FILM GUIDE #2023-1 – Juin 2023

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LOVE LIFE

INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE

Hourra pour le héros !

VERS UN AVENIR RADIEUX

Moretti !
Viva
pièges de l’amour POSTER CENTRAL : LE CALENDRIER DES SORTIES Juin 2023 | #1 Votre mensuel du cinéma FR
Les
LE 14 JUIN AU CINÉMA

Le cinéma est mort…

Une déclaration entendue depuis des années, et on ne peut plus inexacte... Car c’est le contraire qui se produit. Le cinéma, que l’on disait mort, a connu ces derniers mois un retour en force impressionnant : à ce jour, JOHN WICK CHAPITRE 4 a été regardé par près de 200’000 personnes en Suisse, SUPER MARIO BROS-LE FILM par environ 500‘000 et AVATAR – LA VOIE DE L’EAU par plus d’un million. Avec 137‘000 billets vendus, le dernier ZFF a même établi un nombre record de visiteurs en 18 ans d’histoire du Festival. Sans oublier de nombreux et superbes films d’auteurs qui ont été appréciés par le public.

Toujours en juin, débutera la cinquième aventure d’INDIANA JONES, un gigantesque succès potentiel auquel nous dédions la couverture de ce premier numéro de notre magazine. Car même le papier est tout sauf mort : c’est ce que nous disent les propriétaires de salles qui n’ont presque jamais à jeter un magazine car, chers lecteurs, vous aimez le ramener chez vous après être allés au cinéma. Cela nous a donné l’idée de concevoir un poster central détachable avec toutes les sorties du mois que vous pourrez accrocher sur le réfrigérateur ou au-dessus du lit. De cette façon, vous ne raterez plus jamais un nouveau film.

… Vive le cinéma !

Philipp Portmann Éditeur

IMPRESSUM

Éditeur:

Directeur de publication:

Philipp Portmann

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EN COUVERTURE INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE

7 — INTERVIEW Benjamin Millepied pour CARMEN

8 — FILM GUIDE

Toutes les sorties de juin en un coup d’œil

11 — INTERVIEW

Kôji Fukuda pour LOVE

13 — PORTRAIT

Nanni Moretti pour VERS

AVENIR RADIEUX

15 — RENDEZ-VOUS Les événements cinéma en Suisse romande

15 — À SUIVRE… Dans notre prochain numéro

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Chef de produit: Jean-Pierre Grey Éditeur en chef: Bernard Achour

Artdirector: Romano Bassi

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PORTMANN CONTENT GmbH Etzelmatt 5 5430 Wettingen +41 56 426 88 55 info@portmann-group.com www.portmann-group.com

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3 AVANT-PROPOS SOMMAIRE
LIVE
UN

INDY DÉGAINE SON FOUET POUR LA

DERNIÈRE FOIS

INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE

George Lucas et Steven Spielberg se sont mis d’accord dès 1979, soit deux ans avant la sortie des “Aventuriers de l’Arche perdue”, sur le fait que la saga “Indiana Jones“ comporterait au maximum cinq films.

Longtemps tenue secrète, l’intrigue du “Cadran de la Destinée” ressemblera à ce qui suit. En 1969, l’archéologue et aventurier américain Indiana Jones vit sur fond de guerre des étoiles. Le gouvernement américain a recruté d’anciens nazis pour l’aider à battre l’Union soviétique dans la course à l’espace, ce qui le met mal à l’aise. Sa filleule, Helena Shaw, l’accompagne dans son voyage. Pendant ce temps, Jürgen Voller, membre de la NASA et ancien nazi impliqué dans le programme d’alunissage, souhaite rendre le monde meilleur comme il l’entend.

d’un projet de série préquelle dérivée. Harrison Ford a déclaré à ce sujet : “Indiana Jones, c’est moi. Quand je partirai, il partira.”

Steven Spielberg devait initialement réaliser le film, mais il s’est retiré du projet en 2020. Pour le remplacer James Mangold a été engagé sur la suggestion de Harrison Ford, les deux hommes ayant déjà travaillé ensemble sur “L’Appel de la forêt” en 2020.

