Faire communauté

enjeux d'un événement artistique dans un contexte d'entreprise
avec les œuvres de
Iván Argote
Jeremy Deller
Randa Maroufi
Ana Vega
Marie Voignier
Une proposition conçue par Ana Vega pour les travailleur.ses de l'entreprise, sur invitation de la conseillère artistique de la collection SPVIE ASSURANCES.
Commandité sous forme de cycle vidéo et ayant pour site d’accueil le lieu de travail d'une entreprise privée, l'événement est une proposition conçue pour les travailleur.ses de celle-ci: ses hôtes.
Pour y répondre, il m’a paru qu'une partie essentielle de cette tâche était d’identifier les problématiques et les potentielles tensions sous-jacentes à la superposition circonstancielle de deux activités de nature différente, que provoquerait temporairement cet événement dans ces mêmes espaces. À savoir, d’une part l’exercice des activités et missions professionnelles afférentes aux contrats liant entreprise et employé.es - nommés contrats de subordination volontaire - et d’autre part le parcours actif et libre de la proposition artistique déployée.
D'une durée de 3 mois, le cycle vidéo proposera de découvrir cinq œuvres, réunies en un corpus permettant d'aborder le sujet en question et d'en appréhender les enjeux. Ce corpus sera ainsi accompagné d'une part d'une proposition protocolaire pour la création d'un espace-temps rémunéré à l'intérieur de l'existant, d'autre part d'une rencontre médiée sous la forme triviale d’un formulaire.
OEUVRES et artistes
PROTOCOLE de spéculation concertée pour la création d'un espace-temps rémunéré à l'intérieur de l'existant
FORMULAIRE de participation réflexive
EVENEMENTS annexes de fête
EVENEMENTS annexes d'ouverture au public
"Your artistic choices make a lot of sense to me. Violence and altercation with Jeremy Deller, issues of housing with Ayo Akingbade**, wait until Ivan Argote stages his love for his new community, as we conclude with a recall of the inherent difficulties of group projects with Ana Vega.
We are in a corporate context : Spvie Assurances, broker specialist for medical insurances. They are a group of 120 collaborators. Three events are scheduled to present the art program to the collaborators and clients of Spvie. The large majority of them are commercial agents, with an admittedly reduced exposure to the arts. On the other hand they are mostly young people, from all horizons, eager to apply their curiosity to new propositions.
The goal here is to present a novice and critical public with compelling art video projects. The viewing protocol is exemplary : transforming the company’s furniture into an artistic device. Transforming the phone booths, these new tranquility cocoons of the corporate design into projection rooms."
Fanny Kroener** Première sélection d'œuvres. Ayo Akingbade n'a pas répondu à mon invitation.
Bonjour,
Je t’écris par intérêt pour ton travail. Ceci est est une lettre d’invitation pour inclure une de tes vidéos au sein d’un cycle un peu particulier, à savoir au sein d'un événement qui aura lieu pour les travailleur ses d’une entreprise privée située en banlieue parisienne et qui y abordera la notion de “Faire communauté”.
Le projet a été initié par la DA de la collection artistique de cette entreprise (voir ci-contre), en y accueillant une oeuvre personnelle, et me proposant par le même temps de sélectionner pour l’occasion un corpus autour des questions posées par ma vidéo, identifiées autour du “Community organizing”.
J’ai alors appris ce qu’était un tranquility cocoon, n’ayant jamais travaillé dans un open space d’entreprise. Quatre cabines apaisantes et une cafétéria seront les espaces de diffusion des œuvres présentées. Nulle envie de déféquer dans le cocon d’un.e autre.
C’est dans ce contexte que j’ai proposé à mon tour à un petit nombre d’artistes de montrer leur travail avec le mien, prenant à bras le corps l'occasion subtile d'examiner ce que l'expression “faire communauté” implique dans l'environnement d'une entreprise privée.
J'ai désiré répondre à cette commande et ainsi explorer les enjeux, farouchement médisans, dans le phénomène qui se jouerait là.
Des idées qui sont dans toutes les têtes - nous les connaissons :
L'art - le beau.
L'art - expression de l'âme.
L'art - miroir de son époque.
L'art - niche fiscale à travers laquelle le capital financier accumulé peut être conservé.
L'art - marchandise, propriété rentière.
L'art - valeur culturelle progressiste, à travers laquelle l'on se distingue et l'on prouve son engagement socio-culturel ; son engagement solidaire vis à vis des statuts précaires des artistes-tout-passion-vocation ; son ouverture à l'avant-garde subversive.
L'art - valeur symbolique de statut social, exclusive, à travers laquelle l'on montre à ses pair es et commis es que la culture de l'établissement est distinguée, et qu'iels le sont aussi.
L'art - événement culturel partageant, rituel convivial, engageant les pair.es et commis es dans une atmosphère stimulante sur le campus, compensant le déficit de vie socialisée en externe suite au manque de temps libre.
L'art - source potentielle d'élargissement des horizons par des voies tangentes, d'émois et d'idées fertiles, capturables et injectables dans les objectifs de l'établissement, organisant la communauté des pair es et commis es dans des rôles donnés tout en célébrant la créativité individuelle et collective à repousser ses limites.
L'art - au service du simulacre.
L'art - simulacre.
Je me suis donnée le rôle de médiatrice invisible, pour rendre ce processus le plus fluide que possible pour les invités, et tenter de fabriquer une proposition cohérente pour la situation de la communauté hôte en jeu, les travailleur ses.
Ce cycle vidéo a été conçu* pour les travailleur.ses d’une entreprise privée située en banlieue parisienne. Dans ce contexte, il aborde la notion de “Faire communauté”.
Ce texte est issu de la lettre d'invitation envoyée aux artistes ainsi que des considérations et échanges qui en ont suivi.
Ana Vega
* Le cycle a été reporté d'un an dû au contexte politique sanitaire et aux nouvelles pratiques de télétravail.
