L'educateur de l'AIM, V. 18, No. 2 (français)

L’IAM

Gestion du temps des délégués syndicaux

Trop de choses à faire ? Trop peu de temps pour les faire ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas le seul. Apprendre à gérer votre temps peut vous être utile.

En réalité, vous gérez déjà votre temps. Tout le monde le fait. Pour cela, il suffit de prendre des décisions sur ce qui doit être fait et sur ce qui ne doit pas être fait dans le temps imparti. Cependant, ces décisions ne sont pas prises délibérément. Le plus souvent, elles sont prises soit par habitude soit sur la base de pressions exercées par d’autres personnes. Vous trouverez ici des conseils pour mieux gérer votre temps et ainsi faciliter votre quotidien.

1Passez en revue votre manière d’utiliser votre temps. Recherchez des tendances. Parlez-vous constamment aux mêmes personnes sur le même sujet ? Aidez-vous toujours les membres à effectuer des tâches qu’ils pourraient facilement accomplir eux-mêmes avec un peu d’orienta tion de votre part ? Assistez-vous à des réunions, en présentiel ou à distance, qui pourraient être écourtées ou remplacées par des courriels ou des enquêtes ?

2Réfléchissez aux principaux buts et objectifs de votre poste, tels que le renforcement du syndicat, l’amélioration de la vie de vos membres et le changement social positif, tandis que les objectifs secondaires peuvent comprendre la mobilisation d’un plus grand nombre de membres ou apprendre à la direction à respecter la convention collective. Puis demandez-vous : « Mes actions actuelles contribuent-elles à atteindre ces objectifs ? » Si la réponse est négative, réfléchissez à la manière dont vous pouvez consacrer votre temps à des activités qui

vous permettront de vous rapprocher de ces objectifs. Un dicton populaire illustre bien ce propos : « Il n’y a pas de vent contraire pour celui qui sait où il va. »

3Dressez des listes de toutes les tâches que vous devez accomplir et des activités que vous voulez réaliser. Ensuite, classez les éléments de votre liste par ordre d’importance : « A » pour les plus importants, « B » pour les suivants et « C » pour les moins importants. Essayez ensuite d’utiliser votre temps pour réaliser les « A » puis les « B » avant de vous attaquer aux « C ». Vous pouvez consulter votre liste chaque jour et mettre en évidence ou créer une liste distincte pour les éléments que vous vous efforcerez d’accomplir aujourd’hui. Gardez à l’esprit que des tâches et des missions imprévues se produiront inévitablement. Tenez-en compte dans votre réflexion et votre planification. Ces listes vous aideront à vous souvenir des actions et à réduire le stress, car vous ne devrez pas vous soucier de tout garder en tête. Dresser une liste de tous ces éléments vous permet de réfléchir et de planifier la manière la plus efficace de procéder.

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Réglez les problèmes à la source. Ne vous battez pas sans cesse contre le même obstacle. Plutôt que de déposer grief sur grief pour le même problème, réfléchissez aux actions possibles pour traiter la cause sous-jacente. Identifiez les personnes qui, au sein de la direction, peuvent mettre fin aux problèmes récurrents et exercez une pression sur elles.

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Traitez les tâches importantes par étapes. Divisez-les en petites unités. Par exemple : demander des informa tions, fixer un rendez-vous, rédiger un plan, y réfléchir pendant 10 minutes, demander des conseils, etc. Grâce à cette technique, vous serez en mesure de vous y atteler et de rendre une tâche importante moins accablante.

Partagez les informations afin que plus de personnes puissent vous aider et s’entraider. Par exemple, au lieu de distribuer en permanence des formulaires de santé, décidez d’un endroit où les membres pourront les récupérer. Affichez

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les numéros de téléphone importants, les adresses électroniques et les noms des personnes que les membres peuvent contacter pour obtenir plus d’informations. Organisez des réunions informelles de courte durée et/ou distribuez des guides écrits par courriel ou sur le site Web du syndicat pour que les membres puissent obtenir des réponses à leurs questions récurrentes.

