Atlas ECO n°16

Page 18

Bugis

mise sur la vertu Tricoteur ayant pris le virage des textiles techniques, Bugis mise aujourd’hui sur le développement durable pour se distinguer auprès de ses clients.

«A

ujourd’hui, ce sont près de 97 % des vêtements qui proviennent d’Asie », rappelle Bruno Nahan, le président de la société Bugis depuis 2015. Dans ses ateliers, situés à la sortie de La Rivière-de-Corps, l’heure n’est pas à la grosse production. Bugis n’en a pas la capacité et ce n’est ni sa vocation, ni son objectif. En revanche, ce que souhaite sa direction, « c’est une activité qui ait du sens, qui soit écoresponsable, jusqu’à une économie circulaire ». Cette société, riche d’une trentaine de salariés, fabrique du tissu-maille avec deux débouchés : le textile habillement et la mode pour près de 70 %, le reste étant destiné aux textiles de haute technologie pour des vêtements de travail, de la maille anti-coupure, anti-feu, anti-statique… Des produits notamment destinés à l’industrie automobile, à l’aéronautique et à la robotique. S’agissant du rayon habillement, Bugis fournit des marques très connues, des sociétés telles que Saint James, Le Slip Français, Garçon Français, Petit Bateau ou encore Lacoste.

européenne. Pour des tissus qui sont utilisés principalement pour le bâtiment et l’isolation », commente Bruno Nahan. Il plaide dans toute son activité pour le développement d’une économie de type circulaire, « source d’un véritable 100 % made in France ». Autre piste sur laquelle il mise beaucoup : le coton recyclé, issu de vêtements en fin de vie ou de fin de bobines de fils. Des cotons déchiquetés, mélangés avec du coton vierge à parts égales, permettant de refabriquer des fils pour l’industrie du vêtement. « C’est d’autant plus important lorsqu’on connaît l’importance des taux de déchets dans le textile. Sur une collection, un tiers termine en soldes, et sur ce tiers, 15 à 20 % sont détruits », explique le patron de Bugis.

Produits plus chers mais durables C’est donc tout naturellement et dans cet esprit qu’il milite pour une politique de réindustrialisation, pour une industrie « qui fabrique dans le respect des règles sociales et environnementales pour des produits écoresponsables ». Il n’est pas pour autant naïf. Il sait que ses produits sont 30 % plus chers que les produits turcs, 80 à 100 % plus chers que ceux en provenance du Pakistan ou de Chine. Mais il compte sur une prise de conscience. « Ce qui se passe n’est pas un feu follet. La crise sanitaire a montré la fragilité du modèle économique mondial. Les gens sont davantage en recherche de traçabilité et de qualité. Une nouvelle loi va d’ailleurs en ce sens, mettant fin à la culture du secret ».

Miser sur l’économie circulaire « Nous sommes très tournés vers l’utilisation du coton, mais nous n’utilisons que du coton de qualité, avec une recherche de traçabilité. C’est ainsi que nous achetons le coton aux États-Unis, au Brésil ou encore en Grèce. Une partie de ce coton est bio. Et depuis deux ans, nous utilisons comme alternative d’autres matières premières telles que le lin, le chanvre ou encore des fibres de maïs. Autrement dit, des matières biosourcées, des matières naturelles, nécessitant pas ou peu de pesticides, venant de France ou de l’Union

Jean-François Laville

Chez Bugis, les métiers circulaires tournent toujours mais avec des fils choisis pour offrir une qualité supérieure et un moindre impact sur l’environnement.

18


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook

Articles inside

Passion paysanne, l’union fait la force Investir dans les vignes,

3min
page 56

tous ensemble

3min
page 57

Le bio fait masse en Pays d’Othe

3min
page 59

La conserve, c’est moderne

1min
page 58

Coup de jeune sur le cidre du pays d’Othe ....................54 et

3min
page 55

Provexi se distingue avec la RSE

2min
page 52

dans le grand ouest ............................... 50 et

3min
page 51

Le champagne met les voiles

4min
pages 53-54

TCP, le logisticien qui grandit toujours

1min
page 45

Carbonex décarbone le charbon de bois

3min
pages 46-47

Andys, l’homme avant tout Brodart emballe

4min
pages 49-50

Larbaletier, fabricant des Ecobox

3min
page 48

TCM, le fabricant de machines à tube

2min
page 44

Dufour, le portier du Louvre

2min
page 43

Ardante, le granulé à toute heure

2min
page 42

Cibbios industrialise le béton de chanvre

3min
page 41

Peuplier, l’heure du renouveau ...............36 et

3min
page 37

Babeau-Seguin surfe sur le désir de maison

3min
page 38

Troyes, futur campus du patrimoine bâti

3min
page 40

Léon Noël, le tailleur de pierre

2min
page 39

Big bird, le dirigeable inspecteur

5min
pages 35-36

à l’assaut du numérique

2min
page 24

Cadence fabrique des cycles sur mesure

2min
page 31

Unibee connecte les bénévoles

2min
page 34

Okénite, la 3D temps réel pour l’industrie ......................................26 et

1min
page 27

Ellipse lance le vélo à tout faire

2min
page 30

Lisa Connect les patients avec leur santé

2min
page 28

Degoisey, l’usinage avec IA

4min
pages 32-33

deux ans et déjà incontournables Le Rucher créatif

2min
pages 22-23

Bugis, la fibre environnementale

2min
page 18

Petit Bateau mise tout sur la durabilité ....8 et

4min
pages 9-10

Malucette change les règles

4min
pages 7-8

s’offre une usine robotisée

12min
pages 12-14

Interview de Clémence Wurtz, fondatrice de Flair ..................................14 et

5min
pages 15-16

Le Coq sportif réinvestit Romilly ..........16 et

2min
page 17

Business Sud Champagne fixe sa stratégie .....................................20 et Les Aubassadeurs,

1min
page 21

LCF fait le choix des boutiques

4min
pages 19-20
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.
Atlas ECO n°16 by VDN - Issuu