Le désir de maison
n’a jamais été aussi fort
Bruno Babeau et JeanMarc Couret peuvent avoir le sourire. Le groupe troyen est devenu le 2e constructeur national. Il va vendre 3 300 maisons cette année.
Avec 3 300 ventes de maisons, le groupe Babeau-Seguin réalise une année record, malgré la flambée des prix et la pénurie de certains matériaux. Le point avec Bruno Babeau et Jean-Marc Couret, respectivement président et directeur général de Babeau-Seguin.
Où en est le constructeur Babeau-Seguin sur le marché de la maison individuelle ? Bruno Babeau : Le marché est très porteur. On est reparti au niveau national sur une estimation annuelle de 138 000 maisons en 2021. C’est un bon chiffre puisqu’on était retombé auparavant autour de 110 000 maisons. Depuis la sortie du Covid et malgré les confinements à répétition, on retrouve des chiffres de ventes au niveau du marché et du groupe Babeau complètement inattendus et inespérés même. On est dans une phase de croissance des ventes énorme.
LE GROUPE BABEAU-SEGUIN 650 salariés, 230 M€ de chiffre d’affaires, 14 sociétés, 150 agences, 3 300 ventes de maisons. 2e constructeur national derrière Hexaom (Maisons France Confort) et devant Maisons Phénix (Géoxia)
Jean-Marc Couret : Le niveau du marché s’explique d’abord par une appétence historique des Français pour posséder un pavillon. On sort aussi de mois de confinement qui ont boosté cette appétence et les taux bancaires sont historiquement bas. Et puis, les normes de construction évoluent : à partir du 1er janvier 2022, on passe sur la nouvelle Réglementation Environnementale. Qu’est-ce que cette nouvelle réglementation environnementale (RE) va changer ? Jean-Marc Couret : Cela va d’abord faire monter les prix de 3 à 8 %. Le client doit payer un peu plus. Le prix moyen d’une maison à 118 000 € HT va passer 124 000 € environ. La conséquence positive de cette RE, c’est des maisons mieux isolées et équipées. On aura par exemple une gestion centralisée et crépusculaire par smartphone de tous les ouvrants en fonction de l’ensoleillement. Bruno Babeau : Le chauffage gaz qui avait été promu au titre de la dernière réglementation est désormais complètement banni des solutions. C’est un coup de volant à 90°. Aujourd’hui, on est à 100 % en pompe à chaleur (PAC), laquelle consomme quand même de l’électricité pour fonctionner. On peut y voir une évolution réfléchie mais on peut aussi en douter. Jean-Marc Couret : La PAC est moins chère en consommation mais l’installation est plus chère, de l’ordre de 4 000 € par rapport à une solution gaz. Ce qui va changer pour le consommateur, c’est qu’il aura du plancher chauffant et il n’aura plus de radiateur au rez-de-chaussée. Et sa maison sera encore mieux isolée.
Cela veut-il dire que la maison fait encore plus rêver qu’avant ? Bruno Babeau : Absolument. Le désir de maison n’a jamais été aussi fort. Quand vous avez vécu dans un appartement, quel que soit son confort, quasiment enfermé pendant des mois de confinement, les gens n’ont qu’une envie, c’est de se créer leur propre maison. Les confinements ont boosté le marché de la maison individuelle. Cette année, le marché français est en hausse de 10 à 12 %. Et notre groupe fait encore mieux avec une croissance autour de 35 %, après une année 2020 où nous avons perdu seulement 2 % malgré deux mois d’arrêt. On sera autour de 3 300 ventes en 2021. C’est un record. Pourquoi votre groupe affiche-t-il une croissance trois fois supérieure au marché ? Bruno Babeau : On a su créer un type de produit qui s’adapte aux souhaits du client et à leur budget. On cherche toujours à obtenir le meilleur rapport qualité-prix. On l’obtient par notre expérience et nos achats groupés. Nous bénéficions aussi d’une forte présence avec 150 agences sur toute la France.
Depuis 2012, votre groupe multiplie les acquisitions. Allez-vous poursuivre cette croissance externe ? Bruno Babeau : On a fait une pause car on a fait quatre acquisitions sur 2018 et 2019 : Maisons Chalets des Alpes à Annecy, Maisons Privat en Vendée, Tradi-Nord et Oméga à Périgueux. Aujourd’hui, on les intègre dans le groupe. Les acquisitions externes font partie de notre ADN et on continuera sans doute à en faire. Mais notre priorité d’aujourd’hui, c’est de gérer un afflux de commandes très important et d’intégrer la RE 2020 dans les meilleures conditions.
38