Ce qu'on appelle "Community organizing" : Une auto-organisation de la société civile à l'échelle d'une communauté (souvent un "espace géographique") visant l'amélioration des conditions de vie et l'émancipation des personnes solidairement mobilisées. Elle consiste en une auto-émancipation de la communauté par ellemême et c'est là toute la force de ce processus et sa spécificité politique: celle de parvenir à faire émerger, si ce n'est un contre-pouvoir, du moins un pouvoir en partie autonome du système institutionnalisé, ou capable de le détourner à ses propres fins, en œuvrant pour la transformation de celui-ci. 2
On pourrait dire qu'il y a une infinité potentielle de manières de vivre-ensemble - ou à proximité les un es des autres.
On pourrait soutenir qu'il y a effectivement "communauté" (définie de manière étendue comme groupe de personnes liées par des forces sociales), peu importent les formes que ces vivre-ensemble prennent concrètement: plus ou moins atomisées, plus ou moins hiérarchisées, plus ou moins ségréguées, plus ou moins divisées en sous-groupes et sous-frontières, plus ou moins solidaires, coercitives, libres, prédatoires, égalitaires, concurrentielles, coopératives, organisées, réglementées, démocratiques, conscientes d'elles-mêmes, expressives, etc.
Quelles qu'en soient les formes - qui, elles, sont conflictuelles, communauté il y a - on vit avec un ensemble d'autres vies, à un moment donné, dans un endroit donné.
"Faire communauté" n'exprimerait ainsi pas une incitation ou un mode d'emploi, mais décrirait un phénomène qui se réaliserait à tout instant, de manière à la fois passive et active, à travers et au sein de toutes les sphères du vivre-ensemble.
Par suite, "faire communauté" contient à mes yeux une problématique nécessaire, puisqu'elle désignerait tout autant une chose allant de soi - soit l'état d'une chose s'expliquant par ce qui est historiquement advenu, qu'une chose conditionnée à l'action au sein du groupe, à l'activité consciente et engagée dans les conditions des liaisons du groupe.
De ce fait, elle exprimerait les figurations de mondes possibles à travers la matérialisation des forces sociales.
Ce que l'on désigne comme sphère du travail, qui engloberait l'ensemble des activités productives et improductives, est une des sphères au sein de laquelle et à travers laquelle se façonne la communauté, indéniablement. La répartition des tâches ou l'organisation du travail sont des exemples de questions afférentes au vivre-ensemble, et dont la multiplicité des postures à travers l'histoire et les territoires a déterminé des ordres sociaux divergents.
Ce sujet, aussi vaste que parfait poncif, autour duquel le cycle vidéo puis l'événement de manière plus large incluant le protocole et le formulaire, s'est formé, m'a semblé être un atout.
Mon envie et postulat de départ, formant ce corpus et fabriquant cette proposition :
- Présenter une diversité de moyens de faire communauté, dans le sens d'engager des actions participant à une émancipation de groupe, d'affirmation d'intérêts communs, de formation d'organes dynamiques au-delà de la multitude en vue de coordination et de souveraineté, de prendre la chance de se disposer à écouter pour amplifier la résonance de l'ensemble ; et ce à travers diverses démarches artistiques, se présentant dans le format vidéo.
- Convoquer une constellation d'enjeux de société adressés au moyen des œuvres choisies.
- Détourner l'équivocité contenue dans cette expression.
Une question qui me vient en te lisant est : de quelle communauté parle-t-on? "Community building" comme "team building", en parlant de la communauté des collaborateurs, par exemple?Oucommunautédesexualité/ethnie etc? Ou tout ensemble? A ce niveau là, j'ai un peu peur des contextes d'entreprise... 3
Ce cycle vidéo donne à voir des exemples de démarches ou de pièces qui se sont construites dans une tentative de transformation des relations de pouvoir opérant à travers les représentations, et donc dans une tentative de reconfiguration des représentations.
Les personnes en exil ne seraient pas aptes à participer à la production de valeur, le contact dans les espaces communs ne serait pas souhaitable, les ouvriers n'écriraient pas l'histoire à travers leurs luttes, les causes perdues n'auraient pas d'incidence sur les institutions, et les employé es pourraient compenser leur aliénation à travers une intervention ludique.
Les œuvres présentées sont ainsi respectivement concernées par des problématiques d'exclusion via la citoyenneté, de dépréciation de l'espace public, de répression du dissensus politique à travers l'action policière, d'usurpation de ressources et territoires par l'argument libéral, d'accessorisation de l'activité artistique pour la fabrication d'une culture (de travail) consensuelle.
Elles sont conjointement caractérisées par une volonté de participation à la définition des communs, par leur curiosité à la réalité matérielle et symbolique en train de se faire, par leur affirmation des territoires de l'esthétique, par leur jeu invitant.
1
A propos du conditionnement à la discipline horaire, voir: Bullshit Jobs, David Graeber, LLL, 2018.
Ci-contre :
2
Mêlée de sources : Agir en démocatie, Helène Balazard, Ivrysur-Seine, Les éditions de l'Atelier, 2015.
L'art en commun (Réinventer les formes du collectif en contexte démocratique), Estelle Zhong Mengual, Les presses du réel, 2018.
3 Correspondance avec Marilou Thiébault, 2021.
4 Propos extraits du documentaire "AU TRAVAIL!" de Marie Voignier, présenté dans ce cycle.
5 Mêlée de sources : Rapport sur la construction des situations, Guy Debord, Internationale lettriste, 1957, Mille et une Nuits, 1999.
Système politique de l'art, Ikonotekst groupe, Inkonotekst Data, 2017.
Malaise dans l’esthétique, Rancière Jacques, Galilée, 2004.
Faire communauté invite à mastiquer un projet processuel beau et légitime, nécessaire et inséparable de ses complexités sévères, des conflits qu'il emporte avec lui.