7Lorsque vous traitez des docu ments et des courriels, triez-les par ordre d’importance ou utilisez les fonctions de votre programme de courrier électronique pour trier, classer et marquer les documents par ordre d’importance. Organisez ces communications afin de pouvoir les retrouver facilement plus tard. Retirez-vous des listes qui vous envoient trop de courriels et/ou d’informations dont vous n’avez pas besoin. Si vous utilisez le papier et les courriels, soyez rigoureux dans leur classement. Si vous prenez un document ou ouvrez un e-mail, ne le laissez pas traîner : envoyez une réponse, classez-le, jetez-le ou supprimez-le, faites-le suivre, écrivez une note dessus et envoyez-le à quelqu’un d’autre, ou inscrivez dans votre calendrier le moment où vous le traiterez.

8Pour réduire les interruptions dans votre bureau, placez-vous dos à la porte. Les personnes seront moins tentées de vous interrompre si elles ne peuvent pas établir un contact visuel avec vous. Mieux encore, affichez un mot sur la porte avec l’inscription : « Travail urgent en cours, ne pas déranger, SVP », ou un équivalent. Lorsque vous travaillez à la maison, la gestion des interruptions est différente et peut s’avérer plus délicate. Le fait de travailler dans une pièce éloignée des membres de la famille peut améliorer la situation. Essayez d’organi ser votre emploi du temps en fonction des appels, des réunions Zoom et d’autres obligations, comme emmener les enfants à l’école, promener le chien, etc. Ne vous sentez pas obligé de répondre à tous les appels téléphoniques.

9Réduisez le nombre d’appels téléphoniques. Utilisez la messagerie vocale pour laisser un message le plus précis possible. Utilisez les sms et les courriels pour suggérer un rendez-vous pour une réunion téléphonique. Parlez aux assistants ou secrétaires et demandez-leur s’ils peuvent gérer certains appels à votre place. Lorsque vous laissez un message, indiquez le meilleur moment pour être rappelé.

10Si vous passez beaucoup de temps au téléphone ou participez à de nombreuses réunions Zoom, essayez de raccourcir ces échanges. Si vous êtes à l’initiative de l’appel ou de la réunion Zoom, préparez un ordre du jour. S’il s’agit d’un appel ou d’une réunion Zoom organisée par quelqu’un d’autre, exhortez-le à énoncer l’objectif à l’avance et si celui-ci n’est pas communiqué en début de la réunion, demandez un ordre du jour. Limitez les échanges de banalités afin d’aller droit au but. Préparez des formules de conclusion pour mettre fin à l’appel, par exemple : « Je sais que vous êtes tous occupés, je vais donc vous laisser partir » ou « Si je ne suis pas nécessaire pour autre chose, je vais quitter la réunion Zoom pour traiter (un autre appel/ Zoom, une tâche, etc.). »

11Vous trouverez de nombreux articles en ligne sur la gestion du temps, comme celui-ci, destiné aux responsables associatifs, https:// lifelongactivist.com/part-ii-managing-yourtime/16-seven-time-management-tips, ainsi que ce classique de Steven Covey, www.thecoachingtoolscompany.com/ coaching-tools-101-what-is-the-urgentimportant-matrix Profitez de la navigation pour rechercher des livres sur la gestion du temps susceptibles de vous intéresser, comme ceux-ci : www.spica.com/blog/ the-best-time-management-books. z

– Ken Margolies possède plus de 50 ans d’expérience dans le mouvement syndical. Il a travaillé pour plusieurs syndicats ainsi que pour le Worker Institute de Cornell. Le livre de Ken, Managing with Labor’s Values est disponible sur la librairie du travail (www.laborsbookstore.com). Ken est un partenaire de UnionSearch.org qui aide les syn

❝ Vous pouvez consulter votre liste chaque jour et mettre en évidence ou créer une liste distincte pour les éléments que vous vous efforcerez d’accomplir aujourd’hui. ❞

Comportement en dehors des heures de travail et sur les réseaux sociaux

Les cahiers de griefs sont remplis d’exemples de conflits en dehors du lieu de travail : un supérieur et un employé qui ont peut-être trop bu se disputent dans un bar et le supérieur exige que l’employé soit licencié « pour assurer la sécurité au travail », un employé aurait été entendu en public en train de critiquer son entreprise, ou encore un travailleur aurait menacé un collègue en dehors de l’entreprise.