En avril 2008, Harrison Ford a déclaré qu’il reviendrait dans le rôle d’Indiana Jones pour un cinquième film si le développement de celui-ci ne prenait pas vingt ans de plus, faisant référence à l’interminable mise en production d’“Indiana Jones et le Royaume du Crâne de cristal”.

Disney a confirmé en avril 2023 qu’il s’agirait bien du dernier film de la saga, suite à l’annulation le mois précédent

“Si on regarde bien ma filmographie, on peut s’apercevoir que je fais toujours du neuf avec du vieux”, dit Mangold. En 1997, “Copland” évoquait la corruption policière comme le fit Sidney Lumet dans les années 70 et 80 avec “Serpico” ou “Le Prince de New York”. Deux ans plus tard, “Une Vie volée” se voulut ostensiblement un “Vol au-dessus d’un nid de coucou”au féminin. Nettement moins ambitieux, “Kate & Leopold” s’est ensuite proposé de réactualiser le concept éprouvé du paradoxe temporel romantique à la manière d’un “Quelque part dans le temps” allégé. En 2003, le mineur “Identity” revisita le huis clos policier tel qu’on le pratique depuis les “Dix petits nègres”. Quant à ses films suivants, “Walk the Line”, “3h10 pour Yuma”, son diptyque “Wolverine”, “Le Mans 66” et “L’Appel de la forêt”, il s’agit respectivement : d’une biographie d’un chanteur country des années 60, d’un remake d’un classique du western, de la résurrection d’un super héros, d’un bon vieux film de courses automobiles rétro et du remake d’un classique de la littérature d’aventures signé Jack London. “Je suis absolument incapable d’inventer quoi que ce soit, reconnaît James Mangold. Je préfère tenter de m’approprier des concepts et des univers déjà illustrés par les autres.” Son “Indiana Jones” en est à ce jour la confirmation la plus éclatante.

Pour la séquence d’ouverture du film située en 1944, Harrison Ford a été rajeuni numériquement afin de reproduire son apparence au cours des trois premiers films d’Indiana Jones. Ce spectaculaire processus a fait appel à plusieurs techniques, dont un nouveau logiciel d’ILM (la compagnie d’effets spéciaux de George Lucas) qui a examiné pour ce faire des milliers images d’archives d’un Ford plus jeune. Lequel a été à la fois quelque peu “effrayé” par le réalisme fou du résultat et profondément impressionné. Pour info, il célèbrera ses 81 ans quinze jours avant la sortie du film dans notre pays.

Steven Spielberg a vu “Le Cadran de la Destinée” et lui a donné sa bénédiction au dernier CinemaCon en déclarant : “Je viens de vivre cette expérience il y a deux nuits. Le patron de Disney Bob Iger a organisé une projection pour un grand nombre de cadres du Studio et j’y suis venu avec le réalisateur James Mangold. Tout le monde a adoré le film. C’est vraiment, vraiment un bon film d’Indiana Jones. Je suis très fier de ce que James en a fait”. Puis il a ajouté : “Lorsque les lumières se sont allumées, je me suis tourné vers le groupe et j’ai dit : ‘Bon sang ! Je pensais que j’étais le seul à savoir comment faire ce genre de film

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!’”
INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE En salle le 28 Juin
MOVIE GUIDE
Révélé en avant-première mondiale au Festival de Cannes, le cinquième et dernier chapitre des aventures d’Indy transforme le héros en mythe. Voici pourquoi en quelques points clés.
EN COUVERTURE

« Une lame de fond »

UN FILM DE KOJI FUKADA

BENJAMIN MILLEPIED

L’immense danseur et chorégraphe Benjamin Millepied modernise avec un magnifique élan de cinéma une des œuvres lyriques les plus connues du monde : CARMEN

Quel lien entretenez-vous avec l’opéra de Georges Bizet ?

