FILM GUIDE #2023-3 – Septembre 2023

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LOU DE LAÂGE : UNE FRANÇAISE CHEZ WOODY ALLEN !

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L’ÉTÉ DERNIER

L’APPEL DE LA CHAIR

Stupéfiante d’érotisme, d’intensité ambiguë et de glaçante maîtrise dans « L’Été dernier », LÉA DRUCKER a électrisé le Festival de Cannes et s’impose comme une prétendante majeure au prochain César de la meilleure actrice.

Comment un simple patronyme peut-il à ce point parasiter une image, un talent, voire une carrière tout entière ?

« Ça n’a pas toujours été facile », reconnaît Léa Drucker avec un sens aiguisé de l’euphémisme. Dans la célébrissime dynastie dont elle porte le nom, elle est la nièce du totémique Michel et de feu le créateur de la chaîne M6 Jean, tout en ayant pour cousine la médiatisée journaliste Marie.

Pourtant, elle a beau être apparue dans une centaine de films, de téléfilms, de séries et de pièces de théâtre, c’est comme si sa personnalité, ses rôles, son visage, étaient jugés à l’aune de son très reconnaissable état-civil. Mais depuis « Jusqu’à la garde » en 2018, où son interprétation assez exceptionnelle d’une mère prête à tout pour que son fils échappe aux conséquences d’un terrifiant divorce lui avait valu un César, les projecteurs sont directement braqués sur elle, rien que sur elle. Et son tour de force dans « L’Été dernier », où elle incarne une femme mariée qui succombe à son désir pour son beau-fils adolescent, pourrait bien lui en rapporter un second.

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COMME UNE GRANDE

Née en 1972 à Caen, c’est à la passion paternelle pour le cinéma qu’elle doit sa vocation, et au « Magicien d’Oz » ses premières émotions de spectatrice. Ballotée de papa en maman suite à leur séparation, elle s’inscrit à Paris au club de théâtre du lycée Molière, « autant pour me former que par béguin pour un super beau garçon », rate en beauté une audition pour la Juliette de Shakespeare et se retrouve reléguée à une misérable figuration.

« J’étais folle de rage contre moi, ça m’a appris une rigueur qui ne m’a plus jamais quittée », dit-elle. Bac en poche, elle persévère en vue de grimper sur les planches, traverse des années de galère, constate que son répondeur reste désespérément muet, et sans une rencontre fortuite avec Édouard Baer dans une pizzeria où elle était serveuse, elle aurait probablement jeté l’éponge : « On a sympathisé, il m’a confié un micro-trottoir sur Radio Nova, et il a été le premier à me faire jouer. » Aujourd’hui, elle se dit fière de n’avoir jamais recouru à l’influence de ses oncles pour trouver sa place.

SUR TOUS LES FRONTS

Pendant dix ans, d’apparitions presque subliminales en petits rôles, Léa Drucker trace sa route. En 1991, elle débute au cinéma dans la comédie « La Thune » ; une vingtaine de mois plus tard, le téléfilm « Colis d’oseille » lui ouvre les portes de la télévision ; peu après, Roger Hanin l’engage dans sa mise en scène du « Misanthrope ». « J’étais trop heureuse de travailler, j’acceptais presque tout », avoue-t-elle. Quelques cinéastes de renom la remarquent : Matthieu Kassovitz pour « Assassin(s) », Cédric Klapish pour « Peutêtre », Coline Serrau pour « Chaos ». Mais, déjà, son nom de famille lui pèse : « Soit il faisait peur, soit on m’engageait pour de mauvaises raisons, et le regard que les gens portaient sur moi cherchait clairement à voir si je “lui” ressemblais ou pas ».

EN COUVERTURE

Moins attaché à ce genre de considérations, le petit monde du théâtre se montrera beaucoup plus accueillant : « C’est grâce à lui que j’ai vraiment aimé mon métier, que j’ai pu me diversifier. » Paradoxalement très présente sur le grand écran (« 3 zéros », « Narco », « L’Homme de sa vie », « Les Brigades du Tigre », « Coluche », « La Vérité si je mens 3 », « Le Bruit des gens autour », « La Chambre bleue »), elle finit petit à petit par exister aux yeux des directeurs de casting même si, à ceux du public, « il y a encore du boulot ».

