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La Marine royale canadienne innove dans son recrutement

Lancé en mars dernier, le Programme Expérience de la Marine de la Marine royale canadienne (MRC) vise à recruter plusieurs centaines de volontaires dans les cinq années à venir. L’institution militaire est confrontée, comme d’autres structures publiques et privées, à un manque de ressources humaines et à une compétition féroce dans le secteur maritime. Le capitaine de vaisseau Jean Stéphane Ouellet, de passage à Québec, nous explique ce programme ambitieux.

Comme les autres composantes des Forces armées canadiennes (FAC), la MRC se retrouve confrontée à un manque de main-d’œuvre, estimé à près de 1700 postes vacants. Pour y remédier, la MRC a lancé, fin mars, au Programme Expérience de la Marine (PEM). Un programme pilote, ambitieux et qui offre des conditions encore jamais vues jusqu’alors dans les FAC : pendant 12 mois, les volontaires vont pouvoir expérimenter la Marine et ses métiers! Si, dans le cadre d’un recrutement classique, l’engagé devait choisir un métier au tout début de son cursus militaire, c’est ici le contraire : le PEM propose une plongée dans le cœur de la MRC sur 12 mois, permettant aux volontaires de se faire leur propre idée sur leur futur sous l’uniforme, avant de se décider pour un métier ou une spécialisation.

Et les avantages sont nombreux : payés pendant toute la durée du programme, les volontaires reçoivent le même service médical et dentaire que tous les membres de la Marine royale canadienne. De plus, les loyers et les rations sont pris en charge à 100% ! Chaque engagé décide de son affectation (côte Atlantique ou Pacifique). Enfin, afin de convaincre les plus hésitants, sachez que le contrat peut être cassé à tout moment !

De Civil Marin

Le Capitaine de vaisseau Ouellet, porte-parole du programme PEM, précise le déroulé pour les candidats intéressés par le programme. Pour le rejoindre, «rien de plus simple, vous appliquez en ligne». Puis, dans un premier temps, chaque personne retenue va suivre la formation de base de 8 semaines dans les FAC qui se déroule à Saint-Jean-sur-Richelieu (Québec). Puis, après le choix d'une côte, le candidat devra suivre l'entrainement naval de base, les rudiments du métier de matelot (combattre un incendie, manier des amarres, etc.), soit à Halifax, en Nouvelle-Écosse, ou à

Esquimalt, en Colombie-Britannique. Après cette période, les nouveaux marins passeront deux semaines en mer pour consolider leur apprentissage.

Enfin, dernière étape du PEM, lors des sept derniers mois de la formation, les engagés vont expérimenter les différents métiers et les spécialisations de la Marine, afin de découvrir le maximum de choses. Le Capitaine de vaisseau Ouellet précise ainsi que chacun des engagés ira « plusieurs séjours en mer ». Et à la fin du programme, chacun et chacune se retrouvera devant un choix : « soit rester dans la Marine, soit rejoindre la Réserve Navale, soit rejoindre d'autres forces des FAC, soit retourner dans le civil avec un bagage supplémentaire » !

144 RECRUTEMENTS PAR AN

C’est la cible de recrutement désirée par la Marine Royale pour 2023 : 72 nouvelles recrues pour chaque côte, soit 144 nouveaux marins ! Si tous les profils sont les bienvenus (de 17 à 58 ans, pour les citoyens canadiens et les résidents permanents), ce sont en priorité les jeunes qui sont visés. Notamment ceux qui hésitent encore à rejoindre la Marine, ceux qui s'interrogent sur ce qu'ils pourraient faire sous l’uniforme, ceux qui recherche quoi faire pendant une année sabbatique ou encore ceux intéressés pour rejoindre la Marine pour une courte période.

Car c’est là une donnée essentielle que la Marine a bien intégrée : alors que la moyenne des contrats dans cette structure va de 3 à 7 ans, les jeunes générations ne désirent plus s'engager aussi longtemps. Avec leur vision à plus court terme, la proposition d’un contrat de 12 mois, non contraignant, apparait séduisante !

Le Capitaine de vaisseau Ouellet insiste : le mot d’ordre, c’est « laisser le choix aux gens », avec une promesse. Celle de découvrir le monde, « de voyager, de partir à l'aventure, et de se faire des amis pour la vie ». Expliquant également que c’est selon lui le « bon moment pour joindre la Marine », qui va bientôt recevoir ou qui a déjà été équipée avec de nouveaux navires et d’excellente qualité, ainsi que les possibilités de naviguer sur les mers et les océans du monde entier. Actuellement, la Marine canadienne déploie des navires en Europe, dans l'Indo-pacifique, dans l’Atlantique, dans le Pacifique ainsi qu’en Afrique.

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