Expression aussi soufflée que le rose-arc-enciel barbapapé, elle périt de son transport fumeux d'asceptions ambigüées, tantôt edulcorées et inoffensives, tantôt confuses et toxiques, qui véhiculent toujours le risque délétère pour le projet d'être subverti à son propre dépens. Les ambigüités sont des subversions invisibles. Les sabotages sont notables et à usage persistant.
1) We are the world, album caritatif.
2)Instrumentalisation politique des discours s'érigeant en défense de types d'identités minorisés et exploités, les cadrant comme adversaires d'autres groupes exploités à leur tour, éclipsant les raisons communes à l'exploitation.
3) Accusation de repli communautaire ou comment des groupes bénéficiant de privilèges (patrimoniaux et, par suite, d'hégémonie de leur(s) traditions ou préférences culturelles, de leur racialisation positive, etc) condamnent des groupes minorisés de s'organiser, eux aussi, entre eux.
4) Cooptation des dynamiques de collectivisation des moyens, ou de coopération, devenant force de travail et d'invention décuplée mais non souveraine de son œuvre.
5) Pre-cations et autres rites, rituels, événements et activités ludiques mises en place pour favoriser le team-building, soit un esprit d'équipe ludique et créatif mais docile.
6) Rhétorique de responsabilisation justifiant la privatisation de l'action sociale et urbaine - à travers laquelle "la communauté" se voit donner les rôles d'action des politiques sociales gouvernementales, dans un transfert de responsabilité depuis l'Etat à "des entités", ne s'accompagnant pas d'un transfert de pouvoir: la formulation et la décision quant aux besoins n'étant pas concédées.
Une personne sur son lieu de travail 4 réagit à ce qu'elle perçoit comme une potentielle emprise ou regard de son employeur vis-à-vis de sa vie culturelle.
Par culture l'on désignerait un complexe de l'esthétique, des sentiments et des moeurs : la vie culturelle comme réaction d'une époque sur la vie quotidienne.
La culture se manifeste au travers de signes, dans des représentations et dans des faits, regroupant des corrélations qui s'instituent entre les connaissances (informations) et les systèmes d'évaluation de ces informations. Ainsi, la culture exprime des relations entre des systèmes de savoirs et des systèmes de valeur (jugements qualifiant ces savoirs).
Ce n’est pas l’incompréhension de l’état de choses existant qui nourrit la soumission chez les dominé.es, mais le manque de confiance en leur propre capacité de le transformer.
Or le sentiment d’une telle capacité suppose qu’iels soient déjà engagé es dans le processus politique, qui change la configuration des données sensibles et construit les formes d’un monde à venir à l’intérieur du monde existant. Ce processus est celui de la «subjectivation politique».
Ce qu'on appelle donc la culture reflète, mais aussi préfigure, les possibilités d'organisation de la vie. 5
- Je trouve très bien que l'entreprise s'intéresse aux salarié.es [...], mais en même temps on peut se demander pourquoi l'entreprise organise leur vie culturelle.
On sait que les rapports entre l'entreprise et ses salarié.es sont strictement professionnels, alors pourquoi sortir de ces logiques-là? C'est normal que beaucoup d'employé.es soient très méfiant.e s. [...]
Cabine 4 :
BACKYARD COLLOQUIUM
2017 Ana Vega
Cabine 1 : STAND-BY OFFICE
2017
Randa Maroufi
VOSTFR 13:20 minutes
Cabine 2 : ALTRUISM
2011 Ivan Argote 1:20 minutes
Cabine 3 : THE BATTLE OF ORGREAVE (AN INJURY TO ONE IS AN INJURY TO ALL)
17 Juin 2001
Jeremy Deller
VOSTFR 62:00 minutes
VOST 9:00 minutes
Cafétéria :
AU TRAVAIL!
2008
Marie Voignier
FR 46:00 minutes
Randa Maroufi
En collaboration avec le groupe We Are Here*
Biographie de l'artiste.
Vidéo 13’20’’ English ST FR
2017
Née en 1987 à Casablanca. Vit et travaille à Paris.
Randa Maroufi est diplômée de l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan, Maroc (2010), de l’École Supérieure des Beaux- Arts d’Angers, France (2013) ainsi que du Fresnoy – Studio National des Arts Contemporains, Tourcoing, France (2015). Randa Maroufi était membre artiste de l’Académie de France à Madrid – la Casa de Velázquez en 2017 – 2018.
Randa Maroufi s’intéresse à la mise en scène des corps dans l’espace public ou intime. Une démarche souvent politique, qui revendique l’ambiguïté pour questionner le statut des images et les limites de la représentation.
Parmi ses récentes expositions : Sharjah Art Foundation, UAE (2019); MA Museum, Québec (2019); Biennale de Dakar, Sénégal (2018); Bienal do Mercosul, Porto Alegre, Brésil (2018); Fondation Boghossian, Bruxelles, Belgique (2018), Biennale de Sharjah, Liban (2017); Centre Pompidou, Paris, France (2017); KAI 10 | Arthena Foundation, Düsseldorf, Allemagne (2017); Videonale e. V., Kunstmuseum Bonn, Allemagne (2017); New Directors / New Films au Museum of Modern Art, New York (2016); International Film Festival Rotterdam, Pays-Bas (2016); les Rencontres de la Photographie, Bamako, Mali (2015); la Biennale de Marrakech, Maroc (2014), etc.
Elle a reçu plusieurs prix pour ses films Le Park (2015) et Bab Sebta (2019).
Avec le soutien de: Le Fresnoy, Culture Resource’s Production Awards Program, CBK Zuidoost, Cinelabs Romania, Studio aux cuves dorées.
*We Are Here est un groupe de réfugiés à Amsterdam qui ne reçoit aucun logement fourni par le gouvernement, mais ne peut pas non plus travailler. Le groupe a décidé de rendre visible la situation inhumaine qu’ils doivent vivre, en ne se cachant plus, mais en montrant la situation des réfugiés qui sont «en dehors de la loi» aux Pays-Bas.
