Viteff 2023

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Terres DE CHAMPAGNES

LES VINS EFFERVESCENTS TIENNENT SALON

La 17e édition du Viteff, salon professionnel viticole dédié aux vins effervescents, ouvre ses portes aujourd’hui au Millésium d’Épernay pour quatre jours.

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CAHIER SPÉCIAL

INTERVIEW

“Faire de la Champagne l’épicentre de l’effervescence”

Arrivés il y a un an à la tête d’Effevent, Didier Fages, président, et Cyril Egoroff, directeur, dévoilent leurs ambitions pour le Viteff. Une édition remaniée attend les visiteurs, avec de nouveaux espaces d’échanges et une programmation enrichie d’une trentaine de conférences.

L’ESSENTIEL

● De mardi 10 octobre au vendredi 13octobre, le salon des technologies des vins effervescents, le Viteff, ouvrira ses portes au Millésium d’Épernay

● 350 exposants, venus de toute la France mais aussi de l’étranger, sont annoncés.

● Plus de 20000 visiteurs sont attendus dans les allées du Millésium.

● Une trentaine de conférences, tables rondes et dégustations sont programmées dans l’espace Agora du Viteff.

Comment cela va­t­il se concrétiser?

Didier Fages: De nouveaux espaces ont été pensés comme l’Agora, qui va réunir plus d’une trentaine de conférences ainsi que des masterclass et le Sparkling Lab, un village qui regroupera 17 start­up. L’accent sur les filières étrangères sera mis au travers de l’Italie, invitée d’honneur. Une délégation de 18 professionnels venus de Franciacorta, en Lombardie, sera présente pour une conférence et une dégustation.

mais la question sociale sera aussi abordée. Je pense par exemple à G2V Services, qui présentera son outil de recrutement de saisonniers, en faveur d’une transparence totale.

C’est votre première édition du Viteff en tant que président et directeur d’Effevent. Quelles ont été vos priorités pour l’organisation de ce salon?

CyrilEgoroff: Dès notre arrivée à la tête d’Effevent, les deux mots d’ordre furent l’innovation et l’international. L’organisation en juin du Sparkling Wine Forum, dédié aux effervescents mondiaux, fut une première étape. Cette nouvelle édition du Viteff en sera une seconde.

Didier Fages: Pour cette édition, nous avons souhaité tirer le Viteff vers le haut, avec une conception nouvelle. L’idée est bien de décloisonner le savoir­faire des différentes filières des effervescents. Nous sommes confrontés à des problématiques communes, comme le réchauffement climatique. Le Viteff doit permettre aux uns et aux autres de partager leurs initiatives face à ces bouleversements et de faire de la Champagne l’épicentre de l’effervescence.

Cyril Egoroff: Des prix à l’innovation, aussi, seront remis. Il y a un dénominateur commun aux lauréats autour de la low­tech, c’est­à­dire des solutions simples à mettre en place et peu énergivore. Parmi les entreprises en lice, je peux citer Vipalux et les coiffes en papier, ou Moebius développement et leur refroidisseur de moût par échangeur thermique. Ce sont des procédés faciles à déployer pour répondre à des enjeux majeurs.

Quelles autres grandes thématiques seront mises en avant au cours de cette édition?

Cyril Egoroff: La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) sera au cœur des échanges. Nous avons parlé de l’aspect environnemental,

Didier Fages: Le recrutement demeure une thématique forte, avec la présence de la passerelle des métiers organisée par la Maison de l’emploi d’Épernay et sa région. Nous constatons toujours d’importantes difficultés à embaucher dans la filière. Trouver un tractoriste, par exemple, relève du défi. Nous avons la chance d’avoir sur notre territoire des organismes de formation reconnus comme Avize Viti Campus et l’Institut Georges­Chappaz. À nous de les mettre en valeur.

“Les vendanges ont été de qualité. La dynamique commerciale du champagne est bonne. Maintenant, place aux affaires”

Dider Fages, président

Cette nouvelle formule vous a­t­elle permis

De futurs événements annoncés à Épernay, à Reims et en Italie

Après le Sparkling Wine Forum et à l’aube du Viteff, la nouvelle équipe d’Effevent voit loin. Déjà, celle­ci se projette vers la saison 2024 et annonce une édition délocalisée de son grand colloque international de juin, qui se tiendra en Italie. Pour l’année suivante, Effevent entend monter, en juin 2025, un événement international de taille à Reims, dédié à la filière des effervescents, ouvert aux producteurs, aux industriels, aux chercheurs… Cette même année, à l’automne, le Viteff devrait revenir pour une nouvelle édition au Millésium d’Épernay

Didier Fages, président d’Effevent, et Cyril Egoroff, directeur, proposent une version remaniée du Viteff, avec une programmation dense. H. Oudin

de séduire de nouveaux exposants?

Cyril Egoroff: Le Viteff n’a jamais connu une telle vitesse de commercialisation de ses espaces. Fin mars, nous étions déjà complets, et nous avons malheureusement dû refuser des exposants. Au total, ces derniers sont au nombre de 350. Nous notons la croissance du nombre de participants étrangers, notamment italiens.

Didier Fages: Le format de tables rondes nous permet aussi d’accueillir des invités plus larges, à l’image de la délégation de Franciacorta. Sera également présente la Fédération nationale des producteurs et élaborateurs de crémant, en pleine refonte. Des interprofessions de toute la France seront représentées, à commencer par le Comité Champagne, qui interviendra sur sept conférences.

Dans quel état d’esprit êtes­vous alors  que s’ouvre le Viteff?

Didier Fages: Nous sommes confiants, les signaux sont au vert.

La conjoncture est porteuse, malgré un contexte économique perturbé par l’inflation et la hausse de l’énergie. Les vendanges ont été de qualité. La dynamique commerciale du champagne est bonne et le moral est là. Maintenant, place aux affaires.

“Dès notre arrivée à la tête d’Effevent, les deux mots d’ordre furent l’innovation et l’international” Cyril Egoroff, directeur

Cyril Egoroff: C’est un pari que nous avons fait cette année, en investissant beaucoup dans des espaces comme l’Agora ou le village start­up. La réussite du Sparkling Wine Forum en juin nous conforte dans le choix de ces nouveaux formats. Nous verrons bien si cela prend et nous en tirerons les conséquences pour les futures éditions.

Propos recueillis par THOMAS CROUZET

LES AUTRES POINTS

Une table ronde inaugurale autour des grands défis  de la filière

Ce mardi matin, à 9h30, aura lieu l’inauguration du Viteff avec le traditionnel couper de ruban depuis l’espace Agora. Après déambulation dans les allées, Didier Fages donnera son discours d’ouverture. Suivra une première table ronde, à 11heures, réunissant les invités d’honneur de cette matinée: Nathalie Delattre, sénatrice coprésidente de l’Anev, Franck Leroy, président du Grand Est, Maxime Toubart, président du SGV, et Luigi Moio, président de l’OIV. Elle sera animée par Sébastien Lacroix, ancien rédacteur en chef de L’union, et portera sur les grands défis de la filière des vins effervescents.

Les prix à l’innovation décernés ce mardi à midi

Comme chaque année, se tient le concours des prix à l’innovation, organisé par la communauté d’agglomération Épernay, coteaux et plaine de Champagne, avec ses

partenaires. Un jury composé de professionnels s’est accordé pour décerner cinq prix selon diverses catégories: viticulture, œnologie, RSE, marketing et innovation technologique. La remise des prix se tiendra à midi, depuis l’espace Agora.

