produire les estimations du CDMT doit être organisé pour corriger les incohérences internes. Il faudrait également réintroduire une différenciation entre les financements intérieurs et extérieurs. La forme et les modalités spécifiques d’un programme d’assistance technique permettant d’atteindre les niveaux de compétence requis dans les institutions burundaises actuelles devront être plus avant. Gestion de la masse salariale et options pour la réforme des rémunérations 29. La masse salariale représente près de la moitié du budget ordinaire et a augmenté au cours des dernières années, avant de retomber à 8 % du PIB en 2012. Cette volatilité est due à des changements dans la taille de la main-d’œuvre civile (principalement dans le secteur de l’éducation). Dans le cadre de l’accord de paix, de nombreux soldats ont été ajoutés à la liste du personnel de la fonction publique. Parallèlement, les pouvoirs publics ont recruté de nouveaux enseignants, infirmières et médecins pour avoir plus de chances de réaliser les OMD. Les dépenses salariales ont donc dépassé leur part du PIB, et si cette tendance se poursuit, des mesures draconiennes devront être prises pour réduire la croissance de la masse salariale. En 2012, le Gouvernement a toutefois décidé de geler les recrutements dans tous les secteurs, à l’exception de l’éducation, de la santé et de la justice. 30. Dans le secteur public, les inégalités salariales sont une source majeure d’insatisfaction au travail et de démotivation. Les salaires de base dépendent uniquement du niveau d’études, et non des responsabilités professionnelles. Il existe aussi des inégalités importantes entre les salaires des différents groupes professionnels. Les enseignants et certains travailleurs de la santé sont nettement mieux payés que d’autres fonctionnaires ayant des qualifications comparables. Par exemple, le salaire d’un enseignant nouvellement engagé est de 50 % supérieur à celui d’un autre fonctionnaire récemment recruté ayant une formation équivalente, même si ces niveaux de rémunération ne peuvent être justifiés par ceux du marché. Les inégalités sont encore renforcées par les salaires considérablement plus élevés réservés aux responsables politiques et aux organismes autonomes. 31. Si les salaires des fonctionnaires sont en moyenne élevés par rapport au revenu par habitant, ils sont bas en valeur absolue. Le salaire mensuel moyen de 150 000 francs burundais équivaut à environ 96 dollars EU, alors qu’en 2011, la consommation mensuelle par habitant était estimée à 83 248 francs burundais par l’Institut national de la statistique. Le ménage moyen comptant cinq personnes (selon le dernier recensement), le niveau moyen des salaires est relativement bas (Gouvernement du Burundi, 2012). Pour compenser la faiblesse des salaires, toute une panoplie de primes et indemnités a été introduite et représente une part importante de la rémunération. 32. Actuellement, aucune politique cohérente ne régit les augmentations de salaire, le recrutement dans la fonction publique, et l’évolution de carrière au Burundi. La politique actuelle des augmentations annuelles de salaire n’a pas été ajustée depuis 2006, ce qui signifie qu’en raison de l’inflation, les salaires réels sont considérablement réduits. En même temps, aucune autorité centrale n’évalue la taille optimale du personnel de la fonction publique, qui a augmenté de près de 20 % depuis 2007. Enfin, les promotions dépendent uniquement du niveau d’étude et de l’ancienneté, sans aucune prise en compte des performances. 33. Le Gouvernement a reconnu qu’une réforme était nécessaire et a adopté un programme national pour la réforme administrative (PNRA), qui a été approuvé par le 10