La même année que le Bacri/Jaoui « Place publique », l’accueil réservé à « Jusqu’à la garde » a donc redistribué toutes les cartes.

Récompensée, plébiscitée, Léa Drucker est désormais sur tous les fronts : « La Sainte famille », « Deux », « Chère Léa », « Le Monde d’hier », « Couleurs de l’incendie », le bouleversant « Close »… Dans « L’Été dernier », la réalisatrice Catherine Breillat lui offre aujourd’hui un rôle incendiaire, propre à soulever la polémique, dont elle se sort avec une audace, un courage, une intelligence et une puissance exceptionnels. « Je me suis sentie appelée par le scénario », dit-elle. En la voyant dans ce film brûlant, on comprend aisément pourquoi.

L’ÉTÉ DERNIER

En salle le 13 septembre

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TOUS AUX ABRIS !

Voilà trois ans, Just Philippot avait fait souffler une authentique bourrasque d’épouvante et de renouveau sur le cinéma français en dégoupillant sans prévenir « La Nuée », stupéfiant film d’horreur teinté d’écologie qui prouva avec brio que la maîtrise des effets spéciaux, de l’angoisse et du frisson intelligent n’était pas réservée à la seule industrie hollywoodienne. Dans la même lignée, mais de façon encore plus spectaculaire et engagée, « Acide » confirme que ce jeune surdoué de 41 ans possède un style et une voix avec lesquels les amateurs du genre (et les autres) devront désormais compter.

APOCALYPSE TOMORROW

Hier les sauterelles, aujourd’hui la météo. Décidément très concerné par l’urgence que constitue le double impératif de

limiter les dérèglements climatiques et de respecter la nature, Just Philippot pousse aujourd’hui son cri d’alarme en imaginant l’apocalypse qui se déchaînerait si les fameuses « pluies acides » qui tombent déjà sur l’Amérique du Sud se déversaient soudain sur notre chère Europe : végétation carbonisée, chair et peau de n’importe quel être vivant (au premier chef nous tous) réduites à l’état de plaies aussi douloureuses que mortelles, matériaux instantanément désintégrés, systèmes de santé dépassés, exode massif des populations…

PRISE DE CONSCIENCE

Grâce à des effets spéciaux au réalisme maximal, l’impact de cette catastrophe pour l’instant imaginaire débouche à l’écran sur des instants de pure panique collective sur fond de supplice à en serrer

les dents sur son siège tant les dégâts occasionnés sur les corps des malheureuses victimes font viscéralement mal. Pour ce faire, le scénario se concentre sur la fuite éperdue d’un père (Guillaume Canet dans un de ses meilleurs rôles) et de sa fille plongés dans cette spirale cauchemardesque. « Ce qui est effroyable aujourd’hui, c’est que nous sommes devenus des spectateurs impuissants devant les bouleversements naturels de notre monde », estime le réalisateur. Face à l’impact redoutable de son film, nul doute que certains regarderont désormais le ciel d’un autre œil et que la conscience de quelques autres en sera sainement fouettée.

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Avec ACIDE, Just Philippot réussit un modèle de film d’horreur, à la fois percutant et intelligemment mobilisateur. ACIDE
FANTASTIQUE
ACIDE En salle le 20 septembre

MANI HAGHIGHI

Avec SUBTRACTION, le cinéaste iranien Mani Haghighi réussit un thriller doux-amer où un homme rencontre le sosie parfait de son épouse.

D’où vous est venue l’idée du scénario ?

Mani Haghighi : Un jour, j’ai visité quelques sites de la première guerre du Golfe, ce qui m’a conduit à une exposition de photos de la guerre. Elle se tenait dans une mosquée, et sur le mur était accrochée la photo d’un homme qui me ressemblait en tous points. Blessé à la nuque, il était en train de mourir, et deux soldats l’emportaient. Il ne me ressemblait pas seulement beaucoup – c’était moi, il était identique à moi. Cette expérience très étrange m’a vraiment hanté. Et puis je me suis dit : il y a déjà tellement de films de sosies, comment créer quelque chose de nouveau ? C’est devenu une obsession.