Benjamin Millepied : “Carmen” est l’opéra qui a bercé mon enfance française. Depuis toutes ces années, l’histoire de cette passion m’habite. Elle a fait naître en moi un désir profond de réinventer Carmen, d’apporter un regard neuf et contemporain au récit, un nouveau souffle. Je ne voulais pas proposer une énième version ou adaptation de Carmen, mais un projet artistique unique et résolument nouveau.

Pourquoi en avoir transposé l’intrigue en Amérique ?

J’ai vécu aux États-Unis presque toute ma vie, depuis mes 16 ans. Pour moi, l’histoire devait se dérouler dans un décor qui m’était proche, avec lequel j’avais un rapport presque viscéral. Je suis français, mais je suis aussi un immigré avec un passeport américain, et ce pays m’a offert des chances extraordinaires. Je me sens très concerné par beaucoup de problèmes américains actuels. Situer l’histoire aux Etats- Unis traduit mon amour pour les paysages de ce pays, mais aussi pour son atmosphère et son passé cinématographique.

Justement, aviez-vous des références cinématographiques précises ?

“West Side Story”. Ce film m’a profondément influencé. Les angles de caméra, le cadre et la coordination, la chorégraphie... Je me suis toujours dit que si un jour, je réalisais une comédie musicale au

cinéma, ce serait “Carmen”. J’ai toujours gardé cette idée dans un coin de ma tête.

Quel genre de spectacle avez-vous souhaité offrir ?

J’ai tenu à réaliser un film qui soit une expérience immersive, qui me force à composer avec le mouvement, la musique et la danse de façon inédite. Sur scène, la danse, la musique, les lumières et les costumes ne font qu’un pour offrir au spectateur une expérience dont les éléments, au lieu d’être en conflit, coexistent au sein d’une œuvre artistique cohérente. J’ai abordé cette réinvention de “Carmen” comme j’aborde la danse. La danse est le langage du rêve. Il était donc inévitable que le film navigue entre rêve et réalité, mystique et terrestre.

La musique, qui n’est pas celle de Bizet, joue un rôle essentiel...

Le compositeur du film Nicholas Britell et moi avons discuté de la musique du film pendant des années, avant même de commencer la production. Nous voulions y inclure une trame complexe de cultures et d’influences. Sa musique m’a inspiré d’instinct des images et une atmosphère. Notre collaboration a été comme une danse, que nous guidions chacun à tour de rôle. Le fruit de ce travail est un paysage musical riche et en parfaite harmonie avec le récit et le visuel.

En salle le 14 Juin

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«J’ai tenu à réaliser un film qui soit une expérience immersive»
CARMEN
INTERVIEW
Foto © Ben KingGoalpost Pictures

TRANSFORMERS: RISE OF THE BEASTS

FILM GUIDE JUIN 2023

— DE Steven Caple Jr

— AVEC Anthony Ramos, Dominique Fishback, Domenic Di Rosa — GENRE Science-Fiction, 2 H 20 — DISTRIBUTEUR Warner

THE FLASH

— DE Andy Muschietti — AVEC Ezra Miller, Michal Keaton, Ben Affl eck — GENRE Fantastique, 2 H — DISTRIBUTEUR Warner

MARINETTE

— DE Virginie Verrier — AVEC Garance Marillier, Émilie Dequenne, Alban Lenoir — GENRE Biopic, 1 H 35 —

DISTRIBUTEUR Praesens

LA DERNIÈRE REINE — EL AKHIRA

— DE Damien Ounouri, Adila Bendimerad — AVEC Adila Bendimerad, Dali Benssalah, Mohamed Tahar Zaoui — GENRE Drame Historique, 1 H 50 —

DISTRIBUTEUR First Hand Films

SEXYGÉNAIRES

— DE Robin Sykes — AVEC Marie Bunel, Thierry Lhermitte, Patrick Timsit — GENRE Comedy — DISTRIBUTEUR JMH Distributions SA

DES MAINS EN OR

— DE Isabelle Mergault

— AVEC Sylvie Testud, Lambert Wilson, Josiane

Balasko

— GENRE Comédie, 1 H 30

DISTRIBUTEUR JMH

WAHOU !

