en 2016, selon la plateforme d’apprentissage en ligne Docebo mise de l’avant par la TÉLUQ, qui note aussi qu’entre 2012 et 2016, ce marché a connu une hausse annuelle de près de 8%. Mais attention. Il ne faut pas confondre MOOC et cours en ligne. « Les gens font parfois l’amalgame entre MOOC et éducation en ligne, le premier étant une forme spécifique du second. Les MOOC sont ouverts : tout le monde peut s’y inscrire et il n’y a aucun processus d’admission et aucun frais de scolarité », tient à rappeler d’emblée Robert McGuire, fondateur de MOOC News and Reviews. En clair, les MOOC sont une forme de cours en ligne. Mais tous les cours en ligne ne sont pas des MOOC, insiste le consultant en marketing spécialisé en entreprises et en technologies de l’éducation. CROISSANCE DES COURS EN LIGNE DANS LE MONDE

DRÔLE DE BIBITTE « Il y a quarante ans, nous étions une bibitte à part, c’était expérimental. Nous sortions de nulle part et nous détonnions dans le paysage. Nous étions des précurseurs! », affirme avec fierté Nathalie Letendre, directrice des communications et des affaires publiques à la TÉLUQ. « Le mode d’enseignement a évidemment évolué au fil du temps. Les MOOC sont un autre concept complètement. Ils sont apparus dans les années 2008-2009 et avaient pour but de donner un accès libre aux connaissances de haut niveau », explique Elena Laroche, directrice du soutien à l’enseignement à la recherche et aux partenariats à la TÉLUQ. L’institution n’offre que deux MOOC en ce moment : « Conciliation travail-famille : défis et solutions » et « Introduction à l’histoire politique du Québec ».

« Il y a quarante ans, nous étions une bibitte à part, c’était expérimental. Nous sortions de nulle part et nous détonnions dans le paysage. Nous étions des précurseurs! » Thierry Karsenti, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l’information et de la communication en éducation regrette le manque d'innovation de la première université du Québec à distance. « Ils ont des programmes très intéressants et pointus, mais ils préfèrent résister à l’innovation. Ils font encore des cours avec du papier et des crayons! Si elle résiste encore longtemps, elle va finir par mourir ». Selon lui, l’avenir des cours en ligne passe notamment par les alertes que nous recevons sur nos téléphones portables.

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Source : TELUQ, Une université ouverte sur le monde, mai 2015

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MARKETISEZ-MOI Bien ancrés dans leur temps, les MOOC sont, quant à eux, l’illustration parfaite de l’éducation à l’ère de l’identité qui se forge de plus en plus dans le monde électronique. « Les MOOCS sont des marchandises. Ils sont du marketing », lance Mariane Sawan, doctorante en science, technologie et société à l’UQAM. « Les entreprises proposent des cours en ligne gratuitement pour bâtir leur image de marque, trouver de nouveaux clients et fidéliser leurs anciens », explique Robert McGuire. Selon lui, les MOOC sont comme les guides gastronomiques Michelin, lesquels étaient conçus à l’origine par le fabricant de pneus pour attirer de nouveaux clients. « Je pense que nous allons commencer à voir une stratégie similaire “de marketing de contenu” qui utilise des cours en ligne », estime-t-il. Mariane Sawan abonde dans le même sens : « Tous le disent d’ailleurs très ouvertement : “nous sommes des entreprises”. Consultez leur site web, vous verrez qu’ils participent à cette aventure à des fins d’expérimentation et d’études scientifiques portant sur le comportement des étudiants en ligne », note-t-elle au passage. Rats sociaux « De nos jours, les étudiants sont de véritables rats de laboratoire », admet en riant Mariane Sawan. « Les universités qui offrent des MOOC scrutent de près le comportement des étudiants en ligne. À quelle fréquence ceux-ci changent-ils de page? Cliquent-ils sur les pubs ou non? Lesquelles, à quel moment et pourquoi? », constate la future docteure, qui se passionne pour la question. Les universités ont tout avantage à emmagasiner le plus d’informations possible sur leurs étudiants afin de mieux ajuster leur offre. « L’Université Harvard est fantastique. Elle a décidé de partager ses taux de succès. Or, dans certains cours, ils sont de moins de trois pourcent! C’est peu quand on pense aux moyens financiers dont dispose l’institution », observe pour sa part Thierry Karsenti, qui salue la transparence de l’institution. Si un million d’étudiants se lancent dans l’aventure des MOOC de Harvard, ils sont pourtant moins de 10% à se rendre à la moitié du cours… et moins de 5% à le finir! D’où l’importance d’adapter les MOOC aux besoins des étudiants et, surtout, de bien les accompagner.

