Zut Strasbourg 42

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City magazine

Strasbourg Été 2019

Se jeter à l’eau.


Saison 19-20 Retour à Reims

Didier Eribon | Thomas Ostermeier 21 sept | 1er oct

Banquet Capital

Sylvain Creuzevault 4 | 12 oct

Le Misanthrope

Molière | Alain Françon 16 oct | 9 nov

Architecture

Pascal Rambert 15 | 24 nov

Vents contraires

Jean-René Lemoine 28 nov | 7 déc

Un ennemi du peuple

Henrik Ibsen | Jean-François Sivadier 11 | 20 déc

Item (titre provisoire)

Théâtre du Radeau | François Tanguy 8 | 16 janv

Joueurs, Mao II, Les Noms

Don DeLillo | Julien Gosselin 12 | 19 janv

Nous pour un moment

Arne Lygre | Stéphane Braunschweig 22 | 30 janv

L’Éden Cinéma

© Jean-Louis Fernandez

Marguerite Duras | Christine Letailleur 4 | 20 fév

Le reste vous le connaissez par le cinéma

Martin Crimp | Daniel Jeanneteau 7 | 15 fév

Emmanuelle Béart, actrice associée

Liberté à Brême

Rainer Werner Fassbinder | Cédric Gourmelon 3 | 11 mars

Inflammation du verbe vivre

Wajdi Mouawad 13 | 21 mars

Mont Vérité

Pascal Rambert 25 mars | 4 avril

Nickel

Mathilde Delahaye 27 avril | 7 mai

Berlin mon garçon

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Marie NDiaye | Stanislas Nordey 28 avril | 15 mai


Réalisation : Myriam Commot-Delon / Photo : Alexis Delon / Preview

Les prochaines parutions de Zut

Strasbourg N°43 04 octobre

Lorraine N°24 15 novembre

Rhin Supérieur N°10 29 novembre

Journal Haguenau & alentours N°6 Début décembre

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Zut team

Contri— buteurs

contact@chicmedias.com ou prenom.nom@chicmedias.com www.zut-magazine.com

Rédacteurs

Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Administration et gestion Gwenaëlle Lecointe Rédaction en chef Sylvia Dubost Rédaction en chef Cahier La Table Cécile Becker Directeur artistique Hugues François — Brokism Directrice artistique Cahier Le Style Myriam Commot-Delon Design graphique Clémence Viardot Responsable promotion & partenariats Caroline Lévy Chargée de projets & développement Léonor Anstett

Commercialisation & développement Léonor Anstett +33 (0)6 87 33 24 20 Bruno Chibane +33 (0)6 08 07 99 45 Olivia Chansana +33 (0)6 23 75 04 06 Guy Hassenfratz +33 (0)6 17 90 34 71 Caroline Lévy +33 (0)6 24 70 62 94 Philippe Schweyer +33 (0)6 22 44 68 67

Emmanuel Abela, Nathalie Bach, Cécile Becker, Marie Bohner, Celia Canales Laguna, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Caroline Lévy, Déborah Liss, Corinne Maix, JiBé Mathieu, Antoine Ponza, Gilles Pudlowski, Philippe Schweyer. Stylistes Myriam Commot-Delon Caroline Lévy

Ce magazine trimestriel est édité par chicmedias 12, rue des Poules 67000 Strasbourg +33 (0)3 67 08 20 87 www.chicmedias.com S.à.R.L. au capital de 47 057 euros Tirage : 9000 exemplaires Dépôt légal : juillet 2019 SIRET : 50916928000021 ISSN : 1969-0789

Photographes Jésus s. Baptista Pascal Bastien Christoph de Barry Alexis Delon / Preview Estelle Hoffert Simon Pagès Christophe Urbain Henri Vogt Illustratrice Laetitia Gorsy Retouche numérique Emmanuel Van Hecke / Preview Mannequin Anzhelika / www.upmodels.fr Coiffure Grégory Alcudia / La FabriK + Avila Make-up Maili Nguyen Stagiaires Joachim Bloch Maxence Delval Paula Henry Duflot Rania Esstafa Claire Rebeyrol Eva Windenberger

Impression Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Diffusion Novéa 4, rue de Haguenau 67000 Strasbourg Abonnements abonnement@chicmedias.com

Crédits couverture Veste Rue de Tokyo chez Revenge Hom. Photographe Alexis Delon / Preview www.preview.fr Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequin Anzhelika www.upmodels.fr Coiffeur Grégory Alcudia La FabriK + Avila Make-up Maili Nguyen Studio Photo / Preview 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen www.preview.fr



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10 É ditorial 12 T u viens de Stras, toi ? Frank Ntilikina 14 L e choix de la rédaction 16 L ’actu − Ososphère − Les 100 ans des Galeries Lafayette − La Coop s’active 22 P anier Culture 24 S trasbourg vu par − Mathieu Klein − Fanny Ely − Ariel Unbekandt − Gregory Alcudia − Guillaume Azambre − Charlotte Roux − Sabine Gavin-Plagne 38 L e quartier Balade à la Petite France

La Cité 48 U rbanisme Strasbourg et l’eau Un amour retrouvé. 54 T héâtre Jean-Pierre Vincent Le metteur en scène revient au TNS et à Eschyle. 58 BD Jacques Mathis La vie, l’art et la maladie. 60 M usiques Vaillant Portrait musical en 3 pistes. 62 M usiques Musica Les concerts hautement recommandés par la rédac.

66 I nstant Flash − Jean Dujardin & Quentin Dupieux − Fat White Family 70 B usiness Passe Muraille 25 ans d’événements 74 L ’actu


Joaillier inspiré

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Le Style

La Table

82 L a mode Calypso

118 L e produit La truite

96 M ode + design Des envies d’Italie

120 L es nouveaux lieux Mavrommatis Un Cantalou Mama Bubbele L’établi Fratelli Marmi

100 M ode + design Le plein de soleil et d’azur 106 L e parfum Les parfums cultes N°17 : Eau de Rochas 108 U rban Styles La boule à Z 110 L ’actu

124 L e reportage Dreher, boulanger transfrontalier 128 L e dossier 24h en terrasses 132 L a recette Petits farcis à la ricotta & pignons de pin, mesclun selon La Hache

134 L e portrait Jean-Baptiste Klein, sommelier au Chambard et MOF 136 L ’envie La pizza napolitaine 138 L ’apéro Chez Pan y Vino 140 L ’actu 146 L a chronique Gilles Pudlowski aux Haras


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OUVERT LES SAMEDIS DE 9H À 20H JUSQU’AU 27 JUILLET (1)

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La vraie vie

« Salut Philippe, comment ça va ? Dis, on est bien sûr à la bourre comme d’hab, mais pourrais-tu nous envoyer ton édito pour mardi prochain ? Pour info, il sera beaucoup question d’eau : la couve, le dossier Petite France et un dossier sur Strasbourg et l’eau. Bises, Sylvia » J’ai relu plusieurs fois le message avant d’éteindre mon ordinateur. J’avais trois jours devant moi et une furieuse envie de profiter du beau temps. Dehors, le soleil commençait à cogner. J’aurais pu passer l’après-midi à lire des nouvelles de Lucia Berlin en sirotant des bières en terrasse, mais j’ai pensé qu’un tour à la piscine m’aiderait à trouver l’inspiration. Une petite heure plus tard, alors que je venais à peine de me mouiller la nuque, j’ai aperçu Abel, un ancien collègue, qui barbotait dans l’eau comme un gros bébé avec ses Ray-Ban et sa casquette du Racing. Je l’ai rejoint en quelques mouvements de brasse indienne, une nage injustement absente des compétitions, mais souvent utilisée pour les sauvetages et les longues distances, en raison de son faible coût énergétique. — Qu’est-ce que tu fais-là ? — Je suis en RTT. Et toi, t’es pas au bureau ? — Je cherche de la matière pour mon édito… Il sera beaucoup question d’eau dans le prochain numéro. — Tu ne trouves pas que ça sent le chlore ? — Je préfère ça que d’attraper une mycose. — On sort de l’eau ? J’ai envie d’un Coca light ! — Je viens à peine d’arriver… — T’y retourneras après. Et les autres, ils vont bien ? — Depuis que t’es parti, c’est tranquille. — Je vous manque un peu ? — En ce moment, on n’a pas trop le temps de penser à toi. — J’ai peur de faire une insolation si je reste dans l’eau.

10 Édito. Par Philippe Schweyer

Abel a commandé un Coca light avec deux viennoiseries et une grande portion de frites. Je me suis contenté d’une canette de bière. C’était la première fois que l’on se voyait depuis son départ de la boîte. — Alors, je vous manque un peu ? — On a un max de taf. C’est pas une vie… — La vraie vie, c’est de pouvoir aller à la piscine quand t’en as envie. — T’as de la chance. — Ouais, fini la galère. — Moi aussi, j’aimerais pouvoir changer de boulot et me la couler douce comme toi. — Qu’est-ce qui t’en empêche ? — La peur du changement. Le manque de confiance en moi. La concurrence des petits jeunes. L’horizon bouché. La crise économique. Le manque de temps… J’aurais pu continuer longtemps, mais le serveur s’est approché pour encaisser. Abel a tiré un billet de 500 euros de la poche de son maillot de bain. — Tu te prends pour Sarko ou t’as gagné au Loto ? — Je n’ai que ce que je mérite. — Et moi, qu’est-ce que je mérite ? — La même chose que moi. Tout le monde devrait avoir droit à une vie meilleure. — Tu es pour le revenu universel ? — Si on distribuait quelques billets de 500 à tous ceux qui en ont besoin, la vie serait beaucoup plus chouette ! J’avais un peu de mal à le suivre. Abel m’a tapé dans le dos avant de filer vers le vestiaire. J’avais trois jours pour rendre mon édito et tout un été pour réfléchir à ma nouvelle vie.


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BATEAUX PROMENADES


Frank Ntilikina Tu viens de Stras, toi ?

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Par Caroline Lévy

C’est qui, lui ? Considéré comme l’un des plus grands espoirs du basket de sa génération, Frank Ntilikina vient de terminer sa deuxième saison de meneur en NBA chez les Knicks de New York. Mais c’est sur les terrains strasbourgeois et notamment à la SIG qu’il a fait ses armes et espère jouer à nouveau un jour. Son parcours strasbourgeois « Je suis arrivé de Belgique à l’âge de 3 ans et j’ai grandi ici jusqu’à ma majorité. » Ses QG sportifs « Le parc de la Citadelle et le club de basket SaintJoseph m’ont ouvert la voie. Ces moments ont fait naître ma passion pour le basket, devenue plus tard une vocation. »

Sa reconnaissance « La SIG, incontestablement ! C’est l’équipe qui m’a lancé, m’a permis d’aller aussi loin et d’être recruté en NBA. Elle demeure très professionnelle tout en gardant un esprit familial. C’est très appréciable. La ferveur des supporters pour leur équipe est incroyable, même une fois parti. Mais peut-être que j’y reviendrai, qui sait ? Strasbourgeois un jour, Strasbourgeois toujours ! » Son rituel « Un passage obligé au salon de David Kodat, qui coiffe de nombreux sportifs locaux, mais pas seulement. Il est même déjà venu à Londres ! Il a une super technique et j’aime son engagement auprès des plus démunis. » Sa madeleine de Proust « L’odeur de Noël, que je fête beaucoup moins depuis que je suis aux États-Unis. Mais je fais la promo de Strasbourg, qui en est la capitale ! De mes coéquipiers au staff médical, tous veulent venir vivre la magie de Noël ici. » Ce qui lui reste ici ? « Tout ! C’est la maison. Environ deux fois par an, je retrouve ma mère, mes frères et tous mes amis d’enfance. »

—— Nommé Chief Optimist Officer (COO) dans le cadre de Strasbourg Europtimist —— Présélectionné en équipe de France pour la Coupe du Monde de basket-ball 2019, qui se déroulera en Chine.


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Le choix de la

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rédaction.

Rebecca Horn, Red Breast, 1971 (vidéo) © 2019/Rebecca Horn/ProLitteris, Zürich

Sylvia Dubost

« Chaque été, je constate que l’offre culturelle strasbourgeoise n’est à la hauteur ni de son statut de capitale européenne, ni de ce qu’elle propose tout au long de l’année. Aussi, pour me nourrir les yeux et l’esprit, je prends mes clics, mes clacs et le TER pour visiter des expositions un peu plus loin, dans les musées de Bâle, Baden-Baden ou Metz. En l’occurrence, ces deux expositions consacrées aux performances et aux sculptures de Rebecca Horn, au musée Tinguely et à Pompidou-Metz. »

Cécile Becker

« Ne pas partir en vacances, c’est pouvoir assister aux projections de cinéma plein air organisées par Le Troisième Souffle et Les Films du spectre… L’année dernière, l’ingéniosité déployée pour délurer les apéros avant les projections m’avait réjouie. Cette année, en sus de films nous interpellant sur le réchauffement climatique et la slow life, il y aura de la pétanque, des mixes, des promenades en

yolette, des blind-tests, des food trucks, une buvette… Le genre d’événements qui me fait aimer l’été à Strasbourg. » Facebook : Le Troisième Souffle / spectrefilm.com


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Caroline Lévy Caroline Lévy

Myriam Commot-Delon « Pas de coup de soleil mais un coup d’amour pour niu, la nouvelle crème solaire écolo. C’est en plongeant à 20m sous les mers et en constatant l’horreur que le duo strasbourgeois Hadrien et Corentin a décidé de s’engager pour l’environnement. En plus d’être bio, vegan et cruelty free, ce tube de l’été finance la préservation des fonds marins. Et pour chaque crème vendue, 1m2 de plage est nettoyé. Amen. » www.niuandyou.com

« Une bonne nouvelle, tombée juste avant le bouclage de ce numéro : le concept store Curieux? prolonge jusqu’à fin août l’exposition de l’euphorisant illustrateur Tino ! À vous ses tirages d’art sur toile inédits, ses cartes postales, ses mobiles canons dont un méga oiseau mécanique battant des ailes. Et comme le dit si bien l’ami Tino, cet été (et si possible toute votre vie) : “Gardez l’œil ouvert et restez curieux !” » www.curieux-store.com


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20 ans que L’Ososphère accompagne « la trajectoire de la ville », comme son directeur Thierry Danet aime à le formuler. Comprendre, 20 ans que ce festival des cultures numériques investit des lieux qui, une fois par lui activés, se retrouvent au cœur de toutes les préoccupations urbaines. Mais ça, c’est nous qui le disons… Cette année, le festival retourne sur sa terre natale, le quartier Gare, comme pour prendre un nouveau départ. Hasard, ou pas vraiment, c’est aussi une des parties de la ville qui évolue aujourd’hui le plus rapidement. Et pour entamer cette nouvelle décennie, L’Ososphère passe en mode saison culturelle. Fin septembre, quatre Nuits électroniques sur quatre dancefloors dans un quartier Laiterie scénographié pour l’occasion, entrecoupées par deux concerts (dont la performance de Molecule, un son spatialisé dans une salle plongée dans le noir : on est dans les starting-blocks !). L’exposition d’art numérique, ce sera pour début 2020, toujours sur le site Laiterie, et on clôturera la saison la tête dans les étoiles avec un cosmos district installé place du Château (et une installation dans la Cathédrale !). Bon, on ne cache pas qu’on aurait aimé voir regroupés les concerts et l’exposition, pour marquer cet anniversaire d’un temps festif et urbain qui aurait impacté la ville. Mais le pack trois Oso, on le prend aussi ! Du 13 au 22 septembre, quartier Laiterie www.artefact.org

L’Ososphère

L’Ososphère 2009 ©Streetsking

Par Sylvia Dubost


Le réseau d’agences immobilières expert en immobilier contemporain STRASBOURG

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Les 100 ans des Galeries Lafayette

Par Caroline Lévy

À l’origine, le bâtiment conçu par les architectes Jules Berninger et Henri Gustave Krafft s’organisait autour d’un grand hall ouvert.

Emblématique de la ville, « la Cathédrale du commerce » fête son centenaire. Premier grand magasin d’Alsace, le bâtiment d’inspiration art nouveau s’intègre à l’origine dans un projet de modernisation de tout le centre-ville : la grande Percée, qui crée notamment la rue du 22 Novembre. Devenu Magmod en 1921 (pour Magasins Modernes), puis Nouvelles Galeries en 1982, il passe dans le giron des Galeries Lafayette en l’an

2000. Ironie de l’histoire, cette enseigne de grands magasins a été créée à Paris en 1894 par Théophile Bader et Alphonse Kahn, deux cousins alsaciens ! Les festivités du centenaire ont démarré fin mai par un show devant le magasin, mais se poursuivent jusqu’à fin décembre, avec notamment une expo rétrospective Au fil du siècle qui rassemble des images d’archives parfois insolites, comme le portrait de l’homme le plus grand du monde (2m42 !), qui était

aussi le portier du Magmod ! Un pop up invite nos marques chouchoutes et locales Ville de Cœur et Maison magique, pour les créations exclusives. On suit de près la programmation ! Les 100 ans des Galeries Lafayette Jusqu’à fin décembre 2019 34, rue du 22 Novembre www.galerieslafayette.com



Week-end d’inauguration de La Virgule les 28 et 29 septembre strasbourgdeuxrives.eu

Par Sylvia Dubost

©Alexandre Chemetoff

Tagada, tagada, les pionniers débarquent. Les premiers habitants du futur quartier Coop s’installent dès cet été sur la parcelle de La Virgule, dans d’anciens bâtiments techniques revus par Alexandre Chemetoff, l’architecte-paysagiste qui pilote la transformation du site. Cette parcelle doit devenir un des points d’attractivité de ce futur « quartier créatif », où artistes, artisans et makers feront souffler un peu de cet esprit de fabrique et de coopération qui inspira la création de la Coop. Les locataires du Pôle Rotonde y investiront bureaux et ateliers et animeront le grand espace d’exposition, avec un projet autour des arts visuels, de l’illustration et de l’édition (avec notamment Central Vapeur, Accélérateur de particules et les éditions 2024) ; on y retrouvera aussi une partie des artistes de La Semencerie, regroupés dans le nouveau collectif Cric, dans un lieu transformé par leurs soins et dans le même esprit ; un fablab/makerspace/ foodlab/lieu de résidence d’artistes piloté par AV Lab et ses complices ; et aussi une forge, un atelier de céramique et de sérigraphie, un café musique. Pour l’instant, c’est encore un peu le Far Est de la ville, mais on compte sur ce beau monde pour donner de nouvelles habitudes culturelles aux Strasbourgeois.

La Coop s’active

Photo Bartosch Salmanski

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Panier culture. Photo Hugues François

Hicks & Figuri Navaja Herzfeld —— L’inoubliable trésor de Loyola (ex-projet de Spide devenu Hicks & Figuri), le single Song of Fear, se devait d’avoir une suite, qu’incarne parfaitement ce premier album. Des sons lointains et persistants et des mélodies aussi affûtées que ce long couteau espagnol choisi en titre d’album : la bande-son parfaite d’un été de solitude et de contemplation. D’une justesse folle. (C.B.) www.hrzfld.com

Christophe Fourvel* Chroniques des années d’amour et d’imposture Médiapop —— Dans ce roman touffu, les genres se croisent, les histoires croissent et se retrouvent d’un

lieu à l’autre. De préoccupations politiques ou littéraires en inquiétudes pour une mère malade, l’ensemble est empreint d’une tendresse, parfois fantasque, pour leurs personnages et leur vie faite de ratés, de petites réussites ou de goût d’inachevé. (C.C.) mediapop-editions.fr

Icinori Séoul Louis Vuitton Travel Book —— Cette collection est une merveille : des illustratrices et illustrateurs se prêtent au jeu du carnet de voyage dessiné et offrent un point de vue unique sur des villes du monde entier. L’un des derniers en date ? Celui du duo Icinori (formé aux Arts déco de Strasbourg), qui nous fait vivre la frénésie de Séoul. Avec toujours ce sens aigu du détail et de la couleur. (C.B.)

Johanna Kaufmann Pendant ce temps-là à Barcelone. Auto-édition (pour l’instant…) —— Notre globe-croqueuse est de retour à Strasbourg avec des projets plein les poches, dont une collection d’anti-guides. À travers ce premier volume, on prend plaisir à déambuler dans Barcelone. Très peu de textes, si ce n’est des indications d’horaires (qui font office de pagination) et de localisation, et une volonté de s’inscrire dans « l’écriture photographique ». (C.B.) pendant-ce-temps-la.com

Cercle Magazine* —— Comment fonctionnent les volcans ? Comment leurs reliefs et la fascination qu’ils suscitent s’imprègnent dans l’imaginaire

des artistes (les géniaux Joanie Lemercier, Ella Webb ou Emmanuelle Pidoux) ? S’ensuivent des playlists superbement cramées de films, de musiques ou de travaux à dévorer. Excellent travail du studio et éditeur strasbourgeois, comme d’habitude. (C.B.) www.cerclemagazine.com

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Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Strasbourg. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré et jouent au modèle.

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Réalisation & textes Caroline Lévy

Strasbourg vu par

Grégory Alcudia 33 ans Artisan coiffeur

Où ? La Chambre

« C’est le tout premier lieu que j’ai fréquenté en posant mes valises à Strasbourg. Pendant trois ans, j’ai appris la photo en cours du soir : une formidable formation où j’ai fait de belles rencontres. Elle m’a aussi permis d’ouvrir ma culture artistique. »

Actu

Ouverture à la rentrée 2019 de La Fabrik, lieu de création hybride avec atelier de restauration d’art, studio de coiffure et labo photo. Prise de RDV sur l’application La Fabrik. 4, rue d’Eschau à Neudorf www.la-fabrik.art Chemise Portuguese Flannel chez Curieux?