Ces cas, et bien d’autres similaires, ont un point commun : l’incident a eu lieu — ou a pu avoir lieu — en dehors de l’entreprise, mais le supérieur sanctionne l’employé, même si aucun incident ne s’est produit directement sur le lieu de travail.

Par le passé, les comportements en dehors des heures de travail étaient le plus souvent

de nature physique, mais les conflits auxquels les délégués syndicaux sont confrontés aujourd’hui sont souvent liés aux réseaux sociaux. L’essor considérable des réseaux sociaux pendant la pandémie de COVID-19, associé à des désaccords politiques et culturels plus intenses, a créé un tout nouveau sujet de préoccupation pour les délégués syndicaux.

Dans un monde idéal, la Constitution américaine protège la « liberté d’expres sion ». Les membres peuvent donc s’expri mer ouvertement et sur n’importe quel sujet sans craindre de représailles ou de mesures disciplinaires, voire de renvoi.

Mais qu’en est-il d’un membre qui publie, comme l’a fait un policier de l’Illinois en avril 2022, des déclarations racistes ou qui humilient certaines personnes ou groupes ?

La question est particulièrement compliquée pour les travailleurs du secteur public, en particulier les enseignants et les policiers, dont le contact avec leurs « employeurs » — le public — fait partie de leur travail quotidien.

Comportement en dehors des heures de travail et sur les réseaux sociaux

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Dans les discussions sur le comportement en dehors des heures de travail, la force d’une convention collective n’a jamais été aussi puissante. Un employé non syndiqué peut tout simplement être licencié, pour une bonne raison, une mauvaise raison ou sans raison du tout. La clause de juste cause de notre contrat collectif bloque ce pouvoir discrétionnaire, mais place le délégué syndical dans un monde de décisions compliqué et en évolution permanente, lorsque la violation présumée se produit sur les réseaux sociaux.

Pour un délégué syndical, l’obtention des preuves est une démarche courante lorsqu’il s’agit de mesures disciplinaires pour des actes qui ont eu lieu en dehors des heures de travail. Lorsque le supérieur hiérarchique affirme qu’un membre a violé des normes accep tables, le délégué syndical doit exiger des preuves, mais, sur les réseaux sociaux, tels les publications sur Facebook, les messages de texte ou Twitter sont accessibles à tous et peuvent même être récupérés lorsqu’ils sont supprimés. La jurisprudence stipule également qu’un employeur peut accéder à des communications privées pour justifier une mesure disciplinaire. À titre d’exemple, un employé menace ou insulte un collègue en privé, et l’employé attaqué en réfère au supérieur — ou peut-être au délégué syndical — pour se protéger. Le message « privé » peut ainsi être présenté dans le cadre de la procédure disciplinaire.

Une loi est en cours d’élaboration au sujet des messages sur les réseaux sociaux. Actuellement, cinq états (Californie, Colora do, New York, Louisiane et Dakota du Nord) protègent les employés contre les repré sailles qu’ils subissent pour s’être livrés à des activités politiques et à des comportements légaux en dehors de leurs heures de travail,

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« En cas de doute, s’abstenir. Si vous n’êtes pas sûr de vouloir poster quelque chose, écoutezvous. Vous pouvez être licencié pour avoir violé la confidentialité, dénigré votre employeur, diffusé des images pornographiques, fait étalage de votre consommation de drogues et d’alcool, tenu des propos racistes, sexistes et homophobes ou donné une fausse image de votre poste. »

– L’Association internationale des pompiers (IAFF)

aussi choquants soient-ils. Toutefois, en règle générale, les employés peuvent être licenciés pour discours haineux — tout commentaire désobligeant sur des catégories protégées comme la race, la religion et le sexe — et nos membres peuvent soutenir le licenciement.

