L’Atelier d’Ariane investit 5 M€
Sur les 5 M€ du projet, 3 M€ environ vont financer la robotique. Trente personnes seront recrutées pour suivre ces lignes de robotisation.
(photo Atelier d’Ariane)
dans une nouvelle usine ultra-robotisée
Après l’aventure des masques façonnés à près de 3 millions d’exemplaires, la PME de Lavau ose un nouveau saut radical. Elle investit 5 M€ dans une usine ultrarobotisée pour produire un article textile à gros volume fabriqué jusqu’ici en Chine.
fabricants. Les produits standards, on en fabrique très peu. On ne fait quasiment que du sur-mesure. Notre plus-value, c’est les moutons à cinq pattes. Aujourd’hui, un sous-traitant doit faire plus. Le donneur d’ordre ne veut qu’un seul interlocuteur ». Pour concevoir et développer les produits, L’Atelier d’Ariane s’appuie sur un bureau d’études étoffé de sept techniciens. Les produits sont parfois très pointus à mettre au point, des tissus complexes anti-perforation jusqu’aux enveloppes thermorégulatrices pour le secteur viticole. « On doit avoir les mêmes outils que les grosses sociétés mais on se doit d’être plus agile et plus proche du client » explique Joseph Granata, qui se projette déjà sur un nouveau projet... radical !
«M
a femme Véronique était comptable de la société. On a repris l’entreprise en dépôt de bilan en 1999 avec une vingtaine de salariés. On a gardé son ADN qui était de travailler dans différents secteurs d’activité, dans le grand luxe et l’automobile notamment. L’entreprise s’est toujours bien développée sauf en 2007 où on a dû réduire la voilure en passant de 40 à 25 salariés », rappelle Joseph Granata. Depuis, L’Atelier d’Ariane a repris sa croissance. Ce qui l’a conduit à pousser les murs sur la zone d’activités du Moutot à Lavau où elle se déploie sur deux sites, mais avec le même ADN. Depuis 2015, elle a même triplé ses effectifs et son chiffre d’affaires. « En 2015, on faisait 3,5 M€ avec 26 personnes. L’an passé, avec 80 salariés, on a fait 10 M€. On n’a jamais arrêté de recruter. On était dans le brouillard complet, constate Joseph Granata. Et on s’est lancé dans la fabrication des masques. L’année 2020 aurait pu être catastrophique. Finalement, elle a été bonne. Le Covid a fait bouger les lignes ».
3 M€ en robots et 30 personnes Ce projet, qui tourne autour de 5 M€, vise en effet à industrialiser à Lavau un produit à gros volume fabriqué jusqu’ici en Chine…Le challenge de taille a suscité le soutien actif de la Banque publique d’investissement (BPI), de Business Sud Champagne (BSC) et de l’État, dans le cadre des fonds industriels du plan de relance. « Le Covid a été le catalyseur : quand la Chine a fermé ses frontières, cela a créé des pénuries… On va construire un troisième bâtiment pour la fin 2022 sur la zone du Moutot à Lavau. Ce sera un bâtiment de 1 700 m² pour produire un article textile chaîne et trame pour un donneur d’ordre français. C’est un produit à très gros volume mais que l’on peut automatiser et robotiser. Sur les 5 M€ du projet, 3 M€ environ vont financer la robotique. Et contrairement à ce que certains disent, cette robotisation ne va pas détruire les emplois. En fait, on va embaucher 30 personnes d’ici à quatre ans pour suivre ces lignes de robotisation. Pour nous, c’est un nouveau marché et un changement radical. La productivité liée à l’automatisation va nous permettre d’être en phase avec notre client. Et ce nouveau bâtiment sera une vitrine du textile du futur. Avec un bâti qui respecte l’environnement et qui favorise le bien-être de salariés. On y installera aussi notre marque Rue Begand ».
Notre plus-value, c’est les moutons à cinq pattes « Notre activité est divisée en deux parties, rappelle le chef d’entreprise. Pour une moitié, on fait des tissus techniques pour l’industrie, le médical, l’armement, le ferroviaire, l’agroalimentaire, etc. L’autre moitié, c’est le secteur de la mode, surtout les accessoires et un peu, environ 10 %, de prêt-à-porter traditionnel, notamment avec notre marque Rue Bégand. Nous sommes surtout des développeurs et des
Thierry Péchinot
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