Photo Christophe Urbain

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Ambassadrice Lillet

Marin d’eau douce

« Les bateaux, l’eau, la nature… c’est cette sensation d’être en vacances alors qu’on est en plein cœur de Strasbourg qui me plaît tant ici. Un dépaysement dont je ne me lasse pas ! »

Actu

Animations durant l’été pour faire découvrir le cocktail Lillet Tonic sur les terrasses strasbourgeoises. www.lillet.com Robe Toupy chez Muse.

Photo Hugues François

Charlotte Roux 28 ans


“ Une invitation à l’évasion dans un véritable havre de paix ” CHALETS CHICS & BAINS NORDIQUES - EN ALSACE LORRAINE

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Architecte d’intérieur 197 Design

Un échafaudage quai Koch

« L’échafaudage peut être un spectacle, comme à Hong Kong, où l’on construit les bâtiments à partir d’installations en bambous ! J’aime aussi la notion "d’échafauder" des plans, des projets que l’on personnalise à souhait. C’est un moment vivant et éphémère, qui crée du lien. Enfin, on a à ce moment-là un rapport à la pierre particulier. »

Actu

Développement des salles de bain avec les marques Idea Group et Fantini Rubinetti. Projet d’aménagement à Saint-Barthélemy d’une villa entièrement conçue en Alsace. 197, rue de Strasbourg | Brumath www.197design.com Chemise à manches courtes et pantalon Neil Barrett chez Algorithme.

Photo Henri Vogt

Ariel Unbekandt 57 ans


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EN FACE DU PALAIS DE LA MUSIQUE ET DES CONGRÈS


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Gérante de Babychou Strasbourg

Place Sainte-Madeleine

« Située face à notre agence, cette place est un émerveillement quotidien. Elle rassemble toutes les générations, rythmée par les rires des enfants dans la cour et les passants qui s’y arrêtent simplement pour discuter. Le centre névralgique de mon quartier de cœur. »

Actu

Ouverture d’une seconde agence à Strasbourg courant 2019. Lancement de sessions de recrutement de baby-sitters : entre 100 et 150 postes à pourvoir sur toute l’Eurométropole. 10, rue Sainte-Madeleine www.babychou.com Chemise en coton et pantalon en toile Chloé Stora chez Muse.

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Chef exécutif de Terroir & Co

Quai des Bateliers

« Ces quais ont toujours été le lieu de rendez-vous familial et amical avant de partir sillonner Strasbourg. Sa récente transformation, avec l’intégration des pontons, est une vraie réussite. Elle es le signe de renouveau de la ville et gage d’un nouveau départ, un peu comme moi professionnellement ! »

Actu

Nouveau chef de cuisine depuis mars 2019. Participation au Refugee Food Festival au côté d’une cheffe cuisinière syrienne. Participation à l’opération Des Etoiles & des Femmes, permettant à des femmes éloignées de l’emploi de suivre une formation culinaire qualifiante. Terroir& co 4, place Saint-Pierre-le-Jeune www.terroir-and-co.fr Veste et chemise Maison Kitsuné chez Ultima Homme.

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Mathieu Klein 36 ans


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Responsable marketing et RP de Roppenheim The Style Outlets

La Petite France

« Certes touristique, j’ai décidé de m’installer à la Petite France il y a trois ans et je suis toujours autant sous le charme. J’aime son ambiance, sa convivialité et l’esprit de village alsacien, dont s’est inspiré le centre de marques à Roppenheim ! »

Actu

Ouverture des boutiques Zapa, Façonnable et Peter Kaiser. Summer Vibes, animations et programmation estivale, du 13 juillet au 10 août. roppenheim.thestyleoutlets.fr Top et pantalon American Vintage et bijoux Thomas Sabbo, le tout à Roppenheim The Style Outlets.

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Directeur du Longevity Festival

Les Docks / Le Shadok

« C’est un lieu symbolique à plusieurs titres. Situé dans une zone en plein renouveau, il représente le début de ma vie professionnelle à Strasbourg. Mais c’est aussi un lieu 2.0 résolument tourné vers l’avenir, qui héberge notamment notre Music school ! »

Actu

7e édition du Longevity Festival du 30 août au 1er septembre au Jardin des Deux Rives. Workshops en collaboration avec l’ENSAS, du 14 au 28 août. Rentrée 2019-2020 de la Longevity Music School, dédiée à la musique électronique. www.longevity-festival.com www.longevity-musicschool.eu T-shirt Tonka Tonka chez Curieux?

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Parce que l’été, les Strasbourgeois ont tendance à abandonner ce magnifique quartier aux touristes, et qu’ils le connaissent assez mal, nous avons justement eu envie de nous y promener. Pour le redécouvrir nous aussi, redécouvrir son histoire, et profiter du pittoresque de ses ruelles et de son architecture, de la fraîcheur qu’il offre au creux de la belle saison. Le quartier

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Par Cécile Becker, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Caroline Lévy, Antoine Ponza Photos Pascal Bastien, Jesus s Baptista, Alexis Delon / Preview, Simon Pagès, Christophe Urbain, Henri Vogt

Balade dans la Petite France

La Petite France, une longue histoire Depuis la Grand’Rue, la place Saint-Thomas ou en longeant l’est de l’Ill, on pénètre la Petite France par des venelles héritées de la Renaissance, bâties de maisons à encorbellements et colombages sculptés typiques de l’architecture rhénane. Ses nombreux canaux – dédiés à la navigation et à l’artisanat, de part et d’autre de l’actuel square des Moulins – lui confèrent le titre de « petite Venise » ; imaginons-la avant sa modernisation, pleine d’odeurs et de vapeurs, peuplée de bateaux lavoirs, de barques de pêcheurs et de bains publics. Ce village industrieux et

commerçant a longtemps été interlope et un lieu de guérison de la syphilis, alors nommée s’Französel, la « petite France », car on soupçonne les soldats de Charles VIII de l’y avoir introduite. Deux figures strasbourgeoises y naquirent : JeanBaptiste Kléber et Benjamin Zix, respectivement général et peintre dans l’armée napoléonienne. La légende raconte d’ailleurs qu’au début du XXe siècle, des artistes locaux prirent la défense de ce patrimoine d’exception, tableau vivant aménagé et restauré à partir des années 1930. (A.P.)


Photo Henri Vogt

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Photo Alexis Delon / Preview

Café Bretelles. En plein quartier touristique, pas de grosses chaînes qui ne payent pas leurs impôts en France (suivez mon regard) mais un café torréfié à Strasbourg, des petits plats tout simples et équilibrés et des pâtisseries – ne faites pas l’impasse sur leur cheesecake – qui attirent autant les touristes que la faune locale. 36, rue du Bain-aux-plantes

Hôtel Régent Petite France Cet hôtel 5 étoiles s’est établi dans les anciennes Glacières de Strasbourg, usine de glace pour commerçants, brasseurs et particuliers, avant l’avènement du réfrigérateur. Conservées et même visibles, elles constituent un exemple réussi de réhabilitation et d’intégration au cœur d’une nouvelle activité, en l’occurrence un hôtel avec bar, restaurant (dirigé par le chef Boris Derendinger) et spa. Au 1er étage, cette pépite ouverte aux non-résidents de l’hôtel propose hammam, sauna et cabines de soin, mais surtout un rooftop avec jacuzzi et vue magique sur les toits de la Petite France. 5, rue des Moulins


Photo Henri Vogt

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Photo Alexis Delon / Preview

Se promener en bateau. Belle surprise que l’installation de la base nautique de Marin d’eau douce au 5, quai du Woerthel, où des bateaux électriques permettent enfin de naviguer en autonomie. Des itinéraires de 1 à 6h pour une approche inédite de la ville, dont on peut même s’échapper en levant l’ancre vers le sud.

Photo Jesus s Baptista

Perles de saveurs

Dans une cour intérieure typiquement strasbourgeoise, classée Monument historique pour la noblesse de ses bâtiments Renaissance, le restaurant se love à l’abri du rythme trépidant du quartier. On s’y pose pour une pause bienvenue, dans un écrin récemment restauré, dont la sobriété révèle une cuisine fraîche et créative et répond à la sérénité du lieu. Cour Rathsamhausen 9, rue des Dentelles

Le TJP Petite scène

Un théâtre installé dans une église, belle ironie du sort, quand on sait que la religion catholique a excommunié les acteurs du IVe au XVIIIe siècle ! Certes, il s’agissait là d’un temple protestant, désaffecté depuis 1969 et reconverti en scène depuis 1977. Mais cette idée nous réjouit tout de même, surtout que la programmation du TJP, qui s’adresse aux petits comme aux grands, est toujours plus ouvertement expérimentale. 1, pont Saint-Martin


Place Benjamin Zix / La Corde à linge

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On aura beau essayer d’éviter le flot des touristes, la place Benjamin Zix se rappelle à nous comme une évidence. Les dimanches midi d’été, le cadre, au bord de l’eau, sous les arbres, est irrésistible. Un bon bouquin, des lunettes de soleil, un diabolo grenadine et un bon gros plat de spaetzles…

Poterie du Bain aux Plantes

L’été est là, mais pour les céramistes Kathi Fausser et Bertrand Llorca, il sonne le glas d’une activité riche de créations. Fin août, cet univers singulier va disparaître pour faire place dès novembre aux créations Little Nuage de la Strasbourgeoise Céline Ponton. C’est donc l’été ou jamais pour s’offrir (à prix réduits) une vaisselle utilitaire florale aux coups de pinceaux vifs, délicats et picturaux. Plus sauvages et wabi-sabi, les vases en terres polies et enfumées ont particulièrement retenu notre attention. 32, rue du Bain-aux-plantes

Photos Alexis Delon / Preview

Boire un apéro au bord de l’eau. Un incontournable dans le quartier, où il est en revanche difficile de trouver un peu de calme. On apprécie la simplicité de la Taverne du quai, dernière terrasse du quai de la Bruche, dont les quelques marches invitent à ­tremper ses orteils dans l’Ill. On repart avant l’affluence du dîner.


Mireille Oster

Faire une pause au vert. Le groupe de touristes 42 croisé ce matin-là a bien compris qu’à l’heure du petit-déjeuner, les grandes tables en bois bénéficient d’un ensoleillement parfait. Dès lors, le square Louise Weiss constitue une bonne halte à tout moment de la journée : un peu d’ombre l’après-midi, des jeux pour enfants, et des barbecues en dur pour une soirée hors des sentiers battus. Il ne reste plus qu’à dénicher une grille, qui n’est pas fournie !

Photo Christophe Urbain

Photo Alexis Delon / Preview

Une institution de pains d’épices qui régale les touristes et les Strasbourgeois depuis vingt ans. L’arrière-cour paisible de la boutique, datée de 1643, recèle déjà des fragments d’histoire. Mireille Oster, papesse de la gourmandise et mémoire des lieux, raconte. « Beaucoup de petites épiceries peuplaient le quartier. Dans les années 80, la boutique que j'occupe était tenue par ma mère, elle y vendait déjà des pains d’épices. J’ai repris la suite de ma mère en 1998. » Chez Mireille Oster, le commerce est une passion, depuis toujours : « Par l’intermédiaire de la marchandise, on a échange, on rencontre l’autre : des gens d’ici comme du monde entier.. » Elle aime le « côté mystique » de la Petite France, avec ses nombreux lieux de culte, et son évolution lui plaît : « elle est devenue festive. » Dès septembre, on retrouvera également ses collections de pains d’épices et autres friandises à quelques pas, dans un ancien moulin à épices, le Würtzmühl... 14, rue des Dentelles

Nos restos favoris

La Rivière 3, rue des Dentelles Une cuisine qui s’aventure très volontiers en terres asiatiques. De l’eau jusqu’aux bouillons et aux épices, rien n’est laissé au hasard. Le + ? Tout l’été, les photographies de Naohiro Ninomiya y sont exposées.

Umami 8, rue des Dentelles Le seul étoilé du quartier. L’adresse se fait discrète – le secret le mieux gardé de la ville ? –, n’accueille que 16 couverts et propose deux menus au cordeau rendant hommage à la cinquième saveur. Des assiettes d’une grande finesse.

Chan Chira 2, rue des Moulins Un restaurant qui détonne dans le quartier et qui, en plus, vaut le détour ! Des plats laotiens et thaïlandais, quelques classiques pour les Occidentaux et beaucoup, beaucoup de parfums !


La Maison des Tanneurs

Une importante demeure de la Petite France évoque sa rude spécialité : la fabrication du cuir. Érigée en 1572, la maison a d’abord hébergé des teinturiers, une communauté de béguines, puis le siège de la corporation des tanneurs, enfin un groupement de viticulteurs. Son grenier en auvent servait à sécher les peaux, passées aux sels et à la chaux, ensuite rincées dans l’eau… du Fossé des Tanneurs, comblé ici en 1877, comme à Haguenau ou Colmar. À savoir : on créait un combustible, le lohkäs, en agrégeant en forme de munster les morceaux d’écorce de chêne utilisée pour le tannage. 42, rue du Bain-aux-plantes

La Minoterie

Parce que l’entreprise doit se réinventer, Sophie et Céline, deux anciennes collègues de bureaux, ont créé La Minoterie. Cet appartement joliment décoré accueille des événements professionnels « comme à la maison », et c’est réussi. 12, rue des Moulins

Photo PSimon Pagès

Photo Pascal Bastien

Photo Christophe Urbain

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Galerie Pascale Froessel

Une enseigne aux lignes claires qui détonnent au milieu des rubans à carreaux et des cigognes, dans cette rue qui est sans doute la plus touristique de la ville. Pascale Froessel y accueille des artistes contemporains depuis 1985, et la peinture du Strasbourgeois Klaus Stöber jusqu’au 15 juillet. 14, rue des Dentelles

Atelier du Bain aux plantes Certes, nous avons un faible pour les illustrations de Léontine Soulier, mais nous aimons par-dessus tout défendre la création locale. Ici, c’est un concentré d’une dizaine de talents (Hannah Lafargue, Daisy Gand, Petrichor…) à venir prendre en shoot tous les premiers week-ends du mois. 8, rue du Bain-aux-plantes


La mercerie du Bain-aux-Plantes

Des meubles de métier, un grand mur de boîtes grisées bien rangées, abris précieux pour des milliers de boutons et autres trésors : c’est la dernière vraie mercerie de Strasbourg. Un royaume couture d’antan, et à la décoration old school, repris il y a 8 ans par Maryse et Joël Angebault. Mention spéciale aux vitrines joliment pimpées par leur fille, l’illustratrice Julie Angebault. 2, rue du Coq

Photo Henri Vogt

Photos Alexis Delon / Preview

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Hôtel Restaurant Chut Une adresse confidentielle, un jardin secret que l’architecte Mojgan Henriet cultive depuis 2006. Pourquoi la Petite France ? Ce n’est pas le quartier qui m’a séduite de prime abord, mais le lieu. J’ai eu un coup de cœur pour ces deux maisons reliées par une cour intérieure, mais aussi pour la terrasse, où l’on se croirait un peu à Palerme les soirs d’été ! Comment toucher les Strasbourgeois lorsqu’on est situé dans un quartier aussi touristique ? C’est une adresse un peu excentrée et il n’y a pas d’enseigne. Volontairement. Avec cette maison de charme, j’ai voulu créer un havre de paix loin de la foule, où la clientèle strasbourgeoise pourrait venir déguster une cuisine de marché et renouer avec ce quartier parfois injustement déserté par les locaux. 4, rue du Bain-aux-plantes

Le pont du Faisan

Cet ouvrage témoigne de l’évolution du quartier : simple passerelle à la Renaissance, il fut pont-levis en 1869 et devint pont tournant en 1888. « Un moteur électrique a été mis en service en 1983, puis des bras hydrauliques en 1999, car le système mécanique était très bruyant. Le phare clignotant et l’avertisseur sonore ont été désactivés », racontent Hervé, éclusier titulaire depuis dix ans, et Thomas, aide-éclusier. Leur poste de commande donne sur l’écluse quai des Moulins – « où il y a le plus de passage en France, quarante bateaux par jour » – et la berge de l’Ill. « Aujourd’hui, on voit des terrasses. À l’époque, c’était un chemin de halage, où des chevaux tiraient les embarcations. »


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Se pencher sur le fleuve qui est de temps et d’eau Et penser que le temps à son tour est un fleuve Puisque nous nous perdons comme se perd le fleuve Et que passe un visage autant que passe l’eau. ——— La Cité.

Jorge Luis Borgès, L’Art poétique

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Premier été pour le nouveau quai des Bateliers, qui marque la volonté de la ville de renouer les liens distendus entre les Strasbourgeois et l’eau. Pour le plaisir, mais pas seulement. Focus sur quelques projets, pour profiter de l’été au bord de l’eau. Par Sylvia Dubost / Photos Simon Pagès La Cité—Le dossier

L’eau retrouvée

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Un peu d’histoire « C’est l’eau qui a fait la richesse économique et donc culturelle de Strasbourg », rappelle Jean-Luc Marchal, ex-chargé de mission à la ville de Strasbourg, qui a piloté l’aménagement des quais. Strasbourg est certes une ville rhénane, mais c’est d’abord une ville construite sur l’Ill, dont les bras et les affluents structurent la ville. C’est par là que, jusqu’à la fin du XIXe siècle, arrivent ou transitent les marchandises, donc les richesses, et les savoirs, qui ont fait du Strasbourg médiéval un épicentre bancaire et intellectuel, une ville suffisamment riche pour se doter d’un patrimoine architectural remarquable. Des infrastructures portuaires médiévales émaillent toute ville, devant l’Ancienne Douane, mais aussi (entre autres) à l’emplacement de l’actuel parking des Bateliers, rue de Zurich, où passait l’ancien canal du Rheingiessen, comblé en 1872, qui reliait l’Ill au Rhin. D’autres quais de déchargement sont installés quai des Pêcheurs et à côté de la rue du Dragon. La corporation de l’Ancre, qui regroupe bateliers et constructeurs de bateaux, a un poids économique et politique considérable dans la ville libre, notamment parce qu’elle détient le monopole de la navigation fluviale entre Strasbourg et Mayence. Ce qu’on sait moins en revanche, c’est que jusqu’à la fin du XIXe, on se baigne dans l’Ill. De nombreux bains fluviaux émaillent alors les rives, quai Finkwiller ou quai Saint-Thomas, dont les cabines de change rappellent celle des Bains municipaux. Sans parler des joutes nautiques médiévales ou des compétitions de natation qui s’y déroulent encore dans les années 60. « Dans la représentation mentale de la ville, l’eau est structurante », résume Jean-Luc Marchal. Alors, que s’est-il passé ? Le port se déplace vers le Rhin, et pourtant l’Ill n’est plus un lieu d’agrément. À la fin du XIXe siècle, on commence à s’éloigner de l’eau pour des questions d’hygiène, elle devient plus sale car les égouts qui y sont déversés sont plus toxiques, et le seuil de tolérance s’abaisse. Le dernier bain fluvial, sur les rives de l’Aar au Contades ferme dans les années 50, et l’usage des bateaux-lavoirs tombe en désuétude dans les années 60. « À partir des années 60, l’eau devient un lieu noir, raconte Jean-Luc

