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EUROPE
ACCORD EUROPÉEN POUR LA FIN DES MOTEURS THERMIQUES EN 2035
«Un revers pour la protection du climat»
La Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne ont conclu un accord, le jeudi 27 octobre, entérinant la neutralité carbone des nouvelles voitures et camionnettes à partir de 2035. L’ECFD (Confédération Européenne des Distributeurs de Fioul), dont Brafco est un membre actif, réagit…
L’accord européen mentionne la possibilité d’autoriser également à l’avenir des technologies alternatives, telles que les carburants synthétiques, dans la mesure où elles permettent d’éviter complètement les émissions de gaz à effet de serre des voitures.
Au moment d’écrire ces lignes, le Conseil de l’UE et le Parlement européen devaient encore ratifier formellement l’accord avant que le règlement puisse entrer en vigueur, mais nous notons déjà que :
1. L’accord confirme les objectifs de réduction des émissions de CO2 de 100% pour les voitures neuves à partir de 2035 et de respectivement 55% et 50% pour les voitures neuves et les nouvelles camionnettes d’ici 2030. 2. L’accord prévoit une clause de révision en 2026 – alors que le Parlement européen la voulait à une date plus tardive – afin d’évaluer de manière approfondie les progrès réalisés en vue d’atteindre les objectifs de réduction des émissions de 100% et la nécessité de revoir ces objectifs en tenant compte des évolutions technologiques. 3. Le considérant suggérant la possibilité d’autoriser les véhicules fonctionnant exclusivement avec des carburants neutres en carbone au-delà de 2035 a été conservé, mais ne fait pas partie du volet obligatoire de la réglementation. lequel elle dénonce un revers pour la protection du climat. L’ECFD regrette que l’accord entre les représentants de la Commission européenne, du Parlement et du Conseil dans le cadre de la procédure de trilogue relative à la réglementation des parcs de véhicules en matière d’émissions de CO2 pour les voitures et les véhicules utilitaires légers, n’établisse pas une incitation réglementaire contraignante – et pas un simple considérant – en faveur d’une augmentation rapide des carburants synthétiques (e-carburants) neutres en CO2.
L’Union européenne a manqué une occasion importante d’établir une incitation réglementaire juridiquement contraignante pour une montée en puissance rapide des carburants synthétiques neutres en CO2, explique Matthias Plötzke, Secrétaire général de l’ECFD. Au nom de toutes les fédérations membres de l’ECFD, il insiste pour que les carburants synthétiques pour les futurs véhicules neufs soient reconnus comme une option de protection du climat, afin que les investisseurs soient encouragés au développement d’une production de masse. Cela profiterait également à d’autres domaines d’application, tels que le trafic aérien ou la navigation, d’autant plus que pour ces applications, aucune autre alternative technique que les carburants synthétiques n’est envisageable. La Commission européenne doit maintenant agir rapidement sur ce point et élaborer une proposition pour l’utilisation de carburants synthétiques dans les nouveaux véhicules, a encore déclaré Matthias Plötzke. Dans le cas contraire, on peut s’interroger sur le recul de la mobilité individuelle et sur la viabilité financière du « tout électrique », ce qui constituent des obstacles à une transition climatique et énergétique équilibrée et justifiée pour les citoyens.
Les vecteurs énergétiques neutres sur le plan climatique, tels que les carburants synthétiques, sont le seul moyen d’inclure le parc automobile existant dans les efforts de réduction des émissions de CO2. Environ 274 millions de voitures particulières et de véhicules utilitaires légers sont actuellement immatriculés dans l’Union européenne, dont environ 99 % sont équipés d’un moteur à combustion. Ne pas promouvoir les carburants synthétiques, c’est déjà entraver la protection du climat aujourd’hui. A considérer sans œillères idéologiques, toutes les options technologiques permettant de réduire les émissions de CO2 doivent être utilisées, conclut le communiqué de l’ECFD.