UN- FRANCES May 2025

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Multilingual Global Exclusive

PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES

Perspectives de l'Industrie

Dr Mireille Elhajj

PDG et Fondatrice, Astraterra, Professeure associée invitée, Imperial College London, Royaume-Uni

LumiĂšres sur le Leadership

Dr Angie Brooks-Wilson, Doyenne des sciences, Université Simon Fraser, Canada

Perspectives académiques

Dr Rahaf Ajaj, UniversitĂ© d'Abou Dhabi, Émirats arabes unis

Focus régional

Dr Fares Howari, Doyen, FacultĂ© des Lettres et des Sciences, UniversitĂ© d’Ajman, Émirats arabes unis

Voix Étudiante Karam Abuodeh, UniversitĂ© de Birmingham DubaĂŻ, Émirats arabes unis

Volume 4 Mai 2025

Sciences de l’environnement pour sauver le monde :

Perspectives prĂȘtes pour l’avenir

Table des matiĂšres

Éditorial

Bienvenue Ă  la Lettre d'information Universitaire

Par Laura Vasquez Bass Rédactrice en chef

Perspectives de l'Industrie

Comment l’exploitation de la tĂ©lĂ©dĂ©tection et de l’observation de la Terre constitue un effort international concertĂ© Ă  ne pas nĂ©gliger

Par Dr Mireille Elhajj PDG et Fondatrice, Astraterra Professeure associée invitée et Membre du comité consultatif industriel, Imperial College London

LumiĂšres sur le Leadership

Favoriser des collaborations rĂ©silientes Ă  l’avenir Ă  l’UniversitĂ©

Simon Fraser (SFU) :

Une interview avec la professeure Angie Brooks-Wilson, doyenne des sciences, SFU, Canada

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Focus régional

Du satellite Ă  la politique : comment l’observation de la Terre stimule le dĂ©veloppement durable dans les rĂ©gions arides

Par Dr Fares Howari Doyen, FacultĂ© des lettres et des sciences, UniversitĂ© d’Ajman, Émirats arabes unis (EAU)

Perspectives Académiques

Briser les frontiùres : comment la recherche interdisciplinaire stimule l’innovation environnementale

Par Dr Rahaf Ajaj PrĂ©sidente du dĂ©partement de santĂ© et sĂ©curitĂ© environnementale, CollĂšge des sciences de la santĂ©, UniversitĂ© d’Abou Dhabi, Émirats arabes unis (EAU)

Voix Étudiante

Construire des ponts : comment la collaboration intersectorielle façonne l’avenir de l’action climatique

Par Karam Abuodeh M.Eng., Informatique et ingĂ©nierie logicielle, Responsable des activitĂ©s associa- tives Ă©tudiantes, UniversitĂ© de Birmingham DubaĂŻ, Émirats arabes unis (EAU)

Bienvenue Ă  la Lettre d'information Universitaire

Ces brefs résumés ne sauraient rendre justice à la complexité des sujets abordés avec tant de compétence et de respect pour les enjeux cruciaux en jeu par ces auteurs
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Le thĂšme de ce numĂ©ro spĂ©cial de la Lettre d'information Universitaire, «Sciences de l’environnement pour sauver le monde : perspectives prĂȘtes pour l’avenir», est Ă  la fois alarmant et stimulant. Le contexte mondial actuel reflĂšte les multiples façons dont notre planĂšte est menacĂ©e par le changement climatique — montĂ©e du niveau de la mer, phĂ©nomĂšnes mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes, transformation des Ă©cosystĂšmes et Ă©puisement des ressources naturelles. Ces phĂ©nomĂšnes ne relĂšvent plus de projections hypothĂ©tiques, mais sont dĂ©sormais des rĂ©alitĂ©s quotidiennes pour des millions de personnes Ă  travers le monde. La biodiversitĂ© disparaĂźt, la sĂ©curitĂ© alimentaire et hydrique est mise Ă  rude Ă©preuve, et les rĂ©percussions sanitaires de la dĂ©gradation de l’environnement deviennent chaque annĂ©e plus Ă©videntes. Des maladies respiratoires accrues dues Ă  la pollution de l’air, Ă  la propagation des maladies Ă  transmission vectorielle dans des climats plus chauds, en passant par l’augmentation des troubles de la santĂ© mentale liĂ©s Ă  l’éco-anxiĂ©tĂ© et aux dĂ©placements forcĂ©s, le fardeau sur la santĂ© humaine est vaste et multiforme. Les expositions environnementales sont Ă©galement de plus en plus liĂ©es au dĂ©veloppement de cancers, tandis que les vagues de chaleur et la mauvaise qualitĂ© de l’air affectent de maniĂšre disproportionnĂ©e les populations vulnĂ©rables telles que les enfants, les personnes ĂągĂ©es et les communautĂ©s Ă  faibles revenus.

Pourtant, face Ă  cette crise Ă©mergent Ă©galement des efforts innovants — et littĂ©ralement salvateurs — pour lutter contre ces enjeux : l’émergence d’une science de l’environnement vĂ©ritablement interdisciplinaire. À l’échelle mondiale, des chercheurs crĂ©ent de nouveaux partenariats entre disciplines — des climatologues collaborent avec des urbanistes, des biologistes marins travaillent avec des spĂ©cialistes des politiques publiques, et des experts en

Laura Vasquez Bass
Un mot de la rédactrice en chef
Exploiter la tĂ©lĂ©dĂ©tection et l’observation de la Terre : un effort international concertĂ© Ă  ne pas nĂ©gliger

Dr Mireille Elhajj

PDG et fondatrice, Astraterra

Professeure associée invitée et membre du comité consultatif industriel, Imperial College London, Royaume-Uni

La capacitĂ© d’observer et d’analyser systĂ©matiquement la Terre Ă  distance est devenue une pierre angulaire des sciences de l’environnement modernes, de la gestion des crises et du suivi des infrastructures. Dans ce contexte, la tĂ©lĂ©dĂ©tection et l’observation de la Terre (EO) se sont imposĂ©es comme des outils essentiels pour rĂ©pondre aux changements environnementaux et Ă  la perte de biodiversitĂ©, surveiller et anticiper les catastrophes naturelles, et Ă©valuer le niveau de prĂ©paration des infrastructures existantes. AppuyĂ©e et renforcĂ©e par l’intelligence artificielle, l’utilisation des technologies satellitaires, des systĂšmes terrestres et des technologies aĂ©roportĂ©es ou in situ, comme la vision par ordinateur ou les capteurs aĂ©riens (tels que les drones), permet des analyses avancĂ©es et prĂ©cises afin d’optimiser l’exploitation des donnĂ©es massives recueillies sur de longues pĂ©riodes. L’avĂšnement de la nouvelle Ă©conomie spatiale, qui a ouvert les portes du secteur spatial aux acteurs privĂ©s aprĂšs des dĂ©cennies de monopole gouvernemental, a considĂ©rablement stimulĂ© l’innovation dans le domaine des capteurs actifs Ă  haute rĂ©solution (Ă  l’échelle infra-mĂ©trique).