— DE Bruno Podalydès

— AVEC Karin Viard, Bruno Podalydès, Sabine

Azéma

— GENRE Comédie, 1 H 30

DISTRIBUTEUR Xenix

CARMEN

— DE Benjamin Millepied

— AVEC Paul Mescal, Melissa Barrera, Rossy

De Palma

— GENRE Drame Musical, 1 H 56

DISTRIBUTEUR Pathé

LOVE LIFE

— DE Kôji Fukada

— AVEC Fumino Kimura, Tomorowo Taguchi, Tetta Shimada

— GENRE Drame, 2 H 04

DISTRIBUTEUR Sister

7 JUIN 2023 14 JUIN 2023

ÉLÉMENTAIRE

— DE Peter Sohn — GENRE Animation, 1 H 33 —

SISU — DE L’OR ET DU SANG

— DE Jalmari Helander — AVEC Jorma Tommila, Aksel Hennie, Jack Doolan — GENRE Guerre, 1 H 31 — DISTRIBUTEUR Praesens

RUBY, L’ADO KRAKEN

— DE Faryn Pearl, Kirk Demicco

— GENRE Animation, 1 H 40

DELTA

— DE Michele Vannucci — AVEC Alessandro Borghi, Luigi Lo Cascio, Emilia Scarpati Fanetti

— GENRE Drame, 1 H 45 —

NO HARD FEELINGS

— DE Gene Stupnisky — AVEC Jennifer Lawrence, Andrew Barth Feldman, Laura Benanti — GENRE Comédie, 1 H 45 — DISTRIBUTEUR Sony

INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE

— DE James Mangold

— AVEC Harrison Ford, Phoebe Waller-Bridge, Mads Mikkelsen

fournies sans garantie.

Situation au moment de la clôture de la rédaction. Toutes les données sont

ASTEROID CITY

— DE Wes Anderson — AVEC Jason Schwartzman, Scarlett Johansson, Tilda Swinton

— GENRE Comédie, 1 H 44 — DISTRIBUTEUR Universal

MAGNIFICAT

— DE Virginie Sauveur

— AVEC Karin Viard, François Berléand, Maxime Bergeron

— GENRE Policier, 1 H 37

— DISTRIBUTEUR Agora

— GENRE Aventures, 2 H 22 — DISTRIBUTEUR Disney

VERS UN AVENIR RADIEUX

— DE Nanni Moretti

— AVEC Nanni Moretti, Margherita Buy, Silvio Orlando — GENRE Comédie Dramatique, 1 H 36 — DISTRIBUTEUR Xenix

DISCO BOY

— DE Giacomo Abbruzzese

— AVEC Frank Rogowski, Morr N‘diaye, Laetitia

Ki — GENRE Drame, 1 H 31

DISTRIBUTEUR First Hand Films

LES VENGEANCES DE MAÎTRE POUTIFARD

— DE Pierre-François Martin-Laval

— AVEC Christian Clavier, Isabelle Nanty, Éric Soriano

— GENRE Comédie, 1 H 31

— DISTRIBUTEUR JMH

DISTRIBUTEUR Xenix
DISTRIBUTEUR Disney
DISTRIBUTEUR
Universal
28 JUIN 2023 21 JUIN 2023
Votre mensuel du cinéma

DÈS LE 7 JUIN

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Présenté au dernier Festival de Venise, un drame choral aussi captivant et inattendu que parfois cruel : LOVE LIFE

Votre film commence par une surprise d’anniversaire puis ne cesse de surprendre... Pourquoi l’avez-vous souhaité ainsi ?

Kôji Fukada : La vie est pleine de surprises, à commencer par le fait même de venir au monde. L’être humain, par nature, ne peut s’empêcher d’espérer une “harmonie préétablie”mais dans la plupart des cas, il ne s’agit que d’une vaine illusion. Quand je réalise un film, j’espère toujours pouvoir représenter à l’écran un sentiment de surprise équivalent à l’imprévisibilité de nos existences, et plus encore le suspense qui en découle. C’est pourquoi je préfère ne pas évoquer l’événement tragique du début du film pour laisser au spectateur la plus forte impression possible : celle que l’on pourrait ressentir dans la vie.