Comment définiriez-vous « Subtraction » ?

C’est simplement un film sur la famille, sur le sens de celle-ci et sur la manière dont on se comporte les uns avec les autres. Comment réfléchit-on à ce qu’aurait pu être sa propre vie ? Je vis certes cette vie, mais une autre aurait été possible. Il y a donc une histoire parallèle dans l’imagination : ce qui aurait pu se passer, et ce qui arrive quand ces deux vies se rencontrent, la vraie et l’imagination de celle-ci. C’est la base du film.

Le recours au thème du sosie a-t-il été pour vous un outil afin de parler de la société iranienne ?

Je pense que dans toute société, mais surtout dans une société politiquement instable comme l’Iran, il est inévitable de parler de politique dans un film. La question est de savoir comment le faire de manière élégante, subtile et intégrée dans le récit. Faire des films explicitement politiques ne m’a jamais intéressé. Ce sujet m’a donc donné la possibilité de parler de la façon dont on mène toujours une double vie en Iran parce qu’il y a tant de tabous, tant de lois contre les choses normales, naturelles, que l’on voudrait faire. On fait donc les choses, mais on a besoin d’un deuxième visage, d’un masque avec lequel on fait semblant de ne pas les faire. En fait, on mène de toute façon une double vie dans une société comme la nôtre. C’est donc un film sur une vie privée et un masque public.

SUBTRACTION

En salle le 6 septembre

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© DR
« En Iran, tout le monde mène une double vie »
INTERVIEW

LOU DE LAÂGE

Choisie par Woody Allen pour incarner l’héroïne de COUP DE CHANCE, la Française Lou de Laâge voit sa carrière effectuer un tournant décisif.

L’honnêteté nous oblige à confesser que, pendant longtemps, Lou de Laâge n’a jamais vraiment « imprimé » à nos yeux. Belle, assurément. Talentueuse, la question ne se pose pas. Pourtant, elle ne semblait pas toujours dégager la vérité, voire le vécu de ses personnages, et ce malgré les deux nominations consécutives au César du meilleur espoir féminin que lui ont valu « Jappeloup » en 2014 puis « Respire » en 2015, respectivement ses troisième et cinquième films. Mais depuis une petite paire d’années, son jeu s’est très nettement densifié, sa présence à l’image a effectué un bond spectaculaire et, surtout, ses rôles se sont faits de plus en plus captivants. Au point de séduire Woody Allen, qui vient de la bombarder vedette de « Coup de chance », une comédie tournée en français.

L’ENFANCE DE L’ART

Née à Bordeaux en 1990, elle avoue avoir été très tôt attirée par le théâtre. À 10 ans, encouragée par ses parents, elle entre dans une compagnie amateur pour enfants. « Aussi loin que je me souvienne, c’est ce que j’ai toujours voulu faire », explique-t-elle. Le bac en poche, elle « monte » à Paris suivre des cours d’arts dramatiques. Son apparition dans une publicité pour cosmétiques lui ouvre les portes du cinéma. Passée par la case télé, elle débute en 2011 sur grand écran dans le sympathique « J’aime regarder les filles » où se fait remarquer un certain Pierre Niney. Après « Nino », le superbe « Jappeloup » et « Des gens qui

s’embrassent », elle trouve des personnages intéressants chez Anne Fontaine (« Les Innocentes », « Blanche comme neige »).

L’ENVOL Puis, en 2021, l’exceptionnel thriller « Boîte noire » lui permet soudain d’imposer en 2001 un tempérament qui jusque-là nous avait échappé. Sexy, ambiguë, puissante, Lou de Laâge passe enfin le cap de la maturité. Après « Le Bal des folles », où elle se montre tout aussi impressionnante, elle porte entièrement sur ses épaules le splendide et injustement méconnu « Le Tourbillon de la vie » où elle s’offre le double rôle d’une même femme confrontée à deux destins différents. Devenue grande actrice en l’espace de trois ans, elle domine aujourd’hui le générique de « Coup de chance » sous la plume et la caméra de Woody Allen : épouse apparemment heureuse en ménage, elle y voit ressurgir un ancien camarade de lycée dont elle tombe aussitôt amoureuse. Une consécration qui ne devrait pas rester sans lendemain.