Une soirée “silent disco” pour la nocturne du jeudi

Une nouveauté est annoncée pour la traditionnelle nocturne, le 12 octobre. L’Agora se transformera en piste de danse, avec une animation «silent disco». Les participants, munis de casques audio, auront le choix entre deux DJs pour s’ambiancer. Un bar à champagne sera ouvert avec la participation du champagne Palg Devitry.

Chaque heure, un nouvel événement dans l’Agora

Pendant quatre jours, près de 30 conférences, tables rondes et dégustations de 45 minutes sont programmées dans l’espace Agora. Un espace ouvert implanté au cœur du Viteff.

Matériels d’occasion disponibles : du transpalette au chariot élévateur

INNOVATION

VINIfresh refroidit le jus de raisin pendant le pressurage

Dans la série des innovations low tech, simples et peu onéreuses, cette solution développée par Moebius Technologies marque de précieux points. Il s’agit de VINIfresh, procédé qui permet de refroidir la vendange au pressoir.

THIERRY PERARDELLE

Élaborée par la R&D de Moebius Développement, cabinet d’ingénierie basé à Pouillon, présentée au VITeff et commercialisée par Moebius Technologies, l’innovation VINIfresh va faire parler d’elle. Il s’agit d’une solution durable pour refroidir la vendange au pressoir.

«Touslesmoûtschaudssontrefroidisà une température comprise entre 18et 20 degrés grâce à un produit biosourcé issu de l’économie circulaire, explique Aymeric Thomas, gérant de Moebius Développement. Il s’agit d’un échangeur de chaleur tubulaire permettant le refroidissement du moût de raisin, juste après son pressurage, par transfert de chaleur dans un milieu ambiant constitué par un matériau à changement de phase (MCP). Une tubulure inox est noyée dans la glycérine végétale, qui a la propriété de

ALERTE

fondre, de passer d’un état solide à un état liquide à une température qui nous intéresse, soit 18 degrés.»

“La chaleur accumulée pourra être récupérée pour un autre usage”

Aymeric Thomas, gérant de Moebius Développement

Tous les moûts supérieurs à 20oC sont donc refroidis à une température entre18et20oC,précieusealternative lors des épisodes caniculaires, comme la récente vendange avec des raisins qui arrivaient parfois à 26 ou 27 degrés au pressoir… «Nous évoquons la notion de glaçon haute températurepourparlerdelaglycérinevégétale, précise Aymeric Thomas. Le moût chaud passe à travers la tubulure inox et cède la chaleur dans le milieu

où il est noyé. Au contact de ce moût chaud, la glycérine végétale va fondre et absorber l’énergie en excédent. Le moût sortira avec une température inférieure à 20 degrés. Toute la vendange chaudepassedanscetéchangeurautonome et la chaleur accumulée pourra être récupérée pour un autre usage.»

DISPONIBLE À LA VENTE OU EN LOCATION

Cette innovation se veut une réponse durable au réchauffement climatique et permet de donner une seconde vie à l’énergie absorbée. «On parle également d’économie régionale circulaire, avec la glycérine végétale qui vient de l’Aube et un process agricole issu du bioéthanol et du colza», ajoute Aymeric Thomas. L’échangeur VINIfreh, testé et validé pendant la dernière vendange, peut être acheté mais également loué. Cela peut arranger les petites structures de ne pas avoir un équipement à demeure.

ENLEVEMENT T GOUT T DE E BOUCHON

Peu importe la température du jus chaud entrant, VINIfresh garantit une sortie d’équilibre entre 18 et 20 degrés. DR

LE VITEFF EN FLASH

CONFÉRENCE

GANAU enlève les TCA* de ses bouchons :

La filière champagne et connexe face aux enjeux environnementaux

Bouchon Technologique avec une rondelle sniffée

Bouchon Technologique

Bouchon Naturel Screening VOCUS

Le principal suspect serait un fabricant liégeur Italien (Sardaigne) basé à EPERNAY Tél. 03 26 56 98 02 – contact@ganau.fr

Venez mener votre enquête au Viteff !

Hall Millesium

Allée C/D

Stand D05

Ce mardi 10 octobre, à 15h30, le Comité Champagne tiendra une conférence dans l’Agora. Celle-ci tournera autour des défis environnementaux et des initiatives prises par la filière pour réduire son empreinte carbone. Différentes thématiques seront abordées: le projet Epsyvin pour le recyclage des déchets, les nouvelles pratiques en matière d’emballages et d’éco-conception ou encore la réduction de l’impact carbone lié au transport. Autour de la table, seront présents: Christophe Labruyère, dirigeant de Gallorema, Hugo Drappier, codirigeant du champagne éponyme, Marie-Noëlle Viaud, du Comité Champagne, et Matthieu Lebrun, directeur des transports Lebrun. La conférence sera animée par Pierre Naviaux, responsable du service développement durable du Comité Champagne.

SYNDICAT

Les temps forts de la Fédération des vignerons indépendants

Comme chaque année, la Fédération des vignerons indépendants de Champagne sera présente au Viteff. La présidente, Christine Sevillano, sera présente les mardi 10 et jeudi 12 octobre toute la journée pour répondre aux questions et aux attentes de chacun. Différents partenaires seront aux côtés de la Fédération comme VinoVirtual (export) le mardi 10 octobre dès 14heures, TCP (transport) le mercredi 11 octobre dès 14heures, WineVision (réalité virtuelle) le jeudi 12octobre dès 10heures et l’imprimerie Leducq à 14heures. La Fédération en profitera pour renouveler son partenariat avec la Chambre d’agriculture le 12 octobre à 12heures. Tout au long du Viteff, la Fédération exposera également près de 20 cuvées de vignerons transformées en œuvres d’art par des artistes internationaux, dans l’Agora. Celles-ci ont été créées dans le cadre de l’opération Bulles Innovation Solidaire. Enfin, Arnaud Daverdon, le directeur de la Fédération, interviendra au cours de la table ronde du 13 octobre à 13heures autour desNFT: «nouvelle révolution dans le vin ou simple gadget?»

PLANTATION

La “fertirrigation” se dévoile

Olivier Zebic et Jérôme Courgey ont mis au point un système d’irrigation goutte-à-goutte véhiculant de l’eau et des fertilisants pour les plants. Une conférence est prévue vendredi.

L’ESSENTIEL

● Z&C est spécialisé dans la prestation viticole manuelle et la consultance viticole et œnologique, lancée par Olivier Zebic et Jérôme Courgey.

● La fertirrigation a été déployée par Z&C cette année en Champagne. Il s’agit d’un système d’irrigation véhiculant de l’eau, de l’oxygène et des engrais.

● Une conférence est prévue dans l’espace Agora ce vendredi de 14heures à 14h45.

THOMAS CROUZET

La fertirrigation. La dernière innovation d’Olivier Zebic et Jérôme Courgey, réunis au sein de Z&C, interpelle. Un néologisme pour désigner un système d’irrigation couplé à une application de fertilisants.

« Nous nous sommes rendu compte, après des centaines de fosses pédolo-

giques, que 90% des vignes disposaient d’un système racinaire implanté en moyenne à 35-40cm, confie Olivier Zebic. Lorsque les racines sont peu denses et superficielles, la plante est privée de ressources et donc beaucoup plus sensible aux variables climatiques. Pour une vigne résiliente, il convient donc d’assurer son développement souterrain dès son plus jeune âge.»