Opposé : Image extraite de STAND-BY OFFICE
2017
Un groupe de personnes dans un environnement de bureau. Des gestes quotidiens de travail sont observés dans tout le bâtiment. Rien ne semble être déplacé. La caméra circule continuellement et change progressivement notre perception de cet espace.
On se pose la question: qu’est ce que signifie ce bureau pour ce groupe de personnes?
Biographie de l'artiste.
Né en 1983 à Bogotá en Colombie. Vit et travaille entre Paris et New York.
Il étudie à l'Université Nationale de Colombie, puis à l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris.
Iván Argote est un artiste et réalisateur. À travers ses sculptures, installations, films et interventions, il questionne notre rapport intime aux autres, aux institutions, au pouvoir et aux systèmes de croyances. Il développe des stratégies basées sur la tendresse, l’affect et l'humour grâce auxquelles il suggère des approches critiques des récits historiques dominants et tente de les décentraliser. Dans ses interventions sur des monuments, ses installations à grande échelle et ses performances, Iván Argote propose de nouveaux usages symboliques de l’espace public.
Lauréat des prix CIFO Cisneros Fontanals Foundation (2015), Audi Talents Award (2013) et Sam Art Projects (2011), il a également été nommé pour le Future Generation Art Prize du PinchukArtCentre (2017). Son travail fait partie de nombreuses collections renommées à travers le monde comme celles du Guggenheim Museum (New York, États-Unis), du Centre Pompidou (Paris, France), de l’ASU Art Museum (Phoenix, États-Unis), de la Cisneros Fontanals Art Foundation (Miami, États-Unis), la Colección de Arte del Banco de la República (Bogotá, Colombie), de Kadist (San Francisco, États-Unis) et du MACBA (Barcelone, Espagne). Ses films et vidéos ont fait l’objet de projections à l’International Film Festival (Rotterdam, PaysBas), au MACRO (Rome, Italie), au FID (Marseille, France), à l’ICA (Londres, RU), à LAXART (Los Angeles, États-Unis), à la South London Gallery (Londres, RU).
Depuis 2006, Iván Argote réalise des interventions dans l’espace public où il interpelle des passants ou intervient sur du mobilier urbain et des monuments iconiques.
ascenseur
en entonnant « Joyeux Anniversaire », crie des mots d’amour à des passants dans plusieurs villes du monde, propose aux gens de se serrer la main par le biais de leurs ombres projetées au sol. Altruism est l’une des vidéos emblématiques documentant ces actions. Ivan Argote y lèche et embrasse passionnément une barre de métro. Cet objet, réputé sale, permet à l’artiste de produire une réflexion sur le rapport à l’autre et le dégoût qu’il peut susciter. La barre de métro, touchée, empoignée, effleurée par des nombreuses personnes, représente cette idée d’un autre malpropre, dont on veut se tenir à distance. L’artiste renverse la situation par un geste d’amour et de passion presque sexuel. Puisque tout le monde le touche, il décide d’embrasser cet objet chargé de l’énergie de tous, de se donner corps et âme dans un geste d’altruisme, controversé et érotique, qui éveille chez les spectateurs, passagers du métro assistant à la scène comme spectateurs de la vidéo, des émotions et réactions variées. Dans le contexte de pandémie mondiale actuel, Altruism prend aujourd’hui une nouvelle résonance. Cette réflexion sur le rapport à l’autre, Iván Argote la poursuit toujours à travers des actions mais aussi dans des installations publiques et sculptures monumentales, participatives et ludiques.
Opposé : Image extraite de ALTRUISM
2011
Ainsi, il propose de l’argent dans le métro parisien, demande à des usagers de célébrer son anniversaire dans un
de métro
En collaboration avec Mike Figgis.
Biographie de l'artiste.
Vidéo 62’
English ST FR
17 Juin 2001
Né en 1966 à Londres. Il étudie l'histoire de l'art au Courtauld Institute of Art (University of London), puis à l'Université de Sussex.
Jeremy Deller est un artiste conceptuel qui est connu pour ses installations et films. Une grande partie du travail de Deller est collaborative; elle a un fort aspect politique en terme des sujets traités mais également dans la dévaluation de l'ego artistique par l'implication d'autres personnes dans le processus créatif.
Le travail de Jeremy Deller est à expérimenter par tous et pour tous, il nous invite à créer une oeuvre participative où chacun a un rôle à jouer. Ses oeuvres, trans-historiques et partisanes de la libre expression comme vecteur de valeurs et de sens, initient un dialogue entre les cultures, les gens, le passé, le présent et ce que pourrait être le futur. Dans une société qui prétend ouvrir l'accès à la culture et n'a de cesse de prodiguer un modèle à suivre sur ce qui est culturellement et intellectuellement acceptable de ce qui ne l'est pas, Deller s'en détache et joue avec ces stéréotypes sociétaux en s'intéressant aux sous-cultures, au folklore, aux gens.
Son travail est présent dans des collections publiques telles que le Centre Pompidou, Paris; FNAC, Paris; FRAC Nord-Pas-De-Calais; FRAC Pays de la Loire; FRAC Provence-Alpes-Côte d'Azur; Musée des Arts Contemporains; GrandHornu; Tate Modern et Victoria & Albert Museum, Londres. Il a reçu le Turner Prize en 2004.
Il a été consacré de nombreuses expositions personnelles dont : Wir haben die Schnauze voll, Bonner Kunstverein, Bonn/DE (2020); Everybody In The Place, The Modern Institute, Glasgow/UK (2019); English Magic, British Pavilion, 55th Venice Biennale (2013); Sacrilège, Esplanade des Invalides, Projet Hors les Murs, FIAC (2012); Joy In People, Hayward Gallery, London (2012); D'une révolution à l'autre, Carte Blanche à Jeremy Deller, Palais de Tokyo, Paris (2008).
Commanditaires:
Artangel Media et Channel 4.