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COUP DE CHANCE En salle le 27 septembre COUP DE CHANCE
PORTRAIT

Suivez Trailer et infos

FEUILLES MORTES LES

Un film de AKI KAURISMÄKI

« NOTRE PALME D’OR »

Le Parisien

« UN TRÉSOR D’HUMOUR »

Télérama

« AKI KAURISMÄKI REVIENT AVEC UN NOUVEAU CHEF D’ŒUVRE »

Libération

« UNE HISTOIRE D’AMOUR FOLLEMENT ATTENDRISSANTE »

Le Journal du Dimanche

« UN ÉCRIN DE BEAUTÉ ET D’ESPOIR »

LE 20 SEPTEMBRE AU CINÉMA
Les Échos DÈS
JUSSI VATANEN ALMA PÖYSTI nos coups de cœur fi lmcoopi_romandie fi lmcoopidistribution

FRÉDÉRIC MERMOUD

Avec LA VOIE ROYALE, le réalisateur Frédéric Mermoud livre une chronique étudiante qui sort magnifiquement des sentiers battus.

Comment est née l’idée de « La Voie royale » ?

Frédéric Mermoud : Dans mes premiers courts métrages, j’avais déjà abordé le récit d’apprentissage. J’aime réfléchir aux choix qui impactent notre vie amoureuse, nos études, notre engagement politique, à ces moments où, tout d’un coup, on décide qui on veut devenir sans être complètement sûr d’être sur la bonne voie. Ma productrice Tonie Marshall avait lu un scénario d’Anton Likiernik qui se déroulait dans les classes prépas scientifiques, ce qui m’intéressait d’autant plus que cela avait été peu filmé, puis nous l’avons retravaillé ensemble.

Quel est le parcours de Sophie, la jeune héroïne de votre film ?

Son professeur de terminale l’avait pr va lui ouvrir le champ des possibles. Mais cela reste très abstrait pour elle. Lors de la journ elle découvre que la plupart des agenda : l’une veut int la recherche, l’autre vise Polytechnique et veut cr des start-ups. Chacun a d un roman professionnel en train de s’ est une page blanche. Le film raconte alors subrepti cement l’histoire d’une vocation qui va na d’un éveil politique auquel elle ne s’attendait pas.

Vous ne faites jamais d’elle une victime…

C’était vraiment le parti pris être romanesque et r sonnage ait les ressources de se battre, de r rêves et de se transformer. Sophie est elle-m premier obstacle, mais elle va chercher qui lui semble pr

« Je voulais être romanesque et réaliste à la fois »
Comment avez-vous trouvé Suzanne Jouannet,
INTERVIEW
Photo © Keystone / Alexandra Wey

SPARTA

DE Ulrich Seidel AVEC Georg Friedrich, Florentina Elena Pop, Hans-Michael Rehberg GENRE Drame, 1 H 39

DISTRIBUTEUR Xenix

JAWAN DE Atlee AVEC Shah Rukh Khan, Nayanthara, Vijay Sethupathi GENRE Action, 2 H 45 DISTRIBUTEUR ABC Cine Distribution

MYSTÈRE À VENISE

DE Kenneth Branagh AVEC Kenneth Branagh, Kyle Allen, Camille Cottin GENRE Policier, 2 H 20 DISTRIBUTEUR Disney

LA VOIE ROYALE

DE Frédéric Mermoud AVEC Suzanne Jouannet, Marie Colomb, Maud Wyler GENRE Drame, 1 H 47

LE CIEL ROUGE

DE Christian Pedzold AVEC Thomas Schubert, Paula Beer, Langston Uibel GENRE Drame, 1 H 44 DISTRIBUTEUR Filmcoopi

7 SEPT. 2023

TONI, EN FAMILLE DE Nathan Ambrosini AVEC Camille Cottin, Léa Lopez, Thomas Gioria GENRE Comédie dramatique, 1 H 45