Hologramme 101 Aux États-Unis, l’Université Arizona State s'apprête à franchir un pas que plusieurs observateurs qualifient déjà d’historique. Dès l’automne 2016, l’établissement d’enseignement supérieur permettra à ses étudiants d’effectuer leur première année universitaire à l’aide de cours en ligne hébergés par la plateforme edX. Baptisée « The Global Freshman Academy », cette première cohorte d’étudiants pouvant se faire créditer leurs cours déjà effectués a été à la fois saluée et critiquée dans le monde universitaire.

Pour autant, les étudiants pourront-ils bientôt éviter de se présenter en classe et faire leur formation complète à distance? Mariane Sawan pense que non : « Seul le modèle hybride va marcher ». Pour Stéphane Villeneuve, professeur au département de didactique de la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM, rien ne pourra remplacer l’interaction humaine. « Je peux imaginer des hologrammes donnant l’illusion d’une présence quasi réelle. Ça peut se développer comme ça… mais en même temps les gens ont besoin de contacts sociaux. L’accompagnement est l’un des facteurs les plus importants en formation à distance. Bref, nous ne savons pas vraiment encore si ces nouveaux types de formation vont vraiment révolutionner la façon dont nous apprenons», conclut-il. Il estime enfin que ces cours correspondent à la formation à distance comme on le faisait autrefois. La seule différence, c’est l’audience : «Oui, 50 000 à 100 000 étudiants peuvent bien s’inscrire à un seul cours. Mais il y en aura toujours qui ne le suivront pas ou qui l’abandonneront après deux ou trois séances ». Beaucoup d’abandons certes. Mais 5% de 100 000 étudiants représentent tout de même 5 000 étudiants… un chiffre qui ferait rêver n’importe quel professeur qui peut difficilement imaginer avoir autant d’étudiants dans une seule carrière universitaire.

Mort à l’éducation « Je ne crois pas en l’éducation, je crois à l’apprentissage », affirme Richard Saul Wurman, cofondateur des conférences TED (pour écouter l’intégralité de l’entretien exclusif accordé à Inspiro, rendez-vous au inspiromedia.ca /ted). « L’éducation, c’est aller du haut vers le bas. L’apprentissage, c’est aller du bas vers le haut », tranche-t-il. Le penseur des conférences TED déplore que le système d’éducation actuel soit fondé « sur des tests qui encouragent souvent la mémoire rapide et l’oubli instantané ».


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Saviez-vous que ? - Environ la moitié des universités québécoises ont créé ou sont en train de créer quelques Massive Open Online Courses (MOOC). - À l’extérieur du Québec, la formation à distance est souvent conçue comme un moyen de contribuer à relever les défis liés au financement des universités.

Cours sans frontières Là où les MOOC sont les plus prometteurs, c'est pour les pays en développement. « Pour ces pays, ce type de formation accessible est très intéressant. Même si ces cours ne sont souvent pas encore crédités, ils éduquent les sociétés qui sont par la ensuite mieux informées », assure Stéphane Villeneuve, enseignant à l’UQAM. « Le MIT et Harvard sont en licence libre (ce que l’on appelle dans le jargon sous licence Creative Commons), leurs cours sont donc pensés pour être partagés pour tout le monde », affirme le titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l’information et de la communication en éducation, Thierry Karsenti. Il cite en exemple certains étudiants africains qui bénéficient de cette accessibilité et de cette gratuité. Certains n’hésitent pas à mettre

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sur leur profil LinkedIn les cours qu’ils ont suivis au sein des grandes universités, ce qui évidemment les avantage énormément lors de leur recherche d’emploi. Une culture de la démocratisation du savoir qu’on ne retrouve pas encore ici, remarque-t-il. « Je ne veux pas être méchant, mais regardez les MOOC des HEC Montréal. Regardez de près leur copyright. Vous verrez qu’il ne s’agit pas du tout de gratuité! Il est écrit clairement que tout ce qu’ils utilisent leur appartient exclusivement…», déplore-t-il. Ira-t-on vers un réel partage des connaissances grâce aux MOOC ou bien assisterons-nous plutôt à une marketisation grandissante du savoir au profit des images de marque des universités les plus prestigieuses du monde? Gageons que nous n’avons pas fini d’entendre parler de ces fameux MOOC.