Marchal. Certains urbanistes ont même des projets pour recouvrir la rivière. À Nantes, tous les bras ont été fermés, à Mulhouse, une partie du canal est souterrain, de même que le canal Saint-Martin à Paris. » En revanche, il l’assure, « l’eau sera une priorité des prochains mandats, car toutes les villes s’attachent à cela, regardez Paris ! Aux prochains JO, les épreuves de natation auront lieu dans la Seine. À Zurich, il y a deux ans encore la rivière était un égout à ciel ouvert, maintenant on s’y baigne. » Trois Badi, ou bains fluviaux, sont en effet accessibles en ville, à Bâle on nage dans le Rhin, et le musée suisse d’architecture, à Bâle également, consacre actuellement une exposition à ce mouvement mondial. À Montréal aussi, on nage dans le Saint-Laurent. Le monde entier rétropédale et se remet à l’eau. Quai des baigneurs ? Pour Jean-Baptiste Gernet, adjoint en charge de la vie fluviale depuis 2016, « les baignades urbaines sont révélatrices d’un nouvel enjeu de lutte contrer le réchauffement urbain et d’un lien à retrouver avec la nature dans la ville. » C’est sûr qu’on sera content de piquer une tête quand il fera 50°C en 2050 et que les piscines seront saturées… Le succès de l’Open swim Stras en avril dernier (qui devrait connaître une nouvelle édition au centre-ville l’année prochaine) a permis de « mettre le pied dans la porte », comme il le formule, et d’instiller l’idée qu’on peut se baigner dans l’Ill. Cela dit, or événement, la baignade urbaine à Strasbourg, ce n’est pas pour cette année, et certainement pas au centre-ville. Plutôt le long du Herrenwasser, entre la Grande Mosquée et la Montagne Verte, site que la végétation, la présence d’une piste cyclable et la proximité des quartiers populaires rendent plus intéressant. Les analyses déjà réalisées l’an passé seront reconduites cette année pour vérifier si l’ouverture d’une baignade est envisageable, potentiellement en 2020. Clairement, la baignade serait un symbole fort de ce rapprochement entre les habitants et l’eau, dont la municipalité s’est vigoureusement emparée. Mais le contact doit être plus quotidien pour être tangible. « On s’est détaché de l’eau intellectuellement, rappelle Jean-Luc Marchal. On ne se la réapprorie pas comme ça… » Le

succès du réaménagement par le paysagiste strasbourgeois Alfred Peter du quai des Bateliers, a marqué l’étape la plus visible de ce retour à l’eau. Les pontons flottants simplifient le rapport physique à l’Ill, située à 3-4m en dessous du niveau de la rue et désormais à portée d’orteil. Lieu de passage, surtout automobile, le quai des Bateliers est devenu une destination, non seulement pour les touristes mais aussi pour les Strasbourgeois, qui fréquentent sans doute moins l’eau que les premiers, notamment par le biais des croisières Batorama. La suite du projet, qui s’étend du quai Finkwiller au quai du Maire Dietrich, est en route, avec le quai des Pêcheurs et la restauration des berges sous la Gallia (le quai du Maire Dietrich, justement) en préambule à leur aménagement, reporté quant à lui après les élections municipales. « Sur le quai des Pêcheurs, on pourrait planter une forêt avec des espèces endémiques, nous fait rêver Jean-Luc Marchal. C’est une possibilité technique, car c’est là que les quais sont les plus larges. » Une poche de fraîcheur supplémentaire bienvenue en cas de canicule… L’Ill devient route Ce rapprochement passe aussi par une série d’autres réalisations (bases nautiques, terrasses flottantes, etc. lire pages suivantes). Mais si l’Ill doit redevenir centrale, elle ne peut pas être qu’un lieu d’agrément. L’intitulé de la charte de partenariat entre Strasbourg et Voies Navigables de France, établissement public gestionnaire de la plupart des cours d’eaux au centre-ville, vaut à ce titre de programme : « Construire ensemble la ville européenne fluviale de demain » (à travers 7 orientations thématiques, document à lire sur vnf-strasbourg.fr). L’eau doit redevenir structurante, et cela passe notamment par le développement du transport fluvial. Le quai logistique installé quai des Pêcheurs, le Fischerstaden, est actuellement en cours de test, avec l’acheminement de matériaux pour les chantiers de la Manufacture des Tabacs et des Bains municipaux. Un enjeu de taille pour un mode de transport très vertueux : « le transport fluvial se substitue intelligemment à la route, explique Jérémie Leymarie, adjoint au chef du service développement chez VNF, on diminue les émissions de CO2. Une péniche Freyssinet chargée équivaut à 12 camions. » Ceux qui


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circulent en ville sont rarement pleins, « cela permettrait d’éviter une multitude de petits trajets ». L’idée est de créer ici un hub d’où la marchandise serait répartie vers les commerces par vélos cargos, triporteurs ou engins électriques. La ville met d’ailleurs en place dans ses marchés publics une clause pour les transports par voie d’eau, et la SPL Deux-Rives, qui pilote le projet du nouveau Strasbourg qui s’avance vers le Rhin, a dépollué les terres de l’îlot Starlette directement sur des barges, plutôt que de les évacuer, évitant la circulation de 8000 camions pendant la durée du chantier. Mais il faut d’abord convaincre les commerçants. Avec des arguments économiques (le coût peut s’avérer inférieur ou supérieur au transport routier suivant la distance et les quantités), mais d’abord en changeant les habitudes. Pour Jérémie Leymarie, « la culture du fluvial s’est étiolée, la culture des

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bateliers aussi. Il faut expliquer, faire comprendre, donner des méthodes. » Pour JeanBaptiste Gernet, « l’eau est un espace public, où l’on doit retrouver toutes les fonctions de la ville : loisir, mais aussi fonctions économiques, commerciales, et logement ». Un quartier flottant est ainsi à l’étude le long du quai Jacoutot. Installé sur des pontons, comme aux Pays-Bas, ce serait une opération pilote en France, qui permettrait aussi de proposer des logements de qualité à des prix abordables, puisqu’il n’y a pas de coût du foncier. « Mais on n’en est qu’au tout début. » Comme quoi, l’avenir est toujours à la fois un bond en avant et un retour aux sources.

Une évidence « Dans le cas des quais, le travail du paysagiste-urbaniste est celui d’une femme de ménage : on nettoie un peu pour que tout devienne évident. On redonne à voir cette frontalité architecturale, où toutes les maisons sont différentes mais fabriquent un front bâti exceptionnel dans son homogénéité. En passant en voiture, on ne le regarde jamais. Le travail du paysage est un travail de révélateur. On n’a pas créé le fleuve, le quai, les maisons, on donne juste un coup de pouce. » Alfred Peter, paysagiste et urbaniste, à propos de son projet pour le quai des Bateliers. Extrait d’un entretien paru dans Zut 34, été 2017


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L’été au bord de l’eau Buller sur les quais

Port Autonome de Strasbourg Difficile de parler du rapport de Strasbourg à l’eau sans évoquer son port, qui se déplace vers le Rhin à la fin du XIXe siècle, lorsque sont creusés le Bassin d’Austerlitz, puis les Bassins du commerce et de l’industrie qui le connectent au Rhin. Géré par le Port Autonome de Strasbourg depuis 1926, c’est le 2e port fluvial de France, avec près de 8M de tonnes de marchandises par an. Sur un territoire de plus de 1000 ha (10km sur 1km), il accueille 320 entreprises et 10 000 emplois, formant ainsi la 1re zone d’activités de la région Grand Est. Les quartiers en construction à l’est de Strasbourg doivent justement relier la ville à la fois au port et au Rhin. Lire aussi notre reportage dans le n#29 de Zut, disponible sur Issuu

Depuis leur installation en novembre dernier, les pontons flottants sont investis à toute heure de la journée, et même en toute saison. On parie sur une prise d’assaut quand Lux, le son et lumière d’été, s’affichera pour la première fois sur les façades du quai. On préfère y venir avec un café tôt le matin, avant la foule et les grandes chaleurs. Du 6 au 31 juillet à 22h30, du 1er août au 1er septembre à 22h15 Se croire à la plage Les docks d’été reviennent et transforment le parvis de la médiathèque en plage urbaine avec transats, parasols, pédalos et kayaks. Avec des animations gratuites pour tout le monde, à partir de 3 ans. www.strasbourg.eu

Naos, le bateau taxi de Batorama

Profiter d’une terrasse éphémère

Se croire à Venise

Après le succès qu’a connu l’an passé cette terrasse éphémère et flottante installée le long du quai Saint-Jean, le Botaniste revient au Lavoir et nous ressert bières fraîches, cocktails subtils, bons vins et assiettes à partager. Une bulle de fraîcheur et de verdure. À partir du 4 juillet

Batorama, filiale du Port Autonome qui opère les bateaux de tourisme sur l’Ill, lance le 29 juillet un nouveau bateau, et de nouveaux services. Naos est un élégant bateau électrique qui peut accueillir jusqu’à 11 personnes, pour des événements très « riviera ». Conduit obligatoirement par un pilote, il fera aussi office de bateau-taxi. On réserve son trajet via le site, et on peut se faire conduire sur l’eau, d’un ponton à l’autre, entre Citadelle et Finkwiller, via place d’Islande, Rivétoile ou le ponton Rohan. So chic ! L’été sera une période test, avant le baptême du beau Naos à l’automne, par l’archiprêtre de la cathédrale. So chic bis ! www.batorama.com


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Jouer au capitaine 1+2 Pour aider les habitants à renouer avec l’eau, quoi de mieux que de les inviter à naviguer ! La ville de Strasbourg et Voies Navigables de France ont donc soutenu la mise en place de bases nautiques pour bateaux électriques sans permis. Elles sont opérées par Marin d’eau douce, installé quai Woerthel à la petite France, et par Captain Bretzel sur les fronts de Neudorf. Ce dernier vient d’ailleurs de déménager au pied de la tour Elithis et des Black Swans, sur un site plus proche du centre-ville et plus accessible. Les prestations restent inchangées : on peut piloter des bateaux de 5, 7 et 11 places sur des itinéraires de 1h à une journée, un petit tour aller-retour vers le Heyritz ou un plus long périple qui nous emmènera jusqu’au Château de l’Ill à Ostwald. Avec un permis ou un skipper, on peut aussi opter pour une croisière de 3h au cœur de Strasbourg, à travers la Petite France. On aime la possibilité de réserver un panier apéro ou anniversaire. À noter que la terrasse flottante de la base peut aussi accueillir des évènements et anniversaires pour enfants. (P.H.-D.) www.captainbretzel.eu

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Déguster de bons crus 3 À Strasbourg, on est depuis longtemps habitués aux apéros sur berge ou péniche. Le long du quai des Pêcheurs, Ill Vino est le repaire, comme son nom l’indique, des amateurs de vin. Sur la péniche Bacchus et la terrasse tout récemment réagencée, on peut découvrir une très large sélection de vins, à déguster au verre ou en bouteille, à accompagner d’une planchette ou d’autres gourmandises. Et une fois par mois, elle se transforme en « péniche du rire » pour accueillir

des comédiens de stand-up. Pour ça, en revanche, il faudra attendre la reprise de saison à l’automne ! www.illvino.com Et bientôt… La société Boathome, qui avait présenté à Strasbourg ses maisons sur l’eau, installera courant octobre un restaurant bistronomique dans l’un de ses modules, installé le long des Docks Malraux, aux côtés de l’ex-cabaret onirique et du Barco Latino.


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Directeur du TNS et de son école de 1975 à 1983, le metteur en scène Jean-Pierre Vincent n’a jamais cessé d’y revenir, avec ses spectacles et pour les élèves. Embrassant son amour de la transmission et celui voué à L’Orestie d’Eschyle, il présente cette fois, avec le Groupe 44 de l’école, le fruit de trois années de travail dans une mise en scène à son image : intense et généreuse. Propos recueillis par Nathalie Bach La Cité—Théâtre

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À la source

C’est vraiment un plaisir de vous retrouver à Strasbourg ! Pour moi aussi ! Mais je suis revenu régulièrement avec mes spectacles, et aussi à son École. Il y a un attachement géologique, sentimental à la ville et la région. Je suis venu tout enfant en Alsace, mon père avait fait la « drôle de guerre » en 39, à Eguisheim, et nous y sommes souvent revenus. Et puis le hasard, probablement pas tout à fait, a voulu que ma vie revienne ici. J’étais arrivé au terme d’une activité de compagnie avec Jean Jourdheuil et je voulais faire quelque chose de fracassant dans un théâtre national. C’est pour cela que j’avais voulu transformer le Théâtre national de Strasbourg en TNS, parce que nous avions été candidats au TNP, et nous ne l’avions pas eu. Alors j’ai dit : « Le TNS sera aussi fort que le TNP ! » Et ça a marché ! Éprouvez-vous de la nostalgie ? Je n’ai aucune nostalgie de rien. Je regarde toujours vers l’avant. Le passé, bien sûr, je le reconnais, il me plaît, il me remplit mais c’est l’avenir qui m’intéresse, c’est L’Orestie, le spectacle le plus difficile que j’ai eu à faire depuis le début de mon aventure théâtrale.

La tragédie grecque oblige l’acteur à une pureté de jeu particulière. Oui, mais cela dépend beaucoup du texte français qu’on joue. Les traductions que nous avons visitées étaient un peu vieillottes, universitaires, très scrupuleuses mais pas très théâtrales. Les traductions modernistes elles aussi sont aventureuses, parce qu’au fond les grands traducteurs d’aujourd’hui ne se prennent pas pour rien, et ça extrapole beaucoup. Nous cherchions une traduction vigoureuse et vivante et nous avons rencontré celle de Peter Stein. C’est d’ailleurs un très grand succès de librairie en Allemagne. Les étudiants se ruent dessus parce qu’ils comprennent quelque chose. Donc Bernard Chartreux [dramaturge et complice de très longue date, ndlr] a traduit la version de Stein, à la fois littérale et poétique. Elle dit les choses qui sont dites, vraiment. En cela, on apprend beaucoup, sur l’histoire de la pensée, sur l’histoire des idées, de ce début athénien du Ve siècle qui nous fait nous retrouver par moment nez à nez avec notre actualité.

À propos de son film Carnets de notes pour une Orestie africaine, Pasolini disait qu’il s’était précipité sur le texte d’Eschyle « en le dévorant telle une bête, tranquillement, à la manière d’un chien qui se jette sur un os ». Je ne sais pas si ce sont mes longues études de latin et de grec, mais ça ne m’impressionne pas, je me sens chez moi. Je crois que je suis dans une attitude assez placide et je regarde la violence des altercations entre les personnages avec le plus grand sérieux et le plus grand humour. Je suis dedans et je regarde dehors. Je ne veux pas actualiser L’Orestie. Ça n’est pas une pièce d’aujourd’hui, ça ne raconte pas les histoires d’aujourd’hui mais ça cogne avec certaines. Je suis un observateur, je découvre tous les jours dans les vers quelque chose que je n’avais pas vu et je veux que mes contemporains comprennent ce qu’il y a, dans l’os, justement ! Il y a une résonance avec notre démocratie troublée… C’est une trilogie de la transformation. Ça passe d’une ère historique à une autre. Et cette autre, dans les Euménides, est en train de naître, et elle est contradictoire. Athéna vote pour l’homme,


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Répétitions de L’Orestie avec les élèves du Groupe 44 de l’École du TNS Photos : Jean-Louis Fernandez


La Cité—Théâtre

« Tout part de là. C’est la parole qui crève le silence. » il y a une donc destruction du matriarcat et en même temps un progrès pour l’humanité. Comme tous progrès de l’humanité, il a son revers, c’est très actuel ça ! Après le dernier filage, je me disais que c’était en fait un conte noir pour enfants. Mais qui a teneur politique, au-delà du mythe. Mais les enfants sont très politiques ! Qu’est-ce qui vous impressionne ? Les silences. Je demande à mes acteurs d’être le plus concret, le plus au ras de la vie possible, et en même temps, de ne pas parler tout le temps, parce que le silence communique, surtout après une phrase. Le théâtre d’aujourd’hui ne joue pas assez avec le silence, alors que tout part de là. C’est la parole qui crève le silence. Et l’encaissement de cette parole dure quelquefois un millionième de secondes : c’est l’art du dialogue. C’est là que le texte prend vie, sinon il devient une sorte de chant culturel qui n’est pas intéressant. Certains auteurs contemporains vous tiennent-ils à cœur ? Pas en France en tous cas, j’en suis désolé. Mais en Angleterre, ou en Allemagne oui. Mais il y a eu cette triade merveilleuse, Koltès, Lagarce, Gabily… Il y a Olivier Py, son adaptation de la tragédie grecque a été un magnifique travail. Le problème de la réalité d’aujourd’hui est qu’elle est momentanément rendue illisible par le pouvoir financier mondial et qu’il faudra un ou plusieurs poètes pour lire ça. Les discours politiques actuels ne servent rien, ne mènent à aucune action. Les prochaines années vont être très difficiles, j’espère beaucoup en les jeunes gens qui manifestent mondialement pour le climat, qui peuvent peut-être, avec les syndicats qui renaîtraient, créer une nouvelle Internationale… [Rires] Êtes-vous inquiet ? Je suis inquiet par le fait que nous soyons dans une crise systémique en France qui a commencé du

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temps de Sarkozy et qui s’aggrave considérablement par les diplômés qui arrivent au ministère de la Culture, les doctorants qui n’aiment pas le théâtre et dont le seul souci est de faire des économies. Ça ne les concerne plus, parce qu’ils sont dans un espace de destruction de la pensée et de l’esprit. Il ne faut plus que les gens pensent alors on raconte des trucs aux Gilets jaunes pour les emballer mais eux n’ont pas les moyens, la formation pour répondre au capital financier. Nous sommes dans un système de tyrannie soft. Vous qui êtes tant dans la transmission, dans l’accompagnement, quel est votre regard sur le métier d’acteur ? Il a beaucoup changé. On le sait, la télévision, le cinéma utilisent les jeunes acteurs comme kleenex. Mais le problème est plutôt du côté de la décentralisation. Dans les écoles se forment des groupes, qui eux se forment en compagnies, trop nombreuses pour les volontés du ministère et de la présidence de la République. On est aussi dans une crise de récit par rapport aux réalités difficiles à percevoir de la planète. J’ai été très frappé, très conditionné par l’idée que notre théâtre, avec toutes ses transformations successives, durait depuis 2500 ans. Je sentais bien, déjà dans les années 60-70, que quelque chose pouvait se détruire, s’oublier, et j’ai eu un besoin instinctif de passer la main, de dire des choses, pour que les gens sachent d’où ils viennent et qu’ils ne sont pas nés de la dernière averse. À beaucoup de moments de l’histoire du théâtre européen, on est revenu à la tragédie grecque pour se ressourcer. Il y a eu beaucoup d’excès de mise en scène et la génération Nordey-Py a resimplifié la représentation du théâtre à quelque chose à la fois d’individuel et choral pour retrouver une nouvelle étape du théâtre. Le jeu et le texte ! Et ça, ça revient à Pasolini. L’Orestie, les 4 et 5 juillet au TNS-Espace Gruber Du 12 au 16 juillet au Festival d’Avignon www.tns.fr www.festival-avignon.com


10.08 Antibalas Afrobeat Orchestra / 10.08 Femi Kuti & The Positive Force / 11.08 Ricardo Del Fra / 11.08 Christian Scott aTunde Adjuah / 12.08 Sarah Lenka / 12.08 Cécile McLorin Salvant & Sullivan Fortner / 14.08 Steeve Laffont / 14.08 Les Doigts de l’Homme / 15.08 Laurent Coulondre / 15.08 Harold López-Nussa Trio / 16.08 Franck Wolf / 16.08 The Legendary Count Basie Orchestra / 17.08 Dan Gharibian Trio / 17.08 Big Daddy Wilson / 18.08 Titi Robin www.festival-augresdujazz.com

Un été à Meisenthal savoir-faire verrier - design art nouveau - art contemporain musiques actuelles

Avec le soutien : du Ministère de la Culture (Drac Grand Est) de la Région Grand Est de la Communauté de Communes du Pays de Bitche

site-verrier-meisenthal.fr

© rdngr.com


La maladie, qu’elle soit physique ou psychique, déclenche souvent une sensation d’étrangeté, parfois teintée de peur de la contagion. Avec la bande-dessinée Psychotique, on la découvre aussi multiple, épique, tendre, drôle. Une aventure déjantée, celle de Jacques Mathis, auteur et réalisateur strasbourgeois. Rencontre avec un artiste qui ose partager son altérité. Par Marie Bohner / Portrait Henri Vogt La Cité—BD

Chemins de traverse

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Sur la couverture, il y a un homme en équilibre précaire entre l’ascension et la chute. Une image évocatrice qui souligne la profonde complicité unissant Jacques Mathis à Sylvain Dorange, qui a adapté, enrichi et illustré le récit de l’auteur. En quelques années, Jacques Mathis a connu plusieurs périodes d’internement. Diagnostiqué « psychotique », il a cheminé tant bien que mal au côté de sa maladie et d’une nouvelle condition à apprivoiser pour vivre en société. La bande-dessinée fait de ce cheminement un road movie parfois halluciné, dandy toujours, épicé d’humour mordant. Une touche apportée par Sylvain Dorange, selon Jacques Mathis. « Ce qui est intéressant avec Sylvain, c’est qu’il sentait beaucoup de choses que je ne lui ai pas dites et qui n’étaient pas dans mon texte. Les monstres qu’il met derrière moi, ça m’est apparu d’un coup, je me suis dit : ˝oui, je traîne des fantômes˝. Et puis la façon dont je m’habille, dont je parle… Sa manière de saisir les attitudes – les bouilles ! – que je pouvais avoir, à l’hôpital ou dans la vraie vie… Ça m’a beaucoup ému. » L’aventure de Jacques Mathis est de celles qui font peur, instinctivement, même si elle prend dans Psychotique des allures plus psychédéliques que sordides : voilà qui incite à la réflexion par rapport à tout ce qui paraît sortir de la norme. « C’est vrai que ce n’est pas facilement communicable. Les idées reçues sont coriaces. Mes crises, je ne les ai pas vécues dans la douleur, mais plutôt comme des moments d’une intensité de vie impressionnante. Je crois que les gens, particulièrement en Occident et en Europe, n’acceptent pas la dimension tragique de la vie. Je ne vois pas ce qui m’est arrivé comme une espèce de malédiction. Je ne dis pas que c’est génial et qu’il faut le vivre, mais ça m’a ouvert d’autres portes. Je crois que c’est un peu pareil pour les gens qui réchappent d’une maladie grave ou d’un accident : ils envisagent la vie autrement. » Cette forme de générosité, du don de soi de celui qui est allé et revenu d’au-delà des limites, on la ressent à la lecture. Les yeux d’un bleu perçant, les cheveux roux en bataille et la barbe de trois jours : Jacques Mathis a pour sûr un air d’artiste habité. Il ne sourit qu’avec parcimonie, mais éclate de temps à autres d’un grand rire sonore. En équilibre instable entre mesure et démesure. « Je vois l’écriture un peu comme une maladie ou un vaccin : le vaccin contient une petite dose de poison, de

maladie, pour immuniser. Hier soir je notais dans mon journal qu’il faudrait peut-être arrêter avec les mots, qu’ils sont impuissants... Ce qui me manque dans la vie c’est l’action. Aller au combat. Écrire, c’est une forme de lâcheté. » Jacques Mathis se juge lui-même de façon impitoyable, mais ne renonce jamais à s’en amuser aussi, avec un petit air d’admiration. Car, après tout, il est bien là, au Troc Café, plutôt qu’au fond d’une cellule capitonnée. « Ce que je trouve rigolo, avec cette BD, c’est que c’est un biopic d’un mec qui n’existe pas vraiment artistiquement. J’ai fait des choses bien sûr, mais je n’ai rien de conséquent à proposer. Et pourtant, maintenant, il y a ce biopic sur moi. » Mi-blasé, mi-très fier. Comme s’il n’osait pas se réjouir trop fort de peur de rejoindre les rives trop intenses et familières de la crise. Si la forme de la bande-dessinée s’est imposée pour porter le récit de Jacques Mathis, c’est d’une part à cause de l’envie commune de faire quelque chose ensemble avec Sylvain Dorange, qui les taraudait depuis longtemps, mais aussi par la proximité que la bande-dessinée développe

Planche extraite de Psychotique, dessins de Sylvain Dorange

avec le cinéma. Un art qui fascine l’auteur et auquel il trouve un écho à ses crises. « Truffaut disait qu’il n’y a pas de temps mort dans un film. Parfois on perçoit la vie réelle comme du cinéma. Si on vous dit un truc très important dans un endroit – une déclaration d’amour par exemple – on retient ce qu’il y a autour : les couleurs, les détails des meubles, la musique. C’est ce qui m’est arrivé et que je raconte dans ce texte : la conscience aiguë, par moments, de vivre des choses extraordinaires. Alors qu’à l’arrivée tout ça est une putain de crise de l’imagination – pas du tout vivable au long cours. » Certes. Mais cela donne un univers foisonnant à découvrir d’urgence. Jacques Mathis et Sylvain Dorange, Psychotique, éditions La Boîte à Bulles


On connaissait Olivier Stula comme membre de A Second of June, formation pop mélancolique de l’écurie Herzfeld. Il publie son premier album solo électronique sous le nom de Vaillant. En trois références discographiques, retournons à ses sources. Par Emmanuel Abela

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La Cité—Musiques

Son & Vision

Cluster, ZuckerZeit (1974) et Sowiesoso (1976) On s’attendait à ce qu’Olivier Stula nous cite Can ou les premiers Kraftwerk – ce qu’il n’a pas manqué de faire dans la conversation –, mais dans la famille krautrock, l’influence qu’il décèle comme étant la plus forte : Cluster. « Dans Zuckerzeit et Sowiesoso, on trouve une forme de sérénité,

un aspect cinématographique, une musique répétitive mais jouée. » Il est vrai qu’à l’écoute, on surprend quelque chose de très habité qui donne un supplément d’âme à une forme instrumentale d’apparence austère. Talking Heads, Remain in Light (1980) De loin le meilleur Talking Heads, avec le génie de Brian Eno à la console. Troublé par notre allusion, Olivier l’avoue : « L’un de mes disques préférés. » Celui qui fait la jonction entre les aspirations rythmiques d’un groupe à son sommet et l’esthétique débridée de son temps. Une influence qui apparaît très nettement dans la manière si particulière qu’à Olivier d’accumuler les belles idées et de les superposer pour ouvrir davantage le champ sonore.