Frenetic

LE LIVRE DES SOLUTIONS

DE Michel Gondry AVEC Pierre Niney, Blanche Gardin, Françoise Lebrun GENRE Comédie dramatique, 1 H 42

DISTRIBUTEUR Pathé

Frenetic

BECOMING GIULIA

DE Laura Kaehr GENRE Documentaire, 1 H 40 DISTRIBUTEUR First Hand Films

SUBSTRACTION DE Mani Haghighi AVEC Taraneh Alidoosti, Navid Mohammadzadeh, Ali Bagheri GENRE Drame, 1 H 47

DISTRIBUTEUR Trigon

L’ÉTÉ DERNIER

DE Catherine Breillat AVEC Léa Drucker, Samuel Kircher, Olivier Rabourdin GENRE Drame, 1 H 44

UNTIL BRANCHES BEND

DE Sophie Jarvis AVEC Grace Glowicki, Alexandra Roberts, Quelemia Sparrow GENRE Drame, 1 H 38

Outside the Box

13 SEPT. 2023

DISTRIBUTEUR Xenix

THE NUN

2 DE Michael Chaves AVEC Bonnie Aarons, Taissa Famiga, Storm Reid GENRE Horreur, 1 H 45

DISTRIBUTEUR Warner

SEPTEMBRE 2023
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SEPT. 2023
DISTRIBUTEUR
DISTRIBUTEUR
DISTRIBUTEUR

ASTOLFO –SECONDE

JEUNESSE DE Gianni Di Gregorio AVEC Gianni Di Gregorio, Stefania Sandrelli, Alfonso Santagata GENRE Comédie, 1 H 37

Toutes les données sont fournies sans garantie.

COUP DE CHANCE

DE Woody Allen AVEC Lou de Laâge, Melvil Poupaud, Niels Schneider GENRE Comédie dramatique, 1 H 33

FEUILLES

LES

MORTES DE Aki Kaurismaki AVEC Alma Pöysti, Jussi Vatanen, Janne Hyytiäinen

GENRE Comédie dramatique, 1 H 21

DISTRIBUTEUR Filmcoopi

LA COLLINE AUX CAILLOUX DE Celia Tisserant, Arnaud Demuynck, Rémi Durin, Marjolaine Perreten

DISTRIBUTEUR Frenetic

SENIORS

GOLDEN

DE François Kohler

GENRE Documentaire, 1 H 23

DISTRIBUTEUR First Hand Films

NOUVEAU DÉPART

Situation au moment de la clôture de la rédaction.

ACIDE DE Just Philippot AVEC Guillaume Canet, Laetitia Dosch, Patience Munchenbach

GENRE Fantastique, Drame, 1 H 40

DISTRIBUTEUR Pathé

DISTRIBUTEUR Xenix 20 SEPT. 2023

CLUB ZERO DE Jessica Hausner AVEC Mia Wasikowska, Sidse Babett Knudsen, Elsa Zylberstein

GENRE Animation, 0 H 52

DISTRIBUTEUR Outside the Box

DOGMAN DE Luc Besson AVEC Caleb Landry Jones, Jojo T. Gibbs, Christopher Denham

GENRE Drame, 1 H 53

DISTRIBUTEUR Ascot Elite

WATA

MAMI

DE Philippe Lefebvre

AVEC Frank Dubosc, Karin Viard GENRE Comédie, 1 H 45

DISTRIBUTEUR Praesens

DE C.J. «Fiery» Obasi AVEC Evelyne Ily, Uzoamaka Aniunoh, Emeka Amakeze

GENRE Fantastique, 1 H 47

DISTRIBUTEUR Trigon

SEPT. 2023

GENRE Drame, 1 H 50

DISTRIBUTEUR Praesens

THE CREATOR DE Gareth Edwards AVEC John David Washington, Gemma Chan, Ken Watanabe

GENRE Fantastique, 2 H

DISTRIBUTEUR Disney

INTERDIT AUX CHIENS ET AUX

ITALIENS DE Alain Ughetto

GENRE Animation, 1 H 10

DISTRIBUTEUR Outside the Box

Votre mensuel du cinéma

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Qu’est-ce qui vous a incitée à incarner le personnage-titre de « Toni, en famille » ?