Saviez-vous que ? Qu’ont en commun Battushig Myanganbayar (Mongolie), Amol Bhave (Inde) et Taha Tariq (Pakistan)? Ce sont de véritables génies que s’arrachent les plus prestigieuses universités américaines grâce aux MOOC. À l’âge de quinze ans, Battushig s’inscrit au premier MOOC du MIT. Il étudie à partir de chez lui, à Oulan-Bator, capitale mongole où il réside. Résultat : il obtient la note maximale de ce cours de deuxième année portant sur les circuits et l’électronique. Le MIT et l’Université Harvard l’invite ensuite à venir les visiter… À 17 ans, il développe une technologie qui attire l’attention du MIT, qui s’empresse de lui offrir une place d’étudiant… Amol Bhave obtient quant à lui 97 % dans le même MOOC que Battushig. Résultat : il a lui aussi sa place au sein de la prestigieuse institution. Enfin, Taha Tariq, qui a suivi un cours en ligne portant sur la poésie, a été admis à la très renommée Université de Pennsylvanie grâce à son immense talent artistique.

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On associe généralement les drones aux engins volants sans pilote de l’armée américaine qui pratiquent des frappes chirurgicales en Irak ou en Afghanistan. Pourtant leur utilisation a aujourd’hui largement dépassé le domaine militaire. De plus en plus d’entreprises ou d’organisations s’en servent, par exemple pour enrichir leur offre et donner un nouvel élan à leur plan d’affaires. Les versions « loisir » ont également de plus en plus la côte auprès du grand public. Le drone est devenu un compagnon de jeu incontournable pour les amateurs de sports extrêmes qui souhaitent garder une trace vidéo de leurs exploits. Un succès qui donne à penser qu’ils seront nombreux aux pieds des sapins de Noël en 2015. Par Carine Elkouby

UN MARCHÉ QUI DÉCOLLE Depuis quelques années, le marché des drones commerciaux connaît une croissance sans relâche. Sous cette catégorie, il faut distinguer, d’une part, les drones utilisés par des entreprises à des fins professionnelles et d’autre part, les appareils vendus au grand public pour les loisirs. Ce qui différencie ces deux catégories d’appareils, en dehors de leur usage, c’est principalement leur taille, leur poids ainsi que leur autonomie en vol. Bref, un ensemble de capacités techniques qui s’accompagnent ou pas d’une autorisation de voler (voir notre encadré sur la réglementation). Les plus petits drones tiennent dans la paume d’une main. Ils coûtent moins de 100 dollars, mais à ce prix là, ils ressemblent à s’y méprendre à un jouet pour enfant. Les

appareils pouvant rapporter des images sont équipés de moteurs plus puissants leur permettant de supporter des batteries plus performantes et une caméra ou un appareil photo intégré. Les capacités techniques augmentent généralement avec la taille des drones. Pour quelques centaines de dollars, on en trouve sur le marché qui permettent de rapporter des séquences vidéo d’une dizaine de minutes ou bien de réaliser des « dronies » offrant des angles de prise de vue plus originaux que les selfies traditionnels. Pour les amateurs plus exigeants, il faut débourser au moins 1500 dollars pour un drone qui permet de fixer une caméra ou un appareil photo semiprofessionnel équipé d’un stabilisateur d’images. Tous se pilotent généralement au moyen d’une radiocommande plus ou moins

sophistiquée, avec écran ou non. Certains modèles peuvent même se téléguider via une application téléchargeable sur un cellulaire ou une tablette, ou encore effectuer un trajet programmé grâce à un ordinateur de bord et un GPS intégré. « DES YEUX DANS LE CIEL » C’est dans le monde civil que les drones ont effectué la percée la plus visible ces dernières années. Plusieurs organismes publics ou entreprises privées les utilisent pour des missions de surveillance. Les agriculteurs, par exemple, s’en servent pour observer l’évolution de leurs cultures et le maintien en bon état de fonctionnement de leurs installations. Propagation d’un parasite ou encore bris du système d’irrigation : les images rapportées par les drones permettent d’avoir une vision