AprĂšs avoir obtenu mon doctorat Ă  l’Imperial College London, j’ai occupĂ© divers postes, notamment celui de directrice du programme intĂ©grĂ© de science et d’ingĂ©nierie spatiale, de chercheuse principale au DĂ©partement de gĂ©nie civil et environnemental, ainsi que de chercheuse en sĂ©curitĂ© Ă  l’Institut des sciences et technologies de la sĂ©curitĂ©. J’ai ensuite fondĂ© Astraterra. Notre entreprise, basĂ©e au Royaume-Uni, est spĂ©cialisĂ©e dans les technologies de positionnement, de navigation et de synchronisation (PNT) ainsi que dans la modĂ©lisation et l’intĂ©gration des donnĂ©es d’ob-

servation de la Terre (EO), dans le but de soutenir la rĂ©silience environnementale, sociale et Ă©conomique. Nous desservons divers secteurs, dont les villes connectĂ©es et intelligentes, le dĂ©veloppement durable, la surveillance environnementale et les infrastructures rĂ©silientes. Conçues pour une intĂ©gration fluide dans les processus existants, les solutions d’Astraterra s’adaptent aux technologies en constante Ă©volution et garantissent une gestion des donnĂ©es sĂ©curisĂ©e et conforme. En combinant plusieurs sources de donnĂ©es, nous fournissons des informations prĂ©cises et exploitables, tout en dĂ©veloppant des plateformes et des applications spĂ©cialisĂ©es sur mesure.

Ma mission professionnelle, au sein comme en dehors d’Astraterra, est de promouvoir la science, la technologie et l’innovation avec un Ă©tat d’esprit fondĂ© sur l’inclusion, l’équitĂ©, la durabilitĂ© et des concepts d’opĂ©rations (CONOPS) centrĂ©s sur l’humain. Dans l’article qui suit, je partage mes rĂ©flexions Ă  la fois sur la puissance de l’observation de la Terre (EO), mais aussi sur les questions d’accessibilitĂ© qui doivent ĂȘtre abordĂ©es par la communautĂ© internationale, selon ma perspective de professionnelle de l’industrie.

| Sciences de l’environnement pour sauver le monde : perspectives prĂȘtes pour l’avenir

Visiting

“Les donnĂ©es issues de la tĂ©lĂ©dĂ©tection contribuent Ă  la prĂ©paration face aux catastrophes, permettant aux autoritĂ©s municipales d’estimer les risques d’inondation, d’identifier les infrastructures vulnĂ©rables et d’optimiser les stratĂ©gies de gestion d’urgence“

La puissance de l’observation de la Terre et de la tĂ©lĂ©dĂ©tection

L’observation de la Terre (EO) ne se limite pas Ă  surveiller les changements : elle joue Ă©galement un rĂŽle essentiel dans les systĂšmes d’alerte prĂ©coce et dans la consolidation de la rĂ©silience. En acceptant les risques et les alĂ©as naturels, nous pouvons mieux les comprendre, nous y prĂ©parer et reconstruire plus efficacement — une compĂ©tence que des pays comme le Japon ont maĂźtrisĂ©e, compte tenu de leur situation gĂ©ographique exposĂ©e. L’EO est au cƓur de la comprĂ©hension de ces risques et de l’amĂ©lioration de notre capacitĂ© de rĂ©silience. La gestion des crises est l’une des utilisations les plus courantes de la tĂ©lĂ©dĂ©tection. Les catastrophes naturelles telles que les tremblements de terre, les cyclones tropicaux ou les incendies de forĂȘt exigent une rĂ©ponse immĂ©diate, et les images satellitaires offrent une vue d’ensemble claire des zones touchĂ©es. Par exemple, les donnĂ©es provenant des satellites MODIS de la NASA et Sentinel-3 de l’ESA ont permis de suivre en quasi temps rĂ©el la propagation des incendies, formulant des recommandations en matiĂšre d’évacuation et d’efforts de lutte contre les flammes lors des feux de brousse en Australie en 2019 et 2020. De mĂȘme, les modĂšles d’estimation des inondations s’appuient sur des reconstitutions hydrologiques couplĂ©es Ă  des donnĂ©es de dĂ©tection Ă  distance pour anticiper les zones inondables et faciliter les efforts d’évitement.

Dans le secteur de l’énergie Ă©galement, l’imagerie thermique est largement utilisĂ©e pour surveiller les centrales Ă©lectriques et les rĂ©seaux Ă©lectriques. En dĂ©tectant les anomalies thermiques dans les transformateurs et les postes de distribution, la tĂ©lĂ©dĂ©tection permet d’identifier les composants en surchauffe avant qu’ils ne tombent en panne, garantissant ainsi un approvisionnement Ă©nergĂ©tique continu et efficace. Les systĂšmes de pipelines transportant du pĂ©trole et du gaz bĂ©nĂ©ficient Ă©galement de la tĂ©lĂ©dĂ©tection : l’imagerie thermique et hyperspectrale par satellite peut dĂ©tecter des fuites et anticiper les risques de contamination environnementale.

La beautĂ© de l’observation de la Terre (EO) rĂ©side Ă©galement dans sa capacitĂ© Ă  ĂȘtre superposĂ©e et intĂ©grĂ©e Ă  d'autres applications, telles que les systĂšmes mondiaux de navigation par satellite (GNSS) ou les donnĂ©es de positionnement, naviga-

tion et synchronisation (PNT), pour crĂ©er des cartes Ă  pĂ©rimĂštre gĂ©ographique restreint (geofencing) ou, dans le cas de l'infrastructure et de la planification urbaine, ĂȘtre intĂ©grĂ©e aux systĂšmes d'information gĂ©ographique (SIG). Ces innovations sont utilisĂ©es pour analyser les conceptions de trafic dans les villes, optimiser les rĂ©seaux routiers et amĂ©liorer la planification de l’utilisation des sols. Les donnĂ©es de tĂ©lĂ©dĂ©tection contribuent Ă  la prĂ©paration aux catastrophes, en permettant aux autoritĂ©s municipales d’estimer les risques d’inondation, d’identifier les infrastructures vulnĂ©rables et d’optimiser les stratĂ©gies de gestion d’urgence, comme dans le cas de la gestion des routes, par exemple.

Défis et opportunités :

Bien entendu, cette technologie doit reposer sur l’accessibilitĂ© aux donnĂ©es et sur des modĂšles sophistiquĂ©s, en plus de solutions paramĂ©triques, sans quoi aucune modĂ©lisation numĂ©rique (digital shadowing) ne peut ĂȘtre créée. Diverses organisations internationales facilitent l’accĂšs Ă  ces donnĂ©es, telles que : le Bureau des Nations Unies pour la RĂ©duction des Risques de Catastrophes (UNDRR), le Programme des Nations Unies pour l’information spatiale Ă  des fins de gestion des catastrophes et des interventions d’urgence (UN-SPIDER), et la Charte internationale : Espace et catastrophes majeures, un mĂ©canisme international activable en cas de catastrophe. En outre, le Bureau des affaires spatiales des Nations Unies (UNOOSA), UN-SPIDER et quelques autres entitĂ©s agissent comme organismes de coopĂ©ration, aux cĂŽtĂ©s des grandes agences spatiales telles que la NASA, l’ESA et la JAXA.