Broadcast, The Noise Made by People (2000) Chaque artiste a son jardin secret, Olivier n’échappe pas à la règle. Il nous révèle son « groupe de cœur, Broadcast, qui l’accompagne depuis plus de vingt ans ». Amateur des productions Warp, il s’était attaché à la plus étrangement pop des formations du célèbre label électronique. Et d’évoquer le morceau Mirage Orange qui donne son titre à l’album de Vaillant, « le plus chaleureux et le plus déstabilisant par sa polyrythmie et sa dissonance ». Un bel hommage à la regrettée Trish Keenan, chanteuse de Broadcast disparue en 2011. Vaillant, Mirage Orange, Herzfeld www.hrzfld.com

Photo Sarah Dinckel

Les disques, c’est peut-être eux qui parlent le mieux des musiciens. Lors d’une conversation avec Olivier Stula alias Vaillant, les références discographiques fusent. Elles ne viennent en rien étayer un propos ou valoriser une démarche ; elles offrent simplement un éclairage sur un projet exclusivement électronique : cette petite merveille baptisée Mirage Orange qui renoue avec une approche pionnière du synthé.



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Situations de Franรงois Sarhan


Avec cette première saison signée Stéphane Roth, nouveau directeur de Musica, le festival entame sa mue. Trois « m » en maîtres-mots : médiation, musiques et mouvements. Voici notre sélection. Par Cécile Becker

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La Cité—Musiques

Transmissions

Cette nouvelle édition enchaîne les nouveautés ! La plus emblématique, c’est L’académie des spectateurs. Objectifs ? « Réengager les spectateurs dans le festival », questionner la réception de la musique et, à terme, laisser les spectateurs programmer des événements, comme c’est déjà le cas cette année avec des étudiant.e.s de l’Université de Strasbourg et leurs concerts sur le campus. Musica remet ainsi en jeu la relation œuvre-public, à travers différents dispositifs, dont les très attendus Laboratoires de l’écoute qui observent l’écoute pour produire des données qualitatives, des

introductions aux concerts et rencontres avec les artistes véritablement construites à l’attention des spectatrices et spectateurs, des ateliers d’éveil musical Mini Musica et une belle série d’afters de concerts. Quant à la programmation, on note une belle ouverture signifiée par une nouvelle définition : Musica sera « le festival de la découverte et de l’innovation musicales au sens large ». Une intention qui pose une question jamais résolue : que veut finalement dire « musique contemporaine » ? Et si nous devions vous faire une confidence : traverser cette programmation nous a réjouis !

Situations / François Sarhan

Nos lectrices et lecteurs le savent, nous sommes particulièrement friands des événements organisés dans l’espace public. Ces Situations-là seront jouées par 4 musicien.ne.s presque dépourvus d’instruments, et questionnent donc notre rapport au corps et à la musique. De quoi (se) joue-t-on ? Du 20 au 27.09 dans différents lieux

Our ears felt like canyons / Zwerm

Le quatuor à guitares électriques Zwerm, jeune ensemble bruxellois, se lancera dans le Shotgun Shoegaze de Christopher Trapani ou le Wavelet A d’Alexander Schubert (l’année dernière, le festival avait consacré à ce compositeur un portrait aussi étrange que bouillonnant). Un concert plein d’expérimentations sonores. Le + ? Le public peut déambuler et choisir où il s’installe : dans les gradins ou sur la scène. 25 et 26.09 | 18h30 Auditorium de France 3 Grand Est Our ears felt like canyons du quatuor Zwerm ©Volker Beushausen


La Cité—Musiques

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Gay Guerilla ©Jim Tuttle/ Bridgeman images

Cage au carré avec Bertrand Chamayou et Élodie Sicard ©Thibaut Castan

Coco de Julien Desprez ©Sylvain Gripoix

Musique de tables de Thierry de Mey ©Jean-Louis Fernandez

Sonic temple vol.1

Lors de la présentation presse, Stéphane Roth s’était montré particulièrement enthousiaste à l’idée de lancer sa première soirée Sonic Temple, dévoilant alors sa passion pour la musique noise. Au programme (et dans une église !) : Phil Niblock, compositeur américain rare sur les scènes françaises, Rudolf Eb.er, « légende méconnue » au devant de toutes les expériences bruitistes et originales, ou encore Michael Gendreau acousticien à l’assaut des basses fréquences… Dans le même genre, interférences et coupures sont prévues dans Coco par le génial Julien Desprez (le 3 octobre à 20h30 au Théâtre de Hautepierre). 26.09 | 20h30 Église Saint-Paul

Einstein on the Beach / Philip Glass

Nous n’aurons pas la totalité de cette œuvre gigantesque (5 heures tout de même !), on en saisira néanmoins toute la radicalité : une musique minimaliste et pulsative, une mise en scène à l’avant-garde et une narration portée par la grande Suzanne Vega. Et puisqu’on parle de grands et de musique expérimentale, rendez-vous est pris avec l’excellent pianiste Bertrand Chamayou au piano préparé et la danseuse Élodie Sicard pour un concert consacré à John Cage (le 22 septembre à 11h, Cité de la musique et de la danse). 27.09 | 20h30 Palais de la musique et des congrès

Gay Guerilla / Julius Eastman

Musica célèbre les 50 ans des émeutes de Stonewall à travers les œuvres de Julius Eastman, figure des années 60, fervent pratiquant d’une musique qui, par sa brutalité, remet en question le carcan social imposé aux noirs et aux homosexuels. 28.09 | 22h30 Salle de la Bourse

Autoportrait / Thierry De Mey

Deux spectacles en une journée pour (re)découvrir une œuvre entre musique et danse : Musique de tables (1987) est une chorégraphie de gestes et de sons, Timelessness, commande des Percussions de Strasbourg, réunit trois

pièces anciennes et nouvelles en un « manifeste artistique et politique ». 29.09 | 11h, 15h et 17h Le Point d’Eau Festival Musica du 20.09 au 5.10 à Strasbourg et environs et à Bâle. festivalmusica.fr



La Cité—Instant Flash

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Par Caroline Lévy / Photo Christophe Urbain

Belles bêtes Quentin Dupieux et Jean Dujardin

Il y a quelque chose de l’ordre du mimétisme chez ces deux-là. Une parfaite symbiose. L’attitude d’abord, faussement nonchalante. La dégaine ensuite, avec ce costume de scène qu’ils ne quitteront pas de leur promo marathon avec Le Daim, film qui a fait l’ouverture de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. Quentin Dupieux alias Mr. Oizo, figure de proue de la French Touch, est aussi réalisateur, formé à la sauce Gondry. On apprend que la nuit dernière il mixait au festival parisien We Love Green, pour fêter les 20 ans de l’inusable tube Flat Beat. Celui qui a propulsé la potacherie au rang d’art majeur, autant dans sa musique que dans son cinéma loufoque et absurde, frôle le génie pour certains et l’imposture pour d’autres. Et puis il y a « The » acteur, l’oscarisé Jean Dujardin plus rare à l’écran ces derniers temps, plus radical aussi dans ses choix de films. Pour l’occasion, on avait joué le jeu du daim, en affichant une veste vintage 70’s de couleur fauve. « Je peux toucher ? Ah oui elle est d’époque. Incroyable. Un style de malade ! », s’amuse l’acteur. « Un style de malade ! », renchérit le réalisateur. On perçoit la connivence du binôme à travers cette phrase devenue le gimmick de

leur com, jusqu’au hashtag surexploité sur les réseaux sociaux. C’est bien d’une veste en daim qu’il est question dans la nouvelle fantaisie acide de Dupieux, où le personnage de Georges, en quête d’absolu et par amour pour sa nouvelle peau, ira jusqu’au massacre. Une absurdité bien ancrée dans le réel, auquel le réalisateur nous a peu habitué jusqu’ici. « Dans chaque film, j’ai envie d’ajouter des éléments et là il se trouve que c’était le réalisme. C’est un domaine que je n’ai jamais effleuré, puisque je n’ai fait que des espèces de pantalonnades surréalistes sans règles. Enfin, avec mes propres règles. » Autre rupture, celle d’abandonner la composition des B.O de ses films. Il nous révélait dans une précédente rencontre qu’il avait commencé à faire de la musique en réalisant celle de son premier court-métrage, faute d’argent pour payer les droits du compositeur Pierre Henry : « Ma musique, c’est un truc de dégénéré pour boîtes de nuit ou pour enfants à problèmes. Il faut que ça reste comme ça ! J’ai pollué pleins de films avec, c’était super, mais ça faisait des films très hermétiques. Je ne pouvais pas étouffer mon cinéma toute ma vie, parce que je suis un musicien très limité ! »

Dans cette nouvelle exploration cinématographique un peu barrée, Jean Dujardin est troublant, il entre en fusion avec le personnage qu’il incarne. Mais joue-t-il, seulement ? « Je n’ai jamais vraiment réussi à travailler ce rôle, alors que d’habitude je suis assez scolaire, je me rassure avec des choses, je fais du par cœur. Là, je n’avais pas du tout envie », confesse-t-il. « Le truc est venu à moi immédiatement, c’est comme si dès la première rencontre avec Quentin j’avais intégré Georges. Comme s’il avait réveillé quelque chose chez moi, une espèce de fantasme absolu : celui de se barrer et d’aller s’enfermer dans une chambre d’hôtel avec un blouson et d’aller voir ce qui se passe. De la même manière, pour The Artist, faire un film muet en noir et blanc, je ne savais pas comment faire. C’est assez agréable de ne pas toujours tout contrôler. » Propos recueillis le 3 juin à l’hôtel Régent Petite France, pour l’avant-première du film Le Daim, actuellement en salles.


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La Cité—Instant Flash

Propos recueillis par Cécile Becker / Photo Alexis Delon / Preview

Misanthropes naturels Fat White Family Lias et Nathan Saoudi

Dans votre musique, vous remettez en cause le système actuel. Or, force est de constater que vous en faites partie… Quelles compromissions ? Lias Saoudi   Faire partie du système, en tant que groupe, ça signifie avoir un label – une banque pour musiciens qui vous fait « des prêts » en fonction de votre crédibilité. Nous menons une existence marginale, nous n’avons pas d’appartement à nous… Nathan Saoudi   Je n’ai toujours pas de maison. Je ne fais pas ça pour l’argent, j’en gagnerais plus en faisant autre chose. Je fais ça parce que c’est marrant. L.S.   Oui, aucun d’entre nous n’a de sécurité, on prend ce qu’on peut… Quand j’étais ado, vers mes 20 ans, je n’aurais jamais fait de pub, jamais. Mais si aujourd’hui Mc Donalds m’appelait et m’offrait de l’argent pour une musique de pub, je le ferais immédiatement ! Parce que l’industrie musicale est vide. Tu bosses, tu bosses, tu bosses et tu n’es jamais certain que ça fonctionne. N’importe quoi peut te tomber dessus. Ta guitare peut te lâcher, tu peux ne plus avoir d’idées, plus d’inspiration. N.S.   J’étais à la Cathédrale de Strasbourg aujourd’hui, c’est très beau. J’ai prié… J’ai prié Dieu, Daddy, je lui ai demandé un million de dollars. [rires] Dès que je vais dans une église, je prie pour ça. Propos recueillis le 31 mai 2019 à La Laiterie

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Peu de Strasbourgeois les connaissent, et pourtant, ils sont les artisans de l’ombre de nombreux événements de la vie de la ville. Derrière les opérations Strasbourg mon amour, l’Industrie Magnifique ou les 90 ans du Port Autonome se cache Passe Muraille, agence de communication événementielle, qui existe depuis 25 ans. Portrait de groupe, et retour sur un parcours. Par Déborah Liss / Portrait de groupe Pascal Bastien La Cité—Business

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La belle histoire

L’agence est née il y a 25 ans dans l’esprit de Michel Bedez, qui commence seul dans son appartement. Très vite, il travaille sur Les Nuits de Stras, un spectacle son et lumière au Barrage Vauban, et sur la Foire Européenne. L’agence grossit, déménage plusieurs fois. Aujourd’hui, ils sont une douzaine, installés rue Goethe, dont Aurélie, Justine, Sébastien et Julien, qui prennent cette année les commandes du bateau. Depuis, Passe Muraille s’est fait un nom auprès de grands groupes privés dont le siège est (ou a été) en Alsace, pour qui l’agence organise conventions, jubilés et autres événements corporate : Adidas, Lidl, Kronenbourg… Et dépasse les frontières. Elle accompagne ainsi régulièrement le groupe Hager (fabricant de matériel électrique) pour ses conventions internationales et les summer schools de ses top managers, qui se déroulent chaque année dans une ville européenne différente (Dublin, Barcelone, Berlin…) De grandes marques lui confient des projets, comme Ray-Ban, pour qui elle a assuré le « tour de France » de présentation des innovations aux opticiens. En janvier, Passe Muraille organisait également le Kick-off 2019 de Luxottica (leader mondial de la fabrication de montures) à la Gaîté lyrique à Paris. Mais ces passionnés du métier aiment aussi faire le grand écart et aller voir du côté des événements culturels grand public. Quand ils

assistent au mapping du Barrage Vauban ou profitent des œuvres de l’Industrie Magnifique, les Strasbourgeois admirent sans le savoir le travail des agitateurs de la rue Goethe. Les points communs de tous ces projets ? « L’éphémère, les aspects créatifs et logistiques », explique Sébastien. Deux données essentielles sur lesquelles il faut « être imparable », selon Michel Bedez. « L’événementiel, c’est du direct, on n’a pas le droit à l’erreur », renchérit-il. « Cela peut être vécu comme de la pression, mais aussi comme de l’adrénaline », complète Sébastien, qui parle d’un « véritable métier-passion ». En 25 ans, des évolutions et un passage de témoin Ce métier, il a un peu changé en 25 ans. « Au départ, c’était vraiment festif, se souvient Michel. Aujourd’hui, on est beaucoup plus sur l’efficacité. Il faut évaluer les événements, il y a du ciblage, des objectifs… On doit désormais incorporer une dimension marketing. » Alors que le numérique, le virtuel prennent une place prépondérante dans la communication, il se réjouit du fait que l’événementiel permette encore une alternative à un monde « désincarné ». Dans un domaine éphémère, les experts du secteur se posent la question du durable ; l’éco-conception prend de plus en plus de place dans les projets. « Concrètement, cela veut dire qu’il faut veiller à ce que les outils

avec lesquels on travaille soient réutilisés par la suite », explique Justine. Un virage sans demi-tour, surtout que la jeune génération y est encore plus sensible. « Mais c’est un travail que Michel avait déjà entamé », insiste Aurélie. « Cette idée de réfléchir aux déchets, de privilégier les producteurs locaux, de maintenir avec eux une relation de confiance… » L’avenir, c’est d’ailleurs un sujet d’actualité pour Passe Muraille. Une page se tourne, le fondateur passe la main à quatre de ses jeunes collaborateurs. Même s’il ne s’agit peut-être que d’un saut de ligne dans l’histoire de l’agence car, les associés l’assurent, cette passation est une continuité. La jeune équipe (ils ont entre 32 et 40 ans) entend rester fidèle aux principes qui ont guidé Passe Muraille depuis le début : créer des événements sur mesure, innover, casser les codes. Le travail ne leur fait pas peur. « C’est avant tout une histoire d’amitié, on se connaît très bien, il y a de sacrés réflexes entre nous », se réjouit Sébastien. Justine souligne l’heureux hasard de la parité parfaite dans leur groupe. « Il y a une notion de tribu et d’affectif très importante ici, confirme Michel Bedez. C’est la plus belle des histoires, lorsque les enfants spirituels reprennent ce qu’on a créé. » Alors que l’agence est l'une des plus importantes du Grand Est, tous soulignent le côté familial et le peu de poids de la hiérarchie de leur organisation.


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Michel Bedez, fondateur de Passe Muraille (à droite) et les quatre associés qui prennent la relève : Julien, Justine, Sébastien et Aurélie


La Cité—Business Si le passage de témoin prendra deux à trois années, Michel Bedez s’ouvre d’ores et déjà à de nouveaux horizons : enseigner à l’EM, écrire des romans, construire « des aventures culturelles », dans l’art contemporain notamment. Il continue à apporter son expertise et son esprit créatif, tout en posant son regard bienveillant sur l’évolution de Passe Muraille. Au programme, de nouveaux clients, une nouvelle édition de Strasbourg mon Amour et de l’Industrie Magnifique et « des portes ouvertes dans plusieurs entreprises phares : Würth, Kronenbourg, Schaeffler…», indique Aurélie. Et, cette année encore, le grand spectacle de l’été, une mise en scène de la cathédrale et des quais en collaboration avec le collectif AV Exciters. Après cela, Michel le sait, les clients continueront de faire confiance à Passe Muraille, car « [son] savoir-faire et [ses] références rassurent ». www.passemuraille.fr

Photo Bartosch Salmanski

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Quelques événements marquants 2004

L’agence met en place un spectacle pour les 100 ans des Mines de potasse. Construit avec les mineurs, il rassemble 300 figurants et 16 000 spectateurs sur le Carreau Rodolphe. Michel songe à intégrer un chapitre évoquant l’origine de nombreux mineurs, notamment italiens et polonais.

2011

Chaque année, les jeunes agriculteurs organisent leur festival du labour, Les Terres à l’envers, dans une région différente. En 2011, Passe Muraille assure la production et la logistique de ce village éphémère à Oberhausbergen, agrémenté de haies et cultures préparées 1 an à l’avance. 200 chapiteaux, 180 000 personnes et une grande roue plus tard (et le passage du Président de la République), l’événement est salué par le milieu pour ce qui fut « l’une des meilleures éditions ».

2016

Dans la Saline royale d’Arc-etSenans, lors d’une convention interne d’EDF Grand Est, Passe Muraille imagine une performance team building sur le thème de la construction autour d’un jeu de Kapla géant.

2016

Pour les 90 ans du Port Autonome de Strasbourg, en 2016, l’agence fait installer des containers colorés au cœur de la ville, pour amener le port aux Strasbourgeois, leur faire connaître ses activités, et l’importance qu’il revêt dans la ville.

2017

Avec l’Industrie Magnifique, les Strasbourgeois ont assisté pendant 10 jours à la rencontre entre l’art et l’industrie, au centre-ville de Strasbourg. Un « projet XXL », selon l’agence (qui en a été le producteur exécutif pour l’asociation Industrie et Territoires), entre expositions, rencontres et conférences.