UN DÉPLOIEMENT SUR 15HECTARES EN CHAMPAGNE CETTE ANNÉE

Ainsi, Olivier Zebic et Jérôme Courgey ont mis au point ce système de fertirrigation pour favoriser l’enracinement de la vigne après plantation. Celui-ci n’est utilisé qu’au cours des deux premières années de la vigne, avant son entrée en production.

« Pour qu’une racine plonge, il lui faut de l’eau et de l’oxygène, souligne Olivier Zebic. Nous avons donc établi un système d’irrigation avec une eau oxygénée, en goutte-àgoutte, qui apporte les bienfaits d’une pluie, mais avec une applica-

“Un apport d’engrais est opéré via le système d’irrigation. Les nutriments sont ainsi directement assimilés par la plante” Olivier Zebic

tion hyperlocalisée. En fonction des années, nous allons réaliser 5 à 6 séquences. Pour optimiser davantage l’utilisation de l’eau, un apport de fertilisants est opéré via le système d’irrigation. Les nutriments sont ainsi directement assimilés par la plante et les doses d’engrais sont 10 à 15 fois moindres qu’une application en plein.»

Une technique qui pose tout de même des questions de logistique, notamment sur l’alimentation de

Un système d’irrigationgoutte à goutte, recréant une pluie hyperlocalisée, a été développé.

la parcelle en eau. Pour ce faire, Z&C Consultants a signé un partenariat avec les transports Lebrun, à Vauciennes, à côté d’Épernay, qui présente la particularité de rouler avec un biodiesel produit à partir de colza. Les citernes se déplacent à proximité des parcelles. Le déploiement de la fertirrigation a débuté cette année en Champagne, appliquée à une quinzaine

d’hectares. Différents opérateurs, maisons, coopératives, vignerons, se sont positionnés pour tester cette nouvelle méthode. Et les premiers résultats sont prometteurs: « En septembre, nous avons réalisé une fosse pédologique sur une parcelle plantée en début d’année. Résultat: les racines descendaient déjà à plus d’un mètre. C’est bluffant », conclut Olivier Zebic.

vignobles champenois

La pulvérisation optimisée avec le Wulp de Praysbee INNOVATION

Brevetée en 2021 par la société Praysbee, l’innovation électrique Wulp Viti utilise la technologie du jet projeté oscillant.

«Le procédé de pulvérisation Wulp est une rupture technologique qui permet une pulvérisation efficace en réduisant significativement la dérive, le bruit, la puissance et le poids grâce à la technique brevetée d’un ensemble de buses par niveau oscillant», explique Olivier Bonnefond, gérant de Praysbee. Cette société basée à Cognac a été créée en 2020 par des spécialistes du machinisme agricole pour la mise en place de produits innovants.

“Wulp peut passer au plus près autorisé de la limite de propriété d’une habitation”

Olivier Bonnefond, gérant de Praysbee

Wulp est donc un pulvérisateur à jet projeté, monté sur une rampe oscillante avec trois vitesses et d’un poids plume (15kg). Wulp Viti s’adapte sur tous les pulvérisateurs existants avec l’ajout d’un pupitre de commandes. Son installation nécessite seulement un branchement pour l’arrivée de la bouillie et une alimentation électrique de 12volts.

FAIBLE IMPACT ENVIRONNEMENTAL Ce système d’oscillations sur l’axe longitudinal d’avancement en jet projeté réduit la dériveà plus de 90%. Ce qui permet une homologation ZNT (zone de non-traitement) à 5mètres par le ministère de l’Agriculture. «Le ministère différencie trois types de réduction de dérive, 66%, 75% ou 90%, confirme Olivier Bonnefond. Le procédé Wulp est dans la catégorie 90% (seul système sans panneaux récupérateurs permettant des traitements toute la saison). Il peut passer au plus près autorisé qui est dorénavant de 5mètres de la limite de propriété d’une habitation.» «Praysbee apporte une réponse innovante à la problématique de l’optimisation de la pulvérisation. En culture pérenne comme la viticulture, la pulvérisation est associée, depuis plusieurs décennies, à une soufflerie de produits phytopharmaceutiques (PP). Toutes les études montrent que ce phénomène a ses limites, avec plaquage de la feuille et création de fortes dérives. Praysbee est partie à l’envers de cette problématique et ses recherches se sont basées sur la meilleure pénétration des produits au cœur même du végétal. Il en résulte que c’est la multitude d’angles de pénétration qui est la solution la plus appropriée.» THIERRY PERARDELLE Wulp Viti sera présenté sur les stands de Praysbee et Pulvécenter.

LE VITEFF EN FLASH

CONFÉRENCE

Construire son image de marque avec Google

La branche de formation du géant américain, «Google Ateliers Numériques», tiendra une conférence au cours du Viteff dans l’Agora, le 11octobre à 15heures.

Le thèmesera «comment construire son image de marque à l’ère du numérique?»Rémi Odemard, coach pour Google Ateliers Numériques, exposera notamment aux professionnels présents les composantes nécessaires pour construire une identité forte à travers une histoire qui reflète les valeurs d’une marque de champagne.

Le système optimise la répartition du produit et réduit la dérive à plus de 90%. DR

PACKAGING

Œnofibre, l’innovation avec de vieilles recettes

Avec Œnofibre, les Fibreries de Touraine proposent des solutions de packaging pour l’expédition des bouteilles de vin à base de fibres de bois. Un procédé qui allie sécurité des marchandises, respect de l’environnement et économie circulaire.

CHRISTOPHE LÉVY

La gamme Oenofibre et la BoxOenofibre, ce sont des packagings qui apportent une structure naturelle et une “prémiumisation” du produit, lui donnant une perception subjective de luxe et de sobriété», précise Thierry Nourdin, PDG des Fibreries de Touraine, qui aime à dire qu’il fait «de l’innovation avec de vieilles recettes». L’histoire de la fibre de bois remonte effectivement à 1840, lorsque le calage et le conditionnement, bien avant le polystyrène, se faisaient grâce à ce matériau.

Créées en 1938, positionnées sur la commercialisation de bois et de fibre de bois, les Fibreries de Touraine, reprises en 2021 par Thierry Nourdin alors qu’il ne restait plus en France que deux entreprises dotées de ce savoirfaire, avaient déjà commencé à travailler avec l’aviculture et les filières maraîchères sur les problématiques d’emballages manufacturés. Matériau écoresponsable par excellence, la fibre de bois est légère, isothermique et permet d’amortir les chocs.

“Cinq millions d’euros ont été investis pour la construction d’une usine avec des machines qui produisent près de trois tonnes de fibres par heure”

Thierry Nourdin, PDG des Fibreries de Touraine

Et ce n’est pas uniquement parce que Thierry Nourdin est passionné de vin, c’est aussi et avant tout une démarche qui s’inscrit dans le sens des ten-

Légère, isothermique, écoresponsable... L’utilisation de la fibre de bois pour l’expédition de bouteilles de vin présente de nombreux avantages. Fibreries de Touraine

dances actuelles, liées à la protection de la planète, à l’économie circulaire et au développement durable.

« Cinq millions d’euros ont été investis pour la construction d’une usine avec des machines qui pro-

duisent près de trois tonnes de fibres par heure. Grâce à cela, nous avons conservé l’emploi en France», précise-t-il. Des conditionnements spécifiques adaptés aux bouteilles de vin et aux bouteilles de champagne qui en-

traînent un léger surcoût mais qui véhiculent une image de soin et de qualité. Cet emballage au faible impact environnemental et biodégradable est à considérer dans un mix de solutions complémentaires pour le condi-

tionnement du vin. Son côté naturel, attrayant et presque artisanal aide à créer une expérience globale supérieure et à renforcer, de fait, la perception de la valeur et du raffinement des champagnes expédiés.