Production:
Artangel
Elle a été conçue par l'artiste Jeremy Deller et documentée par le cinéaste Mike Figgis. Le film de Figgis comprend des images des affrontements reconstitués, des archives de l'événement original et des interviews notamment de: l'homme politique Tony Benn; Mac McLoughlin, ancien mineur et policier en service pendant la grève; David Douglass du National Union of Mineworkers et Stephanie Gregory de The Womens’ Support Group.
"En 1998, j'ai vu une publicité pour une commande ouverte par Artangel. Pendant des années j'avais eu l'idée de rejouer cette confrontation, à laquelle j'avais assisté étant jeune à la TV, de mineurs en grève chassés vers le haut d'une colline et poursuivis à travers un village. Elle est depuis devenue une image emblématique de la grève de 1984 – ayant la qualité d'une scène de guerre plutôt que d'un conflit de travail. Je ne pouvais pas croire recevoir la commission parce que je ne pensais en fait pas qu'il était possible de le faire. Après deux ans de recherche, la reconstitution a finalement eu lieu, avec environ huit cents reconstituteurs historiques et deux cents anciens mineurs qui avaient fait partie du conflit d'origine. En gros, je demandais aux reconstituteurs de participer à la mise en scène d'une bataille qui s'est déroulée à mémoire d'homme, aux côtés des vétérans de la campagne. Je l'ai toujours décrite comme déterrant un cadavre et lui donnant une autopsie appropriée, ou comme la reconstitution d'un crime à mille personnes."
Opposé : Image extraite de THE BATTLE OF ORGREAVE (AN INJURY TO ONE IS AN INJURY TO ALL) 17 Juin 2001
La bataille d'Orgreave a été la reconstitution de l'une des confrontations les plus violentes de la grève des mineurs de 1984/5, lorsque la police a monté une charge de cavalerie à travers le village minier d'Orgreave dans le South Yorkshire.
Biographie de l'artiste.
Née en 1987 à Bahia Blanca, Argentine. Vit et travaille à Saint-Ouen et Paris.
Ana Vega est diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et de l'École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Art de Paris ; elle a également étudié à Carnegie Mellon University, Pittsburgh (USA); à Pittsburgh Filmmakers Center for the Arts, Pittsburgh (USA); au Centro Cultural Rojas (Buenos Aires).
A travers la transformation et le montage de captations de réel, ou encore de constructions de situations performatives, sa démarche se développe dans des mises à l’épreuve de l’intimité ou de la complicité. Elle prend le parti de l’affect pour créer des ponts mobilisant le questionnement des usages de la vie et des pratiques, leur participation active ou passive à la définition perpétuelle des communs. Elle s’intéresse plus largement aux processus d’intériorisation des cadres de pensée, leur reproduction et évolution. Et ce à travers une approche plastique s’attachant à la palpabilité des choses, à la confrontation du spontané et du réfléchi, aux accès au doute, à l’erreur, à l’inconfort.
Qu’il se façonne individuellement ou en groupe, son travail donne lieu à la production d’objets vidéo, d’objets audio, de photographies, d’éditions et d’installations.
Parmi ses expositions récentes: Galerie High Art Paris (2020); Arondit Paris, Villa Vassilieff à Paris (2019); Centre Régional d’Art Contemporain, Sète (2018); Centre d’Art Contemporain Chanot à Clamart, Arnaud Deschin Galerie à Paris, Carreau du Temple à Paris, La Salle de Bains à Lyon, Festival d’art vidéo de Carcassonne au Cinéma le Colisée (2017); 22rueMuller à Paris, Festival vidéo les Rencontres Internationales à la Gaîté Lyrique de Paris (2016); Centre d'art Image/Imatge à Orthez, Palais des Beaux Arts de Paris, Galerie Escougnou-Cetraro à Paris (2015); Commonwealth & Council à Los Angeles aux USA, Torrance Art Museum à Los Angeles, Fondation Ricard à Paris (2014), etc.
protagonistes
chancelle, dissipée; pour concentrer finalement la plus grande de son attention du côté gauche, où gît une parcelle d’éléments plus bas: herbes parsemées de longues tiges nues en cymes semi-ouvertes, blanches, agitées.
La voix ouvrira en célébrant les nouvelles d’une décision institutionnelle quoique temporaire, et à quoi le public réuni applaudit de joie et satisfaction. Alors elle poursuivra avec son analyse des moyens ayant permis et porté cette victoire démocratique.
La caméra tangue mécaniquement, basculant entre plusieurs angles pour couvrir les réactions sur le terrain. Plonge, tourne et se redresse. La voix rapporte l’importance médiatique donnée à l’événement à l’affirmation solidaire sans précédent mobilisée dans cette lutte.
Elle développera la portée de la coordination et de l’organisation de groupes et de communautés d’action. Les enjeux du soutien et de la place accordée aux représentants minorisés, leurs perspectives, demandes, leurs savoirs.
Parties du discours se perdent, les protagonistes et le lieu, tout contexte identifiable devenu parcellaire. Il se perd pendant que souffle le vent. Et il est tard dans nuit dans l’arrière coin sombre d’un jardin quelque part.
Opposé : Affiche de BACKYARD COLLOQUIUM
2017
Un jardin mal éclairé par une lampe d’extérieur, frappé d’une frêle tempête de vent coutumière. Le tour de parole est donné à une femme, et c’est ainsi qu’elle démarre sa réflexion.
La caméra entame un panoramique des
végétaux, depuis le palmier nain central situé sous l’éclairage et vers la droite, où une rangée d’eucalyptus plus reculée
Production : Vivement Lundi ! / Les Ateliers de Rennes - Art to be / TV Rennes 35
Biographie de l'artiste.
Née en 1974 à Ris-Orangis, France. Vit et travaille à Paris.
Marie Voignier est artiste. Son travail se concentre alors sur la réalisation de films qui sont aujourd’hui montrés dans des festivals internationaux de cinéma (la Berlinale, le FID, la Viennale) et dans des expositions en France et à l’étranger (la biennale de Venise en 2017, le Centre Pompidou en 2018, LAXART et Guangdong Times Museum en 2019).