d’ensemble des parcelles qui peuvent s’étendre sur plusieurs hectares. Le drone devient ainsi un assistant précieux permettant aux agriculteurs de gagner du temps et d’optimiser leurs interventions. C’est un moyen plus flexible et finalement moins couteux. Une fois l’appareil acheté, les producteurs peuvent l’utiliser quand bon leur semble et autant de fois qu’ils le désirent. De même, cette nouvelle technologie sait se mettre au service de l’environnement de multiples façons. Les municipalités l’utilisent pour surveiller les zones protégées dépendantes de leurs communes. Au Japon, l’agence chargée de la surveillance de l'énergie atomique a développé un drone capable de mesurer la radioactivité de Fukushima, évitant ainsi d’exposer inutilement un personnel humain. Du côté des organisations de défense de l’environnement, le drone est parfois utilisé pour rapporter des images de sites sensibles et les dénoncer : déversement de produits chimiques dans des rivières, épandage sauvage sur certaines exploitations agricoles, etc. Dans sa lutte contre la chasse aux baleines, l’ONG Sea Shepherd dispose d’un ensemble de moyens matériels pour traquer et localiser les baleiniers japonais en fuite. Après les navires et les hélicoptères, l’organisation possède depuis quelques années deux drones. « Grâce à ces drones, nous avons un avantage que nous n’avions pas jusque-là : des yeux dans le ciel », reconnaît Paul Watson, le fondateur de Sea Shepherd. BUSINESS IS BUSINESS En dehors de ces missions de surveillance, la publicité a également su tirer parti de ces engins volants. Le concept porte même déjà un nom : le drone-vertising. Il s’agit d’atteindre le consommateur là où il ne s’y attend pas et de le surprendre. Mais ce type d’opération pose la question de l’intrusion dans la vie privée et de ses limites.

Moins intrusif la livraison par drone. C’est le géant américain Amazon qui le premier a ambitionné de mettre au point ce service, en développant un pôle de recherche en la matière. Amazon avait alors précisé être capable de faire voler des drones à plus de 80 kilomètres par heure tout en portant jusqu'à 2,2 kilogrammes de marchandises. Mais l’entreprise se heurte à l’instance de régulation de l’espace aérien américain qui ne l’autorise pas encore à faire ses tests en plein air. Toujours au stade de la recherche, Facebook réfléchit à un moyen d’utiliser les drones afin d’apporter internet dans des régions du globe qui n’y ont pas accès. L’idée est de se servir des drones comme autant d’antennes relais. Il est question ici d’un prototype, fonctionnant à l’énergie solaire, et possédant une envergure similaire à celle d’un Boeing 737! ÇA TOURNE! C’est évidemment du côté de l’industrie cinématographique que les drones font le plus recette. Paul Hurteau, associé et directeur de la photographie chez Vidéo MTL, a eu une bonne intuition il y a quatre ans en développant une expertise dans ce type de prise de vue. « Au début, les gens voyaient ça comme un jouet. Mais maintenant, compte tenu du matériel que nous embarquons, il nous faut un permis de Transport Canada à chaque vol », souligne-t-il. Le principal avantage du drone par rapport aux autres moyens de prise de vue aérienne, comme l’hélicoptère ou la grue, c’est sa fluidité complète et son silence. Le drone permet aussi de se rapprocher beaucoup plus de ce qui est filmé et de bouger n’importe où dans l’espace. Ces avantages se révèlent très clairement dans les scènes de poursuite par exemple. Face à la demande grandissante, les fabricants se sont mis à développer des caméras spéciales pour les drones. Et le métier d’opérateur de drone est désormais

reconnu par la profession. « On le voit de plus en plus dans les génériques des films », précise Paul Hurteau. Pour ce directeur de photographie chevronné, cinéma et drones vont continuer à faire bon ménage encore longtemps. « Les technologies avancent à une vitesse folle dans ce domaine. Les drones sont désormais de plus en plus légers, de plus en plus autonomes. On sait maintenant comment les stabiliser et assurer non seulement la sécurité du vol, mais aussi celle des équipements. Et puis, du côté des caméras, c’est la même évolution. Des caméras de plus en plus petites offrent une qualité exceptionnelle. Les possibilités sont immenses ».