CAHIER SPÉCIAL

TECHNOLOGIE

Les NFT, un nouveau modèle de commercialisation pour le champagne?

Les NFT font leur apparition dans le monde du champagne, avec à la clé plus de traçabilité et de nouveaux modes de commercialisation, sécurisés grâce à la Blockchain. La société Spuro, installée dans l’Aube, explore ce domaine depuis 2016.

C’est un peu comme l’e-commerce il y a 20 ans, les vignerons y allaient prudemment, puis c’est rentré dans les mœurs», explique Benjamin Faraggi, PDG de la société Spuro basée à Rosières-près-Troyes. Précurseur des nouvelles technologies, notamment dans les blockchains privées, Spuro s’est spécialisée, depuis 2016, dans des catégories très précises de ce domaine, à savoir: la traçabilité, les programmes automatisés et les token/ NFT. Pour les néophytes de la blockchain, il s’agit de travailler autour du stockage et de la transmission d’informations, transparente et sécurisée. En plus clair, il s’agit de créer un registre numérique sécurisé avec des jetons d’accès ou token, pluscommunément appelés NFT.

C’est la naissance d’un nouveau modèle économique avec de la traçabilité et des garanties de part et d’autre, car sécurisé juridiquement

À l’origine, on trouve une initiative caritative totalement innovante, «Bulles innovation Solidaire», menéeaveclaFédérationdesvignerons indépendants de Champagne, pour laquelle 14 artistes ont décoré 90 bouteilles, dont les principaux donateurs se verront offrir une œuvre à l’issue de l’opération ainsi qu’un certificat d’authenticité sous la forme d’un NFT. Une opération qui amène à réfléchir sur un nouveau

modèle économique et inaugure un nouveau canal dans la commercialisation des bouteilles de champagne.

Selon Benjamin Faraggi, «les vignerons et maisons pourraient vendre en primeur leurs bouteilles, en remettant un NFT aux clients. Un titre de propriété de ces bouteilles qui, si elles

des garanties de part et d’autre, car sécurisé juridiquement. Pour le vigneron, les avantages sont multiples: la vente en amont, une commission sur la revente, le suivi global mais l’obligation de conserver dans les meilleures conditions les bouteilles jusqu’à la livraison, voire

sont revendues à un autre client membre de cette blockchain, pourraient générer également une commission à la revente pour le producteur, certaines bouteilles ayant possiblement pris de la valeur.» C’est la naissance d’un nouveau modèle économique avec de la traçabilité et au-delà.

Comme toute innovation, l’acceptation du modèle et la construction de la communauté autour de cette blockchain peuvent prendre du temps. Mais cela va de pair avec des produits qui prennent aussi de la valeur avec le temps.

À l’origine de l’introduction des NFT dans le monde du champagne, une vente aux enchères caritative «Bulles Innovation Solidaire» au cours de laquelle ont été vendues des bouteilles décorées par des artistes (ici une bouteille de champagne Jacques Rousseau par Isabelle Carmen Fuentes) accompagnées de titres de propriété sous forme de jeton non fongible (NFT). Archives DR

INTERNATIONAL

L’Italie en invitée d’honneur

Lumière sur le vignoble et les vins italiens, avec la venue d’une délégation de professionnels venus de Franciacorta, en Lombardie. Une conférence et une masterclass sont prévues.

L’ESSENTIEL

● Une délégation composée de 18 professionnels venus de la région de Franciacorta, en Lombardie, est attendue.

● Une conférence est prévue le 12octobre à 15heures autour des solutions déployées dans le vignoble de Franciacorta face au dérèglement climatique.

● Une masterclass se tiendra le 11octobre à 11heures avec six vins effervescents de l’appellation Franciacorta.

THOMAS CROUZET

Le Viteff étant le salon international des vins effervescents, difficile de se passer de l’un des grands pays producteurs: l’Italie.

Une délégation composée de 18 professionnels, venus de la région de Franciacorta, en Lombardie, est

attendue. Ces derniers produisent un effervescent élaboré selon un cahier des charges et des cépages proches de ceux du champagne, notamment le chardonnay. La question du réchauffement climatique sera au cœur des débats, avec des parallèles faits avec les problématiques rencontrées en Champagne.

“Nous sommes aujourd’hui confrontés à des vagues de chaleur sans précédent, qui éprouvent durement notre vignoble”

Mario Falcetti, coordinateur technique du Consortium de Franciacorta

« Nous sommes aujourd’hui confrontés à des vagues de chaleur sans précédent, qui éprouvent durement notre vignoble», exprimait Mario Falcetti, lors d’une table ronde au Sparkling Wine Forum, en juin.

Le coordinateur technique du Consortium de Franciacorta sera présentpouruneconférenceattendue, jeudi, pour évoquer les solutions concrètes déployées au vignoble. Celui-ci sera accompagné de Davide Camoni, membre du Comité technique du Consortium de Franciacorta.

DES CÉPAGES RÉSISTANTS

À LA CHALEUR

« Divers projets ont été développés ces dernières années, à l’image de cépages résistants à la chaleur qui ont été plantés dans le vignoble », détaille Mario Falcetti. Sur le volet œnologique, les représentants de Franciacorta détailleront les changements observés sur le plan chimique du contenu des moûts de raisin. Enfin, une masterclass sera tenue 11 octobre à 11heures. En accès libre, elle proposera un itinéraire de dégustation de six vins effervescents qui amènera les participants à découvrir l’appellation au travers de son histoire et de ses terroirs.

EXPOSANT

Compas présentera ses dernières nouveautés

Le groupe Compas, fournisseur de matériel vitivinicole, sera au Viteff pour présenter les dernières innovations commercialisées. L’exoviti sera à l’honneur, cet exosquelette conçu pour maintenir le dos dans une position alignée et soulager l’usager.

Côté cuverie, un compteur automatisé de cellules sera dévoilé, le Luna FX7. Celui permet le dénombrement rapide de population de levures pour le contrôle des ferments et des levures indigènes sur moûts. L’OenoFoss 2 aussi sera sur le stand, cet appareil de mesure des paramètres usuels (alcool, sucre, acides…) sans réactifs basé sur l’analyse du spectre infrarouge.

Enfin, pour la commercialisation des vins, Compas exposera sa nouvelle caisse Néobox, qui s’assemble sans calage ni scotch.

DÉGUSTATION

Le voltis proposé au public ce vendredi

La variété résistante voltis sera l’une des vedettes de cette édition du Viteff. Introduite dans le cahier des charges champenois en 2022, cette variété insensible au mildiou et l’oïdium peut désormais être plantée dans l’appellation.

Celle-ci est autorisée à hauteur de 15% dans les assemblages avec les autres cépages: chardonnay, pinot noir, meunier, arbane, petit meslier, pinot blanc, pinot gris.

Aussi, pour sensibiliser les Champenois à cette nouvelle variété, le Comité Champagne organise une dégustation autour du voltis le vendredi 13 octobre, de midi à 12h45.

Celle-ci se tiendra dans l’espace Agora et sera animée par Géraldine Uriel, cheffe du service «matériel végétal & production» du Comité Champagne.