Marie Voignier réalise des films documentaires avec une telle liberté dans les sujets, les formats et les procédés que son œuvre semble se moquer de ses coordonnées dans un répertoire du cinéma aussi bien que dans celui des arts visuels. Jouant sur des glissements troubles entre documentaire et fiction, elle cadre des situations où le réel emprunte soudainement les chemins de l’artifice, que ce soit au sein de l’industrie des loisirs, des médias de masse, des sciences plus ou moins occultes ou du monde du travail. Malgré une grande rigueur formelle et une distance d’observation quasi scientifique, ses films débordent étrangement vers le fantastique, faisant référence au cinéma de genre comme le film d’aventure[1], la dystopie politique[2], le film catastrophe[3] ou le thriller juridique[4].
(Guillaume Désanges)
[1] L’Hypothèse du Mokélé-Mbembé, 2011 / Les Immobiles, 2013
[2] Tourisme international, 2014
[3] Le Bruit du canon, 2006
[4] Hearing the Shape of a Drum, 2010
On y découvre toute la difficulté d'une telle tentative qui s'inscrit dans des problématiques cruciales à une époque où l'art fait de plus en plus appel à des financements privés et où les impératifs de compétitivité amènent les entreprises à se tourner vers plus de "créativité" avec un souci toujours renouvelé de donner du sens au travail.
Opposé : Image extraite de AU TRAVAIL ! 2008
"Au travail" est un film sur la difficile rencontre entre le monde de l'art et celui de l'entreprise. Pour la biennale d'art contemporain de Rennes, plusieurs artistes ont été invités à réaliser un projet au sein d'une entreprise. Le film suit le travail et les échanges entre certains de ces artistes et les employés des entreprises concernées. Que se passe-t-il lorsqu’une entreprise invite un artiste à travailler dans ses murs, avec ses salariés, et qu’elle finance la production d’une œuvre réalisée dans le cadre de ce séjour ?
de spéculation concertée pour la création d'un espace-temps rémunéré à l'intérieur de l'existant
je prends un nom au hasard pour personnifier l’exemple - arrive au bureau le lundi matin et dé-
couvre l’existence de l’événement ayant lieu jusqu’au 11/01/22 sur son site d’exercice du travail salarié. Elle prend note de la période pendant laquelle elle pourra découvrir de quoi il s’agit, et s’installe à son bureau pour travailler.
Comment va-t-elle déterminer le temps qu’elle pourra se permettre de choisir de donner au parcours de cette proposition artistique?
Lui propose-t-on d’allouer une partie de son temps de travail à cet effet et comment?
Est-ce à Belinda de savoir administrer la productivité de son temps au bureau afin de se dégager (créer un surplus) de temps pour son éventuelle curiosité artistique?
Ou bien est-ce à Belinda d’administrer sa part de temps au bureau et celle hors-bureau en arrivant plus tôt ou en repartant plus tard?
Ou encore, _?
À travers une approche empirique détailléé dans les pages qui suivent, j'ai formulé une méthode calcul du temps médian pour le parcours de cette proposition artistique. Il est estimé à deux journées pleines et demie.
Ce temps est néanmoins soumis à plusieurs variables qui seront à apprécier collectivement.
À noter enfin que l'estimation a été imaginée pour une personne hypothétiquement intéressée par le parcours proposé. Belinda pourrait tout autant décider qu'elle n'y concédera aucun temps.
Il est considéré que la présence au bureau est déterminée par une activité professionnelle rémunérée. Par suite, le parcours de cette proposition artistique serait à soumettre à cette même logique.
N’ayant pas connaissance des manières (contractuelle et culturelle) avec lesquelles les divers.es travailleur.ses sont évalué.es dans l’entreprise ici concernée - en rapport au nombre d’heures travaillées, à la performance, à l'accomplissement de projets ou tâches, etc - je ne saurais mieux que vous-mêmes définir la méthode de transposition en temps rétribué au titre de temps de travail.
C'est donc en guise de préambule à votre spéculation concertée que je vous partage ma proposition protocolaire pour la création d'un espace-temps rémunéré à l'intérieur de l'existant.
Les questions pratiques à relever alors à mon sens seraient : Pourquoi l'entreprise souhaiterait-elle introduire le parcours d'une proposition artistique au temps dédié au travail?
Comment l'entreprise imagine-t-elle ou prévoit-elle de tirer bénéfice de cet investissement?
Une question qui pourrait ainsi ensuivre serait : Comment les travailleur.ses hôtes de cette proposition pourraient-iels tirer bénéfice à leur tour de ce travail particulier?
C'est-à-dire, au delà de la dichotomie temps subordonné / temps libre¹ (impliquant la mise en place du protocole): Comment pourraient-iels s'approprier les enjeux de la problématique proposée faire communauté?
Durées brutes additionnées des œuvres vidéo.
Lele Facteur
Qu’ils soient initialement des espaces à taille individuelle (les cabines, 4/5) ou non (la cafétéria*, 1/5), les espaces de visionnage sont à considérer comme des espaces individualisés en raison du port nécessaire d’un casque audio pour la lecture de la bande sonore des oeuvres.
* A noter que dans l’hypothèse fictive d’absence de casque dans la cafétéria, le visionnage dans ce lieu serait probablement trop bruyant et ne permettrait pas la concentration adéquate pendant les heures de repas ou de pause collation (l’intention n’est pas de transformer le temps de socialisation et de partage de nourriture en un TV-diner shop).
Devenu cinéma pendant ses heures creuses, l’on imaginera alors la visite du restaurant par l’errant e solitaire, ou encore par des formations de groupuscules spontanés, dans cette quasi-pénombre délicieuse de la dérive.
Il faudra ainsi appliquer au temps total de visionnage ce premier facteur temps “queue leu leu”.