QUE DIT LA LOI ? Le Canada a mis en place depuis 1996 une réglementation en matière de drone qui est régie par le Règlement de l’aviation canadien (RAC). Si vous possédez un drone pour vos loisirs, pas besoin d’autorisation pour le faire voler à moins que son poids excède 35kg. En revanche, si vous en utilisez un à des fins commerciales, là, vous devez soumettre une demande à Transports Canada pour obtenir un Certificat d’opérations aériennes spécialisées (COAS). Ce type de certificat est nécessaire pour chaque vol et est délivré en fonction du type d’appareil, des équipements que vous embarquez, de la nature du vol et bien évidemment des paramètres de sécurité que vous devez respecter. Tous les utilisateurs de drones sont par ailleurs soumis aux lois municipales, provinciales et territoriales, notamment celles qui encadrent le respect de la vie privée.

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Vous souvenez-vous de la dernière longue conversation que vous avez eue avec votre téléphone cellulaire? Vous avez probablement jonglé avec le combiné d’une oreille à l’autre plusieurs fois durant l’appel, celles-ci devenant de plus en plus chaudes. C’est normal, l’élévation thermique des tissus étant un effet prouvé des champs électromagnétiques émis par les téléphones. Certains chercheurs croient cependant que cette chaleur ne serait que la pointe de l’iceberg. Nos téléphones cellulaires sont-ils dangereux ? Par Colin Côté-Paulette

MOMENTS IMPORTANTS

2001 Le Centre international de recherche sur le cancer (IARC), qui relève de l’Organisation mondiale de la santé, catégorise les radiofréquences de potentiellement cancérigènes (B2). Les radiofréquences sont émises par les antennes de radio par exemple.

2011 Ce sont au tour des champs électromagnétiques d’être catégorisés B2 par le IARC.l’accès à ses renseignements.

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QU’EST-CE QUE LES CHAMPS ÉLECTROMAGNÉTIQUES? Les champs électromagnétiques (CEM) sont les ondes créées par des variations de voltage. Ils apparaissent lorsque le courant circule. Bien qu’ils soient non perceptibles par l’œil humain, les CEM sont partout dans notre environnement. Concrètement, ils peuvent prendre la forme d’un orage électrique, ou bien du nord magnétique guidant l’aiguille d’une boussole par exemple. Ceux-ci représentent des CEM d’origine naturelle. Plusieurs inventions humaines, tels les rayons X, les antennes de radio ou de télévision et, plus récemment, les téléphones mobiles, créent et émettent des CEM supplémentaires, d’origine humaine cette fois. On mesure les CEM par leur fréquence et leur longueur, deux notions indissociables. On ne devrait donc pas s’étonner de lire « On vous envoie plus que des ondes positives » sur le panneau publicitaire d’une entreprise de téléphonie cellulaire dans le métro. Si votre téléphone vous transmet bel et bien des ondes, il reste cependant à examiner si ces dernières sont positives.

2014 Le Code de sécurité 6, qui détaille les standards d’expositions aux CEM par Santé Canada, est révisé par la Société royale canadienne. La révision crée une polémique, notamment à cause de l’implantation de plus en plus fréquente de réseaux sans fil publics. L’organisme Canadians for Safe Technology (C4ST) mène une importante mobilisation pour que certaines commissions scolaires de Colombie-Britannique interdisent les réseaux sans fil dans des écoles primaires et secondaires.

2015 Un important panel de scientifiques demande à l’Organisation mondiale de la santé de reconnaître officiellement l’électrosensibilité comme maladie lors du 5e Appel de Paris.

QUEL EST L’IMPACT DE L’EXPOSITION AUX CHAMPS ÉLECTROMAGNÉTIQUES? La communauté scientifique est hautement polarisée quant aux effets d’une exposition prolongée aux CEM. D’un côté, une panoplie d’experts sont préoccupés par les effets à long terme des ondes en question. Plusieurs médecins et chercheurs affirment même certaines formes de cancers, ainsi que la leucémie infantile serait en grande partie due à celles-ci. L’oncologiste suédois Lennart Hardell est l’un des chefs de file de ce groupe au sein de la communauté scientifique. Pour lui, les standards et limites d’exposition fixés par les gouvernements ne seraient pas suffisants et ne tiendraient pas compte de toutes les recherches effectuées sur le sujet. De l’autre côté, plusieurs chercheurs réfutent ces conclusions, affirmant que la cause principale du cancer est avant tout l’âge et que la maladie ne serait pas en hausse présentement dans le monde. Ils ajoutent que bien souvent, ce serait une combinaison de facteurs, comme l’alimentation, le bagage génétique ainsi que le mode de vie qui provoqueraient les maladies. Pour les scientifiques inquiets par rapport aux effets à long terme des CEM, la portion de la communauté qui ne l’est pas serait à la solde des grandes entreprises en télécommunications ainsi que d’organismes gouvernementaux, comme Industrie Canada et Santé Canada par exemple.