À gauche, Mario Falcetti, du Consortium de Franciacorta, sera à la tête de la délégation italienne.
LE VITEFF EN FLASH

Les coiffes en papier font sensation PACKAGING

NOUVEAUTÉS SUR DES PRODUITS

Retrouvez-nous sur le VITEFF du 10 au 13 Octobre 2023

Hall VITI-VINI / Allée A / Stand 15

Laurent Parizot, directeur commercial de Vipalux, présente la coiffe en papier. A. Laudy

L’entreprise spécialisée dans les coiffes, Vipalux, fait partie des exposants en vue de ce Viteff. Celleci a commercialisé cette année un produit conçu à base de papier, écologique.

L’intérêt trouvé à cette innovation tient bien entendu à ses perspectives environnementales.

La production provient de forêt éco­gérée en Suède, et la présence exclusive de papier facilite son recyclage », souligne Laurent Parizot, directeur commercial. Si Vipalux n’a pas réalisé d’étude

chiffrée sur l’empreinte carbone, Cédric Moussé, vigneron à Cuisles, communique sur une réduction par cinq de ses émissions entre ce procédé et une coiffe en aluminium.

Concernant les prix, Laurent Parizot reconnaît que la coiffe en papier nécessite un investissement plus conséquent, par le matériel nécessaire au capsulage.

« Nous continuons les essais pour parfaire notre produit et proposer une gamme variée », souligne Laurent Parizot.

LE VITEFF EN FLASH

RECRUTEMENT

G2V Services mise sur la transparence sociale

L’entreprise G2V Services sera présente avec sa plateforme Certijob. Lancé au printemps dernier, Certijob favorise la mise à disposition des documents officiels des travailleurs et des informations liées aux conditions de travail. Il s’agit d’un outilcollaboratif pour chacune des parties, notamment dans le cas des contrats de prestations de services. Aujourd’hui, la plateformeest disponible en ligne en 7 langues (français, anglais, espagnol, roumain, polonais, bulgare, turc) et peut être utilisée tant sur ordinateur que sur smartphone.

Une conférence sur cet outil sera donnée par Sébastien Rigobert, directeur de G2V Services, le mercredi 11 octobre à l’espace Agora.

CONFÉRENCE

L’innovation viti-vinicole en France

De mercredi à vendredi, l’Agora accueillera, en première conférence, de 10heures à 10h45, «les matinées de l’innovation». Une série de trois tables rondes qui sesuccéderont chaque jour. Le mercredi, la parole sera laissée à quatre personnalités de divers horizons: Nolwenn Desmaret, directrice du développement économique pour l’agglo d’Epernay, Gilles Brianceau, directeur d’Inno’vin, Florian Humbert, directeur du GIP Pôle Bourgogne vigne et vin, ainsi que Philippe Ravillon, directeur de l’entreprise éponyme. Le jeudi, un focus plus spécifique sur l’innovation et le champagne sera fait, tandis que le vendredi, des professionnels champenois témoigneront sur leur vision de la robotique.

RÉGLEMENTATION

L’étiquetage nutritionnel, c’est la fin de l’exception culturelle pour le monde du vin

La réglementation européenne 2021/2117, publiée en décembre 2021, obligera tous les producteurs à indiquer sur leur étiquette les informations nutritionnelles, les allergènes (c’était déjà le cas) et… les ingrédients. Une révolution culturelle: le vin est un produit alimentaire comme les autres.

Le vin, un produit alimentaire comme les autres? Tu quoque, champagne? C’est, en tout cas, ce qu’implique la réglementation européenne 2021/2117 qui porte sur les nouvelles règles d’étiquetage. Toutes les étiquettes de vin «produit après le 8 décembre 2023» (la Commission européenne l’a précisé en juillet 2023 dans un corrigendum) devront comporter de nouvelles mentions. Enfin, le 8 décembre, c’est à voir, parce que, pour l’instant, les producteurs de vins effervescents en méthode traditionnelle (celle qu’on n’a plus le droit d’appeler «champenoise») sont dans le flou: qu’en estil des bruts sans année? L’élaboration est-elle datée de la prise de mousse, du tirage, du dégorgement, de la dernière vendange utilisée dans l’assemblage de la cuvée?

Malgré ce manque d’information, il semble bien que personne n’aura réellement besoin de nouvelles étiquettes avant 2024 pour tous ces vins-là. Champagne compris. Mais en 2024, ce sera sans doute une autre histoire.

L’étiquette dématérialisée permet de proposer au consommateur une étiquette dans 24 langues différentes

Les allergènes, la filière avait déjà l’habitude de les indiquer: les sulfites, par exemple, avaient droit à leur mention «contains sulfites» à partir de 10mg/l. L’albumine, plus rarement. Elle est, de toute façon, peu utilisée en Champagne. Mais la valeur nutritionnelle, c’est une nou-

veauté. D’ailleurs, le calcul de cette valeur est d’une complexité inouïe. Le plus important, pourtant, c’est la liste des ingrédients et des additifs.

Bien sûr, comme toujours quand il s’agit d’Union européenne, les différents groupes de pression et d’influence se sont mis au travail pour obtenir des aménagements, des délais ou des passe-droits.

LA VICTOIRE DE L’ÉTIQUETTE ÉLECTRONIQUE

La grande victoire, qui avait été soulignée comme telle par Jean-Marie Barillère, alors président de l’Union des maisons de Champagne, lors du

déjeuner qui suivait l’assemblée générale de l’Association viticole champenoise en 2021, était la possibilitéd’utiliseruneétiquetteélectronique. QR code, en l’occurrence, qui doit être vierge de toute information commerciale et qui ne doit pas permettre de recueillir les informations personnelles des clients. Pour consulter la liste des ingrédients, il faut donc le scanner avec son smartphone. Au-delà de cette belle manœuvre des lobbies du vin et de l’alcool (le Comité européen des entreprises du vin, CEEV, et Spirits Europe, la fédération euro-

péenne des spiritueux), l’étiquette dématérialisée permet de toute façon de proposer au consommateur une étiquette dans 24 langues différentes. «Pour l’instant, ça ne change pas grand-chose», estime cependant Régis Bernard, expert des étiquettes adhésives et traditionnelles chez Brodart packaging. Déjà, le report à «la vendange 2024» a donné du temps. Aux vignobles qui font de l’embouteillage précoce (Loire, beaujolais…) comme à ceux qui embouteillent plus tard (dont la Champagne). «Quelques vignerons ont

QU’EST-CE QU’UN INGRÉDIENT?

Comme l’Union européenne ne nous déçoit jamais, il y a déjà une réglementation qui définit la notion d’ingrédient. C’est la réglementation 1169/2011, chapitre I, article 2-2-f, qui explique qu’un ingrédient est «toute substance ou tout produit, y compris les arômes, les additifs alimentaires et les enzymes alimentaires, ou tout constituant d’un ingrédient composé, utilisé dans la fabrication ou la préparation d’une denrée alimentaire et encore présent dans le produit fini,éventuellement sous une forme modifiée; les résidus ne sont pas considérés comme des ingrédients».

commencé à utiliser le QR code», continue Régis Bernard. Brodart packaging imprime les étiquettes mais ne s’occupe pas de l’hébergement des données de l’étiquette électronique. C’est fait «en amont, par des sociétés informatiques, on n’a qu’à les intégrer à la contre-étiquette…» Le SGV, par exemple, a lancé «Vitiquette». Le seul souci, finalement, c’est «de coller le bloc (nutritionnel, NDLR) en entier». À terme, estime-til, même les clients qui n’en faisaient plus remettront une contre-étiquette sur leur bouteille. Retrouvezdeuxconférencessurlesujetpendant le Viteff.