Le Nord global dispose de capacitĂ©s avancĂ©es en matiĂšre d’EO et de tĂ©lĂ©dĂ©tection Ă  travers des programmes gouvernementaux comme Copernicus en Europe, ou encore grĂące Ă  un Ă©cosystĂšme commercial en plein essor. Quelques pays asiatiques triĂ©s sur le volet, comme le Japon et plus rĂ©cemment l’Inde, s’y ajoutent Ă©galement. En revanche, la situation dans les pays Ă©mergents du Sud global est bien diffĂ©rente : nombre d’entre eux ne possĂšdent ni les infrastructures nĂ©cessaires, ni les financements, ni les compĂ©tences pour se hisser au mĂȘme niveau. Par exemple, lorsque le Paraguay a Ă©tĂ© rĂ©cemment frappĂ© par des inondations, il a activĂ© la Charte internationale, qui lui a fourni un jeu de donnĂ©es brutes. Toutefois, le Paraguay ne disposait pas de capacitĂ©s internes suffisantes pour traiter ces donnĂ©es. En s’appuyant sur des relations stratĂ©giques avec ses pays voisins et sur des accords internationaux avec des entitĂ©s

Dr. Angela Brooks-Wilson, Doyenne de la Faculté des sciences, Université Simon Fraser, Canada Scientifique distinguée, Michael Smith Genome Sciences Centre, Canada

Favoriser des collaborations rĂ©silientes Ă  l’avenir Ă  l’UniversitĂ© Simon Fraser (SFU) :

Une interview avec la professeure Angie Brooks-Wilson, Doyenne de la Faculté des sciences, SFU, Canada

Professeure Brooks-Wilson, nous sommes ravis d’avoir l’occasion d’échanger avec vous dans ce numĂ©ro spĂ©cial de la Lettre d’information Universitaire. Comme le veut la tradition dans nos entretiens LumiĂšres sur le Leadership, pourriez-vous vous prĂ©senter Ă  nos lecteurs, et nous expliquer comment vous ĂȘtes devenue doyenne de la FacultĂ© des sciences Ă  SFU?

Merci, je suis trùs heureuse de m’entretenir avec vous.

Revenir Ă  SFU a Ă©tĂ© pour moi comme boucler la boucle. J’ai Ă©tudiĂ© la biochimie Ă  SFU en tant qu’étudiante de premier cycle, et j’ai vĂ©cu ce que j’appelle une vĂ©ritable aventure acadĂ©mique en poursuivant mes Ă©tudes dans divers endroits, avant de revenir "Ă  la maison". Je suis partie Ă  Toronto pour un Master, puis j’ai Ă©tudiĂ© la gĂ©nĂ©tique humaine pour mon doctorat Ă  l’UniversitĂ© de la Colombie-Britannique (UBC), suivi d’un court postdoctorat Ă  l’UniversitĂ© de Washington. J’ai ensuite pris une dĂ©cision assez inhabituelle Ă  l’époque : intĂ©grer une entreprise de biotechnologie, Sequana Therapeutics, Ă  San Diego, puis une autre sociĂ©tĂ© Ă  Vancouver, Xenon Pharmaceuticals. AprĂšs sept annĂ©es dans l’industrie, j’ai eu la chance de rejoindre le cĂ©lĂšbre Genome Sciences Centre de BC Cancer, Ă  Vancouver. Mon parcours Ă©tait atypique — passer de l’industrie Ă  la recherche acadĂ©mique — mais ce fut une expĂ©rience formidable d’arriver dans cet environnement et d’avoir la libertĂ© totale d’explorer mes propres axes de recherche dans un laboratoire indĂ©pendant en gĂ©nĂ©tique du cancer. En m’appuyant sur certaines des forces existantes de BC Cancer dans les cancers lymphoĂŻdes, et en collaborant avec d’excellents Ă©pidĂ©miologistes du cancer, j’ai commencĂ© Ă  travailler sur la gĂ©nĂ©tique des cancers lymphoĂŻdes, et peu aprĂšs, j’ai ajoutĂ© un axe de recherche sur le vieillissement en bonne santĂ©,

en étudiant les « Super Seniors », ces personnes exceptionnellement ùgées et en excellente santé.

Mon premier poste universitaire Ă©tait Ă  l’UBC, mais j’ai Ă©tĂ© nommĂ©e Ă  SFU en 2008. C’est Ă  SFU que mon intĂ©rĂȘt pour le leadership a Ă©mergĂ©, puis s’est renforcĂ©. Le directeur de mon dĂ©partement m’a demandĂ© si je voulais diriger le programme de cycles supĂ©rieurs du dĂ©partement, et j’ai acceptĂ© (car il fallait bien que quelqu’un le fasse !). Mais j’ai rapidement dĂ©couvert que c’était extrĂȘmement gratifiant d’aider les Ă©tudiants diplĂŽmĂ©s et leurs directeurs de recherche Ă  rĂ©soudre des problĂšmes et Ă  remettre leurs Ă©tudes ou projets sur les rails. Avec le comitĂ© de collĂšgues, nous avons clarifiĂ© les dĂ©lais et les processus, rĂ©duit les exigences de cours, et mis en place une voie d’admission directe pour les meilleurs Ă©tudiants en licence (BSc) vers le doctorat (PhD). Durant cette pĂ©riode, j’ai Ă©galement dirigĂ© le programme de cycles supĂ©rieurs interdisciplinaire en oncologie au BC Cancer, et avec mes collĂšgues, nous l’avons Ă©largi pour en faire une spĂ©cialisation de cycles supĂ©rieurs multi-institutionnelle.

Par la suite, on m’a invitĂ©e Ă  devenir vice-prĂ©sidente associĂ©e, puis prĂ©sidente du DĂ©partement de physiologie biomĂ©dicale et kinĂ©siologie, oĂč j’ai trouvĂ© une rĂ©elle satisfaction Ă  rationaliser les processus, amĂ©liorer les espaces d’enseignement et rĂ©soudre une diversitĂ© de problĂšmes. J’ai constatĂ© que lorsque l’on prend la tĂȘte d’une petite chose, qu’on ne la dĂ©truit pas mais qu’on l’amĂ©liore, on nous confie une responsabilitĂ© plus grande. Et si l’on rĂ©ussit encore, on nous en confie une encore plus grande. Pendant la pandĂ©mie, alors que je venais tout juste d’accompagner le dĂ©partement dans la transi-

Leurs dĂ©partements sont fortement multidisciplinaires. Le dĂ©partement de sciences de l’environnement regroupe des chercheurs de premier plan dans des domaines tels que les ocĂ©ans, les riviĂšres, les bassins versants et les Ă©cosystĂšmes cĂŽtiers et subalpins, entre autres thĂ©matiques. Le dĂ©partement de gĂ©ographie associe la gĂ©ographie sociale et physique, dans des Ă©tudes allant des Ă©conomies politiques aux systĂšmes terrestres. Au sein de la School of Resource and Environmental Management, des chercheurs en sciences sociales et naturelles mĂšnent des recherches interdisciplinaires et forment les Ă©tudiants Ă  devenir des acteurs du changement dans la prise de dĂ©cision en gestion environnementale. Dans le rĂ©putĂ© dĂ©partement d’archĂ©ologie de SFU, les Ă©tudiants peuvent s’impliquer dans des projets de recherche allant de l’étude des mĂ©gafaunes du passĂ© lointain aux jardins Ă  palourdes innovants utilisĂ©s par les peuples Coast Salish de la Colombie-Britannique. Cette fusion des sciences physiques et sociales au sein de la FacultĂ© de l’environnement favorise l’interdisciplinaritĂ© et la multidisciplinaritĂ©, et positionne la recherche et les Ă©tudiants pour avoir un impact significatif sur la sociĂ©tĂ©, notamment Ă  travers l’élaboration des politiques publiques.