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La Cité

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Déconnectés - Cie MIRA

La saison estivale du Taps Comme chaque été, le Taps se consacre au jeune public et aux familles, avec 8 propositions tantôt oniriques, tantôt drolatiques, toujours tout public. Notre sélection ? Sous la neige — Un voyage sensoriel, en musique et en lumières, où deux comédiens transforment de petits papiers de soie en un vaste monde. Mise en scène Martine Waniowski, à partir de 2 ans. Les 23 et 24 juillet au Taps Laiterie. Jusqu’à l’os — Une leçon d’anatomie entre théâtre et danse, pour une exploration poétique du corps humain, à travers son vocabulaire, ses possibilités et ses limites. Par Caroline Allaire, à partir de 2 ans. Les 6 et 7 août au Taps Laiterie. La Mécanique de l’absurde — Un duo burlesque et muet entre deux comédiens jongleur et magicien, qui construisent de drôles de machines avec des objets du quotidien. Parce que

l’absurde, ça marche toujours ! Par Fred de Chadirac et Mickaël Letourneur, à partir de 7 ans. Le 25 juillet au Taps Scala. Déconnectés — On est toujours ravis de retrouver Yvonnette Hoareau et Sébastien Véla Lopez, les hip-hopeurs prodiges de la compagnie Mira. Six danseurs nous transportent ici dans un univers où tout va toujours plus vite, où l’on est constamment sollicité sans pouvoir faire un pas de côté. Le nôtre, en somme… À partir de 7 ans. Le 1er août au Taps Scala. (S.D.) 16.07 → 08.09.19 taps.strasbourg.eu


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Photo : Estelle Hoffert

Notes sur la Chine

Couleur Coton

La photographe polonaise Wiktoria Wojciechowska a découvert la Chine à travers Công Yàn. Sa série d’images raconte à la fois sa rencontre avec un pays et une culture, ses étonnements, que les moments passés avec cette femme. Que percevons-nous d’un pays ? À quel point l’avons-nous compris ? Ce que nous en percevons n’est-il que subjectif ? Quelle est l’influence de la personne qui nous accompagne ? Où il est question de déplacement, d’humain, de regard. On est prêts pour le voyage. (S.D.)

Jean-Luc et Valérie Wehinger, artisans musiciens installés dans une ancienne menuiserie à Haguenau, rebaptisée la Menuiserie Zen, débordent d’activités : cours de guitare ou de violon, éveil musical, yoga de la voix, ateliers de chant chamanique… Quand ils ne travaillent pas avec leurs élèves, le duo œuvre sous le nom de Couleur Coton pour animer « un mariage, un anniversaire, des funérailles, un départ en retraite... » Jamais à court d’énergie pour transmettre leur passion avec une authenticité qui force le respect. Pour un aperçu de leur univers, rendez-vous sous les deux grands noyers du jardin pour leur Jardin Musical, devenu un rendez-vous incontournable dans le coin. (C.M.)

Exposition de Wiktoria Wojciechowska → 28.07.19 www.stimultania.org

— Jardin musical | 27.07.19 à la Menuiserie Zen | Haguenau www.menuiseriezen.fr www.couleur-coton.com


La Cité

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Femi Kuti - Photo : Optimus Dammy

Au Grès du Jazz

Tomi Ungerer, L’Europe de la moulinette, dessin pour l’affiche d’une manifestation européenne à Molsheim, 1992

Les années passent, mais Au Grès du Jazz continue de nous surprendre. Loin de s’installer dans le confort, la programmation explore des pistes nouvelles, world ou chanson, avec des plateaux thématiques : l’un consacré à l’afrobeat avec Femi Kuti et Antibalas, respectivement le fils et les plus vibrants héritiers de la pépite Fela ; d’autres s’attachent à la voix, au piano, à la trompette, au swing et au blues – comme autant d’approches possibles d’un jazz pluriel. Sans oublier le son manouche, avec notamment les Doigts de l’Homme, un quintette virtuose guitarecontrebasse et batterie, ou l’inclassable Titi Robin. (E.A.)

Tomi Ungerer

10 → 18.08.19 | La Petite Pierre www.festival-augresdujazz.com

Tomi l’Européen | 05.07 → 20.10.19 Musée Tomi Ungerer Locomotion | → 27.10.10 | CEAAC www.musees.strasbourg.eu

Double actu Tomi cet été. D’un côté son regard à la fois convaincu et critique, amusé, amusant mais sans concession sur l’Europe (avec en parallèle ses dessins contre la violence et le totalitarisme, histoire de nous rappeler quelques objectifs premiers…) ; de l’autre une centaine de véhicules à voile, à vapeur et à moteur de sa collection de jouets avec, en regard, des artistes contemporains dont c’est le sujet. Double joie ! (S.D.)


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©Compagnie Engrenages

Festival du Houblon

Naohiro Ninomiya

Créé à l’origine pour marquer le démarrage de la récolte de houblon, ce festival est devenu un incontournable parmi les manifestations estivales dans la région. Chaque année, près de 500 artistes offrent un tour du monde des traditions folkloriques avec spectacles et concerts gratuits dans toute la ville, des dîners spectacles à la Halle aux Houblons, un programme jeune public. Nouveauté pour cette 60e édition : un bal métissé et du cinéma en plein air. Vive l’été ! (S.D.)

Aussi délicate qu’exigeante, la photographie de Naohiro Ninomiya privilégie les grands formats et les clair-obscurs. Pour cette série d’images, Naohiro Ninomiya s’est inspiré d’un rouleau peint de l’ère Kamakura (XIIIe-XIVe siècle), représentant une chute d’eau. Il a ainsi photographié de nombreuses cascades au Japon, notamment dans la région de son enfance, et, dans sa chambre noire, a fait subir à ses tirages différents traitements, leur donnant un aspect sensuel, pictural, et légèrement inquiétant… (S.D.)

20 → 25.08.19 Centre-ville | Haguenau www.festivalduhoublon.eu

→ 15.09.2019 Restaurant La Rivière www.naohiro.fr


coiffeurs indĂŠpendants

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Dans le prolongement du magazine, des contenus enrichis sur

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OLIVIER NASTI, CHEF DE CUISINE ET CHASSEUR PASSIONNÉ Olivier Nasti, expliquez-nous votre rapport à la chasse ? Il y a chez moi un besoin de chasse. Dès l’ouverture de la saison, j’organise d’ailleurs toute ma vie en conséquence. J’ai la chance inouïe d’être au cœur d’une région extraordinaire pour assouvir ma passion. C’est devenu comme une évidence d’aller goûter chaque jour, été comme hiver, les premières lueurs de l’aube au cœur de la nature. D’être là pour la ressentir pleinement et vibrer avec elle au plus près. Comment cela se traduit-il à travers votre restaurant ? Mon rôle en tant que cuisinier est de transmettre et partager. J’imagine constamment des recettes pour mettre en avant la saveur extraordinaire des produits au moment où ils sont au cœur de leur saison. L’été est pour cela une période où j’aime faire découvrir le chevreuil d’été qui, je crois, mérite une attention toute particulière. L’animal s’est nourri au printemps de bourgeons et de fruits rouges qui donnent à sa viande, préparée froide ou chaude, des parfums délicats tout à fait étonnants. Vous voyez donc un rapport entre votre métier et votre passion ? Je crois effectivement sincèrement à un parallèle entre le cuisinier et le chasseur. Il y a pour les deux une forte exigence, un travail de patience et de précision remarquables. Je me retrouve parfaitement dans ces valeurs. À mes clients, je veux faire comprendre la formidable richesse de la nature et sa saisonnalité. C’est elle qui doit rester notre guide. Et j’espère que chacun repart de chez moi en ayant compris au moins cela.

Le Chevreuil d'été de nos chasses, fruits et légumes d'Alsace

Hôtel Spa Le Chambard***** — La Table d'Olivier Nasti** — La Winstub 9-13, rue du Général de Gaulle — 68 240 Kaysersberg — Tel. +33 (0)3 89 47 10 17 — www.lechambard.fr


WELCOME BYZANCE - ILLUSTRATION : M. MASSON

Imaginer Strasbourg...

#La Coop


Tu vois, ma bonne amie, que je tiens parole, et que les bonnets et les pompons ne prennent pas tout mon temps ; il m’en restera toujours pour toi. ——— Le Style.

Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses

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Photographe Alexis Delon / Preview www.preview.fr Réalisation Myriam Commot-Delon

Calypso Mannequin Anzhelika www.upmodels.fr

Assistants Eva Windenberger & Joachim Bloch

Coiffure Grégory Alcudia www.la-fabrik.art www.avila-coiffure.com

Post-prod Emmanuel Van Hecke / Preview www.preview.fr

Maquillage Maili Nguyen www.avila-coiffure.com


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Top ĂŠpaulĂŠ en popeline de coton et short en lin Notshy.


84 Costume homme Paul Smith et ceinture banane en soie Rick Owens chez Algorithme La Loggia. Sandales Celine chez Ultima. Bague Éric Humbert.


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Veste et pantalon en twill de coton Rue de Tokyo chez Revenge Hom. Sandales Celine chez Ultima.


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Porté : veste homme Paul Smith 88 chez Algorithme La Loggia et sandales Celine chez Ultima. Au sol : robe bleue Dondup chez Algorithme LaLoggia, jupe rose Moncler et robe or N°21 chez Ultima.


Top en tissu gaufrĂŠ Isabel Marant, jupe en tulle et satin volantĂŠ Moncler et bottines Berlin Celine chez Ultima. Tabouret en bois Les Woodcutters. www.les-woodcutters.fr

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Robe courte bicolore N°21 et bottines Celine chez Ultima. Bracelet en or blanc Éric Humbert.


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92 Robe kimono ceinturée cuir et bottines Berlin Celine chez Ultima. Pendentif Fil Éric Humbert.


93 Mules Ă talon bois Paloma Barcelo chez Algorithme La Loggia. CĂŠramique personnelle.


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Robe longue en mousseline de soie Dondup chez Algorithme La Loggia. Sandales Celine chez Ultima.


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Top en popeline blanche Notshy. Bague jonc en or et opale wollo Éric Humbert.


Le Style—Mode + design

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Dolce vita

Des envies d’Italie pour pimper l’été, chez soi et sur soi.

Photo : Peter Langer

Par Myriam Commot-Delon

Empreinte jet set

Originel

Mini trullis

Garden party

Que se passe-t-il quand l’iconique modèle Arizona de Birkenstock se marie le temps d’une saison au mythique hôtel Il Pellicano à Porto Ercole sur la côte Toscane ? Il se couvre de soie et de raphia et se hisse tout en haut des souliers les plus désirables de l’été. — Collection capsule Birkenstock x Il Pellicano Il Dolce Far Niente, Birkenstock 1774. www.birkenstock.com

Créée il y a deux ans à l’occasion de son 50e anniversaire, la collection Iconica de la maison milanaise Pomellato s’inspire de sa première bague anneau réalisée dans les années 70. Son volume, aussi généreux que minimaliste l’impose d’ores et déjà comme un futur classique. Jacquot joaillier - horloger 10, rue du Dôme www.jacquot-horloger.com

Quand un emblématique éditeur et un designer italien s’inspirent des maisons traditionnelles du village italien de Alberobello dans les Pouilles, cela donne Trullo, une délicate série de récipients à couvercle conique où glisser douceurs ou souvenirs. Kartell 8, quai Saint-Jean www.kartell.com

Comme une socialite milanaise, on se couvre d’une robe à l’imprimé vintage de La Double J, aux motifs sourcés parmi les archives du célèbre fabricant de soie Mantero à Côme. Une des chics griffes, hautes en couleurs, du vestiaire expressif de Micheline Christophe. Marbre 14, quai des Bateliers www.marbre-strasbourg.com


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Ombelle

Avec sa forme circulaire inspirée des nénuphars, ce luminaire acoustique aux rondeurs bienveillantes et aux faux airs de parasol trouvera sans difficulté sa place au dessus d’une table ou d’un bureau tout en atténuant avec élégance le charivari de la vie citadine. — Lampe Lily (disponible en deux tailles), design Hallgeir Homstvedt et Runa Klock, Abstracta. decoburo 4, Le Schlossberg | Zellenberg www.decoburo-store.com


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À fleur de peau

Photo : Alexis Delon / Preview - Modèle : Amandine / UP Models

Intimiste, luxueux et sensuel, le vestiaire anti-mode de la boutique Ipsae fait la part belle aux marques transalpines et aux nuances subtiles, à l’instar de cet ensemble kimono en lin mordoré et aux lignes raffinées. Ipsae 35, quai des Bateliers 03 88 52 13 55


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Versicolores

Iconique

Aussi colorés que des glaces italiennes, des pendants d’oreilles aux pierres acidulées, pour pulser une garde-robe estivale sans se ruiner. & Other Stories 11-13, rue de la Haute Montée www.stories.com

Visionnaire et maître incontesté du design technologique, l’architecte italien Osvaldo Borsani a créé la société Tecno en 1953 avec son frère jumeau Fulgencio. Son fauteuil P40, l’une de ses plus célèbres « machines pour s’asseoir », fait figure de surdoué avec ses 486 postures et son allure folle. — Chaise longue P40 (1955), designer Osvaldo Borsani, Tecno. decoburo 4, Le Schlossberg | Zellenberg 03 89 21 72 00

Esprit, es-tu là ? Soyons fous, cette saison on zappe les beiges et on injecte de la couleur à son salon, pour apporter plus de personnalité et de cool à une déco trop monochrome. Le bon combo ? Mixer et dépareiller vintage et contemporain autour du cultissime système suisse USM Haller. Des meubles à configurer selon ses besoins et à choisir dans des couleurs pop pour doper son intérieur d’une énergie sous acide aussi réjouissante que l’était le mouvement Memphis dans les années 80. e-shop USM Haller www.decoburo-store.com


Le Style—Mode + design

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L’union sacrée Par Myriam Commot-Delon

Le plein de soleil et d’azur, c’est maintenant !

01—Attraction

Archétype de la montre de plongée depuis sa création en 1953, l’Oyster Perpetual Submariner a depuis conquis la terre ferme. Aussi robuste qu’iconique et dotée d’un irrésistible pouvoir de séduction, elle a aussi été conçue pour durer à vie. Un souci quand il faut choisir la couleur de son cadran… — Montre bracelet Oyster Perpetual Submariner à mouvement automatique, bracelet Oyster déployant, boitier 40 mm à lunette tournante unidirectionnelle avec disque Cerachrom en céramique, couronne de remontoir Triplock à triple étanchéité, étanchéité jusqu’à 300 mètres.

Rolex chez Jacquot joaillier-horloger 10, rue du Dôme www.jacquot-horloger.com 01


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Photo Alexis Delon / Preview

Photo Guy Rebmeister

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02—Spatial

La suspension Capsula de la designeuse Lucie Koldova pour l’éditeur tchèque Brokis se compose de trois pièces en verre enveloppant une source lumineuse à LED : une prouesse technique et un design novateur, à cumuler pour un effet 3D démultiplié. Lumières d’Alsace 1, rue Girlenhirsch Illkirch-Graffenstaden www.lumieres-alsace.com

03—Descendance

On adore le vase Douglas, designé il y a plus de 20 ans par François Azambourg.Le CIAV édite une version réduite de cette pièce iconique du design français. Comme pour son papa, chaque Douglas junior est unique, marquée par les veines des planches en bois qui lui ont servi de moule. (S.D.) En vente au CIAV Place Robert Schuman | Meisenthal www.ciav.fr

04—Houssez-vous !

Emballante, cette robe « housse à vêtements » de la ligne MM6 de Maison Margiela. À shopper au concept store colmarien La Corrida, QG alsacien de griffes créateurs et des labels japonais Issey Miyake et Tsumori Chisato. La Corrida 33b, rue des Clefs | Colmar www.la-corrida.com


Le Style—Mode + design

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05—Pola X

06—L’obsession

Quelles solaires choisir quand la lumière se propage dans toutes les directions et nous aveugle sur le sable ou sur l’eau ? Des montures à verres polarisés, spécialement conçus pour éliminer ces effets. A) Les accros au Made in France et au design vintage vont adorer cette monture « pantos » en métal aux inserts en acétate. Sa spécificité ? Une forme ni ronde, ni ovale, en vogue depuis les années 40 et qui adoucit la forme du visage. — Solaires Bridge 48 8017S, Lafont.

B) Petit bijou d’innovation, ces solaires pliables (8 mm d’épaisseur) sont en acier inoxydables et hyper légères. Futé : un étui en silicone hyper compact pour les transporter sans s’encombrer. — Solaires Earhart 1001, ROAV Eyewear.

Optique Jacques Marmet 7, rue de l’Église / 9, rue des Hallebardes www.optique-marmet.fr

Simplicité, fonctionnalité et haute désirabilité pour le canapé Maralunga, dessiné en 1973 par Vico Magistreti et réputé pour son confort avec ses dossiers relevables. Nimbé d’un océan de bleu, il est pile sur la liste de nos envies en 2019. Pyramide Design 32, quai des Bateliers www.pyramide-design.com

07—Yeah !

Pour un rodéo festivalier, on troque sa chemise bien repassée pour une chemisette qui déchire. — Chemisette oversized, Festival Edition, Zara. — Ceinture extra-longue en coton imprimé, Zara. Centre Commercial Place des Halles www.placedeshalles.com


Strasbourg Hôtel.D + Hôtel Gutenberg + Hôtel Diana Dauphine + Hôtel du Dragon Molsheim Hôtel Le Bugatti + Villa Diana — Obernai Hôtel Le Colombier + Le Pavillon 7 Colmar Hôtel Le Colombier + Colombier Suites — Bâle The Passage + Hôtel.D Genève Hôtel.D. — Bulle Hôtel.D. (ouverture 2021) www.dianacollection.com


Le Style—Mode + design

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Photo Alexis Delon / Preview

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08—Om

À glisser le soir venu au cou de votre surfer préféré, cette extraordinaire opale Boulder d’Australie de la collection Hom d’Éric Humbert. Une pierre précieuse réputée pour renvoyer au monde le meilleur de celui qui la porte, et le reconnecter à la terre. À porter pour méditer, rééquilibrer les chakras et favoriser la créativité. Éric Humbert Joaillerie 46, rue des Hallebardes www.eric-humbert.com

09—Joliesse

Avec son abat-jour coloré et son pied gracile en laiton poli, la lampe de table Matin d’Inga Sempé éditée chez Hay va plaire aux filles qui aiment les jupes plissées. Galerie Fou du Roi 4, rue du Faisan www.fouduroi.eu

10—Arc-en-ciel

Un petit K-Way dans sa valise, ça peut toujours servir, non ? On garde le sourire, même quand quelques gouttes pointent leur nez pendant les vacances… Curieux? Concept Store 6a, quai Kellermann www.curieux-store.com


Je trouve toujours la bonne combinaison ! © Labo Typo 2019 • crédit photo Frédérique Clément

Laura Directrice commerciale chez AMC

PRÊT À PORTER Chloé Stora · Laurence Bras · Toupy Mes Demoiselles Paris · Hod Diega · Bellerose · Heimstone Blonde N°8 · OOF · Absolut Cashmere Not Shy · True Royal ACCESSOIRES Claris Virot · Dragon Diffusion Mexicana · Beatriz Furest · Morobé

27, rue de la Nuée Bleue | Strasbourg | 03 90 24 68 39


Le Style—Le parfum

Par Sylvia Dubost / Illustration Laetitia Gorsy

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Les parfums cultes n°17 Eau de Rochas, 1970 Nez : Nicolas Mamounas

Un choix comme une évidence. Certes, le principe chronologique de cette rubrique nous menait à lui, mais nous avions d’autres options. L’occasion était trop belle, pour une fois, de faire coïncider la saison, le thème du numéro et l’opportunité de rendre hommage à ces parfums qu’on a tellement vus dans les rayonnages qu’on en oublie qu’ils ont aussi une odeur. Eau de Rochas ne charrie pas le glamour et les intentions auxquels on s’est habitué dans ces pages. Signé par un parfumeur inconnu pour une maison qui ne fait alors pas grand bruit, il débarque avec l’insouciance et la légèreté de ceux qui n’ont rien à perdre. L’Eau de Roche, telle qu’elle se nomme alors, est une cascade de fraîcheur vivifiante – parfaitement construite – qui ne prétend pas

raconter grand-chose, ni sur l’histoire de la mode, ni sur l’image de la femme. Elle en dit ainsi beaucoup, justement. Parée d’un beau succès critique depuis sa sortie, elle a suscité étonnamment peu de littérature, peut-être justement à cause de cette simplicité affirmée qui ne laisse pas vraiment de prises. Elle s’inscrit dans le sillage de l’Ô de Lancôme qui, l’année précédente, avait réinventé l’eau de Cologne, cet hydrolat d’herbes aromatiques, d’épices et d’agrumes macéré dans l’alcool et né au XVIIIe siècle. Le parfumeur Robert Gonnon diminue les épices, y ajoute un cœur de fleurs blanches et un fond chypré alors très en vogue, donnant à cette recette un peu commune une vraie persistance et une vraie personnalité. Une eau pionnière, à mille

lieux à la fois des colognes de mémé et des parfums couture dont les 70’s ne veulent plus s’embarrasser. Mais peut-être encore trop classique dans sa construction. Plus fine, mieux construite et surtout clairement unisexe, Eau de Roche s’enrichit de douce verveine, se corse de notes fleuries plus épicées (œillet et narcisse), se réchauffe d’ambre et de musc en notes de fond. Son départ est une vraie éclaboussure, combinant la vivacité juteuse du citron à la verdeur de la mandarine. L’été ne ressemble plus à celui des yéyés à Saint-Tropez, ni au Summer of love. Il a plutôt le bleu et le blanc éclatants d’une île des Cyclades, quelque chose à la fois d’intemporel et, donc, de parfaitement calé dans son époque…


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Le Style—Street

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Par Caroline Lévy — Photos Christophe Urbain

La boule à zéro s’affiche fière et libre à Strasbourg. Ces femmes rasées assument une féminité qui s’affranchit des normes : un acte radical et libérateur.