Mardi 10 octobre, à l’Agora, conférence de la Winetech de 16h30 à 17h15 sur «Nouvelles règles d’étiquetage en Europe: quelles opportunités pour la filière des vins effervescents?»

Vendredi 13 octobre, de 8h30 à 13h, la matinée des œnologues aura pour thématique «les ingrédients: quelle étiquette pour nos vins?»

YANN TOURBE
Le Syndicat général des vignerons, pourtant opposé à la réglementation sur l’étiquetage, a lancé «Vitiquette» pour ses adhérents. Photo SGV

ÉCONOMIE

L’emploi au cœur des préoccupations de la filière

Le besoin de main-d’œuvre est l’un des sujets majeurs du secteur des vins effervescents. Il en sera largement question lors de cette édition du Viteff.

CHRISTOPHE LÉVY

Le secteur des vins effervescents fait face à de nombreux défis en matière d’emploi avec, notamment, une tension sur certains types de métiers et de formation. Pour trouver des réponses à ces problématiques, le Viteff permettra de faire un point sur tous les dispositifs et initiatives.

Lors de cet événement, plus d’une dizaine d’exposants présenteront des solutions innovantes pour faire face à ces défis. Parmi eux, G2V Services, qui est candidate au Prix de l’innovation. Elle accompagne les acteurs de la filière agri-viticole dans la sécurisation de leur chaîne de recrutement en proposant Certijob. Cet outil en ligne, coconstruit depuis 2021 avec les acteurs de la profession et de la filière champagne, assure la transparence et la traçabilité des informations liées à l’embauche. Il est disponible en sept langues. Par ailleurs,

d’autres cabinets de conseils en transformationRH,telsqueEntropos, pourront accompagner les vignerons dans leurs problématiques d’emploi.

Un bar à jobs pour consulter des offres de formation, d’emploi ou de stage ou déposer son CV Organisée par la Maison de l’emploi et des métiers d’Épernay et de sa région, la Passerelle des métiers à l’emploi mettra en avant l’excellence des formations et des métiers, de la vigne jusqu’à la bouteille de champagne. Son objectif est de faire connaître la diversité des métiers de la filière champagne, de les rendre attractifs, d’informer sur ces métiers et les nouvelles modalités de recrutement. Véritable point de rencontre et d’échange avec les entreprises, sa mission vise également à mettre en

avant les innovations technologiques et à promouvoir les savoir-faire au sein des établissements de formation.

Parmi les autres nouveautés de cette année: un escape game pour les jeunes et moins jeunes, avec des cartes métiers indiquant les établissements où se former, le niveau d’études et des défis à relever. Le bar à jobs, animé par les acteurs de l’emploi, permet la consultation des offres de formation, d’emploi ou de stage mais aussi de déposer son CV. Surtout, il permet de détecter les entreprises qui recrutent. À noter également, l’association «Entreprendre pour apprendre» qui propose une journée pour créer sa mini-entreprise dans le domaine viti-vinicole et répondre aux défis environnementaux de la filière. Les chiffres sur l’emploi communiqués par Christelle Marquez, directrice de l’agence Pôle Emploi d’Épernay, démontrent l’importance de la

et de la transmission de compétences. S. Jayet

demande sur le bassin sparnacien. Ainsi, entre septembre 2022 et août 2023, ce sont environ 3000 à 3200 offres (sur 5300 annuelles) qui concernent les métiers suivants: agriculture/viticulture (1200), transport et logistique (600), industrie (850), hôtellerie-restauration- tourisme (450). Sur le même bassin, il existe un fi-

INNOVATION

nancement possible par Pôle Emploi et/ou la Région Grand Est d’environ 120 à 150 places de formation par an, notamment sur des spécialités comme la pratique de l’anglais, le métier de cuviste ou tractoriste, d’opérateur régleur en industrie, la taille des vignes ou en rapport avec des besoins spécifiques de certaines entreprises du bassin.

LE VITEFF EN FLASH

Les start-ups s’installent au Sparkling Lab

L’innovation et l’emploi seront mis à l’honneur dans le pavillon «sparkling lab». Au total, 17 start-ups s’installeront pendant les quatre jours. Celles-ci seront réunies sous diverses thématiques comme les habitudes de consommation (Technowine, Bubbl.), la transition agro-écologique (Fibreries de Touraine, Onafis), les solutions face au dérèglement climatique (Wine Protect, Ecopra), la digitalisation (Etoh, le Site du vigneron, Vinovirtual, Winespace, Wineriz, Food Pilot) et la traçabilité (Dans ma bouteille, Spuro, Wine in block, Maison Moussié, ATT-Nutrilabel).

Deux agences majeures de l’innovation, soutiens des start-ups, seront aussi de la partie avec nombre de porteurs de projets. Il s’agit de Grand Enov +, l’agence d’innovation et de prospection du Grand Est, ainsi qu’Inno’vin, association de la Nouvelle Aquitaine.

CONSOMMATION

Wikeeps, préserver les bulles d’une bouteille ouverte

En lice pour le prix à l’innovation catégorie marketing/service, la start-up parisienne Wikeeps présentera son dernier système de conservation du vin: Bubbl. Il s’agit du premier produit français portable pour conserver les arômes et les bulles d’une bouteille d’effervescent ouverte. Pour ce faire, Wikeeps injecte du gaz dans la bouteille, avec un mix de CO2 (80%) et d’azote (20%). Ce mélange possède la double propriété de bloquer les bulles existantes dans la bouteille et d’empêcher l’oxydation du vin. Avec cet outil, Wikeeps garantit une bonne conservation du vin durant 7 à 10 jours. L’enjeu: démocratiser le champagne au verre en supprimant les pertes, grâce à un système simple d’utilisation. La start-up sera présente durant les quatre jours sur le Sparkling Lab pour échanger avec le public.

Le Viteff demeure un rendez-vous incontournable pour tous les acteurs qui souhaitent trouver des clés pour relever les défis de l’emploi

ENVIRONNEMENT

L’empreinte carbone passe aussi par l’emballage

Quand on parle d’environnement en Champagne, on parle de déchets, de produits phytosanitaires. On parle plus rarement d’emballages. Pourtant, comme l’explique Marie-Noëlle Viaud, de la direction qualité et environnement du Comité champagne, c’est 30% des émissions des producteurs.

L’emballage, ce n’est pas seulement une question de marketing. Si la Champagne veut parvenir à son objectif «net zéro carbone», qu’elle avait annoncé lors de l’assemblée générale de l’Association viticole champenoise à la fin de l’année 2022, c’est même une des questionsqu’ellevadevoirtraiterenpriorité.DepuislaloiAGECde2020surla lutte contre le gaspillage et l’économie circulaire, c’est une obligation légale pour les metteurs en marché d’avoir un plan de prévention et d’écoconception des emballages.

“L’emballage, c’est beaucoup plus que la bouteille” Marie-Noëlle Viaud

Même sans cela, l’emballage serait central dans l’amélioration du bilan carbone de la filière champagne. Parce que l’emballage, explique Marie-Noëlle Viaud, responsable de projet environnement au Comité

La bouteille pèse lourd (28% de l’empreinte carbone) mais l’emballage, c’est plus que ça. Archives Y.T.

champagne, «c’est 30% de l’empreinte carbone» du champagne d’un producteur, dont 28% rien que pour la bouteille. Et encore, «on est passé de la 900 grammes à la 835 grammes il y a quelques années…» Ces bouteilles de 900 grammes étaient ellesmêmes déjà un progrès: historiquement, les bouteilles de champagne

pesaient un kilo à vide. Mais l’emballage, c’est «beaucoup plus que la bouteille», continue Marie-Noëlle Viaud. C’estaussi «toutcequiesthabillage» : étiquette, coiffe, carton, étui… En emballage, la règle à suivre est celle des «trois R», explique Marie-Noëlle Viaud: «réduire, réincorporer, réemployer». Une vigilance particulière

doit être accordée aux déchets d’emballages. «L’enjeu n’est pas énorme en Champagne», concède la responsable de projet environnement, mais il y a des points d’attention. Par exemple, sur les étuis, il faut privilégier ceux qui sont en «monomatériau, éviter les aimants, le carton et le plastique imbriqués»… Et cela commence avant la fabrication: «Il faut que tous ceux qui conçoivent l’emballage (dont le marketing) y soient sensibles.»