Camille Cottin : D’abord la forme, ma respiration épousait naturellement les dialogues de Toni. Sa façon de s’exprimer m’était familière. Je me suis retrouvée dans son rythme, le choix de ses mots, sa ponctuation. Et puis j’ai eu très envie de traverser cette histoire qui, si elle prend la forme de la chronique, porte en elle beaucoup d’émotion et de tendresse. Enfin la rencontre avec le réalisateur Nathan Ambrosioni a été déterminante : j’étais subjuguée qu’un jeune homme de 23 ans puisse imaginer un personnage féminin à ce point de rupture de son existence. J’ai trouvé ça assez fascinant. Lors de notre première entrevue, on a parlé féminisme, female gaze… On a partagé notre amour commun pour Phoebe Waller-Bridge, l’héroïne de la série « Fleabag » qu’on a aussi vue dans le dernier « Indiana Jones ». Et quand on s’est quitté, j’étais certaine de vouloir faire partie de son univers.

Parlez-nous un peu de cette mère de cinq enfants…

L’endroit où Toni se situe est celui d’une remise en question personnelle et de la gestion du quotidien de sa vie en famille. Ce que j’ai aussi beaucoup aimé, et même adoré dans ce scénario très bien construit, c’est la caractérisation des ados. La façon très subtile dont chacun d’entre eux

CAMILLE COTTIN

était décrit. Si Toni est le personnage principal de cette histoire, chaque adolescent est imaginé de manière très distincte, très fouillée. De même en ce qui concerne les relations entre eux. C’est très déterminé, très abouti.

Qu’avez-vous appris de Toni ?

C’est un personnage dont la force ne se réalise pas du tout de la même façon que pour mes précédents rôles où elle s’exprimait de façon frontale. La force de Toni est beaucoup plus intérieure. J’ai aimé traverser ce rôle par rapport à ça, c’est tout ce qu’elle ne disait pas qui me faisait vibrer.

En salle le 6 septembre

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TONI, EN FAMILLE
© DR
« J’étais certaine de vouloir faire partie de cet univers »
INTERVIEW
De plus en plus sollicitée, y compris aux USA, la vedette de la série « Dix pour cent » brille de tous ses feux dans TONI, EN FAMILLE.

LES FEUILLES MORTES

LE PARCOURS DES CŒURS BATTANTS

Après des avant-premières enthousiastes dans les cadres des Festivals de Cannes, de Sydney et de Munich, les Suisses peuvent désormais profiter des FEUILLES MORTES, le nouveau bijou de l’inimitable Aki Kaurismäki.

Pour les cinéphiles, Aki Kaurismäki est loin d’être un inconnu, bien au contraire – le Finlandais de 66 ans jouit depuis un bon nombre d’années d’un statut culte qui lui vaut probablement de faire partie des cinéastes les plus remarquables de son époque. Six ans après sa dernière perle acclamée un peu partout « L’Autre côté de l’espoir », il revient pour notre plus grand bonheur avec cette petite merveille de tendresse, d’humanisme, d’humour et de grâce visuelle qu’est « Les Feuilles mortes ».

PRIX DU JURY

Qualifié par certains de chef-d’œuvre sous influence Charles Chaplin, couronné sous les ovations du public par le Prix du jury

au dernier Festival de Cannes, il constitue une sorte de suite à la « trilogie ouvrière » du réalisateur, qui comprend également « Ombres du paradis » et « La Fille aux allumettes ».

DEUX SOLITUDES

Ce drame teinté de douce cocasserie raconte l’histoire de deux êtres solitaires qui se rencontrent par hasard dans la nuit d’Helsinki. Leur point commun : elle et lui sont à la recherche du premier, unique et ultime amour de leur vie. Mais quelques obstacles se dressent sur leur chemin : l’alcoolisme du monsieur, des numéros de téléphone perdus, l’ignorance du nom et de l’adresse de l’autre – sans oublier

la tendance générale de la vie à mettre des bâtons dans les roues de ceux qui cherchent le bonheur.

