W-Fenec Mag 12

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LES DISQUES DU MOIS

Birds of Passage This kindly slumber (Denovali Records)

sphères musicales enchanteresses (ténébreux «And all of your dreams»). On aime s’y perdre, plonger sans filin dans cet univers sonore céleste, que la native de la Terre du Milieu fait évoluer par petites touches, presque imperceptibles et qui ne se dévoilent qu’au prix d’écoutes attentives et répétées («Stranger», «Take my breath»).

Devenue en l’espace de quelques années et une poignée d’albums remarquées, la nouvelle princesse de la scène dream-pop planétaire, la néo-zélandaise Alicia Merz ne compte pas s’arrêter en chemin et poursuit donc sa route avec This kindly slumber. Toujours dans les mêmes sphères musicales, à relier avec les scènes ambient, dream-pop et shoegaze très indie, toujours hébergée par ce label que tout le monde veut rejoindre et personne ne le quitter (d’où un roster qui commence à être plus que conséquent.) : Denovali Records (Bersarin Quartett, Greg Haines, John Lemke, Origamibiro, Talvihorros, The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble, etc.).

On suit le cheminement de l’artiste kiwi, toujours hypnotisé par cette voix à la fois envoûtante, figée hors du temps («Yesterday’s stains») et ses velléités créatives nouvelles, davantage portées par des tentations néoclassiques que par le passé. Celles-ci sont pourtant parfaitement assumées, conférant de fait une tonalité plus ténébreuse, ombrageuse par moments même, à cet ensemble parfaitement équilibré qu’est This kindly slumber (en témoigne notamment le dernier titre : «Lonesome tame»). Un disque en forme de songe éveillé, un rêve semi-conscient, comateux dont on ressort longuement troublé. Un jolie habitude avec Birds of Passage... Aurelio

Fidèle dans sa relation avec la maison de disques qui l’a fait connaître, la compositrice/vocaliste l’est également dans son aptitude toujours aussi flagrante à faire naître des émotions rares, portée par sa voix angélique comme à l’accoutumée, bercée par des mélodies diaphanes comme des atmosphères feutrées propices à l’évasion des sens (le magnétique «Ashes to ashes», le sublime «Belle de jour»). En à peine deux morceaux, on s’est déjà de nouveau immergé dans l’œuvre si particulière, atypique, de la demoiselle. Et quand bien même nous voudrions y «échapper», celle-ci vient invariablement nous happer pour nous emmener dans ses

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