Décryptage

COMMENT PUIS-JE ÉVITER D’ÊTRE EXPOSÉ AUX CHAMPS ÉLECTROMAGNÉTIQUES? Plusieurs trucs simples permettent d’éviter une exposition permanente aux CEM. L’idée est de protéger votre logement des ondes, puisque vous y passez probablement la moitié de votre temps (au moins pour dormir). Voici les principales recommandations des experts: • • • • • • • •

Éliminer les sources d’ondes à la maison Ne pas avoir de réseau sans fil et de téléphone sans fil (tout filer) S’il vous sert de réveille-matin, mettre votre téléphone en mode avion durant la nuit Fermer le WiFi et le Bluetooth de votre téléphone lorsque vous n’en avez pas besoin Garder toujours une distance avec son téléphone cellulaire et son corps. Avec un étui par exemple Parler avec une oreillette ou des écouteurs, pour ne pas coller le combiné contre son oreille Ne pas acheter de téléphone cellulaire à des enfants de moins de douze ans Si possible, ne pas posséder de téléphone cellulaire

RECOMMANDATIONS AUX UTILISATEURS DE IPHONE Si les CEM ne sont pas dangereux, certaines entreprises les prennent toutefois au sérieux au niveau des clauses légales. Dans le guide d’utilisation du iPhone 5, on peut lire: « Pour réduire votre exposition à l’énergie radiofréquence, utilisez le mode mains libres de votre appareil à l’aide du haut-parleur intégré, des écouteurs fournis ou d’autres accessoires similaires. Transportez votre iPhone à une distance d’au moins 5 mm de votre corps afin de veiller à ce que les niveaux d’exposition restent aux niveaux testés ou soient inférieurs à ceux-ci. » QU’EST-CE QUE L’ÉLECTROSENSIBILITÉ? L’électrosensibilité ou l’hypersenbilité électromagnétique s’apparente à une nouvelle vague de maladies reconnue dans certains pays comme l’hypersensibilité environnementale. Les gens diagnostiqués comme étant électrosensibles seraient beaucoup plus affectés que

la moyenne de la population par les CEM. Bien que certains experts affirment que 3% des Canadiens seraient atteint d’électrosensibilité, la maladie n’est pas reconnue officiellement au Canada. Elle l’est cependant en Allemagne, en Autriche de même qu’en Suède. SYMPTÔMES D’UNE PERSONNE ATTEINTE D’ÉLECTROSENSIBILITÉ: • Maux de tête • Système immunitaire moins puissant • Épilepsie • Étourdissements • Troubles de comportement chez les jeunes • Angoisse • Trouble du sommeil L’INDUSTRIE DES TÉLÉCOMMUNICATIONS EN CHIFFRES À l’heure actuelle, les télécommunications forment l’une des industries les plus importantes de l’économie canadienne. De plus, les télécommunications sont typiquement le genre d’industrie qui favorise le développement et la compétitivité entre les autres industries. 22.4 MILLIARDS DE $ APPORT ÉCONOMIQUE TOTAL DE L’INDUSTRIE CANADIENNE DU SANS FIL 2,5MILLIARDS DE $ LES EXPLOITANTS DE RÉSEAUX SANS FIL CANADIENS POUR LA SEULE ANNÉE 2013 28,4 MILLIONS NOMBRE D’ABONNÉS AU SANS FIL AU CANADA 2 MILLION DE KM2 ZONE DESSERVIE PAR LES RÉSEAUX SANS FIL AU CANADA 99% POURCENTAGE DE LA POPULATION CANADIENNE QUI DISPOSE D’UN ACCÈS AUX SERVICES SANS FIL Source : Association canadienne des télécommunications sans fils, 2013

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INCOMPRÉHENSIONS À ÉCLAIRCIR AU SUJET DE VOTRE DOSSIER DE CRÉDIT Saviez-vous qu'un mauvais dossier de crédit pourrait vous coûter l'emploi de vos rêves, vous empêcher de louer LE super appartement du coin ou même nuire à un projet de démarrage d'entreprise ? Par Marie-Christine Daignault, Mouvement Desjardins

La plupart des étudiants et des jeunes travailleurs utilisent largement les produits de crédit, mais bien peu en connaissent le fonctionnement et, surtout, les retombées de leur utilisation dans leur vie courante de consommateurs.