Urban Styles

Léa 1

Célestine 2

Élodie 3

Aline 4

En voilà un total look green, porté du make-up jusqu’à ses sandales à plateformes Louis Vuitton ! La décolo va à ravir à la jeune Léa, qui fait figure de précurseure strasbourgeoise de la vague boule à zéro chez la jeune génération.

« Free the head » pourrait être la revendication de la jeune barbière, qui aime caresser dans le sens du poil ! Chemisette tropicale portée sur une manchette de tattoos et chaîne en or qui brille, elle s’amuse avec les codes du masculinféminin et ça lui va bien.

De passage à Strasbourg pour les vacances, la trentenaire venue de Tahiti affiche un style frais et coloré la tête (rasée) haute. On adore.

Plus connue sous son blaze Instagram Oliyshoo, la jeune maman au style pointu s’affranchit des injonctions beauté et affiche une dégaine street pimpée d’une ceinture Dior chinée la veille. Avec ses solaires posées sur sa tête blonde, elle déchire.

25 ans, future entrepreneuse

Hair story « J’ai attendu un an avant de passer à l’acte. Au moment de me tondre la tête, toute ma famille était présente. Une sorte de cérémonial qui allait marquer un nouveau départ. Depuis un an, je ne me suis jamais sentie aussi femme. »

28 ans, barbière

Hair story « J’ai les cheveux rasés depuis un an environ. Je m’amuse à les teindre en fonction de mes envies. Je voulais quelque chose de radical et pratique, sans rapport avec ma féminité. »

37 ans, directrice d’exploitation

Hair story « Mes cheveux repoussent car cela fait deux mois que je ne suis plus en traitement. J’apprivoise cette nouvelle coupe sans me cacher, en assumant davantage ma féminité. »

23 ans, influenceuse engagée

Hair story « Ma touffe me demandait beaucoup d’entretien. Résultat : j’avais les cheveux attachés tout le temps. Sur un coup de tête, j’ai tout rasé et, enfin, la vraie moi est née ! »


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Le Style Par Myriam Commot-Delon

Déco

Mode

Entièrement relifté, le quatrième étage des Galeries Lafayette est un véritable espace à vivre pour assouvir ses envies décoratives. Il accueille désormais l’univers inspirant de la marque haut de gamme AMPM (photo), avec ses meubles et accessoires tendance qu’on va enfin pouvoir découvrir de plus près, ainsi que des espaces dédiés aux luminaires et à l’art de la table.

On est allé faire un détour par la seconde boutique Good Vibes… rien que pour les garçons. Pour un homme « bien dans ses fringues », à l’image de Laurent Zentz, le propriétaire de l’enseigne, qui a sélectionné de bons basiques subtilement twistés et taillés dans de belles matières. Un vestiaire aussi décontracté qu’une paire de Wallabee Clarks Originals, avec semelle en crêpe hyper confortable et à l’épreuve du temps.

AMPM

Galeries Lafayette 34, rue du 22 Novembre www.galerieslafayette.com

Good Vibes II

57 et 66, Grand’rue www.goodvibes.fr

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Beauté

Déco

Koda

Trésors Boreals Katja Riekki, installée depuis une trentaine d’années en Alsace, nourrissait le rêve secret d’ouvrir une boutique où présenter des produits de sa Finlande natale. C’est chose faite depuis ce printemps, en lieu et place de la boutique de bijoux Pêle Mêle (qui a déménagé rue des Juifs). Elle distribue principalement Pentik, une société finlandaise spécialisée dans l’art de la table et le linge de maison. On y découvre une sélection saisonnière offrant une belle variété d’imprimés floraux typiques de l’esprit nordique, des peaux

de rennes, un espace épicerie et même une sélection de tissus vendus au mètre pour confectionner rideaux et nappes. Un objet typique ? La kuksa, une tasse traditionnelle du peuple Sami, taillée par les éleveurs de rennes dans le vrilbjörk, une excroissance du bouleau. 7, rue des Veaux www.tresors-boreals-decoration.fr

Les habitudes cosmétiques changent… Charlotte Caputo, ex-maquilleuse, vient d’ouvrir Koda, une charmante échoppe dédiée aux soins naturels, bio, zéro déchet et vegan. Une démarche écologique réjouissante et plein de jeunes marques responsables à découvrir. La + mum ? Omum, pour les futures mamans et les peaux ultra-sensibles. La + abordable ? Avril, un choix large et des produits à moins de 10 €. La + maline ? Zao et ses jolis étuis à make-up en bambou rechargeables. La + ludique ? Clémence et Vivien, des soins corporels innovants dont des baumes déodorants efficaces, validés par les garçons ! La + emballante ? Lamazuna et ses cosmétiques solides en provenance de Vendée. Les + locales ? La savonnerie Soapy & Co, les lingettes home made en coton de Susie et la crème solaire vegan et strasbourgeoise Niu.

Photo Alexis Delon / Preview

Photo Alexis Delon / Preview

5, rue du Chaudron www.kodacosmetiques.fr


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Mode

Muse Avis aux amatrices de griffes féminines émergentes et confidentielles. Muse est la nouvelle adresse où dénicher ces petits labels trendy qu’on traquait lors de nos virées parisiennes : Chloé Stora, Toupy, Mes demoiselles Paris, Laurence Bras, Hod ou Roseanna cet automne… On aime tout. Normal, Yael Bergmann, la jolie brune pétillante à la tête de ce nouveau QG est une experte ès styles, dotée d’un œil infaillible. Elle a commencé par exercer ses talents auprès de ses amies, qui la sollicitaient régulièrement pour les relooker ou les empêcher d’acheter ce qui ne leur allait pas… Cultivant depuis toujours une passion pour la mode, elle a sauté le pas cette année en ouvrant sa boutique. La meilleure des écoles pour composer une garde-robe un brin bohème où tout se combine.

Et côté accessoires ? Une jolie lignée de charme avec les sacs tressés main Dragon ou ceux en crazy python de Claris Virot, les sandales Beatriz Furest et Morobé, les boots Mexicana et les multi-sautoirs – obligatoires cet été – d’Hypso et de Marie-Laure Chamorelle. Et pour azimuter le tout ? L’espace, restructuré par la menuiserie Sifferlin, accueille les boîtes postales et les portes de 2CV customisées par Franck Ecalard, ainsi que les vélos électriques canons de la marque Wattitud, une exclusivité Grand Est en provenance de chez Rustine & Burette. 27, rue de la Nuée Bleue Facebook : Boutique Muse Strasbourg

Photo Alexis Delon / Preview

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Le Style


ILL VINO CAVISTE • BAR À VINS

Découvrez une sélection de 50 vins au verre et une carte de 1000 vins

Paul Olivier Puel & Stéphan Maure ©NIS&FOR

Bodegas Juan GIL Almansa La Atalaya del Camino 2016

Domaine Ruet Chiroubles La Fontenelle 2018

Château Ponzac Rosé 2018

Château Mougues du Grès Cistières de Nîmes Galets Dorés 2018

Nos coups de cœur de l’été

Péniche Bacchus | 19a quai des Pêcheurs | Strasbourg | 03 88 36 65 78 Ill Vino Cave | Gal. Marchande Intermarché | Sélestat | 03 88 92 90 44 www.illvino.com

La Grèce gastronomique Traiteur/épicerie fine Cave à vins Restaurant Organisateur de réceptions

Du lundi au samedi de 10h à 20h 8, rue d’Austerlitz - Strasbourg | 03 90 22 90 76 www.mavrommatis.com @MavrommatisStrasbourg


www.mediapop-editions.fr L’homme qui aimait les livres Philippe Lutz

L’école de rame Nicolas Decoud

L’homme qui aimait les livres Philippe Lutz

Chroniques des années d’amour et d’imposture Christophe Fourvel

Les Grands Turbulents

Portraits de groupes 1880 – 1980

Let go Chloé Mons

Avant-propos et direction d’ouvrage Nora Philippe et Cloé Korman

Les sentiments de l’été Pascal Bastien

À vélo Bernard Plossu et David Le Breton

Lebensformen (Formes de vie) Janine Bächle

Ailleurs

Sublime

Présenté par Nicole Marchand-Zañartu

Dans la peau d’une poupée noire


PÊLE-MÊLE LOULOUDICOSTA

Bijoux de créateurs ︱ arts & design

mardi › samedi : 11H › 19H ∕ 32, rue des Juifs ∕ Strasbourg ∕ 06 78 41 43 49 ∕ pele.mele.strasbourg@gmail.com

Tomi Ungerer Hallali, scènes de chasse (Hallali - Waidmanns Last & Lust) Livre non diffusé dans le commerce Argentoratum—1999

En vente exclusivement à la Vitrine Chicmedias et sur le E-Shop

22 €

La Vitrine Chicmedias — 14, rue Sainte-Hélène — Strasbourg www.shop.zut-magazine.com


Du studio à l’event Preview et son grand loft industriel de 350m2 dédié à l’image, s’ouvrent à l’événementiel (séminaires, réunions, formations et conférences, repas d’affaires, etc.)

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L’essentiel est de se laisser aller, de se fier à ses mains et à sa bouche, tout goûter, tout apprécier, comme la vie. Pour que les choses soient toujours à point.——— La Table.

José Manuel Fajardo, L’Eau à la bouche

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Elle a fait l’objet d’un quintette avec piano de Schubert, allant « joyeuse le long des bords fleuris ». Chantons donc la truite d’Alsace ! La Table—Le produit

Par Cécile Becker / Photo Alexis Delon/Preview / Stylisme Myriam Commot-Delon

La truite

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La recette de Guillaume Besson pour Zut Truite du Heimbach confite aux agrumes. 4 pers. La truite est un carnivore d’eau douce fraîche, de préférence. En Alsace, on trouve principalement de la truite fario dans les rivières de La Bruche et La Thur, cette dernière ayant intégré la Route de la truite qui s’étend sur 4000 km (en Alsace, on a une Route des vins bien sûr, mais aussi de la choucroute et même de la carpe frite…). Ces dernières années, le niveau des rivières baissant, les températures des eaux augmentant, et la pollution et/ou les médocs rejetés par divers biais (dont l’urine) menacent sacrément toutes les espèces, donc la truite. En Alsace, le seul moyen de consommer du (bon) poisson localement et de respecter l’écosystème est donc de se tourner vers le poisson d’élevage : la carpe dans le Sundgau, la truite dans les Vosges. La meilleure ? Celle des Sources du Heimbach (photo), à Wingen depuis 1987, qu’on trouve fumée à froid ou à chaud, entière, en filets, pavés, rillettes ou maki. Cette truite arc-en-ciel est élevée dans d’excellentes conditions par Philippe Billmann. Qu’est-ce qui fait une bonne truite ? « La fermeté de la chair et le goût. Pour garantir la plus belle chair, il ne faut pas gaver les animaux et leur laisser le temps de grandir. La truite qu’on trouve sur les étals des supermarchés aura vécu maximum 10 mois et aura été bourrée d’aliments, d’antibiotiques et d’oxygène liquide pour accélérer sa croissance. Chez moi, elle grandit à son rythme jusqu’à 18 mois et a de la place pour vivre. Côté goût, tout se joue grâce à l’alimentation Label rouge et au fait que la pisciculture soit nourrie par les sources voisines. » Comment expliquer le retour de la truite ? « Les consommateurs sont beaucoup plus sensibilisés aux circuits courts. Il y a eu un gros désintérêt pour le saumon de Norvège et ils savent désormais comment reconnaître un bon produit. Les conditions étaient réunies pour que la truite revienne, il y a trois ans environ. » Pourquoi devrait-on manger de la truite ? « Quand la truite est bien faite, c’est un repas de roi ! Ce n’est pas pour rien que Louis XIV souhaitait que les habitants mangent une bonne truite tous les dimanches ! C’est un poisson maigre mais qui apporte toutes les graisses essentielles. »

Où la trouver ? Au marché des Producteurs tous les samedis, les Sources du Heimbach y ont un stand. À la Nouvelle Douane et chez Hop’la à Oberhausbergen. www.sourcesduheimbach.fr

•4 pavés de truites de 80 à 120g, sans la peau de préférence • 1 bocal de citrons confits maison •2 cuil. à soupe d’huile de piment •Q uelques framboises • 1 pot de yaourt fermier (250g) •A grumes (citron vert, orange, citron…) •2 choux-raves •D es herbes (un peu de menthe, coriandre, verveine, persil…) •S el, poivre, huile d’olive, sucre, piment La veille — Éplucher le chou rave et le détailler en spaghettis à l’aide d’un rouet à légumes (on peut aussi le râper). Faire mariner avec 2 ou 3 cuil. à soupe de jus de citrons confits et un peu d’huile de piment, 1 cuil. à café de sucre en poudre. — Râper les agrumes dans 50cl d’huile d’olive et les faire infuser toute une nuit. — Égoutter le yaourt dans une passoire avec un papier absorbant. Le jour même — Goûter la salade de chou et l’assaisonner avec du sel, un peu de piment et un peu de jus de citron jaune. Il doit y avoir un bel équilibre entre acide, salé, piquant et sucré. — Mixer le yaourt avec du sel, un peu d’eau si nécessaire et les herbes (1 bonne poignée de mélange), détendre avec un peu d’huile aux agrumes et mettre en poche à douille. — Confire les pavés de truite dans une petite casserole avec l’huile aux agrumes (l’huile doit être à 50°C environ), les laisser pendant 8 à 10 min. — Dresser harmonieusement : un beau nid de salade de chou rave, quelques pointes de yaourt, le pavé de truite et quelques framboises coupées en 2 marinées dans le reste d’huile de piment. Restaurant Les Funambules 17, rue Geiler www.restaurantlesfunambules.com


La Table—Les nouveaux lieux

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Mavrommatis Mavrommatis, c’est quoi ? C’est qui ? Trois frères. Chypriotes grecs arrivés à Paris il y a 38 ans. Si leur aventure débute avec une petite épicerie dans le 5e arrondissement, elle se décline aujourd’hui en plusieurs bistrots, une table gastronomique étoilée et des boutiques traiteurs à Paris, Nice, Marseille et… Strasbourg. En bouche, ça donne quoi ? Si vous croisez Nikolina, gérante de la boutique strasbourgeoise, elle vous expliquera de son charmant accent chypriote que la cuisine est d’inspiration méditerranéenne, mêlant recettes grecques et chypriotes, mais aussi libanaises, italiennes, voire orientales pour les pâtisseries.

Photo Christophe Urbain

8, rue d’Austerlitz 03 90 22 90 76 mavrommatis.com

Traiteur ou restaurant ? Les deux ! La première partie de la boutique, blanche et toute en longueur, met en valeur les préparations fraîches et colorées de la cuisine traiteur. Au fond, le restaurant aux teintes olive d’une vingtaine de couverts propose un service continu de midi à 16 h (19h le week-end).

À boire ! La Grèce, l’île de Crète et Chypre offrent une variété de vignobles produisant blancs, rouges ou rosés quasi introuvables ailleurs. Vous voulez épater la galerie avec un produit hors norme ? Prenez le Commandaria. Un digestif aux notes d’épices déjà élaboré au temps des Croisades.

Bon mais on repart avec quoi ? Pas simple de choisir. Entre le tarama blanc signature et la moussaka en forme de fleur, tout ici est à base de produits frais et sans conservateurs. En dessert, essayez le mahalepi, crème de lait parfumé à la fleur d’oranger, saupoudrée de pistaches concassées. Ça se mange sans culpabiliser. Et c’est drôlement bon ! Ils proposent aussi de copieux sandwichs enrobés de pain pita. Sur place ou à emporter.

Ils viennent de loin. Nikolina l’assure, certains clients viennent du Luxembourg ou de Francfort pour s’approvisionner chez elle. Mais le quartier a aussi sa clientèle de gourmets, d’autant que la rue d’Austerlitz, avec ses nombreux traiteurs italiens, basques ou nordiques, ses cavistes et ses pâtissiers, est en train de se muer en véritable rue gourmande ! (J.M)


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Visuels : Un Cantalou / Photos Simon Pagès

100, Grand Rue 03 67 99 91 64 uncantalou.fr

2, quai des Bateliers 03 90 23 83 30 mama-bubbele.fr

D’autres jumelages. Géraud Bonnet l’avait rêvé, il l’a fait : ce bar à vins et fromages, agencé par la menuiserie Sifferlin, marie ses deux régions de cœur, l’Auvergne où il a grandi et l’Alsace, terre d’adoption. Les fromages sont de la fromagerie Bonal à Aurillac, de chez Lorho et Mon Oncle Malker de Munster. Les vins, classiques, en biodynamie ou naturels, sont d’un peu partout mais surtout sélectionnés avec soin.

Le concept. Des tartes flambées biologiques et des produits locaux. La pâte est préparée tous les matins et à base de trois farines : blanche, complète, épeautre. Pour la garniture : « un lard qui nécessite 3 mois d’affinage, pour un fumé parfait » !

Un Cantalou

D’autres expériences. Le clou du spectacle, c’est ce distributeur de vins au verre cylindrique où il est possible de goûter 16 grands crus rarement accessibles. En ce moment, l’exceptionnel Altenberg de Marcel Deiss. De nombreuses formules permettent de découvrir des accords fromages-vins. Et puis surtout. Une formule déjeuner à 13 € : un plat, un dessert, un verre de vin. Et une équipe de passionnés : Marianne Chevalier au service et Jean-Noël Joly en cuisine, emmenés par Géraud Bonnet, pour qui le plaisir et le partage sont essentiels. (C.B.)

Mama Bubbele

Nina et Robin. Ce jeune couple travaille sur le projet depuis 1 an et demi. Ils ont à cœur de promouvoir la région, le travail des producteurs et les bons produits. Toute la famille et les copains ont participé à l’aventure, du design (par la maman de Robin) au graphisme. Nina, sommelière, propose une quarantaine de références en vin. Le petit + Des petits en-cas « stückele » : hotdog alsacien, bretzel gratinée végétarienne ou des escargots des Vosges du nord… Le tout accompagné d’une bière pression Meteor (4 références) servie 20 mn, elle est encore fraîche », affichant des expressions alsaciennes. (C.C.L.)


La Table—Les nouveaux lieux

L’Établi C’est quoi, ce nom ? L’établi fait référence à l’arrière-grand-père du fondateur. Menuisier de son état. Mais aussi à son grand-père. Bref, tout un imaginaire artisanal sur lequel s’appuie la démarche des lieux : « Parce que les métiers de bouche, c’est aussi de l’artisanat quand tu t’appliques à faire de belles choses avec tes mains », clame le boss, Pol Tripotin. Un boss qui aime les bonnes bouffes entre copains ! C’est même ce qui l’a convaincu d’ouvrir L’Établi. « Un endroit qui accueille des gens de manière conviviale, pour bien boire et bien manger, de manière responsable. » Un repaire de potes, bien plus grand qu’un appart, avec ses 70 places en terrasse et presqu’autant à l’intérieur ! Bon, mais pour en arriver là… Pol a quand même fait une école de commerce

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8, place d’Austerlitz 03 88 36 82 21 etabli-strasbourg.com et bossé. Chez un géant du sport français d’abord, avant de tout plaquer pour devenir barman. Au Neudorf. Deux ans d’immersion assumée, pour apprendre sur le tas et peaufiner son business plan. Chapeau bas !

reconduction. Et affiche toujours complet. Le scénario est simple : servir de la poutine québécoise (frites, fromage et sauce brune) dans une atmosphère typée russe, avec shooter de vodka et chapka. Imaginez !

Plutôt bar ou plutôt resto ? Les deux mon poteau ! On passe de l’ambiance plat du jour aux rigolades d’après boulot. Si la première carte est du genre hachis parmentier (de canard), wrap au poulet ou omelette paysanne, la seconde s’articule autour de plats à grignoter à plusieurs, comme la miche à partager : taillée en petits dés, garnie d’ingrédients variés, de crème et de fromage, elle finit gratinée au four. Une pizza d’artisan, quoi !

Artisanal, on vous dit ! Comme les bières (une dizaine), qui proviennent de micro-brasseries locales, on aime les vins bio, en biodynamie ou natures, les ingrédients locaux qui entrent dans la composition des plats, mais aussi les soft maison, comme le jus de bissap, voire les thés fermentés de Kyo Kombucha.