“Love Life” peut-il être affilié à un genre cinématographique ?

C’est une question difficile car je n’ai jamais eu la volonté de faire un film qui appartienne à un genre en particulier. Ici néanmoins la chanson “Love Life” de Akiko Yano a été la motivation première de ce film, je voulais qu’elle puisse être entendue

dans les meilleures conditions possibles. Ainsi, si je devais donner un genre à “Love Life”, je dirais qu’il se rapproche du mélodrame. C’est un genre que j’aime particulièrement parce que toute la cruauté inhérente à la nature humaines’y exprime. C’est quelque chose que j’ai toujours eu envie d’explorer et que j’apprécie par ailleurs quand j’en vois à l’écran.

Quels sont les mélodrames qui vont ont marqué ?

Il y a “La Rue rouge” de Fritz Lang ou encore “L’Ange bleu” de Josef von Sternberg. En général la femme y est très libre et finit par blesser un homme. Mais je n’avais pas tellement envie de coller à ce type de femme fatale, je trouve que c’est un peu réducteur, surtout à notre époque. J’avais envie de prendre le revers de cela. C’est ainsi que chacun des personnages trahit finalement quelqu’un.

LOVE LIFE

En salle le 14 Juin

un

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KÔJI
INTERVIEW
«Quand je réalise un film, j’espère toujours pouvoir représenter à l’écran
sentiment de surprise»
FUKADA
Foto © 2022 LOVE LIFE FILM PARTNERS

MAGNIFIQUE

DRAME DE COSTUME

AVEC UN REGARD FÉMINISTE

VARIETY

PASSIONNÉ TRAGÉDIE

À LA SHAKESPEARE

CINEUROPA

PORTRAIT VIBRANT

D‘UNE HÉROÏNE DES TEMPS PASSÉS

CINEUROPA

L‘HISTOIRE DE L‘ALGÉRIE

COMME UN BON ÉPISODE DE GAME OF THRONES

UNIVERSAL CINEMA

ALGIER, 1516

EL AKHIRA

UNE REINE FORTE POUR L’ALGÉRIE

LA DERNIÈRE REINE

UN FILM DE DAMIEN OUNOURI & ADILA BENDIMERAD

VENICE FILM FESTIVAL 2022 AU CINÉMA DÈS 14 JUIN

Il veut sauver le cinéma

NANNI MORETTI

Pour sa huitième venue en compétition à Cannes avec une comédie très autobiographique, le grand Nanni Moretti vise une seconde Palme d’Or avec VERS UN AVENIR RADIEUX.

“Je ne veux pas sauver le cinéma italien, dit Nanni Moretti. Je veux sauver le cinéma tout court.” Équitablement répartie entre générosité enthousiaste, intransigeance, engagement politique, humanisme et pure mégalomanie, son ambition d’artiste citoyen s’est forgée au contact de la réalité. “Je n’ai pas eu une jeunesse de cinéphile, j’allais voir des films en famille ou alors quand je m’ennuyais lorsque je n’avais pas cours, un peu comme tout le monde, sans pour autant développer d’obsession.”

La Règle du «je»

Né en 1953 à Brunico, il n’a pas vraiment suivi l’exemple de ses parents enseignants : “Je n’étais pas très bon à l’école. J’ai même redoublé ma première.” Il envisage d’abord de devenir joueur de water-polo professionnel, jusqu’au jour où il s’entend répondre à un ami qui lui demandait ce qu’il comptait faire de son avenir : “‘Je veux faire du cinéma’. Ça m’est sorti à la façon d’un spasme, comme si mon inconscient s’était exprimé à ma place.” En 1973, il vend ainsi la superbe collection de timbres qu’il s’est confectionnée depuis l’enfance pour s’acheter une caméra Super 8 avec laquelle il tourne ses premiers courts métrages, puis entame trois ans plus tard le cycle le plus autobiographique de son œuvre. “Je suis un autarcique”, “Ecce Bombo”, “Sogni d’Oro”, “Bianca”, “Palombella rossa”… Autant de films où il incarne jusqu’en 1989 un même personnage nommé Michele Apicella, entre satire du cinéma qui lui sort par les yeux, état des lieux du marasme politique ambiant et

ironie masochiste sur le caractère foncièrement hésitant qui l’empêche de s’engager à 100% “aussi bien dans les histoires d’amour que dans la défense de mes idées”.