Comme vous l’avez Ă©voquĂ©, les universitĂ©s jouent un rĂŽle essentiel dans l’élaboration des politiques publiques. Selon vous, comment la recherche universitaire Ă  SFU peut-elle contribuer aux dĂ©cisions politiques en matiĂšre de rĂ©silience climatique, de santĂ© environnementale et de transition Ă©nergĂ©tique?

Les universitĂ©s de recherche comme SFU sont Ă  l’avant-garde pour trouver des solutions aux dĂ©fis sociĂ©taux, tels que le changement climatique, en dĂ©veloppant des stratĂ©gies d’attĂ©nuation et

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Bien que ce rĂŽle soit complexe et souvent exigeant, il est extrĂȘmement gratifiant de diriger la FacultĂ© des sciences et d’aider les Ă©tudiants ainsi que les chercheurs, dans 8 disciplines diffĂ©rentes, Ă  atteindre leur plein potentiel en apprentissage et en recherche

d’adaptation visant Ă  renforcer la rĂ©silience climatique. À SFU, en particulier, la recherche ancrĂ©e dans les communautĂ©s locales constitue un vĂ©ritable atout, et nous sommes pleinement engagĂ©s auprĂšs de nos communautĂ©s locales. Les chercheurs en politiques publiques, notamment ceux de la School of Public Policy rattachĂ©e Ă  la FacultĂ© des arts et des sciences sociales, participent Ă  des projets de recherche communautaires qui font partie de l’initiative C3I. Cette approche permet de positionner les projets de recherche, ainsi que SFU, comme des acteurs clĂ©s dans la formulation de politiques durables, fondĂ©es sur des donnĂ©es scientifiques solides et une comprĂ©hension rĂ©elle des besoins des communautĂ©s.

Pour recentrer sur votre profil de chercheuse : vos travaux portent sur les facteurs génétiques et environnementaux liés au cancer. Pourriez-vous en dire davantage à nos lecteurs, ainsi que sur d'autres projets sur lesquels vous travaillez actuellement?

Mes recherches se divisent en deux volets : la recherche sur le cancer (la maladie) et la recherche sur la santĂ©. Au cours des derniĂšres annĂ©es, mon laboratoire s’est davantage concentrĂ© sur notre Ă©tude sur le vieillissement en bonne santĂ©, consacrĂ©e aux Super Seniors — que nous dĂ©finissons comme des personnes ĂągĂ©es de 85 ans ou plus, n’ayant jamais Ă©tĂ© diagnostiquĂ©es avec un cancer, une maladie cardiovasculaire, un diabĂšte, une maladie pulmonaire majeure ou une dĂ©mence. Le caractĂšre que nous Ă©tudions est donc l’absence de cinq maladies majeures liĂ©es Ă  l’ñge, jusqu’à 85 ans. Ces cinq maladies ont Ă©tĂ© choisies car elles ont un impact

Lloyd pour dĂ©velopper de nouvelles techniques statistiques permettant d’identifier des « points d’équilibre » (sweet spots) dans les donnĂ©es biologiques, puis de repĂ©rer les loci gĂ©nĂ©tiques influençant la proximitĂ© d’un individu Ă  ces valeurs optimales. Ce type de projet est Ă  la fois interdisciplinaire et innovant, et reprĂ©sente aussi une expĂ©rience extrĂȘmement enrichissante et agrĂ©able, car nous avons tous appris les uns des autres en mĂȘme temps.

En regardant vers l’avenir, quelles sont vos prioritĂ©s principales pour faire progresser la recherche environnementale interdisciplinaire Ă  SFU ? Y a-t-il des initiatives majeures ou des axes de dĂ©veloppement que vous espĂ©rez promouvoir dans les annĂ©es Ă  venir?

En tant que doyenne, j’essaie de trouver un Ă©quilibre entre la promotion des trĂšs bonnes idĂ©es proposĂ©es par d’autres et mes propres initiatives pour aider la FacultĂ© des sciences, ses membres, ainsi que SFU dans son ensemble Ă  rĂ©ussir. Les chercheurs individuels et les dĂ©partements sont passionnĂ©s par leurs travaux respectifs, et l’un de mes principaux objectifs est donc d’encourager la croissance de groupes collaboratifs performants, Ă  l’intĂ©rieur des dĂ©partements comme entre eux. Un exemple concret est l’enthousiasme autour de la relance des capacitĂ©s de notre renommĂ© programme de gestion des parasites, qui est plus pertinent que jamais Ă  l’ùre du changement climatique. Parmi les autres prioritĂ©s figurent Ă©galement le dĂ©veloppement de pĂŽles d’excellence dans des domaines comme l’information quantique et la physique des astroparticules, au sein du dĂ©partement de physique de SFU — le seul dĂ©partement au Canada Ă  hĂ©berger deux titulaires de Chaires d’excellence en recherche du Canada.

Je suis Ă©galement trĂšs enthousiaste Ă  propos des stratĂ©gies mises en place par notre FacultĂ© des sciences pour enrichir l’expĂ©rience des Ă©tudiants de premier cycle. Cela inclut des programmes spĂ©cialement conçus pour les Ă©tudiants aspirant Ă  des carriĂšres dans la recherche en santĂ©, notamment dans le cadre de la nouvelle École de mĂ©decine de SFU. SFU est un lieu formidable pour ĂȘtre Ă©tudiant, et je suis convaincue que tous ces efforts porteront leurs fruits avec le temps.

En tant que doyenne, j’essaie de trouver un Ă©quilibre entre la promotion des excellentes idĂ©es proposĂ©es par d’autres et mes propres initiatives, dans le but d’aider la FacultĂ© des sciences, ses membres et l’UniversitĂ© SFU Ă  rĂ©ussir. Les chercheurs et les dĂ©partements sont trĂšs investis dans leurs travaux respectifs, et l’un de mes principaux objectifs est d’encourager la croissance de groupes collaboratifs performants, Ă  la fois au sein des dĂ©partements et entre eux.

Dr. Rahaf Ajaj

Présidente, Département de la santé environnementale et de la sécurité

College of Health Sciences, UniversitĂ© d’Abu Dhabi, Émirats arabes unis (EAU)

Briser les frontiĂšres :

Comment la recherche interdisciplinaire stimule l’innovation environnementale

À une Ă©poque oĂč le changement climatique, la pollution et l’impĂ©ratif existentiel de durabilitĂ© pĂšsent lourdement sur nos sociĂ©tĂ©s, il devient de plus en plus Ă©vident qu’aucune discipline seule ne dĂ©tient de solution miracle. Ayant travaillĂ© pendant de nombreuses annĂ©es Ă  l’interface entre la science, les politiques publiques, la santĂ© et l’éducation, je suis devenue profondĂ©ment et irrĂ©vocablement convaincue du pouvoir de la coopĂ©ration interdisciplinaire pour gĂ©nĂ©rer un changement positif.

Cette conviction n’a pas seulement influencĂ© les recherches que je mĂšne. Elle a Ă©galement façonnĂ© mon approche du leadership, ma façon d’enseigner, et a renforcĂ© ma passion pour traiter des enjeux environnementaux complexes qui touchent des personnes bien rĂ©elles, en temps rĂ©el.

Un parcours guidé par un objectif

En tant que prĂ©sidente du DĂ©partement de l’environnement, de la santĂ© et de la sĂ©curitĂ© au sein du College of Health Sciences de l’UniversitĂ© d’Abu Dhabi (ADU), aux Émirats arabes unis, j’ai eu l’opportunitĂ© de contribuer Ă  la rĂ©ussite acadĂ©mique de la future gĂ©nĂ©ration de gardiens de l’environnement Ă  travers le monde. Avec mes collĂšgues de la facultĂ©, nous avons conçu des programmes qui ne se contentent pas de transmettre des connaissances, mais qui stimulent la curiositĂ©, remettent en question les idĂ©es reçues et mettent l’accent sur l’action.