La bande son ? Variable. Surtout à l’occasion des soirées à thème. La PoutinePoutine, par exemple, en est à sa troisième

La déco, elle envoie du bois ! Le patron, qui a la main verte, a opté pour un combo chaleureux et vintage, mêlant bois et plantes, au sol comme au plafond. « Histoire qu’il n’y ait pas que du bois mort ! » (J.M)

Photos : Henri Vogt

Photos Henri Vogt


Fratelli Marmi Un lieu pas comme les autres. Ici, pas de comptoir : « plus qu’une épicerie, c’est un lieu de vie. » Au milieu trône Vittoria, la Rolls des trancheuses mécaniques, à l’assaut des multiples charcuteries (bresaola, ficcetto, prosciutto…). On trouve aussi des fromages, des pâtes, du miel de bergamote ou le délicieux café Mokasol… Deux copains. Maurizio et Massimiliano vont directement à la rencontre des producteurs et fournisseurs dans les régions méconnues d’Italie qu’ils parcourent depuis leur enfance. Leur but, « mettre la cuisine au cœur de la boutique » et la volonté de pratiquer des prix accessibles : « Si chaque client trouve son bonheur pour 10 €, alors on est heureux. »

Photo Henri Vogt

29, rue Saint-Aloise 03 88 55 03 72

Une démarche. Les plateaux de charcuterie sur assiette sont consignés, les jus et soda uniquement en bouteilles en verre, et si vous apportez vos contenants : une ristourne de 5% est appliquée. Le + ? Un service de traiteur et de prestations à domicile. (C.C.L.)

Rhétorique Raffinée Des plats bistronomiques à Strasbourg

Le Banquet des Sophistes 5 rue d’Austertliz 67000 Strasbourg

03.88.68.59.67

www.le-banquet.com


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La Table—Le reportage

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Née à Kehl en 1987, la boulangerie-pâtisserie-traiteur Dreher a passé la frontière en 2013 en ouvrant sa première boutique à Strasbourg. À cheval entre l’Allemagne et la France, elle a gardé l’ADN familial, ses recettes typiques et a modernisé… tout le reste. Par Cécile Becker / Photos Alexis Delon / Preview

Partager le pain

L’ouverture d’une première boutique en 2013 à Strasbourg puis d’une seconde en 2015 aurait pu induire le commun des mortels sur une fausse piste : non, Dreher n’est pas une franchise, ni une nouvelle chaîne à l’abordage du centre-ville de Strasbourg. Son fonctionnement est entièrement familial ; sa maison-mère se situe à quelques pas à peine du terminus de la ligne D du tram à Kehl. Cette vaste boulangerie-café moderne a ce qu’il faut du charme des salons de thé à l’allemande : d’énormes gâteaux appétissants (Nusstorte, Cremetorte, Sahnetorte…) appelant au Kaffee Kuchen, une pergola verdoyante parfaite pour un petit-déjeuner à l’abri des regards, où les habitué.e.s du quartier sont décidément occupé.e.s à débattre de la météo catastrophique en ce milieu de printemps. Un signe clair que Dreher n’a pas renié ses racines en cédant à la tentation de la tendance : ici, les dingues des cafés de baristas trouveront leur compte, tout comme les aficionados de l’authenticité. Dreher se situe en fait dans l’entre-deux (et ce, à tout point

de vue), la synthèse parfaite entre deux générations incarnées par les deux gérants, tous deux maîtres-boulangers : le père, Thomas, 59 ans, fondateur de la maison et garant de son esprit ; le fils, Benjamin, 29 ans, qui s’est aussi formé au commerce et reste à l’affût des tendances. La nouvelle baguette à l’épeautre, c’est son idée. Entre artisanat et industrie Les sous-sols de la maison-mère abritaient autrefois les deux laboratoires : boulangerie et pâtisserie. Aujourd’hui, les gigantesques gâteaux sont toujours préparés ici, tout comme les salades, sandwichs et petits plats alimentant la partie traiteur et le restaurant. Tout le reste – autant dire, le cœur de métier de Dreher, il n’y a qu’à regarder leur logo – a migré en 1995 dans la zone commerciale de Kehl, une vraie fourmilière où se croisent une vingtaine de boulangers allemands et français. Les gestes sont concentrés, assurés (on n’aura jamais vu une bretzel aussi rapidement nouée, à la main) et le bal, incessant, réglé

comme du papier à musique : des pains, kougelhopf, ou autres brioches sortant des fours, des bretzels passant sous le jet de bicarbonate, la pâte sortant du pétrin… Tous se croisent sans jamais se bousculer. Des gestes, partout : autour des trois pétrins, autour des fours à étages (cuisson sur pierre) ou rotatifs, autour des cagettes qui viennent remplir les 6 camionnettes qui attendent de livrer les 18 magasins de la maison disséminés entre Oberkirch, Kehl, Strasbourg et Achern. Première livraison : 6h30, deuxième livraison : 9h30, avec la contrainte de passer à la maison-mère pour embarquer les pâtisseries, tout juste préparées. Et c’est peut-être un détail pour vous, mais pour eux ça veut dire beaucoup : père et fils sont tous les matins au laboratoire. « C’est important pour nous de garder le lien au produit, et nous garderons cet état d’esprit coûte que coûte, explique Benjamin Dreher. Nous voulons bien faire les choses, expérimenter, et pour ça, il nous faut rester une entreprise à échelle humaine. » C’est sûr, les fours rotatifs où peuvent être réglés la


La Table—Le reportage température, le taux d’humidité, la vapeur et, bien sûr, le temps de cuisson, ne font pas partie de l’attirail habituel de la boulangerie de quartier, mais ils permettent aux boulangers – qui restent entièrement dédiés au façonnage et gardent l’œil, et le bon, sur les cuissons – d’assurer une production constante, mais surtout, de se concentrer sur les recettes fidèles à l’exigence de la maison (l’équipe crée régulièrement de nouveaux produits) et de s’assurer d’une cuisson parfaite. Il n’y aura qu’à goûter leur kougelhopf pour le constater : le côté sec – parfois étouffe-chrétien – de ce symbole alsacien (et allemand !) laisse place au moelleux et à la gourmandise. « Nous sommes guidés par le plaisir et le bon sens, répond Benjamin Dreher. On ne doit pas s’empêcher d’interpréter une recette si nous jugeons que nous pouvons faire plaisir à nos clients, en leur garantissant une qualité supérieure. » Le levain est naturel, les recettes typiques de la maison et de l’époque où l’histoire Dreher a commencé. En fait, la maison Dreher conserve de l’industrie la technologie, tout le reste, elle le maîtrise de A à Z : recettes, fabrication, commercialisation, marketing et livraison. Hors de question de fonctionner autrement. Entre deux rives À l’arrivée dans l’entreprise de Benjamin Dreher, le fils, en 2013, alors qu’il est encore étudiant, il sent que l’amitié franco-allemande passe à la vitesse supérieure. « À cette époque, j’ai constaté une accélération des relations de voisinage entre les deux pays et les deux villes. Enfant, je ne mettais jamais les pieds à Strasbourg et, peu à peu, il est devenu plus simple de circuler. 70% de la clientèle du Café Backhaus Dreher était déjà française, ouvrir à Strasbourg a été déterminant. » Son père, discret au laboratoire (probablement confronté à la barrière de la langue), confirmera que son fils a accéléré le développement de la maison : « C’est une vision que j’avais, il l’a concrétisée. » Benjamin engage les travaux dans la maison-mère avant l’arrivée du tram – il faut bien dire qu’il a eu le nez creux – et multiplie les collaborations outre-Rhin. Ainsi, les moules en terre cuite viennent de Soufflenheim, le site Internet a été créé par l’agence strasbourgeoise Pan !, les photographies réalisées par la plateforme créative 128db, autre Strasbourgeoise du gang. Mais bien au-delà de ces gestes forts qui appuient une

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« Il nous faut rester une entreprise à échelle humaine. » volonté certaine de créer des liens concrets, Benjamin Dreher souhaite aussi rendre à sa région tout ce qu’elle lui offre. Ce qu’elle lui offre ? Des produits bien sûr, on pense aux fruits provenant de la Forêt Noire, mais aussi des traditions : « Ici, entre l’Alsace et le Bade-Wurtemberg, il y a une intensité de produits saisonniers qu’on ne connaît pas ailleurs : toutes ces recettes témoignent d’une tradition culinaire dans laquelle nous sommes profondément ancrés. » Le développement, ils le pensent à la même échelle : humaine toujours, pour que la famille veille au grain. Benjamin apporte son lot de nouveautés : des recettes qui lui viennent en observant les tendances alimentaires (le retour des farines anciennes, notamment), mais aussi des possibilités offertes par Internet. À Noël dernier, ils ont lancé un e-shop : première commande ? Des bredele, direction la Corse. Les client.e.s des boutiques ont aussi la possibilité de réserver leurs produits, pratique lors des grandes affluences ! Encore une fois : il s’agit de profiter du meilleur des nouvelles technologies. Point barre. Alors, la franchise, franchement, ils n’y pensent même pas. Seul rêve : ouvrir un café semblable à celui du centre-ville de Kehl à Strasbourg…

Dreher Kehl – centre-ville Hauptstraße 82 Dreher Strasbourg 5, place du Corbeau 50, rue des Grandes Arcades Toutes les autres adresses et les informations www.drehers.eu


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Nos préférés Le kougelhopf Dans sa version salée ou sucrée, c’est le classique de la maison, qui l’a pris pour logo. Sa texture ressemble à de la brioche : moelleuse et aérienne. Tous les sceptiques du kougelhopf devraient le goûter ! La bretzel noisette C’est le best-seller, et il est surprenant. Un hybride entre une galette à la frangipane et une croix à la cannelle. La bretzel est fourrée aux amandes

et aux noisettes et lustrée au sucre, sans être trop sucrée. Petit coup de cœur pour la pâte feuilletée, beaucoup moins sèche qu’attendu, et pour cause : Dreher y ajoute un peu de levure. La bretzel tout court L’Allemagne a, c’est sûr, un temps d’avance. On la déguste (Dreher la propose telle quelle à la vente) coupée en deux, avec un peu de beurre. Parfait pour le petit-déjeuner. Vous la

trouverez ici sous toutes ses formes, agrémentée de diverses graines, et également en malicette lardons-emmental. Le pain du vigneron bio Du levain naturel, de la farine de seigle et de blé. Un incontournable de toute table qui se respecte.


Du petit coin confidentiel au large espace ombragé, en passant par le point de rendez-vous incontournable, Zut fait sa sélection des meilleures terrasses de la ville. Par Cécile Becker

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La Table—Le dossier

24h en terrasses La + intello Café Brant

Dès le matin, le gotha de la communication et de la culture s’y donne rendez-vous, dans une atmosphère studieuse et effervescente. Sa terrasse toute habillée de blanc tranche avec un intérieur qui rappelle les brasseries viennoises. C’est bien aux premières heures de la journée qu’elle révèle ses atours : la fraîcheur, le calme matinal, un petit café, un croissant, un journal… What else? 11, place de l’Université

Café Brant — Photo Pascal Bastien

Le petit-déjeuner

La + pointue Café Bretelles Krutenau Le matin, habitants et travailleurs du quartier se croisent dans une atmosphère douce, bercée par le ronron de la machine qui balance Long Black (le meilleur), Latte Macchiato, Flat White, à emporter ou sur place. Le meilleur spot ? Le petit banc adossé à la vitrine. 2, rue Fritz

La + petite Café Stein

La + bobo Café Montmartre Rien de tel que de s’asseoir ici le samedi matin après un petit tour au marché des producteurs, pour voir défiler les passants débarrassés du stress de la semaine et des cyclistes. Un super poste d’observation. 6, rue du Vieux-marché-aux-Poissons

Supertonic — Photo Jésus s. Baptista

Devant cette échoppe toute en longueur, quelques tables sur le trottoir, où les habitués s’installent pour déguster d’excellentes viennoiseries. La terrasse tranche par sa petitesse et l’originalité de sa localisation. Précieux. 29, rue du Vieux-Marché-aux-Poissons


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Le déjeuner La + branchée Supertonic

La + simple Le Pont aux chats Une terrasse à l’abri des regards entre arbustes et potager, pour profiter de plats alsaciens revisités et généreux en produits locaux et de saison, le tout sans chichi mais avec le sourire. La campagne à la ville. 42, rue de la Krutenau

La + peace Le Kitsch’n’bar

L’Art Café — Photo Pascal Bastien

Ce bar à gin et saucisses s’assume en restaurant à l’heure du déjeuner, avec une carte élargie à des mets frais et estivaux à déguster sur sa confortable terrasse. Plus de salades, un ceviche au lait de coco, un tartare, un hot dog gourmand à déguster avec une ginger beer bien fraîche. L’avantage ? Les enfants font leur vie sur la place et on profite… de la vie. 1, place d’Austerlitz

Les meilleures frites de la ville (hors La Frituur), c’est ici. Encore meilleures lorsqu’elles accompagnent les brochettes de poulet et leur sauce au fromage blanc, le plat phare du déjeuner sur une terrasse sans prise de tête, Man ! Rapport qualité-prix imbattable. 8, quai Charles Altorffer

L’après-midi Dommage : le lieu est bien souvent désert alors qu’il offre une vue imprenable sur la ville puisque la terrasse est perchée sur le toit du MAMCS. Un mal pour un bien car ce calme en fait l’endroit idoine pour bouquiner les après-midis d’été. 1, place Hans Jean Arp

La + prima La Rheinschneck

C’est l’adresse que vos potes avec enfants dégainent à tour de bras et ils ont bien raison car le cadre est plus qu’agréable. On peut louer des barques, se balader sur le ponton, laisser les enfants barboter, bien manger (végétarien également), le tout en buvant de grosses bières. Gustav-Weis-Strasse 19 | Kehl

La Rheinschneck — Photo Christoph du Barry

La + calme L’Art Café (MAMCS)


La Table—Le dossier

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La + sympa Le Café du TNS Sur le parvis, vue sur le tram, un thé glacé, et des discussions souvent tournées autour de la culture probablement influencées par les lieux. Une terrasse simple et agréable. 1, avenue de la Marseillaise

C’est bien connu : l’été, il faut se réfugier dans les parcs pour trouver un peu de fraîcheur. Ambiance guinguette décontract’ avec transats dans la forêt, coin enfants, bac à sable, jeux de société, restaurant à l’ombre des arbres côté château. Le tout géré par Le Coq Blanc et le Délirium Café. 161, rue Mélanie (Robertsau)

L’apéro La + évidente L’Atlantico

C’est vrai que les multiples changements d’équipes et l’arrivée de machines de l’enfer qui automatisent le service des bières ont fait perdre au lieu un peu de sa superbe. Mais franchement, à l’heure de l’apéro, s’installer autour des grandes tables ou sur les coursives et regarder l’Ill et Strasbourg en se disant : « On n’est pas bien là ? », ça n’a pas de prix. 9a, quai des Pêcheurs

L’Atlantico — Photo Christophe Urbain

La + fraîche Pourtalès Côté Plage

La + tranquille Les Savons d’Hélène

Derrière la Grand’Rue, cette terrasse est à l’abri des regards, un peu enclavée, et aussi appréciable par sa taille. Des petits plats à grignoter/partager et des bières artisanales locales. 6, rue Sainte-Hélène

Ici, on a plus de chance de trouver une place en terrasse que sur la place d’Austerlitz juste en face. En + ? Des arbres qui vous protègent du soleil de fin de journée et des belles boissons (toujours servies avec chips et olives) dont le méconnu Pimms, cocktail anglais ultra-rafraîchissant à base de limonade, Cointreau, fruits et menthe fraîche. 1, rue de Berne

Aux Douze Apôtres — Photo Christophe Urbain

La + chic Claridge’s Café


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La + abritée Golden Tulip – The Garden

Boire un coup dans un hôtel plante tout de suite le décor : la classe. Ici, vous serez à l’abri de l’agitation urbaine et vous pourrez profiter d’une carte léchée de cocktails et autres boissons. Ne manque plus que le cigare. 9, rue des Magasins

Le dîner Les Strasbourgeois ont décidément un problème : tout ce qui est hors centre-ville semble au bout du monde... Pourtant, cette maison pleine de charme adorée par ses fidèles offre un cadre exceptionnel : du lierre de la tête au pied, de la verdure, des arbres, des fleurs... Une institution autant pour sa carte de classiques que pour sa convivialité. Idéale pour les soirs d’été. 29, rue Mélanie (Robertsau)

La + VIP Terroir & Co

La terrasse du restaurant du Sofitel donne directement sur la rue et l’église Saint-Pierre-le-Jeune, les conditions sont donc idéales pour s’y faire voir en compagnie d’assiettes travaillées et créatives et de 51 grands crus d’Alsace (pas tous en même temps, Roger !) On aime aussi le patio de l’hôtel ouvert pour les brunchs et les événements spéciaux. 4, place Saint-Pierre-le-Jeune

Golden Tulip - The Garden

La + cachée La Vignette

La + impressionnante Aux Douze Apôtres

La + exotique Côté Lac

Au cœur de l’Espace Européen de l’Entreprise, la terrasse de Côté Lac est exceptionnelle : vue sur le lac, quiétude et élégance vous assurent de passer un moment magique, en dehors des cadres habituels. Et puis, il faut dire que la cuisine, jeune, créative, fraîche et inspirée ne manquera pas de vous surprendre… 2, place de Paris (Schiltigheim)

La Vignette — Photo Christophe Urbain

Le lieu ambitionnait clairement d’attirer les Strasbourgeois dans le quartier touristique de la cathédrale. C’est réussi. Des bons plats gourmands célébrant la gastronomie à la française, et une superbe liste de bières et de beaux flacons, le tout au pied de la Cathédrale. Très agréable de se sentir touriste dans sa propre ville. 7, rue Mercière


La Table—La recette

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La Hache, ce sont des classiques de la cuisine française – poireaux vinaigrette, os à moelle, salade de haricots verts, entrecôte béarnaise – rhabillés pour l’été avec ce qu’il faut de fraîcheur. Adresse viandarde, elle a plus d’un tour végétarien sur sa carte. Stylisme et texte Anaïs Inizan / Photo Henri Vogt

Petits farcis à la ricotta & pignons de pin, mesclun Pour 4 personnes Préparation | 30 min Cuisson | 1h

Ingrédients Pour la farce •1 00g de ricotta •1 zeste de citron jaune •2 0g de pignons •1 oignon rouge •1 00g de crème fraîche •1 g de piment d’Espelette •2 0g de Prodigieuse (huile d’olive) •4 brins de ciboulette •1 gousse d’ail •1 00g de boulgour Pour le coulis de tomates •6 tomates •1 gousse d’ail écrasé •1 branche de thym •1 branche romarin •2 0g d’huile d’olive •S el, sucre, poivre, piment Pour les légumes à farcir •1 poivron (coupé en 4) •1 courgette (coupé en 4) •2 oignons rouges (coupés en 2) •P armesan •S el, poivre

La farce — Faire bouillir de l’eau, y jeter le boulgour et laisser gonfler à feu doux. Laisser refroidir en glissant un linge plié en 4 sous le couvercle (le boulgour sera moins compact). Gratter à la fourchette pour séparer les grains. — Ciseler la ciboulette, hacher l’ail et l’oignon. — Mélanger les ingrédients à la cuillère ou la fourchette pour garder la texture. Le coulis — Dans un plat allant au four, mettre les tomates coupées en quartier avec l’ail écrasé, les aromates, l’huile, un peu de sel, de sucre et de poivre (et de piment selon les goûts). — Mettre au four 20-25 mn à 170/180°C. — Mixer et rectifier si besoin. Les légumes — Couper le poivron et la courgette en 4 dans le sens de la longueur, et les oignons en 2. Saupoudrer de sel et de poivre. — Mettre au four 20-25mn au four 170°C Finitions et dressage — Arroser le fond d’un plat allant au four avec du coulis de tomates. Déposer la farce sur les légumes sans les vider, les déposer dans le plat, sur le coulis. — Saupoudrer de parmesan râpé. — Gratiner au four position grill 5-10mn. — Le plat peut-être servi directement ou séparé en assiettes, de préférence creuses.

— Ajouter un trait d’huile d’olive, quelques brins de roquette et des tuiles de parmesan. (Pour les tuiles, préchauffer le four à 200°C, râper le parmesan, couvrir une plaque de cuisson de papier sulfurisé et déposer des petits tas de parmesan à tasser, enfourner quelques minutes en surveillant la cuisson. Les tuiles sont prêtes lorsqu’elles commencent à faire des bulles.) — Servir avec une salade de mesclun.