Festival Moretti

Accueilli à Cannes dès “Ecce Bombo”, il ne cessera d’y revenir : “Journal intime”, premier volet d’un diptyque de pure autofiction que complètera “Aprile” lui aussi sélectionné sur la Croisette, remporte en 1994 le Prix de la mise en scène, prélude à la Palme d’Or que lui vaudra en 2001 “La Chambre du fils”, sa toute première incursion dans le romanesque émotionnel où il observe de façon déchirante le deuil d’un couple après la noyade accidentelle de son fils adolescent. Suivront “Le Caïman” (sur les années Berlusconi), “Habemus Papam” (où le Souverain pontife nouvellement élu décide de renoncer à sa charge), le mélodrame “Mia Madre” et la chronique chorale “Tre Piani”, tous appréciés mais absents des palmarès. Dans la veine de “Journal intime” et “Aprile”, son nouveau film “Vers un avenir radieux”, où il incarne un cinéaste confronté à toutes sortes de problèmes, saura-t-il à nouveau séduire le jury ? Vous aurez la réponse quand vous lirez ces lignes.

VERS UN AVENIR RADIEUX

En salle le 28 Juin

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PORTRAIT
Foto © Ben King - Goalpost Pictures

NIFFF, NEUCHÂTEL

Créé en 2000, le Festival International du Film Fantastique de Neuchâtel (NIFFF) est devenu en un temps record un rendezvous cinématographique incontournable, bénéficiant d’une aura nationale et internationale, grâce à une programmation prestigieuse. Cet événement est consacré principalement à un genre cinématographique spécifique : le fantastique. Cet axe principal est complété par deux autres thématiques complémentaires : la création digitale et le cinéma asiatique. www.nifff.ch

À SUIVRE

18.6.

OPEN AIR CINÉMA, CHÈNE-BOUGERIES

Le 18 juin venez profiter d’une projection au grand air! Au programme: chaises longues, buvette, pop-corn et film. Vous êtes les bienvenus également avec votre pique-nique. Projection gratuite, sans inscription (lancement à 21h45). En cas de de mauvais temps, composez le numéro 1600 ou consultez nos réseaux sociaux afin d’être informés d’une annulation éventuelle.

www.passage41.ch/cinema-en-plein-air/

COOP OPEN AIR CINÉMA, ESTAVAYER-LE-LAC

Plus de 300 manifestations, 30 cinéastes présents, 98 films, dont 59 productions suisses, et plusieurs avant-premières seront projetés et discutés dans plus de 100 lieux : cinémas, bibliothèques, maisons communales, musées ou en plein air. Le festival s‘ouvrira avec le film “Jeunesses !” de Céline Pernet et Daniel Wyss. www.open-air-kino.ch

Dans le prochain numéro de FILM GUIDE : Les cascades folles de Tom Cruise dans MISSION : IMPOSSIBLE – DEAD RECKONING

Christopher Nolan fait tout sauter avec OPPENHEIMER LES DÉGUNS 2 et LES BLAGUES DE TOTO 2 : pour le meilleur et pour le rire

Dès le 6 juillet dans votre cinéma préféré

30.6. – 8.7. 23.6. - 6.7. Foto: © NIFFF Foto: © Coop Open Air Cinema Foto: © Universal
RENDEZ-VOUS
DÈS LE 28 JUIN NANNI MORETTI DOMENICO PROCACCI RAI CINEMA PRÉSENTENT
IL SOL DELL'AVVENIRE
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