SIGNE EXTÉRIEUR DE RICHESSE

Biensûr,laChampagneadéjàfaitdes efforts sur le sujet. En témoigne, par exemple, cette réduction du poids des bouteilles. Mais pas seulement. Tous les acteurs font des efforts sur «le taux de matière recyclée dans les cartons», ou «sur l’épaisseur des coiffes complexes». Certains, d’ailleurs,ontfaitdisparaîtrelacoiffe traditionnelle pour la remplacer par une simple bande de papier. Cette question des coiffes est revenue dans l’actualité depuis que l’obligation de couverture du bouchon a disparu. Que la question d’inscrire, ou pas, cette obligation au cahier des

UN GUIDE PUBLIÉ

Pour accompagner la filière, le Comité champagne et Adelphe, l’entreprise initialement créée par la filière vins et spiritueux pour gérer le recyclage de ses bouteilles et qui a vu son activité dépasser ce simple cadre, ont publié un guide, disponible sur l’extranet du Comité champagne.

charges de l’appellation soit discutée est le signe que la question est prise au sérieux. La coiffe a-t-elle perdu son statut de signe extérieur de richesse, de la même façon que le poids de la bouteille, qu’on a longtemps associé à la qualité du vin qu’elle contient?

«La filière champagne et connexe face aux défis environnementaux»,jeudi10octobre,de15h30 à 16h15 dans l’agora, table ronde animée par Pierre Naviaux, responsable du service développement durable du Comité champagne. Avec: Christophe Labruyère (Gallorema), Hugo Drappier (champagne Drappier), Marie-Noëlle Viaud (Comité champagne), Matthieu Lebrun (transports Lebrun).

Avec chaque solution Mytik Diam, choisissez le niveau idéal de désorption d’oxygène du bouchon et la durée optimale de vieillissement en bouteille selon le profil et l’histoire de votre vin. La gamme de bouchons en liège Mytik Diam est unique et fait du bouchage le dernier acte œnologique. Elle vous permet de répondre précisément aux attentes toujours plus exigeantes de vos clients. Mytik Diam, le pouvoir de choisir

YANN TOURBE

POLITIQUE

“Le foncier viticole est un outil de production qui doit bénéficier d’une fiscalité adéquate”

Député Renaissance de la 3e circonscription de la Marne, Éric Girardin a, suivant une lettre de mission confiée par Matignon en 2022, travaillé sur la transmission du foncier viticole. Les préconisations du parlementaire champenois seront largement reprises dans la prochaine loi d’orientation agricole.

Pouvez-vous rappeler le cadre de votre travail sur la transmission du foncier viticole?

Jean Castex, alors Premier ministre, m’a confié une lettre de mission sur le sujet. Je lui avais remis mes conclusions en avril 2022. Des freins à la transmission existent. Il faut lever ces obstacles pour favoriser l’installation desjeunes.Celavautpourlefoncierviticolemaispourtoutlefoncieragricole en France. Le constat est clair: son prix facial est très cher.

“Il y a nécessité de renforcer notre souveraineté et notre modèle agricole”

Comment l’expliquez-vous?

Le patrimoine foncier fertile est très prisé des investisseurs, parfois étrangers. Cela crée une dynamique haussière. Le prix du foncier devient décorrélé du niveau de rentabilité des exploitations,cequiposeunproblèmeau moment de la transmission. De plus, nous avons une fiscalité très forte. La situation devient complexe pour l’exploitant qui cherche à céder son bien avec du foncier dans ses actifs et les conditions sont parfois rédhibitoires. L’enjeu est important car 50% des exploitantsserontensituationderetraite et donc de transmettre dans les dix prochaines années, quel que soit le domaine d’activité.

Quels dangers guettent notre viticulture et, plus largement, notre agriculture?

Partout,nousdéfendonslasouveraineté et l’indépendance stratégique du pays. Or, il est difficile de trouver des gens qui s’engagent parce que les

droits de mutation sont dissuasifs, les prix découragent des installations hors cadre familial et de personnes non-issues du monde agricole.

Vous évoquiez, en septembre 2023, ne pas vouloir créer une niche fiscale mais réclamiez une harmonisation des dispositions en se basant sur le Pacte Dutreil de 2003 avec une mesure phare sur des exonérations de droits. Pouvez-vous en dire plus?

Dans mon rapport, j’ai avancé trois préconisations:anticiperlestransmissions, harmoniser la fiscalité et développer le portage du foncier. S’agissant de l’harmonisation fiscale, il existe des outilsdanslePacteDutreilsurlatransmission des actifs d’entreprises. Nous avonsdéjàrehaussél’abattementsurle bailruralàlongterme(moyennantune durée de conservation de 25 ans, NDLR)de101700à300000eurospuis

nousvenonsdeleporterà500000euros. Nous avons redonné de l’espace pourunetransmissionàmoindresfrais mais ce n’est pas suffisant. L’intérêt est deprotégerlefoncier.Aujourd’hui,dire que les terres agricoles et viticoles ne sont pas soumises à risques ne tient plus. Demandez aux viticulteurs du Bordelais qui arrachent des vignes s’il n’y a pas dépréciation du foncier? La terre est un outil de production. Il faut lui appliquer la fiscalité adéquate.

Qu’appelez-vous le portage du foncier? Le problème des candidats à l’installation reste le foncier. L’idée est de développer les groupements fonciers agricoles et viticoles sur le modèle du forestier. Ils seraient ouverts aux investisseurs, aux fondations… Chaque entrant est responsable à hauteur de

son apport. Harmoniser ces systèmes est un accélérateur car le nouvel exploitant peut travailler les terres du groupement. On lui met le pied à l’étrieretilacquiertlefoncierplustard s’il le souhaite.

Vos propositions seront-elles retenues?

En fonction du calendrier parlementaire, elles seront étudiées à l’Assemblée nationale fin 2023 ou début 2024 lors du débat sur la loi d’orientation agricole. Le guichet unique de transmission et le portage du foncier agricole figureront dans le texte. Le sujet fiscalserasoumisàl’arbitragedeBercy mais je défendrai des amendements pour harmoniser la fiscalité sur le Pacte Dutreil. C’est une nécessité pour renforcer notre souveraineté et notre modèle agricole.

3 QUESTIONS À...

“Plus de 3000 domaines champenois en transition”

Quels sont les principaux aspects dans la reprise d’une activité viticole? Il y a d’abord la nature de ce qu’on achète: il peut s’agir de parts de sociétés ou bien directement d’éléments d’actifs. Se pose ensuite la question de tempo de la reprise: va-t-elle s’effectuer en une fois ou alors s’étaler dans le temps. Et puis, il y a bien sûr le volet financier, fiscal et administratif pour sécuriser le schéma de reprise retenu.

Quelle est la spécificité de la Champagne à ce sujet?

