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Une ville pétillante
Le magnifique Kurhaus signé Friedrich von Thiersch est l’emblème de la ville.
Wiesbaden, ville pétillante
Au milieu du 19e siècle, les privilégiés qui pouvaient se le permettre venaient en cure à Wiesbaden, dont les sources d’eau chaude étaient déjà appréciées à l’époque romaine. Le chef-lieu du land de Hesse, riche d’une belle architecture, a conservé le charme de cette époque. Et le bien-vivre n’y est pas un vain mot.
Wiesbaden
TEXTE JULIANE LUTZ
L’homme gare son vélo, pénètre dans le petit pavillon et place un thermos sous le jet d’eau de la fontaine bouillonnante. «Pourquoi prendre des compléments alimentaires quand on dispose ici d’une eau si riche en minéraux?», explique-t-il en précisant qu’il en boit pour sa part régulièrement.
De petite station thermale à ses origines, Wiesbaden est devenue un important lieu de cure au 19e siècle. Contrairement à ce qui se passe aujourd’hui, les visiteurs de l’époque ne se pressaient qu’autour du Kochbrunnen, cette fontaine d’eau minérale chaude et salée où des jeunes filles remplissaient les verres.
Bains thermaux
Les Romains utilisaient déjà ces sources d’eau chaude, qui sont au nombre de 26. A l’âge d’or du thermalisme, du milieu du 19e siècle à 1914, près de 250 hôtels et pensions virent le jour. Certaines splendides façades de l’époque ont été conservées. Les grandes maisons disposaient de leurs propres sources et d’autres, qui n’avaient pas cette chance, se faisaient livrer l’eau dans des barils. Aujourd’hui, l’hôtel Schwarzer Bock met toujours sa source à la disposition de la clientèle.
Emblématique de Wiesbaden, l’élégant Kurhaus construit par Friedrich von Thiersch date également de l’époque où les spas étaient une importante source de revenus. La pelouse est bordée par deux portiques avec une fontaine en cascade. La partie gauche de ce bâtiment néoclassique aux ornements Art nouveau abrite aujourd’hui le casino, élément incontournable de toute ville thermale digne de ce nom.
L’embarras du choix
Wiesbaden dispose d’une concession remontant à 1771. La visite du centre thermal municipal de l’empereur Frédéric, inauguré en 1913, vaut également le détour. Les locaux, décorés dans le style Art nouveau, ont été conservés tels quels pour la plupart. Bain bouillonnant, bain de vapeur ou pluie tropicale glacée, les visiteurs d’aujourd’hui ont l’embarras du choix. Les gens se baignent nus, mais un jour par semaine est réservé à

ceux qui préfèrent garder pour eux le secret de leur intimité.
Tradition viticole vivace
L’eau joue un rôle primordial dans cette ville dont certains quartiers bordent le Rhin. Mais Wiesbaden, porte d’entrée du Rheingau, cultive aussi une tradition viticole. Elle abrite le siège de Henkell & Co, devenu en 2018 le plus grand producteur de vins mousseux au monde après avoir racheté l’espagnol Freixenet. Chaque année, le groupe Henkell-Freixenet embouteille de 90 à 100 millions de flacons rien qu’à Wiesbaden. La «Sektnacht» (nuit du mousseux), organisée une fois par an chez Henkell, est un événement fort couru.
Oui, à Wiesbaden, l’ambiance est toujours pétillante. A défaut, un verre de riesling fait aussi l’affaire. C’est une ville festive et privilégiant la qualité de vie, comme en témoigne l’offre en matière de culture, de gastronomie et aussi de sites naturels. Elle jouit d’une situation géographique privilégiée avec le Rhin au sud, la chaîne montagneuse du Taunus au nord, la zone de cultures fruitières Ländchen à l’est et le Rheingau à l’ouest.
La fameuse fontaine où les «Brunnenmädchen» servaient de l’eau curative. Plusieurs styles s’affrontent
Ragaillardi par un verre de vin ou de mousseux, vous pourrez découvrir le centreville à pied. S’il vous semble que les nombreux édifices dignes d’intérêt, comme la Villa Clémentine dans la Wilhelmstrasse ou la gare, datent de siècles différents, vous faites erreur. En 1800, quelque 2500 personnes vivaient à Wiesbaden. Et en 1905, la ville comptait 100 000 habitants. D’où une activité de construction intense, déployée surtout entre 1850 et 1914.
L’historicisme était très en vogue à cette époque: styles néogothique, néo-Renaissance, néobaroque ou néoclassique, tous sont représentés. C’était aussi par égard pour l’empereur Guil- →
La Villa Clementine est toujours considérée comme le plus bel édifice de Wiesbaden.
Le chef-lieu de la Hesse vu d’en haut, avec son imposante Marktkirche.