Desjardins et TransUnion s'unissent pour offrir aux détenteurs des cartes de crédit Juste pour étudiant âgé de 18 à 25 ans l'accès à la fiche et au pointage de crédit gratuitement deux fois par année sur le site Internet de TransUnion.

Voici 5 incompréhensions expliquées qui gagnent à être mieux comprises.

4. 79 % ne savent pas comment contester une entrée dans leur dossier de crédit. Toutes incongruités, incompréhensions ou erreurs flagrantes doivent être signalées rapidement directement auprès des agences d'évaluation pour rectifier la situation. Il est aussi possible de demander conseil à un organisme de protection du consommateur, comme Option consommateurs.

1. 50 % des Canadiens ignorent les facteurs qui influencent leur cote de crédit. Ce qui aide : • Payer ses factures et les soldes de carte de crédit dans les délais prévus. • Emprunter seulement les montants nécessaires, selon votre capacité de remboursement. • Rembourser ses emprunts à temps et le plus rapidement possible. • Ne pas utiliser tout votre crédit disponible. Ce qui nuit : • Retards et défauts de paiements. • Contraventions ou paiements d'amendes. • Chèques sans provision. • Demandes répétées de crédit ou d'augmentation de son crédit.

5. 85 % des Canadiens n'ont jamais demandé à voir leur dossier de crédit. Consulter son dossier de crédit au moins 2 fois par année diminue les risques de vol d'identité et de fraude. Vous pouvez voir s'il y a eu des demandes dont vous n'êtes pas à l'origine et faire corriger des erreurs, s'il y a lieu. Découvrez le webzine Coopmoi au desjardins.com/coopmoi, une source d'information pour prendre de meilleures décisions financières.

2. 58 % ne savent pas comment obtenir une copie de leur dossier de crédit. Vous pouvez obtenir votre dossier de crédit en ligne, par la poste, au téléphone ou en personne en communiquant avec une agence d'évaluation du crédit comme TransUnion Canada. 3. 65 % ne savent pas si une demande pour le dossier de crédit est gratuite ou non. Gratuit pour obtenir votre fiche de crédit en version papier. L'état de compte présente les types de crédit, leurs limites et les soldes, les requêtes récentes et certains renseignements personnels, comme l'adresse. Des frais sont exigés pour obtenir votre pointage de crédit. Le détenteur peut voir son pointage en comparaison avec la moyenne canadienne, avoir des explications sur la façon dont le pointage est calculé et voir les facteurs qui influencent son pointage (personnalisés pour chacun).

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LES POMMES

S’INVITENT À TABLE

Fruit idéal pour faire le plein de vitamines cet automne, la pomme se cuisine aussi bien en plat salé que sucré. Qu’elle soit croquante ou juteuse, la pomme se révèle un accompagnement de choix pour mettre en valeur des ingrédients inédits. Inspiro est allé à la rencontre de deux chefs qui font rayonner leur ville, Trois-Rivières et Sherbrooke, et qui nous proposent des recettes appétissantes à base de pommes. Par Daphnée Hacker-B