— Le petit plus du chef

« Vous pouvez décliner la recette avec des légumes de saison. Par exemple, en hiver, le coulis peut être un velouté de courge, assaisonné avec une pointe de gingembre. »

La Hache 11, rue de la Douane 03 88 32 34 32 www.la-hache.com


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Une cuisine pointue, un spa et un hôtel élégants… Le Chambard by Olivier Nasti, c’est aussi une équipe aux petits soins, dont le sommelier Jean-Baptiste Klein, récemment titré Meilleur Ouvrier de France. Par Cécile Becker La Table—Le vin

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Au Chambard Qu’est-ce qui fait un bon sommelier ? Lorsqu’on est jeune sommelier, je crois qu’il faut multiplier les maisons : y passer un ou deux ans, puis changer. À titre personnel, ça m’a permis de voir différentes régions viticoles, de constater les différentes manières d’envisager les cartes, avec une clientèle différente. Je suis notamment passé par le vignoble bourguignon, la vallée du Rhône, en Provence, à Annecy avant d’intégrer les restaurants d’Olivier Nasti. Tout ça m’a apporté tout un tas de connaissances techniques, sur le climat, sur la gestion d’une cave, sur un service… Plus on en a vu, plus on a d’éléments de comparaison et mieux on se construit. Depuis que vous avez commencé ce métier, comment l’avez-vous vu évoluer ? Le monde du vin évolue vite en général. Aujourd’hui, tout le monde peut avoir accès à plein de choses, acheter des vins facilement, connaître le juste prix en passant par Internet. Les vins natures, c’est quelque chose qu’on ne m’a pas appris, mais que j’ai découvert au fur et à mesure de ma carrière, c’est un type de vins que je défends, sans dire que c’est la nouvelle norme. Il y a de nouvelles manières de consommer : un esprit fondamentalement plus libre. Au Chambard, le Coravin [outil qui permet de servir un vin au verre sans ouvrir la bouteille, ndlr] nous permet de servir des cuvées prestigieuses au verre, de nous adapter, de mettre moins de barrières... Les clients attendent de plus en plus de goûter des choses exclusives. Et puis surtout, aujourd’hui, je crois qu’on a le devoir en tant que sommelier de défendre les jeunes vignerons qui se lancent, et des régions ou des appellations moins connues. Finalement, la seule limite, c’est la taille de la cave…

Comment parle-t-on d’un vin ? Bien sûr, il faut avoir les bases techniques, mais de plus en plus, ce qui importe, c’est ce qu’il y a derrière l’étiquette et derrière la bouteille. Les qualités organoleptiques d’un vin sont tout aussi importantes que la philosophie derrière un domaine ou le travail du vigneron. Un vigneron qui ne se verse pas de salaire, ou qui a dû subir un gel, ce sont des choses qui entrent en ligne de compte. J’ai beaucoup de mal à acheter un vin si je n’ai pas rencontré la personne. On donne plus de plaisir quand c’est quelqu’un qu’on connaît et qu’on défend. Y a-t-il un moment où le travail s’arrête ? C’est assez compliqué de s’arrêter quand on est passionné… Sur les jours de congés, on va ouvrir 5-6 bouteilles pour découvrir de nouvelles choses, on va visiter le vignoble… Dès que j’ai un instant de libre, je vais lire un livre sur le vin, chercher des infos sur Internet. Ça prend une grande part de ma vie. Ça va au-delà du métier, c’est une passion : pour la rencontre avec un vigneron, pour un bon repas, pour un bon moment. Qu’est-ce que c’est, sinon du partage ? Le Chambard abrite deux restaurants, et le bar de l’hôtel, comment travaillez-vous les cartes des vins ? La grande carte de La Table gastronomique est la vitrine, elle fait la part belle à l’Alsace et à ses grands crus, mais on y trouve aussi des vins différents : macération, vins oranges… On a une très belle carte en Bourgogne, de vins de Savoie, du Jura qui est une région que j’aime beaucoup. On essaye de faire un travail sur la mise en vieillissement, de mettre des millésimes de côté. À La Winstub, il y a un accent plus local encore,

avec des cépages plus modestes, des coups de cœur aussi. Que ce soit à la Table ou à la Winstub, il y a un service de sommellerie, c’était important pour moi. Il y a autre chose qui m’importe, c’est l’éthique, qui doit rester la même de 25 à plusieurs milliers d’euros la bouteille. Au Bar, nous faisons une sélection de spiritueux : eauxde-vie d’Alsace, rhums, whiskies, comme si construisait une carte des vins. En tant que grand fan de gin tonic, je me dois de préciser que nous avons une cinquantaine de gins et une dizaine de tonic différents. Comment travaillez-vous avec le chef Olivier Nasti ? J’ai un petit avantage : j’ai commencé par la cuisine. Donc quand je vois une sauce, quand j’entends parler d’une technique, ça me parle. Il y a une belle complicité avec le chef : dès qu’il y a un nouveau plat, on le goûte et on va trouver du lien, trouver un accord. Après, ce sont des grandes lignes : pour un plat, trois clients vont peut-être boire trois vins différents. Que vous permet votre récent titre de meilleur ouvrier de France ? L’état d’esprit n’a pas changé, il faut toujours se remettre en question, garder une certaine humilité. Le meilleur juge, c’est le client. On a la chance d’avoir une clientèle qui nous fait confiance mais avec le titre, j’ai la sensation que c’est plus exacerbé. Les clients nous laissent très souvent carte blanche. Il ne faut jamais se reposer sur ses acquis, on a un devoir d’exemplarité. 9-13, rue du Général de Gaulle Kaysersberg www.lechambard.fr


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La Table—L’envie Inscrite au patrimoine immatériel de l’UNESCO en 2017, la pizza napolitaine dément l’idée reçue d’une recette uniformisée. Petit cours chez Mito. Par Cécile Becker / Photos Hugues François

La pizza napolitaine Un plat populaire. Chaque région italienne a sa recette : plus on va vers les terres les plus pauvres (vers le sud), plus la pâte est épaisse, pour mieux tenir au corps. À Naples, la pâte est fine et moelleuse à cœur – jamais surcuite – et ses bords levés et croustillants (les fameux cornicione), bien alvéolés. Straight from Napoli. Le boss de l’association Verace Pizza Napolitana, Antonio Pace, affirme : « La pizza napolitaine n’a pas d’inventeurs, ni pères et ni patrons, mais elle est le fruit de l’ingéniosité du peuple napolitain. » Le restaurant Mito a mis un point d’honneur à embaucher un chef-pizzaiolo napolitain, Mario Aponte, secondé par Antonella Caccavale, tous deux débauchés en Italie pour garantir un savoirfaire authentique. Il existe deux recettes

traditionnelles napolitaines : la marinara et la margherita. Chez Mito, en plus de la margherita, les pizzaioli en imaginent régulièrement d’autres pour multiplier les plaisirs. Des bons produits. Guy Caldera, fondateur du restaurant et « oncle de la squadra » (l’équipe de Mito), rend visite à tous les producteurs pour sélectionner des matières premières protégées par l’appellation DOP, bio et slow food, ce qui explique le prix élevé de certaines pizze. Les olives noires sont cueillies à la main et à maturation – les industrielles étant souvent vertes, colorées. Sur la margherita, c’est tomate San Marzano, mozzarella fior di latte d’Agerola, parmesan Reggiano affiné 26 mois et basilic.

Mito – Milano Torino 8, place d’Austerlitz 03 88 23 85 32 milanotorino.eu

La pâte, un secret bien gardé. Dans la cuisine, personne ne peut assister à la préparation de la pâte de Mario. Il nous livrera quelques-uns de ses trucs : « Un mélange de farines [il y en a 7 !] Petra du Molino Quaglia, dont une avec l’enveloppe du grain de blé qui permet d’aérer la pâte. » Des farines de qualité « avec moins de sel pour que la pizza soit plus légère », donc plus digeste. Et vous n’aurez pas besoin de vous lever toute la nuit pour vous hydrater… La pâte fermente 24 heures, est divisée en pâtons, puis lève à nouveau 24 heures. Mario l’étale à la main et l’enfourne dans un four à bois à coupole basse signé Stefano Ferrarra (la Rolls du four à pizza), une minute à 450°C environ. « De toute façon, on voit que la pâte est réussie à l’œil, à l’odeur et au toucher. » Et ça fait vraiment toute la différence…


P ains de toutes les délices E

ntrez au 14 rue des Dentelles au cœur de la Petite France, vous y ferez un délicieux voyage parfumé d’arômes d’épices, de miel, d’agrumes, de beurre fondu... L’abondance des créations de pain d’épices régalera vos papilles pour accompagner aussi bien les délices d’un goûter ou les plaisirs d’un repas de fête ! Chez Mireille Oster, le pain d’épices est un art de vivre alliant raffinement et générosité des saveurs.

14, rue des Dentelles 67000 Strasbourg Tél. 03 88 32 33 34 www.mireille-oster.com Photo : © Christophe Urbain


Les tapas, comme les pintxos, se dégustent dès l’apéro – et se révèlent mieux encore quand la nuit avance. Autour d’un verre, parfois debout, avec de la musique, la vie devant soi. En groupe d’amis ou en famille – nombreuse si possible. On parle fort, on rit beaucoup. Par Marie Bohner / Photo Henri Vogt

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La Table—L’apéro

Pan Y Vino

C’est l’ambiance que Simon voulait pour Pan Y Vino : « Éviter l’étiquette de restaurant. On se touche, on se bouscule : ce n’est pas du goût de tout le monde mais c’est notre vision. » Avant, Simon était diplomate. Il adorait avoir « une maison toujours pleine ». Il en rêvait déjà, de son petit bar à lui. Puis il a conjugué ses envies d’hospitalité et d’ambiance caliente. Simon sourit : au début il ne savait « même pas changer un fût de bière » – il s’est donc mis en quête d’un chef du cru. Il a trouvé José à Bilbao, au Pays Basque. José l’a suivi avec ses connaissances des bons produits et des recettes traditionnelles, doublés de son talent pour l’improvisation : essentiel pour les pintxos !

Pintxos et tapas. Les deux n’ont rien à voir ! Lorsqu’on parle tapas, on parle portions : petites et faciles à partager autour d’un verre. On ira alors vers les recettes espagnoles traditionnelles, de la tortilla de patatas moelleuse aux Pimientos de Padrón – piments AOC à avaler en une seule fois, souvent doux, parfois piquants. Surprise ! Les pintxos, quant à eux, sont basquissimes. Une tranche de pain accueillant plusieurs étages de produits terre et mer, sculptés avec art et tenus grâce à un pic en bois. Simon le décrit comme « un morceau de pain et de l’imagination ». Pas de recette ici, mais José, en artiste gastronome, jongleur de saveurs. D’abord du jambon iberico mêlé d’oignons caramélisés et de

6, place des Orphelins 09 53 25 66 13 www.panyvino.fr

chèvre crémeux. Puis de la chair de chorizo sobresada frite dans du pain de mie, entre croustillance et fondu, miel de romarin et piment tranquillement relevé. Complexe et évident. Côté bar. La carte des vins offre, comme la cuisine, un tour des régions espagnoles et de leur grande diversité. On aime la fraîcheur vive et droite de l’Entreflores Verdejo avec quelques pintxos. Et pour la soif, une Alhambra de Grenade à la pression fera très bien l’affaire. Pensez à réserver !


Cuisine asiatique branchée, sélectionnée pour vous.

Ouvert tous les jours | Fermé le mardi Lun - Ven 11h30 — 21h00 | Sam - Dim 12h00 — 21h30 6, rue Kuhn — Strasbourg — 09 51 08 02 62


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Apérotime jeu. + ven. | 17h30 - 20h 11, rue Brigade Alsace Lorraine www.surtout.cafe

L’Apérotime de Surtout Bonne nouvelle ! Jusqu’à présent, Surtout n’était ouvert que la journée ; un an et demi plus tard, la pétillante Aysé Wilhelm lance son Apérotime les jeudis et vendredis ! « L’idée est de faire profiter du lieu », de l’atmosphère détente, du soleil en terrasse, sur des plages horaires plus étendues. Pour coller à l’esprit du lieu, attentif au bien vivre et au bien manger, l’Apérotime est fourni en petits plats à partager qui font la révérence aux spécialités de la maison, bien ancrées dans les plaisirs méditerranéens. Fraîcheur et saveurs : légumes confits à la sauce houmos,

tartinades de sardine, ezme de poivron rouge, feta au zaatar, avec une mention spéciale pour le chèvre au miel, fines herbes, noisettes… Idéal pour les soirées d’été. Le tout accompagné d’un vin blanc naturel ou d’une bonne bière Perle. Rien n’est figé, les propositions changent en fonction des saisons et des envies de la cuisinière. Tout ce qu’elle souhaite, c’est « créer une ambiance autour des produits ». Et puis, Surtout, c’est aussi un service de traiteur et la possibilité de privatiser le lieu. (C.C.L.)

Photo Jésus s. Baptista

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5, rue des Francs Bourgeois www.lecafepotager.com

L’été au Café Potager

Cet été, l’équipe du café Potager propose une large gamme de boissons et des salades parfumées. Des jus frais pressés minute (betterave, pomme, citron) pour faire le plein de vitamines, quatre thés glacés Thé des Muses, sucrés ou non – on a flashé sur le thé églantine, sureau, pomme, hibiscus, fruits rouges –, et de savoureuses citronnades aromatisées maison telle que fraise-basilic. Si certain.e.s préfèrent les boissons moins fruitées, là aussi, vous aurez le choix. Une gamme de frappés : chocolat, cappuccino, ice latte, moccaccino, et les fameux « Cold Brew » élaborés avec les cafés Mokxa, un café infusé à froid durant 8h, ce qui procure une douceur toute particulière. Quatre goûts différents : Cold Brew Black, Milk, Flavour (noisette ou vanille ou caramel) et Nitro. Pour un déjeuner frais et équilibré, on opte

Photos Pascal Bastien

Photo Pascal Bastien

pour les salades complètes et généreuses aux légumes de saison et locaux – même le tofu est alsacien ! Le succès du moment : la salade Hawaï (kasha, tomate, ananas rôti, citrons vert et jaune, poivrons et poulet) mais aussi des salades vegan et végétariennes. Le truc en plus ? On est ravis de vous servir dans vos propres contenants, car tout peut aussi être emporté. (C.C.L.)


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43, rue Geiler | www.velicious.eu

La nouvelle carte de Vélicious

Le premier restaurant végane de Strasbourg n’en finit plus de concevoir des recettes alléchantes… Cette saison, à l’affiche de la nouvelle carte, nous avons repéré le trio de tartinades ou la salade tonique (mesclun, oranges, pommes, cranberry) en entrées. En plats, le hot vog (hot-dog à base de saucisse végétale) ou l’excellent tartare végane avec son seitan, ses pois chiches, aubergines marinées, câpres et sauce barbecue. Enfin, en dessert, la star de la saison s’affiche en un délicat et aérien fraisier. Notez que pour le déjeuner, la formule à 15,90 € vaut le détour : entrée + suggestion du moment ou suggestion + dessert. Un super miam pour le Vélicious. (C.B.)

Les 10 ans de Perle, 13 → 15.09 11, rue de l’Ardèche | www.biere-perle.com

Les 10 ans de la brasserie Perle La brasserie (re)fondée en 2009 par Christian Artzner sur les traces de son aïeul, Pierre Hoeffel, fêtera cette année ses 10 ans. Forcément, dix bougies, surtout quand on est à la source, ça s’arrose ! L’artisanbrasseur prévoit pléthore d’événements autour du chiffre 10. La fête se déroulera sur le site de la brasserie, Plaine des Bouchers dans le quartier de la Meinau. Visites commentées, animations de biérologie, atelier poterie pour réaliser une choppe en grès, déambulations de Graine de Cirque, etc. L’anniversaire sera aussi l’occasion de mettre à l’honneur dix copains brasseurs venus de Picardie, de Bavière, d’Écosse,

d’Irlande ou de Belgique, de faire la part belle à dix délices réalisés par des artisans bouchers, chocolatiers, restaurateurs ou boulangers, de déguster dix flacons de vignerons alsaciens avec lesquels Perle a noué des liens de partenariat mais aussi d’amitié. Le tout dans une atmosphère de grand barnum, festive et musicale. (J.M.)


B O U L A N G E R I E — PAT I S S E R I E — T R A I T E U R

50, rue des Grandes Arcades – Strasbourg | 5, place du Corbeau – Strasbourg www.drehers.eu

8 place d’Austerlitz 67 000 Strasbourg 03.88.23.85.32 contact@milanotorino.eu www.milanotorino.eu


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Où ? Biocoop Coquelicot 6-8, rue de la Première Armée Facebook : Biocoop Coquelicot www.hirose.fr

Où ? Biocoop et Naturalia www.jardinsdegaia.com

Si vous êtes à la quête de très bons pains bio et artisanaux, ceux de Maison Hirose vont vous combler. Si le siège de cette entreprise franco-japonaise est à Andolsheim et sa boutique à Colmar, leurs deux fondateurs Naoto Hirose et Paul Petersen ne nous oublient pas et livrent leurs créations à Strasbourg et dans les environs. La liste de leurs dépositaires journaliers est indiquée sur leur site, mais on vous livre tout de même l’un de nos bons plans du week-end. Ces merveilles, ainsi que leurs confitures et viennoiseries (à découvrir, les melon pan, de craquantes brioches japonaises), sont disponibles de 9h à 13h tous les dimanches à la Biocoop Coquelicot. (M.C.D.)

Les six nouveaux thés et tisanes de méditation Dhyâna pourraient bien vous aider à surmonter l’épreuve de la rentrée… Du thé blanc au thé noir en passant par le thé vert et le thé wu long, cette gamme vous aidera à vous « zeniser », avec de nouvelles recettes et saveurs : carottes, fleurs de bruyère, feuille de chanvre, buchu, piment, aronia, framboises… Notre favorite ? La tisane de plantes Sérénité, qui porte bien son nom : un mélange d’écorces de citron, de réglisse et de fleurs de honeybush. En plus, cette marque bio, éthique et locale aromatise et conditionne tous ses produits à la main. Que demander de plus ? (P.H.D.)

Les pains de Maison Hirose

Où ? Bee Vrac, l’îlot de la Meinau, Halles du Scilt, Fleck & co, Le Bocal… www.timbres-muesli.fr

Les nouveaux L’American thés des Jardins Road Trip de Gaïa par Timbrés

D’une passion commune pour les mueslis, Maxime et Jérémy ont créé Timbrés, une marque strasbourgeoise über-croustillante. Dans leur labo, ils mettent au point des recettes de mueslis et granolas élaborées en fonction d’inspirations nomades. Ils ne travaillent qu’avec des aliments naturels, fournis ou produits par des partenaires de la région et majoritairement issus de l’agriculture biologique. Notre coup de cœur pour un voyage surprenant et gourmand dans les contrées US ? Le granola American Road Trip : flocons d’avoine et d’orge, beurre de cacahuètes et pop corn. (C.B.)


cosmétiques biologiques

Votre nouveau bar restaurant mêlant production artisanale et partage. Belle sélection de boissons locales et cuisine de saison faite maison.

BOUTIQUE DE COSMÉTIQUES BIOLOGIQUES ET VÉGANES À STRASBOURG 5, rue du Chaudron | Strasbourg | 09 82 30 22 69

8, place d’Austerlitz | Strasbourg | 03 88 36 82 21 www.etabli-strasbourg.com

VOTRE "FAST GOOD" AU CENTRE VILLE DE STRASBOURG. Plats / pâtisseries — Boissons — Sur place / à emporter

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E TÉ CH N A AT SO 1 PL BOIS E 1 = ERT tion OFF nta se ub) p pré (sur cette e d

5, rue des Francs-Bourgeois | Strasbourg 09 80 57 27 05 | www.lecafepotager.com


Une table d’excellence pour l’été ? La plus belle terrasse gourmande de Strasbourg ? Sans doute celle de la brasserie des Haras, installée dans un ensemble d’époque Louis XV revu par le décorateur fétiche d’Alain Ducasse, Patrick Jouin, pour Marc Haeberlin.

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La Table—Chronique

La chronique de Pudlo

La demeure a du chic, avec son vaste escalier graphique, sa cuisine apparente, ses banquettes en cuir, ses chaises high tech, sa « yourte » urbaine façon salon chic et intime au premier étage. Le service est amical, complice, sous la gouverne du souriant Maxime Muller. Et les fourneaux, animés par le solide François Baur, délivrent une prestation sans faille. La maison ouvre tous les jours et tout l’été. La vaste terrasse pavée, face à la façade en grès rouge, époque Grand Siècle, fait aisément le coup de charme. Bref, voilà un lieu où l’on prendrait vite un abonnement. D’autant que si l’œil est flatté en liminaire, l’assiette ne trahit pas ces attentes. Au programme ici figurent du bon, du régional, du classique, de la fusion, des idées dans l’vent, le tout à prix de raison. Manière de dire que l’on peut ici « manger du Haeberlin » à moindre coût. Des exemples de ce qui se propose ? La ronde des jolies tartes flambées en versions différentes. La classique, avec oignons et lardons, est délectable. Mais la végétarienne aux légumes de saison, si colorée, est la légèreté

même. Il y a, bien sûr, le foie gras de canard mi-cuit, digne de celui de l’Auberge de l’lll, avec sa fine gelée au porto, plus une jolie brioche tiède. Et un arachnéen feuilleté aux asperges et morilles bien de saison. Au registre des « recréations légères », on ne loupe pas le velouté de petits pois servi tiède avec sa ricotta et ses chips de pancetta. La superbe choucroute maison figure au sommet du genre, avec son chou de première bourre, venu de la ferme Adès à Krautergersheim, orfèvre du « chou sûr ». Et la belle charcuterie fumée de chez Herrscher à Colmar est au diapason, avec lard craquant, saucisse blanche, knack, palette, morteau. On aime aussi la version maison de la paella aux fruits de mer et volaille, plus riz parfumé, jus de crustacés, citron vert : un morceau de roi, dans le genre exotique ! On y ajoute le koulibiac de saumon et de sandre moelleux comme une quenelle avec son fin feuilletage et sa crème au riesling qui vaut également l’applaudissement. La carte des vins joue l’Alsace dans tous ses états, notamment avec le frais pinot blanc

d’Hugel à Riquewihr ou le riche pinot noir Kirrenbourg sur roches granitiques de Marc Rinaldi. Mais tous les vignobles, du Rhône à la Bourgogne, en passant par le bordelais, sont à la fête. Les desserts, eux, ne sont pas très alsaciens, mais la pavlova exotique, le baba au rhum, le gâteau choco-sésame avec glace cacao amer valent le plaisant coup de fourchette sur un mode régressif. Bref, voilà des Haras gourmands qui offrent un rapport qualitéprix-plaisir hors pair. À noter sur votre carnet d’or ! Les Haras 23, rue des Glacières 03 88 24 00 00 Ouvert tous les jours www.les-haras-brasserie.fr


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