Mes cours — portant sur des sujets allant des politiques environnementales Ă  la surveillance de la pollution — ne sont pas de simples exercices thĂ©oriques. Ils visent Ă  connecter la science aux communautĂ©s que nous servons, en incitant les

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La

science doit servir toutes les populations, en particulier celles qui ont Ă©tĂ© historiquement nĂ©gligĂ©es ou marginalisĂ©es. L’inclusivitĂ© n’est pas seulement une exigence morale : c’est une clĂ© essentielle pour atteindre les objectifs du dĂ©veloppement durable.

LĂ  oĂč la science croise la santĂ© et les comportements

L’un des domaines qui me tiennent le plus Ă  cƓur est sans doute l’interface entre la santĂ© publique et les sciences de l’environnement. Dans le cadre d’une Ă©tude menĂ©e aux Émirats arabes unis sur la mauvaise Ă©limination des mĂ©dicaments, nous avons mis en Ă©vidence un Ă©cart alarmant : bien que la population soit globalement informĂ©e, les pratiques de mise au rebut sĂ©curisĂ©e restent trĂšs faibles. Les mĂ©dicaments Ă©taient jetĂ©s avec les dĂ©chets mĂ©nagers, mettant ainsi en danger Ă  la fois l’environnement et la santĂ© humaine.

LĂ  oĂč la science croise la santĂ© et les comportements

Pour moi, la recherche est la plus puissante lorsqu’elle dĂ©passe les murs du laboratoire et entre dans le monde rĂ©el. C’est ce qui a nourri mon engagement Ă  aligner les technologies de l’Industrie 4.0 avec les efforts de rĂ©duction de la pauvretĂ© — en utilisant l’intelligence artificielle et la blockchain, non pas comme des innovations isolĂ©es, mais comme des instruments d’équitĂ© et d’impact. Ce cadre conceptuel, basĂ© sur l’Objectif de dĂ©veloppement durable n°1, constitue un autre exemple de ce qui devient possible lorsque les disciplines convergent autour de valeurs partagĂ©es.

Pour rĂ©soudre ce genre de problĂšme, la seule connaissance scientifique ne suffit pas. Il faut Ă©galement des connaissances en comportement humain, une sensibilitĂ© culturelle et une pensĂ©e systĂ©mique. Nos propositions — incluant des initiatives de collecte et des campagnes d’information publique — incarnaient une approche interdisciplinaire et inclusive.

Cette mĂȘme vision interdisciplinaire a Ă©galement guidĂ© notre travail rĂ©cent sur une stratĂ©gie nationale de recherche sur la qualitĂ© de l’air intĂ©rieur. Une mauvaise qualitĂ© de l’air intĂ©rieur n’est pas seulement un problĂšme technique — c’est une vĂ©ritable urgence de santĂ© publique. En mariant les politiques publiques, les avis des parties prenantes et les donnĂ©es issues de la santĂ© environnementale, nous avons Ă©laborĂ© une feuille de route pour une transformation concrĂšte et applicable.

Reconnaissance et responsabilité

Je suis honorĂ©e par les rĂ©compenses professionnelles que j’ai reçues — notamment ma dĂ©signation de Chartered Scientist par le Science Council et l’Institution of Environmental Sciences. Ces distinctions tirent leur sens du travail exigeant qu’elles reconnaissent, et non de facteurs extĂ©rieurs ; elles ne sont donc pas des prix au sens classique du terme.

Mes rĂŽles de conseillĂšre — Ă  la fois Ă  l’échelle internationale et locale — m’ont permis de confirmer une autre vĂ©ritĂ© essentielle : la politique publique et la science doivent avancer main dans la main. Savoir ne suffit pas. Il faut agir.

RĂ©flexions & Perspectives d’avenir

En rĂ©flĂ©chissant Ă  mon parcours jusqu’à prĂ©sent, je

constate que certains principes directeurs ont toujours façonnĂ© ma maniĂšre de travailler et de diriger. Avant tout, j’ai appris que l’innovation vĂ©ritable repose sur la coopĂ©ration — lorsque des esprits diffĂ©rents et des disciplines variĂ©es se rencontrent et se nourrissent mutuellement, le rĂ©sultat dĂ©passe souvent la somme des contributions individuelles. Tout aussi prioritaire est l’engagement envers l’équitĂ©. La science doit servir toutes les populations, en particulier celles qui ont Ă©tĂ© historiquement nĂ©gligĂ©es ou marginalisĂ©es. L’inclusivitĂ© n’est pas seulement un impĂ©ratif moral, c’est aussi la clĂ© pour atteindre les objectifs du dĂ©veloppement durable. Enfin, un leadership visionnaire joue un rĂŽle fondamental dans la crĂ©ation d’espaces propices Ă  l’éveil de la curiositĂ©, Ă  la pensĂ©e critique, et Ă  un travail motivĂ© par l’impact.

À l’UniversitĂ© d’Abu Dhabi (ADU), je m’efforce de construire un environnement dans lequel les Ă©tudiants et les chercheurs se sentent pleinement libres d’interroger, d’explorer avec Ă©merveillement, et d’innover avec intention. Toutes ces rĂ©flexions continuent de guider ma façon de diriger, mais aussi la maniĂšre dont j’imagine l’avenir des sciences de l’environnement — un avenir collaboratif, Ă©quitable et rĂ©solument engagĂ© dans le monde qui l’entoure.

En conclusion

L’excellence en recherche, aujourd’hui, ne se limite plus Ă  la profondeur dans un domaine unique — elle repose sur la diversitĂ©, la connexion et le sens. La science interdisciplinaire est puissante parce qu’elle abolit les frontiĂšres : entre les disciplines, entre la thĂ©orie et la pratique, et, en fin de compte, entre les ĂȘtres humains et la planĂšte que nous partageons tous.

Dans cette optique, mon parcours n’a pas Ă©tĂ© simplement un mĂ©tier, mais une vocation — une carriĂšre façonnĂ©e par le travail d’équipe, animĂ©e par des esprits curieux, et fondĂ©e sur la conviction que nous sommes plus forts ensemble. Continuons Ă  bĂątir des ponts. Notre avenir en dĂ©pend.

“Pour moi, la recherche est d’autant plus puissante lorsqu’elle dĂ©passe les murs du laboratoire pour entrer dans le monde rĂ©el.”

Doyen, Faculté des sciences humaines et des sciences

UniversitĂ© d’Ajman, Émirats arabes unis (EAU)

Des satellites aux politiques publiques:

Comment l’observation de la Terre stimule le dĂ©veloppement durable dans

les régions arides

Cet article explore comment l’observation de la Terre par satellite (EO), couplĂ©e Ă  l’intelligence artificielle (IA) et Ă  la collaboration interdisciplinaire, rĂ©volutionne le dĂ©veloppement durable dans les rĂ©gions arides en proposant des solutions Ă©volutives en matiĂšre de sĂ©curitĂ© hydrique, de restauration des terres et d’intĂ©gration des politiques publiques. Les satellites EO, opĂ©rant en orbite gĂ©osynchrone et en orbite terrestre basse (entre 160 et 36 000 kilomĂštres), transforment profondĂ©ment notre comprĂ©hension et notre gestion des environnements arides Ă  l’échelle mondiale. Ces systĂšmes technologiques offrent des capacitĂ©s sans prĂ©cĂ©dent pour surveiller et analyser les Ă©cosystĂšmes dĂ©sertiques, longtemps difficiles Ă  observer par des mĂ©thodes traditionnelles.