En analogie directe avec l’occupation des toilettes en avion - expérience à laquelle probablement la
Bouc Facteur “boucle”
Le second facteur temps correspond aux effets provoqués chez le ou la spectatrice lorsqu'en présence d'un contenu dont le démarrage est indépendant de son arrivée et diffusé en boucle.
On pénètre dans la salle de projection et le film est en cours. Quelles observations quant aux comportements des publics, tout autant que du mien, lors de la déambulation dans un espace d'exposition présentant ce type de médiums en boucles indépendantes : quelles réactions face à la réception incomplète d’un objet?
Mon constat est que l'on serait à même d’affirmer que lorsque l’on “arrive” à un moment de la vidéo qui n’est pas le début, et peu importe lequel, si (A) l’on a été interpellé par ce qu’on a vu et (B) l’on peut se le permettre, alors (C) l’on en regardera au moins son intégralité une fois.
Je soutiendrais que l’on aura une propension à en regarder une certaine portion à nouveau, déjà vue alors mais non dans l’ordre proposé par l’auteur - et l’on sait que l’ordre des événements influe sur le contexte des uns et des autres. On en regardera potentiellement une nouvelle fois donc une certaine portion
plupart des lecteur ices pourront se référer, et si ce n’était pas le cas, la dynamique est tout à fait interchangeable avec la même dans un restaurant ou bar - le principe étant de se trouver pour une période moyennement longue dans un lieu avec un nombre de cabines inférieur au nombre de personnes. Le temps passé aux WC n’est généralement pas si étendu, ce que l’on redoute est l’attente éventuelle pour y avoir accès, lorsque l’on aura décidé de se lever. Si l’on n’est pas immédiatement occupé et que l’on souhaite volontiers se dégourdir le corps, ou bien si l’on est pressé, on se dépêchera de se placer dans la file, si elle en est, et l’on sera plus vite servi. Si au contraire l’on préfère poursuivre le visionnage du film qui joue sur le dossier avant, ou la conversation ou telle autre activité en attendant, alors l’on guettera le voyant ou la porte afin d’essayer d’attraper le moment à temps, avant qu’un e entremetteur se opportuniste ne s’y soit faufilé e, et espérant que lorsque la circonstance viendra à se présenter, le ou la voisine de siège ne se soit endormi e ou que ce ne soit l’instant choisi par son interlocuteur. ice pour révéler cette information secrètement espérée.
en essayant cette seconde fois de recoller la phrase, son début et sa fin. Selon la durée du film et le temps que l'on aura, il arrivera que l'on souhaite regarder la seconde boucle en entier.
En règle générale, ce facteur “boucle” rend une visite dynamique mais compliquée et frustrante en contexte d’exposition - et d’autant plus si c'est une expo collective, et bien plus si d’une certaine ampleur: il y a du monde, peu de place, beaucoup de choses à découvrir, le médium utilise la durée et prend donc du temps. Pour une exposition de plus de 2h de visite, l’on décidera généralement de prévoir d’y retourner spécifiquement pour visionner telles vidéos identifiées.
Dans un contexte tel que celui-ci, c'est-à-dire sur un site auquel l’on retourne régulièrement, cette option est facilitée. Le visionnage de chacune des vidéos pourra se faire au moment opportun.
Pour y remédier tout à fait, et si cela est techniquement jouable, il suffira de laisser des télécommandes à disposition, de sorte à ce que chacun e puisse contrôler ses étapes de visionnage à sa guise.
“queue leu leu”dû au visionnage individualisé - diminué par le facteur "télétravail".
facteurs et variables.
Considérer les variables dans le temps de parcours de l’événement artistique ( 2/3 ) LÉGENDE
Option planning:
Annule les facteurs [Lele] et [Bou].
Ajoute une durée à addition simple, mais aussi une fonction journalière.
Durée estimée pour la lecture des textes de médiation.
Durée estimée pour l’exercice du “formulaire”.
Un facteur exprimé comme fonction à variable (le "groupe").
Que l'on soit de l'avis ou non que le temps improductif n’est pas nécessairement un mal, des outils d'organisation peuvent être aménagés pour éviter l'aléatoire des facteurs [Lele] et [Bou].
ll y aura alors l’option de générer un planning avec des horaires de diffusion de chacune des vidéos, pour que celleux qui souhaitent s’organiser à la minute n’aient pas à subir d’attente - qu'elle soit aride ou avec de possibles discussions forcées à côté de la porte, et puissent configurer des alarmes à cet effet.
Cette option impose néanmoins un travail supplémentaire et journalier (fonction qui peut être répartie équitablement jour après jour entre tous, ou bien être l'objet d'une loterie journalière tirée la semaine qui précède, ou bien encore une per-
La durée de lecture des documents de médiation [pp 16-31] est estimée à une quinzaine de minutes.
Ledit Formulaire a été conçu pour une séance individuelle de 1h à 1h30.
Entrepris en groupe, celui-ci est susceptible de convoquer des temps de réflexion collective pouvant s'étaler sur plusieurs semaines.
La durée de lecture dudit Protocole [pp 4-17] est estimée à une quinzaine de minutes.
La durée des délibérations potentiellement résultantes, après convocation de l'ensemble des travailleur ses à cet effet, pourrait être estimée à 1/2 journée.
sonne ou un groupe pourraient se proposer de prendre la mission et en être seuls rétribués. Ce travail supplémentaire étant d'allumer les 5 vidéos tous les jours, à la même heure, suivant un protocole permettant au planning d'être toujours vrai).
Autrement, si les travailleur ses en ont les compétences, iels peuvent programmer cette fonction sur les moniteurs pour ne pas devoir prendre la responsabilité et le risque, tous les jours, de réaliser cette opération répétitive et précise, machinique.
L'on comprend donc qu'il s'agirait d'additionner à [Brut] les temps (1) de confection du planning, (2) celui demandé à chacun pour s'y inscrire, (3) celui nécessaire à la mise en oeuvre du démarrage journalier des dispositifs de diffusion vidéo.