Le Nerobergbahn,
funiculaire à propulsion hydraulique datant de 1888. Le Monopteros, zone de loisirs située sur la colline du Neroberg.


laume II, qui venait souvent aux thermes et appréciait l’historicisme. Il rejetait en revanche l’Art nouveau, jugé antimonarchiste. Mais, en 2019, un citoyen appelé F. W. Nees a fait don au musée de Wiesbaden d’une collection comprenant plus de 700 objets Art nouveau remarquables. Du coup, la ville est devenue l’un des centres de ce mouvement artistique en Europe.

Un bain très spécial
Aujourd’hui encore, un quart de la zone urbaine est constitué de forêts. Une quinzaine d’espaces verts ont été créés aux 19e et 20e siècles à l’intention des curistes. Depuis les parcs, on peut partir en randonnée jusqu’aux monts du Taunus. Ne manquez pas la visite du Neroberg, colline culminant à 245 mètres. Vous pouvez y accéder en empruntant le funiculaire historique Nerobergbahn, ou alors vous faire déposer par un taxi devant l’église orthodoxe russe Sainte-Elisabeth, achevée en 1855. Le duc Adolf von Nassau la fit construire pour son épouse russe, la grandeduchesse Elisabeth, décédée un an seulement après leur mariage. Tout le gratin de la haute noblesse russe est enterré dans le cimetière voisin. A quelques encablures de là, depuis le Monopteros, sur le Neroberg, vous jouissez d’une vue imprenable sur Wiesbaden et les dômes dorés de l’église orthodoxe russe. L’endroit idéal pour un piquenique serait la Löwenterrasse (terrasse des lions). Elle domine le vignoble vieux de près de 5 siècles qui fournit les cépages du fameux Wiesbadener Neroberg. Autre haut-lieu, l’Opelbad, de style Bauhaus, inauguré en 1934 et dont la forme rappelle celle d’un bateau, est considéré comme la plus belle piscine d’Allemagne. Il doit son nom à Wilhelm von Opel, de la dynastie automobile de la ville voisine de Rüsselsheim, qui fit don à l’époque d’une somme de 150 000 reichsmarks couvrant une grande partie des coûts de construction (250 000 reichsmarks). Une journée peut difficilement mieux commencer qu’avec quelques brasses dans la Badi, qui a la ville à ses pieds. •

BON À SAVOIR
Se loger: Oranien Hotel & Residences, bien situé, agréable terrasse Se restaurer: Benner’s possède une Bistronomie im Kurhaus, bonne cuisine; Vinothek Laquai, vins somptueux; Café Maldaner, douceurs et cafés à la viennoise
Infos: wiesbaden.de/tourismus
L’Allemagne connaît pour l’heure des restrictions touristiques liées à la pandémie. Baignade avec vue L’Opelbad, de style Bauhaus, fut inauguré en 1934.
Les dômes de l’église orthodoxe russe sont visibles de loin.
Une protection optimale en voyage
Maladie ou accident peuvent survenir une fois la frontière franchie, en Allemagne par exemple. Avec le TCS Livret ETI, vous êtes toujours bien assuré contre les imprévus. Contactez-nous pour plus d’infos: 0800 140 000 tcs.ch/eti
Ces pages ont été réalisées avec le concours de Hessen Tourismus, Wiesbaden Congress & Marketing GmbH, Rheingau-Taunus Kultur und Tourismus GmbH, Taunus Touristik Service e. V. ainsi que de partenaires locaux, et avec le soutien des CFF .