INCOMPARABLE

Dans son style unique, avec ses plans millimétrés et sa magie graphique Aki Kaurismäki met en scène une histoire intemporelle gorgée de laconisme mélancolique et de références à l’actualité magnifiquement intégrées. À la fois drôle, poétique et émouvant, « Les Feuilles mortes » est de ces rares films qui réchauffent le cœur.

LES FEUILLES MORTES

En salle le 20 septembre

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ON VOUS RECOMMANDE

BECOMING GIULIA

DU BALLET !

Prix du public au Zurich Film Festival, un documentaire exaltant sur la danse classique où se distinguent le talent, le courage et la personnalité de la soliste Giulia Tonelli.

Giulia Tonelli, danseuse soliste à l’Opéra de Zurich, revient de son congé de maternité. Pas à pas, elle trouve l’équilibre entre le monde exigeant et compétitif d’une compagnie de ballet d’élite et sa nouvelle vie de famille. De 2019 à 2021, le film de la Locarnaise Laura Kaehr plonge dans le microcosme de la grande entreprise de l’opéra et pose un regard intime et engagé sur le parcours d’une femme qui se réapproprie son corps, et donc ellemême, pour remonter sur scène.

À LA POINTE

« Je viens aussi de la danse, c’est pourquoi elle est clairement pour moi un moyen narratif, dit la réalisatrice. C’est le langage avec lequel j’ai grandi. »

De fait « Becoming Giulia » pose un regard sensible sur une artiste au sommet de son art tout en assumant une approche unique de la maternité. « J’ai également vécu dans des “villes de cinéma”, entre Locarno et Cannes, si bien que j’ai vu très tôt le lien entre la danse et le cinéma, l’interaction entre ces deux formes d’art. »

EN IMMERSION

Elle a ainsi passé beaucoup de temps dans les salles de répétition et, grâce aux impressionnantes images panoramiques signées Felix von Muralt et Stéphane Kuthy, elle nous fait découvrir la beauté du ballet, mais aussi l’énorme travail qui se cache derrière. Pour ce faire, il lui a notamment fallu obtenir la confiance des artistes : « Ils savaient que j’étais danseuse, que je ne cherchais pas les clichés habituels, que je ne traquais pas le drame, que je ne faisais pas attention à ce qu’ils mangeaient. », explique-t-elle. D’où, sans doute, la très grande force dramatique et visuelle de ce superbe documentaire qui, outre une apnée inédite dans les coulisses de l’opéra, brosse un portrait de femme dont on se souviendra longtemps.

BECOMING GIULIA

En salle le 6 septembre

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DOCUMENTAIRE

JEAN-PIERRE AMÉRIS

Fidèle parmi les fidèles du Festival du Film Français d’Helvétie, le FFFH pour les intimes, Jean-Pierre Améris revient à Bienne pour y présenter en avant-première son nouveau film « Marie-Line et son juge » dont la sortie nationale est fixée au 11 octobre.

Depuis « L’Homme qui rit » en 2012, c’est la sixième fois que vous revenez à Bienne…

Jean-Pierre Améris : Oui, c’est vrai que je suis presque un abonné, et c’est à chaque fois un immense plaisir. J’aime beaucoup l’ambiance de ce Festival, car on y trouve autant de convivialité que de vraie passion pour le cinéma. Il n’y a pas de « filtrage » ou de « hiérarchisation » du public comme c’est souvent le cas ailleurs, la proximité avec les gens est réellement exceptionnelle, l’absence de compétition rend les choses beaucoup plus agréables, les œuvres sont aussi mises en valeur que leurs réalisateurs sans arrière-pensées ni promotion superflue, le temps s’écoule en toute sérénité… En outre, j’avoue un faible pour les débats organisés autour des projections, car ils sont excellemment menés par le journaliste chargé de les animer. Ils débouchent toujours sur de formidables moments d’échanges. J’ai déjà montré ici cinq films qui entamaient tout juste leur carrière, et leur présentation au FFFH a en outre constitué un excellent baromètre des réactions des spectateurs. Je profite d’ailleurs de l’occasion pour remercier ici ses organisateurs Christian Kellenberger, Charlotte Masini et toutes leurs équipes, car entre Bienne et moi, c’est aussi une belle histoire d’amitié.