Tout d’abord les Champenois ont inventé une formidable assurance récolte qui s’appelle la réserve individuelle (RI). Entre le cédant et le repreneur se pose alors la question de racheter cette RI ou alors de la constituer soi-même. Il faut aussi bien étudier les baux sur le foncier viticole et les durées qui restent à courir ainsi que les conditions de reprise.

Aujourd’hui, combien de domaines sont en transition sur le territoire?

On estime que 40% des viticulteurs exploitants ont aujourd’hui plus de 60 ans. Je pense pouvoir dire que ce sont plus de 3000 domaines champenois qui ont démarré ou qui sont en train de vivre une transition.

Venez découvrir nos prestations d’assistance administrative au VITeff
Recueilli par PHILIPPE LAUNAY
Les propositions d’Eric Girardin sur la transmission du foncier viticole doivent être étudiées à l’Assemblée nationale à la fin de l’année ou début 2024. Archives

TECHNOLOGIE

La percée des robots autonomes

Les robots viticoles autonomes servent la préservation de l'environnement et la sécurité des opérateurs et riverains. Ils répondent également à la pénurie de main-d’œuvre.

THIERRY PERARDELLE

BAKUS DE VITIBOT

En version vignes étroites ou semilarges, l’enjambeur électrique Bakus de la société VitiBot (Reims) cumule lesatouts.PrécisionRTK,premierintercep électrique connecté, maniabilité, outils modulaires… La répartition de sa masse et la pression des pneumatiques limitent le tassement du sol et Bakus peut travailler de jour et de nuit avec une faible nuisance sonore. La réserve énergétique de 40 à 60kWh est stockée dansquatre batteries au lithium ion. Pour une autonomie d’environ 10heures de travail, le temps de recharge des batteries est de moins de 2heures. Concrètement, l’énergie électrique permet un coût horaire de fonctionnement inférieur à 1euro.

TRAXX D'EXXACT ROBOTICS

Traxx d’Exxact Robotics (Épernay),

filiale du groupe Exel Industries, est un enjambeur autonome monorang à propulsion thermique, opérationnel pour le travail du sol et la pulvérisation. Les médias ont aussi mis en lumière l’innovation à hydrogène Traxx concept H2, qui poursuit ses essais dans le vignoble. Une première mondiale dans le développement de solutions viticoles et agricoles sans émissions. Une pile à combustible et des batteries haute puissance fournissent jusqu’à 35kW. Deux réservoirs contiennent un peu plus de 9kg d’hydrogène, ce qui permet au Traxx Concept H2 de fonctionner jusqu’à 12heures d’affilée.

JO DE NAÏO TECHNOLOGIES

Robot chenillard pensé pour les vignobles à haute densité, Jo de Naïo Technologies, startup toulousaine, rejoint son grand frère, l’enjambeur électrique et autonome Ted.

Jo bénéficie du même système de navigation éprouvé sur plus de 250robots de la société. Équipé de batteries lithium, ce robot 100% électrique est guidé par un GPS RTK avec une remarquable précision et 12heures d’autonomie garantie. Testé par le Comité Champagne, Jo peut embarquer différents types d’outils permettant le désherbage mécanique.

DE YANMAR

Le robot YV01 est une production japonaise de Yanmar Vineyard Solutions SAS, société installée à Épernay. Ce pulvé autonome ne pèse qu’une tonne. Il peut franchir des pentes allant jusqu’à 45% et reste à l’aise dans des dévers jusqu’à 20%. Il porte en option la technologie électrostatique: la végétation chargée positivement attire les gouttelettes chargées négativement. Le produit est

comme aimanté, toutes les surfaces de la vigne sont traitées, permettant une pulvérisation optimisée et une forte réduction de la dérive. L’entreprise travaille au développement de nouvelles fonctionnalités comme le désherbage.

Les robots sont à retrouver sur les stands deRavillon(Jo,YV01etTraxx)etVitibot(Bakus). Une table rondesur la robotique sera donnée vendredi 13 octobre à 10heures dans l’espace Agora.

“GROUPAMA NORD-EST, PARTENAIRE DU MONDE VITICOLE”

YV01
En haut à gauche: Bakus de Vitibot. À droite: Traxx d'Exxact Robotics. En bas à gauche: Jo de Naïo Technologies. À droite: YV01 de Yanmar.

MACHINISME AGRICOLE

Le marché résiste à la crise

Sur douze mois, les ventes d’enjambeurs demeurent stables en Champagne. Pour Philippe Ravillon, la transition écologique va continuer de porter le marché des agroéquipements.

L’ESSENTIEL

● D’août 2022 à juillet 2023, les immatriculations d’enjambeurs en France ont baissé de10%, après une année record (+ 47% en 2022).

● Le marchéchampenois est quasiment stable avec un fléchissement de 2%. Celui-ci représente 31% du marché national.

Le salon Viteff sonne comme la reprise de l’activité économique pour les fabricants et distributeurs de matériels viticoles, après la trêve estivale puis les vendanges. L’occasion de prendre le pouls du marché des agroéquipements et du machinisme. Au niveau national, les ventesd’enjambeursontlégèrement fléchi au cours des douze derniers mois, avec une baisse du nombre d’immatriculations de 10% d’août 2022 à juillet 2023 (chiffres Axema).

Une variation à interpréter au regard dubilande2022,annéeparticulièrement prolifique avec une explosion des immatriculations d’enjambeurs de l’ordre de 47%.

LA CHAMPAGNE REPRÉSENTE LE MARCHÉ

LE PLUS ACTIF POUR LES ENJAMBEURS

« L’année 2022 était exceptionnelle, mais 2023 demeure une belle année », confirme Philippe Ravillon. Le président départemental du syndicatnationaldesentreprisesdedistribution du machinisme agricole (Sedima) et directeur de l’entreprise Ravillon se dit confiant.

« La Champagne est l’appellation où le marché est le plus actif en France pour les enjambeurs, représentant 31% des immatriculations nationales, souligne Philippe Ravillon. Les chiffres demeurentglobalementstablesenunan, avec une légère baisse de 2%.»

Une bonne résistance due exclusivement au département de l’Aube, qui a vu les immatriculations grimper de 76% sur douze mois, tandis que la Marne et l’Aisne sont en baisse, de 11% et 23%.

À propos des agroéquipements, Philippe Ravillon est optimiste. « De plus en plus de vignerons se passent d’herbicide et investissent dans des outils pour travailler le sol ou tondre, remarque-t-il. Le matériel de pulvérisation, aussi, est de plus en plus précis afin de réduire les doses de produits phytosanitaires et améliorer la gestion de l’eau.»

“Il y a une forte tension sur le personnel, qui ralentit la préparation du matériel et impacte la livraison” Philippe Ravillon

Une évolution des pratiques qui se traduit également par l’arrivée de la robotique dans les galipes, avec une offre présente au Viteff, sur le stand de Ravillon et celui de Vitibot. Enfin, une ombre au tableau alors ques’ouvrecettenouvelleéditiondu Viteff: « l’emploi et la difficulté à re-

ETS

cruter », regrette Philippe Ravillon.

« Il y a une forte tension sur le personnel, qui ralentit la préparation du ma-

CAMUS

VENTE - CONSTRUCTION - SAV

tériel et impacte la livraison. L’anticipation des commandes demeure nécessaire.»

Matériel de motoculture et viticulture

THOMAS CROUZET
Philippe Ravillon, président départemental du syndicat du Sedima, se dit confiant à l’ouverture du Viteff.

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