Se pose ensuite la question complexe de savoir si un délégué syndical est obligé, en vertu du devoir de représentation équitable, de défendre les droits des membres à s’exprimer lorsque leurs opinions sont porteuses de violence ou de menaces. En général, la section locale, selon une procédure définie dans ses statuts, peut refuser de donner suite à un grief si le comportement du membre est contraire aux normes du lieu de travail. Une fois de plus, la question complexe de la « liberté d’expres sion » devient le centre de la discussion, mais des limites claires existent, tant sur le plan juridique que parmi nos membres.

Si un cas se présente, convenez avec votre employeur de normes communes que vous pourrez ensuite transmettre à tous vos membres à titre préventif. NE laissez PAS votre employeur fixer unilatéralement des limites à ce que vos membres peuvent publier en dehors de leurs heures de travail.

Dans tous les cas, un délégué syndical doit être proactif et prévoyant et informer les membres que les messages privés postés sur les réseaux sociaux, même sur des réseaux non professionnels en dehors des heures de travail, peuvent entraîner des mesures disciplinaires.

Un syndicat a pris une mesure proactive pour éviter les procédures disciplinaires. L’Association internationale des pompiers (IAFF) a publié cet avertissement à l’inten tion de ses membres dans ses Social Media Legal Issues and Guidelines [Questions juridiques et directives relatives aux réseaux sociaux] : « En cas de doute, s’abstenir. Si vous n’êtes pas sûr de vouloir poster quelque chose, écoutez-vous. Vous pouvez être licencié pour avoir violé la confidentiali té, dénigré votre employeur, diffusé des images pornographiques, fait étalage de votre consommation de drogues et d’alcool, tenu des propos racistes, sexistes et homophobes ou donné une fausse image de votre poste. » z

– Bill Barry est animateur et éducateur syndical à la retraite et l’auteur de I Just Got Elected — Now What? A New Union Officer’s Handbook- 4ème édition, 2022 (www.laborsbookstore.com)

International Association of Machinists and Aerospace Workers

Cher

représentant de l’IAM:

9000 Machinists Place

Upper Marlboro, Maryland 20772-2687

Area Code 301 967-4500

OFFICE OF THE INTERNATIONAL PRESIDIENT

Les membres de l’IAM prennent régulièrement contact avec les délégués syndicaux pour connaître les actualités de leur syndicat et s’informer au sujet de leurs conventions collectives. Les délégués syndicaux répondent également aux questions relatives au syndicat international, aux politiques nationales et aux problèmes plus personnels qui dépassent souvent l’administration et l’exécution des contrats. Pouvoir fournir des informations fiables sur un tel éventail de sujets est l’une des missions les plus difficiles du délégué syndical.

Heureusement, les délégués syndicaux ne sont pas seuls face à ces défis. Des représentants expérimentés de l’IAM au niveau local et du district sont à même d’apporter leur aide en matière d’exécution des contrats. D’autre part, une recherche sur des ressources en ligne telles que goiam.org et aflcio.org peut fournir aux délégués syndicaux des informations et des réponses sur la plupart des questions liées aux syndicats.

Les délégués syndicaux ne doivent pas hésiter à dire à un membre : « C’est une excellente question. Je reviendrai vers vous avec une réponse. » Un délégué syndical n’est peut-être pas censé avoir réponse à toutes les questions, mais lorsqu’elles sont posées, il se doit de trouver la bonne réponse.

Ce dernier numéro de L’Instructeur de l’IAM est une ressource supplémentaire susceptible de fournir aux délégués syndicaux des informations précieuses. Publié six fois par an, L’Instructeur de l’IAM explore des sujets communs à tous les lieux de travail et propose des solutions pour représenter les travailleurs, dialoguer avec la direction et gérer toutes les situations intermédiaires.

Avec les élections américaines qui se profilent à l’horizon et les défis économiques auxquels sont confrontés presque tous les secteurs, la période est riche quant aux questions pour les représentants syndicaux. Heureusement, un réseau efficace de soutien, d’information et de reconnaissance éternelle existe pour les délégués syndicaux de première ligne qui continuent d’être la voix, l’épine dorsale et le cœur de notre syndicat.

En toute solidarité, Robert Martinez Jr. Président international

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