L’intĂ©gration d’images multi-spectrales et de radar Ă  synthĂšse d’ouverture (SAR) a permis de passer d’évaluations visuelles rudimentaires Ă  des analyses quantitatives sophistiquĂ©es, avec un impact majeur sur la gestion des ressources naturelles. La mise en Ɠuvre de ces plateformes d’observation permet l’évaluation approfondie des paramĂštres environnementaux critiques dans des Ă©cosystĂšmes Ă  ressources hydriques limitĂ©es, favorisant ainsi une prise de dĂ©cision fondĂ©e sur des donnĂ©es probantes dans des domaines tels que la rĂ©partition des ressources hydrologiques ou l’optimisation de la productivitĂ© agricole. Ces avancĂ©es marquent un changement de paradigme dans la gouvernance environnementale, passant d’interventions rĂ©actives Ă  des stratĂ©gies d’adaptation proactives, renforçant considĂ©rablement la rĂ©silience climatique des populations et des institutions vulnĂ©rables dans les zones arides.

La puissance du regard depuis l’espace

Les rĂ©gions arides et semi-arides, en particulier au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), sont de plus en plus exposĂ©es aux pressions climatiques. La raretĂ© de l’eau, la dĂ©gradation des sols, la salinisation et la dĂ©sertification ne sont pas des menaces lointaines — elles affectent dĂ©jĂ  des millions de personnes.

Les moyens de surveillance au sol traditionnels peinent Ă  suivre le rythme et l’ampleur de ces Ă©volutions. C’est lĂ  que les technologies spatiales entrent en jeu. Les satellites modernes, notamment ceux Ă©quipĂ©s de capteurs hyperspectraux, peuvent dĂ©tecter des centaines de bandes spectrales — bien au-delĂ  de ce que peuvent percevoir l’Ɠil humain ou les camĂ©ras optiques standard.

Cette rĂ©solution spectrale fine permet aux scientifiques de suivre les plus petites variations de la santĂ© de la vĂ©gĂ©tation, de la chimie des sols et de la prĂ©sence d’eau. Par exemple, certains sels minĂ©raux spĂ©cifiques rĂ©flĂ©chissent la lumiĂšre selon des motifs uniques sur le spectre Ă©lectromagnĂ©tique. En comparant les donnĂ©es satellitaires aux bibliothĂšques de signatures spectrales recueillies au sol, les chercheurs peuvent dĂ©tecter la salinisation des sols bien avant qu’elle ne soit visible Ă  l’Ɠil nu.

“L’imagerie hyperspectrale nous permet de dĂ©tecter les sols affectĂ©s par le sel dĂšs les premiers stades,” explique un gĂ©ochimiste environnemental basĂ© aux Émirats arabes unis. “Nous pouvons dĂ©sormais localiser les foyers de salinitĂ© avant qu’ils n’affectent les rendements agricoles ou la qualitĂ© des eaux souterraines.”

Cela est particuliĂšrement crucial dans le Golfe et la rĂ©gion MENA, oĂč l’intrusion d’eau de mer et la surexploitation de l’irrigation contribuent Ă  la dĂ©gradation des terres agricoles prĂ©cieuses.

Au-delĂ  des belles images : des donnĂ©es Ă  l’action

Bien que les images satellitaires puissent sembler esthĂ©tiques, leur vĂ©ritable valeur rĂ©side dans la transformation des donnĂ©es en informations exploitables. Dans toute la rĂ©gion MENA, des Ă©quipes pluridisciplinaires font tomber les barriĂšres traditionnelles entre les sciences spatiales, la surveillance environnementale et les politiques publiques. L’un des dĂ©fis techniques majeurs est ce que l’on appelle le « problĂšme des pixels mixtes », oĂč chaque pixel d’une image satellite peut reprĂ©senter plusieurs types de couverture terrestre — vĂ©gĂ©tation, eau, sol nu ou structures urbaines. Pour relever ce dĂ©fi, les chercheurs utilisent des algorithmes capables de dĂ©mĂȘler ces pixels et d’extraire ce qu’on appelle des « Ă©lĂ©ments purs » (ou end- members) — c’est-Ă -dire des signatures spectrales distinctes correspondant Ă  des matĂ©riaux ou surfaces spĂ©cifiques. Cette prĂ©cision accrue n’est pas qu’une prouesse acadĂ©mique. Les gouvernements s’en servent pour Ă©laborer des cartes environnementales haute rĂ©solution, qui orientent les dĂ©cisions sur l’amĂ©nagement du territoire, la rĂ©habilitation des sols ou encore la prĂ©paration aux catastrophes. Par exemple, les ministĂšres de l’agriculture peuvent identifier les zones dĂ©gradĂ©es et y cibler les interventions, Ă©conomisant ainsi temps et ressources.

La sĂ©curitĂ© hydrique grĂące Ă  l’observation spatiale

Les régions arides et semi-arides, en particulier au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), sont de plus en plus vulnérables aux pressions climatiques.

La raretĂ© de l’eau, la dĂ©gradation des sols, la salinisation et la dĂ©sertification ne sont pas des menaces lointaines — elles affectent dĂ©jĂ  des millions de vies.

Nulle part l’impact de l’observation de la Terre (EO) n’est aussi marquĂ© que dans la gestion des ressources en eau. Dans les zones arides, l’eau est le pilier de la vie, des moyens de subsistance et mĂȘme des Ă©quilibres gĂ©opolitiques.

Des outils tels que le Normalized Difference Water Index (NDWI) et la tempĂ©rature de surface terrestre (Land Surface Temperature – LST) permettent aux scientifiques de suivre les variations des eaux de surface, d’estimer l’humiditĂ© des sols et mĂȘme de dĂ©tecter l’épuisement des nappes phrĂ©atiques. Dans des modĂšles plus avancĂ©s, on intĂšgre des donnĂ©es thermiques, hyperspectrales et micro-ondes pour analyser des systĂšmes hydrologiques complexes, tels que les oasis dĂ©sertiques.

applications mobiles, les efforts se multiplient pour dĂ©mocratiser l’accĂšs Ă  l’EO et faire en sorte qu’elle parvienne aux acteurs de premiĂšre ligne des dĂ©cisions environnementales.

Conscients que les problĂ©matiques environnementales sont intrinsĂšquement interdisciplinaires, les projets de dĂ©veloppement durable les plus rĂ©ussis dans les rĂ©gions arides intĂšgrent la collaboration dĂšs leur conception. Cette approche intĂ©grĂ©e, rĂ©unissant scientifiques, ingĂ©nieurs et dĂ©cideurs politiques dĂšs les premiers stades, garantit que les donnĂ©es satellitaires ne restent pas confinĂ©es aux cercles acadĂ©miques, mais servent directement Ă  orienter les rĂ©sultats concrets : lĂ©gislations en matiĂšre d’urbanisme, plans d’adaptation climatique, voire contenu des programmes scolaires.

“Dans toute la rĂ©gion MENA, des Ă©quipes pluridisciplinaires font tomber les barriĂšres

traditionnelles entre sciences spatiales, surveillance environnementale et politiques publiques.”