La presse et le public du FFFH sont-ils différents de ce que vous avez pu voir dans d’autres manifestations cinématographiques ?

Oui, car aussi bien les professionnels que les amoureux du Septième Art me semblent à la fois plus ouverts d’esprit, plus attentifs et plus respectueux. Ce qui les intéresse, ce n’est pas de chercher à vous coincer, à traquer la petite bête ou à vous enfermer dans des cases : seule compte à leurs yeux la joie de découvrir, de partager, de communiquer. Pour un cinéaste français, venir au FFFH est une formidable vitrine.

Un souvenir en particulier vous revient-il de vos précédentes venues à Bienne ?

Oui, la présentation en 2014 de « Marie Heurtin ». Il y avait parmi les spectateurs des gens atteints de surdité et des parents d’adolescents autistes qui, d’après ce qu’ils m’ont dit, on retrouvé grâce à mon film un peu d’espoir dans leurs vies. C’est un moment d’émotion que je n’ai jamais oublié.

Qu’est-ce qui se cache derrière le titre très romanesque de votre film « Marie-Line et son juge » qui sera présenté au Festival ?

La rencontre de deux personnages : une toute jeune femme « mal partie » dans la vie, interprétée par Louane, et un vieux juge misanthrope qui l’engage comme chauffeuse, incarné par Michel Blanc.

Qu’est-ce qui pourrait vous inciter à décliner une future invitation au FFFH ?

Pour ça, il faudrait au minimum que je me casse les deux jambes !

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19e FFFH Du 13 au 17 septembre © FFFH, Guillaume Perret
« Pour un cinéaste français, venir au FFFH est une formidable vitrine »
MARIE-LINE ET SON JUGE INTERVIEW

5. – 10.9.

FANTOCHE

Pendant une semaine, Baden sera à nouveau entièrement placé sous le signe du cinéma d’animation. Cette 21e édition présentera des longs métrages actuels ainsi que des programmes thématiques et géographiques ciblés (« Punk is not Dead ») ainsi qu’un aperçu de la création cinématographique d’animation de Corée du Sud. Cette année encore, les huit programmes en compétition seront au cœur du festival. fantoche.ch

IMPRESSUM

Éditeur

RENDEZ-VOUS

13. – 17.9.

PORTMANN GROUP

Etzelmatt 5

5430 Wettingen

+41 56 426 88 55

info@portmann-group.com

portmann-group.com

ISSN 2813-7353

30.9. - 1.10.

19e

FESTIVAL DU FILM D’HELVÉTIEFRANÇAIS

Le FFFH fait découvrir des films français et francophones dans la région de la Suisse alémanique. Dans la ville bilingue de Bienne, les Romands et les Alémaniques pourront échanger leurs points de vue sur le cinéma. Voir aussi notre interview du réalisateur JeanPierre Améris en page 21. fffh.ch

28.9. - 8.10.

19. ZURICH

FILM FESTIVAL

Cette année, le ZFF rend hommage à Diane Kruger en lui décernant un Œil d’Or pour sa remarquable carrière. Elle recevra son prix le 2 octobre et présentera en première internationale son nouveau film « Vision », un thriller psychologique où elle incarne une pilote de ligne dont la vie est bouleversée lorsqu’elle retrouve un ancien amant. zff.com

ZURICH POP CON

Au salon Pop Con de Zurich, on découvre toutes les facettes de la pop culture européenne, américaine et asiatique : nouveaux produits dérivés, artistes d’anime, de manga et de bande dessinée. De plus, les gamers pourront essayer les jeux les plus en vogue ou participer à un concours de cosplay unique en son genre. Deux jours de plaisir, d’action et de surprises.

zurichpopcon.ch

Directeur de publication

Philipp Portmann

Chef de produit

Jean-Pierre Grey

Rédacteur en chef

Bernard Achour

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Romano Bassi

Mise en page

Huit Onze, Genève

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© PORTMANN GROUP 2023

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Couverture : Léa Drucker © Keystone / EPA / Mohammed Badra

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© Fantoche
© ZFF Titin Emans © Amazing Event AG
© FFFHGuillaume Perret
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