MOUSSE DE FOIE DE VOLAILLE AU CIDRE DE GLACE

TARTE DE BOUDIN AU BEURRE DE POMMES

Par SAMUEL LEMIEUX Chef Le Buck Traiteur, Trois-Rivières

Par CHARLES-EMMANUEL PARISEAU Chef O Chevreuil, Sherbrooke

C’est dans l’Ouest canadien que Samuel Lemieux découvre sa passion pour la cuisine du terroir, en 2009. Il atterrit ensuite à Montréal, où il travaille aux côtés de Pierre Lavallée, chef au restaurant L’Arrivage du Musée de la Pointe-à-Callière. Parallèlement, le jeune chef développe son propre service de traiteur, qui fournit notamment l’émission télévisée Belle et Bum. Avec son acolyte et ami de longue date, Alexandre Labrie, il décide de rentrer dans sa ville natale, Trois-Rivières, pour y lancer le service de traiteur Le Buck. «Même si la compétition est forte, on a réussi à s’imposer. Les gens apprécient notre cuisine créative axée sur les produits locaux», explique-t-il, ajoutant du même souffle qu’un restaurant ouvrira bientôt au centre-ville. D’ici là, il suggère une entrée de type apéro qui séduira vos convives! Pour : 6 personnes Temps de préparation et cuisson : 45 minutes INGRÉDIENTS 250 g de foie de volaille – 40 g d’échalote française – 1 gousse d’ail – 2 branches de thym - 2 pommes vertes – 100 ml de crème 35 % (à fouetter) - 50 g de beurre fondu – 1 feuille de gélatine - 75 ml de cidre de glace – 20 ml de sirop d’érable PRÉPARATION 1. Idéalement, faire tremper les foies de volaille dans le lait 24 h à l’avance (le lait ôtera le goût de fer). Éponger les foies, les assaisonner puis les saisir à feu maximum. Retirer de la poêle pour ne pas les faire trop cuire. 2. Ajouter immédiatement les échalotes, l’ail et le thym. Les faire bien suer et ensuite déglacer avec la moitié du cidre et réduire à sec. Entre temps, faire gonfler la gélatine dans l’eau froide. 3. Avec un malaxeur ou un robot culinaire, mélanger tous les ingrédients précédents et ajouter la crème, le beurre fondu, le reste du cidre, le sirop d’érable et la gélatine (égouttée).

Sacré champion de la compétition culinaire télévisée Chopped Canada, Charles-Emmanuel Pariseau a du talent à revendre. Celui qui a fait ses armes aux côtés de Normand Laprise, chef du Toqué!, a aussi été chef exécutif au restaurant Leméac. Il a en outre travaillé en France, auprès de sommités comme Alain Passard et Émile Jung. À l’âge de 37 ans, l’envie lui prend d’ouvrir son restaurant. «La ville de Sherbrooke est en pleine ébullition, elle m’a semblé être l’endroit parfait pour m’installer», dit celui qui a grandi à Terrebonne. Il y a un an, il a mis sur pied la taverne américaine O Chevreuil. On y retrouve un menu succulent et festif, conforme à l’atmosphère qui y règne. Le chef nous propose un beurre de pommes pour accompagner un plat trop souvent boudé par les Québécois : le boudin!

Pour : 6 personnes Temps de préparation et cuisson : 30 minutes INGRÉDIENTS 2 échalotes ciselées finement – 25 ml huile d’olive - 20 ml de beurre - 4 pommes Honey Crisp en julienne - 20 ml d’huile de truffe - Un fond de pâte feuilletée de 30 cm x 20 cm – 18 tranches de boudin (900 g) - 100 g de feuilles de roquette -150 g de fromage Comtomme (ou cheddar fort ou Oka) PRÉPARATION 1. Dans une grande poêle, à feu moyen, faire fondre le beurre avec l’huile. Incorporer l’échalote et cuire 15 minutes en remuant. Incorporer les juliennes de deux pommes et cuire encore 10 minutes, jusqu’à ce que le tout soit bien caramélisé. Retirer du feu, compléter avec l’huile. Réserver. 2. Préchauffer le four à 400 oF. Sur une plaque à pâtisserie, étaler la pâte congelée sur un papier parchemin. Étaler le beurre de pommes sur la pâte, puis y disposer harmonieusement le boudin.

4. Une fois le mélange bien homogène, le passer dans un tamis le plus fin possible afin d’obtenir une mousse bien lisse.

3. Mettre au four 20 minutes sur la grille du centre. Ensuite, baisser le four à 325° et continuer la cuisson encore 10 minutes. Retirer du four et de la plaque de cuisson.

PRÉSENTATION : 1. Couler le mélange dans de petits ramequins et réserver au frigo au moins deux heures en recouvrant d’un papier film ou plastique pour éviter que la mousse ne sèche.

PRÉSENTATION : Disposer les juliennes crues des deux autres pommes sur le dessus de la tarte en ajoutant les feuilles de roquettes, les copeaux de fromage et un filet d’huile d’olive.

2. Couper les pommes en petits dés, faire sauter à la poêle et ajouter le tout sur la mousse, avec quelques morceaux de thym.


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