Durée estimée pour la lecture du protocole puis des délibérations potentiellement résultantes. Un facteur exprimé comme fonction à variable (le "groupe").
La latence est active et passive, elle a lieu à diverses strates de l'intra- et de l'inter-personnel. Considérant les personnes non pas comme des identités fixes et stables mais comme des trajectoires d'individuation, lors qu'elles rencontrent des saillances celles-ci peuvent entrer en résonnance avec leur part d'irrésolu, et ce faisant, configurer de nouveaux branchements dans l'intelligibilité de leur expérience vécue - c'est à dire aussi dans leur sensibilité à des chemins d'action autres.
La combinaison de ce facteur à la fonction de groupe porte toujours la potentialité de la mutualisation des ambitions et des solidarités. (Peuvent alors prendre forme la mise en place de cadres collectivisés pour l'invention de nouvelles manières de considérer, organiser et structurer les activités. L'invention de terrains d'intérêts mis en commun, identifiant les conditions de volonté d'existence ou de non existence d'une activité donnée, transformant ses conditions matérielles et son contexte, selon les critères de l'intérêt général, etc.).
*Dans les mots des chercheurs Estelle Zhong Mengual et Baptiste Morizot dans leur essai "Esthétique de la rencontre", Seuil, 2018.
Estimer une durée de latence, d’association d’idées et d'affections, de réflexion propre à la rencontre avec une œuvre, lorsque rencontre individuante il y a*.
• où Gp est une variable à valeur réelle positive, soit : {Gp � R | Gp ≥ 0}.
Form Gp (Gp) + Form + Form x Gp
+ Late + Late + Late
• où Prot Gp est une fonction, d'expression Prot Gp (Gp), définie par : Prot Gp : Gp → Prot Gp (Gp) Gp → Prot + Prot x Gp
Soit : Prot Gp (Gp) = Prot + Prot x Gp
• et où Form Gp est une seconde fonction, suivant la même expression.
L'on posera qu'une médiane faible de la valeur de Gp serait de 4h et 26 minutes, soit : Gp = 4,425.
Form Gp (Gp) + Form Gp (Gp) + Form Gp (Gp)
+ Text Prot Gp (Gp) + Prot Gp (Gp)
+ Late + Late + Late
Le temps médian serait d'approximativement vingt heures. On notera que la planification ne fait ici gagner aucun temps.
Proposition protocolaire pour la création d'un espace-temps rémunéré à l'intérieur de l'existant
A Congé payé hors calcul général pour tout . e travailleur . se souhaitant prendre le temps de parcourir les œuvres qui lui sont présentées dans son lieu de travail.
Ouverture au droit, pour qui le souhaite plutôt, de comptabiliser ce temps en heures supplémentaires.
B Réduction des tâches et décalage du calendrier des missions attendues de tout . e travailleur . se souhaitant prendre le temps de parcourir les œuvres qui lui sont présentées dans son lieu de travail.
Ouverture au droit, pour qui le souhaite plutôt, de comptabiliser ce temps en heures supplémentaires.
C Réduction des tâches de tous . tes les travailleur . ses de l’entreprise afin de leur laisser le choix de jouir de ce temps pour parcourir ou non les œuvres qui lui sont présentées dans leur lieu de travail.
Compensation du temps estimé pour le parcours de la proposition artistique nivelée de manière égale à tous . tes les travailleur . ses (tous . tes parcourant la même activité).
Choix du calcul de nivellement : moyenne générale, équivalent au taux de compensation le plus bas ou le plus élevé.
D Réduction des tâches de tous . tes les travailleur . ses de l’entreprise afin de leur laisser le choix de jouir de ce temps pour parcourir ou non les œuvres qui lui sont présentées dans leur lieu de travail.
Compensation du temps estimé pour le parcours de la proposition artistique nivelée de manière égale à tous . tes les travailleur . ses (tous . tes parcourant la même activité).
Choix du calcul de nivellement : moyenne générale, équivalent au taux de compensation le plus bas ou le plus élevé.
Ouverture au droit d'utilisation, avec compensation, de tout temps supplémentaire lié à d'éventuelles activités naissant du parcours de cette proposition.
Formulaire à détacher.
Ceci est une rencontre médiée à travers un exercice incarné et réflexif, sous la forme triviale d’un formulaire. Il propose un cadre de formulation poétique.
Si vous souhaitez y participer, merci de répondre aux questions s'y trouvant à votre guise, seul.e ou en groupe, et de déposer le feuillet dans la boîte-auxlettres disposée à cet effet.
Volet 1
12:30 - 14:00
Programmation en trois volets. Déjeuner partagé et cycle vidéo présenté par Ana Vega.
Œuvre programmée: THE BATTLE OF ORGREAVE (AN INJURY TO ONE IS AN INJURY TO ALL) (Cabine 3)
Volet 2 12:30 - 13:30
Programmation en trois volets. Déjeuner partagé et cycle vidéo présenté par Ana Vega.
Œuvres programmées:
STAND-BY OFFICE (Cabine 1)
ALTRUISM (Cabine 2)
BACKYARD COLLOQUIUM (Cabine 4)
Volet 3 12:30 - 14:00
Programmation en trois volets. Déjeuner partagé et cycle vidéo présenté par Ana Vega.
Vidéo programmée: AU TRAVAIL! (Cafétéria)
10:00 - 19:00
Le site sera ouvert au public pendant une journée complète, en présence de l'artiste et commissaire de l'événement, Ana Vega.
Cycle vidéo dans son intégralité:
Cabine 1 : STAND-BY OFFICE
Cabine 2: ALTRUISM
Cabine 4 : BACKYARD COLLOQUIUM
Cabine 3 : THE BATTLE OF ORGREAVE (AN INJURY TO ONE IS AN INJURY TO ALL)
Cafétéria : AU TRAVAIL!
enjeux d'un événement artistique dans un contexte d'entreprise
de participation réflexive
- modalités individuelle et en groupe