À mesure que le changement climatique s’intensifie, les rĂ©gions arides et semi-arides seront soumises Ă  des pressions croissantes sur leurs Ă©cosystĂšmes, leur agriculture et leurs infrastructures urbaines. Les technologies d’observation de la Terre — renforcĂ©es par l’intelligence artificielle et ancrĂ©es dans les savoirs locaux — offrent une feuille de route pour un dĂ©veloppement durable dans ces paysages fragiles.

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La voie Ă  suivre

À mesure que le changement climatique s’intensifie, les rĂ©gions arides et semi-arides subiront des pressions croissantes sur leurs Ă©cosystĂšmes, l’agriculture et les infrastructures urbaines. Les technologies d’observation de la Terre — surtout lorsqu’elles sont renforcĂ©es par l’intelligence artificielle et ancrĂ©es dans les savoirs locaux — offrent une feuille de route pour un dĂ©veloppement durable dans ces territoires fragiles. L’étape suivante est d’élargir l’accĂšs. Cela implique de crĂ©er des plateformes de donnĂ©es ouvertes, d’investir dans les capacitĂ©s de recherche locales, et de mettre en place des centres rĂ©gionaux d’excellence qui allient innovation technologique et impact sur le terrain.

Au final, les satellites ne sont pas seulement de merveilles d’ingĂ©nierie en orbite. Ce sont des instruments de survie, qui tracent la voie vers une plus grande rĂ©silience dans certains des environnements les plus vulnĂ©rables au monde. En transformant notre maniĂšre de voir la planĂšte, nous apprenons Ă  la protĂ©ger plus intelligemment — mĂȘme dans ses coins les plus arides.

Construire des ponts

Comment la collaboration intersectorielle façonne l’avenir de l’action climatique

Master en ingénierie, informatique et génie logiciel

Responsable des activités étudiantes

UniversitĂ© de Birmingham DubaĂŻ, Émirats arabes unis

La crise climatique actuelle exige bien plus que les connaissances des scientifiques et l’engagement des dĂ©cideurs politiques.

Elle nĂ©cessite un effort collectif, impliquant les communautĂ©s, les disciplines et les secteurs industriels. À mesure que les enjeux environnementaux se complexifient, il devient Ă©vident que le vĂ©ritable progrĂšs ne peut ĂȘtre accompli qu’en brisant les silos traditionnels, en alliant innovation et Ă©ducation, technologie et politiques publiques, tout en veillant Ă  ce que les solutions soient fondĂ©es sur la justice sociale et Ă©conomique.

Tout au long de mon parcours en informatique et gĂ©nie logiciel Ă  l’UniversitĂ© de Birmingham DubaĂŻ, j’ai constatĂ© Ă  quel point la collaboration intersectorielle est devenue indispensable. Qu’il s’agisse de participer Ă  des simulations climatiques internationales, d’assister Ă  des confĂ©rences mondiales, ou de travailler dans les secteurs de la technologie et de la fintech, chaque expĂ©rience m’a confortĂ© dans une rĂ©alitĂ© simple: la crise climatique ne pourra ĂȘtre rĂ©solue que si des domaines diversifiĂ©s travaillent ensemble vers un objectif commun.

Simuler la diplomatie : enseignements du programme de renforcement des capacités pour la COP

L’une des expĂ©riences les plus formatrices que j’ai vĂ©cues a Ă©tĂ© ma participation au programme de renforcement des capacitĂ©s pour la COP. GrĂące au soutien de la Dre Rasha Bayoumi, responsable de la

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À mesure que les enjeux environnementaux deviennent plus complexes, il devient clair que le vĂ©ritable progrĂšs ne peut ĂȘtre atteint qu’en brisant les silos traditionnels, en combinant innovation et Ă©ducation, technologie et politique, et en veillant Ă  ce que les solutions soient fondĂ©es sur la justice sociale et Ă©conomique.

recherche, et de Natalie Humphrey, directrice adjointe des opĂ©rations, j’ai eu l’honneur d’ĂȘtre sĂ©lectionnĂ© pour participer Ă  ce programme, qui prĂ©pare les Ă©tudiants Ă  comprendre et interagir avec les nĂ©gociations climatiques rĂ©elles. Pendant la simulation de la COP29, qui a durĂ© une semaine en Égypte, j’ai eu le privilĂšge de reprĂ©senter mon Ă©quipe lors de sĂ©ances de nĂ©gociation intenses, en tant que chef de dĂ©lĂ©gation pour la Jordanie.

La gravitĂ© du dĂ©fi climatique a Ă©tĂ© illustrĂ©e par les deux grands thĂšmes que nous avons abordĂ©s : « Investir dans le capital humain, la santĂ© et l’emploi pour un avenir rĂ©silient face au climat » et « Combler la fracture numĂ©rique pour une action climatique Ă©quitable ». L’objectif n’est pas uniquement de rĂ©duire les Ă©missions ; il s’agit de veiller Ă  ce que la technologie, l’éducation et les opportunitĂ©s soient accessibles Ă  tous, en particulier aux plus vulnĂ©rables. La rĂ©silience climatique se construit lorsque les communautĂ©s sont autonomisĂ©es, formĂ©es et Ă©quipĂ©es — pas seulement lorsque de nouvelles technologies sont dĂ©ployĂ©es.

Cette expĂ©rience a profondĂ©ment influencĂ© ma vision des politiques climatiques mondiales. Il ne suffit pas d’innover de maniĂšre isolĂ©e ou de lĂ©gifĂ©rer dans un vide institutionnel. Le vrai progrĂšs naĂźt de la convergence entre l’innovation, l’éducation, la politique et l’équitĂ© sociale.

De la simulation Ă  la rĂ©alitĂ© : au cƓur de la COP28

En 2023, j’ai eu l’immense privilĂšge d’assister Ă  la COP28 Ă  DubaĂŻ, dans la Blue Zone — l’épicentre des nĂ©gociations climatiques mondiales. Entrer dans cet espace, entourĂ© de dirigeants mondiaux, acteurs du changement et dĂ©lĂ©guĂ©s venus du monde entier, fut un rappel saisissant de l’urgence et du caractĂšre collectif de ce combat.

Au cours de cette journĂ©e, j’ai assistĂ© Ă  des panels de leadership, Ă©coutĂ© des discours de personnalitĂ©s influentes comme le prĂ©sident Emmanuel Macron, et Ă©changĂ© avec des reprĂ©sentants, des dirigeants d’ONG et des entrepreneurs venus de tous les horizons.

Un thĂšme revenait sans cesse dans tous les discours et conversations : la technologie, Ă  elle seule, ne peut rĂ©soudre la crise climatique. Il faut la complĂ©ter par des politiques audacieuses, un financement inclusif, et un engagement ferme envers l’autonomisation des communautĂ©s marginalisĂ©es. L’un des moments les plus marquants fut le discours du Dr Sultan Al Jaber, dans lequel il soulignait l’urgence de tripler la capacitĂ© mondiale en Ă©nergies renouvelables, de rĂ©duire progressivement l’usage des combustibles fossiles, et de

La technologie ne peut pas, Ă  elle seule, rĂ©soudre la crise climatique. Il faut y ajouter des politiques audacieuses, des financements inclusifs et une rĂ©elle volontĂ© d’autonomiser les communautĂ©s marginalisĂ©es.

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réformer le financement climatique. Ses paroles étaient claires : relever le défi climatique exigera des transformations profondes, non seulement sur le plan technologique, mais aussi en matiÚre de volonté politique et de systÚmes financiers.

Ma vision du leadership climatique a Ă©tĂ© profondĂ©ment influencĂ©e par cette expĂ©rience Ă  la COP28. Si l’innovation est cruciale, la vĂ©ritable transformation survient lorsque nous mettons en place des mĂ©canismes rendant le progrĂšs durable incontournable — en crĂ©ant des systĂšmes qui unissent les sociĂ©tĂ©s, les entreprises et les gouvernements autour d’un objectif commun.

Leadership des jeunes et résilience : UoBDMUN'25

Cette conviction dans la construction de ponts a également façonné mon travail en tant que

SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de UoBDMUN'25, la premiĂšre confĂ©rence modĂšle des Nations Unies organisĂ©e par l’UniversitĂ© de Birmingham Ă  DubaĂŻ. Notre thĂšme, « Combler les divisions, construire la rĂ©silience : un appel Ă  l’unitĂ© mondiale en temps de crise », reflĂ©tait parfaitement ce que j’avais appris de mes expĂ©riences prĂ©cĂ©dentes. Nous voulions souligner que le dĂ©veloppement durable, en particulier l’action climatique, nĂ©cessite d’affronter de front les fractures politiques, Ă©conomiques et sociales.

Le concept de durabilitĂ© a imprĂ©gnĂ© chaque dĂ©bat et chaque sujet, et pas uniquement les travaux du comitĂ© du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Qu’il s’agisse de santĂ© publique, de reprise Ă©conomique ou de crises de rĂ©fugiĂ©s, les dĂ©lĂ©guĂ©s revenaient toujours Ă  la mĂȘme conclusion : des fondations inclusives et durables sont essentielles pour bĂątir des futurs rĂ©silients.

L’organisation de UoBDMUN'25 m’a fait prendre conscience de l’importance cruciale du leadership des jeunes dans la discussion climatique mondiale. Le MUN n’est pas seulement une simulation ; c’est un espace qui favorise la collaboration, l’empathie et les compĂ©tences diplomatiques, en prĂ©parant la prochaine gĂ©nĂ©ration Ă  conduire le changement dans le monde rĂ©el.

Innovation et industrie : le rĂŽle de la technologie dans un avenir durable

Au-delĂ  du monde de la diplomatie et des politiques publiques, mes expĂ©riences acadĂ©miques et professionnelles m’ont montrĂ© Ă  quel point la technologie peut ĂȘtre un outil puissant pour faire

progresser la durabilitĂ© — mais uniquement si elle est utilisĂ©e de maniĂšre rĂ©flĂ©chie.

Lors de mon stage avec l’équipe Technologies Ă©mergentes chez PwC Moyen-Orient, j’ai travaillĂ© sur des projets alliant innovation et durabilitĂ©. J’ai pu constater de mes propres yeux comment la technologie peut jouer un rĂŽle central dans le dĂ©veloppement de systĂšmes plus durables, que ce soit Ă  travers l’analyse de nouvelles technologies pour amĂ©liorer la transparence des chaĂźnes d’approvisionnement, ou la crĂ©ation de modĂšles d’infrastructure plus intelligents. De mĂȘme, chez Dell Technologies, j’ai observĂ© comment les grandes entreprises technologiques intĂšgrent la durabilitĂ© dans leurs

“Au-delĂ  du monde de la diplomatie et des politiques publiques, mes expĂ©riences acadĂ©miques et professionnelles m’ont dĂ©montrĂ© que la technologie peut ĂȘtre un puissant levier pour faire progresser la durabilitĂ© — mais seulement lorsqu’elle est utilisĂ©e de maniĂšre rĂ©flĂ©chie.”

processus stratĂ©giques, en promouvant par exemple des cycles de vie responsables pour les produits ou en optimisant la consommation Ă©nergĂ©tique des centres de donnĂ©es. Ces expĂ©riences ont renforcĂ© ma conviction que les secteurs Ă©conomiques les plus innovants aujourd’hui sont ceux qui considĂšrent la responsabilitĂ© environnementale comme un moteur de progrĂšs technologique. Au sein des startups Mamo Pay et PayNest dans l’industrie fintech, j’ai vu de prĂšs comment les solutions numĂ©riques de nouvelle gĂ©nĂ©ration permettent de rĂ©duire l’empreinte environnementale en rationalisant les opĂ©rations et en supprimant les systĂšmes traditionnels Ă  forte consommation de ressources. Enfin, durant mon stage chez Hala (RTA Careem), j’ai dĂ©couvert comment la technologie — notamment via les solutions de mobilitĂ© urbaine durable — contribue Ă  rendre les villes plus intelligentes et plus durables.

À travers toutes ces expĂ©riences, le constat est clair : l’usage responsable de la technologie dĂ©tient un potentiel immense pour impulser un changement durable.

Construire l’avenir : un appel à l’action intersectorielle

En y repensant, une leçon essentielle relie toutes ces expĂ©riences : la collaboration interdisciplinaire n’est pas simplement bĂ©nĂ©fique — elle est indispensable.

Le changement climatique n’est pas uniquement un enjeu environnemental ; il est profondĂ©ment liĂ© Ă  la technologie, Ă  la santĂ© publique, Ă  l’éducation, Ă  l’économie et Ă  la justice sociale. Les solutions que nous recherchons doivent ĂȘtre aussi interconnectĂ©es que les dĂ©fis auxquels nous faisons face.

Pour parvenir Ă  un changement durable, les gouvernements et les innovateurs doivent unir leurs forces et collaborer. Afin de favoriser la

rĂ©solution de problĂšmes interdisciplinaire, les Ă©tablissements d’enseignement doivent encourager les Ă©tudiants Ă  dĂ©passer les limites conventionnelles de pensĂ©e. En intĂ©grant la durabilitĂ© dans leurs principes fondamentaux, les entreprises peuvent apporter une contribution significative — et veiller Ă  ce que cela ne soit pas relĂ©guĂ© au second plan. Les communautĂ©s les plus touchĂ©es par le changement climatique doivent recevoir un financement climatique adĂ©quat afin de prendre les devants dans les initiatives de rĂ©silience. Et surtout, comme ce sont les jeunes gĂ©nĂ©rations qui seront les plus affectĂ©es, elles doivent ĂȘtre activement impliquĂ©es dans le dĂ©veloppement des solutions Ă  tous les niveaux.

Notre objectif ne doit pas simplement ĂȘtre de protĂ©ger les Ă©cosystĂšmes, mais de bĂątir des systĂšmes qui protĂšgent les communautĂ©s, les Ă©conomies et les gĂ©nĂ©rations futures.

Les ponts que nous choisissons de construire aujourd’hui entre les secteurs, les disciplines et les nations dĂ©termineront notre capacitĂ© Ă  relever le dĂ©fi climatique de demain. Pour notre gĂ©nĂ©ration, l’occasion de mener ce changement n’a jamais Ă©tĂ© aussi urgente — ni aussi nĂ©cessaire.

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Le changement climatique n’est pas uniquement une question environnemental e ; il est Ă©troitement liĂ© Ă  la technologie, Ă  la santĂ© publique, Ă  l’éducation, Ă  l’économie et Ă  la justice sociale. Les solutions que nous recherchons doivent ĂȘtre aussi interconnectĂ©es que les dĂ©fis eux-mĂȘmes.

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